“J’ai un TDAH, c’est pour ça que je me disperse tout le temps.”
Cette phrase, je l’entends partout. Chez des amis, dans des podcasts, dans les messages que je reçois. Et je te comprends. Parce que moi aussi, j’ai cru ça à un moment.
Mais si on se trompait complètement sur ce qu’est vraiment le TDAH ?
Et si ce diagnostic, au lieu d’être une fatalité neurologique, cachait en réalité un superpouvoir mal canalisé ?
Quand tu es entrepreneur, indépendant, créatif… c’est une situation assez délicate, pour ne pas dire relou.
Tu passes d’un projet à l’autre, impossible de finir ce que tu commences, ton cerveau est une page Chrome avec 57 onglets ouverts.
🔥 Bonne nouvelle : tu n’es pas cassé.
🔥 Moins bonne nouvelle : tu vas devoir revoir ta façon de penser.
Parce que le TDAH, ce n’est peut-être pas un trouble. C’est peut-être juste un mode de fonctionnement qui n’a pas été compris.
Je vais t’embarquer dans un voyage où on va parler d’évolution humaine, de personnalité et de pourquoi on s’ennuie en classe.
Si tu es prêt à voir ton fonctionnement sous un nouvel angle, accroche-toi… ça risque de secouer !
Sommaire
Le TDAH “officiel”: une étiquette bien pratique
Ok, avant d’aller plus loin, soyons clairs sur ce dont on parle.
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est défini comme un trouble neurodéveloppemental, caractérisé par trois grands symptômes :
- L’inattention 🧠 → difficulté à se concentrer, à s’organiser et à finir ce qu’on commence.
- L’hyperactivité 🏃♂️ → agitation permanente, difficulté à rester en place.
- L’impulsivité ⚡ → tendance à agir sans réfléchir, interrompre, foncer tête baissée.
Ces symptômes apparaissent souvent dès l’enfance et peuvent persister à l’âge adulte (c’est même majoritairement le cas).
Ceci étant, les spécialistes du sujet nuancent : ces symptômes varient en intensité selon les individus et les contextes.
Selon Thomas E. Brown, psychologue clinicien et professeur de psychiatrie : “Les symptômes du TDAH sont chroniques, mais chez chaque personne, ils sont absents dans des cas particuliers, habituellement dans des situations où la personne porte un fort intérêt personnel à une tâche ou une activité particulière.”
En clair, il y a des contextes dans lesquels ça n’apparaît PAS DU TOUT. Curieux, non ? J’y reviendrai plus bas.
Le même Thomas E. Brown dit aussi : “La recherche a démontré que le TDAH est une déficience d’un réseau complexe de fonctions cérébrales essentielles à l’autogestion, les fonctions exécutives. Il s’agit notamment de la motivation et de la hiérarchisation des tâches, de la concentration et du déplacement de l’attention selon les besoins, de la gestion du sommeil et de la vigilance, du maintien de l’effort, de la modulation des émotions, de l’auto-monitorage des actions, de la régulation de la vitesse de traitement et de l’utilisation de la mémoire de travail pour garder l’information à l’esprit, tout en s’occupant de tâches multiples.”
On pointe souvent du doigt une cause hormonale : un déficit dans la régulation de la dopamine, ce neurotransmetteur qui gère la motivation et le plaisir. Il est aussi souvent question d’hérédité : pas de bol, c’est ta génétique…
Et franchement, si tu bosses à ton compte comme moi, ça peut être gênant d’avoir ce cortège de symptômes voire créer de vrais blocages.
Quand t’es entrepreneur, tu dois gérer 1000 trucs, jongler entre tes idées et l’administratif… et là, ton cerveau décide que ta déclaration d’URSSAF est moins intéressante qu’une vidéo YouTube sur l’origine du cosmos. 😅
Alors oui, coller l’étiquette “TDAH” là-dessus peut être rassurant. Ça donne une explication logique à ton mode de fonctionnement.
Mais… est-ce que c’est vraiment LA bonne explication ? Est-ce vraiment un trouble d’ailleurs ?
🤔 Et si on allait creuser un peu plus loin ?
TDAH et le besoin de l’étiquette
Notre société adore classer les gens dans des cases.
TDAH, haut potentiel, hypersensible, pervers narcissique… Chaque époque a ses mots-clés et ses étiquettes rassurantes. Et c’est normal. Certaines sont très sérieuses sur le plan scientifique, d’autres pas du tout (je te laisse chercher lesquelles).
Mais une étiquette sérieuse n’en reste pas moins limiter le territoire à une carte.
Avoir un diagnostic, c’est donner du sens à ce qu’on vit. Ça permet de mettre une narration sur ce qu’on a ressenti toute notre vie. Quand pendant des années, tu galères à rester concentré, que tu passes d’un projet à l’autre sans jamais aller au bout, que tu lis dix bouquins en même temps et que ta comptabilité te donne des sueurs froides et que tu t’y mets seulement le jour J, ça fait du bien de mettre un mot là-dessus.
Ça soulage.
Tu comprends enfin que ce n’est pas “juste toi” qui es bordélique, instable ou incapable de tenir un cap. Il y a une explication scientifique. Ça normalise ton vécu, ça te donne des repères et parfois même une communauté de personnes qui partagent les mêmes difficultés.
Mais s’arrêter à l’étiquette, c’est comme garder des béquilles après une fracture qui a guéri.
Au début, elles t’aident à marcher, elles t’empêchent de tomber. Mais si tu les gardes trop longtemps, elles finissent par t’empêcher de réapprendre à courir.
Le problème, c’est que plus tu te définis par ton étiquette, plus elle devient une prison.
Si tu te racontes en boucle “j’ai un TDAH” ou pire “je suis TDAH” (je l’ai entendu plusieurs fois) et que c’est pour ça que tu te disperses, que tu es incapable de t’organiser et que tu ne peux pas te concentrer, tu finis par renforcer cette identité. Tu deviens ce que tu crois être.
Alors qu’en réalité, ce qui compte, ce n’est pas de savoir si tu as un TDAH ou pas. C’est de comprendre comment tu fonctionnes vraiment et comment transformer cette apparente faiblesse en une force.
Et pour ça, il faut aller plus loin que le simple diagnostic TDAH pour bien discerner pourquoi tu vis ça. D’ailleurs, si tu vas voir un vrai professionnel, il te fera un diagnostic différentiel pour faire le tri.
TDAH : et si on changeait de regard ?
TDAH. Trouble. Déficit. Hyperactivité.
Rien que dans l’appellation officielle, il y a déjà une idée sous-jacente : il y a un problème.
- Un trouble. Quelque chose qui ne tourne pas rond. Un cerveau qui ne fonctionne pas “normalement”.
- Hyperactivité. Une activité qui est “trop”. Trop par rapport à quoi ?
Comme si l’attention et l’activité étaient des curseurs bien définis, avec une norme au milieu et des valeurs extrêmes à ne pas dépasser.
Mais qui a décidé de cette norme ? Selon quels critères ?
À titre d’exemple : la controverse autour du cholestérol et des statines illustre comment les normes médicales peuvent être influencées par des intérêts économiques. En 2004, les seuils de cholestérol LDL ont été abaissés, augmentant massivement le nombre de patients sous statines. Mais huit des neuf experts ayant pris cette décision avaient des liens financiers avec des laboratoires vendant ces médicaments, selon une enquête menée par le BMJ.
Cela pose une question essentielle : combien de diagnostics et de traitements sont réellement justifiés, et combien sont façonnés par l’industrie pharmaceutique ?
Une réflexion essentielle lorsqu’on parle du TDAH et de la surmédication des enfants (surtout quand les parents ne sont pas au courant de tout ça et s’en remettent au psychiatre) et des adultes. En France, 69% des enfants atteints de TDAH âgés de 6 à 11 ans prenaient des médicaments.
Et si le problème ne venait pas tant de ton cerveau… mais de l’environnement dans lequel il évolue ?
L’hypothèse du TDAH chasseur-cueilleur, popularisée par Thom Hartmann, propose une vision radicalement différente. Selon cette théorie, le TDAH ne serait pas un dysfonctionnement, mais un vestige évolutif d’un mode de vie ancestral.
À l’époque du paléolithique, nos ancêtres vivaient en petits groupes de chasseurs-cueilleurs. Un monde où la survie dépendait de l’hypervigilance, de la capacité à réagir vite, à explorer sans cesse de nouveaux territoires, à repérer la moindre opportunité ou le moindre danger en un instant.
Un cerveau TDAH, avec son attention fluctuante, sa réactivité élevée et son impulsivité, aurait été un atout inestimable. Un profil parfait pour un éclaireur, un chasseur, un stratège du mouvement.
Puis l’agriculture est arrivée. La sédentarité.
Les longues heures à labourer un champ, à rester assis dans une salle de classe ou à remplir des tableaux Excel.
Un monde qui favorise la constance et l’exécution de tâches répétitives et monotones.
Et d’un coup, ce qui était un avantage évolutif devient un “trouble”.
Attention : loin de moi l’idée d’avancer que tous les diagnostics de TDAH relèvent de cette explication évolutive (ça ne serait pas sérieux). Par contre, cette théorie a le mérite de casser l’association automatique entre “difficulté de concentration” et “dysfonctionnement cérébral”, en proposant d’autres narrations. Avoir plusieurs narrations, c’est justement ça qui assouplit le psychisme, à la différence de l’étiquette unique qui explique tout.
Peut-être que ton cerveau fonctionne très bien, mais qu’il n’est juste pas adapté à l’environnement dans lequel tu évolues.
(surtout quand tu sais que les gens étant étiquetés TDAH savent être ultra-productifs et efficaces quand quelque chose compte vraiment pour eux.)
Et si au lieu de chercher à “réparer” ce qui n’est pas cassé, on apprenait à l’apprivoiser ?
Les multiples causes du TDAH
Il y a un truc qui me dérange profondément quand on parle des causes du TDAH.
On ramène tout à la génétique et aux neurotransmetteurs.
“Pas de bol monsieur, c’est votre gène XB65. À cause de ça, votre cerveau ne produit pas assez de dopamine.”
Et bim. Étiquette collée.
Ce raisonnement pose un problème majeur : il donne l’impression qu’on ne peut rien y faire. Comme si le seul espoir, c’était d’aller voir un médecin, prendre un traitement et espérer que ça rééquilibre le système.
C’est la porte ouverte à la surmédication dont on est très friands en France. Beaucoup de gamins prennent des médicaments, souvent la ritaline, une molécule qui pose des sérieux problèmes de dépendance, de troubles neurologiques et d’effets cardiovasculaires. Ces médicaments sont de plus en plus prescrits et cela suscite l’inquiétude de groupes de pédiatres, chercheurs, neuropsychologues…
Sauf qu’avant d’en arriver à prendre des médicaments pour notre capacité d’attention, il y a d’autres pistes à explorer.
Et si on commençait par aller au plus simple avant de rechercher les potentiels gènes concernés qui nous confrontent à notre impuissance ?
Voici plusieurs causes qui pourraient être attribués au TDAH :
- L’alimentation
- L’environnement (travail, école, mode de vie)
- Les traumas et le stress chronique
- Et bien sûr, les facteurs neurologiques et génétiques
Le vrai enjeu, ce n’est pas de se demander “ai-je un TDAH ?” mais “quelles sont les causes profondes de mon fonctionnement et comment agir dessus ?”
Et c’est ce qu’on va voir dans un instant.
La cause sous-estimée du TDAH
Imagine un enfant qui mange des céréales ultra sucrées avec du lait au petit-déj, un jus de fruits bourré de fructose et un croissant en bonus.
Pic de glycémie, explosion d’énergie, puis chute brutale 2 heures plus tard… Et là, en classe, il n’arrive pas à tenir en place, il décroche complètement.
“Ce gosse est ingérable. Il a sûrement un TDAH.”
Et si on commençait par regarder ce qu’il met dans son assiette avant de conclure qu’il a un trouble neurologique ?
Une alimentation trop riche en sucre, avec un index glycémique élevé, perturbe la régulation de l’attention et de l’énergie. C’est extrêmement fréquent et ça ne vaut pas que pour les gamins. Quand je vois ce que des amis entrepreneurs mangent comme viennoiseries, pain, pâtes, riz… Tant d’aliments qui provoquent un yoyo de glycémie, à l’origine d’énormes difficultés à se concentrer, de la fatigue…
J’ai vécu ça pendant tant d’années que j’ai la conviction que ça concerne déjà pas mal de monde.
Un environnement inadapté
Parmi les critères diagnostiques du TDAH, on trouve :
- “Remue souvent les mains ou les pieds, se tortille sur sa chaise.”
- “A du mal à rester tranquille dans les activités calmes.”
- “Se lève souvent alors qu’il devrait rester assis.”
- “Parle trop”
Honnêtement, quel enfant peut ne pas coller à ça ?
Bien des critère correspondent à des comportements totalement normaux chez les enfants, surtout dans des environnements peu adaptés à leur rythme naturel.
On parle d’un gamin qu’on force à rester assis 8 heures par jour sans lui demander son avis, dans une salle éclairée aux néons, à écouter passivement quelqu’un parler.
Ajoute à ça un petit-déjeuner trop sucré et un manque d’activité physique… et forcément, il y en a qui vont décrocher.
Ce n’est pas forcément leur cerveau qui a un problème. Et si c’était le cadre qui est inadapté ?
Ken Robinson, Idriss Aberkane, Peter Gray et de nombreux spécialistes sont unanimes sur ce sujet : l’école “traditionnelle” n’est absolument pas adaptée au développement neurocognitif de l’enfant, pour tout un tas de raisons.
Cela vaut aussi pour nous adultes : nous ne sommes pas câblés pour rester toute la journée derrière un écran et garder une concentration maximale. On a besoin d’oxygénation, de mouvement, de jeu, de diversité !
Moi aussi quand je suis sur un formulaire CERFA en train de remplir des cases, je deviens dingue au bout de 10 minutes parce que je m’ennuie et que j’ai envie de faire autre chose de ma vie. Idem quand j’écoute quelqu’un me parler d’un sujet dont je me fous. Moi aussi j’ai envie de m’étirer et de bouger quand je suis assis au bout d’1h30.
Ces critères diagnostiques tâche aveugle majeure : il fait porter à l’enfant la responsabilité de son inadéquation avec un système normé, alors que c’est ce système lui-même qui est inadapté aux besoins humains. Un cerveau humain apprend très mal quand : 1/ On s’ennuie ; 2/ On est immobile ; 3/ On a pas choisi d’être là ; 4/ On est passif. Ca tombe mal, c’est comme ça que fonctionne énormément de contextes pédagogiques. D’où le succès grandissant des écoles démocratiques, Montessori etc…
Trauma : une cause fréquente du TDAH
Je me rappelle à l’école primaire ou au collège : les enfants turbulents qui étaient dans ma classe. Il y avait systématiquement un contexte familial compliqué que j’ai découvert plus tard. Le comportement de l’enfant n’étant que le révélateur d’une cause plus profonde, systémique.
Des études montrent que les enfants ayant vécu du stress chronique ou de l’insécurité affective développent souvent des comportements qui vont vachement penser au TDAH :
- Hypervigilance permanente
- Impulsivité
- Difficulté à se concentrer
- Besoin constant de stimulation
En situation de stress, le cerveau privilégie les circuits liés à la survie immédiate.
L’attention continue et la régulation émotionnelle passent au second plan.
Un enfant qui grandit dans un climat de tension constante n’est pas disponible pour apprendre.
Son cerveau est trop occupé à scanner l’environnement pour détecter la moindre menace.
Et pourtant, combien d’enfants turbulents, agités, “ingérables” sont étiquetés TDAH alors qu’ils ont simplement besoin de sécurité, d’empathie et de soutien ?
Ainsi, chez certaines personnes, ce qui est diagnostiqué comme un TDAH pourrait en réalité être une manifestation de mécanismes de défense ancrés dans une histoire de stress précoce, plutôt qu’un trouble purement génétique ou neurologique.
Autant de problématiques fréquemment retrouvées chez des personnes ayant vécu des traumas infantiles.
Et même sans aller jusqu’à des situations extrêmes (comme les enfants battus, violés ou abandonnés), de nombreux événements peuvent fragiliser un système nerveux en développement. Le divorce des parents, une éducation hyper stricte ou au contraire trop laxiste, des humiliations répétées à l’école, un manque d’attention ou d’affection, des attentes trop élevées, une insécurité financière dans la famille, des disputes parentales incessantes, un déménagement fréquent, un environnement bruyant et stressant, ou même une simple sensation de ne jamais être compris ou écouté peuvent suffire à mettre un enfant dans un état d’hypervigilance chronique.
Comme tu le vois, le sujet est bien plus fin et nuancé que ce qu’on pourrait imaginer…
TDAH : une question de personnalité ?
Il y a quelques années, quand j’ai découvert certains modèles de personnalité, mon état d’esprit à complètement changé.
Avant, je pestais contre certains traits de ma personnalité en me disant “il y a quelque chose qui ne va pas chez moi.” Je voyais tellement de décalage avec les autres à l’école, au lycée, que je croyais dysfonctionner, que quelque chose me manquait, que j’étais cassé.
Tout a changé le jour où j’ai compris comment était structurée ma personnalité.
Ca m’a beaucoup détendu :
- de comprendre que je vivais tant d’émotions à l’intérieur que ça ne se voit à l’extérieur et sans que je puisse les exprimer
- de comprendre ce qui me rendait si sensible au regard des autres
- de comprendre que tout ça était relatif à un fonctionnement et pas un dysfonctionnement (en l’occurrence à mon type de personnalité)
La structure de la personnalité joue un rôle important dans ce sur quoi se porte notre attention. Si on prend comme modèle l’ennéagramme :
- Le type 6 va naturellement être en hypervigilance constante, à l’affût des menaces, des risques, de “ce qui pourrait survenir”, car son prisme inconscient est “le monde est dangereux”.
- Le type 3 a aussi une hypervigilance, mais pas pour les mêmes raisons : il repère les opportunités, il est très sensible au non verbal des autres pour deviner leurs attentes, essayer de plaire et être reconnu.
- Le type 7 est constamment à l’affût de nouvelles sources de plaisir et de fun, pour fuir les contraintes de l’existence. Il a souvent d’énormément de stimulations.
Ces 3 exemples montrent qu’on peut se reconnaître dans les signes du TDAH comme l’hypervigilance, mais chacun pour des motifs différentes. L’ennéagramme nous éclaire sur la raison inconsciente de la sensibilité à la distraction.
Surtout que l’ennéatype (contrairement à ce que beaucoup de gens croient) n’est pas une case qui enferme et qui pointe un dysfonctionnement, mais simplement un éclairage de nos motivations profondes.
La connaissance de notre structure inconsciente avec l’ennéagramme contribue à éclairer ce qui se joue en nous.
Ce changement de perception a tout changé dans ma façon de vivre le truc :
- Dans l’ancien paradigme, il y a une norme et j’en dévie en croyant qu’il me manque quelque chose et que j’ai un dysfonctionnement. Forcément ça met dans l’état d’esprit “il faut que je solutionne ce pète au casque”. Mon problème vient du fait que je cherche à coller à cette norme.
- Dans le nouveau paradigme, rien ne me manque, je ne suis pas cassé, j’ai certains fonctionnements qui peuvent s’écarter de la norme sans que ce soit pathologique. Ca va par contre me demander des ajustements pour que je puisse fonctionner dans des contextes qui sont éloignés de mon fonctionnement naturel (cf la théorie des chasseurs cueilles vue plus haut).
C’est ce que ça m’a permis de comprendre au sujet de l’attention par exemple.
Jung décrit une fonction cognitive qui s’appelle l’intuition extravertie. Cette fonction, extrêmement présente chez moi, a fait en sorte que depuis le plus jeune âge :
- J’ai testé une dizaine de sports : tennis, natation, badminton, course à pied, escalade, musculation, jujitsu, krav maga, systema, salsa
- J’ai testé une demi-douzaine de méthodes de musculation : poids de corps, fonte, calisthenics, élastiques, kettlebell, mouvements animaux, tabata…
- J’ai testé une dizaine de stratégies pour développer mon activité : webinaires, emailing, publicité, podcast, vidéos, prospection, articles, réseaux sociaux…
- Je me suis intéressé à énormément de sujets : séduction, nutrition, musculation, anatomie, physiologie, santé alternative, psychologie, marketing, entrepreneuriat, psychométrie, astrologie, mythologie, philosophie…
- J’ai fait des formations en : kinésithérapie, micronutrition, réflexologie plantaire, ostéothérapie, auto-hypnose, ennéagramme, coaching, marketing, organisation…
Bref, t’as compris.
Ce fonctionnement me pousse, quand je travaille, à basculer d’une idée à l’autre. Par exemple, j’écris un article sur les traumas et dès l’introduction je vais chercher l’étymologie. 10 minutes plus tard, je me retrouve avec 5 pages wikipedia ouvertes et à éplucher 3 livres sur le sujet. Puis je réalise que je me suis décentré et je reviens à ma tâche.
Pour cet article, j’ai écrit une partie, puis une autre, dans le désordre. Tantôt je reviens sur la définition, tantôt je reviens sur les causes : mon processus d’écriture n’est pas souvent linéaire.
Ca fait des années que j’apprends à en faire une force et à dompter cette intuition extravertie pour être à la fois créatif dans mes contenus qui peuvent partir dans tous les sens ET garder un cap et une forme de cohérence (histoire que je ne perde pas tout le monde dans mes contenus).
Ca ne m’a pas empêché de créer près de 200 articles et 150 vidéos depuis le lancement d’Epanessence fin 2021. Et personne ne m’a dit “Fabien, on comprend rien à tes trucs.”
L’intuition extravertie est une force, un fonctionnement qui, c’est vrai, part dans tous les sens, comme une mindmap qui ouvre des branches à l’infini.
Mais quand on comprend comment elle fonctionne et qu’on apprend à la canaliser (comme tout super pouvoir), ça devient une vraie force.
Alors que quand je me raconte que j’ai un TDAH et que j’ai un problème, je vais chercher une solution, un traitement, je vais chercher à corriger ce trouble car quelque chose ne fonctionne pas bien chez moi. En tout cas c’est le risque de l’étiquette qui dévie de la norme. Et je peux bouder ce superpouvoir en cherchant à le contraindre et le faire rentrer dans un cadre.
Je n’ai parlé que de la fonction cognitive Intuition Extravertie (Ne) qui me concerne. Il y a aussi l’intuition introvertie qui concerne beaucoup d’amis entrepreneurs que je vois concernés par les mêmes sujets/enjeux : multiples sujets d’intérêt, multitâches, dispersion, anxiété…
Toute cette histoire autour du TDAH est trèse lié à la fonction Intuition (N) pour moi : dans les travaux de Jung, la fonction intuition est une fonction de perception de l’environnement qui navigue dans le monde des idées (par opposition à la fonction sensation qui navigue dans le monde du tangible). Elle fonctionne par associations, fait des liens, des connexions, pas forcément logiques. Tu peux donc aisément écouter quelqu’un ou lire un bouquin puis partir dans une idée en une fraction de seconde. C’est PAS un problème.
Quelqu’un qui a la fonction Intuition en fonction dominante se caractérise par une curiosité insatiable et une attirance vers la nouveauté et l’exploration. Ce qui est cool puisque c’est un superpouvoir… Juste il faut le canaliser, sinon ça devient un joyeux bordel.
Ca amène beaucoup plus de finesse et d’acceptation de soi qu’un diagnostic de TDAH (je trouve). Et toi, qu’en dis-tu ?
TDAH : des solutions multiréférentielles
À moins d’avoir des symptômes extrêmes, je ne suis pas fan de la médication en première intention.
Pas parce qu’elle est inutile. Mais parce qu’elle peut devenir une béquille, un moyen d’éteindre les symptômes sans jamais aller voir le problème sous-jacent. Sans compter les bénéfices secondaires.
Si tu prends un médicament pour masquer un TDAH causé par un environnement stressant, une alimentation pourrie ou une méconnaissance de ton propre fonctionnement… ça ne résout rien sur le fond.
Donc avant d’en arriver là, je propose d’explorer d’autres pistes.
Surtout que les entrepreneurs que nous sommes aiment se responsabiliser et prendre en main leur destinée !
Réguler le système nerveux
Un cerveau en mode hypervigilance constante ne peut pas se concentrer.
Avant même de parler de productivité, il faut réguler ton système nerveux.
C’est LA première étape avant tout le reste !
Quelques outils simples :
- Cohérence cardiaque : 5 minutes, 3 fois par jour. Ça calme l’agitation mentale et ça recentre n’importe quel être humain sur Terre.
- Méditation : pas besoin de faire le moine Shaolin, juste quelques minutes de pleine conscience peuvent suffire à ramener de l’attention sur les sensations et la respiration.
- Nature et mouvement : marche, sport, contact avec la nature… tout ce qui aide à revenir au corps et à ralentir.
- Câlins et contact humain : la régulation émotionnelle passe aussi par le toucher et les interactions sociales.
Bref, tout ce qui permet d’appuyer sur le système nerveux parasympathique, la pédale de frein. RA-LEN-TIR. Autant que possible.
Revoir son alimentation
Si ton énergie et ta concentration sont en dents de scie toute la journée, regarde ce que tu manges.
Quelques bases :
- Éviter les pics de glycémie → fini les petits-déj 100% sucre, privilégie des protéines le matin, genre des œufs et du gras.
- Réduire les excitants → café, sucre, aliments ultra-transformés.
- Ajouter des oméga-3 → indispensables pour le cerveau (poissons gras…).
- S’assurer d’un bon microbiote → l’intestin produit une bonne partie des neurotransmetteurs liés à l’attention.
Revisiter son histoire
Si ton cerveau est constamment dispersé, impulsif ou en alerte, il y a peut-être une cause plus profonde.
Un passé marqué par :
- Du stress chronique (familial, scolaire, professionnel…)
- Un environnement instable
- Un manque de sécurité affective
Le problème, c’est que tant que ces blessures ne sont pas traitées, elles continuent d’impacter ton attention et ton énergie.
Des approches qui peuvent aider :
- IFS (Internal Family Systems) → pour comprendre les parts de toi qui créent cette agitation interne.
- Bonding → pour libérer des tensions émotionnelles profondes.
- Thérapies corporelles → pour éviter de rester bloqué dans un mental en surchauffe.
C’est tout le travail sur les traumas qui résout énormément de problèmes. Pour ce faire je t’invite à consulter un thérapeute compétent. Selon ce que tu cherches et ton contexte personnel, nous pouvons en discuter ensemble.
S’apprivoiser soi-même
Si tu passes ta vie à lutter contre ton fonctionnement, c’est que tu ne l’as pas encore compris en profondeur.
Au lieu de te forcer à être quelqu’un que tu n’es pas, prends le temps de découvrir ta structure psychologique.
Les 2 approches les plus percutantes qui m’ont aidé à VRAIMENT me comprendre :
- Les fonctions cognitives → ton rapport à l’attention peut être influencé par ton type cognitif. Par exemple, ceux comme moi avec une forte intuition extravertie (Ne) ont naturellement des idées qui partent dans tous les sens et une tendance à explorer mille pistes à la fois.
- L’ennéagramme → certains types sont plus sujets à la dispersion et au problème de concentration.
Et surtout, j’invite à l’auto-exploration : observe ton propre rythme. On pourrait aussi parler des chronotypes. Quand es-tu le plus concentré ? Comment travailles-tu le mieux ? Quels sont les déclencheurs de ta dispersion ? Est-ce que tu as vraiment envie de faire cette tâche ? Qu’est-ce qui est vraiment important pour toi ?
Quand tu comprends ton mode de fonctionnement, tu arrêtes de le subir et tu t’en fais un allié.
Adapter son cadre de travail
Si tu as un fonctionnement “TDAH”, alors au lieu d’essayer de rentrer dans un moule classique, adapte ton cadre :
- Travail en cycles courts : sprints de 25-45 minutes max, avec des pauses actives où tu changes complètement de tâche.
- Structuration visuelle : tableaux Kanban, mindmaps, post-its…
- Banalisation des tâches chiantes : automatiser, déléguer, réduire au minimum l’énergie mentale perdue sur l’administratif.
- Varier les façons de travailler et d’apprendre : changer de position, de lieu, de contexte…
Bref, au lieu de te battre contre ton cerveau, apprends à travailler avec lui 🙂
Reprendre la responsabilité de son fonctionnement
Au final, la question n’est pas d’avoir ou non un TDAH.
La vraie question, c’est : comment est-ce que je fonctionne ? Et comment je m’allie à moi-même pour trouver ce qui est adapté à moi dans ma façon me concentrer sur ce qui est important pour moi ?
Oui, tu oublieras probablement souvent ton téléphone quelque part (je cherche le mien au moins une fois par jour dans ma propre maison, tout comme mes écouteurs, mon tour de cou ou ma clé de voiture). Oui, ton bureau sera toujours un chaos organisé.
Oui, tu vas probablement encore t’éparpiller sur 5 sujets à la fois.
Mais ce qui compte, ce n’est pas d’être “normal”, ni te “corriger” pour essayer de rentrer dans un moule. C’est d’être toi-même. D’assumer cette différence. De canaliser cette énergie incroyable qui est la tienne pour accomplir ton œuvre, ta raison d’être.
En tout cas c’est ce que je te souhaite ! Et si tu veux que je t’accompagne sur ce chemin, voici un lien.
Quelques études sur le TDAH
Le TDAH est l’objet de beaucoup d’études. Voici plusieurs études qui semblent intéressantes à explorer (je dis “semblent” parce que j’ai pas pris le temps de les lire chacune dans le détail, c’est l’IA qui m’a fait la liste (un bel exemple du type de tâche qui me gonflerait)).
1. La surmédication du TDAH et l’influence des industries pharmaceutiques
• “Influence of pharmaceutical companies on ADHD prescribing trends” – Une étude publiée dans The British Journal of Psychiatry (2017) montre comment la promotion des médicaments par l’industrie pharmaceutique a contribué à l’augmentation des prescriptions de psychostimulants pour le TDAH. (Hollis et al., 2017).
• “Trends in Attention Deficit Hyperactivity Disorder Medication Use: A Review” – Publié dans The Journal of Clinical Psychiatry, ce papier analyse la croissance exponentielle des prescriptions et questionne leur justification clinique (Faraone et al., 2018).
2. Le lien entre TDAH et alimentation (glycémie, nutrition, oméga-3)
• “Dietary patterns and ADHD symptoms in children: a systematic review” – Une méta-analyse de The American Journal of Psychiatry montre que les régimes riches en sucres et en aliments ultra-transformés sont associés à une aggravation des symptômes du TDAH (Ríos-Hernández et al., 2017).
• “Omega-3 fatty acids and ADHD in children: A systematic review and meta-analysis” – Une étude publiée dans The Journal of Attention Disorders conclut que la supplémentation en oméga-3 améliore significativement l’attention et réduit l’impulsivité chez les enfants atteints de TDAH (Coates et al., 2015).
3. L’impact de l’environnement sur l’attention et le comportement des enfants
• “Physical Activity and ADHD Symptoms: A Meta-Analysis” – Publié dans Pediatrics, ce papier met en évidence une amélioration des capacités d’attention chez les enfants pratiquant une activité physique régulière (Cerrillo-Urbina et al., 2015).
• “Classroom Environment and ADHD Symptoms in Young Children” – Une étude de Developmental Psychology montre que des classes trop rigides, avec peu de mouvement et de stimulation sensorielle, exacerbent les symptômes du TDAH (Becker et al., 2018).
4. Le TDAH et les traumatismes précoces
• “Childhood Trauma and ADHD Symptoms: A Meta-Analysis” – Une revue systématique dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry établit un lien clair entre les traumas infantiles et des comportements assimilables au TDAH (Konrad et al., 2021).
• “The Impact of Early Life Stress on Attention and Impulse Control” – Publié dans Neurobiology of Stress, cet article explique comment le stress chronique altère la régulation de l’attention et de l’impulsivité via des modifications neurologiques (McLaughlin et al., 2019).
5. La question des diagnostics basés sur des critères trop larges
• “Is ADHD Overdiagnosed? A Meta-Analysis of ADHD Prevalence in Children and Adolescents” – Une analyse dans The Journal of the American Medical Association (JAMA) conclut que les critères actuels du TDAH sont souvent appliqués de manière trop large, menant à un surdiagnostic (Bruchmüller et al., 2012).
• “The role of age at school entry and ADHD diagnosis” – Une étude célèbre publiée dans The New England Journal of Medicine montre que les enfants les plus jeunes d’une classe ont plus de chances d’être diagnostiqués TDAH, suggérant que l’immaturité est parfois confondue avec un trouble (Elder, 2010).