Nouveau sur Epanessence ?

Epanessence accompagne ceux qui, malgré beaucoup de dev’ perso, tournent en rond dans leurs schémas et en souffrent. Le but : renouer avec qui tu es vraiment et être en paix avec toi-même.

L’addiction concerne tout le monde. Nous avons tous des addictions et une dépendance à quelque chose. À chacun sa drogue : sucre, réseaux sociaux, cigarette, travail, méditation… La nature de l’addiction importe peu, ce qui compte c’est de s’anesthésier.

D’où viennent les compensations et addictions ? Quel lien avec la société moderne ?
Comment en sortir ?

Les comportements addictifs, quels qu’ils soient, révèlent un déséquilibre dans notre système biologique.

L’addiction : définition

Au sens commun, l’addiction est un comportement de dépendance à quelque chose, que ce soit une substance, une personne, une activité. L’addiction peut avoir des conséquences préjudiciables dans la vie de quelqu’un : on a tous connu quelqu’un qui fume 2 paquets par jour, quelqu’un accro aux médicaments, à la nourriture, aux écrans… 

Nous sommes nous-mêmes tous accro à quelque chose. Evidemment le risque est plus grand pour une personne en dépendance à l’héroïne que le risque encouru par une personne en dépendance à la course à pied.

Etymologiquement, addiction vient de “addictus” qui signifie esclave. Ca veut tout dire ! Cette dépendance s’exprime dans toutes les addictions même si la dépendance dépend beaucoup du potentiel addictif de la substance. Les addictions sont nombreuses : tabac, alcool, drogues, sucre, masturbation, sport, sexe, travail, jeux vidéo, jeux d’argent, médicaments, téléphone et même, à la lecture. Oui, il y a des gens accro à la lecture !
J’avais même un ami accro à l’eau !

Tout comportement de consommation irrépressible est un signal qui doit nous alerter car il y a un blocage psychologique plus profond . Il n’est pas un problème en tant que tel comme on va le voir, même si un comportement compulsif peut avoir des conséquences graves. Ce n’est pas un autosabotage comme certains le croient.

Dans un monde où tellement de gens prônent la liberté comme valeur phare, il est amusant de constater toutes ces addictions qui rendent les gens prisonniers de leur comportement de consommation. Être dépendant d’une substance, n’est-ce pas la forme d’enfermement la plus vicieuse ?

L’addiction n’est pas un simple comportement, elle a un rôle bio-psycho-émotionnel majeur. Pour cela, il faut penser en plusieurs dimensions et comprendre l’aspect dynamique de la vie.

Pour cela, parlons d’une loi fondamentale de la biologie.

La loi de l’homéostasie et les addictions

Une des lois qui régit l’être humain s’appelle la loi de l’homéostasie. Initialement décrite par le médecin et physiologiste Claude Bernard, l’homéostasie permet à un système de maintenir une valeur bénéfique grâce à un processus de régulation.

Par exemple, l’homéostasie permet de maintenir ta température corporelle que tu sois dans de l’eau glacée ou en plein désert, elle permet de maintenir ton poids autour d’un point d’équilibre que tu aies fait un jour de jeûne ou que tu aies mangé 3 repas énormes à Noël.
La vie emploie de nombreux processus de régulation permettant cette homéostasie.

Nous pensons à tort que l’homéostasie est unidimensionnelle : ce qui vaut pour la biologie (glycémie, température corporelle…) concerne seulement la biologie.

Mais non ! Dans la réalité, l’être humain est un tout et la loi de l’homéostasie agit avec un système de vases communicants.

L’homéostasie peut se voir sur le plan biologique, certes, mais aussi sur le plan psychologique, émotionnel, sociologique et même “terrien”. Le système Terre a des façons de maintenir son homéostasie (ce que l’on va de plus en plus constater dans les années à venir !).

Au niveau psychologique, quand tu réprimes ta consommation d’une substance (par exemple de chocolat) pendant plusieurs semaines parce que tu veux faire un régime… Tu crées un déséquilibre dans le système et pour retrouver un point d’équilibre, ton système va compenser à travers un autre comportement : doubler le temps d’écran sur ton téléphone, se mettre à la cigarette…

Le docteur Jean-Philippe Zermati parle de restriction cognitive. Ce terme montre la pression psychologique que se met un individu qui veut passer en force sur lui-même.

Compte tenu du rôle de l’addiction dans le maintien du système, tu comprends que vouloir arrêter une addiction en force… risque fortement d’en créer une autre. On ne peut pas laisser les émotions sous le tapis éternellement.

Cela nous amène tout naturellement au gros problème de l’interventionnisme moderne.

Interventionnisme et pensée de second ordre

Imaginons que tu procrastines sur un projet sur lequel tu dis vouloir avancer. À la place de travailler, tu regardes des vidéos de chatons, tu as un comportement de consommation massive de formations… L’addiction aux réseaux sociaux ou aux écrans te pose problème pour avancer sur ton projet.

Alors, tu commences à chercher sur internet des méthodes de productivité, d’organisation ou des logiciels pour bloquer les distractions.

En installant ton bloqueur de réseaux sociaux, tu fais de l’interventionnisme : tu as un symptôme et tu veux éradiquer le symptôme sans te poser de question.

Tu remarqueras que c’est la norme dans la société dite “moderne” :

  • Sur la santé : tu prends du poids -> Régime
  • Sur la violence : tu as commis un crime -> Prison
  • Sur la politique : la pollution augmente -> Nouvelle loi
  • Sur la famine : les africains crèvent la dalle -> Don de riz

La plupart des gens adoptent une réflexion de bas étage du type action-réaction et ignorent la pensée de second ordre.

Dans ce type de réflexion simpliste, on règle tous les “problèmes” à coup d’interventionnisme naïf et on renforce le comportement qu’on essaie d’éviter. Cet interventionnisme naïf ignore la cause profonde des symptômes et les considère comme quelque chose à éradiquer, ce qui est symptomatique du paradigme de Pasteur où le microbe est l’ennemi.

Tu peux l’appliquer aux 4 exemples ci-dessus : faire un régime pour perdre du poids entraîne de la frustration et une décompensation à court ou moyen terme qui ramène au stade initial.

Encore l’homéostasie !

La pensée de second ordre est là pour nous rappeler qu’il y a des conséquences aux conséquences.

Que va-t-il se passer si tu t’interdis les réseaux sociaux pour avancer sur ton projet alors que c’était ta seule soupape pour décompresser ? Un nouveau comportement de dépendance va émerger pour satisfaire le besoin frustré : addiction aux sites de rencontre, addiction au sucre, addiction au jeu…

Homéostasie.

« La pensée de second ordre est plus délibérée. C’est penser en termes d’interactions et de temps, comprendre que malgré nos intentions, nos interventions causent souvent du tort. Les penseurs de second ordre demandent : « Et puis quoi ? ” Shane Parish

Ainsi, il est important d’amener plus de conscience sur ce qui se cache derrière un comportement de dépendance ou une addiction à une substance, pour éviter de tomber dans l’écueil de l’interventionnisme.

Au niveau de ta propre vie, que tu aies un comportement addictif, que tu procrastines sur ton projet ou que tu aies des schémas névrotiques en relation, ça va te demander de te creuser un peu le cerveau.

C’est une invitation à aller un cran plus loin que la première solution envisagée qui ne tient jamais compte des conséquences des conséquences.

Le risque est toujours de créer un effet pervers qui finit par se retourner contre nous. Comme un retour du refoulé.
Ce retour du refoulé se constate au niveau biologique avec la prise répétée d’antibiotiques ; au niveau psychologique avec un régime ; au niveau sociologique avec la prison ; au niveau écosystémique avec l’usage massif de pesticides.
Dans le premier cas, ça détruit la flore intestinale ; dans le deuxième ça crée un effet rebond ; dans le troisième ça génère souvent des récidives (NB : tu noteras que récidive s’emploi aussi quand une maladie revient, ce qui est le cas quand on est dans la pure approche interventionniste et que la cause profonde n’a pas été résolue) ; dans le quatrième ça crée un effondrement des abeilles, de la richesse des sols et, paradoxalement, un effondrement de la production tant désirée.

Que cache l’addiction réellement ? 

L’addiction est un comportement de compensation inconscient. Tout comportement automatique, non contrôlé et non souhaité sciemment doit alerter ton attention pour passer de l’inconscient au conscient.

Quelques exemples :

  • Tu vas sur les réseaux sociaux ou sur YouTube au lieu d’avancer sur ton projet
  • Tu te formes encore et encore au lieu de lancer ton business
  • Tu te jettes sur du sucre ou du chocolat quand tu ne te sens pas bien
  • Tu passes des heures et des heures sur Instagram, Facebook ou Tiktok
  • Tu cours 2 heures tous les jours et tu ne te sens pas bien si tu le fais pas
  • Tu travailles 15 heures par jour et tu ne vois plus tes proches

Entendons-nous bien : il n’est pas question de définir une norme de temps ou de quantité qui atteste d’une santé psychique saine.

Par contre, une consommation manifestement excessive et répétée d’écrans, de nourriture, de sucre, d’alcool, de café, de jeu, de porno, de sexe, de travail, de sport,… doit t’alerter pour mettre de la conscience dessus.

Ce type de comportement de dépendance est systématiquement un mécanisme de compensation.

Tu peux voir l’addiction comme une protection psychique, un mécanisme de défense qui permet de maintenir l’intégrité du système nerveux.

Cette compensation inconsciente par l’addiction serait un processus psychique inconscient permettant de soulager une souffrance intime par une recherche de jouissance.

Tout comportement addictif a évidemment sa face cachée et ne doit PAS à être supprimé à coup d’interventionnisme naïf, au risque d’étouffer le symptôme et de créer encore plus de compensations dans le psychisme.

Il est dangereux de supprimer une compensation inconsciente, ce que ne comprennent pas bon nombre de thérapeutes. Il est malheureusement classique qu’un hypnothérapeute promette un arrêt du tabac en une séance ou pose un anneau gastrique virtuel pour une perte de poids, sans s’intéresser à la cause réelle qui fait souffrir la personne.

Le symptôme est une invitation à mettre la lumière de la conscience pour voir ce qui se cache derrière.

Trauma, émotion réprimée, zone de non amour, carence affective, besoin non rejoint… Tous ces termes renvoient à la même réalité.

Derrière toute addiction se cache une partie mal aimée de soi, un vide que l’ego ne veut pas mettre à nu.

Pourquoi on se narcotise ?

La narcotisation a une finalité évidente que le mot lui-même nous indique.

Si tu as lu le guide ennéagramme, tu sais que le mécanisme de défense du type 9 est la narcotisation. Mais le type 9 n’a pas le monopole de la narcotisation.

Chaque personnalité peut vivre des addictions. Si on continue sur l’ennéagramme :

  • Une personne de type 7 a le profil typique de l’addiction (puisque sa passion est la gloutonnerie) : le type 7 a souvent une dépendance au sucre, aux écrans… Son curseur de dopamine explose le plafond car la quête du plaisir lui permet de fuir la souffrance.
  • Une personne de type 8 a aussi une facilité à l’addiction (puisque sa passion est l’excès) : le type 8 peut y aller fort sur la nourriture, sur le travail, sur l’alcool… Ca c’est l’expression de sa toute puissance.
  • Une personne de type 6 peut utiliser les addictions comme moyen de juguler sa peur : j’ai souvent observé l’addiction aux drogues, à l’alcool voire aux médicaments.
  • Une personne de type 1 peut utiliser son addiction au sport comme façon de se contrôler encore plus.

Évidemment c’est issu de mon observation personnelle et en aucun cas une loi universelle. L’addiction étant un comportement, tout le monde peut se narcotiser et, dans la société moderne, tout le monde le fait. C’est d’ailleurs socialement admis.

L’humain moderne a une dose de narcotisation poly-substances socialement acceptable : boire 4 cafés, 3 verres d’alcool par jour, une demi-tablette de chocolat, 3 heures de téléphone, 2 heures de Youtube, 12 heures de travail, un peu de porno…

Si la même personne fait tout ça, tu sens qu’il y a anguille sous roche mais ce n’est pas aussi révélateur que celui qui boit 27 cafés, couche avec 3 nénettes chaque jour ou travaille 18h par jour.

Ouvre grand tes yeux pour observer les gens autour de toi et tu vas constater que tout le monde a des addictions : l’un à ses somnifères, l’autre au travail, le troisième à ses écrans…

Souvent, c’est multi-substances.

Moi par exemple, ça part dans l’ordinateur et la nourriture. Avant ça partait dans les formations, le téléphone, les livres…

Il s’agit de faire un constat de vérité pour que tu te vois en face et que tu arrêtes de te mentir.

Il n’est pas question de se juger, de se fouetter ou de rajouter une couche de rejet sur une partie de soi.

Si tu agis ainsi, c’est que tu ne peux pas faire autrement.

Si nous sommes tous accroc et que ces tendances s’accentuent (voir les consommations d’écrans, de réseaux sociaux, …), il y a fort à parier que l’environnement dans lequel nous vivons n’y est pas étranger.

Pourquoi les drogues dures sont très présentes dans les régions pauvres et démunies ? Pourquoi la dépression et les troubles psychiatriques ont-ils fortement augmenté depuis 2020 ?

Pas besoin d’aller chercher la réponse très loin.

Le contexte sociétal, politique et social, hypnotise les gens, les invitant à se restreindre, se contenir, obéir…

Au Japon, il y a les concepts de Honne et Tatemae consistant à séparer le masque social de qui tu es en privé. Depuis des siècles, il y a des vrais problèmes de santé mentale dans cette société nippone. (En soi c’est nippon ni mauvais… C’est juste comme ça !)

L’introjection de normes et de règles dans notre psychisme entraîne une répression des pulsions (et donc de la violence), ce qui est souhaité pour maintenir une société sous contrôle. Malheureusement, cela crée des dégâts considérables sur ce même psychisme car les normes sont introjectées et la personne entre dans une guerre intérieure permanente, pouvant aller jusqu’à s’excuser de vivre. 
A ce sujet, tu peux explorer le niveau de conscience BLEU dans la spirale dynamique.

Comment arrêter une addiction ?

Je ne suis pas psychologue et encore moins médecin addictologue.

Maintenant cela n’empêche pas de te partager mon opinion sur ce qui se cache derrière, connaissant un peu le fonctionnement du psychisme humain.

Comme le dit le Dr John Sarno :

“L’objectif d’un mécanisme de défense (dans ce cas, les symptômes physiques) est de détourner l’attention de quelqu’un sur son corps afin qu’il évite de reconnaître des émotions inconscientes (refoulées) ou d’y être confronté.”

Autrement dit, pour se libérer d’une addiction, il est nécessaire de mettre en lumière la raison inconscience qui nécessite ce comportement de dépendance.

Il y a beaucoup de croyances sur les causes de l’addiction.

La cause peut être un traumatisme, une zone d’ombre maintenue sous le tapis, des émotions non exprimées un environnement néfaste, une relation toxique, une béquille pour éviter de vriller… Et c’est surtout multifactoriel ! 

L’ennéatype, comme la génétique, font partie des facteurs.

C’est à chaque personne de faire ce travail d’introspection pour identifier ce qui se cache derrière, de réfléchir au déclencheur de l’addiction, de regarder la boucle qui se répète, de questionner la substance/les substances, le comportement/les comportements en lien avec l’addiction/les addictions.

Ainsi, en comprenant réellement les besoins fondamentaux que l’addiction vient nourrir, il devient possible de trouver une stratégie plus adéquate pour satisfaire ceux-ci !

Sources :

Science direct
Santé mentale au Japon

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