Les fonctions cognitives du MBTI sont une aide précieuse pour mieux comprendre ton fonctionnement, autant tes capacités naturelles que tes talons d’Achille.
Voyons en détail :
- Ce que sont les fonctions cognitives
- Les 8 fonctions cognitives en détail
- Comment identifier l’ordre des fonctions cognitives
Sommaire
Du type MBTI aux fonctions cognitives
Comme en ennéagramme, trouver son type de personnalité fascine les gens.
Il existe des tas de tests en MBTI pour trouver son type, croire qu’on se connait et ranger le tout dans un tiroir.
La vraie connaissance de soi n’a rien à voir avec un test.
Quand tu cherches les types MBTI sur internet, tu tombes sur des paragraphes généralistes qui décrivent un cliché nourrissant l’effet Barnum. On est loin d’une connaissance de soi réellement utile qui enrichit la vie intérieure…
Voilà pourquoi au type MBTI je préfère creuser les fonctions cognitives qui apportent l’aspect dynamique et nuancé aux 16 personnalités.
En réalité, chaque type de personnalité équivaut à l’usage des fonctions cognitives dans un certain ordre.
Laissons de côté les 16 types de personnalité pour l’instant et focalisons-nous sur ce qui est le plus intéressant : les fonctions cognitives.
Que sont les fonctions cognitives ?
Carl Gustav Jung est une figure illustre du 20ème siècle.
Il a travaillé sur les synchronicités, l’inconscient collectif, les archétypes, les zones d’ombre et le processus d’individuation.
Depuis 15 ans que j’explore le monde du développement personnel et de la psychologie, je retombe toujours sur ce personnage exceptionnel.
Dans les années 1910, Jung a eu une période de jachère pendant laquelle il a creusé les types psychologiques et a publié ses travaux après une vingtaine d’années dans le domaine de la psychologie.
Les fonctions cognitives nous parlent de nos préférences de fonctionnement de notre psychisme de façon automatique.
Il a identité deux types de fonctions :
Les fonctions de perception qui visent à prendre de l’information de l’environnement
Les fonctions de perception sont : la lettre N (intuition) et la lettre S (sensation).
N est dans le monde des idées, S dans le monde des 5 sens.
Chaque fonction de perception peut être introvertie ou extravertie, c’est-à-dire préférentiellement dirigée vers l’intérieur ou l’extérieur.Les fonctions de décision qui visent à prendre une décision à partir de ces informations
Les fonctions de décision sont la lettre F (feeling = sentiment) et la lettre T (thinking = pensée)
F se base sur un ressenti, T se base sur de la logique
Chaque fonction de décision peut être introvertie ou extravertie, c’est-à-dire préférentiellement dirigée vers l’intérieur ou l’extérieur.
Avant de voir en détail les 8 fonctions cognitives, garde en tête que :
- Aucune fonction n’est mieux qu’une autre
- Tout le monde a les 8 mais pas dans les mêmes proportions
- Les fonctions cognitives ne disent rien de comment tu les utilises
- Les fonctions cognitives sont de l’ordre des capacités en terme de niveaux logiques
Les fonctions de perception
La fonction Ni : Intuition introvertie.
C’est la fonction dominante de l’INTJ et l’INFJ
Mots clés : Vision. Stratégie et perspectives futures.
L’intuition introvertie (Ni) une fonction visionnaire qui absorbe beaucoup d’informations, de concepts et d’idées en elle. De là vont émerger des révélations, des connexions, des idées novatrices, généralement au moment où on s’y attend le moins. Sous la douche, en balade, aux toilettes, en cuisinant…
Ni fait de travail de traiter l’information à l’intérieur d’elle.
Elle observe, est à l’écoute, à la différence de Ne.
Ni a cette vision globale qui en fait un très bon stratège, conseiller, consultant.
Elle repère les schémas à l’œuvre chez les autres, elle dénoue facilement la psyché humaine.
Là où Ne envisage plein de potentiels, Ni ferme les options et envisage UNE vision potentielle, elle est très douée pour anticiper.
Elle a plus de difficultés avec l’imprévu et ce qui bouscule sa vision.
La fonction Ne : Intuition extravertie
C’est la fonction dominante de l’ENTP et l’ENFP
Mots clés : idéation. Exploration des options avec enthousiasme
L’intuition extravertie (Ne) est un moteur infini à idées en tout genre : une idée en entraîne une autre, sans fin. Cela crée de l’enthousiasme et tend à dérouler encore plus les idées, ce qui crée un amour de l’apprentissage.
La fonction Ne envisage facilement des liens entre de multiples domaines, même très éloignés.
Elle repère les non dits chez les autres, ce qui est caché.
Ne a la facilité de tout remettre en question, et en particulier tout ce qui est déjà établi. Elle exècre les limites, les cadres trop structurés.
Elle aime la nouveauté, la stimulation intellectuelle, ce qui tend à la disperser et à générer des difficultés d’organisation et de concentration.
Il est d’autant plus difficile d’aller au bout d’un projet quand une idée en génère 10 autres !
La fonction Se : Sensation extravertie
C’est la fonction dominante de l’ESFP et l’ESTP
Mots clés : Expérience. Action et instinct.
La sensation extravertie (Se) apprend par le concret du monde réel, ici et maintenant, dans les 5 sens. Elle fait puis elle réfléchit.
Elle réagit du tac-au-tac et n’hésite pas pour expérimenter quelque chose de nouveau : elle se lève, se casse la gueule, se relève… Cette boucle d’apprentissage est nécessaire pour Se qui a besoin de rendre les choses concrètes.
Ici, pas de mode d’emploi ou de consignes : elle fait de son propre chef.
Elle saisit rapidement les opportunités, décide rapidement.
Sa capacité à œuvrer dans le monde la rend moins ouverte à l’introspection et elle peut facilement s’ennuyer s’il n’y a rien à faire.
Se accumule tout un catalogue d’expériences et il est toujours intéressant de l’agrandir.
La fonction Si : Sensation introvertie
C’est la fonction dominante de l’ISTJ et l’ISFJ.
Mots clés : Mémoire. Routine stable et traditionnelle.
La sensation introvertie (Si) suit ce qui est éprouvé, validé, fiable.
Ainsi, elle est une adepte du mode d’emploi qu’elle suit scrupuleusement.
Tout ce qui a déjà fait ses preuves est rassurant : elle aime les règles claires, les procédures précises.
La fonction Si est fiable, ne remet pas en question l’ordre établi et se contente d’agir sans se poser plus de question.
Elle aime la routine, que ce soit voir les mêmes personnes, aller dans les mêmes lieux.
Elle a une mémoire sensorielle fine de la même expérience au fil du temps (exemple : la même routine du yoga répétée, le même parcours de footing…)
Elle est effrayée par la nouveauté et le changement car elle a besoin d’un cadre stable.
De fait, elle a du mal à se projeter dans un futur.
Les fonctions de décision
La fonction Fe : Sentiment extraverti
C’est la fonction dominante de l’ENFJ et l’ESFJ.
Mots clés Harmonie. Diplomatie et connexions
Le sentiment extraverti (Fe) décide en fonction des autres.
Elle a la communication facile, a une bonne lecture des dynamiques sociales et aime les connexions avec les autres.
C’est typiquement la fonction qui crée la cohésion dans un groupe, rassemble les gens et fait le lien entre eux.
Fe est très diplomate, pour trouver le bon mot, ne pas brusquer, respecter la vision du monde de chacun. Elle comprend les référentiels qui lui sont éloignés, que ce soit une autre culture, un autre niveau social.
Fe veut vivre harmonie sociale et décide ce qui est approprié pour tout le monde.
Elle peut se sentir inférieure et s’adapter aux autres, voire s’oublier.
Attention : ne pas confondre Fe et le type 2 de l’ennéagramme, même s’il peut y avoir des corrélations.
La fonction Fi : Sentiment introverti
C’est la fonction dominante de l’INFP et l’ISFP
Mots clés : Authenticité. Identité et valeurs fortes.
Le sentiment introverti (Fi) est un système de valeur fort qui définit une identité basée sur des sentiments internes.
Elle fait les choses parce qu’elle en a envie et elle ne consulte personne d’autre pour cela, elle est globalement centrée sur elle.
Sa vision du monde singulière inspire les autres.
Fi est convaincu que chacun peut (doit ?) suivre sa voie, selon ses valeurs.
On ne fera pas faire à Fi quelque chose en lequel elle ne croit pas : tout ce qu’elle fait doit être aligné avec son identité profonde.
Cette fonction manque de structure et d’organisation, peut avoir des difficultés à mettre des mots sur ses ressentis.
Attention : ne pas confondre Fi et le type 4 de l’ennéagramme, même s’il peut y avoir des corrélations. Je connais des types 9 qui ont Fi en fonction dominante.
La fonction Te : Pensée extravertie
C’est la fonction dominante de l’ESTJ et de l’ENTJ.
Mots clés : Efficacité. Optimisation des systèmes.
La pensée extravertie (Te) est une fonction qui adore les systèmes.
Elle mesure l’efficacité en fonction de critères les plus objectifs possibles.
Tout est fait pour chercher un maximum d’efficacité, donc améliorer les systèmes pour les rendre fonctionnels et universels (il faut que ça marche pour tout !).
C’est une bête de course pour analyser ce qui ne marche pas et le corriger.
L’important est que ça fonctionne dans la réalité et sur le long terme.
La logique de Te prime pour prendre des décisions.
Elle a tendance à se baser sur la pensée des autres et à y faire référence.
Elle est mal à l’aise avec les relations intimes car les humains ne sont ni mesurables ni contrôlables.
Les émotions ont tendance à l’incommoder, ce qui la rend froide par rapport aux autres.
Elle a du mal à savoir ce qu’elle ressent vraiment, quelles sont ses valeurs et sa vraie identité.
La fonction Ti : Pensée introvertie
C’est la fonction dominante de l’INTP et de l’ISTP.
Mots clés : Précision. Logique et cohérence interne.
La pensée introvertie (Ti) est une fonction logique qui valorise sa propre cohérence.
Pour elle c’est normal, c’est logique !
Elle valorise un cadre intérieur qui répond à ses critères subjectifs.
Elle a un radar pour repérer toutes les erreurs logiques, les biais de raisonnement.
Ti ne s’encombre pas de blabla et diplomatie : sa tendance à être direct et honnête, à oublier facilement les codes sociaux et à vouloir corriger les erreurs des autres a tendance à être mal perçu.
Ses émotions sont un frein à sa logique.
Elle fait tout pour être la plus cohérente possible mais ne voit pas ses propres incohérences, elle a du mal à reconnaître ses torts.
Attention : ne pas confondre Ti et le type 6 de l’ennéagramme, même s’il peut y avoir des corrélations.
L’ordre des fonctions cognitives
Imagine l’eau qui part du petit ruisseau tout en haut de la montagne, comparé au bras de mer qui se jette dans cette immense étendue aquatique.
Le débit est démesurément différent entre le haut et le bas.
C’est exactement pareil dans l’usage de nos fonctions cognitives : on a un usage totalement asymétrique de nos 8 fonctions cognitives (c’est ce qui fait nos talents et nos talons d’Achille).
De la même manière que nous utilisons les 3 centres de l’ennéagramme de façon disproportionnée (le centre préféré prenant toute la place), on retrouve la même logique pour les fonctions cognitives.
Voici l’ordre des 4 premières fonctions :
- La fonction dominante occupe la plus large place, c’est celle qui est le plus automatique, elle est facile et nous recharge.
- La fonction adulte (ou auxiliaire) est en soutien et apporte une soupape pour la première.
- La fonction enfant est plus coûteuse et moins naturelle.
- La fonction inférieure est la moins naturelle et la plus difficile à utiliser.
Voici 3 principes à connaître dans l’ordre des fonctions :
- Les 4 fonctions fonctionnent par paire :
- La fonction dominante est en lien avec la fonction inférieure (1 et 4)
- La fonction adulte (ou auxiliaire) est en lien avec la fonction enfant (2 et 3)
- On alterne à chaque fonction introversion et extraversion. Par exemple, avec Ne en fonction dominante, la fonction adulte est forcément introvertie, la fonction enfant est forcément extravertie et la fonction inférieure forcément extravertie.
- Sur une même paire, une fonction est l’opposée dans le même type de fonction. Si la fonction dominante est une fonction de perception, la fonction inférieure en sera aussi une. Par exemple, avec Ne comme fonction dominante, la quatrième fonction est nécessairement Si, car les fonctions de perception sont N et S.
- Si la fonction dominante est une fonction de perception, la deuxième sera forcément une fonction de décision, et réciproquement. Par exemple, avec Ne en fonction dominante, la fonction adulte est forcément une fonction de décision introvertie (Fi ou Ti).
- Les deux premières fonctions permettent de déduire les 2 dernières. Par exemple, si on a Fi-Se en couple fonction dominante et fonction adulte, on sait par déduction qu’il y a Ni-Te en fonction enfant et en fonction inférieure. Car Te est l’opposé de Fi comme fonction de décision et Ni est l’opposé de Se comme fonction de perception.
Ca paraît un peu complexe au début (encore que ça dépend… de l’ordre de tes fonctions !) mais ça s’intègre vite.
Enfin, comment définir l’ordre des fonctions cognitives ?
- Tu peux faire un test sur internet, c’est la voie classique et la moins fiable. Il y a de nombreux tests de MBTI.
- Par introspection, en analysant ton passé, tes choix de vie, tes facilités, tes écueils
- Par observation factuelle du présent, à chaque instant !
L’idéal est de mixer les 3.
Tu peux faire un test, mener une introspection de ton passé et observer chaque jour comment tu fonctionnes.