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Epanessence accompagne ceux qui, malgrĂ© beaucoup de dev’ perso, tournent en rond dans leurs schĂ©mas et en souffrent. Le but : renouer avec qui tu es vraiment et ĂŞtre en paix avec toi-mĂŞme.

L’auto-empathie est un cadeau dans un quotidien oĂą tu ne te lâches jamais la grappe.
Quand on a passĂ© notre vie Ă  se mettre la pression, Ă  se juger quand ce n’est pas assez, Ă  se culpabiliser… L’auto-empathie devient une bulle d’oxygène tellement importante que c’est le sujet de cet article.

Auto-empathie et auto-compassion : de quoi on parle ?

Pour comprendre l’auto-empathie, il s’agit dĂ©jĂ  de comprendre l’empathie.
Empathie vient du grec “em” qui signifie “dedans” et “pathos” qui signifie “passion, affection”.

En clair, l’empathie c’est ĂŞtre au-dedans de la souffrance.
L’Ă©tymologie dit l’essentiel : il s’agit d’ĂŞtre avec ce qui est ressenti.

Attention, quand je dis “ĂŞtre avec”, il ne s’agit pas de se laisser absorber par ce qui est ressenti et de perdre la prĂ©sence Ă  soi ou Ă  l’autre.

L’empathie n’est pas la sympathie : Dans la sympathie (“sym” veut dire avec), je me confonds avec le ressenti de l’autre et je perds mon centre. 
C’est typique des personnes qui se laissent dĂ©border Ă©motionnellement, ce qui est caractĂ©ristique de certains psychismes (voir l’ennĂ©agramme).

Pour te donner une image, l’empathie c’est accueillir l’eau de l’autre dans un rĂ©ceptacle tandis que la sympathie c’est la fusion de ton eau et l’eau de l’autre devenant une grosse flaque.

L’empathie, c’est offrir une qualitĂ© de prĂ©sence Ă  l’autre pour qu’il puisse dĂ©poser ce qu’il vit sans ĂŞtre conseillĂ© ni jugĂ©. 

Par extension, l’auto-empathie, c’est m’offrir Ă  moi-mĂŞme cette qualitĂ© de prĂ©sence pour accueillir l’intensitĂ© de ce que je vis en moi.

C’est l’un des plus beaux cadeaux que je peux m’offrir Ă  moi-mĂŞme !

Pour simplifier le propos, j’emploie auto-empathie et auto-compassion dans un mĂŞme sens pour cet article, mĂŞme si on pourrait Ă©voquer des diffĂ©rences.

Le cadeau de l’auto-empathie / auto-compassion

Dans cette société, nous avons appris à être critiques envers nous-mêmes, extrêmement durs, à ne jamais nous laisser de répit.
L’auto-jugement est très fort : “je suis nul”, “j’y arriverai jamais”, “je ne mĂ©rite pas qu’on m’aime”, “je suis paresseuse”, “je ne vaux rien”…

Pour ĂŞtre clair, personne ne te parle aussi mal que toi-mĂŞme !
Tu as probablement appris, comme moi, Ă  ĂŞtre ton pire ennemi et cela peut gĂ©nĂ©rer beaucoup d’Ă©motions de le rĂ©aliser.

Il ne sert Ă  rien de chercher des coupables car ce serait remettre la responsabilitĂ© Ă  l’extĂ©rieur, maintenant il s’agit bien d’avoir conscience que ça vient en bonne partie d’une Ă©ducation castratrice typique du niveau Bleu de la spirale dynamique, basĂ© sur les “il faut”, sur les règles, les dogmes et une vision absolutiste du rĂ©el.

Ce rapport escalavagiste à soi-même cause énormément de stress, de dépréciation et mène aisément à la souffrance, à la dépression et au malheur.

Un symptĂ´me extrĂŞmement visible que quelqu’un a besoin d'(auto-) empathie, c’est qu’il tourne en boucle sur les mĂŞmes pensĂ©es, les mĂŞmes paroles voire les mĂŞmes Ă©motions.

Dans ce contexte, l’auto-empathie apparaĂ®t comme un bulle d’oxygène dans une grande ville asphyxiante.

Cela m’a fait rĂ©aliser que le critère numĂ©ro pour vivre la joie dans ma vie, c’est simplement ĂŞtre lĂ  pour moi dans ce que je vis.

Et c’est exactement ce qu’est l’auto-empathie. C’est plus que “accueillir ses Ă©motions” (mĂŞme si c’est dĂ©jĂ  gĂ©nial)

12 fausses manières de faire de l’auto-empathie / auto-compassion

Avant de voir concrètement l’empathie et comment tu peux l’appliquer dans ta vie, il me paraĂ®t nĂ©cessaire de comprendre ce que ça n’est PAS :

  1. Minimiser : “ce n’est pas si grave, il y a plus malheureux que moi”
  2. Me conseiller : “je devrais lire ce livre ou suivre cette formation”
  3. Me culpabiliser : “je ne devrais pas ressentir toutes ces Ă©motions”
  4. Changer de sujet : “je vais plutĂ´t aller manger du chocolat”
  5. Questionner : “d’oĂą ça vient ce schĂ©ma ?”
  6. Dramatiser : “c’est horrible ce que je vis, j’ai vraiment pas de chance”
  7. Empathie de l’autre : “il a tellement eu raison de me dire ça…”
  8. Diagnostiquer : “je dois avoir un problème. Ça c’est parce que je suis hypersensible…”
  9. Me plaindre : “c’est terrible, c’est toujours pareil avec moi, j’y arrive pas”
  10. Rationaliser : “c’est comme ça. Il faut juste que j’apprenne Ă  lâcher prise.”
  11. Rassurer : “ça va aller, courage, je peux le faire.”
  12. Me justifier : “je ne pouvais pas faire autrement”

Le principe de l’auto-empathie et l’auto-compassion

Comme dit plus haut avec l’empathie, l’auto-empathie consiste Ă  me donner de la prĂ©sence Ă  moi-mĂŞme Ă  un endroit particulier.

J’aimerais prĂ©ciser 3 principes importants :

  • L’auto-empathie n’est pas une identification Ă  ce que je vis : l’identification pourrait se vivre par “je suis triste”, l’auto-empathie par “je sens en moi la tristesse”. Tu sens la diffĂ©rence ?
  • L’auto-empathie est surtout un espace dans lequel l’Ă©motion peut se vivre : “je suis l’espace qui accueille en moi la tristesse”. C’est une contenance que je m’offre, comme des bras maternels qui accueillent tout.
  • L’auto-empathie se passe surtout dans le corps et pas dans la tĂŞte

En clair, l’auto-compassion consiste Ă  reconnaĂ®tre de façon inconditionnelle ce que je vis, que ce soit des pensĂ©es, des Ă©motions, des sensations.

Comment se donner de l’auto-empathie et de l’auto-compassion

C’est souvent LA grande question car l’auto-empathie met dans la difficultĂ© beaucoup de personnes.

J’ai beaucoup cherchĂ© Ă  travers les livres et les formations. Je suis tombĂ© sur le livre de Philippe Beck “Auto-empathie : l’art de se connecter Ă  soi-mĂŞme”, sur les livres de Marshall Rosenberg, sur la formation de Isa Padovani…

Tous ces contenus sont précieux mais il reste un problème : on reste sur le plan mental.
Et l’auto-empathie ne se passe pas dans la tĂŞte !

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’essaie de faire simple dans cet article et ne pas te faire monter dans la tĂŞte avec des chiffres, des processus compliquĂ©s.

Je parle très souvent de ce sujet d’auto-compassion aux personnes que j’accompagne.

Il est frĂ©quent dans mes accompagnements que mon client me demande : “Fabien, comment je fais ça ?”

Cette question illustre Ă  quel point un individu a manquĂ© d’auto-empathie dans sa vie. 

C’est tragique Ă  un endroit car ça veut dire qu’il ne sait pas ce que ça fait d’ĂŞtre accueilli de façon inconditionnelle.

En effet, comment le poisson rouge peut savoir ce qu’est la mer s’il a passĂ© sa vie dans un bocal ?

Heureusement, se donner de l’auto-empathie s’apprend ! 
Tu as gĂ©nĂ©ralement besoin de passer par de l’empathie de la part de quelqu’un qui sait donner cette prĂ©sence pour que tes neurones miroirs puissent trouver le chemin afin de continuer en autonomie.

Avant de te partager une façon de faire en 5 Ă©tapes, une remarque importante : Ce qui compte le plus c’est l’intention avec laquelle tu rentres dans cette auto-empathie.

La clĂ© de l’auto-compassion, c’est l’intention de relation, de connexion avec toi-mĂŞme. 
Si tu as envie que l’Ă©motion s’arrĂŞte, si tu es obsĂ©dĂ© par le rĂ©sultat, tu te rends impossible l’accès Ă  cet espace de prĂ©sence qui peut accueillir.

Si tu as envie d’essayer, voici un processus tirĂ© de la CNV (Communication Non Violente crĂ©Ă©e par Marshall Rosenberg) pour te donner de l’auto-empathie :

  1. Accueillir le chaos : tous les jugements, toutes les insultes, sensations, pensées, ont leur place. Laisse les sortir librement et surtout écris-les pour ne pas tourner en boucle dessus.
  2. Revenir sur la situation la plus factuelle possible (ce que ferait l’Ĺ“il d’une camĂ©ra) : “Paul m’a envoyĂ© un email dans lequel il me demande un remboursement.”`
  3. Connecter Ă  l’Ă©motion que je ressens : “je me sens triste”
  4. Descendre dans le besoin qui n’est pas nourri Ă  ce moment lĂ  : “c’est tellement important pour moi d’ĂŞtre reconnu”
  5. Laisser Ă©merger une demande Ă  moi-mĂŞme et/ou aux autres (il n’est pas nĂ©cessaire d’exprimer Ă  l’autre ce que j’ai ressenti)

Maintenant, ça peut faire beaucoup au début, surtout quand tu as peu de temps.

La version simplifiĂ©e au quotidien de l’auto-empathie, c’est l’acronyme SOS :

  1. SENTIR la tension dans mes 3 centres : pensées, émotions, sensations.
  2. OBSERVER la respiration et laisser faire ce qui est.
  3. SOUTENIR par la présence cette partie de moi, me donner un câlin, envelopper, contenir avec tendresse et délicatesse, comme le fait une maman avec son enfant.

Quel que soit le processus que tu utilises, le cĹ“ur de l’auto-empathie est le mĂŞme que le cĹ“ur de la communication non violente : c’est l’ancrage dans les besoins.

La CNV ramène dans l’accueil de tes besoins, cette Ă©nergie de vie si prĂ©cieuse !`

Tu vas de plus en plus rĂ©aliser que tes Ă©motions n’ont rien Ă  voir avec les situations que tu vis mais avec tes besoins !

N’importe quel contexte du quotidien est adaptĂ© Ă  te donner de l’auto-empathie :

  1. Tu ressens une peur subite car quelqu’un te coupe la route
  2. Tu vis de la colère en lien avec un courrier du service des impôts 
  3. Quelqu’un te fait une remarque et tu te sens triste
  4. Tu te sens en joie en apprenant une bonne nouvelle

Tout est une occasion Ă  muscler ta capacitĂ© Ă  l’auto-empathie !
Je t’encourage Ă  utiliser aussi des situations agrĂ©ables qui gĂ©nèrent de la joie. 
Apprendre Ă  cĂ©lĂ©brer fait partie des thèmes importants pour quelqu’un qui veut se rendre la vie belle 🙂

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