En ennéagramme, l’intégration et la désintégration changent tout dans l’expression d’un type de personnalité.
Pourquoi ?
Sur internet on peut trouver des articles sur “quelle est la compatibilité entre les types” ou encore “comment travailler avec tel type”.
Cela a une certaine pertinence… pour quelqu’un qui est dans l’ego.
En réalité, TOUS les ennéatypes peuvent être en relation et très bien s’entendre.
(Tout comme ils peuvent se détester et se battre)
Ce n’est pas une question d’ennéatype, mais une question de niveau d’intégration et de niveau de conscience.
Le niveau d’intégration va être décrit en détail dans cet article.
Le niveau de conscience est relatif à la spirale dynamique.
Dans un niveau avancé de désintégration, n’importe quel ennéatype est insupportable, invivable et dans la pathologie mentale, à cause du gonflement de son ego.
Tu peux voir chaque type de l’ennéagramme comme une échelle :
– Plus tu montes, plus tu vas vers “l’intégration” de ta personnalité, l’ego et ses mécanismes s’apaisent.
– Plus tu descends, plus tu vas vers la “désintégration” de ta personnalité, l’ego et ses mécanismes se renforcent.
L'ennéatype, un potentiel
Le type de personnalité de l’ennéagramme ne dit rien sur comment la personne l’exprime.
Ca ne nous dit rien sur son enfance, son histoire, sur ses loisirs, sur sa culture, sur son métier, sur ses habitudes, sur son niveau de conscience…
Comme au poker, tu ne décides pas de ta main mais de ce que tu en fais.
Le type de personnalité détermine seulement ton centre préféré et sa direction d’utilisation. (ça fait partie des fondamentaux que beaucoup d’enseignants omettent)
Selon la variante de ton type de personnalité, tu réprimes un centre plutôt que l’autre.
Chaque type de l’ennéagramme existe en 2 exemplaires car, en dehors du centre préféré, l’ennéatype réprime un centre ou l’autre centre : un centre est le centre de soutien, l’autre centre est le centre réprimé.
Par exemple, la personnalité de type 1 (centre instinctif intérieur) peut réprimer le centre mental (variante alpha) ou le centre émotionnel (variante mu). Il ne réprimera jamais le centre instinctif qui reste LE centre préféré, surutilisé vers l’intérieur.
Cette hiérarchie des centres ne peut pas changer : si le centre mental est le centre réprimé, il restera le centre réprimé (sauf à un certain niveau d’intégration).
Ton type de personnalité, c’est ta main au poker : les cartes sont là, tu ne peux pas les changer.
Certains prendront avec fatalité le fait de ne pas pouvoir changer d’ennéatype.
Vouloir changer d’ego ? Changer de transe d’identification ? Pour quoi faire ?
Ce serait le syndrome de l’herbe plus verte ailleurs.
Aucun type ne vaut mieux qu’un autre type.
Aucun centre ne vaut mieux qu’un autre centre.
Chaque ennéatype est nécessaire dans l’équilibre du monde.
Chaque centre est nécessaire dans l’équilibre de l’individu.
C’est d’ailleurs le problème de l’individu dans l’ego : un déséquilibre dans ses centres, où le centre préféré est utilisé trop souvent et le centre réprimé le moins possible.
L’invitation de l’ennéagramme, c’est se prendre tel qu’on est.
La première “mission” de l’ennéagramme est l’accueil inconditionnel de qui nous sommes, dans nos fonctionnements les plus primaires.
Ca va de pair avec le deuil de l’image fantasmée que tu as de toi.
En effet, courir après l’idéal du soi est souvent fait au détriment de qui je suis dans le présent : on s’emprisonne dans le personnage qu’on a nous-même créé.
Beaucoup ont du mal à trouver leur type à cause de l’omniprésence de l’image fantasmée qu’ils ont d’eux-mêmes par rapport à ce qu’ils vivent et ressentent vraiment (c’est là qu’un œil extérieur neutre et avisé peut aider).
Intégration et désintégration, kézako ?
Lorsque l’ennéatype est pris dans sa pente naturelle, il est activé par la compulsion.
Rappelons que la compulsion est le portion de la réalité que l’individu dans l’ego ne PEUT pas voir.
Il actionne alors le mécanisme de défense, la passion et la fixation (cf le lexique)
Cela se fait automatiquement, bien en deça du seuil de conscience.
Au plus ce mécanisme est fréquent, au plus l’individu est dans l’ego, au plus il souffre et au plus les relations inter-personnelles sont houleuses.
On parle de désintégration pour décrire cette descente aux enfers où l’individu est réduit à ses mécanismes égotiques : il est alors prévisible et l’ennéagramme décrit tous ses mécanismes avec précision.
L’intégration demande un travail conscient, régulier, inconfortable pour l’ego.
L’intégration mène à une forme de paix intérieure, de quiétude (même dans les moments où l’ego est activé).
L’intégration n’est pas une absence d’émotions avec une ataraxie totale qui est un pur fantasme de personne en quête d’illumination, même pas souhaitable.
C’est un “état” d’être (toujours fluctuant) dans lequel les conflits internes se font de plus en plus rares, où il y a de moins en moins de tensions, où les émotions sont vécues pour ce qu’elles sont.
Le mot “état” est ingrat car intégration/désintégration est un processus dynamique dans le temps.
L’intégration n’est jamais acquise : si tu te laisses aller à tes mécanismes égotiques, tu peux vivre des phases de désintégration après des phases d’intégration.
Même si tu “gardes” quelque chose quand tu as un minimum d’intégration, ça ne veut pas dire que tu iras toujours dans le sens de l’ascension de l’échelle, comme un Pokémon qui ne peut que gagner en niveau.
Il y a une alternance selon les périodes de vie et les événements : tu montes et du descends sur l’échelle, barreau par barreau.
Au plus on se prend tel qu’on est, au plus c’est une preuve d’intégration.
On est plus simple à vivre, plus souple, adaptable, dans une posture d’ouverture.
Les mécanismes égotiques sont de moins en moins présents et c’est pourquoi il est beaucoup plus difficile de définir l’ennéatype de quelqu’un de bien intégré.
Un individu intégré est en contact avec ses trois centres, il a réintégré le centre réprimé et se libère de la hiérarchie des centres.
Dans l’intégration, un type peut aussi développer sa deuxième aile.
La première aile est systématique : après l’adolescence (16-24 ans), chaque type de personnalité de l’ennéagramme développe sa première aile, qui est l’un des types voisins. (ex : pour le type 1, ça peut être une aile en 9 ou une aile en 2 ; pour le type 5, une aile en 4 ou une aile en 6).
La deuxième aile est optionnelle : en effet, la deuxième aile est consécutive à un travail d’intégration sur une certaine durée.
Pour cette raison, peu de personnes ont deux ailes (à part les volatiles).
Les deux ailes amènent plus d’ancrage et de stabilité au système psychique, ça met de l’eau dans le vin de l’ego.
Quand un ennéatype va loin dans l’intégration, en plus des caractéristiques de l’essence de son type (vertu, idée supérieure, intuition), il va chercher les caractéristiques de l’essence de son type d’intégration.
Sur la figure de l’ennéagramme, tu peux constater les lignes qui relient les types : ce sont les directions d’intégration et de désintégration.
Par exemple un type 3 mu (centre émotionnel > centre mental > centre instinctif) s’intègre en type 9 : il développe l’idée supérieure d’Amour et la vertu d’Activité. Il incarne la paix et l’harmonie du 9.
Quand les ennéatypes vont (très) mal
Chaque ennéatype a sa pente glissante naturelle, associée à une “pathologie”, selon sa structure psychique.
Ce fut d’ailleurs le travail du médecin psychiatre Claudio Naranjo, qui a associé à l’ennéagramme certains concepts de la psychologie transpersonnelle.
Il a établi des correspondances entre les passions et les pathologies de la psychologie contemporaine, dans l’ordre de 1 à 9 : l’obsessionnel, l’hystérique, le type A, le dépressif, le schizoïde, le paranoïaque, le narcissique, le sociopathe et le passif agressif, dont la typologie est établie dans le DSM (bible de la psychiatrie moderne).
Alors que se passe-t-il quand un ennéatype s’enfonce de plus en plus dans son ego ?
Le type 1 est obsessionnel, préoccupé par le moindre détail qui ne le satisfait pas. Cela peut lui occasionner énormément d’anxiété car c’est une preuve de manque de contrôle sur lui.
Le type 2 est hystérique, il fait des scènes et exprime excessivement ses émotions, il perd totalement le contrôle. C’est une façon d’obtenir de l’attention sur lui.
Le type 3 a un comportement de type A, il s’agite dans tous les sens, met toute son énergie sur le domaine professionnel, se fixe des ambitions très élevées. Il veut contrôler son environnement à l’excès, il est très exigeant envers les autres tout en étant extrêmement dur vis-à-vis de ses accomplissements. Il s’épuise dans le “faire”.
Le type 4 est dépressif, caractérisée par l’asthénie, l’aboulie et l’anhédonie.
L’asthénie se traduit par une fatigue, un épuisement, un manque d’énergie physique.
L’aboulie se traduit par une absence de volonté, l’individu n’a plus envie de rien faire, entraînant une inertie plus ou moins impoortante.
L’anhédonie entraîne la perte d’émotions agréables et l’individu perd le goût aux choses, même les plus agréables en temps normal.
Le type 5 est schizoïde, il se coupe du monde et se désintéresse de la vie sociale. Il est froid, apathique et n’exprime pas ses émotions.
Le type 6 est paranoïaque, il est convaincu qu’on lui veut du mal, il a un sentiment de persécution l’amenant à être très méfiant. Il est suspicieux au sujet de menaces, complots, trahisons, pouvant être réel ou fantasmé.
Le type 7 est narcissique, il se croit/voit supérieur aux autres et se regarde, se croit plus beau, plus intelligent que les autres. Il recherche de la gratification en lui-même.
Le type 8 est sociopathe, totalement incapable d’empathie et toute altérité est inexistante. Impulsif et agressif, il transgresse les normes sociales sans culpabilité.
Le type 9 est passif agressif, il évite la confrontation par des attitudes passives et non assumées. Il y a une forme de résistance passive, d’évitement. L’ambiguïté et le flou règnent. Ca peut passer par le mensonge, le sarcasme, l’entêtement, la tendance à créer des situations chaotiques. Il n’exprime pas sa colère ouvertement.
Ces 9 “pathologies” sont à prendre avec des pincettes (comme tout ce qui est écrit dans le DSM) pour 3 raisons :
1/ Ce sont des étiquettes, et comme toute étiquette en psychologie, ça enferme l’individu. Ce n’est jamais figé dans le marbre car l’individu est un processus dynamique alors que l’étiquette ne l’est pas.
(c’est pourquoi j’aime les modèles dynamiques comme l’ennéagramme, la spirale dynamique et l’analyse transactionnelle : ils considèrent l’individu dans sa complexité)
2/ Chaque type n’a pas le monopole de sa pente naturelle. Le type 9 peut être dépressif. Le type 3 peut être narcissique. Le type 8 peut avoir un comportement de type A. Par contre, chaque ennéatype a sa pente privilégiée et il vivra préférentiellement la sienne en cas de désintégration.
3/ Il est préférable de s’en servir à titre indicatif et à regarder plutôt les mécanismes égotiques de l’ennéagramme car les étiquettes de pathologie ont tendance à faire croire qu’il y a un dysfonctionnement chez l’individu.
Il n’y a pas de dysfonctionnements, que des fonctionnements : si un individu est dépressif ou paranoïaque, il y a des raisons à ça.
(et c’est tout l’art de tirer la pelote de laine plutôt que solutionner à coup d’interventionnisme naïf)
Une aide extérieure peut jouer le rôle de béquille temporaire pour retrouver un point d’équilibre psychique plus adapté à la vie quotidienne.
Quand un ennéatype va loin dans le mal-être et qu’il se désintègre bien comme il faut, en plus des mécanismes de son type, il va chercher les caractéristiques égotiques de son type de désintégration : sur la figure de l’ennéagramme, tu peux constater les lignes qui relient les types.
Le sens de l’intégration et de la désintégration dépend de la variante alpha ou mu du type (donc de sa hiérarchie des centres).
Par exemple un type 3 mu (centre émotionnel > centre mental > centre instinctif) se désintègre en type 6 : on retrouve la passion de lâcheté, la fixation de doute, le mécanisme de défense de projection.
L'intégration de la personnalité
Le chemin vers l’intégration ne peut pas ne pas passer par la lucidité.
Voir nos mécanismes égotiques à l’œuvre est déjà formidable : ils peuvent toujours être là mais nous ne sommes plus dupes.
Nous voir en temps réel, être capable de nous accueillir dans nos fonctionnements égotiques est déjà une preuve que notre système a gagné en souplesse, en flexibilité.
Au début il est difficile de se voir en pleine action car nous n’avons pas suffisamment de présence à nous-mêmes, nous sommes hypnotisés par notre ego, dans un mode automatique.
Et en mode automatique, à moins d’un entraînement conscient, nous sommes totalement coupés de nous-mêmes, de nos sensations, de nos émotions.
Ca peut commencer par regarder nos souvenirs, nos mécanismes égotiques dans le passé.
Ensuite, en nourrissant notre présence grâce à n’importe quelle activité quotidienne (manger, lire, méditer, marcher, se doucher), on arrive peu à peu à se vivre en temps réel, à être présent à soi-même.
Il n’y a pas besoin de s’asseoir en lotus pendant 30 minutes pour être présent, chaque instant de vie peut en être l’occasion.
Cela nous donne la possibilité de regarder le stimulus qui nous active et de choisir la réponse.
A la différence des autres animaux, l’humain possède un espace entre stimulus et réponse.
Comme le disait Victor Frankl, célèbre psychiatre ayant vécu dans plusieurs camps de concentration : « Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté. »
L’humain peut aller dans son automatisme, mais il peut aussi utiliser sa volonté pour creuser un nouveau sillon neuronal et changer son comportement.
Seulement, il y a 2 inconvénients majeurs : ça ne nourrit plus le business de l’ego et ça coûte de l’énergie.
Comme l’ont montré les chercheurs en psychologie comme Kelly McGonigal et Roy Baumeister, la volonté sert à :
1/ Retarder la satisfaction, de résister aux tentations à court terme afin d’atteindre des objectifs à long terme.
2/ Passer outre une pensée, un sentiment ou une impulsion.
3/ Utiliser un système cognitif de comportement “froid” (la réflexion) plutôt qu’un système émotionnel “chaud” (l’émotion).
3/ La régulation consciente et laborieuse du soi par le soi.
La volonté est un instinct développé par la nature permettant à l’humain de “s’auto-contrôler”.
Elle est limitée car coûteuse en énergie, en glucose.
De fait, quand on est fatigué, stressé, malade, déprimé on a beaucoup moins de volonté.
En usant de cette volonté, on peut apprendre à développer notre présence à nous-mêmes.
La volonté nous aide dans le processus d’intégration de l’ennéagramme, à 2 niveaux :
1/ Voir nos mécanismes égotiques en temps réel (ou même à rebours).
2/ Nourrir notre centre de soutien et notre centre réprimé, indépendamment du centre préféré.
La volonté demandera toujours un effort conscient, ce n’est pas quelque chose qui peut être automatisé, car c’est une fonction consciente issue des couches les plus récentes de notre cerveau.
Attention : Il ne s’agit aucunement de se contrôler ou de se contraindre. Se tyranniser avec l’ennéagramme est un danger courant.
L’intégration n’est pas quelque chose que l’on peut contrôler, comme tu vas le constater ci-dessous.
L'intégration n'est pas un but
Selon ton profil de personnalité, ton ego peut s’approprier l’intégration pour croire que tu seras meilleur lorsque tu auras transcendé tel ou tel mécanisme de l’ego.
Oui, ça peut être tordu !
Scoop : tu ne seras jamais meilleur car il n’y a rien à améliorer…
Le jeu de l’intégration est plutôt de voir les moments où on croit devoir être quelqu’un d’autre, être meilleur, être plus ceci ou moins cela.
C’est débusquer nos motivations inconscientes à renier une partie de nous.
Le but est un point imaginaire situé toujours dans le futur, ce qui te place systématiquement dans la posture douloureuse et frustrante de ne jamais être arrivé…
Avec cette sensation “d’y être presque” ou au contraire “d’avoir encore beaucoup de chemin à parcourir”.
Il n’en est rien.
Il n’y a ni but ni chemin qui t’amènerait ailleurs que là où tu es déjà.
En empruntant le chemin de l’intégration, sache qu’il n’y a pas de but, pas de trophée, pas de point final, pas même de foule pour t’acclamer.
Un être humain “intégré” (au sens de l’ennéagramme) n’est pas meilleur qu’un être humain “désintégré”.
Parce que l’humain n’est simplement pas estimable.
Sa valeur est infinie et nulle à la fois.
Alors pourquoi chercher l’intégration ?
Pourquoi ne pas se laisser simplement aller à la désintégration ?
Factuellement, au plus un humain est intégré, au plus il est au contact avec la réalité, avec son essence, avec les êtres qui l’entourent, présent, au plus il incarne l’amour, la gratitude.
Au plus un humain est désintégré, au moins il est en contact avec la réalité, au plus il est dans son ego, hypnotisé par ses peurs, ses mythes personnels qui le font souffrir. Il n’est absolument pas présent à ce qu’il vit. Il s’invente des histoires, il interprète beaucoup plus la réalité, déforme les propos, les faits, bref il renforce sa vision du monde égotique basée sur sa compulsion.
Point n’est besoin de se contraindre ou de se mettre la pression pour “être plus intégré”, mais plutôt se lâcher la grappe sur un quelconque objectif, tout en restant avec soi le plus souvent possible.
Comme avec la séduction et l’argent, au plus tu veux vivre l’intégration (ou l’éveil, la conscience, tu l’appelles comme tu veux), au moins tu la vis.
Car alors, tu fais l’expérience de la poursuivre, pas de la vivre.
Au final, l’intégration, ce n’est rien de moins qu’être présent à soi en cet instant.
Même si c’est de la tristesse.
Même si c’est de la douleur.
Même si c’est de la fatigue.
Même si c’est un fantasme.
Même si c’est une pensée désagréable.
C’est faire UN avec mon expérience, quelle qu’elle soit.
En nourrissant notre être d’amour, nos mécanismes égotiques perdent de leur intérêt et s’apaisent naturellement.
Alors qu’on luttant contre, on obtient l’exact opposé.
Ainsi va la vie, aussi simple que complexe, dans la magie de ces paradoxes.
Pour aller plus loin, tu peux réserver un bilan de personnalité.