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Se libérer du regard des autres : la vraie solution

Comment se libérer du regard des autres ?

Cette question concerne tellement de monde !

Le regard des autres est un point bloquant pour beaucoup de gens.

Chez certains, la peur du regard des autres empêche de vivre pleinement leur vie.

Cela concerne autant la vie professionnelle que la vie personnelle et la vie de couple.

Le regard des autres peut même concerner ta vie sexuelle et tes fantasmes les plus secrets : “qu’est-ce qu’elle va penser de moi si elle sait que mon fantasme c’est les lanières de cuir ?”

Dans cet article tu vas découvrir :

– Ce qu’est le regard des autres et ses manifestations

– Le lourd secret qui se cache derrière le thème du regard des autres

– Comment te libérer de cette peur du regard des autres

C’est quoi, le regard des autres ?

Comme toujours pour comprendre un concept, j’aime regarder l’étymologie.

Regard vient du bas latin wardare qui signifie surveiller et le préfixe “re” en montre l’intensité.

Le regard des autres équivaut à être surveillé par les autres.

Cela paraît anodin et pourtant c’est d’une importance capitale.

En effet, le regard des autres est primordial dans une société.

À l’époque des chasseurs cueilleurs, être ostracisé de la tribu signifiait la mort.

Ainsi, tout était fait pour ne pas dévier du groupe.

Dans les sociétés plus récentes, par exemple, des femmes ont été brûlées car suspectées d’être des “sorcières” (cf les sorcières de Zugarramurdi où des centaines de femmes ont été brûlées).

Dans l’inconscient collectif, le regard des autres serait comme l’œil de Big Brother qui surveille ton uniformité, comme une vérification de ton appartenance au groupe.

Ainsi, il peut y avoir une peur de sortir du troupeau, avec tous les dangers inhérents à ce décalage : mécanisme de bouc-émissaire (cf la théorie de René Girard) avec projection, moqueries voire ostracisation.

Dès lors, il est normal que soit ancrée en nous une peur de dévier, une peur du jugement, une peur des critiques, associé à une volonté de plaire et d’être accepté par les autres… Même si aujourd’hui il n’y a plus réellement de danger de mort du fait d’être différent.

C’est à relativiser, car être vraiment différent de la masse peut amener à une mort symbolique et au rejet social : on peut prendre pour preuve les nombreux exemples de l’histoire, avec Copernic, Semmelweis et plus récemment pendant l’épisode Covid (Raoult, Fouché…).

Cette crainte du regard des autres sape la confiance, l’estime que l’on se porte : on se critique soi-même, on se juge d’être ou ne pas être, on a un avis sur nos comportements, on met autrui sur un piédestal et on minimise notre propre opinion.

Cela façonne les croyances que tu as à ton sujet, cela conditionne tes actions, tes pensées…

Il est clair qu’être uniforme avec le groupe (et donc sacrifier son unicité) diminue le risque d’être ostracisé… Mais à quel prix !

Comment se manifeste la peur du regard des autres ?

Ainsi, la peur du regard des autres reviendrait à une peur d’être surveillé par les autres, pour tout ce qui risquerait de sortir de l’ordinaire.

Un peu à la manière d’un professeur qui s’assure du calme de la classe, qui vérifie que tu es bien assis, avec ta trousse, ton cahier, que tu écoutes… Et où le moindre griboulli, le moindre mouvement, est puni comme une faute, un trouble à l’ordre public.

Cette peur du regard des autres renvoie à notre héritage génétique et à la peur absolue du bannissement de la tribu, qui signifie la mort.

Si tu veux t’amuser à faire un test, sors dans la rue avec un chapeau multicolore, pieds nus ou avec des cheveux verts… Et observe ce qui se passe.

La différence attire notre regard, le cerveau a tendance à considérer comme dangereux ce qui diffère.

Comment se manifeste la peur du regard des autres ?

– Par des pensées : “je ne peux pas faire ça”, “que vont-ils penser de moi”, “et si j’échoue ?”, “ils vont me juger si je gagne beaucoup d’argent”

– Par des émotions : de la tristesse, de la peur, de la colère, de la honte… associées à des sensations : la gorge serrée, la poitrine qui brûle, le ventre noué…

– Par des actions : l’inhibition (garder le silence, ne pas réussir à parler, procrastiner), la fuite (sortir d’une pièce, quitter un groupe), l’attaque (chercher le conflit, critiquer, juger)

La peur du regard des autres peut se manifester par toutes ces réactions et en général il s’agit d’un combo de pensées, d’émotions et d’actions (ou non action).

Cette peur peut provoquer une réaction du type “tu vas voir si j’en suis pas capable !” avec du dépassement de soi et une volonté de se prouver quelque chose, en mode enfant rebelle… 

Ou à l’inverse une réaction du type inhibition, un repli sur soi, en mode enfant soumis.

Au final, la peur du regard des autres a tendance à créer une contention de qui on est : on se brime, on se limite.

C’est une réaction typique des névrosés qui se sacrifient sur l’autel du collectif et qui sont complètement bloqués pour exprimer qui ils sont.

“La névrose est essentiellement un refus d’accepter ce qui se passe dans le présent. La névrose consiste à nier la vérité sur toute forme d’excitation, ici et maintenant. Un névrosé est une personne qui exige sans cesse que la vie soit autre qu’elle ne l’est.” Brad Blanton

Le névrosé cherche à convenir, à s’adapter au groupe, quitter à sacrifier des parts de lui.

Il peut même chercher pendant des années à courir après un idéal du moi qui est à l’aise socialement et charismatique.

Maintenant, il y a un gros morceau qui se cache derrière…

Ce que cache le regard des autres

Quand j’étais adolescent, je prenais tous les soirs le bus pour rentrer chez moi.

Je me souviens particulièrement de ce jour.

Je monte dans le bus, je me dirige vers le fond avec 3 sièges faisant face à 3 autres sièges. 

La seule place qu’il reste dans le bus est au milieu.

Je m’assois, avec une personne à ma droite, une autre à ma gauche, et 3 personnes face à moi.

Le bus démarre et très vite j’ai l’impression d’être regardé, épié.

Je me sens mal à l’aise. J’ai chaud, je transpire.

Je ne sais pas où me mettre, j’ai envie de fuir.

Je me sens vu, totalement “à poil”.

Ces 3 personnes en face de moi me scrutent, me jugent…

Tout s’agite dans mon corps, mon cœur palpite, ma respiration s’accélère, c’est presque intolérable.

Ce jour-là, j’ai réalisé à quel point j’accordais de l’importance au regard des autres.

Pourtant, je disais à qui veut l’entendre que je m’en fiche du regard des autres.

Tu parles !

Je me mentais à moi-même sur ce que je vivais vraiment intérieurement.

J’étais extrêmement dépendant du regard des autres.

Puis en réfléchissant récemment sur ce sujet, j’ai réalisé quelque chose de fondamental qui m’a complètement retourné le cerveau…

Le regard des autres n’existe pas !

Eh non.

Mais alors, tout ce pataquès pour quoi ?

Le regard des autres, c’est juste… Le regard que tu as sur toi-même et que tu projettes dans l’autre.

C’est ton propre juge personnel qui entame ton estime et ta confiance.

Non seulement, tu projettes sur l’autre ce qu’il pourrait penser de toi (et c’est ça qui crée les réactions de stress), mais en plus tu ne sais PAS ce que l’autre pense vraiment de toi (à moins qu’il te le dise).

Et pour couronner le tout, l’autre ne te voit pas réellement… Il ne fait que projeter sa propre vision du monde sur toi (exactement de la manière dont tu le fais), même s’il s’en insurge. 

Quels que soient ses jugements, il s’agit de SON juge personnel, il critique en TOI ce qu’il n’accepte pas de voir en LUI. C’est tout le principe des zones d’ombre dont parle Carl Gustav Jung.

Ca peut être un gros morceau à avaler car, quelque part “l’autre” n’existe pas.

Mais alors, ça veut dire… que l’autre n’a rien à voir là-dedans ?

Exactement.

Cette histoire se passe avant tout entre toi et toi, puisque tu projettes tes peurs et ton scénario de vie dans le monde.

Tout ton “travail” est de t’affranchir de ce juge critique à l’intérieur.

Se libérer du regard des autres : mode d’emploi

La première étape est de faire un deuil.

“Comment ça Fabien ? Personne n’est mort !”

Eh si, c’est la mort symbolique de ton ego : tu n’es pas le centre du monde.

Les autres se foutent de toi.

Désolé d’être aussi cru, on est là pour se dire les choses.

Cette obsession de se croire épié, observé, c’est simplement une blessure narcissique.

Rien de grave, il ne s’agit pas de te juger ou de te punir (puisqu’au contraire la clé est dans l’amour)… 

Réalise simplement qu’au plus tu as peur du regard des autres, au plus tu vis à travers le regard que tu crois qu’ils ont (en gros, TON fantasme).

Ca simplifie la problématique : il n’y a pas à se libérer du regard des autres… Puisqu’il n’existe pas.

Disons que 1/ Tu n’y as pas accès car tu n’es pas dans leur tête et 2/ Les autres ne te voient pas tel que tu es, mais tels qu’ils sont.

Alors que faire de ce que les coachs et les psychologues te racontent sur le sujet ?

“Il faut se détacher du regard des autres”

“Il faut avoir plus confiance en soi”

“Tu n’as pas assez d’estime de toi”

“Apprendre à être toi-même”

Comment dire… ça ne peut être qu’une béquille temporaire.

Personnellement, quand j’entends “sois toi-même”, ça met une pression et ça me pousse au contraire à afficher mon ego… Ce n’est pas conscient mais c’est ce qui se passe avec ce type de phrase. Comme le “sois spontané”. On appelle ça une injonction paradoxale. “Sens-toi libre de te vacciner”

Pour se libérer du regard des autres, c’est beaucoup plus simple…

Il n’est pas question de se détacher du regard des autres.

Ni de chercher à gagner confiance en soi.

Déjà, il s’agit de constater la réalité :

Les autres s’en tamponnent de toi. Il projettent leur propre histoire sur toi. 

Certes, dire ça à quelqu’un qui a vraiment peur n’aide pas à rassurer le petit enfant apeuré… Parce que ça ne se passe pas dans la compréhension. Mais au moins, tu es au courant. C’est la phase mentale.

Ensuite, il s’agit de rencontrer et accueillir la part de toi qui est apeurée et tétanisée par le regard des autres. 

Oui, tu ressens une pression sociale, une pression de la conformité : c’est normal, nous sommes câblés pour ça !

Il ne s’agit pas de se placer en rebelle et de dire “non ! Moi je ne vais pas me laisser enfermer !”, ce qui te ferait passer à côté de ton ressenti, si important pour faire le deuil de ta normalité.

La clé pour te libérer vraiment, c’est apprendre à faire corps avec cette émotion, de la prendre dans les bras, de prendre conscience à quel point ce regard de l’autre t’a façonné et à quel point tu t’es empêché d’être toi-même par peur de ta différence.

Ca te demande de poser les armes, de poser les livres de développement personnel, de poser les avis que tu as sur toi, de lâcher le juge critique à l’intérieur… Pour regarder ce qui est et ressentir simplement, sans jugement.

Exactement comme en méditation.

Ensuite, c’est à partir d’un état de détente que tu peux exprimer qui tu es vraiment dans la vie, sous les couches de l’armure qui te protège.

Si tu veux expérimenter le regard d’autrui, voici une expérience très enrichissante à pratiquer avec quelqu’un : assieds-toi face à cette personne et regardez-vous dans les yeux, sans parler ni détourner le regard. 

Observe ce qui se passe en toi : les pensées, les émotions, les sensations, voire les actions. C’est riche d’enseignements pour mieux te connaître.

Pour terminer, garde à l’esprit que le regard de l’autre n’existe qu’à travers ton juge personnel, personne ne te voit tel que tu es, autrui voit seulement sa projection…

C’est TOI qui es dur envers toi-même, c’est TOI qui a un avis sur tes actions, sur tes croyances, sur tes émotions, c’est TOI qui te critique. 

Pour autant, il n’y a pas d’ennemi à l’intérieur de toi.

Il n’y a pas à avoir une opinion là-dessus, simplement à accueillir la part de toi que tu juges “pas assez” : pas assez charismatique, pas assez de confiance, pas assez positif, pas assez beau…

Tu es comme tu es, il n’y a rien à réparer puisque tu n’es pas cassé.

Il ne te reste qu’à en prendre conscience en traversant l’émotion.

Pour aller plus loin, tu peux visiter cette page.

Comment exprimer ses émotions

 

Quel vaste monde que celui des émotions !

 

L’expression des émotions n’étant pas enseignée à l’école, peu nombreux sont ceux qui osent les exprimer.

 

Et encore moins nombreux sont ceux qui savent exprimer leurs émotions avec écologie et respect.

 

 

Dans cet article tu vas découvrir :

– Ce qu’est vraiment une émotion

– La différence entre émotions et sentiments

– Les 3 fausses pistes pour exprimer ses émotions

– Comment exprimer ses émotions de façon écologique

– Les obstacles à l’expression des émotions

Émotion vient du latin “ex” (hors de) et “movere” (mouvoir).

On voit directement l’idée de mouvement vers l’extérieur.

Tout le monde a pu expérimenter les désagréments liées à la répression d’une émotion, surtout en accumulant au cours de sa vie : ça fait la cocotte minute dans le corps comme dans l’esprit (ça génère du stress, ça impacte la santé…)

L’émotion est une expérience subjective très brève (de quelques secondes à quelques dizaines de secondes)

Chaque émotion est associée à un cocktail biochimique que tu peux ressentir dans ton corps.

A bien y regarder, l’émotion est une nécessité biologique pour la survie puisqu’elle nous renseigne sur nos besoins.

 

Considérons les 4 émotions de base : joie, peur, colère et tristesse.

On peut différencier la joie des 3 autres. Pourquoi ?

La joie est l’émotion de base quand les feux sont au vert : tout va bien dans la situation présente.

Les 3 autres émotions sont les émotions aversives de base. Elles sont un indicateur, un avertisseur, pour notre système.

Ce ne sont PAS des émotions négatives, une émotion négative ça n’existe pas !

Pourquoi mettre une valence positive ou négative sur un processus aussi naturel que l’émotion ?

Forcément, quand on croit que les émotions sont négatives, on veut les gérer, les contrôler, les maîtriser voire les étouffer, d’où bon nombre d’addictions.

A quoi servent nos chères émotions ?

• La peur est liée au futur : elle est une réaction d’anticipation face à un événement (réel ou fantasmé) qui pourrait survenir et mettre en danger, risquant de menacer l’intégrité de l’être. (la peur est souvent au cœur de la procrastination par exemple)

• La colère est liée au présent : elle permet de protéger son territoire, se battre pour ce qui est important et se mettre en mouvement.

• La tristesse est liée au passé : elle est une réaction permettant de faire le deuil et lâcher ce qui a été et qui n’est plus.

Parmi les 4 émotions de base, il y en a une en particulier avec laquelle nous ne sommes pas à l’aise et que nous faisons en sorte d’éviter. Dans notre société, c’est souvent (mais pas toujours) la colère. Cela dépend de ta famille, de ce qui est engrammé dans ton cerveau.

Au-delà du mot (car la carte n’est pas le territoire), l’émotion est une énergie de vie qui circule en chacun d’entre nous. Il suffit de voir un enfant pour s’en convaincre !

Certains confondent émotions et sentiments.

Alors qu’on s’entende : ce ne sont que des mots. Même s’il y a des définitions, cela dépend de la subjectivité de chacun.

Pour distinguer les termes émotions et sentiments selon ce qui est décrit dans cet article, faisons simple :

1/ Les émotions sont brèves, elles ne durent pas dans le temps. Regarde un enfant qui pleure ou qui est en colère. Ca dure entre quelques secondes à quelques dizaines de secondes, juqu’à quelques minutes (maximum).

2/ Les sentiments sont des émotions mentalisées, qui sont étirées dans le temps par notre tête. Cela se produit quand l’émotion n’est pas vécue pleinement dans l’instant et qu’elle est entretenue mentalement, comme “ruminée”. Les sentiments sont alors une alerte qui peut nous aider à réaliser que nous n’avons pas vécu notre émotion.

Le continuum émotion-besoin

Exprimer ses émotions est d’autant plus important que nos émotions sont toujours liées à des besoins sous-jacents.

 

Comme le corps et l’esprit, les émotions sont indissociables de nos besoins.

 

On pourrait parler d’un continuum émotion-besoin comme le continuum espace-temps.

 

Ce continuum émotion-besoin est une émanation de notre être.

L’observer à chaque instant est une excellente façon de se connaître.

 

La meilleure façon de se connaître n’est pas de mentaliser qui nous sommes : c’est de regarder ici et maintenant mes émotions et besoins.

 

 

L’émotion de peur est liée aux besoins physiologiques primaires, besoin de sécurité. 

 

L’émotion de tristesse est liée aux besoins relationnels : besoin de relation, d’amour, de partage, de reconnaissance.

 

L’émotion de colère est liée aux besoins de respect, de justice. Elle est liée au territoire, quand quelqu’un enfreint mes limites.

 

 

L’émotion étant un hublot qui nous renseigne directement sur l’état de nos besoins, tu comprends comme il est important de savoir l’exprimer.

3 stratégies inadéquates d'expression des émotions

Avant de détailler la façon recommandée pour exprimer ses émotions, passons d’abord par les stratégies inadéquates pour que tu sois au clair avec ce que je te déconseille.

1/ La culpabilisation : “à cause de toi je vais mal”, “c’est ta faute si je suis comme ça”, “après tout ce que j’ai fait pour toi”.

Certaines personnes passent par la culpabilisation pour faire passer leurs émotions.

Ces phrases assassines sont un appel à l’aide, la personne a fort besoin d’empathie et ne sait pas faire autrement.

Attention à ne pas rentrer dans ces tentatives de manipulation.

Je te déconseille de jouer à ce jeu-là, ça ne peut pas être gagnant-gagnant.

Le côté pervers des phrases culpabilisantes, bourrées de jugement et de critiques, c’est que l’émotion passe (elle est totalement perceptible par un interlocuteur un minimum éveillé) mais elle n’est pas évacuée.

Simplement, l’émotion n’est pas reconnue, pas accueillie.

2/ La plainte : “la vie est dure”, “tu sas parfois le sort s’acharne sur toi…”, “c’est toujours pareil, personne ne fait attention à moi”.

Se plaindre est une bonne façon de ne pas être en contact avec son émotion.

Dans la plainte, il y a un message implicite (souvent un besoin d’être écouté et reconnu), des attentes floues (très souvent non exprimées).

Bref, on nage là encore en plein jeu de pouvoir.

3/ L’expression explosive des émotions : jeter l’émotion à la gueule de l’autre en lui criant dessus par exemple.

Il s’agit souvent de colère mais pas nécessairement.

Ca peut arriver quand les 2 premières stratégies n’ont pas fonctionné.

Tu t’en doutes : ce n’est pas écologique pour la relation.

En réalité, aucune de ces 3 stratégies n’est pertinente pour exprimer ses émotions puisque, même si cette dernière peut être perceptible, elle n’est jamais libérée car elle n’est pas conscientisée.

Je t’invite à ne pas en vouloir aux personnes qui optent pour ces stratégies non optimales, parce qu’elles ne peuvent pas faire autrement.

Ca ne veut pas dire que tu te laisses marcher dessus, tu poses quand même ton cadre si l’autre dépasse les bornes. Simplement, réalise qu’il n’a pas les ressources pour agir différemment.

Comment exprimer ses émotions

Pas comme ça si possible 🙂

Exprimer ses émotions c’est bien, savoir pourquoi on veut les exprimer, c’est mieux !

Pourquoi désires-tu exprimer tes émotions ?

Probablement pour être entendu et compris par l’autre.

2 remarques avant de détailler le processus simple d’expression des émotions :

1/ Tu ne peux pas décider d’être entendu par l’autre, s’il ne veut pas t’écouter et s’il se fiche de tes émotions, tu ne peux rien y faire. Ce que tu peux faire par contre, c’est exprimer ta réalité. Après, le résultat ne t’appartient pas. Parfois, il y a un deuil à faire à cet endroit-là.

2/ Avant de vouloir être reconnu par l’autre, ça commence par reconnaître et accueillir toi-même ton émotion. Ca paraît évident dit comme ça, mais bien peu de gens en ont conscience et prennent le temps pour ça.

Alors comment s’y prendre pour exprimer ses émotions ?

C’est paradoxalement la dernière étape.

(de la même manière que l’argent est la dernière étape d’un processus)

1/ Voir : Constater qu’il se passe quelque chose à l’intérieur, il y a une tension physique. Rappelle-toi que l’émotion est toujours présente dans le corps.

2/ Ressentir : Sentir ce “quelque chose”. Qu’est-ce que c’est exactement ? Où ça se passe ? Qu’est-ce que ça dit ? Eventuellement : quelle est cette émotion ?

3/ Laisser faire : Rester avec cette émotion, comme un parent prend son enfant qui pleure dans les bras, sans rien faire, sans rien dire. Être en présence de cette émotion, la reconnaître de façon inconditionnelle. Qu’elle qu’en soit la raison, qu’elle qu’en soit l’amplitude, elle ne demande qu’à être ressentie.

Il n’y a pas besoin de méthode pour cela. Par contre la libération émotionnelle peut vraiment aider des étapes 1 à 3.

4/ L’expression : Cette étape est optionnelle. Si tu as traversé et libéré ton émotion, il n’est pas nécessaire d’exprimer à l’autre si tu n’en ressens pas l’élan. Par contre, si c’est important pour toi, fais-le évidemment.

La façon la plus simple de procéder est de s’inspirer de la communication non violente (CNV).

La CNV, créée par Marshall Rosenberg, consiste à exprimer sa réalité à l’autre en distinguant observation et sentiments (ce que j’appelle émotions dans cet article) en suivant l’acronyme OSBD :

– O = observation : ce que je perçois de la réalité factuellement

– S = sentiments : mon interprétation subjective de la réalité

– B = besoins : mes besoins 

– D = désirs : ma demande

La CNV est une approche formidable mais il est très facile de mal l’utiliser, notamment en l’utilisant comme un robot, en respectant à tout prix la trame.

Le plus important est l’intention sous-jacente à l’interaction : l’intention de se relier à l’autre.

Ceci étant posé, tu peux pratiquer la CNV en commençant par deux des phases : observation et sentiments.

Par exemple : “quand tu rentres sans me dire bonjour, je me sens triste.”

C’est beaucoup plus accessible ainsi.

Tu peux ensuite rajouter le besoin : “parce que c’est important pour moi d’échanger avec toi.” pour reprendre l’exemple ci-dessus.

Et enfin, si tu as une demande, veille à l’exprimer afin que ce ne soit pas une attente explicite qui reviendrait à manipuler inconsciemment l’autre pour qu’il devine ce qui se passe en toi… 

Pour l’exemple ça pourrait être : “est-ce que tu serais OK de venir me voir avant de partir dans ton bureau ?”

Si tu n’as pas de demande et que tu n’attends rien de l’autre, c’est évidemment optionnel.

Tu comprends bien que pour exprimer ta réalité à travers tes émotions, tes besoins et ton désir, il est capital d’être entré en contact avec toi-même avant !

Sinon qu’est-ce que tu vas partager en dehors de tes propres pensées ?

Attention : exprimer ses émotions nécessite un espace d’accueil en face.

Si l’autre est totalement fermé, ne t’aventure pas, c’est même pas la peine.

Pour cela, les précautions oratoires sont importantes.

Cela peut être aussi simple que “J’aimerais te parler de quelque chose important pour moi, est-ce que tu as 5 minutes ?”

Sinon, arriver de but en blanc en exprimant ta réalité émotionnelle risque de brusquer l’autre : il n’est pas prêt, il n’a rien demandé, il peut être mal à l’aise avec ses propres émotions, il ne s’attend pas à cette situation.

Garde à l’esprit que l’émotion a besoin d’être accueillie, pas nécessairement d’être exprimée à quelqu’un.

Ca dépend le type de relation. 

Il y a globalement peu de personnes à qui tu peux sauf si tu as pris soin de ton environnement. 

Si ton interlocuteur fait preuve d’altérité, alors tu peux y aller sans problème.

Il est possible que tu galères avec l’expression, certains parlent d’auto-sabotages, nous allons plutôt parler d’auto-protection. Cela étant, il y a certains obstacles qui peuvent t’empêcher d’être pleinement toi-même.

Les obstacles à l'expression des émotions

Terminons cet article par les obstacles à l’expression émotionnelle.

 

En effet, pour beaucoup de gens, cela n’est pas aussi simple que décrit dans cet article.

 

J’ai étudié pendant des années les émotions, les besoins et la communication.

 

Est-ce que ça me rend pour autant plus à l’aise avec mes propres émotions ?

 

Non, pendant des années je les fuyais, je ne voulais pas reconnaître ma tristesse.

Selon d’où tu pars, il peut y avoir un gros travail de reconnexion (le temps que les connexions neuronales reviennent).

 

Ce gros travail est seulement nécessaire pour ceux qui ont désappris à cause de leur éducation et/ou leur vie. Enfant, tout le monde vit et exprime ses émotions sans se poser de questions…

 

Si tu galères avec tes émotions, voici 3 causes pouvant créer des blocages émotionnels :

 

1/ Difficulté avec le centre émotionnel (c’est pas forcément un centre émotionnel réprimé) : tu considères que les émotions sont une perte de temps, un aveu de faiblesse… Ou alors tu cherches à comprendre tes émotions. Ou tu cherches à faire quelque chose avec tes émotions.

 

Or, les émotions sont là pour être traversées, c’est tout.

 

2/ Les transes hypnotiques : d’anesthésie, de dissociation, de confusion : les transes peuvent te protéger de ressentir quelque chose. 

Cela peut être lié à un trauma, une expérience désagréable, ton profil de personnalité, ta culture…

 

3/ L’éducation et la société : les émotions ne sont pas les bienvenues dans une société basée sur le sacrifice de l’individu.

La tristesse et la colère sont particulièrement tabous.

Dans certaines familles, c’est la joie qui est déconsidérée.

En tout cas, les messages parentaux ont un poids énorme dans ta vie émotionnelle aujourd’hui, ils conditionnent tes croyances, en particulier si tu n’as rien entrepris pour t’en libérer.

Cela a tendance à survaloriser le regard des autres et à nous en rendre prisonniers.

Voilà, tu es désormais plus éduqué sur l’expression des émotions que 99% des gens.

Commence petit, il ne sert à rien de se presser dans ce domaine.

 

La première chose à “faire” (et c’est ce que je fais moi-même en ce moment), ce n’est pas faire d’ailleurs, c’est ressentir : sur ma montre, j’ai programmé une alarme qui vibre chaque heure. Ca revient à une forme de méditation, une simple présence à soi sans objectif.

 

Quand ça vibre, j’arrête ce que je fais, je tourne le regard vers l’intérieur et me demande comment je me sens, je tourne mon regard vers l’émotion et le besoin (et ça vibre pile à l’instant où j’écris cette phrase, sans rire !).

 

Cela revient à apprendre un nouveau langage, avec son vocabulaire, avec ses nuances. Notre cerveau a oublié (sauf si tu n’as jamais perdu le contact avec tes émotions), il s’agit d’apprendre de nouveau et de pratiquer.

 

Que ce soit la peur, la colère, la tristesse, la joie ou tous leurs dérivés, tu as le droit de ressentir ce que tu ressens, tu as le droit de l’exprimer.

 

Ressentir inconditionnellement, c’est le premier (grand) pas vers l’amour de soi.

 

Si c’est difficile tout seul, tu peux profiter d’un bilan de personnalité pour mieux connaître ton fonctionnement et identifier tes blocages à l’expression émotionnelle.

Méditation Vipassana : La vérité

La méditation Vipassana prend de plus en plus de place dans le monde depuis quelques années.

 

Réputée difficile, elle provoque des changements de vie drastiques.

 

La méditation Vipassana n’est pas pour tout le monde, il vaut mieux bien se renseigner avant de se décider, comme tu vas le découvrir.

Loin de s’apprendre dans un livre, ce type de méditation s’apprend gratuitement dans des retraites de 10 jours.

 

 

D’où vient la méditation vipassana ?

Que permet cette technique ancestrale ?

Comment pratiquer la technique Vipassana ?

En quoi se différencie-t-elle d’un autre type de méditation ?

Avant de parler de la méditation Vipassana, remettons du contexte.

 

Le bouddhisme se divise en deux grands courants : Theravada et Mahayana.

Le bouddhisme Theravada, c’est l’école des anciens, considéré comme l’orthodoxie originale.

Le bouddhisme Mahayana est surnommé “grand véhicule”.

Malgré des différences entre ces deux courants concernant les croyances, les pratiques… Sur les enseignements de fond, ils s’accordent.

 

“Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose, sous un autre nom sentirait aussi bon.”

 

La Vérité n’a pas d’étiquette.

 

Dans le bouddhisme on parle souvent des 4 nobles vérités, représentant la substantifique moelle de l’enseignement du Bouddha.

 

1/ Dukkha : souvent traduit grossièrement par “souffrance”, le terme Dukkha est en réalité beaucoup plus vaste que cela. Dukkha comporte la souffrance, ainsi que d’autres notions d’imperfection, d’impermanence, de conflit, de vide.

 

2/ L’apparition de Dukkha (Samudaya) : la “soif”, le désir, l’avidité, la cupidité, donne naissance à toutes les formes de souffrance. Cette “soif” n’est pas la première cause ni l’unique cause d’apparition de Dukkha, mais c’est la plus palpable et immédiate. LA soif est aussi entendue comme le désir et n’attachement aux plaisirs des sens, à la richesse, à la puissance mais aussi aux idées, aux idéaux, aux opinions, aux théories aux certitudes… Notons que l’apparition de Dukkha passe par la sensation du corps.

Selon le Bouddha, tous les malheurs, conflits, des petites querelles aux grandes guerres, prennent racine dans cette “soif” (que nous pourrions appeler l’identification).

 

3/ La cessation de Dukkha (Nirodha) : il existe une libération de la souffrance. Cette cessation est le Nibbana (le fameux Nirvana). Pour éliminer Dukkha, ça passe par élimminer la racine principale, la “soif”. 

Le Nirvana n’est pas le résultat de l’extinction du désir et de la “soif”. Le Nirvana n’est d’ailleurs par le résultat de quoi que ce soit. Le Nirvana n’est ni cause ni effet. Le Nirvana EST. 

 

4/ Magga, le sentier : il y a un sentier qui mène à la cessation de Dukkha. Le sentier du Milieu parce qu’il évite les deux extrêmes (poursuite du bonheur reposant sur le plaisir des sens et poursuite du bonheur par l’ascétisme et l’austérité).

Il est appelé octuple noble sentier car il comporte 8 parties :

1. Compréhension juste

2. Pensée juste

3. Parole juste

4. Action juste

5. Moyens d’existence juste

6. Effort juste

7. Attention juste

8. Concentration juste

 

Pendant ses 45 années de vie, le Bouddha enseigna ce noble sentier.

La méditation Vipassana fait partie du sentier qui amène à la réalisation.

Vipassana, un chemin vers le bonheur ?

Le bouddhisme nous parle de l’octuple noble sentier comme nous l’avons évoqué juste au-dessus.

 

S.N Goenka, figure de proue de Vipassana dans le monde, explique les 3 grands pôles de Vipassana

 

1/ Sila : la conduite éthique, basée sur l’amour et la compassion. Elle comprend 3 facteurs du noble sentier : parole juste, action juste, moyens d’existence juste. En clair, s’abstenir de tuer, voler, mentir, d’avoir des rapports sexuels illégitimes, éviter les substances toxiques.

 

2/ Samadhi : la discipline mentale, qui comprend 3 autres facteurs du noble sentier : l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste.

Pour développer la discipline mentale, on pratique Anapana (signifiant “attention à la respiration”) pendant une retraite Vipassana : c‘est la première pratique proposée pendant une retraite Vipassana, consistant à focaliser toute son attention sur une région physique très réduite (la région du nez), grâce à la respiration.

L’idée est de développer le muscle attentionnel de sorte à pouvoir se concentrer de façon chirurgicale.

Bien sûr, l’attention se porte ensuite sur des pensées qui te distraient… Et tu bascules à nouveau ton attention sur la zone.

 

3/ Panna : la sagesse intérieure

Elle comporte 2 facteurs du noble sentier : la pensée juste et la compréhension juste.

On parle d’une compréhension profonde consistant à voir une chose dans sa nature véritable, sans étiquette.

 

Pour développer cette sagesse intérieure, on pratique la technique de méditation Vipassana (signifiant “voir les choses telles qu’elles sont réellement”), qui est une façon de méditer particulière consistant à concentrer son attention sur les sensations du corps avec un processus spécifique, progressif, qui ne sera pas détaillé ici.

 

C'est quoi la méditation Vipassana ?

Rappelons que Vipassana consiste en une retraite de 10 jours de méditation, à base de 10 heures par jour de pratique de la méditation.

(Oui, ça prend du temps pour commencer à pratiquer correctement la technique, d’où la durée.)

Vipassana fonctionne sur un système de donation où seuls les anciens étudiants (qui ont terminé au moins un cours) peuvent donner.

Les cours, la nourriture, le logement, sont gratuits.

(Ca me paraissait trop beau mais ça fonctionne vraiment ainsi)

Durant la retraite, le cadre est strict : tu donnes tes effets personnels, tu n’as ni téléphone, ni tablette ou d’ordinateur, ni livre, ni de quoi écrire…

La seule chose à faire, c’est dormir, manger et la pratique de la méditation.

Lorsque tu médites, tu entraînes ton esprit à se concentrer sur les sensations du corps, tu muscles ton attention à revenir au présent.

L’intention est de se débarrasser des “impuretés mentales”, sources de Dukkha.

Comment ?

En regardant la réalité telle qu’elle est sans y réagir en faisant preuve d’équanimité.

 

Tout l’enjeu de Vipassana est ici : quand tu commences à regarder la réalité telle qu’elle est sans réagir, ton “stock” de mémoires traumatiques commence à se vider, exactement comme quand tu vis un jeûne.

Quelle est la seule certitude qu’on ait à propos de la réalité ?

 

L’impermanence : Aniccā.

En effet, tout change tout le temps : la journée, les émotions, le renouvellement cellulaire, les relations, les douleurs, la respiration…

Le principe est de rester équanime dans ce qui est (ni désir, ni aversion) avec la conscience de l’impermanence.

 

Facile à dire… En pratique ça prend du temps, beaucoup de temps…

Et ça tombe bien, on est pas pressé !

J’ai fait une première retraite de méditation Vipassana en 2019 en voyage à l’île Maurice.

Quelle torture ce fut pour moi ! Beaucoup plus difficile que la quête de vision chamanique.

Être avec mes pensées pendant 10 jours sans fuite autre que la nourriture était très difficile.

Des pensées très sombres à propos de la mort, de la peur du manque et de la maladie remontaient, des insécurités revenaient à mon esprit. Des pensées sur ce que pouvaient penser les autres de moi.

Je me sentais démuni face à cet océan de “négativité”.

Mon esprit était embrumé, envahi de pensées, comme si le mental se purgeait grâce au vide créé.

Des pensées, des pensées et encore des pensées, à la manière des bulles de champagne qui remontent.

Sans compter les douleurs de genoux où mon Spielberg intérieur projetait des scénarios dingues dans le futur où mes genoux cassaient et où je devrais être opéré…(lol)

Et bien sûr, l’ennui, un ennui profond.

Quelle difficulté d’être face à soi-même, dans mes mensonges, dans mes tromperies, dans ma mauvaise foi.

Tous les jours je pensais à me barrer…

Heureusement, le soir nous avions les discours de S.N Goenka qui m’apaisaient beaucoup.

J’ai compris que c’était normal, que c’était l’équivalent d’une chirurgie mentale, donc pas un processus des plus agréables.

Et j’ai tenu les 10 jours.

Ça m’a permis de faire un examen de conscience très profond dans mon monde intérieur qui m’a donné envie de procéder à des changements majeurs dans ma vie.

J’ai eu plusieurs révélations dont un gros insight : être plus tourné vers les autres et être moins égoïste.

 

J’ai notamment eu envie de refaire une retraite de méditation Vipassana en tant que servant, pour permettre à d’autres de vivre l’expérience.

La suite de mon voyage fût plus doux et agréable.

Je me rappelle notamment de ma première baignade où je redécouvrais tous mes sens, j’étais pleinement immergé, pleinement là, c’était délicieux.

J’avais un niveau de présence et d’attention à ce que je faisais beaucoup plus élevé qu’avant.

 

Tout le paradoxe est là : pendant 10 jours j’ai galéré comme pas possible et en même temps j’avais envie de conseiller aux gens de le vivre.

Avec l’histoire des masques et des restrictions, j’ai attendu 3 ans avant d’y retourner.

En juin 2022, j’ai refait une retraite de méditation Vipassana de 10 jours, en tant que servant cette fois-ci.

La différence entre étudiant et servant est de taille : tu es ici pour servir donc tu es à la cuisine, au réfectoire… tu es là pour servir les gens qui méditent. Avec 3 heures de méditation par jour minimum.

Tu peux lire des livres en lien avec le bouddhisme, parler, donc l’expérience est loin d’être aussi forte qu’en tant qu’étudiant, mais elle est aussi très puissante, différemment.

Vivre Vipassana en tant que servant m’a fait beaucoup réfléchir sur cette technique (et sur moi)…

Et surtout, c’était tellement beau de voir les gens sortir de cette retraite, recommencer à parler et à exprimer tout ce qui s’est passé pour eux, ce qu’ils ont compris, ce qu’ils vont changer dans leur vie.

Pourquoi faire Vipassana ?

Tu sens que tu es dans une phase de transition de vie ?

Tu as besoin de te couper du monde extérieur et de sortir de ta routine ?

Ton esprit est encombré de beaucoup de pensées ?

Tu as vécu des périodes houleuses de vie et tu souhaites tourner la pages ?

Tu sens que tu es à côté de tes pompes et tu as envie de plonger à l’intérieur ?

Tu es enfermé dans des schémas “d’autosabotage” ?

Dans ces différents cas il peut être intéressant que tu ailles tester une retraite de méditation Vipassana car c’est une voie royale pour libérer des blocages.

Et SURTOUT, si ça t’appelle et que ça résonne en toi.

Si ça vient d’une injonction ou d’un “si untel l’a fait, je dois le faire aussi”, je te le dis : mauvaise idée.

Si ça ne vient pas d’un élan intérieur, mieux vaut t’abstenir.

Il est arrivé que certains se suicident après, donc si ton esprit n’est pas prêt, il n’est pas prêt.

Tu peux commencer par un autre type de méditation, comme la méditation de pleine conscience ou n’importe quelle pratique qui te ramène au présent : cohérence cardiaque, processus de la présence, yoga…

Pour ma part, j’ai entendu parler de la méditation Vipassana la première fois en covoiturage, en 2015.

Je ne me sentais pas du tout de faire ça, ça me paraissait trop énorme, trop difficile.

Ensuite une amie me parla de son expérience.

Puis un autre ami.

Les signaux se multiplièrent. Intéressant.

Encore et encore, je rencontrais des gens qui avaient fait une méditation Vipassana.

L’idée cheminait dans mon esprit mais ce n’était pas de la procrastination, j’avais juste trop peur.

Jusqu’au jour où j’ai senti que c’était le moment et j’ai franchi le pas : réserver ma première retraite de méditation !

Quels effets tu peux attendre de Vipassana ?

Des effets assez impressionnants pour moi :

Une attention beaucoup plus affûtée, donc meilleure concentration sur TOUT.

Plus de présence à ce qui est.

Plus de bienveillance et d’empathie pour les autres, pour les animaux.

Prise de recul sur son propre esprit

Gros travail thérapeutique avec un voyage intérieur intense

Ces effets s’étiolent avec le temps sans une pratique régulière même si certains peuvent rester.

Ceci étant, la méditation Vipassana n’est pas à pratiquer pour ses effets, tout comme le yoga ou n’importe quelle autre pratique : elle est à pratiquer pour elle-même.

Tu ne manges pas une pomme parce qu’il y a la vitamine X ou le minéral Y. Tu la manges car ton corps appelle la pomme. Pour Vipassana, c’est pareil 🙂

Vipassana est une expérience forte qui te marque au fer rouge, comme les psychédéliques type psylocybine ou LSD.

Je ne recommande pas à tout le monde, il est nécessaire d’être prêt avant de faire 10 jours de méditation Vipassana.

3 réflexions sur la philosophie de Vipassana

Depuis 2019, j’ai énormément revu ma perception sur la vie, le bonheur, les objectifs…

Mon niveau de conscience a énormément bougé en 3 ans.

Comme j’aime questionner les choses, Vipassana n’échappe pas à la règle. Alors ensemble, questionnons.

1ère réflexion : Un objectif à la méditation ?

Dans les enseignements modernes de Vipassana, l’objectif est clairement affiché : être plus heureux en éradiquant la cause de la souffrance.

 

Forcément, avec le prisme de l’ennéagramme des personnalités ça me fait tout de suite penser à une philosophie de type 7.

 

La souffrance est une réalité.

La souffrance a une origine.

On peut se débarrasser de cette origine.

Il y a un chemin qui y mène.


C’est pas beau ça ? On retrouve la logique implacable du 7 !

 

Déjà l’intention de base m’a questionné.

Se débarrasser de la souffrance : pourquoi ?

La souffrance fait partie de la vie, c’est vrai.

Mais pourquoi vouloir l’éradiquer et vouloir le bonheur absolument ?

On pourrait dire pareil de la banalité, de la colère ou de la faiblesse.

 

C’est d’ailleurs la volonté inconsciente de chaque type de personnalité : éviter de voir à tout prix cette part de la réalité qu’il ne peut pas gérer.

 

Je n’ai pas trouvé de réponse évidence à cette question.

2ème réflexion : du cadre pour le cadre ?

 

En pratiquant la méditation Vipassana depuis une posture de servant, j’ai observé un cadre très BLEU (cf Spirale Dynamique).

 

J’en ai beaucoup discuté avec les autres servants et les échanges m’ont énormément nourri.

 

Le but de Vipassana est de se débarrasser des impuretés mentales, ce qui sous-entend que l’esprit est impur.

Pur/impur : on y retrouve la dualité inhérente à BLEU.

 

On retrouve aussi l’idée d’être meilleur, d’être du côté du bien (être une bonne personne, toussa toussa).

 

Les règles de Vipassana sont très BLEU : il est interdit de faire ceci, il faut faire cela.

 

Pourquoi ?

Parce que c’est comme ça.

 

Aussi, le cadre met l’enseignant au-dessus des étudiants, comme à l’école, tant physiquement que psychologiquement.

 

J’ai aussi vu quelques cas croustillants de personnes qui faisaient référence à leurs nombreux Vipassana pour justifier le fait d’avoir raison… tout en utilisant des formules manipulatoires inconscientes. 

Pas très rassurant tout ça !

 

Quand j’ai réalisé tout cela, le rebelle s’est activé en moi, avec l’envie de briser toutes ces règles.

 

Puis, j’ai observé mon ego qui jouait à analyser Vipassana pour ne pas pratiquer Vipassana. Malin le lynx !

 

Avec du discernement, j’ai pu trancher entre les règles stupides qui ne faisaient pas de sens pour moi (le cadre BLEU de Vipassana ajouté au cadre BLEU de Vipassana France) et les règles qui faisaient du sens pour moi, pour ensuite revenir à la pratique, raison pour laquelle j’étais venu à la base.

 

Le cadre de Vipassana est soutenant pour la pratique, il est important d’en avoir un.

Là où ça peut dépasser les bornes, c’est quand les humains qui organisent une retraite Vipassana rajoutent leur propre BLEU au cadre originel de la pratique pour avoir du pouvoir, de l’autorité ou toute forme d’emprise.

Classique dans toutes les organisations humaines…

 

3ème réflexion : un éveil peut en cacher un autre.

Au fil des jours, j’ai creusé plus profondément sur la notion d’éveil dans le bouddhisme et le “vrai” message de Gautama le Bouddha, par l’introspection, la lecture (cf les livres cités plus bas) et la discussion.

 

La traduction française de Dukkha et de tout le chemin “se libérer de la souffrance” est-elle vraiment liée à l’enseignement originel du Bouddha ?

 

Toutes les voies vers l’éveil ne parlent pas de la souffrance.

 

Les traductions (du genre Dukkha = souffrance) sont beaucoup plus simplistes et erronées que ce que je retrouve dans les écrits de Walpola Rahula.

 

Le problème de Vipassana comme du Yoga n’est pas inhérent à la philosophie elle-même, mais à la récupération matérialiste de l’humain qui en fait un objectif à atteindre.

 

Le but serait d’éradiquer la souffrance pour enfin atteindre l’illumination.

 

Sauf que, la méditation n’a pas un but tautologique justement ? En creusant dans les écrits bouddhistes, je retrouve cette idée car l’éveil n’est pas un but.

 

Comme le dirait un ami à moi, l’éveil c’est la fin de la quête qui cherche à en finir.

 

Selon moi, le principe premier de la méditation (Vipassana ou non) n’est pas de se purifier ou de devenir un être suprême, c’est de revenir ici et maintenant dans ce qui est. (dans Vipassana c’est le principe de la vision pénétrante, de regarder les sensations telles qu’elles sont)

 

S’il y a un objectif à la méditation, alors je quitte l’ici et maintenant pour entrer dans le fantasme de ce qui devrait être…

Lâcher l'histoire, focus sur la pratique

Tous les artifices autour de Vipassana ne doivent pas être une excuse pour jeter le bébé avec l’eau du bain.

Il est évident que la méditation a de nombreux bénéfices dont le principal est de revenir au présent, là où se passe la vie 🙂

Je connais plusieurs personnes qui, grâce à la technique de méditation Vipassana, se sont débarrassés de douleurs de dos, d’addictions, ont fait des changements de vie majeurs.

C’est clair, avéré et prouvé.

Seulement, Vipassana n’est pas pour tout le monde car c’est une technique enseignée à la dure pendant 10 jours.

À mon sens, mieux vaut apprendre la méditation tranquille dans son coin.

De plus, la pratique conseillée de 2 heures par jour tous les jours est réservée aux plus disciplinés qui désirent s’engager dans cette voie.

Il n’y a pas besoin de croire en quoi que ce soit pour pratiquer Vipassana.

Il n’y a pas besoin de rite, pas besoin d’une posture particulière.

Il n’y a pas de visualisation, de mantra, d’autel.

 

Vipassana peut être pratiqué au quotidien simplement une fois que tu connais la technique.

Bref, la méditation Vipassana est une des façons de revenir à ce qui est.

Ressources sur Vipassana

Pour connaître les dates et lieux des retraites de méditation Vipassana : Dhamma.org

 

Quelques livres de référence :

L’enseignement du Bouddha de Walpola Rahula : il est pour moi dans le top des livres pour comprendre le bouddhisme en profondeur.

Trois enseignements sur la méditation Vipassana de S.N Goenka

L’art de mourir par Goenka 

Arrêter de procrastiner : la “méthode” contre-intuitive

Combien de fois me suis-je demandé : “Comment arrêter de procrastiner ?”

Tellement de fois… tant c’était une problématique pour moi de repousser mes tâches, mes actions, mes objectifs.

Et toi ? Commences-tu ta journée par des distractions ?

As-tu du mal à te mettre en action pour avancer sur ton projet et réaliser tes objectifs, ce qui cause stress et anxiété ?

Penses-tu être un procrastinateur qui remet tout au lendemain ?

Moi aussi, j’en avais marre de procrastiner sur la comptabilité, les démarches administratives, le tournage des vidéos, le sport… Tous mes objectifs en pâtissaient.

Plus jeune dans ma vie j’étais professionnel pour traîner sur YouTube, lire, regarder mes mails et me laisser aller au “plaisir” facile et aux distractions au lieu d’avancer sur mon travail, ce qui me rendait frustré en fin de journée.

Maître en matière de procrastination, j’ai trouvé énormément de conseils, de techniques pour m’en libérer qui ne fonctionnaient pas, jusqu’au jour j’ai fait une découverte qui a tout changé pour moi et m’a fait changé de niveau de conscience.

Dans cet article, tu vas découvrir ce que tu n’as peut-être jamais entendu sur la procrastination et qui va vraiment te sauver la mise si tu penses que tu est un incorrigible procrastinateur.

 

Procrastination vient du latin “pro” = en avant et “crastinus” = demain.

Définition : la procrastination consiste à remettre une tâche, une action, un projet, un objectif au lendemain.

Certains enferment dans une étiquette de “procrastinateur” toute personne qui a tendance à remettre une tâche ou une action au lendemain (attention, l’étiquetage est dangereux car il fige la réalité)

La procrastination peut concerner toutes les tâches imaginables :

– Rendre un rapport pour le travail

– Accomplir un objectif

– Poser ses dates de congés

– Partir en voyage

– Quitter son job

– Faire sa comptabilité

– Ecrire des articles

– Envoyer un courrier

– Avoir une discussion importante

– Lancer un projet

– Faire n’importe quelle tâche de la todo liste

La plupart des gens y voient un manque de confiance en soi, une fainéantise, un problème de motivation, un autosabotage ou carrément une pathologie lorsque c’est chronique.

Ils cherchent alors des conseils, des astuces, une méthode, pour sortir de l’inertie et enfin se mettre en action.

Dans cet article j’aimerais remettre les pendules à l’heure, car la procrastination n’est absolument pas tout ce que je viens de décrire.

Cela est d’autant plus important que la procrastination fait partie des blocages qui engendrent beaucoup de pression, d’injonctions, de culpabilité… Ce qui sape encore plus l’amour, la confiance et l’estime de soi.

On renforce un amour de soi conditionnel : “je m’aime si je fais ceci ou cela”

Ce qui se cache derrière la procrastination…

Qu’y a-t-il derrière la procrastination ?

A vrai dire, pas grand chose.

Nous avons posé un mot pour simplifier une réalité bien plus complexe, comme pour l’auto-sabotage ou de syndrome de l’imposteur.

Procrastination est un terme fourre-tout qui définit quelque chose par son absence puisque la procrastination définit une non-action.

Il y a d’un côté la réalité factuelle, formulée par la négative : “Je n’ai pas tourné ma vidéo”. Tout comme j’aurais pu dire “je n’ai pas voyagé en Alaska” ou “je n’ai pas fait de formation d’architecte”. Décrire ce qui n’est pas est absurde, ça peut aller loin.

D’un autre côté, j’ai un avis sur cette réalité “J’aurais dû tourner ma vidéo, je n’y arrive pas, c’est trop dur”…

Si j’enlève l’opinion que j’ai sur la réalité, il n’y a plus de procrastination mais simplement un constat factuel de “je n’ai pas fait”.

Il ne s’agit pas que d’un pinaillage sémantique.

En quoi est-ce un problème de ne pas faire quelque chose ? Agis-tu de la sorte avec tes émotions et tes pensées ? 

“Je n’ai pas ressenti de tristesse” ou “je n’ai pas pensé au sujet de ma prochaine vidéo”. Tu commences à voir l’absurde de la situation ?

Regarde à quel point tu étiquettes la procrastination comme un problème et que tu cherches à le résoudre.

Sinon, qu’est-ce que tu ferais sur cet article ?

Tu as une idée en tête (faire quelque chose que tu ne fais pas) et, ce faisant, tu luttes contre la réalité (puisque la réalité c’est que tu ne fais pas).

Tu aimerais qu’il en soit autrement. C’est bien normal quand tu vis une réalité désagréable, surtout si tu paies le prix de cette procrastination (stress, anxiété, émotions désagréables, perte d’énergie et de motivation, perte d’estime et de confiance…)

Si tu repousses une tâche qui t’est confiée au travail ou que tu es entrepreneur et que tu repousses tes propres tâches inhérentes au développement de ton activité.

Idem si tu reçois des majorations liées à ton retard dans tes déclarations URSSAF et autres joyeusetés.

Le paradoxe est que tu luttes contre la réalité et malgré tous tes efforts, rien ne change.

Tu continues de procrastiner, alors même que tu as testé des tas de conseils :

– La règle des 5 secondes

– La todo liste

– L’utilisation d’un agenda

– Regarder des vidéos de motivation

– Bloquer les applications distrayantes

– La méthode pomodoro

– L’hypnose et autres approches interventionnistes

Tu as testé méthode sur méthode et ça ne change rien à la situation ?

Tu continues de procrastiner tes tâches en trouvant toujours quelque chose d’autre à faire ?

Et tu finis ta journée toujours frustré de ne pas avoir avancé sur ton travail et sur les tâches importantes ?

Ce fut aussi mon cas pendant tellement d’années, à procrastiner sans cesse…

Allant même à procrastiner mon propre réveil et mettre jusqu’à 8 réveils, restant des minutes entières dans mon lit sans arriver à me lever pour démarrer ma journée… 

Jusqu’à ce que j’aille voir derrière le miroir.

Et si, pour cette fois on allait creuser un peu ?

Et si on essayait autre chose ?

Comme disait tonton Albert “On ne peut pas résoudre un problème avec le même niveau de conscience qui l’a créé”.

Car derrière tout comportement, il y a une source…

Procrastination ou manque de motivation ?

Très souvent quand je discute avec quelqu’un et qu’il m’explique à quel point il subit la procrastination, qu’il remet tout au lendemain… Il croit qu’il a un ADN de procrastinateur.

(Beaucoup de gens culpabilisent de cette procrastination, pensent “gâcher leur vie”, de galérer avec le passage à l’action et l’atteinte d’objectif, ils pensent que remettre au lendemain est un problème grave à résoudre. Ils détruisent leur santé autant que leur estime personnelle).

Avant toute chose, attention à l’étiquetage de procrastinateur.

Fais attention car il est très vite arrivé de s’enfermer dans une identité sclérosée qui va conditionner tes croyances et tes comportements à venir.

Quel que soit ce que tu remets au lendemain, ce que j’entends derrière c’est “j’ai pas envie”.

Autrement dit, il n’y a pas ou peu d’accélérateur et surtout un frein à main bien serré.

C’est quoi, ce frein à main ?

Simplement une résistance saine et protectrice pour ne pas aller là où ce n’est pas épanouissant.

Très souvent derrière le terme procrastination se cache une absence de motivation non assumée.

Par exemple :

“Il faudrait que je fasse du sport pour ma santé mais je procrastine.”

“Je dois tourner des vidéos mais je procrastine.”

“Il faut que j’écrire des articles pour mon travail mais je procrastine.” 

C’est fréquemment associé à un idéal du moi qui devrait être une bien meilleure version de moi-même que qui je suis.


Ce qu’on peut lire entre les lignes ici c’est :

“Je n’ai pas envie de faire et je ne l’accepte pas.”

Tu te juges de ne pas avoir envie de faire quelque chose en étant dans une injonction à faire.

Voilà un cocktail qui provoque de la culpabilité car il sous-entend qu’il y a une norme consistant à “faire”, qu’il “faut” de la motivation et que dans la réalité tu ne respectes pas cette norme.

Tu sais quoi ?

T’as le droit de pas avoir envie et de ne pas faire !!!

T’as pas envie de faire de sport ? Ne fais pas de sport. 

T’as pas envie de faire des vidéos ? N’en fais pas.

T’as pas envie d’écrire ? N’écris pas.

Pourquoi vouloir te traiter comme une machine à agir ?

Attention au paradigme productiviste de cette société qui mène aisément au burnout et à la dégradation de la santé psychique comme physique.

Si tu commences à écouter tes besoins, ton corps, tu vas commencer à sentir au fond : “Non en fait, j’ai pas envie de ça.”
L’ennéagramme peut beaucoup t’y aider.

D’ailleurs, il est normal de ne pas avoir envie de quelque chose quand c’est mû par des injonctions et des obligations extérieures à soi.

Tu aimes qu’on t’ordonne de faire quelque chose, toi ?

Moi pas.

Ce type de procrastination est particulièrement visible avec la lecture, le sport ou la méditation :

“Il faudrait que je médite/lise/fasse plus de sport pour que je devienne la meilleure version de moi-même, en meilleure santé, une énergie au top et une confiance exceptionnelle.”

C’est vécu comme une injonction déconnectée de ton ressenti.

En réalité ça veut dire :

“J’entends partout que c’est plein de bénéfices donc j’aimerais bien avoir la motivation pour m’y contraindre mais au fond je n’ai pas envie.”

Se traiter comme une machine pour devenir une “meilleure version” ? N’y a-t-il pas anguille sous roche ?

Tu comprends bien que quand ça ne résonne pas au fond de toi, la résistance apparaît comme quelque chose de salutaire.

C’est une saine protection. Attention à ne pas traiter cette résistance comme un problème.

S’il n’y a pas l’élan pour faire une action, elle ne doit pas être faite.

Point.

Il est normal que là où il n’y a aucun plaisir, tu n’y ailles pas.

Quid des actions que tu “dois” faire, comme la déclaration d’impôts ?

Eh bien tu ne “dois” rien justement !

Oui, il peut y avoir des conséquences. Seulement je t’invite à voir à quel point tu es libre de faire ou ne pas faire.

Ça te donne une liberté intérieure immense, tu n’es plus contraint.

Bien sûr, si tu ne fais pas quelque chose d’obligatoire en lien avec une autorité extérieure qui a le pouvoir de te nuire, tu peux t’exposer à un retour de bâton. 

Tu peux alors trouver des raisons pour te mettre en mouvement, motivé par un élan d’être tranquille, serein… Et non par une injonction du type “il faut absolument que je le fasse” qui va nécessairement générer de la résistance et une aversion à la tâche en question.

La posture intérieure change tout.

Garde à l’esprit que tu n’es absolument obligé de rien dans la vie.

Si tu as un business, il n’y a aucune obligation à prospecter, faire des vidéos ou écrire des livres… 

La clé se situe plutôt dans la loi du moindre effort, où c’est fluide et naturel pour toi car connecté à tes talents naturels (liés à ton type de personnalité).

Quand tu te concentres sur le plaisir pour avancer sur ton projet, les actions se font toutes seules, tu n’as plus besoin de shoot de motivation. 

L’action n’est plus une tâche à accomplir comme élément d’une todo liste, mais la conséquence logique de ton état d’être.

(attention, l’action n’est pas toujours présente, il n’y a pas une “quantité normale” d’actions à accomplir dans une journée)

Tu vis ta vie comme bon te semble et personne n’a à te dire ce que tu dois faire.

Bien sûr, cette liberté peut faire peur, d’autant que si tu décides de ne pas jouer le jeu de certaines institutions, tu peux en effet te faire taper sur les doigts.

A toi de sentir dans ton être si tu es prêt à payer ce prix ou non.

Et si j’ai vraiment envie et que je continue de procrastiner ?

“Ok Fabien, mais moi j’ai vraiment envie d’avancer sur un projet et je continue à remettre mes tâches au lendemain !”

Nous avons évoqué la procrastination où l’accélérateur est absent et tu as réalisé que ce n’est pas un problème en soi, que c’est le révélateur d’un manque de motivation.

Il y a un autre cas de figure où tu as vraiment envie de faire quelque chose et tu n’y arrives pas.

Quelques exemples :

“J’aimerais tellement quitter mon travail mais je procrastine.”

“Ça fait des années que je veux déménager mais je procrastine.”

“J’ai très envie d’écrire un livre mais je procrastine.”

Là, on sent bien qu’il y a une envie, un mouvement de quelque chose.

Et qu’il y a une résistance qui va dans le sens contraire.

Ce qui nous intéresse ici, c’est encore une fois cette résistance, ce frein à main.

Cette résistance est toujours là à ton service et dans ce cas, elle notifie un simple fait :

Il y a un enjeu fort pour toi.

Dans bien des cas, cette résistance met en lumière des peurs.

Il s’agit d’allumer le phare pour débusquer ce qui se cache derrière, tapi dans l’ombre.

Ça pourrait ressembler à :

“J’aimerais tellement quitter mon travail, seulement j’ai vraiment peur de me lancer à mon compte et de manquer d’argent.”

“Ça fait des années que je veux déménager, seulement j’ai peur de m’éloigner de mon cercle d’amis proches.”

“J’ai très envie d’écrire un livre, seulement je suis terrifié que des critiques m’humilient sur la place publique.”

Dans ces situations, il y a un accélérateur fort et un frein tout aussi fort, d’où l’immobilité appelée “procrastination”.

La clé pour se libérer de la procrastination

Que ce soit :

– un manque d’accélérateur avec une aversion à faire une action

– un frein à main très serré avec une peur très forte d’y aller (même si la motivation est grande)

Dans les deux cas, la clé est la reconnaissance inconditionnelle de la réalité.

C’est tellement simple que c’en est déconcertant. (comme la méditation)

La plupart des gens (dont moi) ont besoin de passer par tout un tas de “comment”, de méthodes diverses et variées pour “éradiquer la procrastination” jusqu’à réaliser que ça ne marche pas… 

Et que la solution est dans l’Être, pas dans le Faire.

Dans l’Être, il n’y a ni outil ni pratique, il y a la simple reconnaissance de ce qui est et t’accueillir là-dedans :

“Je n’ai pas envie de faire ma paperasse.”

“J’ai très envie d’écrire mais ça me fait terriblement peur.”

L’invitation est de passer de la phase mentale de compréhension à la phase émotionnelle pour ressentir les émotions présentes quand on fait ce constat d’échec. 

Beaucoup de gens croient que les émotions doivent être exprimées. Eh bien pas nécessairement, elles doivent surtout être vécues.

Comme tout blocage, il y a une partie de toi qui a peur et qui ne demande qu’à être écoutée et aimée.

Faire le deuil de toutes ces tâches que je n’avais pas envie de réaliser fut une vraie libération pour moi.

Tout le stress et l’anxiété liés à la gestion du temps, la todo liste : envolé !

Depuis, je démarre ma journée sans réveil, je vis ma vie sans me mettre des contraintes ou des horaires, j’ai lâché l’idée d’une méthode pour devenir une “meilleure version de moi” (ce qui n’existe pas).

Bien sûr qu’il m’arrive de remettre au lendemain ma déclaration d’impôts. Mais elle finit toujours par être faite. Ce n’est plus un problème.

De fait, tu quittes le monde du fantasme où tu dois faire ceci ou faire cela et où tu es ton propre bourreau…

Pour entrer dans le monde de l’écoute intérieure où tu suis le courant et où tu prends tel que tu es à l’instant T… 

Et alors, tu te mets en mouvement sans effort là où c’est vraiment important pour toi.

Comme un enfant qui ne se pose pas la question : quand il a envie de jouer avec ses playmobils, il joue avec ses playmobils… Quand il a envie de courir dans tous les sens, il court dans tous les sens… Et ainsi de suite.

C’est ce qui m’a aidé à écrire autant d’articles sans chercher une méthode extérieure, à simplement réaliser les actions importantes pour moi.

Cela demande beaucoup d’écoute du centre instinctif et du courage pour le suivre.

Ainsi, tu réalises que la procrastination n’existe pas, qu’il y a simplement un manque d’écoute… Et que tu commencer à fonctionner sur le plaisir, le travail disparaît.

Autosabotage : un mythe

L’autosabotage : ce terme revient sans cesse dans le développement personnel depuis des années.

C’est un sujet beaucoup de gens qui veulent plus de bonheur, plus d’argent, une meilleure santé, une meilleure vie.

Malheureusement pour eux, il y a cet auto-sabotage permanent qui les empêche d’accomplir leurs rêves et d’être vraiment épanoui dans leur vie.

Comment faire ?

Et si la réalité était plus complexe que ça ?

La notion même d’auto-sabotage induit l’idée d’un ennemi à l’intérieur de nous.

Tu peux te légitimement te poser ces questions :

  • Qu’est-ce que l’auto-sabotage ?
  • Ce concept est-il si pertinent ?
  • Quelle réalité profonde cache-t-il ?
  • Y a-t-il un lien avec l’enfance ?
  • Comment s’en libérer ?

Attention cet article risque de bousculer tes croyances sur le sujet.

Avant d’entrer en profondeur, commençons par ce qui est dit par le courant classique de psychologie et de développement personnel.

Selon l’auteur, l’auto-sabotage consiste à faire quelque chose de malsain pour soi-même, où l’on se nuit et pourtant qu’on ne peut pas s’empêcher de faire, que ce soit dans la famille, dans les relations, dans le travail ou la santé.

Cela serait une forme d’auto-destruction.

L’individu se met en échec par des comportements ou actions dont il ne se rend pas compte.

 

C’est le plus souvent inconscient, jusqu’à ce que la personne remarque la boucle à force d’auto-observation ou parce qu’un ami lui fait remarquer.

L’auto-sabotage peut prendre de multiples formes :

 Procrastination : inertie par rapport à l’avancement d’un projet, voire inachèvement. Cela peut prendre la forme du syndrome de l’objet brillant.

– Perfectionnisme : se perdre dans les détails et le jusquauboutisme qui parasite l’atteinte d’un objectif

– Oubli : oublier de faire une action importante

– Acte manqué : poser une action qui a manqué l’objectif visé et qui accomplit un objectif inconscient.

– Faire quelque chose qui nuirait à un projet, à une relation, au travail, à la famille

Effectivement, quand on regarde au premier degré de type d’auto-sabotage, on peut penser à quelqu’un qui veut se nuire, se punir.

Parmi les causes à l’auto-sabotage, on entend classiquement :

– Les croyances limitantes et le syndrome de l’imposteur

– Les pensées négatives et récurrentes

– Une faible estime de soi, manque de confiance en soi, honte d’être soi

– La peur de l’échec, du changement, de l’inconnu

– La peur de ne pas être à la hauteur

 

Qu’on soit clair : je ne valide absolument pas cette vision archaïque du psychisme humain, tout “blocage” étant bien plus complexe que cela.

 Tu connais désormais le point de vue dominant, consistant à considérer l’auto-sabotage comme un manque d’estime, avec une croyance limitante sous-jacente et avec une partie qui cherche à nous punir…

Pour ma part, il y a un goût trop salé qui ne me satisfait pas sur ce sujet, alors j’ai creusé.

Personnellement, j’avais un scénario répétitif consistant à démarrer un projet puis l’arrêter dès que ça commence à avoir du succès et j’ai compris bien après que ça allait beaucoup plus profond que cette lecture superficielle des choses.

Bref, il est temps d’arrêter de parler d’auto-sabotage et de creuser car le sujet qui se cache derrière est absolument riche et passionnant.

De l’étiquette à la cause profonde


Désolé pour ton autosabotage, c’est sans espoir…

L’auto-sabotage est une étiquette, un diagnostic posé.

Il y a un comportement (soigner les détails au poil de cul, par exemple) ou un non comportement (esquiver la déclaration comptable, par exemple), et avec notre ego nous l’étiquetons : perfectionnisme dans le premier cas, procrastination dans le second.

Si la réalité est en désaccord avec la volonté de l’ego (l’objectif), alors on parle d’auto-sabotage.

Le problème de l’étiquette, c’est qu’elle crée quelque chose de toute pièce, ex nihilo.

Dans la santé et la psychologie, sont apparus de nombreux termes : orthorexie, pervers narcissique, augmentalisme, nomophobie, syndrome du côlon irritable, hypersensibilité…

Des concepts fourre-tout, subjectifs, rarement étayés scientifiquement (et que presque personne ne questionne), qui cherchent à décrire un phénomène et cristallisent le vivant dans ces termes sclérosants.

Ces concepts appuient l’idée d’un dysfonctionnement, de quelque chose qui cloche chez l’humain.

Il y a l’idée d’une norme à laquelle on devrait TOUS coller.

Et si tu ne colles pas à cette norme, tu es dysfonctionnel : c’est un classique dès la plus tendre enfance (si t’as le malheur d’apprendre à parler un peu tard par rapport aux autres…).

Tu es hypersensible (quelle est la norme de la sensibilité ?), tu es orthorexique (quelle est la norme du comportement alimentaire ?), tu penses trop (par rapport à quoi ?). Qui décide de ces normes ? C’est arbitraire. Absurde.

Comment créer une pathologie ?

Tu prends des critères, tu les étiquettes comme un problème et tu décides arbitrairement d’une pathologie correspondante : typique pour les termes “pervers narcissique”, “trouble de l’attention” et “côlon irritable” par exemple.

Ensuite tu peux l’ajouter au DSM-5 (la bible des psychiatres) qui est d’ailleurs extrêmement critiquée pour l’invention d’un tas de nouveaux troubles, créant au passage de nombreux malades à traiter.

Dès que tu creuses un peu ces sujets, tu tombes sur un vide abyssal et une réalité beaucoup plus complexe et nuancée (comme d’hab…).

La vie se fiche des normes, elle évolue, impalpable, insaisissable.

Pour notre sujet du jour, l’auto-sabotage, il y a une norme pas toujours conscientisée (d’où sa perversité) : 

Tu dois passer à l’action, agir toujours avec intensité, dans le bon sens, sans peur, sans doute… Et si, Ô malheur, tu ne le fais pas, c’est que tu as un auto-sabotage !

L’autosabotage est un mot pathologisant et extrêmement négatif posé sur un phénomène beaucoup plus vivant et profond qu’on l’imagine au premier abord.

L’autosabotage est quand même emprunté au champ lexical de la guerre, il symbolise la lutte intérieure : cela montre bien le paradigme dans lequel on est…

(tu peux aussi penser aux mots employés en médecine : “arsenal thérapeutique”, “invasion”, “anticorps”, “défenses immunitaires”, “bactéries résistantes”, “lutter contre la maladie”… le langage est souvent riche d’indices)

On aurait un saboteur intérieur qui ferait tout rater, carrément.

Si seulement on avait plus de confiance, d’estime de soi, des meilleures croyances… Pas de bol hein ?

On en est là ? Sérieusement ?!

C’est ça la psychologie du XXIème siècle ?!

Et si cette vision dualiste était dépassée ?

Dans cet article, je te propose une vision un peu plus nuancée qu’un Dark Vador en toi qui veut te nuire…

Autosabotage : fonctionnement ou dysfonctionnement ?

Dans les comportements humains il n’y a pas de dysfonctionnement, il n’y a que des fonctionnements.

Il y a seulement des stratégies du système pour maintenir son équilibre, c’est une loi de la vie : l’homéostasie. 

 L’être humain est paradoxal, ça n’a rien de nouveau :

– Combien de gens déclarent vouloir la bonne santé et fumer comme des pompiers ?

– Combien déclarent vouloir vivre de leur activité et passer leur journée à regarder YouTube ?

– Combien passent leur temps à se battre contre l’injustice (ou la violence/la connerie/l’évasion fiscale…) et la créer eux-mêmes dans leur quotidien ?

Nous avons en nous différentes énergies qui ne sont pas toujours d’accord.

La plupart des gens sont morcelés, avec des parties qui sont en lutte voire en guerre.

Derrière l’autosabotage se cache quasi-systématiquement ce schéma :

– Une partie de toi veut passer à l’action massivement, gagner beaucoup d’argent et avoir un corps musclé.

– Une autre partie de toi veut se toucher la nouille sur le canapé, vivre d’amour et d’eau fraîche et préfère la crème glacée à la salle de sport.

(évidemment, je connais très bien ces thématiques, c’est du vécu)

Ce n’est pas un problème ou quelque chose à réparer.

Cette lutte entre deux parts de nous est un simple révélateur.

Pourquoi vouloir taper dessus ?

Au contraire, cette “résistance” est une bénédiction car elle fait émerger une partie de toi.

Prenons un exemple personnel : la peur de réussir. 

Depuis des années, je lance des projets, je les mène avec succès et ça m’enthousiasme.

Puis, je délaisse le projet et finis par l’arrêter complètement pou partir sur un nouvel objectif.

Alors que ça marchait !

Consciemment je trouve des bonnes raisons pour le faire : ce projet ne me parle plus, j’ai besoin de nouveauté, j’aspire à autre chose qui fait du sens…

Puis à force d’observation et grâce à un ami, je suis tombé sur la racine du scénario de vie.

Au plus je réussissais, au plus il y avait la peur effroyable d’être vu en situation d’échec.

En réalité c’est même au-delà de la peur, il y avait un évitement compulsif d’être vu en situation d’échec à un haut niveau de réussite.

Ce n’était pas concevable pour mon ego, c’est donc totalement proscrit.

Voilà pourquoi c’était un évitement compulsif pour moi : je faisais TOUT pour ne pas vivre ça, sans m’en rendre compte.

Quand j’en parlais autour de moi, les gens me parlaient d’auto-sabotage : “Ah Fabien, ça c’est un autosabotage.”

Et je répondais à chaque fois :

“Noooon ! Il n’y a pas d’autosabotage, il n’y a que des autoprotections.”

L’autosabotage, ça n’existe pas. Cela revient à une vision archaïque où l’inconscient fait sa loi et est contre nous, contre le changement.

En réalité, derrière le terme autosabotage se cache une réalité émotionnelle très souvent méconnue :

De la peur.

Une trouille immense.

Il y a même très probablement un évitement compulsif (cf l’ennéagramme)

Ainsi, par un comportement d’évitement, je me protège de ce qui risquerait de mettre en péril l’équilibre de mon système.

Il y a une intention sous-jacente de préservation, de bienveillance.

Voilà pourquoi le terme d’auto-sabotage est réducteur et dangereux.

Il colle une image négative et toxique du rapport à soi-même.

Mais RIEN ne nous veut du mal à l’intérieur de nous : il n’y a ni ennemi, ni saboteur.

Il y a simplement des parties mal aimées de nous qui cherchent de l’amour et de l’attention, comme les enfants turbulents. 

Alors le système se protège lui-même, comme il le fait en créant une contracture sur un muscle là où il y a de la souffrance.

Traiter l’autosabotage comme un ennemi, c’est traiter la contracture comme un ennemi, alors que c’est une stratégie inconsciente ayant 3 rôles :

1/ Un révélateur : elle révèle une part inconsciente de soi.

2/ Une protection : pour maintenir l’intégrité du système et éviter de te confronter à ce qui serait trop dangereux pour l’ego (l’échec dans mon cas).

3/ Un indicateur : cela indique qu’il y a un enjeu fort, une zone de tension importante.

L’auto-protection se retrouve très souvent dans un de ces 2 cas :

– Soit parce que tu t’obliges à quelque chose qui n’est pas écologique venant d’une injonction, d’un fantasme : “je dois faire un business en ligne”, “il faut que j’avance sur ce projet”… Et au fond t’as juste pas envie.

– Soit parce qu’il y a de fortes émotions associées à un enfant terrorisé à l’intérieur. De la peur, de la peur et encore de la peur. 

Et classiquement, qu’est-ce qu’on fait pour résoudre à tout prix l’autosabotage ?

Les fameuses techniques pour arrêter de s’auto-saboter

“En finir avec l’autosabotage.”

“Eradiquer les croyances limitantes.”

“Sortir du syndrome de l’imposteur

On est dans le même délire que “contrôler ses émotions”.

On veut mettre un couvercle sur soi-même, se sculpter selon le fantasme qu’on a de soi-même, ayant encore des objectifs sur ce qu’on devrait être ou ne pas être…

Incapables de se prendre tels qu’on est, on veut coller à un idéal.

Tu vois quelque chose que tu n’aimes pas chez toi (addiction au sucre ou aux écrans, procrastination sur ton projet, difficulté à te réveiller le matin, pas de planification de tes journées…) et tu veux à tout prix une solution.

C’est légitime : on passe tous à un moment donné par cette étape.

Et on cherche toutes les approches possibles pour résoudre le problème :

  • Hypnose et auto-hypnose
  • EFT
  • PNL
  • Coaching

Quand ce n’est pas de la thérapie quantique, de la lithothérapie, du Reiki ou que sais-je encore.

Beaucoup de gens sont obsédés par la technique, l’outil, leur objectif et sont complètement aveugle à leur propre intention :

Se couper encore un peu plus d’eux-mêmes.

C’est concrètement ce qui se passe lorsque tu cherches à éradiquer un comportement chez toi.

Quelle que soit la technique.

Pourquoi cette virulence envers soi-même ?

Parce que tu crois que tu as un problème, que tu es dysfonctionnel, que quelque chose cloche chez toi, pare que tu ne colles pas à ce qu’on attend de toi.

(d’où les termes d’autosabotage, de croyance limitante & co)

Attention, voilà un scoop : c’est faux. 

Tu n’es pas un problème à résoudre : tes comportements, tes pensées, tes émotions, ne sont PAS un problème.

Tes éducateurs t’ont peut-être fait croire que tu avais un problème dans l’enfance. Il est clair que beaucoup de blocages prennent naissance dans notre enfance car ils se cristallisent sous forme d’émotions réprimées que l’on traîne toute notre vie tant qu’on ne leur fait pas face.

Simplement, une partie de toi revient à la conscience (par le comportement non désiré) et tu n’en as pas envie parce qu’à cet endroit, tu ne t’aimes pas.

Tu n’aime pas la feignasse en toi, l’artiste, l’enfant triste…

Ok il y a un manque d’amour, et après ?

Se libérer de l’autosabotage ?

Tu l’as bien compris, l’autosabotage cache une réalité beaucoup plus profonde.

C’est un terme bateau qui induit la croyance qu’on a un ennemi à l’intérieur de nous et qui nous tire dans les pattes pour atteindre nos objectifs.

Forcément, quand on a un ennemi à l’intérieur de nous, on a envie de l’annihiler.

Or, l’autosabotage est en réalité une auto-protection qui est là pour maintenir l’équilibre de notre système.

Il s’agit plutôt de le remercier plutôt que de vouloir l’éradiquer…

Dans tous les cas, la clé n’est PAS le passage en force à coup d’hypnose ou de coaching, au risque de déplacer le symptôme, de réprimer encore plus cette part de soi et de créer des conséquences désastreuses.

Pour t’en libérer, il s’agit de faire appel au processus C.L.É., comme pour tout ce dont on parle sur Epanessence :

1/ Connaissance de soi : par l’ennéagramme entre autre. 

Il s’agit d’identifier la part de toi à l’origine du symptôme, de la comprendre, de l’écouter. C’est l’étape de l’honnêteté envers soi, où tu fais face à la réalité.

La méditation aide aussi à te voir tel que tu es.

2/ Libération de soi : par la libération émotionnelle.

Il s’agit d’être en présence de cette partie de toi et de laisser remonter ce qui a besoin de remonter. C’est typique de la méthode NERTI par exemple.

Pas besoin de visualisation, d’hypnose ou de je ne sais quoi. 

Tu es en accès direct puisque c’est TOI.

Il y a “juste” à ressentir et à accueillir depuis un espace de présence (ça peut être très dur pour certains comme moi). Il n’y a pas de “comment”.

Si rien ne se passe, si tu n’as pas accès, c’est l’auto-protection est probablement trop forte et ne veut pas te laisser passer, pour protéger le système.

Preuve de trop de violence contre toi-même.

3/ Expression de soi : par la voix, par l’action.

C’est la phase de passage à l’action, de lancement de projet, mais ce n’est que la cerise sur le gâteau qui ne se substitue pas aux 2 premières phases.

Si tu constates que tu n’arrives pas à accéder à cette part de toi, tu peux consulter un thérapeute ou psychologue spécialisé ou prendre directement RDV avec moi pour une libération émotionnelle.

contrôler ses émotions

Gérer ses émotions : entre mythe et réalité

Gérer ses émotions, contrôler ses émotions, vaincre ses émotions ou encore éradiquer les émotions négatives…

Telle est la volonté à notre époque.

Les émotions sont vues comme des choses incompréhensibles, indomptables, irrationnelles, inconvenantes, voire négatives qui doivent être contrôlées voire éliminées.

La réalité est-elle aussi simple que ça ?

L’être humain est-il aussi rationnel qu’on aimerait le croire ?

Qu’est-ce qu’une émotion ? À quoi sert-elle ?

Est-ce possible de gérer ses émotions ? Et même souhaitable ?

Quel est le risque de contrôler ses émotions ?

Y a-t-il d’autres voies pour jongler avec ses émotions ?

Plongeons ensemble dans cette Terra Incognita émotionnelle !

L’humain, un être rationnel ou irrationnel ?

Tonton René, à son apogée

“Dubito, ergo cogito, ergo sum” (“Je doute, donc je pense, donc je suis”) René Descartes

Cet apophtegme de la philosophie occidentale sacralise la pensée rationnelle, le doute systématique et glorifie le centre mental.

J’ai entendu tellement de fois au cours de ma vie des personnes qui me déclarent : “Moi, tu sais, je ne me fais pas manipuler, je suis rationnel.”

Ah bon ? Elle est bonne celle-là !

On croit qu’on peut dompter l’émotion et rester rationnel.

Croire qu’on est rationnel… n’a justement rien de rationnel !

Qu’est-ce qu’une croyance ?

Une pensée scellée dans l’esprit par… une émotion.

[…]

L’humain n’est pas rationnel et ne l’a jamais été. Il rationalise ses émotions.

Les travaux sur les biais cognitifs de Daniel Kahneman et Amos Tversky montrent bien la prééminence de biais automatiques et inconscients dans le fonctionnement humain.

(même si le terme même de biais cognitifs est biaisé car il induit l’idée d’une orthodoxie de la pensée… Qui décide que telle pensée est “dans la norme” et telle autre non ?)

Les deux compères ont développé la notion de système 1 et système 2, le premier étant rapide, automatique et émotionnel, le deuxième étant lent, “manuel” et réfléchi… Avec un prix Nobel d’économie à la clé (ceci dit, attention au biais d’autorité, ce n’est pas parce qu’un prix Nobel dit quelque chose que c’est pertinent…)

Le système 1 est criblé de biais cognitifs et se déclenche automatiquement, en permanence, il ne demande aucun effort.

Le système 2 arrive dans un deuxième temps, il coûte de l’énergie et est fatigable.

Système 1 et système 2 ne sont pas opposés, ils sont complémentaires et fonctionnent main dans la main, le système 2 prend du recul sur le système 1 mais ne peut pas penser en dehors de lui.

Croire à une rationalité sans émotions, c’est croire à des pièces à une face.

(oui, moi aussi j’ai essayé de me faire une image !)

Antonio Damasio, le célèbre neurologue portugais, a mis en évidence le rôle prépondérant des émotions sous-tendant la cognition.

Autrement dit, nous pensons en fonction de notre propre vécu émotionnel.

Se battre bec et ongles pour soutenir notre point de vue validé par la science, c’est motivé… par des émotions.

Certains parlent aujourd’hui d’un système 3 qui permettrait de moduler le fonctionnement des systèmes 1 et 2, permettant d’avoir accès à une pensée beaucoup plus pondérée et indépendante des préférences personnelles.

Aujourd’hui cela est avéré : sans un travail conscient et répété, notre système 1 nous dirige. 

Nos envies, nos désirs, nos peurs, nos aversions, pilotent en automatique tout notre être (même si on peut se raconter que non)

Le marketing, la politique, la négociation, la propagande, l’hypnose fonctionnent comme cela.

Ce n’est (presque) QUE de l’affect.

Ecoute un discours politique et analyse phrase par phrase, tu y verras TOUS les leviers de manipulation qui sont connus depuis bien longtemps et qui agissent sur le système 1 du cerveau : principe d’autorité, preuve sociale, engagement et cohérence, sympathie, réciprocité, urgence,… ainsi que double contrainte, infantilisation, signes de reconnaissances positifs et négatifs…

Un discours politique s’adresse uniquement aux parties du cerveau les plus primaires.

D’où les réactions automatiques et les conditionnements qui en découlent.

Les émotions n’ont pas de raisons, ni de justifications.

Il n’y a pas de motif pour être triste ou en colère.

L’émotion EST, un point c’est tout.

Nous parlons d’émotion depuis tout à l’heure, mais c’est quoi exactement ?

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Émotion vient du latin “ex” (hors de) et “movere” (mouvoir).

L’émotion est un mouvement vers l’extérieur, une énergie de vie extériorisée.

Elle pourrait être définie de multiples façons, mais arrêtons nous ici pour les définitions car contenir un élément vivant dans un mot est une entreprise vaine.

Ce qu’on sait est que l’émotion est une expérience subjective très brève (de quelques secondes à quelques dizaines de secondes)

Chaque émotion est associée à un cocktail biochimique.

A bien y regarder, l’émotion est une nécessité biologique pour la survie.

Pourquoi ?

Parce que cette stratégie de survie est utilisée depuis des millions d’années par les êtres humains, leurs ancêtres et bien des animaux.

Il y a de nombreuses théories sur les émotions. Il y a 4 émotions, 27, + de 150, selon si on se réfère à Paul Ekman, Robert Plutchik ou toutes les recherches scientifiques récentes.

Aimant la simplicité, je te propose la grille de base des 4 émotions de base qui se combinent pour en donner de nombreuses, exactement comme les couleurs (sauf qu’il y en a 3 primaires et pas 4).

Considérons les 4 émotions : joie, peur, colère et tristesse.

On pourrait différencier la joie des 3 autres. Pourquoi ?

La joie est l’émotion de base quand tout va bien : l’être est épanoui, la joie règne au présent.

Les 3 autres émotions sont les émotions aversives de base. Elles sont un indicateur, un avertisseur, pour notre système. 

(Ce ne sont PAS des émotions négatives, une émotion négative ça n’existe pas !)

• La peur est liée au futur : elle est une réaction d’anticipation face à un événement qui pourrait survenir et mettre en danger, risquant de menacer l’intégrité de l’être.

• La colère est liée au présent : elle permet de protéger son territoire, se battre pour ce qui est important et se mettre en mouvement.

• La tristesse est liée au passé : elle est une réaction permettant de faire le deuil et lâcher ce qui a été et qui n’est plus. 

Selon ton environnement, ta famille, ton éducation, tu réprimes une ou plusieurs de ces émotions (on parle de racket émotionnel).

Par exemple, la colère est souvent très mal vue dans la société, la tristesse n’est pas en reste non plus.

L’émotion que tu évites le plus est en général masquée par une autre.

Pour ma part, j’évitais complètement la tristesse, je ne l’ai pas ressentie pendant presque toute ma vie et je croyais réellement que je n’étais pas triste. 

En fait, elle était en fond et je ne la conscientisais pas, je la fuyais plus qu’autre chose. Je ressentais plutôt la peur à la place.

Tu peux te demander :

Quand vis-tu la peur ? Quelle situation la déclenche ? Comment te sens-tu avec ça ?

Quand vis-tu la colère ? Quelle situation la déclenche ? Comment te sens-tu avec ça ?

Quand vis-tu la tristesse ? Quelle situation la déclenche ? Comment te sens-tu avec ça ?

Les rôles des émotions et le lien avec l’ennéagramme

Si les émotions font partie de la réalité, elles doivent bien avoir des fonctions ?

Alors à quoi ça sert ?!

Les émotions ont plusieurs rôles :

1/ Indicateur : l’émotion, comme le voyant sur le tableau de bord, montre qu’un besoin n’est pas nourri dans le système.

2/ Soupape : l’émotion permet de décharger le stress, de libérer une tension, de diminuer la pression dans le système. La soupape émotionnelle est nécessaire pour notre équilibre.

3/ Révélateur : l’émotion fait résonner une partie de moi inconsciente

4/ Moteur : l’émotion incite à agir pour rééquilibrer le besoin concerné

Elle est donc à la fois un moyen (indicateur, révélateur et moteur) et une finalité (soupape).

Il est intéressant de faire le lien avec l’ennéagramme : chaque émotion est liée à un centre.

Ainsi, les 3 émotions aversives de base rencontrent les 3 centres.

La peur est liée au centre mental. Le centre mental fonctionne avec des plans et la peur que ces plans ne collent pas à la réalité est toujours en fond.

La colère est liée au centre instinctif. Le centre instinctif fonctionne avec le contrôle, la colère est l’énergie instinctive qui donne envie de conquérir le monde.

La tristesse est liée au centre émotionnel. Le centre émotionnel est très sujet à la problématique de l’identité et de l’image de soi. Ne sachant pas vraiment qui il est, il y a un fond de tristesse et de mélancolie.

Nous parlions plus haut de révélateur : l’émotion est un excellent moyen de se connaître. 

Puisque ce que je ressens ne parle de personne d’autre que moi.

Une personne, qui n’a aucun discernement ni recul sur lui-même, croit que l’autre est responsable de son mal-être.

Très vite, on réalise que ni la situation, ni la personne, n’est responsable de l’état dans lequel je me mets.

Le monde extérieur n’est qu’un révélateur de ce que j’ai en moi.

Par conséquent, toutes les situations que je vis, toute les personnes que je rencontre, tout ce que je ressens, tout ce qui me traverse, est un excellent moyen de me connaître !

Chaque réaction émotionnelle te renseigne un peu plus sur qui tu es.

Même si c’est souvent ton ego qui est “accroché”, ton ego reste quand même une part de toi.

Si je demande un renseignement dans la rue et que la personne m’envoie bouler, si je me sens rejeté et triste, ça parle surtout de moi. 

Finalement, les émotions permettent à l’être humain de maintenir son équilibre, elles sont une nécessité vitale dans l’homéostasie du système.

En considérant les émotions de cette façon, imagine le prix à payer de vouloir les contrôler ou les inhiber…

Justement, parlons-en.

Gérer ses émotions ? Ca n’existe pas !

“Je ne veux pas être à la merci de mes émotions. Je veux les utiliser, les apprécier et les dominer.” Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray

Quand on voit le rôle des émotions, leur importance dans notre système humain, quelle hérésie de vouloir les gérer !

La gestion ou le contrôle des émotions, ça n’existe pas (à part dans les livres de développement personnel…).

Une émotion ne se gère pas, elle se vit.

C’est d’ailleurs ce qui surprend toutes les personnes qui vivent une libération émotionnelle.

“Oui mais moi si je laisse aller l’émotion je me fais submerger.”

Evidemment, que se passe-t-il quand tu as mis un barrage depuis longtemps ?

Il y a beaucoup d’eau à faire couler.

Mais l’émotion ne submerge rien du tout, parce que l’humain flotte.

L’émotion coule à travers toi, elle t’emporte seulement si tu résistes. Seule la personne qui veut à tout prix rester à la surface finit par se noyer, celle qui va avec le courant peut survivre.

Comme la vie, la mort, l’argent, l’amour, la rose ou l’espèce humaine… L’émotion finit par passer car l’impermanence est une conséquence de la vie. C’est y résister qui la fait durer longtemps.

Facile à dire alors que nous avons grandi dans une société castratrice qui a relégué les émotions au rang de réaction dérangeante et inconvenante.

Remettons nous dans le contexte :

Dans une société basée sur la religion qui sacrifie l’individu sur l’autel du collectif (niveau BLEU en spirale dynamique), on ne peut pas tolérer l’expression d’une individualité (alors que c’était une évidence à ROUGE, où l’individu exprimait le soi sans se poser de questions). On craint le regard des autres, il ne faut pas sortir du cadre au risque d’être puni.

L’empreinte est encore visible dans l’éducation des enfants au XXIème siècle : lorsque l’enfant vers 2 ans voit l’émergence de son niveau ROUGE (le fameux stade du “non”), la plupart des parents vont, avec plus ou moins de véhémence, le briser.

Pas parce qu’ils sont malveillants ou méchants.

Simplement parce qu’ils ne sont eux-mêmes pas à l’aise avec leurs émotions et en particulier leur colère. Ils font malgré eux de la pédagogie noire, pour reprendre le terme d’Alice Miller. En réalité, ils ont juste besoin d’empathie.

Alors qu’à 2 ans, l’enfant a justement besoin d’expérimenter ses limites, pour développer son discernement.

Forcément, dans un climat pareil, nous avons vu fleurir des tas de livres de développement personnel basés sur “contrôler ses émotions” ou “calmer ses émotions”.

C’est quelque chose à gérer, comme un bien immobilier ou un problème mathématique.

On veut s’en débarrasser le plus vite possible parce que ça parasite la cognition et l’action.

Mais tu ne fais pas de la gestion de patrimoine ou de la gestion financière… La gestion d’émotions est par nature impossible, tout comme tu ne peux pas attraper de l’eau.

Malheureusement, on ne mesure pas le coût de ce sacrifice.

Se couper de ses émotions et les mettre sous le tapis, c’est se couper de l’enfant en nous, donc de la vie en nous.

C’est loin d’être évident pour beaucoup, avec cette éducation basée sur le refoulement voire la répression des émotions.

Chacun a pu vivre un certain nombre d’injonctions selon son enfance :

“Ne pleure pas, t’es pas un faible” 

“Arrête de pleurer !!!”

“Tu n’as pas à avoir peur”

“Maintenant tu te tais”

Et autres joyeusetés.

Chacun a lot de drivers (cf l’analyse transactionnelle) qui ne vont pas aider à se connecter à ses émotions : sois parfait, sois fort, fais des efforts, fais plaisir, dépêche-toi.

Ainsi, nous développons de multiples stratégies pour ne pas vivre nos émotions, les considérant illégitimes.

Vaincre ses émotions ? Ah carrément…

On se plonge dans des vidéos et des livres de développement personnel qui nous conseillent de méditer, de faire de la cohérence cardiaque, de l’EFT, pour calmer ces émotions envahissantes et se contrôler.

Certains croient encore qu’une émotion ça se contrôle…

Ou alors on prend un coach qui nous enseigne comment transformer les “émotions négatives” en “émotions positives” et autres exercices malsains qui te coupent encore un peu plus de toi-même… Pour devenir une machine d’optimisme qui oblitère complètement le “négatif” à coup de suggestions, de visualisations. 

Ces stratégies sont plus subtiles mais pas moins délétères que les autres. 

Quelle que soit la pratique, quand cela part d’une volonté de se débarrasser des émotions, tu as maintenant compris pourquoi c’est malsain.

On peut aussi se plonger dans des livres de philosophie, de stoïcisme, de bouddhisme, qui vont nous inviter à être équanime, à constater l’impermanence.

Le hic, c’est que ça vient encore de l’ego (et souvent du centre mental) qui veut se couper des émotions.

Et au plus on est mal à l’aise avec nos émotions, au plus on va se plonger dans ce type de pratique, de discipline, de philosophie.

Il y a aussi la stratégie classique de monter dans la tête pour analyser : viennent tout un tas de pensées pour comprendre plutôt que ressentir.

Sauf que les pensées, c’est du domaine du mental, pas des émotions.

Les pensées peuvent venir automatiquement comme une protection pour ne pas ressentir, particulièrement s’il y a un trauma non résolu dessous.

Une autre stratégie répandue pour ne pas ressentir est la compensation par l’agitation, les écrans, les drogues, l’alcool… Tout est bon pour se narcotiser.

Couper les émotions, revient :

– à supprimer l’indicateur de nos besoins primordiaux (et un besoin, comme son nom l’indique, n’est pas négociable)

– à supprimer la soupape : on prend sur soi, on intériorise, on somatise. Il y aura d’autres soupapes mises en place automatiquement car le système est extrêmement bien fait pour maintenir son homéostasie : compulsions alimentaires, addictions, comportements excessifs…

– à supprimer le révélateur : on ne sait pas ce que l’on aime ou ce que l’on aime pas, on ne se connaît pas.

– à supprimer le moteur : on a envie de rien, on vit dans une dépression, dans l’immobilisme.

Se couper de ses émotions, c’est se couper de soi. On ne peut pas supprimer la dimension émotionnelle sans en payer le prix.

(cela a tendance à augmenter leur intensité, d’où l’hypersensibilité que tu peux ressentir)

Ce prix se traduit souvent dans le corps. 

Le corps porte la mémoire de tout ce qui n’a pas été ressenti ni exprimé. 

Chaque nœud, chaque tension dans le corps, trouve racine dans une énergie réprimée car contenue, avec très souvent (pour ne pas dire systématiquement) des émotions à la clé.

Comme le dit si bien Alice Miller (encore elle) : notre corps ne ment jamais.

Le corps sait et il parle à notre place quand on empêche l’information de remonter de l’inconscient.

Le centre émotionnel est une partie de nous, qu’on le veuille ou non.

Le stoïcisme et le bouddhisme sont très intéressants, ce sont deux philosophies que j’aime beaucoup car il y a du bon sens.

Cependant, attention à la volonté de contrôler ses émotions.

L’équanimité est un effet collatéral d’une spiritualité incarnée et PAS un but à poursuivre, au risque de se couper de soi.

L’intention change tout.

Tu peux simplement te demander : D’où ça part en moi ? Dans quelle intention je fais ça ? 

Alors, as-tu toujours envie de gérer tes émotions ou de les contrôler ?

Danser avec ses émotions

“Ok Fabien, si on ne contrôle pas nos émotions, si on ne les gère pas, on fait quoi ?”

Laisse-moi te répondre par une question :

Quand tu prends une douche, tu fais quoi avec l’eau qui sort du pommeau de douche ?

Tu cherches à l’attraper ? 

Non, elle coule le long de ton corps et tu n’en fais pas un drame. 

Elle coule, point.

L’émotion, c’est la même chose : tu ne fais rien, tu la laisses faire.

La décharge émotionnelle a lieu indépendamment de ta volonté.

Tu l’observes et tu la laisses te traverser, ce n’est pas un problème, c’est la vie en toi qui s’exprime.

Bref, une émotion se vit.

Ca demande du courage et de l’entraînement, surtout quand on a des transes d’anesthésie ou de dissociation (mais une transe n’est jamais là par hasard).

Cela demande aussi de la patience, car si tu réprimes le centre émotionnel, ce peut être plus difficile. Certaines personnes ont un vrai blocage avec le ressenti (et d’autres appellent ça un auto-sabotage).

Si l’émotion ne sort pas, comme ce fut mon cas pendant presque toute ma vie, prends tout ton temps : mets de la conscience sur toi, sur ton corps, observe ce qui se passe, donne-toi simplement de l’amour comme tu prendrais un petit chat dans les bras.

Mets simplement de la conscience avec bienveillance sur tes sensations sans attendre de résultat et sans avoir d’avis du type “je ne veux pas ressentir cette boule au ventre” ni partir dans ta tête et analyser “mais pourquoi je ressens ça”. Être présent à ce que tu vis, c’est déjà de l’amour.

Tu as toute la vie pour t’entraîner.

Quand une émotion survient, tu peux passer par ces 4 étapes :

1/ Ressentir 

2/ Nommer

3/ Rester avec

4/ Exprimer

Nous en reparlerons car apprendre les émotions, c’est apprendre un nouveau langage.

Quand je dis apprendre, ce n’est pas tout à fait juste car, enfant, nous savions très bien comment cela fonctionnait.

Avec les injonctions de l’éducation, nous avons appris à ne plus écouter, à contenir, cette énergie de vie.

Il s’agit plutôt de désapprendre que d’apprendre ET en même temps apprendre à écouter, apprendre à ressentir, apprendre à nommer, apprendre à exprimer.

Tout commence par la conscience, tu peux apprendre à la nourrir chaque jour.

Prendre conscience de ta respiration, prendre conscience de ton corps, de tes sensations.

Dans chaque situation de vie, tu peux prendre conscience de l’émotion que ça crée en toi.

La conscience amène de la présence et c’est l’ingrédient clé qui permet de laisser couler les émotions lorsqu’elles surviennent.

Finalement, une émotion est tellement naturelle que traverser une émotion ne devrait pas te perturber plus que marcher ou déféquer.

Pour résumer cet article en quelques points clés :

1/ L’émotion EST. Elle est l’expression de la vie en toi. Elle ne se justifie pas.

2/ Une émotion ne peut pas être contenue éternellement sans en payer le prix.

3/ L’émotion te renseigne sur qui tu es.

4/ L’émotion est un ensemble de sensations.

5/ L’émotion n’est jamais négative (c’est l’humain qui a un point de vue dessus).

6/ Il n’y a rien à faire pour libérer une émotion, juste à laisser faire. Elle connaît le chemin.

La limite des croyances limitantes : au-delà du coaching de performance

“Les croyances limitantes” : voilà un terme qui revient systématiquement dans le coaching et le développement personnel.

 

Il y aurait d’un côté les croyances limitantes, négatives, emprisonnantes, qui nous empêchent de vivre la vie qu’on désire vraiment.

 

D’un autre côté, il y aurait les croyances aidantes, qui nous aident à vivre une vie géniale, harmonieuse.

 

Comme beaucoup de sujets dans le coaching et le développement personnel, il y a à boire et à manger, et beaucoup de nuances à apporter.

Les croyances limitantes n’y font pas exception.

 

Et si croire aux croyances limitantes était… une croyance limitante ?

 

Dans cet article, explorons plus en profondeur :

 

Quel est l’influence de nos croyances dans la vie ?

Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?

En quoi une croyance est-elle limitante ? 

Quelles sont les limites de ce concept de croyances limitantes ?

 

Bien des personnes souscrivent au fameux “Je crois ce que je vois” de Saint Thomas d’Aquin.

 

Selon le fonctionnement de notre psychisme, la réalité est plutôt “Je vois ce que je crois”.

En effet, ce que je crois devient ma réalité car je fais en sorte de trouver toutes les raisons que c’est vrai.

 

Les croyances sont simplement des pensées qu’on considère vraies. Personne n’est exclu de ce phénomène.

On a des croyance sur tout : sur nous, sur l’argent, sur le travail, sur l’amour, sur le monde, sur les émotions, sur le succès et la réussite, sur une situation particulière…

 

Les croyances sont scellées dans notre système par des émotions : très souvent il y a de la peur derrière. C’est typiquement ce qu’on appelle un blocage inconscient.

 

Notre psychisme ayant un besoin vital de sens et de cohérence, lorsqu’il considère quelque chose comme vrai, il cherche toutes les preuves pour confirmer ce qu’il croit.

 

Pour cela, notre cerveau utilise automatiquement 2 biais cognitifs : le biais de confirmation et le biais d’attention sélective.

 

Le biais de confirmation me fait accorder plus d’importance aux informations qui valident ma thèse tandis que le biais d’attention sélective me fait sélectionner les informations qui sont pertinentes à mes yeux.

 

Ces deux biais font que le monde me donne toujours plus de la même chose, en fonction de ce que je crois.

 

Autrement dit, si je suis particulièrement touché par la violence, le monde va me servir plus de violence. Je vais voir de la violence partout.

 

Ce n’est pas qu’il y a plus de violence, c’est mon cerveau qui focalise dessus pour me montrer plus de ce qui est important pour moi. Je ne verrai pas les situations de paix et d’harmonie.

 

C’est comme la radio, si tu es câblé sur le 87.7, tu n’entendras pas le 103.2.

 

Le cerveau a la capacité naturelle de trier parmi tout le réel ce qui est pour moi du signal.

Tout le reste est considéré comme du bruit.

 

La croyance est une façon pour notre cerveau d’économiser de l’énergie pour ne pas avoir à penser consciemment à chaque fois, ce qui serait une gouffre énergétique.

 

La croyance est comme un programme inconscient qui se déroule en permanence, permettant l’économie cognitive.

 

Tout cela se déroule en arrière plan dans notre système 1 (qui est le système rapide se déclenchant sans notre intervention consciente), c’est le siège de tous les raccourcis mentaux, préjugés, clichés.

 

Pour une question d’économie, le système 1 a besoin de mettre des étiquettes, des cases : les noirs, les riches, les enfants, les violeurs, les nazis, les sportifs…

 

Le système nerveux n’a jamais eu pour rôle principal d’appréhender la réalité, mais de favoriser l’action, ce qui implique de simplifier et distordre énormément la réalité.

Comment travailler sur ses croyances

Dans le développement personnel et le coaching, il est souvent question de travailler ses croyances.

Les croyances sont vues comme une limite à la réalisation de notre plein potentiel. Travailler sur leurs croyances devient une addiction pour certains.

Prenons une image : ton potentiel revient à la possibilité d’escalader l’Everest.

Manque de bol, tu as une croyance limitante qui te fait croire que tu peux escalader seulement le Mont Blanc.

Tu n’es pas à ton plein potentiel, tu te brides…

Tu as une croyance limitante qu’il faut dégager.

L’obstacle, c’est ta croyance.

On l’a dit juste avant, il est vrai que ce que tu crois définit ta réalité.

Ce que tu crois, tu le crées, tu le rends réel.

La première étape est celle de la conscience.

Il s’agit de constater l’impact de tes croyances sur ta vie, d’observer factuellement en quoi cela oriente ton existence. 

Il s’agit d’une observation brute, dénuée de tout jugement ou opinion, qui permet de prendre conscience de ce qui se joue en nous en dessous du seuil de conscience. (le genre d’observation que tu peux faire en profondeur pendant une retraite de méditation)

C’est la seule manière de constater la nature de nos croyances inconscientes : faire un état des lieux de notre vie sur tous les plans.

Ma vie intérieure, ma relation de couple, ma relation familiale, ma relation à l’argent, ma spiritualité, ma santé, mon travail… Tout cela me renseigne sur ma vision du monde.

Ainsi, mes croyances sur la vie conditionnent ce que je pense, ce que je ressens, ce que je fais.

Nous en arrivons vite à une vision binaire des choses avec 2 types de croyances décrites en PNL et en coaching :

Les croyances limitantes qui sont néfastes pour ma croissance, elles sont un obstacle.

Les croyances ressources qui sont un soutien pour ma croissance, elles sont un tremplin.

Il suffirait ainsi de péter toutes les croyances limitantes pour enfin vivre ma vie de rêve.

Cela valide l’idée d’une progression, d’un potentiel à débloquer, à libérer, où je deviens tout à coup inarrêtable.

C’est le lion à qui on a enlevé sa laisse et qui terrasse tout sur son passage.

Il est vrai que ça laisse rêveur, ça donne envie de se dire qu’on a ce lion à l’intérieur qui ne demande qu’à rugir et rompre sa laisse.

N’est-ce pas un peu trop simpliste ?

La réalité est-elle aussi dichotomique, aussi peu nuancée ?

Détruire les “croyances limitantes” est-il aussi pertinent qu’on nous le dit ?

Bien sûr que non.

Des personnes qui ont fait du coaching, de l’hypnose et des protocoles PNL ad nauseam pour vivre leur vie de rêve et qui se sentent bloqués, j’en ai rencontré des centaines (moi compris).

Nous touchons du doigt les limites des modèles tels que la PNL et la pratique du coaching.

Le terme “croyances limitantes” a du sens dans un contexte d’objectif, quand on a un fantasme, sur ce qui devrait être et qui n’existe pas.

Et s’il y avait autre chose derrière cette histoire de croyance limitante ?

Sii on s’amuse à appliquer les croyances limitantes à elles-mêmes, on constate que croire à des croyances limitantes est déjà limitant…

Un peu de déconstruction

Dans le travail de coaching et de développement personnel, on cherche à maximiser le bonheur, l’efficacité, le bien-être.

 

Cela passe souvent par le travail sur les fameuses croyances limitantes.

 

Donc on s’affaire à identifier les croyances limitantes des gens, à dévoiler leurs barrières conscientes et inconscientes, et à les briser pour leur permettre d’aller au-delà.

 

Souvent la réflexion s’arrête là, car il faut entrer dans l’action, dit-on.

Eh bien justement, questionnons.

 

Pour quelle raison vouloir casser ou reprogrammer une croyance limitante ?

 

Une croyance est dite limitante quand elle est un obstacle à quelque chose de mieux.

 

J’aimerais aller quelque part, il y a des obstacles, donc je dois me débarrasser de ces obstacles pour y arriver. Logique imparable.

 

Comme s’il y avait un ennemi à l’intérieur de nous, un mur, un frein.

 

Il y a une pensée à l’intérieur de moi qui implique une émotion désagréable, probablement une peur, et je la taxe de limitante.

 

N’est-ce pas déjà limitant de penser ainsi ?

Et si les croyances limitantes n’étaient rien d’autre qu’un mythe ?

Qu’une vision simpliste de la psychologie qui résume tout à une histoire d’objectif ?

 

Les croyances sont un peu comme un baromètre de notre psychisme.

Elles nous protègent, elles sont au niveau de ce qu’on peut se permettre, de ce que notre psychisme est capable “d’encaisser”.

 

La croyance limitante est l’émanation d’une partie de nous, comme toute pensée, émotion ou action.

 

Partant de là, à coup d’hypnose, de PNL ou d’EFT, on veut se couper de cette part de nous pour enfin aller vers cet objectif tant désiré.

 

Seulement… Quid de cet objectif ?

 

On se raconte qu’on sera mieux une fois l’objectif atteint.

Est-ce réellement le cas ?

 

Il y a de multiples présupposés dans ce monde du développement personnel que nous pouvons légitimement questionner :

– Atteindre ses objectifs

– Être heureux

– Se dépasser

– Être libre

 

Bien sûr, ça fait rêver d’être libre, d’atteindre tous ses objectifs, de faire péter les limites, d’être heureux tout le temps, de se dépasser.

 

Mais… Est-ce réellement souhaitable ?

 

On revient encore à un idéal à atteindre.

A un “idéal du soi”.

 

Tout ça, c’est du fantasme, pas de la réalité.

 

La réalité, c’est que des millions d’individus courent après cet idéal (qui fluctue selon la personnalité de chacun) et vivent plutôt frustration, flagellation et auto-jugement, qu’harmonie, joie et détente.

 

Parce qu’ils font l’expérience de courir après l’idéal de soi et pas l’expérience de le vivre.

 

Pendant cette course, ils ne vivent pas ici et maintenant, luttant férocement contre leur réalité présente, se condamnant à pousser leur rocher tel Sisyphe.

Derrière les croyances limitantes...

Et si les croyances limitantes n’étaient en fait, pas limitantes ?

(exactement comme les auto-sabotages…)

As-tu déjà émis cette possibilité ?

De mon expérience, les croyances limitantes sont des émanations d’endroits en nous qui vivent de l’insécurité, dans lesquels il n’y a pas d’accueil ni d’amour.

“Je n’y arriverai pas.”

“Je n’en suis pas capable.”

“Je suis nul.”

Ces 3 pensées peuvent être considérées comme limitantes.

Ce qu’on peut lire entre les lignes, c’est un enfant qui ne croit pas en lui et qui se déprécie, qui surinvestit le regard des autres.

Je ne vois pas de croyance limitante là-dedans, seulement un manque d’amour et d’écoute !

 

Avec cette pensée, il y a de l’émotion associée : peut-être de la tristesse, de la colère, voire de la peur. Une pensée ne vient jamais seule.

Est-ce vraiment avec un protocole de PNL ou de coaching qu’on va mettre plus d’écoute dans notre être ?

Je ne crois pas.

Voilà la limite d’un paradigme basé sur la performance et l’efficacité : le risque est de se traiter comme une machine à produire et tout ce qui ne va pas dans le sens de cette productivité est taxé d’obstacle, que ce soit une pensée, une émotion, un ami, un loisir…

Mais où est la vie là-dedans ?

Mon discours n’est pas non plus de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Les croyances restent les limites de ta carte du monde.

Sans pour autant lutter contre, il me paraît intéressant d’y faire face, de les explorer, de voir les émotions contenues qui se cachent derrière et de s’amuser à les assouplir.

Par exemple, si tu débusques chez toi une croyance qu’il est impossible d’avoir un business qui tourne bien en travaillant 1 heure par jour… Tu peux simplement te laisser le bénéfice du doute : 

“En fait je n’en sais rien si je pourrais travailler 1h/jour et avoir un business rentable. Je crois plutôt que non aujourd’hui. Ca me ferait trop peur de travailler si peu. Ca me rend triste de le réaliser.”

Tu peux installer le doute dans tes propres certitudes, pour assouplir ton psychisme et t’ouvrir à la possibilité que, peut-être, il existe d’autres possibilités.

Pas besoin de te marteler la tête avec des protocoles PNL, des auto-suggestions ou de la visualisation, tu peux simplement ouvrir grand tes yeux et aller chercher des informations qui vont dans le sens opposé à tes croyances pour voir, finalement, que c’est tout aussi vrai.

Derrière toute croyance que tu veux éradiquer, il y a un enfant blessé qui a peur et ne demande qu’à être rassuré.

Quand tu prends ta peur dans les bras, elle se transforme en courage.

La solution n’est pas dans la violence d’un protocole interventionniste pour éradiquer la “limite” en toi.

Ca reviendrait à abandonner ton gamin de 3 ans dans la colline parce qu’il ne marche pas assez vite et qu’il est limitant pour finir ta randonnée. 

La PNL et le coaching peuvent amener à ce genre d’aberrations en traitant l’humain comme une machine à produire dénuée d’émotions.

Alors la prochaine fois que tu constates une croyance que tu penses limitante, pense à l’explorer, à la comprendre, à voir ce qu’elle signifie. 

Voilà l’occasion de rencontrer une nouvelle part de toi qui était tapie dans l’ombre !

Et pourquoi pas assouplir ton psychisme en explorant d’autres points de vue tout aussi vrais ?

Pour aller plus loin et explorer tes croyances sur toi et sur le monde, tu peux réserver un bilan de personnalité.