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Empathie 3 niveaux IA

L’empathie cognitive et émotionnelle, clé des relations

L’empathie est extrêmement mal comprise et malheureusement mise de côté. On parle d’empathie cognitive, d’empathie émotionnelle… Quelle différence ? Comprendre réellement l’empathie et être capable de l’offrir aux autres va changer absolument TOUTES tes relations. Oui, grosse promesse… Alors continue ta lecture jusqu’au bout !

L’empathie c’est quoi ?

L’empathie a de nombreuses définitions selon l’auteur, le cadre de pensée… comme beaucoup de termes.

Pour le grand philosophe Larousse, l’empathie c’est la faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent.

Ca, c’est UNE portion de l’empathie, comme tu vas le découvrir plus bas, ça ressemble plus à l’empathie cognitive.

Empathie, sympathie, compassion… ce sont des mots, les nuances sont parfois fines. Pour certains, l’empathie est seulement cognitive ou émotionnelle… J’aimerais proposer une perspective plus large.

Voici ma vision de l’empathie : L’empathie est une qualité de présence permettant à l’autre d’accueillir son vécu sans s’y perdre.

Ce n’est pas de la sympathie dans laquelle il y a une confusion entre l’émotion de l’autre et la mienne et où j’ai perdu mon centre. Ressentir l’émotion de l’autre n’est pas de l’empathie ! C’est plutôt de la contagion émotionnelle et affective (et c’est normal chez les humains).

Dans l’empathie, je suis présent à moi ET à l’autre, et cet espace de présence offre une résonance à ce que vit l’autre . C’est en tout cas la vision de la CNV que je partage.

Sans le savoir, c’est ce que beaucoup d’humains viennent chercher chez un thérapeute, un médecin, un kinésithérapeute, un ami ou même chez le coiffeur…

Malheureusement, nous recevons souvent tout sauf de l’empathie : se faire plaindre, des conseils, des explications… j’y reviens dans un instant.

L’empathie a un effet de détente quasi-immédiat. Là où quelqu’un peut tourner en boucle sur une plainte quand il ne se sent pas écouté, avec l’empathie il se sent reconnu dans ce qu’il vit et ça recentre immédiatement. Ensuite ça libère les émotions et facilite l’expression authentique.

L’empathie cognitive et émotionnelle

Avant de parler des différentes empathies que nous pouvons utiliser, il est important de comprendre un point clé.

L’être humain est constitué de 3 centres d’intelligence :

  • Mental
  • Emotionnel
  • Instinctif

Notre empathie peut provenir de ces 3 niveaux :

  • Empathie mentale : “je te comprends”. Empathie froide. C’est le niveau de la compréhension, de l’empathie cognitive.
  • Empathie émotionnelle : “je peux me relier à toi”. Empathie chaude. C’est le niveau de la connexion, de l’empathie affective, du cœur.
  • Il y a une troisième empathie, moins connue, l’empathie corporelle : “j’accueille tout ce que tu vis”. C’est l’espace de présence neutre.

Ces trois niveaux d’empathie sont différents et complémentaires.

Recevoir une empathie d’un seul niveau donne un arrière-goût de “quelque chose qui manque” :

  • Une empathie cognitive purement mentale est froide et déconnectée.
  • Une empathie émotionnelle est chaude mais peut vite être dépassée et manquer de contenance.
  • Une empathie corporelle accueille tout mais manque d’humanité.

Quand ces 3 niveaux d’empathie se rejoignent en un seul être humain, c’est extrêmement nourrissant car on se sent profondément rejoint.

Lors d’un stage CNV, j’exprimais une situation douloureuse pour moi et la fille avec qui j’étais en binôme cherchait essentiellement mentalement ce qui se passait pour moi. C’est normal car elle avait un profil de personnalité à dominante mentale. Ca m’aidait de mettre des mots (elle était douée pour ça) mais je ne me suis pas senti accueilli dans ce que je ressentais et exprimais. Ensuite le formateur est venu et j’ai senti à sa présence que ça n’avait rien à voir en terme de qualité d’écoute : j’ai reçu en 30 secondes ce que bien peu d’humains sont capables de donner même s’ils y passaient des heures.

L’empathie ne consiste pas à dire ou faire une action, c’est simplement un état d’être.

Les écueils de l’empathie

Goûter à l’empathie ne peut pas se faire via un article. Quoi que, quand tu lis un texte dans lequel tu te sens profondément en connexion et tu sens que ton vécu est accueilli, ça peut faire cet effet. La lecture d’un texte sacré peut faire cet effet par exemple !

Avec cet article, tu peux déjà retenir tout ce qui n’est PAS de l’empathie.

Tous ces comportements peuvent partir de bonnes intentions, mais ce n’est pas pour autant que ça donne de l’empathie à autrui…

Chaque centre a ses propres écueils :

  • Centre mental : enquêter, diagnostiquer, conseiller, éduquer, questionner, enquêter…
  • Centre émotionnel : dramatiser, plaindre, rassurer, consoler, parler de soi, vouloir aider à tout prix, empathie d’une personne absente, ressentir plus que l’autre…
  • Centre instinctif : changer de sujet, clore, corriger, moraliser, secouer, faire une action…

Lorsque j’ai découvert tous les obstacles à l’empathie lors de ma formation CNV, j’ai été édifié de me rendre compte du nombre de fois où j’ai fait ça dans ma vie… et où j’ai reçu ça moi-même au lieu de recevoir de l’empathie.

Ca m’a permis de comprendre l’échec retentissant de chercher à rassurer quelqu’un, à lui donner des conseils ou relativiser ce qu’il vit.

Devinette : Si nous sommes incapables d’empathie, c’est pour une raison très simple… Quelle est-elle selon toi ?

Qu’on ne l’a pas appris à l’école ? Oui aussi, mais c’est encore plus trivial que ça.

Nous sommes très souvent incapables de nous donner de l’empathie à nous-mêmes. Si autant d’humains souffrent dans le monde moderne, refoulent leurs émotions, sont coupés de leur corps, de leurs rêves, de leurs besoins, c’est en bonne partie parce qu’ils ne savent pas comment se donner de l’empathie à eux-mêmes.

Au lieu de s’accueillir, on se coupe de notre ressenti, on juge nos émotions de négatives, on met sous le tapis certaines parties de nous, on se fuit… Avec tout ce que cela implique.

L’auto-empathie est une belle preuve d’amour à soi-même, puisque je m’offre un espace de présence pour accueillir mes émotions, mes jugements, ma douleur, mes besoins… Bref, je suis là pour moi !

C’est LE point de départ de toute démarche quelle qu’elle soit.

Comme on ne peut donner que ce dont on déborde vraiment… On ne peut pas donner vraiment de l’empathie sans avoir déjà cet espace de présence pour soi-même.

L’empathie en pratique

Souvent, quand on parle d’empathie et/ou de présence, vient automatiquement une question : “Comment faire ?”

Cette question est LE plus gros piège sur ce sujet, car on cherche à FAIRE quelque chose alors que l’empathie est un état d’ÊTRE.

C’est comme le mec qui voit sa femme pleurer et qui cherche à faire quelque chose, il cherche sur quel bouton il peut appuyer pour que ça s’arrête… Ce qui témoigne d’une incapacité à simplement être avec ce qui est.

Moi aussi pendant des années je ne savais pas quoi faire quand ma chérie pleurait, car je croyais que je devais faire quelque chose… Alors qu’elle avait juste besoin de ma présence, d’un espace pour contenir ce qu’elle ressentait (de l’empathie quoi !).

C’est typiquement ce que développent toutes les pratiques du type méditation en s’ancrant dans le corps et dans la respiration.

Les 3 niveaux de l’empathie

Selon le temps disponible, la disponibilité mentale et émotionnelle, on peut explorer 3 niveaux d’empathie, de profondeur croissante :

  1. Le premier niveau de l’empathie, c’est l’empathie de l’émotion. C’est la porte d’entrée du vécu de l’autre : l’émotion est souvent palpable, visible, évidente. Simplement rester avec l’émotion de l’autre est déjà un beau cadeau à lui offrir, peu de gens en sont capables.
  2. Le deuxième niveau de l’empathie, c’est l’empathie du besoin de surface. C’est le besoin qui se cache juste derrière son émotion. Il peut se trouver assez facilement. Par exemple, si tu te sens triste dans une situation où tes amies se sont retrouvées entre elles et ne t’ont pas invité… Il y a sûrement un besoin d’appartenance, de partage ou de reconnaissance. On pourrait s’arrêter là… Avant ma formation CNV je ne savais pas qu’on pouvait aller plus loin, alors que si !
  3. Le troisième niveau de l’empathie, c’est l’empathie du besoin racine. C’est l’empathie la plus “profonde” et précieuse qu’on peut offrir à quelqu’un. Pour l’avoir vécu : c’est inestimable ! Il s’agit de mettre en lumière LE besoin le plus profond qui se cache derrière son émotion et son besoin de surface. On va forcément tomber sur quelque chose de très puissant car au plus proche de l’expression du vivant : l’amour, la liberté, le don… Voici la façon dont ça peut se questionner : Est-ce que l’intensité/la profondeur de [ton émotion] est à la mesure de combien tu aimes vivre [ton besoin racine] ? Concrètement ça peut donner : “est-ce que l’intensité de la tristesse que tu ressens est à la mesure de l’amour que tu aimes vivre ?”

S’entraîner à l’empathie

L’empathie est applicable sur 100% des êtres humains, voici 3 façons de la pratiquer :

  1. Sur toi-même : l’auto-empathie. En moi, pour moi. Tout est expliqué dans cet article.
  2. Sur l’autre : la télé-empathie. En moi, pour l’autre. Seul, je m’imagine ce que vit l’autre, j’essaie de sentir l’émotion et le besoin en jeu pour lui.
  3. Sur l’autre : l’écoute empathique. Avec l’autre, pour l’autre. En relation avec l’autre, je lui offre de l’empathie.

L’empathie est une capacité “méta” extrêmement précieuse, utilisable dans toutes les situations possibles et imaginables. Je ne connais pas un individu qui n’y est pas sensible. Tu peux voir le développement de ton empathie comme le développement d’une capacité qui change ta façon d’être et de te relier à autrui.

T’entraîner est d’autant plus important que dans la société, l’empathie est une capacité sous-estimée et même ignorée.

L’empathie, bien que centrale dans la gestion des émotions, est souvent absente de nos sociétés actuelles. Le contexte émotionnel mondial, basé sur l’individualisme, la compétition et l’accent sur l’action, réduit l’importance de l’empathie, une capacité ignorée. Les faits, les tests et les perspectives individuelles prédominent, laissant peu de place à une compréhension profonde des émotions. L’emphase sur le développement personnel renforce cette tendance, mettant en avant des capacités qui sont plus techniques que relationnelles.

Les interactions sociales, souvent superficielles, se concentrent davantage sur des aspects comme la reconnaissance des capacités et la manière de se comporter dans des contextes sociaux normés. où chacun est dans son rôle social. Les situations sociales sont de plus en plus marquées par un manque de prise en compte des sentiments des autres. D’où cette société où l’individu est isolé dans sa propre perception et ses émotions, rendant difficile l’expression de la compassion ou de la reconnaissance des émotions d’autrui.

Les rôles sociaux imposent des attentes qui laissent peu de place à l’exploration de l’émotionnel. Les actions sont valorisées au détriment de la compréhension empathique, et la sympathie est souvent perçue comme une faiblesse. Cela crée un fossé émotionnel dans les situations sociales, où chacun agit en fonction d’une perspective individualiste sans intégrer une approche collective de la situation. L’empathie pourrait être rétablie si les sociétés reconnaissaient davantage l’importance de l’émotion dans les interactions humaines, mais cela nécessite une révision des priorités sociales et une réévaluation du rôle de l’individu face aux autres.

En ce qui te concerne, ton champ d’action est large pour t’entraîner (et faire passer le mot) :

  • D’abord et avec tout avec toi-même : l’auto-empathie est une pierre angulaire pour vivre une vie épanouissante.
  • Dans le couple : c’est un formidable cadeau à offrir à notre partenaire de vie… Et c’est probablement l’un des cadeaux qui améliore le plus la relation (je peux en témoigner).
  • Avec tes clients : très souvent, je me rends compte que les personnes qui font appel à moi ont surtout besoin d’empathie. Ils viennent pour du coaching et/ou pour de la thérapie, mais très souvent ils ont énormément besoin d’empathie.
  • Avec tes prospects : quelqu’un qui a peur, qui doute, avant de prendre une décision d’achat, a besoin d’empathie. Là où le vendeur basique va donner des arguments logiques, toi tu peux VRAIMENT prendre le temps d’écouter cette personne.
  • Avec les personnes que tu croises dans ta vie : un commerçant, la vieille dame dans la file devant toi, un parent d’élève, une personne perdue dans la rue, un voisin… La vie m’a présenté un jeune homme en covoiturage qui avait besoin d’empathie après avoir raté son permis, le soir même de la formation CNV ! Une bonne occasion pour pratiquer.
  • En famille et avec tes enfants : un enfant est très au contact de son vivant, il est très sensible à l’empathie !
  • Avec des tags (oui oui !) : l’autre jour j’ai vu un tag sur un mur qui disait “on ne veut pas avoir une augmentation, on ne veut plus travailler du tout !”. Je me suis amusé à faire de l’empathie cognitive : “est-ce que tu te sens en colère parce que tu aimerais que tes efforts soient reconnus ?”
  • Avec des vidéos YouTube, des films et de séries : entraîne-toi à nommer les émotions des personnes que tu vois à l’écran et même essayer de sentir les besoins qui sont présents derrière. C’est un excellent exercice.

Dis-toi simplement que la plupart des humains crèvent la dalle d’empathie pour 2 raisons :

  • Ils sont incapables de s’en donner à eux-mêmes.
  • Les personnes qui savent en donner vraiment sont rares (sauf dans certains écosystèmes privilégiés).

Cela fait que des occasions se présentent tous les jours.

Pour finir, quelques recommandations concrètes :

  • Questionne toujours, évite d’affirmer : tu ne sais pas pour autrui. “Est-ce que c’est de la tristesse que tu ressens dans cette situation ?” plutôt que “ça se voit que tu es triste”. L’idée est de renvoyer un reflet empathique à l’autre pour qu’il puisse ressentir son émotion et son besoin.
  • Reformule pour t’assurer d’avoir compris et offrir un reflet empathique à l’autre “Ce que tu veux dire c’est que [phrase d’autrui], est-ce que c’est bien ça ?”
  • Apprends à écouter sans parler, ça demande d’apprendre à se taire vraiment et tu verras que ce n’est pas si simple (on a très envie de parler et ramener notre réalité). Fais le test pendant 5 minutes, tu verras que les gens vont adorer (autrui adore parler de lui… et autrui c’est aussi toi et moi) !
  • Faire de la télé-empathie : c’est une empathie essentiellement cognitive qu’on peut faire seul dans notre tête en se questionnant au sujet d’une personne : “est-ce qu’il se sent [sentiment] parce qu’il a [besoin] ?”. On peut aussi sentir dans notre cœur et notre corps pour éviter de rester juste dans la tête.
  • Développe ta perception en écoutant vraiment autrui, pour apprendre à sentir quel besoin se cache derrière ce qu’il raconte.
  • Trouve une personne avec qui tu peux faire un échange empathique régulier, un “compagnon d’empathie” ! C’est l’occasion d’avoir quelqu’un qui peut t’accueillir dans tous tes états et que tu peux soutenir dans tous ses états.
  • Le processus OSBD est d’une grande aide pour s’entraîner.
  • Si ça te parle et que tu veux approfondir, forme-toi en CNV, c’est une expérience que je te souhaite de vivre 🙂

Bref, cet article ne sert à rien s’il n’est pas traduit dans la matière. J’espère qu’il t’a donné envie de t’offrir de l’empathie à toi et à autrui.

Qu’est-ce que cette lecture t’a inspiré ? Est-ce que ça t’a inspiré à concrétiser quelque chose dans le monde ?

cadre référence IA

Cadre de référence en psychologie : du cadre interne au recadrage

Quel est le point commun entre une poignée de mains, des applaudissements et un câlin ? Les trois concernent des cadres de référence en psychologie : cadre professionnel, cadre divertissant et cadre intime.

Le cadre de référence en psychologie

Cadre vient de quadrum “carré”, c’est la même origine que encadrer, cadrage et recadrage.

Au 18ème siècle, le cadre était un nom donné au tableau des emplois de service où était inscrit les noms des officiers et sous-officiers. Dans le temps, il a fini par s’appliquer dans l’administration, le management de l’entreprise… Il est intéressant de constater que le “cadre” est né dans un contexte mémétique Bleu dans le modèle de la spirale dynamique.

Le cadre de référence est un système de référencement psychologique auquel tout le monde a recours, il influence le jugement, le sens du comportement SOUS le seuil de conscience.

On parle de cadre de référence pour préciser l’endroit depuis lequel on parle, cela permet de recontextualiser un propos et d’éviter les généralités banales du type “le monde va mal” ou “tout le monde devrait faire ceci.”

Typiquement, chacun individu sur cette planète a son cadre de référence et cela est grandement influencé par la personnalité, le niveau de conscience, la culture…

Dans notre environnement quotidien, que ce soit en éducation, au travail ou lors de rencontres sociales, ces cadres influencent nos perceptions et nos réactions.

Dans les relations interpersonnelles, les tensions arrivent quand 2 cadres entrent en collision et les humains n’arrivent pas à se relier. “Puisque je te dis que le communisme est voué à l’échec !” dit Robert. “Pourtant on n’a pas le choix, on ne peut plus être égocentrés !” répond Jeannette. Jeannette a dans son cadre de référence le communisme en tant que solution absolue alors que Robert non. Il en résulte des débats, des envolées lyriques, parce que l’un et l’autre sont incapables de se relier.

Alors les deux comparses évoquent leur modèle du monde mais ils sont incapacbes d’écouter vraiment.

Les cadres de référence sont partout !

Un couple dîne aux chandelles au restaurant. On est dans un cadre intime. Tout à coup un individu armé entre dans le restaurant et menace les gens. On passe immédiatement à un cadre de domination/agression.

Le cadre sous-tend l’interaction. Ainsi, le cadre est fractal et s’applique à toutes les échelles : individuel, familial, local, culturel, national…

Par exemple, un rendez-vous de vente s’accompagne de tout un rituel inhérent au cadre professionnel : chemise voire costume, poignée de mains, vouvoiement…

Dans un autre contexte, le médecin en blouse blanche avec tout son attirail, crée un cadre thérapeutique où il reçoit des patients.

Pendant la seconde guerre mondiale, le régime nazi tenta d’imposer son cadre de référence avec une hiérarchie de valeurs entre les humains.

Dans la plupart des cas, l’interaction résulte d’une collision de cadres où le cadre le plus fort l’emporte. C’est fréquemment visible dans une soirée où quelqu’un monopolise l’attention, raconte ses histoires et tout le monde (ou presque) l’écoute. Celui qui contrôle le cadre contrôle l’interaction.

Le cadre est inhérent à toute relation interpersonnelle : cadre thérapeutique, cadre professionnel, cadre amical, cadre familial.

Tu peux constater des cadres différents selon le niveau de conscience de la spirale dynamique dans lequel tu baignes :

  • Cadre violet : tribu/hors tribu avec tabou, traditions.
  • Cadre rouge : la loi du plus fort qui impose son cadre.
  • Cadre bleu : règles, normes, interdits. Ceux qui le respectent sont récompensés, ceux qui le violent sont punis.
  • Cadre orange : faits, preuves, rentabilité.
  • Cadre vert : cadre horizontal englobant qui laisse à chacun l’espace pour exprimer sa subjectivité.

Attention, le terme “cadre” fait écho à une sémantique Bleu (vu qu’il est apparu dans ce contexte historique), ce langage n’est pas forcément pertinent pour d’autres niveaux de la spirale.

Le cadre change complètement la perception d’un fait brut. Ainsi, quand tu vois une entreprise qui affiche 80% de clients satisfaits, c’est UNE façon de présenter les faits. Une autre façon serait de parler de 20% de clients insatisfaits et tu vois tout de suite comment cela donne moins envie.

Les cadres de référence et la persuasion

Dans des contextes de persuasion, tu vas être confronté à 3 cadres de façon récurrente :

  • Le cadre de domination consistant à montrer de l’arrogance, un manque d’intérêt, un ton directif (typique dans une relation toxique). Alors continue ta lecture bordel !

  • Le cadre d’inaccessibilité consistant à se faire désirer, à faire monter le désir, à alterner chaud et froid (typique dans une relation de séduction). Si tu essaies de me contacter par mail, tu as intérêt à montrer ton engagement je réponds seulement aux plus motivés.

  • Le cadre de rareté consistant à jouer avec l’urgence (temps limité, quantité limitée) pour faire passer à l’action (typique dans une vente). D’ailleurs termine cet article avant ce soir minuit car il s’auto-détruira automatiquement.

Ces cadres sont extrêmement fréquents dans le marketing et la vente, dans la politique et bien entendu dans les rapports de séduction.

Kahneman et Tversky sont deux cherchent qui ont montré comment la même information est perçue différemment selon comment elle est présentée.

Un groupe d’étudiants doit choisir entre sauver 200 personnes sur 600 à coup sûr et 1 chance sur 3 de sauver les 600. Un autre groupe de participants se voit proposer le même choix mais avec une formulation différente (choisir entre laisser 400 personnes mourir ou 2 chances sur 3 de voir 600 personnes mourir). Quand il s’agit de « sauver » des humains, les participants prennent une attitude d’aversion au risque et choisissent la première solution (sauver 200 personnes) tandis que s’il s’agit de laisser « mourir » les gens, ils préfèrent avoir 1 chance sur 3 de les sauver toutes en prenant le risque de laisser 600 personnes mourir.

Ce type de biais cognitif est plus que connu dans les expériences de psychologie et prouve à chaque comment à quel point nous sommes irrationnels (même si nous clamons haut et fort ne pas l’être !)

Conscientiser les cadres de référence

Le cadre est complètement implicite, comme la respiration. Tu peux respirer des heures, des jours voire des années sans faire attention à ta respiration.

Un jour tu découvres la méditation et tu mets ton attention sur ta respiration. Alors tu conscientises l’inspiration, l’apnée, l’expiration. Tu constates l’amplitude, le rythme et ce qui l’entrave.

Pour le cadre c’est pareil : ce n’est pas parce qu’on n’en a pas conscience qu’il n’est pas là.

Un enfant obéit à son professeur sans conscientiser le cadre scolaire.

Tout l’enjeu est de rendre un cadre implicite explicite, quand cela a du sens.

Ca n’aurait pas forcément de sens avec des amis autour d’un bon repas de poser tout à coup “les gars, on est dans un cadre amical là.” (quoique pour discuter de ce sujet, pourquoi pas !).

Par contre, cela est pertinent quand on change de cadre au sein d’une même relation. Cela m’est arrivé à de multiples reprises quand un ami a souhaité que je l’accompagne et on cumule le “cadre amical” avec le “cadre accompagnement”.

Tout propos est à prendre dans son cadre de référence implicite. C’est un exercice intéressant que de conscientiser les cadres dans lesquels on est : en famille, au supermarché, chez des amis, au sport, dans une association, en formation…

Questionner le cadre c’est aussi constater ce que cela me fait ressentir.

Par exemple, le cadre thérapeutique d’un cabinet médical est fréquemment associé à la posture haute du médecin et à la posture basse du patient. La prochaine fois que tu seras dans cette situation, tu pourras ressentir dans ton corps ce que cadre provoque émotionnellement et physiquement. Conscientiser le cadre permet alors de sentir que ce n’est pas OK et permet un recadrage. En effet, dans cet exemple, la posture haute du médecin peut décourager le patient d’exprimer librement ses objections, ses craintes, ses doutes. Cela peut aussi le rassurer, le mettre inconsciemment en position d’enfant en recherche d’une figure paternelle.

Laissons à chacun le droit d’avoir son cadre !

Dans ma vie, j’ai souvent mené des expériences que j’ai mis dans mon cadre de référence et j’ai fait du prosélytisme pour persuader que mon cadre était le meilleur. J’ai fait ça avec des modes alimentaires, des sports, des courants de pensée… Jusqu’au jour où j’ai réalisé que le remède de l’un est le poison de l’autre et que JE NE SAIS PAS ce qui est bon pour l’autre.

La tentative d’imposer son cadre est un déni pur et simple d’altérité. Ainsi, il est beaucoup plus enrichissant de s’intéresser au cadre de l’autre plutôt que chercher à imposer le sien.

Tout groupe a un cadre de référence qu’il est intéressant de conscientiser. L’intelligence sociale et relationnelle aide à identifier ces différents cadres de référence pour éventuellement s’y adapter, les questionner voire les recadrer.

Beaucoup d’individus se retrouvent ainsi à la merci de cadres de référence qu’ils n’ont pas choisi et auxquels ils se plient car ce n’est pas conscientisé. Ils perdent leur centre et leur verticalité et se retrouvent à faire quelque chose qui n’est pas bon pour eux. C’est typique dans les processus de manipulation comme on a pu le voir entre 2020 et 2022.

Toute cette histoire de cadre est l’occasion de développer de multiples compétences comme l’analyse critique pour observer le bien-fondé des cadres autour de toi. C’est un apprentissage au même titre que la communication ou le piano. 

Ce type de compétences est transversal et impacte autant ta vie personnelle, que le travail, l’éducation et chaque relation que tu peux avoir, puisque toute relation implique un cadre de référence implicite.

Poser le cadre de référence : 2 exemples

Le cadre de référence est très important dans bien des domaines, que ce soit au travail dans diverses situations (avec les clients, avec les fournisseurs, ou avec la hiérarchie si tu es salarié), avec les enfants dans le contexte de l’éducation.

Poser le cadre, c’est s’assurer que nous partons sur les mêmes bases.

Je vais te partager des suggestions d’utilisation des cadres pour différentes situations de la vie de tous les jours.

Dans les accompagnements que je propose, je commence toujours par poser le cadre de référence pour préciser les attentes de la personne, s’accorder sur la durée de la session, par exemple.

Dans le travail, le cadre de référence a une grande importance dans la mesure où ça aide à donner des repères. 

Avec ma compagne, nous sommes tous deux entrepreneurs et travaillons à la maison. A force de s’interrompre pour un rien, nous avons appris à poser un cadre de concentration quand nous ne voulons pas être dérangés par l’autre.

La plupart des gens se laissent distraire car ils ne posent aucun cadre de référence. C’est un grand classique dans les open-spaces où n’importe qui peut te déranger et ça coupe toute concentration.

Pour en revenir à l’éducation des enfants, poser un cadre c’est aussi leur donner un environnement dans lequel ils peuvent évoluer.

C’est notamment important dans certains stades du développement où ils cherchent à repousser les limites car ils ont besoin de cette contenance.

Point important : le cadre de référence est proposé, jamais imposé. Dans une formation sur la communication, j’avais beaucoup aimé l’expression “Cadre haut, posture basse”.

En gros, être très solide sur ton cadre car il est ancré dans tes besoins et ce qui est important pour toi, mais il n’est pas imposé dans la mesure où tu laisses une porte de sortie à l’autre, sinon c’est de la tentative de soumission. Il y a toujours une question de validation pour confirmer que l’autre a bien compris et entendu le cadre de référence et qu’il est OK avec ça.

Il y a de nombreuses stratégies pour poser le cadre de référence. Pas besoin d’une formation en psychologie pour l’utiliser dans un groupe. Ca fluidifie la communication quelle que soit la situation et l’âge de les personnes. 

Même dans une situation d’apprentissage, pour une formation en groupe dans un centre de formation pour adultes par exemple, ou en milieu scolaire avec des cours pour des jeunes comme l’université, ça aide les apprenants à savoir où ils ont mis les pieds, comment va se dérouler le processus d’apprentissage, quel est le contenu, qui est l’intervenant…

Ce qui influence les cadres de référence

Evidemment, chaque personne a ses propres cadre de référence en fonction de multiples facteurs.

  • Ta personnalité : tu as un fonctionnement propre, des processus de pensée particuliers et une manière spécifique de regarder la réalité. C’est la façon dont tu es structuré et tu n’as que peu d’influence dessus.
  • Ta culture : la culture influence beaucoup nos cadres de référence, d’autant plus que c’est imprégné depuis la plus tendre enfance. En fonction de la culture, certains éléments prennent plus d’importance que d’autres.
  • Ton éducation : les enfants sont énormément influencés par leur environnement familial, social et scolaire, ce n’est pas un scoop. Chaque âge de la vie a son lot d’influences. 

Assouplir les cadres de référence

Le cadre psychologique agit comme un point de repère pour l’individu qui l’utilise. Certains profils de personnalité sont très à cheval sur le cadre car cela leur permet de se sentir en sécurité. C’est notamment le cas du type 6 ennéagramme qui a rarement conscience des cadres qui sont les siens. Pour autant, attention à ne pas tomber dans les dérives classiques de l’étiquetage, l’ennéagramme est bien plus que cela.

Autant le cadre est extrêmement précieux quand il est utilisé de façon pertinente : il peut être soutenant pour vivre des relations saines, pour l’éducation des enfants, pour le travail… Autant il peut devenir castrateur en s’enfermant dans un cadre rigide et indiscutable.

Le cadre a beau être un ensemble d’idées, de concept, il peut s’appliquer sur le plan physique concret. La frontière du pays en est un exemple. Des humains ont sorti du chapeau une délimitation arbitraire pour dire “ici c’est mon territoire.”

C’est ainsi qu’avec la notion de propriété il y a un “chez moi”. Ce “chez moi” est l’extension de ma propre personne, peut s’attribuer à des objets (mon téléphone, ma voiture) et même à des personnes (ma femme, mes enfants).

Plus tu es attaché à un cadre, plus tu es en réaction quand quelqu’un y touche. (c’est tout le problème de la transe d’identification).

Quand on se repose trop sur un cadre, on oublie vite qu’il s’agit de notre cadre et que les autre ont le leur. Cela peut aider à recontextualiser nos cadres et à observer les espaces de vide entre les cadres.

Par exemple, quand nous croisons quelqu’un dans la rue, il n’y a pas (encore) de cadre et tout devient possible. Il peut en découler une discussion cordiale, une future amitié, une indifférence totale ou même une agression.

Comme dit Alan Watts dans son excellent “éloge de l’insécurité”, la sécurité n’existe pas dans un monde chaotique. On peut rester dans nos cadres, jouer avec nos rituels, cela ne rend pas le monde plus sûr.

Dans un article comme celui-ci, le cadre classique est de conclure voire de résumer ce qui a été dit.

Je vais m’autoriser à ne pas conclure, à te laisser là-dessus et t’inviter à explorer ce que cette notion de cadre implique dans ta vie 🙂

Triangle de Karpman prison

Triangle dramatique de Karpman : comment sortir des relations toxiques

Le triangle de Karpman est un classique dans les relations interpersonnelles. Une maman qui crie sur son enfant au supermarché, le mari qui donne des solutions à sa femme, … Les exemples du triangle de Karpman sont légion.

Triangle de Karman et analyse transactionnelle

Le triangle de Karpman est un jeu relationnel dans lequel beaucoup d’humains se retrouvent malgré eux. C’est un jeu psychologique basé sur une trinité (persécuteur-sauveur-victime) où les joueurs se refilent la patate chaude. Ce type de jeu peut s’observer dans absolument toutes les situations (à la maison, au travail, à l’école…) avec tous les protagonistes possibles : une mère avec son enfant, un patron avec son salarié, un mari avec sa femme, deux amis, un professeur et son élève, deux automobilistes, un médecin avec son patient, le coach avec son client, deux enfants dans le milieu scolaire…

Il n’y a qu’à observer les situations du quotidien pour s’amuser de l’omniprésence du triangle de Karpman. C’est comme une pièce de théâtre où le décor change, les protagonistes changent mais le scénario reste le même.

Le triangle dramatique de Karpman a été développé par Stephen Karpman en 1968 en se basant sur les travaux de Eric Berne avec l’analyse transactionnelle.

Ce schéma, sous forme d’un triangle inversé, illustre les jeux psychologiques typiques auxquels les humains aiment jouer inconsciemment. Consciemment personne n’aime se mettre dans une situation dramatique, pourtant chacun y trouve son compte sur le plan inconscient puisqu’il y joue !

Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas des êtres unifiés (individués au sens de Jung) pour la plupart.

“L’homme est une maison en désordre où il n’y a pas un maître mais une foule de serviteurs qui veulent tous commander” Carl Gustav Jung

L’analyse transactionnelle postule la présence de 3 états du moi au sein d’une personne : enfant, adulte et parent.

Le triangle de Karpman démarre quand nous jouons avec des parties basses de nous-mêmes avec les gens avec qui nous interagissons. Quand ça arrive, nous jouons avec 3 rôles : Victime, persécuteur et sauveur.

Les rôles dans le triangle de Karpman

Le triangle dramatique de Karpman montre 3 rôles dans lesquels nous pouvons tous tomber. Au sein du triangle de Karpman, nous sommes tous capables de prendre les 3 rôles. Par contre, nous avons une position privilégiée dans laquelle nous allons revenir encore et encore, selon notre personnalité et notre histoire.

Il est tentant de réduire le modèle à une dimension simpliste où une personne = un rôle. Comme tu vas le voir plus bas, c’est plus fin que ça.

Même s’il y a trois rôles, cela peut très bien se jouer à deux (ou même tout seul au sein de notre propre psychisme).

Le rôle de la victime

La victime croit la vie est dure, qu’elle est injuste envers elle. Elle se victimise et ne prend pas la responsabilité de ce qu’elle vit, projetant le coupable à l’extérieur. La victime est le rôle pivot pour faire tenir le triangle de Karpman car sans une victime qui se laisse persécuter ou sauver, il n’y a pas de jeu.

Tout jeu psychologique nécessite d’être au moins 2 ! Même si, évidemment, nous pouvons jouer à ce jeu-là tout seul, dans notre propre psychisme. Le triangle de Karpman intérieur est aussi un axe à creuser.

Le rôle du persécuteur ou bourreau

Le persécuteur croit qu’il est entouré de gens stupides, incompétents, rejette la faute sur toi. Il se croit supérieur, il aime avoir le contrôle et le pouvoir sur l’autre. Il a un radar à repérer la victime et c’est typiquement l’amalgame qui est fait dans la psychologie de comptoir avec le “pervers narcissique”. Le persécuteur-bourreau a bon dos pour avoir tous les torts, en réalité il faut être 2 pour jouer à un jeu psychologique et la victime est aussi responsable.

Encore une fois, la victime est la clé de voûte du triangle de Karpman, sans sans cette victime, il ne se passe rien.

Le rôle du sauveur ou sauveteur

Le sauveur croit qu’il doit aider tout le monde et s’occuper de l’autre en réglant ses problèmes. Il endosse la responsabilité des autres et veut passer pour le super héros de service. Il se fait évidemment rejeter car tout le monde ne veut pas être sauvé, il crée des victimes et ne se sent souvent pas reconnu.

Les jeux psychologiques

Éric Berne a défini le jeu comme « le déroulement d’une série d’échanges à double sens progressant vers un résultat bien défini, prévisible ».
C’est un échange entre deux ou plusieurs personnes dont le but réel pour chacun n’est pas la poursuite de la discussion au niveau de ce qui est dit mais de ce qui est dit et qui ne s’entend pas (non au niveau social, mais au niveau caché).

Les jeux psychologiques sont des tentatives inconscientes de manipulation pour prendre quelque chose à l’autre. Les jeux psychologiques sont naturels chez les êtres humains et ne peuvent pas être totalement supprimés. Par contre ils peuvent être totalement dévastateurs pour la qualité de la relation lorsqu’ils ne sont pas conscientisés.

En effet, chaque jeu psychologique peut entamer ce que j’appelle la corde relationnelle*.

*La corde relationnelle est la qualité du lien qui unit 2 personnes. La qualité de cette corde conditionne comment le message est perçu. Quand la corde est solide et en bon état, nous pouvons échanger simplement, sans mettre les formes, on se comprend facilement et il y a très peu de distorsions. Par contre quand la corde est endommagée, chaque parole est déformée et il devient très compliqué de communiquer sans qu’il n’y ait de déformations, d’émotions déclenchées.

Les conséquences des jeux psychologiques

Evidemment, les jeux psychologiques ne sont pas sans effet sur la qualité de nos relations, que ce soit dans le couple, au travail, avec un parent, un ami… Tous les jeux psychologiques impliquent des disputes plus fréquentes.

Typiquement, quand une personne s’enferme dans son rôle du triangle de Karpman, il pousse l’autre inconsciemment à prendre le rôle complémentaire. Par exemple, quelqu’un qui se place en persécuteur va favoriser la mise en place de la victime chez l’autre. C’est extrêmement fréquent dans toutes les relations humaines.

Il en résulte une communication violente par les mots, le ton, le non verbal… pouvant aller jusqu’aux menaces, au chantage.

Quand tu émets des jugements sur l’autre, des critiques, des remarques indirectes, ou que tu emploies un ton sarcastique, ironique… Toutes ces tentatives de jeux de pouvoir inconscientes abîment la relation et risquent de générer de plus en plus de tensions et de conflits.

Paradoxalement, le triangle de Karpman est encore plus visible avec nos proches, en couple, en famille…

Comment sortir du triangle de Karpman

Pour sortir du triangle de Karpman, la première étape est toujours la même. Il s’agit de prendre conscience de notre responsabilité, se regarder face à face dans le miroir et assumer qu’on a créé cette réalité avec autrui. Se prendre sur le fait lorsqu’on lance une critique à l’autre dans le but de blesser, de faire une remarque parce que l’autre n’a pas débarrassé ou rangé ses chaussettes.

Prendre conscience de ce que l’on pense, ressent, dit et fait est une étape nécessaire pour sortir du triangle de Karpman.

En effet, tant que tu ne prends pas conscience de tes faits et gestes, tu peux facilement nier ta responsabilité. L’humain adore faire ça “non c’est pas ma faute, c’est quelqu’un l’autre” en mode victime ou “non c’est pas ma faute, c’est la tienne” en mode persécuteur.

Ensuite, il s’agit d’apprendre à mieux communiquer avec autrui, à faire attention aux mots employés et à l’intention sous-jacente que l’on a avant d’entrer en relation.

Les dangers du triangle de Karpman

Le triangle de Karpman est un cercle vicieux qui peut aspirer ton énergie comme un trou noir. Il y a plusieurs pièges classiques que je vais te présenter ici :

  1. S’identifier à un rôle : il est classique de tirer un bénéfice en terme d’identité depuis une des rôles du triangle de Karpman. C’est classique de s’identifier au sauveur pour un coach ou un thérapeute par exemple. De la même façon, bien des personnes s’abonnent au rôle de victime et cherchent à s’attirer les foudres d’un persécuteur ou l’aide d’un sauveur. Garde en tête que ce n’est qu’un rôle qui change tout le temps. Le triangle de Karpman a un aspect dynamique : la victime persécutée devient un persécuteur puis basculer en sauveur. Cette alternance des rôles est extrêmement visible au quotidien.
  2. Essentialiser l’autre : de la même façon où il est dangereux de mettre l’étiquette d’un rôle sur soi, il est dangereux d’essentialiser l’autre et le résumer l’autre à son rôle dans le triangle de Karpman… “Tu es une victime” ou “tu es un persécuteur” est un peu simple et tend à déshumaniser l’autre. Cela amène au troisième danger.
  3. L’asymétrie de la responsabilité : il est classique de responsabiliser plus le persécuteur car il a le rôle du “méchant” et de dédouaner la “pauvre victime” qui n’a rien fait. En réalité, une relation se co-crée toujours à deux. En réalité, la plupart des gens qui jouent au triangle de Karpman ne veulent pas reconnaître leur responsabilité car cela est plus simple de la projeter à l’extérieur. Malheureusement, cela les coince dans une situation merdique de laquelle ils ne peuvent pas s’extraire car ils ne sont pas responsables, selon eux.

La CNV pour sortir du triangle

La communication non violente de Marshall Rosenberg apparaît comme un bel outil pour sortir du triangle de Karpman.

En effet, la CNV invite à prendre la responsabilité de nos comportements et à partager notre réalité en faisant le distinguo entre la réalité et nos interprétations. La CNV t’aide à comprendre que tu n’observes jamais que TA réalité et pas LA réalité. De fait, on distingue ce qu’on observe, ce que ça crée en soi comme comme émotion ou sentiment et le besoin concerné.

La CNV invite à sortir de la culpabilisation, de la déresponsabilisation et de la projection sur l’autre.

La CNV est un outil comme un autre, il en existe de nombreux autres.

Un professionnel pour sortir des jeux psychologiques

Il peut être très difficile de sortir du triangle de Karpman quand on a baigné pendant des années dedans. J’ai eu deux situations récemment : La première est une cliente qui n’arrive pas à sortir d’une relation de couple passionnelle où sa partenaire alterne entre victime et persécuteur-bourreau. Ca dure depuis des années et elle vit des émotions très intenses et très désagréable.

La deuxième est une cliente qui a des difficultés de communication avec sa fille qui se sent profondément incomprise. Elle a tendance à se mêler de sa vie et peine à prendre sa responsabilité.

Il est souvent précieux de se faire accompagner par un psychologue, un coach ou un thérapeute quand on se sent piégés dans ce type de relation triangulaire.

Par ailleurs, un outil comme l’ennéagramme permet d’amener beaucoup plus de précision dans ce qui se joue pour prendre conscience des enjeux inconscients de chaque personne, derrière les comportements apparents.

L’utilisation du triangle de Karpman dans la vie quotidienne

La gestion des conflits

Le triangle de Karpman est particulièrement pertinent en cas de conflit, car dès qu’il y a une confrontation dans une relation, on peut allumer notre conscience pour réaliser ce qui est en train de se passer. Le premier réflexe est de se demander : est-ce que je joue malgré moi au triangle de Karpman ? À quel rôle est-ce que je m’identifie ? Le questionnement est une bonne manière de se mettre en mode observateur de soi-même.

Les relations interpersonnelles

Toutes les relations interpersonnelles sont sujet au triangle de Karpman car, comme on l’a dit, les jeux psychologiques sont naturels chez l’être humain. Ainsi, il est précieux de garder cette grille de lecture en tête pour voir la réalité avec plus de clarté.

Tu peux repérer quand quelqu’un essaie de t’embarquer dans un jeu psychologique, quand tu cherches toi-même à provoquer un jeu psychologique…

Il y a un entraînement que j’aime bien, c’est de pratiquer avec les situations de la vie quotidienne chez les autres : assister à un repas de famille, regarder un film ou une série, regarder une émission TV… C’est l’occasion de mettre ses lunettes de sociologue l’espace d’un instant pour s’entraîner à repérer les jeux de pouvoir dont le triangle de Karpman.

Le triangle de Karpman intérieur

Une variante de notre triangle consiste à l’appliquer à soi-même. Il est fascinant de constater comment nous pouvons être notre propre bourreau, sauveur et victime. Par exemple, chez les personnes que j’accompagne, il est fréquent qu’elles s’imposent à elles-mêmes des choses dont elles n’ont pas envie. “Il faut que je fasse ça”, disent-elles en maugréant. Une autre partie prend le relais en disant “mais j’y arrive pas, je suis nul…”.

Il est ainsi très facile de repérer le bourreau intérieur puis la victime intérieure, dans le cas de cet exemple.

Pas besoin d’être plusieurs pour jouer à ce jeu psychologique, ni besoin d’être atteint d’un trouble dissociatif de l’identité ! Nous faisons tous ça très bien et il s’agit de s’en rendre compte pour ne pas rentrer dans cette spirale infernale.

Sortir de ce triangle de Karpman intérieur et accueillir chaque partie de nous est indispensable pour nourrir l’amour de soi.

Le triangle de Karpman est naturel, il n’en est pas moins destructeur pour les personnes qui y jouent trop souvent. Il s’agit donc de le repérer, de l’assumer et de le désamorcer.

Cela reviendra encore et encore, tu vas donc devoir t’armer de patience pour désamorcer encore et encore ces jeux psychologiques dès que tu te vois faire. C’est exactement comme la pratique de la méditation, ce n’est jamais fini. Chaque instant est une occasion à observer nos sensations, nos pensées et nos émotions sans y réagir, ni résister à ce qui est.

colère refoulée

Colère refoulée et psychologie : danger

La colère a mauvaise presse depuis longtemps.
Autrefois omniprésente chez les courageux guerriers, elle est depuis des centaines d’années une menace à la paix collective.
La connotation négative de la colère pose d’énormes problèmes au niveau individuel comme collectif.

Quels sont les impacts sur notre psychisme ? Et dans la société ?
Que faire avec notre propre colère ?

Zoomons sur ce sujet passionnant de la colère.

La colère en psychologie : définition et rôle

La colère est une énergie de vie mobilisant nos ressources pour défendre notre intégrité.
Cette énergie de vie est appelée émotion. Littéralement “mouvement vers l’extérieur”.

Avec la joie, la tristesse et la peur, la colère fait partie des 4 émotions primaires.
Selon les auteurs, on peut rajouter la surprise et le dégoût.
Ces émotions de base peuvent se combiner pour donner des centaines de nuances.

La colère est une émotion qui se caractérise par :

  • Une forte amplitude
  • Une direction extérieure

À la différence de la tristesse qui est est une émotion “tombante” :

  • De faible amplitude
  • Dirigée vers l’intérieur.

Le rôle de la colère est de protéger nos frontières, de respecter nos limites, de se battre pour ce qui est important pour nous.

Autrement dit, elle joue un rôle salutaire pour maintenir l’équilibre de nos besoins et nous informe quand cet équilibre est rompu.

Par exemple, quelqu’un qui m’insulte gratuitement peut faire monter la colère en moi et c’est bien normal : le respect est important pour moi.
La colère me susurre à l’oreille “ton besoin de respect n’est pas rejoint, là.”

Les problèmes dans nos vies commencent avec les projections que nous mettons sur les choses et les gens, tout en étant aveugles à ces projections.

C’es typique avec les connotations émotionnelles qu’on peut avoir sur la colère alors qu’elle est une énergie brute qui n’a rien à voir avec la morale.

En gros, si tu penses que te mettre en colère c’est mal, ou que tu as peur de la colère, ça en dit plus sur toi que sur la colère.

Mettre des connotations négatives à la colère a des conséquences que tu vas découvrir juste après.

Il ne faut pas oublier que la colère fait partie des 7 péchés capitaux ! Autant dire qu’elle n’a pas vraiment bonne presse.

Refouler sa colère dans une société castratrice

Dans une socioculture dominée par l’usage de la morale, de l’idéologie du bien et du mal et de la culpabilité, la colère est une émotion tabou qui n’a pas sa place. (Cf le niveau d’existence Bleu en spirale dynamique)

En effet, la colère est amalgamée avec l’agressivité, le passage à l’acte violent, l’agression et crée du chaos dans une société qui valorise l’ordre.

La colère est mauvaise : “il faut contrôler ses pulsions”, “il faut bien se tenir”, “il faut gérer ses émotions”, nous dit-on.

C’est d’ailleurs la grande différence entre les adultes conditionnés et les enfants en bas âge.
Avant le conditionnement, les enfants n’ont aucune continence émotionnelle, c’est action-réaction.
Ca rit, ça pleure, ça rigole… sans s’attacher à un état particulier.

Puis selon sa famille, son éducation, l’enfant apprend que certaines émotions sont OK et d’autres pas.

Petit à petit, l’enfant installe un surmoi qui est à l’image d’un limiteur de vitesse et permet de se contenir afin de fonctionner dans le collectif.
En gros, l’individu se castre lui-même pour coller au moule social. Ca crée beaucoup de blocages émotionnels.

Comme dit plus haut, dans une société Bleue, la colère est systématiquement mal vue. Elle peut être source de culpabilité voire d’auto-flagellation.

Les conséquences de refouler sa colère


Comme dit plus haut, la colère est une énergie de forte amplitude dirigée vers l’extérieur.

Que se passe-t-il quand une énergie intense ne sort pas ?

T’est-il déjà arrivé dans ta vie de te retenir de déféquer parce que le moment ne s’y prête pas ?

C’est la même histoire : une colère refoulée qui ne sort pas, c’est l’effet cocotte-minute.

Tu prends sur toi, tu contrôles tes émotions encore et encore, tu empiles les couches jusqu’au jour où ça pète.

Combien de personnes vivent ça dans leur vie ?

Il est classique que refouler la colère crée :

  • Des plaintes : ça râle, ça se plaint, ça critique… C’est une façon détournée d’exprimer sa colère, sans le faire en portant ses couilles.
  • Des addictions : cigarette, alcool, nourriture… il est très courant d’étouffer cette intense énergie avec une substance.
  • Des somatisations et autres problèmes de santé : mal à la gorge, hypertension, contractions dans le corps pour les plus connues. Ca peut aller jusqu’à une maladie grave si la colère est refoulée pendant des années et que la personne n’exprime rien.
  • Beaucoup de pensées récurrentes : idées de vengeance, rumination, apitoiement sur soi, création intempestive de scénarios futurs…

En 15 ans d’exploration du fonctionnement humain, j’ai compris une chose : on ne peut pas sacrifier nos émotions durablement sans en payer un prix considérable, qui peut aller jusqu’à notre vie (par la maladie ou le suicide).

Exprimer sa colère sans détruire

Évidemment je ne dis pas de se laisser aller à sa colère, qu’on s’en fiche de l’autre et qu’on peut tout se permettre.
Il n’est pas question de détruire qui que ce soit, ce qui est le cas dans le niveau d’existence Rouge qui n’a pas de considération pour autrui.

Simplement, l’extrême dans lequel nous sommes est très malsain : ronger son frein avec une colère refoulée en permanence cause énormément de dégâts sur la santé psychique et physique des êtres humains.

L’invitation de cet article d’inviter la colère de nouveau dans la pièce.

Exprimer sa colère n’est pas quelque chose qui se fait en une étape, en tout cas pas au début.
Comme pour la gestion de tâches, il s’agit de couper l’éléphant en tranches (sauf pour les vegans à qui je conseille plutôt de couper leur fausse viande de tofu en tranches) et la Communication Non Violente (CNV) peut être très utile pour cela.

Plus l’émotion est forte, plus tout s’amalgame et c’est dans ces moments que la parole dépasse la pensée.
Dans ces moments, le processus OSBD est d’une précieuse aide.

En effet, quand ma colère est très forte, ce n’est pas le moment de parler à l’autre.

D’abord, je prends le temps de mettre de la clarté sur ma réalité.
Je différencie :

  • L’observation : que s’est-il passé ? Quelle est la situation exacte ? Il s’agit d’être le plus factuel possible et de rester vigilant sur notre déformation de la réalité.
  • Le sentiment : qu’est-ce que j’ai ressenti ? Prendre le temps de sentir ce qui se vit en moi, de le ressentir, de l’apprivoiser. Ca a toute sa place, j’ai le droit de ressentir ce que je ressens. (attention aux sentiments sonnette d’alarme comme la honte)
  • Le besoin : qu’est-ce qui est important pour moi à cet endroit ? Quel est le besoin non rejoint derrière ? C’est l’occasion d’identifier le besoin précieux pour moi qui se cache derrière la colère.
  • La demande : est-ce que j’ai envie de faire quelque chose de particulier ? De demander quelque chose à l’autre ?

Ce processus se fait exclusivement pour SOI.
Passer par l’écrit peut aider pour bien discerner ce qui est factuel de ce qui appartient à mon interprétation.
“Il est 8h12” est factuel, “tu es encore en retard” est mon point de vue mêlé d’émotions non conscientisées ni assumées.

Évidemment, si c’est présent dans le corps, je peux directement libérer ma colère en criant, dans un coussin, dans la voiture, en haut de la montagne, en frappant un sac de boxe.
Tant que je ne me fais pas mal et que je blesse personne, j’ai le droit de sortir ma colère comme je veux !

Quand tu as pris le temps d’écouter ta colère et de la libérer, le recentrage revient naturellement, ça s’apaise tout seul sans méditer.

Dans cette clarté mentale, il est possible d’exprimer à l’autre ce qui s’est joué pour nous s’il y a quelque chose à lui dire.
D’où l’intérêt d’un entraînement au processus OSBD à l’intérieur de soi pour discerner la réalité de mon interprétation.

C’est un entraînement qui prend une vie !

Une anecdote personnelle sur la colère

Au détour d’une publication sur les réseaux je vois “Soin énergétique pour libérer la colère”.

Je commence à regarder… à aucun moment elle n’invite à connecter à la colère, lui laisser prendre sa place, autoriser à la sortir… 

En gros son approche revenait à la refouler, ce qui m’a personnellement mis en colère !

OK, chacun sa façon d’exprimer ses émotions, seulement je connais le fonctionnement des émotions et quand tu sens de la colère, à un moment donné ça doit sortir. (repense au caca)

D’expérience, c’est pas en tapotant des petits points sur ton corps que ça aide… Ni en méditant, ni en respirant… Ca c’est très cool pour se recentrer mais si c’est utilisé pour anesthésier l’émotion, c’est une très mauvaise idée.

Dans cette société, la colère n’est pas la bienvenue. Il faut la taire, la mettre sous le tapis, l’effacer. C’est une émotion “négative” qui crée des dégâts. Voilà le discours dominant que j’entends dans le développement personnel. Ce sont des “basses vibrations”.

Eh bien non, je ne souscris pas à ce paradigme stupide.

J’ai toujours considéré que la colère n’était pas OK, cette émotion me fait peur, elle me met mal à l’aise.

Hier, une personne m’a fait un mauvais coup et j’avais la haine.

J’ai gardé cette colère, ça bouillait à l’intérieur, jusqu’à ce que ma compagne me propose d’aller à la cave taper dans mon sac de frappe.

Le temps de négocier avec moi-même “ça va gêner les voisins”, “après tout ce n’est pas grand chose”… Sa phrase a fait tilt et j’ai arrêté de rationaliser.

Ni une, ni deux, je suis allé défoncer ce sac de frappe, connecté à ma colère, présent à celle-ci et j’ai gueulé pendant quelques minutes.
Et WAOW ! J’étais vidé, libéré.

Cette colère est mon amie, je la chéris, elle m’informe que mes limites ont été atteintes. L’outrepasser, c’est sacrifier une part de soi.
Il n’est plus question de prendre sur moi, de me laisser marcher dessus.

C’est une des conséquences de la connaissance de soi : tu connais tes contours, tes besoins, tes émotions… Et tu ne transiges plus avec tes besoins.
C’est non négociable : ce sont des besoins !

Voilà pourquoi tu as tout intérêt à découvrir ton type ennéagramme.

La colère est aussi là pour défendre le territoire et, tel Gandalf, faire comprendre aux autres “vous ne passerez pas”.
C’est notre responsabilité à chacun de défendre l’intégrité de notre être sur tous les plans.

Ca m’a amusé de voir que la vidéo de cette personne pour libérer la colère m’a énervé… Sur son site j’ai vu qu’elle a fait un autre live sur les “émotions négatives“.

En ne connaissant rien de cette personne, quelques mots clés m’alertent sur ce paradigme Orange à l’œuvre où on cherche à dégager les émotions pour se transformer et courir après la meilleure version de soi-même.
Je ne suis plus du tout OK avec ces considérations sur les émotions.

Ta colère, ta tristesse, ta joie, ta peur, et toutes leurs dérivées, sont des cadeaux tellement précieux.
Ces émotions t’informent en temps réel de l’état de tes besoins.
Et tes besoins, c’est toi, c’est ton énergie vitale.

T’as le droit de ressentir la colère, de défoncer un sac de frappe, de crier très fort !!! Pas besoin d’être en face de quelqu’un pour ça.
C’est une colère saine où tu ne fais de mal à personne et tu n’as pas à te justifier.

L’émotion est légitime par sa simple présence : elle EST.

Beaucoup de personnes ont du mal à intégrer ça tant ils ont grandi dans un écosystème où il faut fermer sa gueule, rester discret et ne pas pleurer.

C’est quand tu ne sors jamais ta colère que tu prends sur toi.
Au bout de quelques années ça peut partir en sucette, jusqu’à agresser voire tuer quelqu’un… Ou même se créer un cancer.

Un très bon exemple de répression de la colère est le type 9 ennéagramme qui a accumulé 10 années de colère et qui pète une durite : c’est aussi imprévisible qu’extrêmement dangereux.

Gérer ses émotions ça fonctionne un temps, mais tu ne peux pas pousser indéfiniment sur une vague sans te prendre un raz de marée sur la tronche.

Si tout cela te parle, je te recommande de jeter un œil à la libération émotionnelle.

amour de soi IA

Amour de soi : l’antidote universel

Qu’est-ce que l’amour de soi ? Comment le développer ?

L’amour de soi est nécessaire à l’équilibre d’un être humain, sans cela il dépérit. Pourtant nous vivons dans un monde gangréné par une pandémie mondiale de carence d’amour de soi.

Dans une quête de performance insatiable, l’être humain se traite comme un esclave et se transforme en faire humain.

Quand l’individu cesse de devenir un sujet et devient un objet, il n’y a pas d’amour. Il y a tout au plus une reconnaissance conditionnelle. C’est de la manipulation, pas de l’amour.

Décryptons ensemble le vaste sujet de l’amour de soi.

L’amour de soi : de quoi parle-t-on ?

“Nous ne donnons vraiment à autrui que ce dont nous débordons. Tout le reste, on se l’emprunte à soi-même. L’addition arrive vite, et souvent salée, quand nous avons « trop donné », car nous avons emprunté à notre propre personne ce que nous ne possédions pas en abondance. Puis, une révision de nos priorités commence à faire sens : « Maintenant je m’occupe de moi », revient en fait à se mettre au centre de ses préoccupations. Puisque notre culture a diabolisé un sain-égoïsme consistant à faire de Soi le réceptacle premier de notre bienveillance, Nous offrons au monde un Soi anémié, boitant, en manque d’amour. Je crois que l’amour de Soi-même guérit de tout, et, que rien d’autre ne guérit vraiment la dépendance affective. Tout au plus, la collection et l’accumulation compulsive de sentiments et d’égards externes remplissent un puits sans fond, ce vide immense dont parlent ceux qui se détestent. Ceux-là qui, comme solution de survie ont développé un système de défense complexe tout autour de leur tonneau des danaïdes, oscillant entre la fuite compulsive (du sens, ou de la profondeur) et la dépendance affective. Nous ne donnons vraiment à autrui que ce dont nous débordons, Tout le reste, on se l’emprunte à « soi-m’aime »”. Stephan Schillinger

Tout est dit dans cette citation, je pourrais arrêter l’article là !

L’amour de soi est le miel qui apaise tous les maux de l’âme.

Si je devais le définir, je dirais que l’amour de soi consiste à être présent à qui je suis à chaque instant, accueillir ce qui me traverse et m’autoriser à être sans condition.

Pour savoir où tu en es par rapport à ça, tu peux te poser ces quelques questions :

  • Qu’est-ce qui se passe quand je suis triste, en colère ou que j’ai peur ?
  • Que se passe-t-il quand je ne corresponds pas à l’image idéale que j’ai de moi ?
  • Que se passe-t-il quand je prends du poids ?
  • Que se passe-t-il si je n’ai plus d’argent ou que je perds mon travail ?
  • Que se passe-t-il quand j’ai un comportement que je ne voudrais pas avoir ?
  • Que se passe-t-il quand je me fais critiquer ou juger ou qu’on me rejette ?

En clair : Est-ce que je m’aime tel que je suis ici et maintenant ?

C’est très simple en réalité : l’amour c’est accueillir ce qui est. Voilà quelque chose d’aussi simple à comprendre que difficile à vivre !

L’amour de soi revient à créer suffisamment d’espace pour accueillir tout ce qui peut survenir dans ma vie : la joie, la peur, le doute, la maladie, la colère, la tristesse, le vide existentiel, la honte, le deuil…

L’amour de soi n’est pas un interrupteur ON/OFF avec 2 positions, c’est plus comme un Pokémon qui peut être niveau 1 comme 99.

Quand tu t’aimes suffisamment, tu ne cherches plus à passer en force sur toi quand tu n’as pas envie de faire quelque chose, tu ne prends plus sur toi quand tu veux dire non, tu valorises tes émotions et les accueilles telles qu’elles viennent.

Pense à l’enfant qui s’écorche le genou en tombant sur des cailloux. Le sang perle sur sa jambe, il se met à crier et pleurer. Sa mère le prend dans les bras et accueille sa tristesse inconditionnellement.

L’amour de soi, c’est ce rapport de tendresse et de douceur que nous donnons depuis notre espace “maman” envers notre part “enfant” quand quelque chose nous traverse, en accueillant sans juger ce qui est.

Attention, l’amour de soi ça n’est pas :

  • La confiance en soi : la confiance en soi parle plus d’une compétence situationnelle. Exemple : j’ai confiance en moi quand je prends la parole en public car je l’ai fait 50 fois, je n’ai pas confiance en moi quand j’aborde des inconnus car je ne l’ai jamais fait… La confiance en soi est une question de pratique et d’habitude.

  • L’estime de soi : l’estime de soi est une question de valeur. Estime vient de “aestimarer” signifiant “donner de la valeur à”. En clair, l’estime de soi est la valeur que tu te donnes. Certains auteurs ont décrit 4 types d’estime de soi : estime de soi élevée et stable ; estime de soi élevée et instable ; estime de soi faible et stable ; estime de soi faible et instable. L’estime de soi est conditionnelle, selon les personnes elle dépend de l’humeur, des accomplissements, de l’appartenance sociale…

  • L’image de soi : l’image de soi est l’image que nous avons de nous-mêmes et qui influence l’image que nous renvoyons aux autres. L’image de soi influence toute relation, qu’elle soit affective ou professionnelle.

L’amour de soi et son influence

L’amour de soi influence tout dans ta vie.

Ca influence ta capacité à faire des choses nouvelles, ta capacité à prendre des décisions pour ton propre bonheur, à cultiver tes qualités intrinsèques. Ca influence ton niveau de bonheur personnel, ta capacité à prendre du plaisir dans la vie. Ca influence ton mode de vie, comment tu prends soin de ton corps, de tes relations. Ca influence qui tu attires, ta relation de couple, ta relation avec tes enfants, ta relation avec tes parents, ta relation avec tes amis. Ca influence énormément les pensées, les émotions, les croyances, les valeurs. L’amour de soi est nécessaire à un narcissisme sain ! (narcissisme qui est très mal vu dans cette société)

L’amour de soi n’est pas une question de développement personnel car la plupart du temps, le développement personnel est pratiqué depuis un espace de haine de soi. En effet, le développement personnel est une façon de vouloir se changer.

Quelqu’un qui ne s’aime pas peut être envahi de pensées destructrices à son égard et ça peut lui pourrir la vie tant qu’il n’a pas fait un travail de détachement des pensées (j’en sais quelque chose). Toute pratique permettant ce détachement (yoga, méditation) permet de se désidentifier aux pensées, aux croyances pour les observer.

Le premier principe est de sortir de l’identification.

Manquer d’amour de soi : exemples

Le manque d’amour pour soi, c’est quand je ne suis pas là pour moi, ou pire, que je suis contre moi. Les exemples sont omniprésents dans notre vie, sur internet, autour de nous…

Il y a quelques années, je décide de prendre un coach en hygiénisme pour améliorer ma santé. Paradoxalement, je n’ai pas pris soin de moi. Pendant 6 mois, je me suis privé, je me suis mis une discipline qui ne me convenait pas, je me suis mis la pression, je m’en voulais de chaque écart alimentaire. Il n’y avait pas d’amour. Je sacrifiais ma vitalité sur l’autel de l’idée de la vitalité. Un comble !

Tous les jours je discute avec des clients qui veulent passer en force sur eux, qui veulent “détruire leurs croyances limitantes“, qui veulent “arrêter de procrastiner” ou encore “arrêter d’être perfectionniste”.

C’est systématiquement le même schéma qui se répète :

  1. Un raz-le-bol de répéter le même fonctionnement
  2. Une incompréhension de la partie de soi responsable du comportement

Ca amène à partir en croisade contre soi et le résultat n’est jamais beau à voir. Tu ne peux pas passer en force sur toi sans en payer les conséquences.

Les croyances limitantes sont simplement des croyances protectrices qui protègent ton psychisme et que tu juges de “limitantes”.

La procrastination est un mécanisme de défense qui t’informe qu’une partie de toi a peur et/ou pas envie de faire quelque chose.

Le perfectionnisme est un comportement qui t’informe de la dureté de tes standards envers toi-même.

Tous les comportements, aussi incompréhensibles soient-ils, sont des émanations de toi. L’invitation est d’arrêter de lutter contre et plutôt à chercher à les comprendre, les accueillir pour les transcender.

La première étape est la prise de conscience de cette dureté, de voir que tel sentiment, telle émotion, n’a pas sa place en toi. Cette conscience de soi se nourrit au quotidien.

L’origine de manque d’amour de soi

Le manque d’amour de soi prend racine dans l’enfance (comme tant de choses).

Lorsque l’enfant naît, il est au contact direct de son état biologique. Il n’y a aucun filtre entre ce qu’il ressent et ce qu’il exprime. Il a faim, il pleure.

En grandissant, il reçoit de plus en plus de retours de l’extérieur lui montrant que ce mode de fonctionnement n’est pas OK.

Que ce soit en lien avec sa joie “arrête de faire autant de bruit, on est pas tout seuls”, avec sa tristesse “ne pleure pas, t’es pas une fillette”, avec ses sensations physiques “finis ton assiette”.

L’enfant vit une dissonance cognitive répétée entre ce qu’il ressent et ce que les personnes dont il dépend (ses éducateurs) lui demandent de faire/ne pas faire, dire/ne pas dire, ressentir/ne pas ressentir.

Peu à peu, l’enfant se coupe de lui-même et se plie à ce qu’on attend de lui.

Nous avons tous constaté dans notre vie que nous avons un certain mimétisme vis-à-vis de nos parents : des expressions de langage, des comportements, des addictions, des schémas relationnels…

Combien de fois ai-je entendu de la bouche des personnes que j’accompagne : “Je me suis toujours dit que je ne ferais jamais comme mes parents et si je regarde la réalité, je fais exactement comme eux…”

Si aujourd’hui tu manques d’amour envers toi, que tu ne sais pas t’en donner, que tu te maltraites, que tu ne te donnes pas droit à l’erreur, que tu ne te permets pas de vivre tes émotions ou d’exprimer tes limites… C’est simplement parce que tu n’as pas pu l’apprendre par mimétisme.

Tes éducateurs n’ont probablement pas accès à cet amour d’eux-mêmes : comment veux-tu y avoir accès ?

Comme ils n’y avaient pas accès pour eux (du fait que leurs parents n’en avaient pas les moyens non plus), ils n’en avaient pas pour toi, d’où les injonctions, les critiques… Ils ont fait avec les moyens du bord et parfois c’est très peu. C’est ainsi, rien ne sert ne chercher un coupable.

Pour autant, sommes-nous condamnés à nous traiter comme de la merde toute notre vie ?

Heureusement non ! Le cerveau reste plastique toute notre vie, voyons maintenant comment inverser la tendance.

Comment apprendre l’amour de soi

“Comment apprendre l’amour de soi ?”

Voilà la question que je me suis posé il y a quelques années. La question est mal posée, car le “comment” implique qu’il y a quelque chose à faire.

Comme s’il fallait faire une routine de 30 minutes pendant 21 jours pour enfin développer l’amour de soi ! Ce n’est pas comme ça que ça marche.

L’amour de soi (et des autres, du reste) ne dépend pas d’une action, ça n’est pas relatif au FAIRE.

L’amour, c’est dans l’ÊTRE : il s’agit de créer un espace d’accueil, de présence, suffisamment grand en soi pour accueillir ce qui nous traverse.

En prenant du recul, c’est laisser la vie prendre place en toi. Ca implique d’avoir suffisamment confiance en la vie (confiance veut dire “avec foi”), à un endroit.

C’est une posture intérieure plus qu’une pratique. L’amour de soi c’est comme le saut à l’élastique, ça se vit. On peut en parler, on peut s’entraîner à sauter sur son matelas, jouer à des simulations… Mais on tourne autour du pot.

Les pratiques du type se dire “je m’aime” face au miroir, faire des affirmations positives, c’est une façon d’essayer de se convaincre. 
Ca n’a jamais marché pour moi et pour toutes les personnes que je connais.

C’est un peu comme faire semblant de t’intéresser à quelqu’un qui ne t’intéresse pas : tout le monde le sent.

Tu ne peux pas simuler l’amour, tout comme tu ne peux pas le “faire”. C’est un état d’être que tu peux apprendre, mais pas dans les livres ni dans les formations. 

La seule façon de l’apprendre à ma connaissance, c’est avec des personnes qui ont accès à cet état de présence et d’amour. Ce sont des personnes qui te font sentir bien, où tu sens que tu as ta place, tu es accueilli tel que tu es.

Peu importe que ce soit un ami, une thérapeute, ton voisin ou ton maître spirituel ! Prends tout ce qu’il y a à prendre et par mimétisme ça va finir par infuser.

À un moment donné, c’est à toi de prendre le relais : Personne ne peut le faire à ta place.

Bien entendu, nourrir cet amour de soi peut passer par certaines routines :

  • Prendre un bain moussant
  • Regarder un coucher de soleil
  • Te faire masser
  • Faire une séance de sport
  • Lire un livre
  • Marcher dans la nature
  • Prendre soin de son enfant intérieur : manger du chocolat, se faire un bon gâteau, jouer…

Mais attention, ce ne sont pas des prescriptions, c’est à toi d’identifier ce qui te permet de prendre soin de toi et manifester ton amour pour toi.

Ca va dépendre de tes langages de l’amour. Ce n’est pas tant l’action que l’intention derrière qui compte.

Accéder à cet amour inconditionnel change absolument tout. Tu n’as plus besoin d’être, de faire, d’avoir, autre chose que ce qui est. La quête est terminée, tu es arrivé là où tu devais être. Cela te permet de goûter une paix intérieure, un bonheur, qui vaut n’importe quelle méditation pratiquée pendant 30 ans.

Ca ne veut pas dire que tu ne vivras plus jamais d’émotions et que toute ta vie ne sera que papillons et fleurs. Pas du tout !

La différence majeure est que, maintenant, tu es là pour toi quelles que soient les galères de la vie. Et ça, ça change tout.

Les 5 langages de l’amour : la clé d’une relation épanouie

Selon Gary Chapman, il n’y a pas une façon universelle de manifester son amour.

L’amour, c’est la célébration de la vie. Laisser l’amour entrer dans ma vie, c’est me laisser toucher par l’autre.

Les 5 langages de l’amour nous invitent à revisiter notre perception de l’amour et des relations, dans le couple, avec nos amis, au travail…

Les 5 langages de l’amour : origine

Gary Chapman est un conseiller conjugal, pasteur, conférencier et auteur spécialisé du mariage et de la famille. Il sort son livre “Les 5 langages de l’amour” en 1997 qui devient un best seller en france avec 250 000 livres vendus. J’ai découvert ce livre il y a plusieurs années et mon avis est unanime : c’est une pure pépite pour prendre soin de notre partenaire dans notre couple… Mais pas que !

Comme tu vas le constater, les 5 langages de l’amour peuvent trouver de multiples applications dans la vie de tous les jours, et pas qu’avec les autres.

Gary Chapman a constaté qu’une personne peut recevoir des paroles valorisantes tous les jours, elle ne se sent pas aimée pour autant. Il a réalisé que chacun a sa façon spécifique de donner et recevoir l’amour.

L’être humain étant naturellement autocentré, il manifeste son amour à l’autre de la même façon dont il aimerait le recevoir. Si son partenaire n’a pas le même langage de l’amour, cela revient à remplir un panier percé… Nous pouvons passer notre vie à essayer de prouver à l’autre qu’on l’aime, mais si ça n’est pas dans son langage, la relation peut dépérir pour cette simple raison.

En effet, l’amour est un besoin fondamental qui n’est pas négociable (comme l’explique la CNV). Nous avons TOUS besoin d’amour.

Les 5 langages de l’amour en détail

Les paroles valorisantes

Dire “je t’aime”, faire des compliments, souligner quelque chose que l’autre a fait et que nous avons apprécié… Voilà autant d’expressions possibles des paroles valorisantes. Cela passe par le langage, les mots, l’intonation et bien évidemment l’intention sous-jacente. Il ne suffit pas d’un “je t’aime” mécanique, il s’agit de le ressentir réellement.

Les services rendus

Faire la vaisselle, la cuisine, les courses, le ménage, tondre la pelouse, aller chercher un colis, aider à déménager… sont autant d’expressions des services rendus. Rendre un service, c’est passer par l’action pour faire à la place de l’autre : c’est lui offrir ce temps de vie supplémentaire en lui enlevant une tâche.

Le toucher

Un massage, des caresses, un câlin, la danse, un geste appuyé… sont quelques exemples de toucher. Le contact physique touche directement le système nerveux et apaise, c’est pour cela que c’est très puissant en thérapie. Pour autant certaines personnes n’y sont pas plus sensibles que ça, sont mal à l’aise voire détestent le toucher. Toucher l’autre, c’est accéder à son intimité la plus pure. Un geste mécanique n’aura pas le même impact qu’un geste fait en présence.

Les cadeaux

Une carte postale, un vêtement, une surprise, un bouquet de fleurs, un poème… sont des expressions possibles des cadeaux. Offrir un cadeau, c’est surprendre l’autre, c’est une marque d’attention cristallisée dans un objet. Ce n’est pas forcément un objet acheté, cela peut être fabriqué. Constituer un bouquet avec des fleurs du jardin, écrire un poème et le jouer en musique, fabriquer quelque chose de ses mains… sont tout autant des cadeaux. La valeur monétaire n’est pas proportionnelle à l’impact du cadeau. Comme dans chaque langage de l’amour, c’est l’intention qui compte !

Les moments de qualité

Regarder un coucher de soleil, admirer les étoiles, discuter en tête à tête, jouer à un jeu de société, avoir une discussion profonde, regarder un film, se raconter des blagues, des histoires, aller au restaurant, fais des jeux amoureux… sont autant de façons de passer des moments de qualité.

Les moments de qualité dépendent des personnes : pour certains c’est important de pouvoir parler donc un cinéma n’aura pas le même impact qu’un dîner en amoureux. Pour d’autres c’est le temps ensemble, même sans parole, comme en contemplant un paysage ou juste en restant devant un feu de bois.

La hiérarchie des langages de l’amour

Chaque personne a ses langages de l’amour préférés. Nous en avons en général 1 ou 2 qui sortent vraiment du lot. 
Cela dépend de plein de facteurs : notre personnalité, notre enfance, notre culture…

Pour identifier nos langages de l’amour, il suffit de se demander :

  • Qu’est-ce que je fais spontanément pour manifester mon affection ?
  • Qu’est-ce qui me fait le plus souffrir quand j’en manque ?
  • Qu’est-ce que j’aime le plus qu’on fasse pour moi ?

Prendre le temps de répondre à ces questions, prendre des notes, regarder dans notre vie concrète du quotidien, permet d’affiner et de voir avec clarté quels sont nos langages de l’amour.

Tu peux prendre le temps de les classer par ordre d’importance pour toi.

Par exemple, j’adore le toucher, c’est pour moi essentiel dans la relation. Les massages, les câlins, les caresses, sont une pierre angulaire de la relation.

Idem avec les moments de qualité. Pouvoir discuter avec l’autre de tout, prendre le temps de s’écouter, de s’intéresser, fait partie de ce qui me nourrit le plus.

Mes 2 premiers langages sont le toucher et les moments de qualité. Il est important de faire attention à la projection de notre fonctionnement sur l’extérieur, chose que l’on fait tout le temps !

Ma partenaire valorise les cadeaux et les moments de qualité. A moi de garder la vigilance pour lui faire des surprises et des cadeaux, car je n’y pense pas spontanément comme ce n’est pas mon langage de l’amour privilégié.

Les 5 langages de l’amour en pratique

S’il y a bien une connaissance qui n’a aucun intérêt si elle n’est pas transcrite dans la réalité, ce sont les 5 langages de l’amour de Gary Chapman. Mis en pratique, les résultats se font sentir en quelques jours de façon notable. De la même manière qu’une plante assoiffée voit ses feuilles resplendir après avoir reçu sa dose d’eau, une personne qui reçoit de l’amour par son langage de l’amour privilégié remplit son réservoir et fleurit tel un magnifique tournesol en plein été.

Pour soi

Il serait tentant d’appliquer les 5 langages de l’amour à l’autre : à ton compagnon/à ta compagne, à tes enfants, à tes amis, à tes parents…

A mon sens, la première personne à qui il est important de rendre la vie belle, c’est toi-même. Tu passes 24h/24 avec toi-même, toute ta vie, autant prendre soin de toi pour te rendre la vie belle, qu’en penses-tu ? Tout commence par l’amour de soi.

En fonction de tes langages de l’amour privilégiés, tu peux commencer à prendre soin de toi. Si tu valorises :

  • Les paroles valorisantes : fais-toi des compliments sur ce que tu aimes chez toi, écris-toi des lettre de gratitude, valorise les efforts que tu fais sur des projets importants pour toi.
  • Les services rendus : fais le ménage pour t’offrir de la propreté, fais la vaisselle pour offrir une cuisine propre au toi de ce soir, arrange ton bureau avant d’y travailler pour t’y sentir à l’aise
  • Le toucher : offre-toi un massage, caresse ton corps en douceur, achète-toi des vêtements avec des belles matières agréables à porter, des draps doux.
  • Les cadeaux : fais-toi des surprises, offre-toi des objets précieux à ton cœur,
  • Les moments de qualité : passe des moments avec toi, écoute la musique qui te fait du bien, pratique la méditation, marche en conscience, regarde un film que tu apprécies

Pour les autres

Dans un couple, connaître son propre langage de l’amour et le langage de l’autre permet de comprendre ce dont chacun a besoin pour se sentir aimé.

Cela aide vraiment à mieux communiquer.

Les langages de l’amour constituent un sujet de discussion très enrichissant dans une relation importante pour toi. Qui n’a pas envie que son partenaire lui donne de l’amour ? C’est un sujet universel, accessible et facilement abordable.

Tu peux réfléchir en même temps sur tes langages et ceux de ton partenaire, et en discuter avec lui. Ces questions peuvent aider :

  • A quel moment te sens-tu le plus aimé(e) ?
  • Qu’est-ce qui te manque le plus si tu ne l’as pas ?
  • Qu’est-ce que tu aimerais que je fasse le plus pour toi ?

Il ne faut pas s’étonner que ça fasse remonter des émotions car un besoin d’amour non rejoint peut faire remonter beaucoup de tristesse, éventuellement de la colère.

Au final, les 5 langages de l’amour sont un cadeau précieux pour la relation quelle qu’elle soit (couple, ami, enfant, partenaire business) Cela aide l’amour à circuler dans tous les sens. Faire du bien à l’autre, c’est aussi faire du bien à soi. Faire du bien à soi, c’est aussi faire du bien à l’autre.

Les 5 langages de l’amour de Gary Chapman, une pépite à consommer sans modération !

Les besoins fondamentaux : clé de l’épanouissement

Les besoins fondamentaux sont au cœur de la vie humaine. Ils sont souvent compris superficiellement et considérablement sous-estimés. Les besoins révèlent quelque chose de beaucoup plus profond sur notre humanité.

Dans cet article je te partage tout ce que je sais sur les besoins.

Les besoins fondamentaux : kézako ?

Les besoins fondamentaux correspondent à l’énergie de vie qui soutient l’épanouissement de la vie elle-même.

Dans la vision classique du terme “besoin”, cela renvoie au manque, à un réservoir à remplir. Dans la langue française c’est typique des expressions : “J’ai besoin de toi” pour évoquer le vide abyssal que je ressens quand tu n’es pas là. “Il est dans le besoin” pour évoquer quelqu’un qui est dans la rue et qui n’a rien.

Les besoins ont mauvaise presse. C’est souvent associé à quelque chose de péjoratif comme le dit l’expression “Je vais faire mes besoins” pour évoquer l’élimination des déchets par les excréments.

L’enfance détermine en grande partie la perception de nos besoins et le niveau avec lesquels nous les écoutons (ou pas.)

Il y a quelques années je voyais les besoins comme des petits réservoirs avec un niveau de remplissage. Ton besoin d’amour est plein = OK. Ton besoin d’amour est vide = pas OK.

Cette vision mécaniste est simpliste : nous ne sommes pas des voitures à remplir avec de l’essence et avec un niveau d’huile à maintenir.

Depuis les travaux d’Abraham Maslow, tout le monde a entendu parler de la pyramide des besoins humains. Même si les besoins sont découpés artificiellement avec des mots, l’être humain est régi par un “méta-besoin” : prendre soin de la Vie en lui. La Vie se gère elle-même en générant la sensation de faim ou de soif, en créant des émotions pour s’informer de l’état des besoins au présent.

L’être humain a de multiples façons pour cela comme nous allons le voir plus bas.

Juste avant, prenons un instant pour bien clarifier ce qu’on entend par besoins avec 3 points clés :

  • Les besoins sont le moteur de TOUT ce que nous faisons : cette force motrice et innée nous mobilise pour l’épanouissement de la Vie en nous.
  • Nous avons tous les mêmes besoins, mais ils ne s’expriment pas forcément au même moment et pas dans la même intensité.
  • Les besoins sont profondéments ancrés dans le présent, c’est l’énergie de vie qui s’exprime d’instant en instant.

En CNV, on identifie 4 critères d’un besoin :

  • Universel. Personne n’est épargné, ça concerne 100% des individus incarnés sur Terre.
  • Sans forme : immatériel
  • Neutre : il n’y a pas de bon/mauvais besoin ; il n’y pas de besoin plus important ou plus “élevé” qu’un autre. L’estime n’est pas mieux que manger.
  • Il y a des milliers de stratégies pour nourrir un besoin.

Le besoin est détaché d’une Personne, d’une Action, d’un Lieu, d’un Moment, d’un Objet.

Les besoins sont très différents des stratégies pour les satisfaire :

  • Les besoins fondamentaux sont peu nombreux ; les stratégies sont innombrables. Ex : besoin = manger ; stratégies = viande, pomme de terre, carotte, graines germées…
  • Les besoins fondamentaux sont universels et concernant 100% des humains ; les stratégies diffèrent selon les êtres humains. Ex : pour nourrir son besoin de sécurité, le premier achète une alarme, le deuxième accumule de l’argent, le troisième vole les deux premiers, le quatrième apprend la self-défense.
  • Les besoins fondamentaux sont non négociables ; les stratégies sont optionnelles. Ce sont des besoins donc ils sont vitaux : si on ne les nourrit pas, on dépérit.
  • Il n’y a pas de Pourquoi au besoin : le besoin est une finalité, il est un pourquoi lui-même. Il n’y a pas de raison ou de logique. Le besoin est inhérent à la vie et c’est pourquoi c’est le cœur de la CNV et tout l’intérêt de l’OSBD.

Quand tu dis :

  • “J’ai besoin que tu fasses/dises quelque chose”, tu parles d’une stratégie, pas d’un besoin.
  • “J’ai besoin de toi/de cette maison/d’aller au cinéma/d’un téléphone/d’argent”, tu parles d’une stratégie, pas d’un besoin.

Ce type de raccourci nous empêche de voir le besoin réellement présent qui peut être inconscient. Il suffit de remonter la source comme le saumon remonte la rivière pour déduire le besoin qui se cache derrière.

“J’ai besoin de toi” renvoie instinctivement à un besoin relationnel. Maintenant, est-ce de l’amour, de l’appartenance, de la reconnaissance, ou autre chose ? Cela dépend de qui prononce cette phrase.

La modélisation des besoins fondamentaux

Les besoins fondamentaux ont été modélisés par Abraham Maslow à travers la fameuse pyramide des besoins humains qui suggère que chaque étage doit être satisfait pour aller à l’étage du dessus.

Abraham Maslow était un psychologue américain qui a commencé à travailler sur le comportement des animaux avant de s’intéresser aux humains. Maslow est considéré comme le père de la psychologie humaniste.

Même si les besoins modélisés par Abraham Maslow sont souvent représentés par la fameuse pyramide de Maslow, ce n’est pas si simple. La vision hiérarchique est intéressante sur le plan intellectuel, par contre en pratique, Maslow parlait lui-même des besoins comme d’une dynamique fluide où plusieurs niveaux coexistent simulntanément.

En effet, certaines personnes font une grève de la faim comme stratégie pour manifester la frustration de leur besoin de respect, ce qui montre la limite de la modélisation par la “pyramide de Maslow” qui ne rend pas bien compte de l’aspect dynamique des besoins.

Les humains se taperaient moins sur la gueule en ayant conscience qu’ils ont tous les mêmes besoins ! Nos besoins sont pondérés différemment, par exemple pour certains humains le besoin de sécurité est primordial alors qu’il est beaucoup moins marqué pour d’autres.

Pour simplifier, nous pouvons différencier trois familles de besoins, concernant les 3 dimensions de l’être.

  1. Les besoins physiologiques (du corps)
    • Besoin de respirer
    • Besoin de repos
    • Besoin de nourriture, d’hydratation
    • Besoin de mouvement
    • Besoin de reproduction
    • Besoin de sécurité
  2. Les besoins psycho-émotionnels (de l’esprit)
    • Besoin d’appartenance
    • Besoin de reconnaissance
    • Besoin d’amour
    • Besoin d’intimité
    • Besoin d’estime
    • Besoin de respect
  3. Les besoins spirituels (de l’âme)
    • Besoin de cohérence
    • Besoin de sens
    • Besoin de transcendance
    • Besoin de contribution

Il s’agit d’une grille de lecture comme il y en a de nombreuses. Quand on parle de besoins, on cherche à modéliser la réalité et comme la carte n’est pas le territoire, il y a souvent plusieurs cartes pour approcher le territoire différemment.

Pour Isabelle Padovani (enseignante en CNV), il y a 5 familles de besoins :

  • Survie : ce qui m’est nécessaire pour exister
  • Bien-être : ce qui nourrit mon être
  • Réalisation : ce qui soutient mon déploiement
  • Relation : ce que j’aime vivre avec autrui
  • Célébration : ce qui me permet de goûter pleinement tout ce que je vis

D’autres personnes ont contribué à modéliser les besoins fondamentaux comme Virgina Henderson. Virginia Henderson était infirmière et chercheuse et a développé les 14 besoins fondamentaux.

  1. Respirer
  2. Boire et manger
  3. Éliminer
  4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture
  5. Dormir et se reposer
  6. Se vêtir et se dévêtir
  7. Maintenir sa température corporelle
  8. Être propre et protéger ses téguments
  9. Eviter les dangers
  10. Communiquer avec ses semblables
  11. Agir selon ses croyances et valeurs
  12. S’occuper en vue de se réaliser
  13. Se recréer
  14. Apprendre Ces 14 besoins fondamentaux de Virgina Henderson sont fréquemment enseignés durant les études de soins infirmiers.

Quelle que soit la modélisation, le besoin revient toujours à ces 4 critères, à cette énergie de vie que chaque personne possède en lui.

Comment accéder à nos besoins fondamentaux

Un jour en discutant avec un ami qui pratique la CNV depuis 10 ans, il m’a dit une phrase qui m’a interloqué : “Le fait qu’un besoin soit nourri ou pas n’est pas si important. Le premier besoin d’un besoin est d’être reconnu.”

Un frisson a parcouru mon corps ! Waow, c’est tellement évident, simple et pourtant contre-intuitif…

Je faisais directement le raccourci en me disant que parce que j’ai des besoins, il faut absolument les combler.

À ce moment-là, j’ai compris que quel que soit “l’état de satisfaction de mon besoin”, le simple fait de le voir et le reconnaître en tant qu’énergie de vie en moi change la totalité de mon expérience !
En plus, cela peut donner d’autres moyens de les satisfaire que ce qu’on pense mentalement bon pour nous.

Ca a changé définitivement mon rapport à mes besoins, j’ai cessé de les voir comme de simples réservoirs avec un niveau de remplissage, mais plutôt comme une énergie de vie, à l’image d’un jardin potager avec des fleurs et des légumes. Quel que soit le niveau de maturité de la plante, elle est la vie et mérite d’être célébrée.

La base de la base concernant les besoins revient à s’y connecter par notre présence, ce qui demande un retour au corps.

Voilà pourquoi les termes importent peu : les besoins sont ancrés dans le corps, ils ne sont pas des concepts mentaux mais se ressentent.

Le besoin est dans l’ici et maintenant, comme le corps, pas dans un fantasme futur. Ressentir son corps dans le futur, ça n’existe pas.

Ainsi, la seule façon d’être en lien avec mes besoins, c’est écouter mon corps au présent.

Se mettre en écoute du besoin ne nécessite à aucun moment qu’il soit nourri, je peux reconnaître sa présence en m’y reliant.

Célébrer un besoin demande une qualité de présence et d’écoute à soi qui se travaille. Peu de gens en sont capables car c’est quelque chose que nos éducateurs ne nous ont pas transmis.

L’intention première est de se relier au besoin en tant “qu’énergie de vie”.

La porte d’entrée qui mène à la maison du besoin est… l’émotion.

Toute émotion est liée directement à un besoin. Parmi les 4 émotions de base, chacune nous renseigne sur certains types de besoin :

  • La peur est en lien avec les besoins physiologiques et de sécurité : elle est en lien avec les ressources, les manaces objectives et l’anticipation.
  • La tristesse est en lien avec les besoins émotionnels et relationnels : elle permet de faire le deuil, de lâcher, de passer à autre chose…
  • La colère est en lien avec les besoins de respect, en lien avec le territoire : elle permet de poser les limites.
  • La joie est en lien avec la célébration de la vie.

Ce qui nous sépare (les moyens) est une occasion de nous rappeler ce qui nous relie (les besoins).

Deuiller = rester avec ma tristesse quand l’un de mes “j’aime vivre” ne peut pas se vivre.

Les nuances sur les besoins

Les besoins ne sont pas nécessairement une pyramide. Maslow en parlait comme une pyramide où les besoins de base doivent être satisfaits avant de passer à l’étage du dessus. C’est valide en théorie mais la carte n’est pas le territoire… Dans la réalité, des besoins psychologiques ou spirituels peuvent amener à une grève de la faim.

Les besoins ne sont jamais satisfaits définitivement. Qui a déjà joué aux Sims s’en rend bien compte : l’être humain est à l’image de la marche, toujours en mouvement. Ce n’est pas un équilibre statique comme une chaise. La marche est une chute en avant permanente, un équilibre dynamique en permanent déséquilibre. D’où l’importance de cette écoute de tous les instants qui permet de sentir le besoin qui est vivant à l’instant T.

Personne ne peut prendre de 100% de ses besoins seul. L’être humain est un animal social qui a des besoins relationnels. Par contre chaque individu est totalement responsable de ses besoins, de la manière dont il choisit de les satisfaire (ou non). Chaque individu est le garant de ses propres besoins et a la charge de son enfant intérieur, tout comme une personne qui a des enfants en bas âge est responsable de la prise en charge de leurs besoins.

Nous sommes des animaux sociaux et nous avons besoin des autres, pour cela il est utile de connaître les 5 langages de l’amour.

Pour autant, tout le monde n’est pas égal dans la prise en soin de ses besoins. Certains humains ont tendance à les réprimer, d’autres à faire leur priorité, cela dépend du profil de personnalité de la personne.

Les besoins amènent également la conscience d’une santé intégrale. On comprend bien que la santé n’est pas que physique. La négligence des besoins spirituels sur toute une vie peut mener à une vie vide de sens qui donne envie de se pendre, malgré la satisfaction de tous les besoins physiques et émotionnels. Cela nous invite à envisager la dimension triple de la santé : physique, psycho-émotionnelle et spirituelle. Là encore, ces 3 dimensions sont indissociables et complémentaires.

L’adulte et ses besoins : le tabou

Enfant, le petit de l’homme est présent à tous ses besoins. La vie est présente à elle-même pour le dire simplement. En grandissant et en introjectant les normes sociales et familiales, l’enfant finit par se couper de ses émotions, de ses sensations et donc de ses besoins, selon la culture et l’environnement dans lequel il a grandi.

Par exemple, dans les cultures occidentales, la colère est connotée négativement ce qui pousse la plupart des gens à ne pas l’exprimer, à prendre sur eux et à violer leur besoin de respect en laissant outrepasser leurs limites.

Dans une société productiviste, il est mal vu de parler de ses émotions, de son intimité et donc de ses besoins. La focalisation sur l’extérieur pousse l’individu à se désintéresser de sa vie intérieure, ce qui amène à des adultes complètement coupés de la vie en eux. Certains humains sont tellement coupés d’eux-mêmes qu’ils peuvent vivre des décennies dans un environnement qui ne leur plaît pas, dans des relations toxiques qui ne les nourrit pas…

Un enfant est tellement au contact de ses besoins qu’il réagit imédiatement quand l’un d’eux n’est pas nourri. En ce sens, l’individu adulte a souvent beaucoup plus à apprendre de l’enfant qu’il ne l’imagine…

L’adulte humain moderne est souvent plus proche de la survie que de la vie, comme l’attestent tous les chiffres sur les addictions, la prise d’antidépresseurs, le taux de dépression, de suicide, de burnout.

On assiste à des générations entières d’individus coupés de leur corps et donc de leurs besoins fondamentaux.

Comment prendre soin de nos besoins quand on ne les connait pas ? Comment nourrir la vie en soi quand on s’en est coupé ?

Cela demande toute une rééducation, de tisser de nouveau ce lien avec soi-même, dans une démarche loin de toute volonté de résultat.

Le niveau de “coupure” vis-à-vis de nos besoins dépend de notre enfance, de notre profil psychologique, de notre culture…

Prendre soin de ses besoins, c’est devenir une mère et un père pour soi-même… Et ça commence maintenant !

La méthode OSBD pour améliorer sa communication avec la CNV

En communication non violente (cnv), on entend souvent parler de l’acronyme OSBD. Souvent mal compris, il en résulte une communication contre-productive qui risque de créer plus de conflit qu’autre chose. Pourtant, la méthode OSBD en CNV est une révolution qui peut améliorer drastiquement toute relation, découvre comment.

La méthode OSBD en communication non violente (CNV)

En créant la communication non violente (CNV), Marshall Rosenberg a popularisé l’OSBD, désignant 4 étapes clés dans la communication.

En CNV, la méthode OSBD est un processus en 4 étapes qui signifie :

  • Observation
  • Sentiments
  • Besoins
  • Demande

Il permet de fluidifier la communication et d’augmenter drastiquement la qualité de la relation.

Facile à comprendre, c’est plus difficile à concrétiser que ça en a l’air. Pourquoi ?

Nous passons notre temps à amalgamer dans notre expérience ces 4 éléments.

Avant de t’expliquer comment te servir de la méthode OSBD, voyons quelques différenciations clés dans ces 4 étapes :

  • Observation : c’est la situation telle qu’elle est, dénuée d’opinion ou d’évaluation.
  • Sentiment : c’est comment je me sens émotionnellement en réaction à la situation. Le sentiment est dénué de jugement ou d’étiquette, il est personnel.
  • Besoin : c’est ce qui est important pour moi de vivre dans cette situation.
  • Demande : c’est ce qui émane éventuellement pour prendre soin de mon besoin.

Cette méthode OSBD comprend une erreur très souvent commise par les pratiquants de CNV et qui sapent leur volonté de bien faire…

L’erreur N°1 avec OSBD

Il est classique d’entendre quelqu’un qui fait de la CNV dire : “Tu es rentré à 19h31, je me sens apeuré parce que j’ai besoin de sécurité. Est-ce que tu es d’accord de me prévenir la prochaine fois ?”

Ca fait bizarre, robotisé et l’autre ne va pas tarder à te rentrer dedans. La vie n’est pas une copie où tu vas être noté sur la façon dont tu exprimes les choses.

La grosse erreur est d’exprimer à l’autre le OSBD alors que l’intention première n’est pas de partager les 4 étapes à l’autre… Mais surtout de clarifier MA réalité à travers OSBD.

Ces 4 étapes me permettent de mettre de la clarté à l’intérieur de moi en lien avec ce que je vis. C’est la première étape avant tout autre chose.

Il n’y a aucune nécessité à exprimer à l’autre l’OSBD, par contre tu as tout intérêt à l’appliquer sur toi-même en premier.

L’intention en CNV

La plupart des gens ont retenu que CNV = OSBD, c’était aussi mon cas à l’époque où j’ai découvert le livre de Marshall Rosenberg “Les mots sont des fenêtres”. La CNV amène beaucoup plus de finesse. `

OSBD est un processus avec 4 étapes, ce n’est pas une fin en soi. Le cœur de la CNV est l’intention. Si tu n’es pas au clair avec ton intention que tu utilises OSBD, il est probable que tu aies une intention de résultat sur l’autre et c’est la meilleure manière de te faire rembarrer parce que ta communication est… violente.

La CNV invite à être dans une intention de connexion à toi-même ET à ton interlocuteur, ce qui induit une présence bien plus précieuse que 4 étapes répétées machinalement. Quand l’intention est d’être en lien avec l’autre, les mots que tu emploies ne sont plus si importants. Le langage devient secondaire.

Dans toute situation, en particulier une situation qui t’active, il y a l’opportunité à conscientiser ton intention pour basculer sur une intention de connexion (si tu en as l’envie et les moyens) avec ta propre expérience puis avec l’expérience de ton interlocuteur. Ainsi, tu commences par un OSBD intérieur sur ton propre vécu. Selon la situation, ton envie et tes ressources, tu peux enchaîner avec un OSBD extérieur : celui de ton interlocuteur. Cela crée l’espace de cocréation pour éventuellement exprimer ce que tu as envie d’exprimer (qui peut être très loin de la forme robotisée de l’OSBD) et qui augmente grandement la probabilité de faire passer ton message.

Est-ce que ça demande de l’énergie ? Oui. Est-ce que ça demande du temps ? Oui. Est-ce que ça demande de la pratique ? Oui.

D’un autre côté, si tu ne prends pas soin de la relation, ton message ne passera pas… Donc finalement, l’énergie que tu investis dans la relation a toutes les chances d’être bénéfique pour tout le monde.

OSBD en pratique

Pour rendre tout cela concret, j’aimerais te donner 2 cas pratiques. Je n’ai pas la prétention d’être expert en CNV, cet exemple est banal et il sert à illsutrer pour que tu puisses te l’approprier.

Voici un exemple du quotidien qui est surtout entre moi et moi :

La situation : Le soir arrive, je constate que je suis irritable et la moindre remarque m’agace. Des pensées peuvent survenir : “j’en ai marre”, “je travaille trop”, “je suis mal organisé”… avec des étiquettes et des jugements qui m’éloignent de ma réalité.

Je pose l’intention de me relier à mon expérience et je peux alors faire mon OSBD pour clarifier ma réalité :

  • Observation : je n’ai pas pris de pause aujourd’hui
  • Sentiment : je me sens fatigué et triste
  • Besoin : j’ai besoin de repos
  • Demande : j’aimerais prendre une pause la prochaine fois dès que je sens des signes de fatigue ou d’ennui

Tu comprends que l’intérêt N°1 de la CNV est de clarifier ma propre réalité, même si la situation déclenchante inclue un tiers.

Prenons un autre exemple qui inclue un tiers :

La situation : Je suis en train de lire un livre et ma femme vient me déranger pendant que je suis concentré sur ma lecture. Je peux penser spontanément : “elle me gonfle”, “elle ne me respecte pas”, “elle ne voit pas que je lis bordel ?!”.

Là encore, avant de parler, je me mets sur pause et j’investigue mon monde intérieur :

  • Observation : ma femme me demande “qu’est-ce qu’on mange ce soir ?”
  • Sentiment : je me sens agacé
  • Besoin : j’ai besoin de silence et de tranquilité
  • Demande : j’aimerais être seul et ne pas être dérangé pendant le temps de ma lecture

Imagine que quand une situation te déclenche, il y a un feu rouge : ne réponds pas, ne dis rien. Ce serait la porte ouverte au jugement, à la critique et au conflit… De quoi dégrader la qualité de la relation.

Quand tu as clarifié ton OSBD intérieur (ce qui peut prendre quelques secondes avec de l’entraînement), le feu passe au vert et tu peux répondre à l’autre. Ici, pas besoin d’exprimer toute ma réalité… Je peux simplement dire “Je suis en train de lire et j’ai besoin de calme, est-ce que tu pourrais revenir dans 30 min stp ?”

Cela évite de partir dans une dispute avec des phrases assassines qui pourraient ressembler à :

  • “C’est toujours pareil, pendant que je lis il faut que tu me déranges…”
  • “Tu m’énerves à toujours me parler au mauvais moment”
  • “C’est pas fini oui ?! Tu vois pas que je suis en train de lire ?!”

Autant te dire que ce type de phrase ferme le cœur et nourrit la rancœur…

OSBD est une vraie clé pour assainir les relations en commençant par assainir le rapport avec nous-mêmes.

La moindre situation du quotidien est une invitation à s’entraîner…

Approfondir la Communication NonViolente

Cet article n’a pas pour vocation à être une formation ni à être exhaustif. Il est là pour te présenter la méthode OSBD de la Communication NonViolente et ma perception de celle-ci.

Si tu veux approfondir, il y a le livre classique de Marshall Rosenberg “Les mots sont des fenêtres (ou ce sont des murs)” ainsi que “Cessez d’être gentil, soyez vrai” de Thomas d’Ansembourg.

Après, si tu veux réellement expérimenter le processus de la Communication NonViolente, ça ne se passe pas dans un livre. Je t’invite à participer à une formation : la CNV ça se vit, ce n’est pas une compréhension intellectuelle. L’empathie, l’écoute, les émotions, les besoins, c’est dans le réel que ça se passe. Une formation en Communication NonViolente peut être une très belle façon de se découvrir à travers un groupe, d’autant qu’on tisse souvent des liens précieux dans ce type de groupe.

Et surtout, garde en tête que la meilleure formation en Communication NonViolente, c’est ta propre vie. Une formation CNV, c’est juste “l’école”, avec des gens remplis de bienveillance, d’empathie (même fake). Après, c’est dans la vie que ça se passe, avec des vrais gens qui n’en ont rien à carrer de bienveillance et d’empathie : c’est là que tu vas être testé 🙂

Communication non violente (CNV) : ce que tout le monde oublie

La Communication Non Violente (cnv) est-elle une piste intéressante pour mieux communiquer ? Les rapports humains sont empreints d’interprétations, de jugements, de tensions, qui mènent au conflit, à la rupture et à la violence.

Quand j’ai découvert la Communication Non Violente en 2015, j’ai trouvé cette méthode très intéressante intellectuellement mais complètement inutilisable en pratique. En réalité, je n’avais rien compris et, comme tu vas le découvrir dans cet article, c’est beaucoup plus profond et puissant que ça en a l’air. J’ai redécouvert la Communication NonViolente en 2022 grâce à un ami et, enfin, j’étais mûr pour en comprendre l’essence.

Si tu te demandes :

  • C’est quoi la Communication Non Violente ? D’où ça vient ?
  • Quels sont les 3 piliers de la Communication Non Violente ?
  • Comment fonctionne le processus en 4 étapes de la Communication Non Violente ?
  • Comment mettre en pratique la Communication Non Violente ?

Alors suis le guide !

Qu’est-ce que Communication NonViolente (CNV) ?

La Communication Non Violente a été développée par Marshall Rosenberg. (Si tu es familier de mes articles sur l’ennéagramme, tu trouveras cocasse que Marshall Rosenberg est de type 9, celui qui évite compulsivement les conflits, souhaite vivre la paix et l’harmonie)

C’est un art de la relation intra-personnelle comme interpersonnelle. Contrairement à ce qu’on pense souvent, avant d’être de la communication, c’est avant tout un retour à soi pour clarifier sa réalité intérieure.

En effet, pour communiquer avec l’autre et augmenter les chances d’être entendu, il est capital d’être au clair avec notre propre vécu, ce qui se joue en nous et d’où part l’envie de dire ou ne pas dire, faire ou ne pas faire, telle chose.

Dans la plupart des relations, il y a tellement de distorsions, de généralisations, de suppositions, de manipulation… Que nous ne pouvons pas, dans ces circonstances, vivre des relations épanouissantes, authentiques et respectueuses.

La Communication NonViolente permet justement de mettre de la clarté en nous puis à l’extérieur de nous, afin d’entrer en relation avec l’autre avec une vraie altérité.

Factuellement, autrui est pour nous une contrainte, un ennemi, une ressource, un moyen de… Mais dans toutes ces circonstances, il n’est pas un être humain. Tu retrouveras ça dans tous les niveaux de la spirale dynamique antérieurs à Vert. Ce n’est pas mal ni grave, c’est un fait, qu’il est bon de connaître.

L’Altérité avec un grand A apparaît à Vert et seuls les individus ayant accès à ce niveau de conscience (soit 10% de la population selon certaines sources) est capable de cette présence.

Autrement dit, si tu attends de l’empathie et une écoute à des personnes qui n’ont pas réellement accès à cette forme d’altérité, tu vas être déçu. Nous y reviendrons.

Quel que soit ce que tu vis aujourd’hui, la CNV va t’aider à mettre de la clarté sur ton vécu et à l’exprimer à l’autre de façon la plus claire possible. Elle va surtout t’aider à te relier authentiquement à l’autre sans toujours avoir de projet sur lui, c’est ce que tu vas découvrir dans un instant.

En fait, la Communication NonViolente invite à une danse relationnelle plutôt qu’à une guerre relationnelle. Il s’agit de passer de la vision de l’autre comme adversaire à l’autre comme partenaire.

Le rêve de Marshall Rosenberg était que chaque humain rencontre ses besoins. Comment faire pour que ça arrive ? En comprenant les 3 piliers de bases de la Communication NonViolente.

Les 3 piliers de la Communication NonViolente

La Communication NonViolente parle de bon nombre de sujets : l’empathie, la honte, les limites, … Avant d’évoquer tout cela, découvrons ensemble les 3 piliers fondamentaux de la CNV pour bien comprendre de quoi il retourne.

La clé N°1 de la Communication NonViolente

La clé absolue de la CNV sans laquelle rien n’est possible, c’est l’intention. À chaque fois que nous entrons en relation (avec nous-mêmes ou avec autrui), nous pouvons avoir 2 types d’intention :

  1. L’intention de relation : elle cherche une qualité de connexion (à soi et/ou à l’autre) sans rien attendre. Il y a une vraie intention de prendre soin de la relation avant toute autre chose.
  2. L’intention de résultat : elle cherche à atteindre quelque chose, elle a un projet sur soi et/ou sur l’autre. L’intention est que l’autre dise/ne dise pas, fasse/ne fasse pas, pense/ne pense pas.

L’intention de relation est en lien avec la vie et sa circulation naturelle d’énergie. L’intention de résultat amène l’idée d’un contrôle sur la vie où l’autre devient “un moyen de”, il n’est plus un être à part entière mais un objet duquel je peux me servir pour mon propre bénéfice.

Attention, l’ego récupère très vite cette information pour dire : l’intention de relation c’est bien, il faut être tout le temps comme ça ; l’intention de résultat c’est mal, il ne faut surtout pas faire ça !

Entends bien que ce n’est pas ce que je dis : ce serait récupérer ce concept depuis un niveau de conscience basé sur la dualité bien/mal (cf Bleu en spirale dynamique) qui ne nous intéresse pas dans le cadre de la CNV.

C’est OK d’avoir une intention de résultat, on l’a tous les jours, moi le premier. L’important c’est d’en être conscient, donc d’avoir l’intention d’être en lien avec l’intention de résultat… Pour ne pas être dupe de ce qui se joue en nous. Et en même temps si on y arrive pas parce qu’on est pas les moyens, c’et OK aussi !

Il est temps de parler d’un paradoxe, comme la vie en est remplie : Plus on est orienté résultat, moins il y a de chances de l’atteindre. Plus on est orienté relation, plus il y a de chances d’obtenir un résultat.

Les deux animaux de la Communication NonViolente

En CNV tu entendras souvent parler de deux animaux : la girafe et le chacal. Le chacal représente la personne lambda qui n’a pas conscience que ce qu’elle dit est une interprétation personnelle de la réalité, qui mêle observation des faits et jugement, qui est capable de manipuler, de ne pas t’écouter… C’est tout le monde, en somme 🙂

La girafe représente l’animal capable de prendre de la hauteur (avec son grand cou) et d’aller au-delà de ce que dit l’autre en surface (avec son grand cœur). La girafe fait la différence entre les faits, son interprétation, ce qu’elle ressent et les besoin sous-jacents. Elle fait son maximum pour se relier à l’autre et améliorer la qualité de la relation.

Attention : je ne suis toujours pas dans du “la girafe c’est bien, le chacal c’est mal”. Nous avons tous ces 2 animaux en nous et l’invitation de la CNV est de se mettre dans la posture de la girafe autant que possible, quand nous en avons les moyens. Inutile d’en faire une injonction et de se mettre la pression (sinon ce n’est pas de la girafe et ce n’est pas nourrissant).

Le processus en 4 étapes de la Communication NonViolente

“Notre demande peut être entièrement sincère que si nous sommes conscients de l’objectif qui la motive. Le processus est destiné à ceux d’entre nous qui souhaiteraient que les autres changent et réagissent favorablement mais à la seule condition qu’ils le fassent de leur plein gré et du fond du cœur.” Marshall Rosenberg

La CNV est souvent résumée par le processus en 4 étapes, facile à retenir par l’acronyme OSBD. Tu vas également découvrir l’erreur classique en CNV (que j’ai faite au début) liée à ce processus OSBD.

OSBD signifie :

  • Observation : c’est la phase dans laquelle nous observons la réalité telle qu’elle est en discernant nos jugements, nos pensées et notre interprétation. On différencie l’observation de l’interprétation que nous faisons de la réalité. Exemple : “Tu rentres à 21h” est l’observation d’un fait ; “C’est à cette heure-là que tu rentres !” est notre intrerprétation d’un fait. Au passage, tu peux noter comment cette deuxième phrase crée déjà de la tension et invite au mode défensif.

  • Sentiment : c’est la phase où je suis en lien avec mes émotions et sentiments, déclenchés par la situation. On différencie les émotions/sentiments des émotions/sentiments mêlés à des pensées. Exemple : “je me sens triste” est une émotion ; “je me sens trahi” est une émotion (tristesse, colère ?) mêlé à une pensée (“c’est ta faute”)

  • Besoin : C’est la phase où je creuse le besoin sous-jacent à mes émotions et besoins. Je peux me demander quel est le besoin important pour moi qui est concerné par la situation. On différencie les besoins des stratégies. Les besoins sont non négociables, universels, ils ont mon énergie de vie et ils sont peu nombreux. Les stratégies, elles, sont négociables car elles sont juste un moyen d’accéder au besoin, elles sont extrêmement nombreuses. Exemple : “j’ai besoin de toi” n’est pas un besoin, le besoin sous-jacent est sûrement un besoin d’amour, de partage ou de reconnaissance. “Toi”, c’est la stratégie.

  • Demande : une fois en contact avec la réalité de mes émotions et mes besoins, une demande peut (ou non) émerger. On différencie les demandes des exigences. Faire la différence est très simple : c’est notre réaction quand l’autre dit “non” à notre sollicitation. Si on augmente l’intensité, qu’on menace, manipule, juge… C’est que c’était une exigence. Si ça nous laisse relativement neutre et qu’on cherche d’autres solution, c’est que c’était une demande. On différencie aussi une demande d’une demande implicite qui n’est pas formulée clairement car non assumée. Exemple : “tu peux me passer ma veste s’il te plaît ?” VS “tu ne trouves pas qu’il fait froid ce soir ?”

Attention : la CNV est souvent vue comme l’expression à l’extérieur des 4 étapes de l’OSBD. J’ai longtemps cru ça… à tort. Ces 4 étapes n’ont absolument pas pour but d’être exprimés tel quel, comme un robot qui dirait : “Tu es arrivé à 21h, je me sens triste parce que j’ai besoin d’amour et de soutien. Tu serais d’accord de rentrer plus tôt ?” Ca fait très vite lourd, déshumanisé et ça n’a pas de sens !

Ca a été une révélation pour moi de comprendre que ces 4 étapes ont uniquement pour but de mettre de la clarté dans notre réalité pour voir ce qui se joue en nous. Ensuite la forme extérieure importe peu ! Il n’y a aucune forme prédéfinit qu’il faudrait employer en CNV, le plus important étant l’intention de se relier à l’autre. S’il n’y a pas cette intention… on ne fait pas de CNV.

Si tu utilises le processus OSBD pour obtenir quelque chose de l’autre et que c’est motivé par une intention de résultat, tu ne fais pas de CNV !

3 fausses idées sur la Communication NonViolente

  1. Il n’y a pas de colère ou d’intensité : c’est faux. Il y a cette image de la CNV comme étant seulement de l’empathie, de la bienveillance, une façon de parler cucul la praline… Ca c’est quelqu’un qui singe la CNV ! Cette méthode n’interdit rien d’exprimer, ça peut tout à fait ressembler à de la communication “classique”, sauf que c’est fait depuis un toute autre espace. Oui tu peux exprimer ta colère et tes limites.
  2. Ca n’est pas applicable dans la réalité : c’est tout le contraire ! Ce qui est inapplicable, c’est la vision cucul la praline. La CNV peut être pratiquée à chaque instant de vie et, évidemment, ça demande du temps, de la patience et de la méthode.
  3. Ca ne marche pas : ça tombe bien car la CNV n’est pas faite pour “marcher” ! La BASE, c’est justement l’intention de relation où l’on veut se relier à l’autre. TOUS les êtres humains crèvent d’envie que tu t’intéresses à eux et leur réalité, donc si la CNV ne marche pas, c’est que tu en attends un résultat, donc… que tu ne fais pas de CNV. Paradoxalement, la meilleure façon d’atteindre un résultat dans une relation est de ne pas chercher un résultat mais juste de te relier à l’autre…

La pratique de la Communication NonViolente

Maintenant que tu as compris les bases de la CNV, dans quel contexte peut-on l’appliquer ?

Tu t’en doutes au vu de tout ce que j’ai écrit. La première application est d’abord entre soi et soi. Tant que je ne suis pas clair dans ma propre réalité, mieux vaut que je ne parle pas et que je prenne un temps pour me recentrer pour connaître mes enjeux.

Bien plus qu’être un modèle relationnel, je vois la CNV comme une voie d’épanouissement personnelle voire spirituelle qui permet de mettre de la lumière à chaque instant sur ce que je vis. La vie étant très généreuses en situations qui nous active, c’est un acte d’amour précieux que de prendre le temps de regarder ce qui se vit en nous. Couplé à l’ennéagramme, ça nous aide à voir de plus en plus clair sur notre réalité, sur notre interprétation de la réalité, sur nos jugements, sur nos émotions, sur nos besoins non rejoints…

Ensuite, la CNV est évidemment applicable dans toute relation, quelle qu’elle soit, de la relation avec notre boulangère à la relation de couple en passant par la relation avec nos amis. Evidemment, le plus gros “gamer changer” se fait dans la relation avec nos proches. Quand on commence à l’utiliser dans le cadre de notre relation de couple, avec nos enfants voire avec nos parents, ça change drastiquement la qualité de nos relations.

De la même manière que les 5 langages de l’amour, ça améliore vraiment nos relations.

La CNV n’a pas pour but d’aller où que ce soit, finalement c’est surtout une invitation à être présent à notre expérience et à faire circuler la vie en nous et autour de nous 🙂

Approfondir la Communication NonViolente

Cet article n’a pas pour vocation à être une formation ni à être exhaustif. Il est là pour te présenter la méthode de la Communication NonViolente et ma perception de celle-ci.

Si tu veux approfondir, il y a le livre classique de Marshall Rosenberg “Les mots sont des fenêtres (ou ce sont des murs)” ainsi que “Cessez d’être gentil, soyez vrai” de Thomas d’Ansembourg.

Après, si tu veux réellement expérimenter le processus de la Communication NonViolente, ça ne se passe pas dans un livre. Je t’invite à participer à une formation : la CNV ça se vit, ce n’est pas une compréhension intellectuelle. L’empathie, l’écoute, les émotions, les besoins, c’est dans le réel que ça se passe. Une formation en Communication NonViolente peut être une très belle façon de se découvrir à travers un groupe, d’autant qu’on tisse souvent des liens précieux dans ce type de groupe.

Et surtout, garde en tête que la meilleure formation en Communication NonViolente, c’est ta propre vie. Une formation CNV, c’est juste “l’école”, avec des gens remplis de bienveillance, d’empathie (même fake). Après, c’est dans la vie que ça se passe, avec des vrais gens qui n’en ont rien à carrer de bienveillance et d’empathie : c’est là que tu vas être testé 🙂

Mieux communiquer

Pour mieux communiquer, on cherche souvent des techniques, des mots précis, une gestuelle à adopter…

 

Même si ça peut marcher à court terme, le maquillage ne dupe personne.

 

Mieux communiquer s’inscrit avant tout dans une démarche de construction relationnelle à la manière d’un investissement : on investit du temps et de l’énergie dans un actif.

 

Que ce soit dans un groupe de travail, en famille, en entreprise, en équipe, avec un partenaire, dès que tu as un interlocuteur se pose la question de la communication.

 

Dans ces lignes, tu vas découvrir :

Comment créer des relations épanouissantes grâce à une communication authentique

2 modèles indispensables pour mieux communiquer avec ton interlocuteur

5 principes de base pour mieux communiquer avec quelqu’un

Avant d’aller plus loin dans cet article, prends quelques instants pour te questionner :

Pourquoi désires-tu mieux communiquer ?

Crois-tu manquer de compétences en communication ? Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

À quelle situation penses-tu ? À une personne en particulier ?

Quand tu veux résoudre un symptôme durablement, ça commence toujours par la phase de diagnostic pour comprendre la source et régler le problème de fond.

En répondant à ces questions, tu clarifies ton intention : c’est la base pour entrer en relation avec quelqu’un.

Ton intention est-elle de convaincre, atteindre un résultat particulier ? De vivre des relations authentiques et épanouissantes ?

Souvent, quand on désire mieux communiquer, c’est pour maximiser ce qu’on peut obtenir comme résultat au détriment de la qualité de la relation (même si en surface on donne des conseils et on rend service, en fond il peut y avoir un besoin de reconnaissance implicite).

Attention : il n’y a pas d’intention bonne ou mauvaise… Il s’agit juste d’être au clair avec ta démarche !

C’est d’autant plus important que les relations sont spontanément le lieu de multiples jeux psychologiques et scénarios répétitifs. 

Par exemple avec notre partenaire de vie, s’invite la relation avec nos parents, de façon inconsciente : on revit sans cesse la même situation.

Partout autour de nous, en famille, au travail, entre amis, le triangle de Karpman (victime, persécuteur, sauveur) est facilement observable.

Les relations interpersonnelles cristallisent beaucoup de besoins, de projections et de mythes également.

Par exemple, la culture occidentale inculque, depuis des décennies, des valeurs judéo-chrétiennes au sein du couple et de la famille, du travail, via les films, les musiques, les dessins animés…

Pour faire preuve de discernement entre l’influence de ta culture et ce que à quoi tu aspires personnellement, il y a une étape fondamentale.

Etape 0 : se connaître

Se connaître est la base, en particulier pour vivre des relations plus conscientes et éviter de rejouer sans cesse les mêmes schémas répétitifs.

Tu sais, ces schémas où tu te vois faire mais tu ne comprends pas pourquoi, tu t’exclames “c’est plus fort que moi !”. C’est le signe que tu es coincé dans une boucle.

 

Dans une relation, si tu ne te connais pas, tu ne sais peut-être même pas ce que tu fais en relation avec cette personne, quelles sont tes émotions, quels sont tes besoins, quelles sont tes limites.

Autant dire que ça risque d’être un théâtre de manipulations inconscientes, de non dits et de messages implicites.

C’est ainsi que certains se réveillent à 50 ans et se demandent “mais qu’est-ce que je fais avec cette personne ? Je m’ennuie !”

 

On en revient à “connais-toi toi-même : le bon vieux Gnothi Seauton du temple d’Apollon à Delphes.

La connaissance de soi commence par voir en toi tel que tu es vraiment : ce que tu penses, ce que tu ressens, ce que tu fais et ce que tu dis. 

C’est la réalité factuelle et pas l’idéal fantasmé. 

 

Dans cette dynamique de connaissance de soi, l’ennéagramme figure parmi les modèles les plus pertinents que je connaisse.

 

Quand tu commences à te rencontrer vraiment, tu commences aussi à voir les endroits désagréables, ce qui n’arrange pas l’ego.

Ton psychisme te protège : tu ne verras pas ce que tu n’es pas prêt à voir de toi.

 

Là où c’est crucial, c’est qu’au plus tu te connais et tu nourris une intimité avec toi, au plus tu vas vivre des relations profondes et authentiques avec l’autre.

D’ailleurs, comme l’autre est un miroir, dès qu’il te renvoie ce que tu n’aimes pas chez toi, ton ego se défend car ce n’est pas tolérable d’accepter ça chez toi (les fameuses zones d’ombre chez Jung).

 

La démarche de la connaissance de soi mène logiquement à la connaissance de l’autre… 

Cette démarche te demande de te questionner en profondeur sur ce que tu attends d’une relation, comment tu fonctionnes avec l’autre, les schémas que tu répètes. 

Regarder ça avec lucidité est déjà un acte de bravoure et c’est un bon indicateur pour vivre de belles relations.

 

Ces briques de base sont primordiales pour mieux communiquer, bien avant la moindre technique.

La qualité de ta vie dépend de la qualité de tes relations

Dans notre vie, on croise la route de milliers de personnes, pour tout un tas de raisons : créer un couple, fonder une famille, simplement copuler, tisser une amitié, au travail, partager un trajet, échanger de la valeur, acheter des biens matériels, rire autour d’un verre, faire la conversation à ton voisin…

 

Autant dire que s’intéresser aux relations interpersonnelles, ça vaut le coup !

 

Sur Epanessence, deux modèles éclairent déjà à ce sujet :

1/ L’ennéagramme décrit différentes façons de fonctionner et d’interagir avec le monde chez les humains, avec 9 motivations principales derrière tous nos actes et paroles.

 

2/ La spirale dynamique nous montre qu’il existe de multiples niveaux d’existence où les priorités, la vision du monde, les valeurs, diffèrent grandement.

 

La qualité de nos relations conditionne en grande partie notre niveau de bien-être, notre santé… Comme ça a été prouvé par des études sur une très longue durée. Personne (sauf exception) ne peut vivre seul durablement en étant épanoui.

 

Avant d’aller plus loin, rappelons que la première et plus importante de TOUTES les relations est celle qu’on entretient avec soi-même.

 

Comment veux-tu apporter de l’amour à l’autre si tu ne t’aimes pas toi-même ? C’est le meilleur moyen d’être dans une relation névrotique.

La base de tout est l’amour de soi.

La relation est un système complexe, puisqu’il implique 2 individus, avec leur culture, leurs besoins, leurs envies, leurs valeurs, leur ennéatype, leur niveau de conscience, leur famille, leurs traumas, leurs névroses…

 

Tu imagines la difficulté d’être dans des relations réellement authentiques avec tout ce que cela implique ?

 

Comme dans tout système complexe, il n’est pas concevable d’agir sur un seul paramètre. Par exemple, changer le ton de ta voix ou ta posture ne va pas changer grand chose au scénario dans lequel tu es empêtré malgré toi.

 

La bonne nouvelle est qu’il y a beaucoup de points de vigilance que tu peux observer pour vivre des relations plus harmonieuses.

 

Maintenant, voyons comment concrètement comment mieux communiquer.

Mieux communiquer : 2 modèles et 5 clés

La communication interpersonnelle est un moyen d’augmenter les chances de vivre des relations plus authentiques, plus épanouissantes, plus harmonieuses… Avec moins de conflits, moins de jeux de pouvoir, moins de non dits.

 

Quand je parle “d’augmenter tes chances”, je parle bien de probabilités, car il n’y a aucune certitude dans les relations : tu ne contrôles pas l’autre, tu n’as pas de pouvoir sur lui. 

Il s’agit bien de différencier ta responsabilité (ce qui dépend de toi, ce que tu dit, ce que tu fais) de la responsabilité de l’autre.

 

Sur Epanessence, tu vas découvrir 2 modèles éclairants sur les relations : l’analyse transactionnelle et la communication non violente.

 

Si, comme moi avant, tu as des a priori sur ces modèles, je t’invite à vider ta tasse afin d’avoir un regard neuf, car ces modèles mettent sur la table les éléments primordiaux de toute relation :

– Le cadre de référence, la posture, l’intention, la corde relationnelle

– Les émotions, les besoins, les envies, les limites, les demandes

– Les jeux de pouvoir, les scénarios de vie, le triangle de Karpman

Mieux communiquer avec la communication non violente (CNV)

La communication non violente ou CNV est un modèle clé pour mieux communiquer avec les autres popularisé par Marshall Rosenberg.

 

Il y a des années, lorsque je l’ai découvert, je l’ai trouvé rigide et sans saveur à cause de ces tournures de phrases robotisées :

“Robert, tu es arrivé à 10h40, je me suis senti vexé car j’ai besoin de respect. Es-tu d’accord d’arriver à l’heure la prochaine fois ?”

 

Ca peut faire rire mais certains s’expriment réellement ainsi !

J’avoue avoir jeté le bébé avec l’eau du bain car j’avais pris la CNV au premier degré.

Puis j’y suis revenu en ayant compris à un autre niveau qu’il s’agissait non pas d’une méthode protocolaire de communication mais d’un modèle dynamique favorisant des relations authentiques.

 

Il est facile de se cacher derrière la trame de la CNV pour continuer de critiquer l’autre et prendre le pouvoir sans assumer… Cela ne m’étonnerait pas que ce soit même l’usage principal qui est fait de cet outil.

Par exemple : “Madeleine, j’observe que tu me manques de respect dans cette discussion et j’ai besoin que tu arrêtes de me prendre pour une conne.”

 

La CNV se base avant tout sur l’intention (ce sur quoi insiste toute bonne formation en CNV)

 

Il y a des thèmes importants en CNV : OSBD, la girafe et le chacal, demande et exigence, expression des limites.

Aussi importants soient-ils, ils deviennent superflus dès que l’intention sous-jacente de se relier vraiment à l’autre est présente.

 

À la manière d’une béquille, la trame de la CNV est juste là pour se rassurer pendant l’apprentissage.

 

Toute conversation est l’occasion de t’entraîner à clarifier ton intention vis-à-vis de ton interlocuteur. 

 

Note : Epanessence n’a pas pour but de se substituer à une formation CNV car le format ne s’y prête pas : vois-le comme l’introduction à une formation.

Mieux communiquer avec l'analyse transactionnelle

L’Analyse transactionnelle a été créée en 1958 par Eric Berne, psychiatre et psychanalyste.

 

L’analyse transactionnelle postule 3 états du moi (parent, adulte, enfant) et modélise autant la relation interpersonnelle qu’intrapersonnelle. Les relations sont appelées “transactions”.

 

Plusieurs thèmes sont connus : les états du moi, les scénarios de vie, les drivers, les jeux psychologiques, les signes de reconnaissance (stroke)… 

 

C’est une approche beaucoup plus mentale qui permet d’appréhender les relations sous un prisme complémentaire à la CNV ou à l’ennéagramme.

 

Comme pour la CNV, toute conversation est aussi un terrain d’entraînement pour observer tes émotions et sentiments, les émotions de l’autre, sans pour autant perdre le fil de la discussion.

Ca peut aussi être n’importe quelle discussion dans un film, une série…

 

Une formation en analyse transactionnelle t’aidera à appliquer ce modèle à ton propre cas. Tout comme la CNV, vois ces articles comme l’introduction à une formation.

Dans tous les cas, une formation est nécessaire si tu désires vraiment approfondir.

 

Dans la communication, une formation apporte une véritable plus-value pour t’entraîner à mieux communiquer, au départ sans enjeu car tu ne connais personne.

5 basiques pour mieux communiquer

Quel que soit le modèle employé pour mieux communiquer et avoir des relations saines, il y a 5 basiques à toujours garder en tête (ne les vois pas comme des conseils à appliquer bêtement) :

1/ Intention

On en a déjà parlé plus haut.

Être au clair avec ton intention fait 80% du boulot : pourquoi es-tu en relation avec cette personne ? Quel type de relation ? En attends-tu quelque chose ?

Tu peux avoir une intention de résultat OU de relation, mais pas les deux en simultané car l’une exclut l’autre.

2/ Se connaître

Pour communiquer avec l’autre, ça aide de connaître ton type de personnalité, tes besoins, tes envies. Tu peux aussi creuser tes 5 langages de l’amour.

Sinon, qu’est-ce que tu vas partager ?

3/ Prendre soin de la corde relationnelle

La corde relationnelle est le lien qui unit les deux personnes, il forme la trinité : toi, l’autre, le lien.

Il est primordial d’en prendre soin car c’est ce lien qui permet au message de passer.

Si la corde est effilochée, aucun message ne passe et il est urgent de réparer cette corde relationnelle.

Ca passe entre autre par accueillir l’autre tel qu’il est, l’écouter vraiment pour nourrir son besoin d’importance.

4/ L’écoute en présence

L’écoute est tellement importante et pourtant vraiment négligée : je connais peu de personnes qui sont capables d’une réelle écoute.

Par “écoute”, j’entends quelqu’un qui ne t’interrompt pas pendant la conversation, qui ne réfléchit pas à sa réponse mais qui s’imprègne de ton propos, tes idées, tes émotions, tes besoins et qui est vraiment LÀ !

Se taire et écouter est un prérequis dans toute communication pour être capable d’embrasser la vision de l’autre quelques instants et réellement comprendre sa situation.

Créer cet espace de silence en toi te permet d’entendre les mots, d’entendre le message implicite (s’il y en a un) et l’intention sous-jacente.

Ce type d’écoute est de l’or pour créer une confiance et une profondeur dans la discussion.

5/ Communiquer simplement et clairement

J’aime la simplicité.

Au plus tu es simple, clair et direct dans ta communication, au plus tu as de chances d’être entendu.

Les tournures alambiquées, les critiques indirectes et autres flous sont des tueurs de relation qui risquent de créer de la confusion et du conflit.

D’où l’importance de te connaître, tes besoins, tes envies et de savoir les communiquer.

De la projection à l'altérité

Tu n’es pas en relation avec les autres, mais avec le fantasme que tu as d’eux.

 

En effet, tu ne peux pas accéder à la totalité de l’autre, tu n’en perçois qu’un petit morceau à travers tes lunettes étriquées.

 

 

C’est ta perception qui compte le plus. Regarde comme le moindre comportement de quelqu’un peut énerver : un bruit de bouche, un tic de langage, une mimique, une expression… Alors que tu ne connais pas la personne, ça peut quand même activer de la colère chez toi.

 

 

L’idée centrale est de sortir de la projection pour entrer vraiment dans une relation d’altérité.

 

 

Cela demande de renoncer aux schémas relationnels névrotiques où on alterne entre parent et enfant. Il y a 2 changements de paradigme majeurs à opérer :

 

1/ Passer d’une relation verticale à une relation horizontale.

Dans la relation verticale, tu mets l’autre au-dessus ou en dessous de toi. 

Dans les deux cas, c’est déjà un fantasme. Dans la réalité, les deux individus touchent le sol, personne n’est supérieur, personne possède plus de valeur intrinsèque que les autres.

 

Dans le domaine professionnel il y a très souvent ce jeu hiérarchique (la société est fondée dessus), d’où le respect le cadre au risque de te faire éjecter, mais ne sois pas dupe de ces petits arrangements.

Dans le réel, il y a des humains qui coexistent et c’est tout.

Certains se vêtissent avec des costumes cravates, d’autres avec des toges, aucun n’est supérieur à l’autre.

Sinon cela impliquerait un absolu où, par exemple, tel individu a plus de valeur que tel autre car il a plus d’argent, ou plus de pouvoir, ou plus de terre. La ségrégation, ça commence par là !

 

 

2/ Passer d’une relation d’objet à sujet.

Dans beaucoup de relations, l’un ou l’autre dans la relation est l’objet (pas que sexuel !).

Objétiser l’autre est rarement une stratégie gagnante pour être dans une relation saine.

Cela demande d’apprendre à traiter l’autre comme une entité indépendante de toi. Même si à un niveau spirituel nous sommes tous liés, l’autre est l’autre et toi c’est toi.

 

Cette différenciation est primordiale pour certains profils de personnalités qui fusionnent avec les autres et ont tendance à se perdre dans la relation.

 

L’autre n’est pas l’objet de mes désirs, il n’a pas à m’obéir.

 

Si je le considère comme un être, alors je n’ai aucun pouvoir sur lui.

(ou alors je joue à des jeux de pouvoir, ce qui est possible aussi)

 

C’est la grosse différence entre une demande et une exigence : on peut répondre “non” à la première sans réprimande.

Ca demande de renoncer au contrôle, aux petits jeux mesquins, aux demandes implicites.

 

 

Dans une relation d’altérité, tu écoutes vraiment l’autre sans attendre quelque chose de lui (ou alors tu lui exprimes ta demande), tu ne veux pas le changer, tu le prends tel qu’il est ici et maintenant.

 

 

Ca fait peur de changer de paradigme, c’est normal.

 

 

Dans ce modèle, tu vis dans des relations consentantes où les deux partis désirent la relation et ne sont pas dupes des supercheries de l’ego pour se sentir dépendant (j’ai besoin de toi, tu es à moi et autres)

 

 

Même si c’est dur à avaler pour certains, garde à l’esprit que :

Tu n’as pas le pouvoir de rendre l’autre heureux ou malheureux.

L’autre n’a pas le pouvoir de te rendre heureux ou malheureux.

 

Simplement car ça n’est pas dans le spectre de ta responsabilité. 

 

Si tu crois que l’autre te rend colérique ou joyeux (ou réciproquement), alors il y a un angle mort dans ton système.

 

 

Ce n’est pas l’autre qui décide ta réaction, c’est ton filtre de perception qui, automatiquement, interprète l’information émanant de l’autre et crée une réaction égotique.

 

 

Pour en savoir plus sur les mécanismes égotiques, tu peux te reporter au guide ennéagramme.

 

Concernant la communication, il n’y a pas de conseils à donner, seulement ces grandes lignes, car je ne connais pas ta situation, ton interlocuteur, ta personnalité, ni le “problème” s’il y en a un.

 

Si tu désires passer au stade discussion pour avoir un interlocuteur de confiance et disposer de cette “écoute”, tu peux réserver un bilan de personnalité.