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Epanessence accompagne ceux qui, malgré beaucoup de dev’ perso, tournent en rond dans leurs schémas et en souffrent. Le but : renouer avec qui tu es vraiment et être en paix avec toi-même.

La méditation a le vent en poupe depuis une dizaine d’années.
Elle est malheureusement mal comprise et transformée en pratique pour être plus productif ou plus zen.
Dans cet article tu vas découvrir ce qu’est réellement la méditation, les différents courants qui existent, comment la pratiquer et ce que tu peux en attendre.

Les bases de la méditation

“Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir demeurer en repos dans une chambre.” Blaise Pascal

La méditation est partout : dans les applications mobiles, sur YouTube et Instagram… des méditations guidées avec des étapes, chacun invente son propre style de méditation… Jusqu’à perdre de vue ce qu’est la méditation. Alors commençons par revenir aux bases !

Comme pour le cataphatisme où on cherche à comprendre ce qu’est Dieu par la négative (Dieu n’est pas une chauve-souris, ni une locomotive, ni une tarte au prunes, ni un grand barbu, ni la justice…), comprenons la méditation en comprenant ce qu’elle n’est pas :

Ce n’est pas “méditer sur une idée”, ça n’est pas une posture, un mantra, ni une pratique, ni une technique de relaxation.

Sur Wikipédia il est écrit : “Le terme méditation désigne une pratique mentale qui consiste généralement en une attention portée sur un certain objet, au niveau de la pensée, des émotions, du corps.”

Je ne suis pas d’accord avec ça. La méditation n’est ni une pratique, ni mental.
C’est UNE possibilité d’expression de la méditation mais ça n’est pas son essence selon ma compréhension.

La méditation est un espace de vacuité dans lequel on est. Point.
Cela s’exprime par une pratique mais paradoxalement quand on veut faire de la méditation, on rate le coche…

Pourquoi ?
La méditation ne consiste pas à faire quelque chose, ni à atteindre un certain état.
Si je me dis “je vais méditer”, j’ai déjà une idée particulière de ce que ça devrait ou pourrait être, il y a tout un folklore que j’embarque avec moi… Et en réalité je ne médite pas.
Je crois que je médite en fonction d’un certain référentiel.

Paradoxalement, plus je veux méditer, moins je suis dedans.
Et moins je veux méditer, plus je renoue avec l’essence de la méditation.

Car la méditation ne cherche rien, il s’agit simplement de se déposer et simplement constater ce que ça produit en soi d’être dans cette immobilité apparente : regarder ce qui s’invite dans ma réalité de l’instant.

Cette confrontation au rien mène à une sorte de musculation de l’esprit, à un élargissement de la conscience. Et c’est une voie royale pour mieux se connaître soi-même.

Le piège de la méditation occidentale

Depuis plusieurs années, je m’amuse de voir ça et là des dérives modernes de la méditation : méditer pour être plus heureux, méditer pour dormir, méditer pour guérir, méditer pour maigrir, méditer pour avoir confiance en soi…

On retrouve la même logique productiviste pour le yoga : le yoga pour être souple, pour réduire le stress, pour se renforcer…

Le schéma est toujours le même et suit une logique productiviste (cf le niveau d’existence Orange en spirale dynamique) : “Faire X pour Y”. X étant la méthode et Y le résultat attendu.

Autrement dit, tu fais quelque chose pour obtenir quelque chose. Il y a une intention qui conditionne toute la pratique et l’oriente dans une certaine direction.

Je connais très bien ce modus operandi, l’ayant pratiqué la plupart de ma vie !

Ce n’est pas mal et je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire. Simplement d’être conscient de cette dérive et de cette perversion, au risque de rater complètement l’intention de la méditation.

Le yoga et la méditation sont originellement des voies d’éveil : on ne cherche rien, on en attend rien. Car plus on attend, moins il se passe des trucs.
Ca rejoint le paradoxe bien connu “suis-moi je te fuis”.

Ainsi, le yoga devient une vulgaire gymnastique et la méditation une vulgaire méthode de réduction du stress.

C’est très bien et ça plaît au monde moderne car ça apporte vraiment des bénéfices, en plus on peut créer sa propre méthode en rajoutant des morceaux et mettre un copyright dessus !

Par contre il faut être au clair qu’on s’est coupé de l’origine sacrée de ces disciplines et qu’on en pratique une version moderne dégradée, coupée de ses racines.

Le risque est de t’éloigner du cœur du truc.
La méditation ne sert à rien !
Il n’y a aucun but, aucun endroit à atteindre, aucun bénéfice à en attendre.

Quand j’ai fait une retraite Vipassana, l’enseignant S.N Goenka racontait que lors de sa première retraite il venait avec l’intention de se débarrasser de ses migraines atroces. L’enseignant de l’époque avait refusé, il lui avait dit qu’il ne pouvait pas accepter tant qu’il avait une volonté de résultat.
Ca m’a fait réfléchir sur ma propre volonté quand je fais les choses.

L’essence de la méditation

En 2016 je participais à une conférence de Fabrice Midal qui nous a proposé une initiation à la méditation. Il disait en substance : “vous n’avez rien à atteindre, aucun état à chercher, aucun résultat. Tout est OK.”
Il était dans cet élan du “foutez-vous la paix” dont il a fait un livre et qui fait beaucoup de sens à l’ère du développement personnel, de ses dérives et de toutes les injonctions à être heureux, productif, positif, riche, musclé…
Ca m’a beaucoup soulagé d’entendre ça, c’était une autre vision que celle que je connaissais et ça m’a permis de mieux comprendre l’essence de la méditation.

L’essence de la méditation est d’être avec ce qui est.
Tu ne cherches ni à être zen, ni à être détendu, ni à faire quoi que ce soit.
Posé dans cet espace vide, tout peut être accueilli : ta respiration, tes émotions, tes pensées, les bruits, les sensations…
Tu constates l’impermanence : tout va et vient.

À mes yeux le cœur de la méditation consiste à “renforcer son centre” par la présence pure mais pas avec un objectif, une durée, une fréquence ou une posture particulière.

Avoir un “centre fort” est particulièrement important tant la vie peut nous balloter émotionnellement et ça peut nous sauver la peau dans les moments de crise existentielle.

C’est simplement cette présence qui renforce notre ancrage dans la réalité de l’instant et nous rend plus sensible à repérer quand des transes hypnotiques s’invitent et nous aspirent hors du moment présent.

Cet ancrage dans la présence apporte tout un tas de bénéfices qui sont de toute façon inhérent à une pratique régulière : meilleur sommeil, meilleure mémoire, moins d’anxiété et de stress, calme intérieur…

Même si ces bénéfices peuvent être recherchés, je crois profondément que plus notre pratique est gratuite et dénuée de toute attente, plus c’est bénéfique.

Les différentes approches de la méditation

Il y a énormément de façons d’apprendre à méditer :

  1. La méditation pleine conscience
  2. La méditation Vipassana
  3. La méditation Anapana
  4. La méditation transcendantale
  5. La méditation zazen
  6. La méditation avec mantra, visualisation…
  7. La méditation empathique, sur l’amour

Personnellement, j’aime la simplicité. Pour moi, méditer c’est simplement se déposer dans l’immobilité, conserver une posture ancrée et c’est tout.
Ne pas chercher de rythme respiratoire particulier, ne pas chercher à se détendre ou se sentir bien, ne pas chercher à chasser les pensées ou à faire le vide…

Juste être là avec ce qui est, avec ma respiration telle qu’elle est, avec mes sensations telles qu’elles sont, avec mes émotions telles qu’elles sont, avec mes émotions telles qu’elles sont.

Il peut être intéressant d’observer comment mes pensées, mes émotions et mes sensations peuvent aspirer ma présence !

Pour apprendre à méditer, il est normal d’avoir besoin d’un cadre de pratique et c’est pourquoi les méditations guidées permettent de démarrer en toute simplicité.
Je recommande chaudement “Méditer jour après jour” de Christophe André qui inclut des méditations guidées et permettent au débutant d’affûter sa conscience, d’ancrer sa pratique dans le quotidien, d’apprendre à observer sa respiration et ses pensées, de tenir une posture quelques minutes…

Puis, comme le petit enfant qui enlève les roulettes à son vélo, tu peux continuer dans le silence, sans guide dans tes oreilles pour rester dans ce silence quotidien.

Mon expérience de la méditation

Quand j’ai commencé la méditation en 2012 avec le livre “méditer jour après jour” de Christophe André, j’ai expérimenté la méditation de pleine conscience.
Je me souviens encore de mes premières méditations où je prenais le temps de capter ce que mes 5 sens percevaient : les fesses sur le sol, le chien qui aboie, l’aller-retour de la respiration…

C’est souvent dans une période de transition de vie qu’on s’intéresse à la méditation et à ce type d’approches.

C’est une excellente façon de démarrer la méditation qui m’a beaucoup apporté à l’époque.
Seulement, c’est une approche simpliste dédié à nous, occidentaux, qui n’est pas la même méditation qui vient des traditions millénaires.

Il faut se remettre dans le contexte de cette méditation pleine conscience/pleine présence qui a émergé aux Etats-Unis avec John Kabat-Zinn, professeur de médecine, et en France avec Christophe André, médecin psychiatre.

Le programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) de John-Kabat Zinn est directement orienté sur la réduction du stress. C’est clairement validé et attesté : ça marche, c’est efficace et ça a énormément de vertus.
Dans les approches de méditation connues, la pratique est centrée autour du travail de l’attention : attention au souffle, attention aux pensées… En étant présent quand notre attention est aspirée par un objet quel qu’il soit.

Là encore, je le répète, même si c’est efficace, ça nous fait nous éloigner de l’intention pure de la pratique de la méditation où nous voulons atteindre un certain état.
Pratiquée avec une intention désintéressée, la méditation peut amener dans des espaces inexplorés de connaissance de soi…

Mais si nous avons envie qu’il se passe quelque chose, l’intention conditionne l’expérience et rien d’autre ne peut survenir que ce qu’on a anticipé…

Pour ma part, j’ai beaucoup pratiqué la méditation par phase et j’avais arrêté en 2020 car c’était encore dans l’intention de me changer.
Il m’a fallu du temps avant d’y revenir, de façon beaucoup plus détachée. Il est clair que prendre un temps tous les jours nourrit énormément l’introspection, si précieuse dans ce monde agité.

Comment pratiquer la méditation

Quand on veut débuter la méditation, il est normal de chercher des conseils, des livres voire des cours pour apprendre.

Dans cet article, j’insiste sur l’importance de réaliser la simplicité de la méditation.
Nul besoin de se mettre en position du lotus ou d’y passer une heure.
S’asseoir dans un espace de vide pendant une minute est déjà un cadeau précieux à s’offrir dans une vie.

Voici un exemple de méditation que tu peux expérimenter. Garde en tête qu’il n’y a pas de bonne façon de faire puisqu’il n’y a rien à réussir.

Pose-toi à un endroit confortable, assis sur une chaise, sur le canapé ou au sol, dans une posture ancrée.
Ferme les yeux pour éviter les stimuli même si tu peux aussi le faire les yeux ouverts.
Et reste simplement dans cet espace de rien, où tu n’as rien à accomplir, rien à vouloir.

Voici comment moi je procède : je m’assois sur mon coussin de méditation, les lombaires légèrement creusés et je ferme les yeux. Et c’est tout.

Evidemment, des pensées ne tardent pas à arriver !
Elles ne sont pas un problème, elles ne sont pas un ennemi.

La méditation n’est qu’une façon de laisser de la place à ce que certains appellent la conscience témoin ou l’intelligence d’arrière-plan. Ou tout simplement le vide en soi qui accueille tout ce qui est.

Il est intéressant de contacter la présence, le vide qui accueille le plein.
De cet espace, tu vas notifier plein de pensées, d’émotions, de sensations…

Il n’y a rien à faire avec ça, rester avec. Comme dirait Fabrice Midal, se foutre la paix.

Apprendre à méditer est un paradoxe : autant ça ne demande aucun prérequis, aucune posture particulière, autant ça prend du temps à en saisir l’essence !

Quand tu as envie de régulariser ta pratique, il est intéressant de prendre quelques minutes au quotidien pour simplement se poser, revenir à la respiration et observer ce qui se passe… Agitation de l’esprit par les pensées, stress dans le corps, émotions fortes…

Méditer peut être plus difficile pour certains types de personnalité. Certaines personnes trouvent plus facile la cohérence cardiaque voire des pratiques en mouvement comme le yoga ou le qi gong.

Enfin, la méditation ne se résume pas à la position assise car ça n’a rien à voir avec la posture. Cette musculation de l’esprit par le travail de la conscience peut être fait en prenant ta douche, en marchant dans la rue, en cuisinant, en faisant l’amour…

Méditer revient à être présent à ce qui est, ce qui revient à apprendre à être présent à chaque instant de notre propre vie.

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