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Epanessence accompagne ceux qui, malgré beaucoup de dev’ perso, tournent en rond dans leurs schémas et en souffrent. Le but : renouer avec qui tu es vraiment et être en paix avec toi-même.

Le lion de Némée est le premier des 12 travaux d’Hercule, le héros le plus connu de la mythologie grecque. Ce premier travail a une symbolique riche qui raconte beaucoup plus que la simple mise à mort d’un lion.

Dans cet article, tu vas découvrir le parallèle entre ce premier travail d’Hercule et la connaissance de soi.

Le mythe du héros et l’origine des 12 travaux

Le mythe d’Hercule est un mythe héroïque.

Fils de Zeus et de Alcmène, Hercule est mi-homme, mi-dieu. L’autre nom d’Hercule est Héraclès, qui signifie “à la gloire d’Héra”, la femme de Zeus

Marié à la princesse Mégara et devenu prince de son pays, il est heureux avec sa femme et ses enfants.

Jusqu’au jour où Héra décide de rendre Hercule fou pour punir Zeus de ses infidélités et se venger de lui, prenant pour cible l’un de ses plus célèbres fils.

Pris de folie, Hercule tue ses enfants (et sa femme selon les mythes), ce qui le plonge dans une phase sombre.

Il va voir la Pythie, l’oracle de Delphes, qui lui indique d’aller voir Eurysthée pour réaliser 12 travaux, marquant le début de son chemin de rédemption.

C’est dans ce moment de souffrance que Hercule devient réellement prêt à emprunter le chemin de sa quête héroïque.

Tous les humains ayant une destinée héroïque se retrouvent dans ce schéma, confrontés à une situation insupportable qui crée une telle souffrance qu’il est nécessaire de quitter le monde ordinaire pour s’engager sur une quête personnelle.

Comme on le verra, les déclencheurs sont souvent une deuil, une maladie, une rupture, un moment de crise quel qu’il soit.

C’est là que le premier travail d’Hercule, tuer le lion de Némée, entre en jeu.

Le lion de Némée : histoire du mythe

Le lion de Némée est le premier travail d’Hercule, ordonné par Eurysthée. Ce lion gigantesque sévit dans la région de Némée, sa peau épaisse est invulnérable aux armes.

Les habitants de Némée vivaient dans la terreur constante de ce monstre qui dévorait les troupeaux et tuait les habitants.

Hercule se met en route pour Némée et rencontre les villageois pour obtenir des renseignements sur le lion qu’ils décrivent comme invincible, aux griffes acérées et ils ne savent pas où il est car il ne laisse pas de trace.

Pendant des jours, Hercule parcourt les bois et repère les carcasses d’animaux laissées par le lion. Il finit par trouver sa trace et tente de le tuer avec ses flèches : celles-ci rebondissent sur sa peau invulnérable et le laissent indifférent.

Puis Hercule l’attaque avec son glaive qui se brise sur sa peau, toujours aussi dure.

Il lui reste sa massue avec laquelle il veut assommer le monstre. Alors il poursuit le lion jusqu’à la caverne qui lui fait office d’antre. Le lion s’enfuit vers l’obscurité de la caverne et, en courant après, Hercule finit par se retrouver à l’extérieur.

Pour éviter que le lion s’échappe de nouveau à travers la deuxième entrée de la caverne, Hercule bloque la deuxième entrée avec un rocher.

Puis il tend une embuscade au lion, pris au piège.

Là, il lui assène des coups de massue qui l’étourdissent à peine. Alors Hercule s’approche, l’enserre au cou à mains nues et la lutte commence.

Après une lutte féroce, Hercule finit par étouffer le lion grâce à sa force… herculéenne.

Il transporte le cadavre du lion mort jusqu’à Eurysthée pour prouver la réussite de son premier travail.

Se demandant comment dépecer le lion, Hercule a l’idée d’utiliser la griffe du lion et se revêtit de cette fourrure.

Il revient ensuite à Mycènes avec la peau du lion drapée sur ses épaules, provoquant une telle peur chez Eurysthée que ce dernier interdit à Hercule d’entrer dans la ville à l’avenir.

Lion de Némée : Interprétation

Comme les rêves, les mythes parlent le langage de notre inconscient : la symbolique. Chaque mythe met en scène un archétype et pour le mythe d’Hercule, c’est bien évidemment le mythe du héros.

Pour cette interprétation, je m’inspire des travaux de Luc Bigé que j’ai trouvés très éclairants sur ce sujet.

Le lion de Némée nous parle de la première partie du processus d’individuation : la rencontre avec soi-même.

Comme dans tout mythe, chaque personnage est une sous-partie du personnage principal, tout comme dans le rêve tout est une partie de toi.

Lors de ce premier travail, Hercule doit partir à la recherche du lion de Némée, ce lion invincible qui fait énormément de dégâts et que personne ne semble voir.

Le parallèle est évident : débusquer nos fonctionnements inconscients égotiques est difficile dans la mesure où on ne les voit pas. Pour autant, nos automatismes créent de la souffrance en nous et à l’extérieur de nous, comme le lion qui fait régner la mort dans la région de Némée.

Lorsqu’il se met en chemin, Hercule passe de longs jours à chercher le lion, à l’image de notre recherche intérieure pour tenter de débusquer nos mécanismes inconscients.

Lorsqu’il tombe sur le lion, il l’attaque frontalement. Cette attaque frontale ne mène à rien puisque les armes sont totalement inefficaces : comme je dis souvent “à lutter contre soi-même, on ne peut que perdre.”

La guerre contre l’ego… renforce l’ego. Hercule comprend bien qu’il doit faire autrement, d’où le changement de stratégie avec la massue et la grotte.

En lui courant après pour l’emmener dans la grotte, Hercule se rapproche de l’introspection, du monde de l’obscurité que nous évitons d’ordinaire (la fuite de la nuit, de silence, du vide).

D’ailleurs, le lion s’échappe par l’autre entrée de la grotte, à l’image de nos magnifiques stratégies d’évitement pour se fuir.

Ces stratégies d’évitement sont multiples :

  • Se mentir à soi-même en rationalisant (“tout va bien”, “il y a plus malheureux que moi”, “j’ai pas le temps”), en s’identifiant à un idéal, à un objectif de sorte à ne jamais s’arrêter.
  • Se narcotiser avec les écrans, la nourriture, le sexe, l’alcool, les drogues, les livres, le bruit, les groupes… Tout est bon pour éviter cette intimité avec soi-même
  • Projeter sur les autres, éviter de se remettre en question en se déresponsabilisant

L’ego développe des trésors d’ingéniosité pour ne jamais être débusqué, puisque c’est dans l’ombre qu’il contrôle (pour rappel, tous les mécanismes profonds qui structurent notre personnalité sont inconscients).

C’est alors que Hercule n’a pas d’autre choix que de bloquer une entrée de la caverne, il doit empêcher le lion d’échapper. Pour cela, ça peut passer par une retraite de méditation en silence, par l’immobilité avec une quête de vision chamanique, par un accompagnement…

À ce moment-là, le coup de massue agit comme un point choc qui permet de démarrer véritablement le travail intérieur. Ce point choc est généralement extérieur et douloureux : maladie, accident, rupture, deuil…

À ce stade la moitié du travail a été fait, il reste maintenant à tuer le lion. Pour ça, Hercule va l’étouffer avec ses bras.

L’étouffement dans le mythe peut être compris à travers l’apnée. L’apnée est un espace dans lequel tu ne respires plus, tu acceptes l’immobilité, cet espace de vide entre vie et mort.

Les apnéistes repoussent leurs limites en retenant leur souffle des minutes entières, dans un espace de présence qui paraît infini. Parfois ils vont trop loin et meurent.

D’ailleurs, à titre anecdotique, Eurysthée qui commande les 12 travaux à Hercule veut dire “Celui qui repousse au loin les limites”.

Dans cet espace vacant entre moi et moi, c’est là que je peux mourir à mes fantasmes, mes idées préconçues sur qui je suis, et naître à qui je suis vraiment.

L’étouffement du lion traduit la mort du lion comme ennemi. En effet, Hercule revêt par la suite la fourrure de ce lion : il a tiré les enseignements de ce premier travail et n’est plus dupe de son ego.

4 clés pour tuer le lion de Némée

Tuer le lion de Némée, c’est la première grande étape de l’introspection.

  1. Laisser tomber les armes : en frontal, ça ne fonctionne pas. Pour vaincre le lion, tu as besoin de te prendre entre 4 yeux et te voir en face dans un espace de silence et d’immobilité. Pour cela, tu peux créer les conditions afin de rendre possible ce premier travail, comme avec une retraite en solitaire.

  2.  Ecouter les signes de la vie : C’est le coup de massue qui permet d’ouvrir le combat contre le lion. Ce coup de massue se fait souvent par la vie elle-même. Pour moi, ça a été une série d’otites en quelques mois qui m’ont alerté que quelque chose ne tournait pas rond et que je ne m’écoutais pas.

  3. Abandonner les stratégies de fuite : Toutes les béquilles doivent être lâchées pour ce premier travail : écrans, clope, alcool, livres, amis… Evidemment, il ne s’agit pas d’y renoncer à vie ! Par contre, le temps de ce premier travail (qui peut être sur une journée pour commencer), il est nécessaire de ne pas négocier avec soi et abandonner ces stratagèmes pour créer cet espace de rencontre.

  4. Chercher du soutien Tu l’as compris, ce travail se fait seul, dans ta propre caverne. Pour autant, tu peux te faire aider et accompagner pour bloquer l’autre entrée de la caverne quand tu as décidé d’entreprendre ce moment d’introspection.

Tu peux t’aider :

  • D’un cadre structurant : une retraite organisée, une quête de vision encadrée…
  • Un modèle soutenant comme l’ennéagramme qui te donne des clés de compréhension extrêmement fine sur le fonctionnement de TON lion (chacun a le sien)
  • Un accompagnant, thérapeute, coach qui t’aide à regarder aux bons endroits en toi.

Si tu souhaites aller plus en avant dans cette démarche, tu peux jeter un œil par ici.

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