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Epanessence accompagne ceux qui, malgré beaucoup de dev’ perso, tournent en rond dans leurs schémas et en souffrent. Le but : renouer avec qui tu es vraiment et être en paix avec toi-même.

J’ai honte de moi : voilà un constat qui fait mal. Cette dépréciation de soi n’est pas là par hasard dans une vie. Que cache cette notion de honte ? Comment se libérer de la honte ?

Plus bas dans l’article tu vas découvrir une approche atypique pour transformer la honte et je te préviens d’avance : c’est un tournant dans la vie.

La honte est une construction sociale

Etymologiquement, honte vient de “déshonneur”. C’est en lien avec l’échec d’expression de sa puissance comme cette phrase dans Phèdre de Racine “J’ai déclaré ma honte aux yeux de mon vainqueur”.

La honte est un sentiment fabriqué socialement. En effet, le jeune enfant ne ressent pas la honte, même s’il se balade à poil dans le supermarché. Il ne vit que les émotions qui le traversent : toutes les variantes des émotions primaires (joie, colère, peur, tristesse).

La honte est un construit social qui apparaît plus tard dans la vie.

Dans la spirale dynamique (un fascinant modèle pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit), la honte est associé au niveau ROUGE. En effet, quand un humain centré en ROUGE vit l’impuissance, est incapable de démontrer sa force ou sa domination, il va sentir de la honte s’il se perçoit comme faible et c’est la pire chose qu’il puisse vivre.

La honte fait son grand retour à BLEU (qui est particulièrement marqué par la culpabilité) qui est plus en lien avec la transgression des normes et des règles.

On se rappelle tous d’un discours culpabilisant du type “t’as pas honte ?!” ou “tu devrais avoir honte !” : cela illustre la honte qui découle d’une tentative de culpabilisation.

J’ai un souvenir particulièrement marquant en lien avec la honte : chaque mercredi quand j’étais enfant, j’allais à mon cours de natation à la piscine municipale. En sortant des vestiaires, il y avait les 25 mètres de la piscine à longer pour rejoindre le groupe et dans mon maillot moulant j’avais tellement honte, je voyais tous ces regards qui me transperçaient, mon corps me faisait honte. J’avais juste envie de me cacher.

Certaines personnes différencient la honte normale d’une honte toxique. Je ne suis pas partisan de rajouter des couches d’étiquettes (d’autant que la honte est de base toxique) mais plutôt d’aller explorer ce qui est vivant sous ce thème de la honte.

Quand la honte devient une façon de s’inhiber, il est temps de prendre le sujet au sérieux. Avant de détailler comment s’en libérer, explorons ce qui se cache sous la honte.

La honte, le pire sentiment

Lorsque j’ai honte de moi (que ce soit mon corps, ma sensibilité ou autre), je suis en train de comparer qui je suis à une norme sociale et/ou à une image idéale de moi.

Cette comparaison est une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui finit toujours par me tomber dessus, car avec la honte j’en tire la conclusion que “je suis inadéquat.”

La honte est le pire sentiment qu’un humain peut vivre, parce qu’il renie purement et simplement qui tu es et t’enferme dans l’impuissance.

En effet, biologiquement parlant, la honte active le mode “fuite” voire le mode “inhibition” du système nerveux autonome (cf le célèbre lutte, fuite, inhibition de Henri Laborit). Là où la lutte peut se traduire en une culpabilisation de l’autre ou de soi-même, la honte inhibe complètement.

C’est très souvent associé à des blocages psychologiques.

Quelqu’un qui a honte va (se) dire quelque chose comme “je ne sais pas où me mettre”, “j’ai envie de me cacher”…

La honte c’est : qui je suis = pas OK.

Ce rejet de soi est terrible parce qu’il implique tout un tas de conséquences dramatiques pour l’individu :

  • Ne pas écouter ses émotions et besoins
  • Focaliser sur les défauts
  • Accorder plus d’importance au regard des autres qu’à sa propre identité
  • Se rabaisser sans cesse, ce qui ruine l’amour, l’image et l’estime de soi
  • Aller jusqu’à la dépression voire pire

Attention à ne pas confondre honte et culpabilité :

  • La culpabilité implique la faute : se sentir coupable, c’est avoir commis une faute : il faut donc la réparer, demander pardon, expier. Dans la culpabilité, tu as fait quelque chose de particulier, c’est dans le “faire”.
  • La honte touche directement l’identité : il y a un problème dans “l’être”. Ca se loge encore plus profondément et c’est pourquoi c’est si pervers.

Même si honte et culpabilité ne sont pas du tout la même chose, ces pseudo-sentiment ont des similitudes, notamment qu’elles sont les conséquences de l’introjection de normes extérieures dans notre système nerveux.

La honte est un cadeau

Comment ça “la honte est un cadeau” ? Je viens de dire que c’était le pire sentiment qui existe parce qu’il coupe de soi !

Pour illustrer mon propos, faisons un détour par la douleur.

C’est chiant d’avoir mal à un endroit du corps, hein ? Mal au dos, mal à la tête, mal au pied… T’as juste envie que ça s’arrête. L’être humain peine à rester avec sa douleur alors il va chercher à la calmer, prendre des antidouleurs, aller chez le kiné.

Pourtant, s’il y a bien quelque chose d’essentiel à comprendre quand tu t’intéresses à la physiologie, c’est que : La douleur est une sonnette d’alarme, un indicateur sur le tableau de bord que quelque chose se passe et mérite ton attention, en réponse à un déclencheur. La douleur attire ton regard sur cette zone du corps en souffrance, ce soit pour une raison mécanique, métabolique, émotionnelle ou autre.

La honte agit de la même manière. C’est une alarme générale en réponse à un stimulus qui m’indique que je ne suis plus moi-même : je suis en train de conditionner qui je suis à une image idéale, à une norme décidée par l’extérieur.

Se libérer de la honte en 3 étapes

Lorsqu’on veut se libérer de la honte, il est important de garder en tête que c’est le début d’un processus de déconditionnement, ça ne prend pas 2 jours.

Comme dit plus haut, la honte est un construit social qu’un individu ne vit pas avant un certain âge.

Pour explorer la honte à l’intérieur, nous avons nos 3 centres d’intelligence associés à 3 étapes. Même si cela peut prendre du temps au début, très rapidement tu arriveras à faire ces étapes en quelques minutes.

1. Accueillir la honte

D’abord, cela passe par une phase d’accueil et d’écoute de la honte dans mon corps. Dans cette phase instinctive, je suis en lien avec ce qui est en moi sans juger ni interférer.

Comment je ressens la honte ? Comment elle se manifeste ? Où ? Ca fait quoi dans mon corps ? Ca fait quoi émotionnellement ?

Sous la honte, il y a toujours un paquet d’émotions parmi lesquelles tu peux ressentir une émotion dominante. Amenons une petite précision sur le sentir et le ressentir :

  • Le sentir concerne les sensations physiques : ça serre à la gorge, le plexus est noué…
  • Le ressentir concerne les émotions : ressentir la tristesse, ressentir la peur, ressentir le colère… Les deux sont liés mais ça n’est pas la même chose !

En CNV on appelle la honte un sentiment sonnette d’alarme car on commence à être en référence externe et on perd le lien avec soi. Derrière ce sentiment de honte (tout comme le sentiment de culpabilité), il y a toujours une émotion bien plus vivante et le besoin qui y est associé.

Sois vigilant avec ces sentiments sonnette d’alarme pour cette raison, je t’invite à utiliser ton centre mental pour discerner ce qui se cache derrière.

L’accueil inconditionnel est l’étape primordiale sans laquelle rien ne se passe. Quand on est dans cet espace de présence, quelques minutes suffisent déjà à se recentrer et à se détendre.

2. Comprendre la honte

Une fois que tu as compris que c’était un construit social et que tu as pris un temps pour accueillir ce que ça fait en toi, tu peux activer ton centre mental de plusieurs manières :

  • Trouver ce qui déclenche ce sentiment : à quel moment as-tu honte ? Qui ? Quelles paroles ? Quelle situation ? Quel lieu ?
  • Comprendre mes réactions à la honte : comment te comportes-tu quand tu as honte ? Quand cela se manifeste-t-il ?
  • Comprendre l’origine de la honte : Où as-tu appris ça ? Qui t’a transmis cette vision des choses ? Dans quel contexte ?

Souvent la honte commence dans la petite enfance dans le regard que pose une mère sur son enfant, ou dans le regard d’autrui.

Il est important de noter que tous les profils psychologiques ne sont pas égaux sur ce sujet. En effet, les profils émotionnels de l’ennéagramme sont beaucoup plus sensibles au regard des autres et à l’image que les autres.

La honte chez ces types de personnalité opère à un niveau psychologique beaucoup plus profond – elle est mieux comprise comme un mélange profond de peur, de chagrin et de vide que toute la structure identitaire est vide, dénuée de sens et artificielle.

Cette phase mentale permet d’avoir la clarté et de prendre du recul sur la honte pour ne plus la subir.

3. Exprimer la honte

Une fois que tu as clarifié ta réalité et que tu as appris à ressentir, il est important que tu puisses l’exprimer en passant par le centre émotionnel.

Dans un premier temps, ça peut être dans ton carnet, entre toi et toi en prenant quelques minutes pour libérer le sentiment de honte et tous les sentiments associés.

Après, pour une transformation profonde de la honte, je t’invite à l’exprimer à quelqu’un en qui tu as toute confiance, à un ami, une amie voire à ton meilleur ami.

Tu sais que c’est un ami avec qui tu peux discuter de tout, qui t’accueille quoi que tu dises. Si tu n’as pas ce genre d’amis dans ton environnement, prends contact avec un thérapeute ou un accompagnant avec qui tu peux te livrer en toute confiance.

Avoir des amis avec qui tu exprimes qui tu es vraiment est tellement précieux que ça vaut le coup que tu cherches à t’entourer de la sorte !

Quand tu as honte, tu es justement en train de te cacher et de travestir qui tu es. Tu n’as pas à avoir honte d’avoir honte, sans quoi tu t’enfermes dans un cercle vicieux sans fin.

L’expression de la honte fait partie du travail sur la vulnérabilité qui apporte énormément de détente car plus tu l’accueilles et tu l’exprimes (sans te victimiser) plus tu t’en libères.

Transcender la honte en thérapie

Au cours d’une vie, beaucoup d’humains ont à travailler sur leur honte. Comme tu l’as compris, ça coupe de soi-même donc ça mérite d’être pris très au sérieux. Personne n’est immunisé puisque cela fait partie des construits sociaux qui apparaissent à ROUGE.

Le travail intérieur sur la honte invite à revisiter un certain nombre de sujets :

  • Conscientiser les blocages émotionnels
  • Apprendre à s’aimer et s’accueillir tel que l’on est
  • Revisiter l’image de soi
  • Redorer l’estime de soi
  • Les injonctions hypnotiques reçues depuis la prime enfance
  • Ressentir les émotions et identifier les besoins en lien
  • Questionner le rapport avec les parents quand tu étais enfant
  • Faire le lien dans tes relations actuelles

Se libérer de la honte tout seul dans son coin est optimiste : il y a clairement plein de choses que tu peux faire seul et je t’y encourage.

Mais certains se disent “moi je n’ai besoin de personne” et se fourrent le doigt dans l’œil. Nous avons trop de tâches aveugles pour nous permettre d’explorer un sujet pareil en solitaire, d’autant plus que la honte est souvent associé à des parties de nous tellement refoulées qu’il est quasi-impossible de les réintégrer seul.

Je t’encourage à trouver un psychothérapeute compétent ou en parler à ton psy si tu en as déjà un.

Si tu souhaites entreprendre une démarche d’accompagnement pour mieux te connaître, tu peux également me contacter.

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