L’instinct sexuel est-il vraiment une simple pulsion de reproduction qui nous fait sauter sur tout ce qui bouge, comme on l’imagine dans l’inconscient collectif ?

Qu’est-ce qui se cache derrière cet instinct sexuel mal connu et plein de clichés ? Quel est son lien avec l’ennéagramme, le sous-type sexuel (ou tête-à-tête) et chaque type de personnalité ?

Accroche ta ceinture et lis la suite !

Qu’est-ce qu’un instinct et un sous-type ?

Avant de parler spécifiquement de l’instinct sexuel, reprenons les bases. L’instinct est un comportement inné qui pousse à agir d’une certaine façon pour survivre, il est automatique et inconscient et permet la survie de l’être, donc de l’espèce. Les instincts sont enracinés dans le corps et sont consécutifs à des millions d’années d’évolution, nous les partageons avec tous les êtres vivants.

L’instinct est une stratégie évolutive qui permet à une espèce de pérenniser son existence et est lié à la survie. L’instinct est un thème indépendant de l’ennéagramme même si le pont entre les deux est évident.

En effet, l’ennéagamme parle du centre instinctif : il est relatif à la survie, à la réaction immédiate dans le présent, au corps, au mouvement et à l’action. Il est le siège du contrôle, de la colère et a un fonctionnement binaire ON/OFF.

En ennéagramme, le sous-type est le croisement entre l’instinct dominant et le type de personnalité. L’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant d’une certaine manière en en fait une question de survie, ce qui se manifeste par des comportements clairement visibles.

Dans le corps, l’instinct se déclenche en fonction des conditions de vie et permet la survie physique de l’individu. Dans l’ego, l’instinct est récupéré pour une finalité de survie psychique égotique.

Dans le corps, il y a un vrai danger de mort perçu par le corps : le manque de nourriture ou le froid par exemple.

Dans l’ego, le danger ne concerne pas la survie physique mais il est une menace à notre sentiment d’existence et s’amalgame avec un danger de mort réel. C’est ainsi que nous pouvons avoir très peur de parler en public sans qu’il n’y ait le moindre danger réel. À l’époque de mes études en école de kiné, je tremblais de peur dès que je devais parler devant 3 personnes.

Il y a le risque d’être exclu de la tribu et le bannissement du groupe est ancré très profondément en nous comme un danger majeur. Cet exemple concerne l’instinct social lié à nos pulsions grégaires, ce qui fait qu’autant de gens sont rassurés dans un groupe. Être seul face au monde est l’une des plus grandes peurs de l’être humain.

On pourrait faire le même parallèle avec la peur ne pas être désiré par quelqu’un avec l’instinct sexuel ou la peur du frigo vide avec l’instinct de conservation.

L’instinct sexuel ou tête-à-tête

L’instinct sexuel consiste à recherche la meilleure relation reproductive ou le plus grand nombre de relations. Selon l’environnement dans lequel l’individu évolue, on préfère :

  • Une stratégie r (pour reproduction rate) qui se caractérise par une imprévisibilité des ressources et un milieu instable. Cette stratégie se focalise sur la quantité avec une augmentation du nombre de partenaires et de descendants.
  • Une stratégie K (pour Kapazitätsgrenze qui signifie “capacité d’accueil du milieu”) qui se caractérise par un milieu plus sécure avec moins de risques. Cette stratégie se focalise sur la qualité avec un plus faible nombre de partenaires et de descendants.

L’instinct sexuel implique une compétition intrasexuelle et porte l’agressivité nécessaire à cette compétition.

NB : le terme “sous-type tête-à-tête” en ennéagramme a été inventé pour éviter le terme “sexuel” qui est mal vu dans la société. Tête-à-tête est plus rassurant que sexuel, il suffit de penser aux associations d’idées que tu peux faire avec ces deux termes.

Voici la question que pose cet instinct : est-ce que je suis sexuellement désirable ?

Cet instinct permet de signaler notre sexualité par la parade nuptiale, il permet d’accroître la désirabilité, la fascination, l’attirance pour les partenaires potentiels intéressés.

On a tous en tête la roue du paon pour attirer la femelle. 

En terme de biologie, la fadeur est une stratégie inefficace : l’instinct sexuel pousse à sortir du lot en développant un magnétisme personnel. L’humain aime se croire différent des animaux et oublie qu’il en est un !

Ainsi, je trouve amusant de constater cette “parade nuptiale” au quotidien chez les deux sexes :

  • Vêtements sexy/moulant, maquillage, talons, coiffure, chez la femme
  • Vêtements classes, signes de richesse et de statut social élevé, chez l’homme

Chaque profil de personnalité développe sa stratégie propre pour augmenter son magnétisme personnel, tu le découvriras un peu plus bas.

L’instinct sexuel suscite souvent de la peur et de la crainte car il est imprévisible : tu ne décides pas par qui tu es attiré, dans quelle intensité, ni pendant combien de temps. De la même manière, il est impossible de contrôler qui est attiré par nous et pendant combien de temps.

Cet instinct renvoie à des insécurités profondes car beaucoup de gens valorisent la prévisibilité d’une relation et la volonté de l’inscrire dans le temps. On peut y voir un lien avec la socioculture française qui valorise le mariage, la fidélité, pour maintenir l’ordre et contenir au maximum ces pulsions sexuelles. Pourtant, l’instinct sexuel se fiche que tu sois marié depuis 15 ans, que tu aies des enfants ou que tu aies un métier stable. L’instinct est amoral par nature et la culpabilité (cf Bleu dans la spirale dynamique) peine à le contenir réellement. Les statistiques d’adultère suffisent pour s’en convaincre. Ai-je également besoin de préciser les immondices d’ordre sexuel connues au sein des groupes politiques et religieux ?

Dans la réalité, nous n’avons aucun moyen de savoir si une personne en particulier va susciter de l’attirance et ébranler une relation ou un projet en une fraction de seconde.

L’instinct sexuel en chacun de nous est la partie qui est prête à risquer de tout perdre à la poursuite de ce qui est vitalisant et affirmatif pour la vie.

Quand l’instinct sexuel domine

Lorsque l’instinct de conservation est dominant, l’être humain s’identifie égotiquement à cet instinct, ce qui veut dire qu’il va en faire le plus possible.

Ainsi, cette identification à l’instinct déborde sur les 3 centres. La personne ayant un instinct sexuel dominant s’identifie à sa parade nuptiale : “Je suis ce qui améliore mon magnétisme personnel.”

Ca ne veut pas dire qu’elle va sauter sur tout ce qui bouge, mais qu’elle cherche inconsciemment à augmenter son attraction dans ses relations avec autrui.

Lorsqu’on applique l’instinct dominant à l’ennéagramme, on parle de sous-type sexuel ou tête-à-tête. Sur internet, en formation ou dans les livres, quand tu lis “type 4 sexuel” cela veut dire que l’instinct dominant du type 4 est l’instinct sexuel et c’est raccourci en “sous-type sexuel”.

Ainsi, la focalisation de l’instinct sexuel dépend du type de personnalité.

L’ego se basant sur une logique sacrificielle, va toujours déifier une partie du réel et en sacrifier une autre. La partie déifiée est l’instinct dominant, ici l’instinct sexuel. La partie sacrifiée est l’instinct aveugle.

Nous sommes autant marqués par notre instinct dominant que par notre type ennéagramme.

L’instinct dominant colore particulièrement l’expression du type de personnalité. C’est ce qui fait qu’un type 3 avec sexuel dominant ne ressemble pas beaucoup à un type 3 avec conservation dominant.

Comme tu l’imagines, l’instinct sexuel dominant amène l’attention sur des priorités bien différences de l’instinct social ou conservation dominant.

Lâcher prise sur l’instinct dominant fait partie des gros chantiers d’un développement personnel sain. 

Quand l’instinct sexuel domine, l’individu a un talent naturel pour attirer l’attention, pour intriguer voire fasciner. Il investit une grande quantité d’énergie à maintenir ce magnétisme personnel, que ce soit en :

  • Maîtrisant l’humour et en faisant des blagues
  • Fascinant l’autre par des tours de magie
  • Rendant son corps plus attractif par la musculation, les vêtements, le maquillage
  • Etant calé sur un sujet particulier

Retiens que l’instinct sexuel cherche à se démarquer et sortir du lot pour attirer l’autre donc il se débrouillera toujours pour remplir sa mission.

Les types sexuels s’identifient au besoin d’être choisis et désirés sexuellement par leur partenaire potentiel. Une grande partie de leur énergie est déployée pour gagner la compétition sexuelle. Historiquement, il est connu que les mâles alpha se reproduisaient avec une grande partie des femmes tandis que les autres se partageaient le peu qui restait. Voici une application classique de la loi de Pareto.

Inconsciemment, les types sexuels considèrent leur personnalité comme un outil pour gagner de l’intérêt et font en sorte de cultiver des talents et des caractéristiques qui suscitent cette attirance sexuelle. Ils ont tendance à se traiter comme des objets sans s’en rendre compte et donc à faire pareil avec leurs partenaires.

Le sous-type sexuel des 9 types ennéagramme

Les 9 types ennéagramme expriment différemment l’instinct sexuel car l’ego des 9 types s’approprie l’instinct pour sa finalité de survie égotique. Chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas être dans une relation intime où il y a X”, X étant l’évitement compulsif.

Le type 1 sexuel, dominé par la Colère, ne peut pas se permettre de vivre la colère dans une relation. Il doit donc devenir irréprochable pour devenir l’amant le plus parfait qui soit. Il va se comparer aux anciennes relations de son partenaire. Il veut améliorer l’autre en appliquant ses idéaux, en lui disant quoi faire, comment le faire.

Le type 2 sexuel, dominé par l’Orgueil, ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins dans la relation. Il est l’archétype du séducteur ou de la femme fatale et fait tout pour être irrésistible. Son charme magnétique lui permet d’attirer qui il veut dans ses filets.

Le type 3 sexuel, dominé par la Vanité, ne peut pas se permettre de vivre un échec dans la relation intime. Il va alors s’identifier à la “meilleure version de lui” et montrer ce qui lui donne un maximum de valeur. Ce n’est pas l’archétype du mâle alpha mais un savant mélange de masculin/féminin : l’homme a un côté féminin et la femme a un côté masculin. Il a une forme de sensibilité et d’introspection que n’ont pas forcément les autres types 3.

Le type 4 sexuel, dominé par l’Envie, ne peut pas se permettre de vivre une relation intime banale. Ses relations sont souvent le siège de montagnes russes intenses, ce qui risque d’en déconcerter plus d’un. Il est très compétitif et colérique, peut se confondre avec d’autres types.

Le type 5 sexuel, dominé par l’Avarice, ne peut pas se permettre de vivre le vide intérieur dans une relation. Il est très sélectif dans sa recherche, avec un grand idéalisme. Il utilises ses connaissances comme parade nuptiale. Il est plus sensible et romantique que les autres types 5.

Le type 6 sexuel, dominé par la Lâcheté, ne peut pas se permettre de vivre la déviance dans une relation intime. Il est l’archétype du 6 contre-phobique qui montre les crocs et s’intéresse aux armes, au survivalisme. Il montre une apparence féroce pour se rassurer. Il est très souvent confondu avec un type 8.

Le type 7 sexuel, dominé par la Gourmandise, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation intime où il y a de la souffrance et peine à s’engager. Par conséquent, il va toujours mettre du piment, de nouvelles idées. Il fantasme autant la relation qu’il la vit vraiment. Il est souvent un très bon fascinateur, conteur d’histoires, d’anecdotes. C’est un rêveur qui a tendance à fuir la réalité terrestre, il a une passion d’imaginer, de fantasmer sur ce qui pourrait être.

Le type 8 sexuel, dominé par l’Excès, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation avec de la faiblesse. Il a un pouvoir de fascination et plus de sensibilité que les autres types 8. Il cherche à contrôler son partenaire dont il va se débrouiller pour savoir toutes ses failles et veut occuper toute son attention.

Le type 9 sexuel, dominé par la Paresse, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation conflictuelle. Alors il se moule sur l’autre, il devient son double et développe les mêmes sujets d’intérêt. Il perd son individualité dans la relation et être en lien devient plus important que lui. De fait, il peut rester longtemps dans une relation qui ne lui convient pas avant de la quitter brusquement quand il a atteint le point de non retour.

5/5 - (1 vote)