Nouveau sur Epanessence ?

Epanessence accompagne ceux qui, malgré beaucoup de dev’ perso, tournent en rond dans leurs schémas et en souffrent. Le but : renouer avec qui tu es vraiment et être en paix avec toi-même.

Avant d’être 9 profils de personnalité, l’ennéagramme est une figure géométrique particulière, un schéma aux multiples significations.

Quand on découvre le modèle, on s’attarde souvent sur les 9 profils de l’ennéagramme avec tous les clichés communément rencontrés : le 1 est un perfectionniste, le 3 est un winner, le 8 est un leader…


Au-delà de LA grande erreur de réduire un type à ses comportements (alors que l’ennéagramme étudie les MOTIVATIONS), quand on découvre l’ennéagramme, emportés par l’excitation, nous avons tendance à trop vite rentrer dans le détail de chaque ennéatype.

Le temps de cet article, prenons le temps de nous poser sur le schéma de l’ennéagramme et de voir ce qui se cache derrière cette figure ésotérique qui donne l’impression d’une secte !

Ce schéma, riche de symbolique, véhicule énormément de sens, il existe depuis des milliers d’années et peut être interprété indépendamment des 9 types de personnalités.

Nous allons décortiquer chaque élément de l’ennéagramme afin de voir les secrets qu’il cache dans son symbole.

Etymologie de l'ennéagramme

Avant d’entrer dans le schéma à proprement parler, arrêtons-nous sur le mot ennéagramme.

 

Même si la carte n’est pas le territoire, les mots sont riches de sens, étudier la sémantique et l’étymologie apporte toujours un regard riche sur notre langage. 

 

Ennea = neuf et Gramme = figure. L’ennéagramme, c’est une figure à 9 points.

 

Le schéma de l’ennéagramme représente son symbole avec le cercle sur lequel on retrouve les 9 points.

 

Ces points sont reliés par deux figures au sein du cercle : 

3, 6 et 9 sont reliés par un triangle.

1, 4, 2, 8, 5, 7 sont reliés par un hexade.

 

Que signifie tout cela ?

Les différents ennéagrammes

Il n’y a pas UN ennéagramme mais bien DES ennéagrammes.

Il peut être appliqué à différents contextes.

 

Le plus courant est l’ennéagramme des personnalités avec les 9 types, que tu peux retrouver sur ce site (avec son lexique bien spécifique : compulsion, passion, fixation…)

 

Il y en a d’autres : l’ennéagramme du lâcher prise, l’ennéagramme du pardon, l’ennéagramme des processus…

 

Il y a aussi l’ennéagramme considéré indépendamment des types de personnalité, en tant que figure ésotérique.

On retrouve des traces de la figure de l’ennéagramme depuis bien longtemps.

Le schéma de l'ennéagramme : un symbole

L’ennéagramme est une carte cosmique, comme le dit Claudio Naranjo.

 

Le schéma de l’ennéagramme est un rond sur lequel on retrouve

D’un point de vue de la symbolique des nombres (science de l’arithmosophie), le 9 est le premier nombre impair au carré. 

 

Il est considéré par beaucoup de traditions comme le nombre céleste de l’ordre ; on parle de 9 mondes, de 9 sphères, de 9 plans de réalité. 

 

Le point 9 est la jonction de toute vie, c’est pourquoi sur le symbole de l’ennéagramme, ce point est situé en haut de la figure (où l’on pourrait s’attendre à trouver le nombre 1).

 

L’ennéatype 9 est d’ailleurs le “liant” entre tous les autres grâce à son orientation “acceptation et soutien”.

Le cercle dans l'ennéagramme

Le schéma de l’ennéagramme est avant tout le cercle, l’Unité qui contient tout. 

Tout est nécessaire dans les 9 points, un seul des éléments ne saurait suffire.

Un seul ennéatype manquerait et ce serait déséquilibré.

Le cercle décrit aussi le processus, les étapes, la boucle infinie.

Il y a une dynamique circulaire, sans hiérarchie, pas de mieux ou de moins bien. 

Il y a une complémentarité de chacun, des points de vue.

D’une certaine façon, les 9 points gravitant autour du cercle, pourrait représenter à quel point les 9 types tournent autour du pot, comme des planètes qui gravitent autour du soleil. 

Dans notre ego, nous touchons la réalité sans jamais la percevoir véritablement car nous la travestissons à travers nos filtres.

Le triangle dans l'ennéagramme

Dans le schéma de l’ennéagramme, le triangle représente la trinité qui lie 3, 6 et 9. 

Les 3 centres (mental, émotionnel et instinctif) sont nécessaires et font notre humanité. 

 

C’est un trépied avec 3 forces sont inter-dépendantes et en interaction permanente.

Dans bien des domaines, on retrouve la trinité : 

– Victime/persécuteur/sauveur dans le triangle de Karpman

– Père/fils/saint-esprit dans la Bible

– Parent/adulte/enfant en analyse transactionnelle

– Pouvoir législatif/pouvoir exécutif/pouvoir judiciaire dans la constitution

– Neo/Morpheus/Trinity dans Matrix (oui, oui…)

 

En terme d’ennéagramme des personnalités, il y a un nécessaire équilibre des 3 forces (les 3 centres) pour s’intégrer car sur 2 pieds le tabouret égotique est instable.

 

Nous avons tous ces 3 centres : centre mental, centre émotionnel, centre instinctif.

 

Dans l’ego, le centre réprimé est sacrifié et le centre préféré est hypertrophié, créant un excès qui déséquilibre l’individu et le fait tomber dans sa compulsion avec la cascade des mécanismes égotiques : mécanisme de défense, passion et fixation.

 

Ce déséquilibre crée un fonctionnement distordu où la réalité est modifiée proportionnellement au déséquilibre.

 

Dans la pathologie, la personne n’est plus du tout en contact avec la réalité, elle vit la dualité dans son être, pouvant aller jusqu’à la psychose, comme la schizophrénie.

 

Dans l’essence, on renoue avec le centre qu’on a sacrifié, il est réintégré dans le système psychique.

 

Alors en contact avec nos 3 centres, nous sommes connectés à notre essence et beaucoup plus en relation avec la réalité, jusqu’à faire un avec elle et arriver à un endroit où il n’y a plus personne pour dire “je” (ce que certains appellent l’éveil).

 

On pourrait dire que la trinité est une porte vers l’unité.

 

Reprenons le triangle :

Dans le schéma, les points 3 et 6 forment les coins émotionnel et mental du triangle.

Si on fait passer une droite verticale par le 9 : 3 et 6 s’opposent et sont en miroir.

 

Le centre émotionnel et le centre mental ne se comprennent pas, ils parlent 2 langages différents, l’un passe par le ressenti, l’autre par l’analyse.

 

Le sommet du triangle avec le point 9 nous montre que cette dualité n’est qu’apparente et transforme cette dualité en trinité.

 

Pensée et émotion s’unissent, pour travailler de concert avec le centre instinctif, dans l’intention première de (sur)vivre.

 

En réalité tout se rejoint et n’est aucunement opposé : les 3 centres sont différents et complémentaires.

 

La pointe du triangle en 9 symbolise le centre intuitif qui nous connecte à toute chose et à la divinité en nous. 

 

Toutes les réponses rejaillissent de cet endroit dès lors qu’on cesse de vouloir toutes les réponses de l’un des pôles (mental, émotionnel ou instinctif) mais qu’on les embrasse tous.

 

Laisser trop de place à l’un des pôles du triangle cause un déséquilibre et nourrit les mécanismes égotiques de l’ennéatype : c’est justement la problématique liée à la surutilisation du centre préféré.

 

Avec l’ennéagramme, nous pouvons tous réaliser que la clé pour laisser l’Essence s’épanouir, c’est de lâcher prise sur le centre préféré et d’apprendre à nourrir toutes les parties de nous, de ne pas en sacrifier une au profit d’une autre.

L'hexade dans l'ennéagramme

Dans le schéma de l’ennéagramme, l’hexade passe par les points 1 – 4 – 2 – 8 – 5 – 7 – 1.

L’hexade symbolise l’évolution de la personnalité avec un processus dynamique en 6 étapes. 

On voir l’idée de mouvement, de changement, inhérente à l’ennéagramme.

Cela est abondamment décrit sur d’autres pages de ce site, l’ennéagramme n’est pas un processus figé où on reste dans identique toute sa vie.


Les ailes et l’intégration/désintégration créent de la nuance et de la profondeur dans chaque ennéatype.


Chaque ennéatype est en réalité une configuration plus ou moins complexe de 5 ennéatypes :

– Le type de base (jusqu’à l’adolescence il est seul)

– Les 2 ailes (la première se développe entre 16 et 24 an ; la deuxième se développe rarement, dans le cas d’une intégration de la personnalité sur la durée)

– Les 2 types d’intégration et de désintégration externes (quand l’ennéatype passe un bon moment à “aller bien” dans le premier cas, quand il glisse très fort et longtemps dans sa pente égotique dans le deuxième cas)

Les lignes symbolisent le lien entre tout, la continuité, l’absence de séparation.

Les particularités du schéma de l'ennéagramme

Voyons 3 particularités du schéma de l’ennéagramme : la position du 9, la notion de symmétrie et l’aspect dynamique du modèle.

La position du 9

On l’a dit, le 9 est le liant de tout, quelque part il est la clé de voûte du système.

Il est l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin. 

Il est le plus proche du cosmos, il fusionne avec tout.

Il est le fascia qui fait le lien entre tous les organes, le fond diffus cosmologique qui est partout dans l’univers, la toile d’araignée suspendue entre les 8 autres piliers.

 

 

Paradoxalement, pour tous les types de l’ennéagramme, l’éveil se caractérise par une conscience qu’ils font partie du tout, qu’ils sont UN avec le cosmos… 

 

 

Pour le 9 c’est différent : comme il est convaincu de faire un avec le cosmos dans son ego, son travail d’intégration va l’amener, dans le sens contraire, à trouver son individualité.

La symétrie verticale et horizontale dans l'ennéagramme

Lorsqu’on regarde l’ennéagramme, on peut s’amuser à regarder la symétrie qu’on peut y trouver.

La symétrie Verticale

” La symétrie entre le côté gauche et le côté droit de l’ennéagramme n’est pas seulement celle de l’introversion/extroversion sociale : elle constitue aussi une polarité de rébellion/séduction. Le côté droit est plus social ou socialisé ; le côté gauche, plus antisocial. C’est la même polarité qui existe entre hystérique et psychopathe, tous deux étudiés par Eysenk.”

Extrait de L’Ennéagramme de la société, Claudio Naranjo

 

Emotion et pensée sont aussi importants l’un que l’autre pour être dans l’action juste.

 

Voyons plus amplement la symétrie entre 1 et 8, 2 et 7, 3 et 6, 4 et 5

 

1 et 8 illustrent les deux formes de contrôle du centre instinctif : le premier illustre le contrôle sur soi, le second le contrôle sur les autres. Les deux sont en colère, le 8 l’exprime ouvertement sans retenue alors que le 1 la refoule en permanence dès qu’elle sort. Le 1 se conforme beaucoup aux règles sociales alors que le 8 les brise quand ça lui chante.

 

2 et 7 sont les manipulateurs de l’ennéagramme : le 2 est le manipulateur émotionnel, le 7 est le manipulateur mental. Très différents en apparence, ils se rejoignent sur leur côté séducteur, expressif, flexible. Le 7 est très mental tandis que le 2 est très émotionnel.

 

3 et 6 sont dans une forme de contrôle, le 3 de son image, le 6 de son cadre. Ils sont prisonniers de ce qu’on pense d’eux et sont très sociaux. Les deux sont très tournés vers l’action, mais le 6 est paralysé par la peur alors que le 3, spécialiste du “faire”, oublie sa peur car sa priorité est dans l’exécution. 

 

4 et 5 sont apparemment opposés car le 4 connaît très bien ses émotions alors qu’elles sont une terra incognita pour le 5. Ils sont tous les deux dans leur monde, généralement introvertis. Les deux ont cette sensation du manque, qui fait souffrir le 4 alors que le 5 se résigne plus facilement. Ils souffrent beaucoup d’avoir “perdu le paradis”. 

 

Lorsqu’on regarde le schéma de l’ennéagramme, on a une impression d’un fossé entre type 4 et type 5. Cette impression d’un espace plus grand est illusoire et représente bien cette dualité apparente où l’on pense être différents.

 

Cette symétrie verticale montre que chaque ennéatype (sauf le 9) est symétrique à un autre, il en est le miroir d’une certaine façon.

L'(as)symétrie Horizontale

“Il existe également une polarité entre les parties supérieures et inférieures de l’ennéagramme des caractères. Nous pouvons parler d’une polarité de dureté d’esprit et de tendresse d’esprit en relation avec le degré d’intraception ou d’intériorité. De manière caractéristique, la région inférieure de l’ennéagramme est celle des “pauvres d’esprit”, c’est-à-dire de ceux qui sont en contact avec leur sentiment de manque au cœur de leur être. 

 

Au pôle opposé (supérieur) se trouvent ceux qui ont fait la sourde oreille à leur douleur intérieure, et qui se sentent donc immensément plus satisfaits. En revanche, les Ennéatypes 4 et 5 (dans la région inférieure de l’ennéagramme) sont ceux qui sont à la mode en psychanalyse : les personnalités borderline et schizoïdes. Ce sont, pourrait-on dire, les “borderline”, les plus problématiques. Ou plus précisément, les plus problématiques, par opposition aux personnages des points 8, 9 et 1, dont le problème secret est de ne pas avoir de problèmes. 

 

Le cas de ces personnages que la science considère comme si pathologiques sert à illustrer la formulation théorique de l’équivalence entre eux. Les “pauvres d’esprit” (terme qui, dans l’original araméen, se traduirait littéralement par “lépreux”) sont ceux qui cherchent plus intensément – et ceux qui cherchent beaucoup, trouvent.

L’ennéagramme des caractères s’organise donc en fonction d’une symétrie d’introversion sociale par rapport à l’extraversion et d’une polarité d’intraception ou d’intériorité et d’anti-intraception ou de rejet de l’intériorité.”

 

Extrait de L’Ennéagramme de la société, Claudio Naranjo

 

 

L’assymétrie verticale exprime le fait que l’action juste est précédée d’une activation complémentaire et parallèle du centre mental et du centre émotionnel.

 

Plus nous sommes en haut de l’ennéagramme, plus il y a une énergie tournée vers l’action.

Plus nous sommes en bas, plus il y a une énergie tournée vers l’intériorité.

 

Le processus dynamique de l'ennéagramme

Il est temps d’abandonner une vision statique et figée de l’ennéagramme où les gens sont dans des cases.

OUI on a un type de base, mais il y a tellement de nuances.

L’aile (la cuisse), la hiérarchie des centres, le sous-type, les mécanismes de contre-passion et de contre-fixation, l’intégration ou la désintégration, créent tellement plus de nuances.

Comme on l’a vu avec l’hexade du schéma de l’ennéagramme, nous sommes tous dans un processus dynamique qui fluctue à un niveau micro (au sein de la journée) et à un niveau macro (au fil des mois et des années).


Un type 3 alpha, aile 2 avec un sous-type conservation sera très différent d’un type 3 mu, aile 4 avec un sous-type sexuel.

Dans les deux, on retrouve la base d’un type 3 avec la compulsion d’échec, le mécanisme de défense d’identification, la passion et la fixation. Par contre, il y aura toute une couleur apportée par la hiérarchie des centres, l’aile, le niveau d’intégration, le niveau de conscience.

Allons plus loin : même 2 personnes, de même ennéatype, même aile, même hiérarchie des centres, même hiérarchie des centres, même niveau de conscience, même niveau d’intégration… auront 2 vies totalement différentes car un individu ne se résume pas à un ennéatype.

La richesse de l'ennéagramme

Ces quelques lignes avaient pour but de te présenter un autre regard sur l’ennéagramme, plus spirituo-perché que d’habitude.

 

L’idée est d’ouvrir notre compréhension, d’étendre notre regard, certainement pas de se figer sur une quelconque vérité..

 

Le schéma de l’ennéagramme en dit long et son côté hermétique peut déchaîner notre curiosité.

 

Aussi passionnant soit-il, il reste un symbole qui parle d’une réalité indicible.

 

Gardons à l’esprit que toute carte, aussi précise et fine que l’ennéagramme, n’est PAS le territoire et ne le sera jamais.

Le risque serait d’en faire un dogme et une vérité absolue…

 

La carte est destinée à éclairer notre chemin, à mieux nous connaître et à connaître les autres, elle n’est pas le chemin.

 

Si tu souhaites te connaître plus en profondeur et appliquer l’ennéagramme à ta propre vie, tu peux réserver un bilan de personnalité. 

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