Catégorie : Ennéagramme

Livre et ennéagramme : à lire absolument !

Lire sur l’ennéagramme n’est pas vivre le modèle. Certes la lecture a ses limites car l’ennéagramme n’est pas qu’une approche mentale de la connaissance de soi. Il est nécessaire d’intégrer les 3 centres pour expérimenter l’ennéagramme. Ceci étant, les livres ont une place de choix pour approfondir le modèle. Sur cette page tu découvriras :

  • Des livres sur l’ennéagramme (mes préférés)
  • Des livres écrits par chaque ennéatype (sans savoir qu’ils sont de tel type)
  • Des livres recommandés pour chaque ennéatype (pour s’intégrer)

5 livres sur l’ennéagramme

Quand tu découvres l’ennéagramme, c’est comme l’arrivée au parc d’attraction : il y a plein d’endroits où aller, tu ne sais pas par quoi démarrer et tu peux te sentir un peu perdu. Au parc d’attraction tu commences par aller à l’accueil pour récupérer le plan, et bien c’est pareil pour l’ennéagramme.

L’ennéagramme est un modèle de connaissance de soi fin et nuancé, pas si complexe, mais qui demande quand même d’y passer du temps (cf la playlist ennéagramme pour les nuls).

Avant toute chose, il faut commencer par les bases, que tu trouves en long, en large et en travers sur ce site. Quand tu veux creuser avec un livre en ennéagramme, retiens que tout ne se vaut pas. Beaucoup de livres sont les copies des copies, il suffit de voir sur internet… Reviens aux auteurs “sûrs”, dont je te cite la plupart ci-dessous, sans être pour autant exhaustif (je n’ai pas lu tous les auteurs). Du côté auteur français, j’ai rarement trouvé de la qualité : prends toujours en compte l’approche de l’auteur, où s’est-il formé, quelle est sa pratique de l’ennéagramme, et s’il forme, quelle est la qualité des personnes formées. Certains sont plus portés sur l’enseignement de Naranjo, d’autres de Palmer, d’autres de Russo et Hudson… Et il y a des sources croisées évidemment.

De mon expérience, tout ce qui dérive de l’école de Helen Palmer n’apporte pas beaucoup de valeur…

Pour approfondir, voici quelques livres qui abordent l’ennéagramme sous différents angles.

Le grand livre de l’ennéagramme de Fabien et Patricia Chabreuil

“Le grand livre de l’ennéagramme” des Chabreuil fait partie des premiers livres que j’ai acheté sur le sujet en 2016. Les Chabreuil, type 1 (Patricia Chabreuil) et type 7 (Fabien Chabreuil), ont fondé l’institut français de l’ennéagramme et ont une solide expérience de l’ennéagramme. C’est clairement un ouvrage de référence avec plus de 500 pages bien au-dessus de la plupart des livres d’auteurs français sur le sujet. Les Chabreuil font partie des auteurs qui ont inspiré Epanessence et qui ont l’approche la plus précise et pertinente sur l’ennéagramme que j’ai pu voir. Dans leur livre, les Chabreuil évoquent en détail l’ego, l’essence, la communication avec chaque type, le travail en entreprise. L’ouvrage des Chabreuil a l’avantage de faire le lien avec la spirale dynamique qui a même sa place dans le livre.

La sagesse de l’ennéagramme de Riso et Hudson

“La sagesse de l’ennéagramme” a été une très belle surprise pour moi. Même si je ne suis pas en accord avec toute l’approche des auteurs, notamment leur approche via un test (le RHETI), il n’en reste pas moins un très bel ouvrage traduit de l’anglais “The wisdom of enneagram” qui amène des axes très intéressants et vont dans la profondeur de l’ennéatype. Là encore c’est un pavé avec beaucoup de pages ! C’est aussi un ouvrage pratique qui propose des axes pour chaque type de personnalité de l’ennéagramme.

Je te promets la liberté de Laurent Gounelle

Amateur des livres de Laurent Gounelle depuis une dizaine d’année, j’ai été très amusé de voir que ce livre traitait de l’ennéagramme quand j’ai commencé à le lire. C’est une fiction assez caricaturale des 9 types de personnalité l’ennéagramme qui a le mérite de présenter le modèle.` Très accessible, c’est une façon intéressant de découvrir l’ennéagramme à travers les pages bien écrites de cet auteur.

Instinctual drives and the enneagram

Encore non traduit en français à l’heure où j’écris ces lignes “the instinctual drives and the enneagram” de John Luckovitch est une belle pépite pour comprendre à un niveau plus profond comment l’ennéatype est intrinsèquement lié aux instincts. Etant type 4 de l’ennéagramme, John a une approche vraiment profonde et singulière de ce sujet et fait le pont avec le travail intérieur et la 4ème de Gurdjieff. Il explique très bien le fonctionnement de l’ego, de l’essence et le travail que chacun peut entreprendre avec un outil. J’ai mis des mois à lire ce livre de 324 pages en anglais, tant il est profond et plutôt complexe.

Facets of unity de A.H Almaas

“Facets of unity” est un livre qui se focalise plus sur l’approche spirituelle de l’ennéagramme comparée à l’approche psychologique des 2 premiers cités plus haut. Cela amène une vision plus aérienne, basée sur l’énergie des 9 points de l’ennéagramme avec beaucoup de profondeur. Un ouvrage indispensable de plus de 350 pages pour creuser l’ennéagramme spirituel.

Livres écrits par chaque ennéatype

Lire des livres sur l’ennéagramme est très enrichissant. Il est tout aussi intéressant de lire des livres de chaque type de personnalité pour se plonger dans la psychologie de l’auteur et apprendre sur l’ennéagramme tout autant qu’en lisant un livre sur l’ennéagramme. Voici quelques livres qui peuvent t’aider à creuser dans la psychologie de chaque type ennéagramme. Chaque auteur ayant son niveau de conscience, tu peux voir d’énormes disparités dans le thème, les valeurs, l’écriture… Ca va enrichir ta vision du monde et ta vision de l’ennéagramme ! A ma connaissance, 2 auteurs parmi tous ceux que j’ai cités connaissent leur type de personnalité : Jonathan Lehmann et David Manise.

Type 1

Paléobiotique de Marion Kaplan Latitude Zéro de Mike Horn Au cœur du vivant de Issa Padovani

Type 2

Les mauvaises manières ça suffit de Julien Lepers Never eat alone de Keith Ferrazzi Un cri dans le silence de Brigitte Bardot

Type 3

Confiance illimitée de Franck Nicolas Total Recall de Arnold Schwarzenegger Votre temps est infini de Fabien Olicard

Type 4

Le spleen de Paris de Charles Baudelaire 1984 de Georges Orwell Autoportrait en chienne de Solange te parle

Type 5

Elodie de la fuite de Henri Laborit Tout dans les mains de Jean de Bony L’origine des espèces de Charles Darwin

Type 6

The antidote de Oliver Burkeman Journal intime d’un voyageur chamanique de Jonathan Lehmann Vivre sans pourquoi de Alexandre Jollien

Type 7

La puissance de la joie de Frédéric Lenoir Sociologie du dragueur de Alain Soral Mes 10 clés pour un corps en bonne santé de Major Mouvement

Type 8

Honnêteté Radicale de Brad Blanton Antifragile de Nassim Taleb Quick & Dirty de David Manise

Type 9

Les mots sont des fenêtres de Marshall Rosenberg Ton autre vie de Franck Lopvet Le livre de la méditation et de la vie de Jiddu Krishnamurti

Livres pour s’intégrer

Enfin, j’aimerais te partager une liste de plusieurs livres destinés à t’aider dans ton processus d’intégration.

Déjà voici 3 livres pouvant aider pour tous les types de personnalité :

  • Observation de soi de Red Hawk
  • Le petit prince de Antoine de Saint-Exupéry
  • Ton autre vie de Franck Lopvet

Ces 3 livres sont des pépites qui vont ouvrir ta vision du monde, je les lis chaque année.

Voici une liste d’ouvrages que j’ai lus (sauf 1) que je conseille pour chaque type de personnalité :

  • Cœur de cristal de Frédéric Lenoir : type 1, 3, 8
  • Le chevalier à l’armure rouillée de Robert Fischer : type 3, type 8
  • Eloge de la faiblesse de Alexandre Jollien : type 8
  • Foutez-vous la paix de Fabrice Midal : type 1, type 3, type 8
  • Imparfaits, libres et heureux de Christophe André : type 1
  • Avoir le courage de ne pas être aimé de Ichiro Kichimi : type 2, 3 et 4
  • A l’épreuve du non de Jia Jiang: type 2, 3 et 4
  • Deep work de Cal Newport : type 4, type 7
  • Eloge de l’insécurité de Alan Watts : type 6
  • Jouer sa peau de Nassim Taleb : type 5, type 9
  • Le pouvoir du moment présent de Eckhart Tolle : type 7
  • La carte n’est pas le territoire de Alfred Korzybski : types 5, 6, 7
  • Prenez soin de vous, n’attendez pas que les autres le fassent de Jean-Jacques Crèvecœur : type 2, type 9
  • Le courage de Osho : type 6
  • Petit éloge du transat de Vanessa Postec : type 1, type 3, type 8
  • Votre corps ne ment jamais de Alice Miller : type 1, type 2, type 3, type 5, type 8, type 9

Comment choisir ton prochain livre ?

Si tu veux creuser l’ennéagramme, tu as ces 3 types de livre :

  • Creuser le modèle de l’ennéagramme
  • Approfondir les 9 types ennéagramme
  • Favoriser l’intégration de ton type

Je t’invite à te laisser inspirer par les livres qui ont attiré ton attention. N’en commande pas 10, ça va s’empiler et tu ne les liras jamais. Commence par un à 3 livres en suivant ton intuition : si certains livres t’appellent, écoute cette sensation.

Si déjà tu lis le livre des Chabreuil et celui de Riso & Hudson, tu as un bon aperçu de l’ennéagramme psychologique.

Avec les livres proposés ci-dessus, tu as désormais des milliers de pages pour t’occuper les 10 prochaines années de ta vie !

9 mécanismes de défense : ennéagramme et psychologie

Les mécanismes de défense sont au cœur de la psychologie de l’individu et façonnent le personnage auquel nous jouons sans nous en rendre compte.
Découvre les 9 mécanismes de défense principaux et ce qu’ils cachent.

Qu’est-ce qu’un mécanisme de défense ?

Henri Chabrol, professeur de psychologie clinique le définit ainsi : “Les mécanismes de défense sont des processus mentaux automatiques, qui s’activent en dehors du contrôle de la volonté et dont l’action demeure inconsciente, le sujet pouvant au mieux percevoir le résultat de leurs interventions et s’en étonner éventuellement.”

Les mécanismes de défense ont été popularisés par Sigmund Freud avec la psychanalyse et sont au centre des travaux d’Anna Freud, sa fille.

A quoi sert un mécanisme de défense psychologique ?

Pour le comprendre, nous devons comprendre comment fonctionne la psychologie humaine.

L’origine primaire des mécanismes de défense

Principe de base : tous les systèmes psychologiques sont nés de la résistance au chaos ou d’une tentative d’organiser le chaos.

En clair, un système nerveux immature est incapable de traiter le chaos de la vie et il DOIT faire en sorte de le traiter. Ce paradoxe donne naissance à une structure psychique qu’on appelle grossièrement “ego”. L’ego est un système de survie permettant de filtrer la réalité dans le but premier de la simplifier pour y réagir.

Le psychisme humain est aveugle à un pan de la réalité dès son plus jeune âge (et il est très complexe de définir à quel moment cela se passe). Il y a des hypothèses intra-utérines, des hypothèses dans la primo-enfance, des hypothèses avant l’incarnation… La réalité est probablement un mélange de tout cela.

On dénombre 9 tâches aveugles psychiques (ou évitement compulsif) :

  1. La colère
  2. Reconnaître ses besoins
  3. L’échec
  4. La banalité
  5. Le vide intérieur
  6. La déviance
  7. La souffrance
  8. La faiblesse
  9. Le conflit

Ces 9 tâches aveugles correspondent aux 9 types de base de l’ennéagramme. En investiguant finement, chaque être humain suffisamment conscient de lui-même arrive au constat que cet évitement compulsif est tapi au fond de son système nerveux.

En clair, son psychisme ne peut pas traiter cette information qu’il considère comme extrêmement dangereuse. Ce n’est pas une simple peur : c’est tout le système psychologique qui est en alerte.

L’équation inconsciente est “si je suis confronté à ça, je n’existe pas.”

Tu te doutes bien que pour éviter l’horreur de la dissolution du “sentiment du soi” (en clair n’être rien), l’ego a de la ressource et se bat comme un beau diable !

C’est là qu’interviennent les 9 mécanismes de défense.

Les 9 mécanismes de défense fondamentaux

La clé concernant les mécanismes de défense réside dans l’inconscience totale de leur présence dans l’état ordinaire et l’automatisme dont nous sommes l’objet.

Ici, nous allons nous focaliser sur les 9 mécanismes de défense fondamentaux, en lien avec les 9 types de personnalité de l’ennéagramme.

Chaque profil de personnalité a son mécanisme de défense spécifique pour ne pas être confronté à sa compulsion.

Il existe bien d’autres mécanismes de défense décrits par des spécialistes, qui sont probablement des variantes des 9 mécanismes de base. Bien sûr, tout le monde est capable d’utiliser les 9 mécanismes de défense selon sa nécessité du moment.

Nous avons tous déjà pratiqué la projection, la rationalisation, l’identification, le déni… Personne n’est épargné, chaque système nerveux se protège de cette façon.

La différence fondamentale est que nous avons UN mécanisme de défense privilégié (selon notre évitement compulsif) qui se répète tous les jours de notre vie, plusieurs fois par jour, et dont nous sommes profondément inconscients !

Seule l’introspection honnête nous amène à le voir. En effet, le mécanisme de défense doit être profondément inconscient, pour protéger la structure psychique de la dissolution à tout prix. Le “à tout prix” montre bien l’aspect automatique, répétitif et “non libre” de cette démarche.

Les 9 mécanismes de défense fondamentaux sont :

  • Formation réactionnelle
  • Répression des besoins
  • Identification
  • Introjection et sublimation
  • Isolement et retrait
  • Projection
  • Rationalisation
  • Déni
  • Narcotisation et anesthésie

Chaque mécanisme de défense est déclenché par le centre préféré, auquel l’ego s’identifie (cf les bases de l’ennéagramme) Voyons donc les 3 familles de mécanismes de défense en lien avec les 3 centres.

Les mécanismes de défense instinctifs

Déni

Le déni est une réaction où l’on refuse de reconnaître certains aspects douloureux de la réalité ou de l’expérience subjective qui seraient évidents pour les autres. C’est le mécanisme de défense du type 8 qui ne peut pas se permettre la faiblesse et qui craint d’être contrôlé par autrui. Une douleur, une épaule déboîtée, une énorme fatigue, une maladie… Le type 8 s’en fiche, il continue d’avancer comme si de rien n’était.

Ce mécanisme de défense est très bien illustré dans la série “Succession” par Logan Roy, type 8 ayant créé un empire des médias qui est régulièrement dans le déni de sa faiblesse, malgré son handicap physique.

Narcotisation et anesthésie

La narcotisation permet de se couper de soi et de vivre un faux calme intérieur. L’anesthésie est une transe consistant à ne rien ressentir physiquement. C’est le mécanisme de défense du type 9 qui ne peut pas se permettre le conflit et qui craint d’être coupé du monde. En effet, si je m’anesthésie, je ne sens plus mon corps, je ne me sens pas être un individu séparé, je peux continuer de fusionner avec les autres sans tenir compte de ma subjectivité.

Formation réactionnelle

La formation réactionnelle consiste à “construire quelque chose contre l’objet de ma colère”. Ne pouvant pas sortir librement, la colère est l’objet d’un refoulement permanent et sort sous forme d’énergie instinctive qui pousse à l’action, une action automatique, crispée et incontrôlable. C’est le mécanisme de défense du type 1 qui ne peut pas se permettre d’être en colère et qui craint d’être une mauvaise personne. Il est le spécialiste du refoulement de la colère. La formation réactionnel le lui permet de déployer une énergie phénoménale à la poursuite de ses idéaux tout en refoulant sa colère.

Les mécanismes de défense émotionnels

Répression des besoins

La répression des besoins consiste à mettre ses besoins sous le tapis pour laisser un maximum de présence à l’autre, à ses émotions et à ses besoins, pour le satisfaire coûte que coûte. C’est le mécanisme de défense du type 2 qui ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins et qui craint de ne pas être aimé par l’autre. Comme le type 2 tire une identité de la reconnaissance apportée par autrui, il doit lui faire une place de choix dans son centre émotionnel et il n’y a pas de place pour lui. C’est ainsi qu’il refoule son identité en s’identifiant à ce rôle de bon samaritain.

Identification

L’identification revient à confondre le Soi avec un élément de la réalité, particulièrement un projet, un groupe, un statut, un compte en banque, une relation, un mode alimentaire, un métier, un personnage de fiction, un prénom, un corps…

C’est le mécanisme de défense du type 3 qui ne peut pas se permettre d’échouer et qui craint de ne pas avoir de valeur. Tout le monde est concerné par l’identification à un niveau profond (puisque la personnalité EST une identification), mais le type 3 est touché à un niveau encore plus profond car c’est son mécanisme de défense. Comme le type 3 tire une identité de ses projets, objectifs et réussites, il ne peut pas ne pas être en mouvement vers ce qu’il convoite, sans quoi il est face à ce vide identitaire et se confronte vraiment à l’échec. Alors il s’identifie à l’avatar social qui contient souvent plusieurs identifications (projet, groupe, argent…)

Introjection et sublimation

L’introjection et sublimation se jouent en deux temps. L’introjection consiste à faire entrer en soi un objet du monde extérieur afin de vivre intensément des fantasmes et des émotions. La sublimation consiste à transférer ses émotions à travers une activité culturelle quelle qu’elle soit. C’est le mécanisme de défense du type 4 qui ne peut pas se permettre de vivre la banalité et qui craint d’être sans identité. Cela lui permet de vivre d’intenses émotions dans son centre émotionnel, sans quoi il n’existe pas. Le type 4 peine à exprimer cette palette d’émotions par des mots, c’est pourquoi il a tendance à le sortir par une forme d’art, quelle qu’elle soit (écrire, dessiner, chanter…)

Les mécanismes de défense mentaux

Isolement et retrait

L’isolement et le retrait consistent à se détacher du monde pour se livrer à des activités mentales visant à compléter sa représentation du monde. C’est le mécanisme de défense du type 5 qui ne peut pas se permettre d’être confronté au vide intérieur et qui craint d’être incapable. Alors le type 5 se retire de la situation présente pour rester dans son centre mental et cartographier autant qu’il le peut.

Projection

La projection attribue « à tort à un autre ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables ». Elle permet d’éliminer de soi ce qui est intolérable de reconnaître en soi-même et de le percevoir dans un autre. C’est le mécanisme de défense du type 6 qui ne peut pas se permettre la déviance (de son cadre mental) et qui craint d’être seul et sans soutien. Ainsi, il reproche aux autres ce qu’il fait lui-même sans s’en rendre compte. La nature même de ce mécanisme de défense le rend difficile à percevoir par le type 6, même s’il est évident vu de l’extérieur.

Rationalisation

La rationalisation est un argumentaire apparemment logique et cohérent visant à cacher ce que l’individu vit vraiment. C’est le mécanisme de défense du type 7 qui ne peut pas se permettre la souffrance et qui craint d’être privé. Ainsi, dès qu’il vit quelque chose de désagréable pouvant le faire souffrir, le type 7 utilise son centre mental pour expliquer par A+B en quoi il n’y a pas de problème et en quoi il a raison, ce qui le rend particulièrement habile en pirouettes.

Mécanismes de défense et travail intérieur

Les mécanismes de défense sont automatiques, inconscients et répétitifs. Que faire avec ça ?

Comme tout travail intérieur, il ne s’agit pas de passer en force ni de lutter contre. L’ego n’est pas un ennemi, les mécanismes de défense ne sont pas un problème. Il s’agit avant tout d’une stratégie de survie qui ne veut rien d’autre que le maintien de l’homéostasie.

La première étape du travail intérieur consiste à rendre conscients nos mécanismes de défense et autres mécanismes (passion et fixation). Pour cela, il est très aidant de connaître notre type ennéagramme.

La deuxième étape du travail intérieur réside dans l’observation factuelle de nos mécanismes des défense quand ceux-ci s’activent, simplement s’en rendre compte et ne pas en être dupes.

La troisième étape du travail intérieur consiste à lâcher prise sur le centre préféré et son mécanisme de défense, quand on en a les moyens. Il est plutôt question de se détendre que de faire quoi que ce soit. Le lâcher prise n’est pas quelque chose qu’on fait, c’est un espace qu’on crée pour laisser advenir la vie.

Ennéagramme pour les nuls – Mode d’emploi pour débuter

L’ennéagramme est complexe, surtout au début. Pour autant, quand ce modèle nous parle, il est dommage d’abandonner par l’apparente complexité.

Afin de faciliter l’accès à ce modèle si profond et riche que j’affectionne, tu peux lire sur Epanessence les contenus en mode “L’ennéagramme pour les nuls”.

L’intention est de rappeler les principes de base, de pointer les incompréhensions, d’amener de la nuance, pour que tu puisses saisir l’Essence du modèle et qu’il puisse trouver résonance.

Attention : comme pour tout modèle, il y a des querelles de chappelle… L’idée n’est pas de te présenter LA vérité universelle de l’ennéagramme (la vérité est protéiforme et fractale). Simplement, il y a beaucoup de contenus superficiels sur l’ennéagramme de personnes qui ont mal compris le modèle car ils l’ont probablement survolé. Je souhaite apporter humblement ma contribution avec ce que je crois avoir compris sur l’ennéagramme.

Ce que n’est PAS l’ennéagramme

test ennéagramme

Autant commencer par là. La Via Negativa est une bonne première approche pour définir quelque chose : en montrant clairement ce que ça n’est pas.

  1. L’ennéagramme n’est pas une typlogie des comportements. Ca revient souvent et pourtant… L’ennéagramme ne parle juste pas de ça.
  2. L’ennéagramme n’est pas un test. Non, non et non. Il y a beaucoup de tests pour aider à trouver l’ennéagramme mais l’ennéagramme est tout sauf un test. D’autant que les tests sont peu fiables et induisent en erreur plus qu’autre chose. Mille millions de mille sabords !
  3. L’ennéagramme n’est pas un modèle prédictif, du moins qu’en partie. L’ennéagramme ne prédit pas ce que va faire un individu de sa vie. Par contre, il est à l’image de Cassandre : il peut prédire comment peut une personne va exprimer le pire de son fonctionnement avec une étonnante précision.
  4. L’ennéagramme ne décrit pas entièrement un individu. L’ennéagramme parle de la structure innée imprimée en chacun de nous, mais certainement pas comment cela s’exprime. L’ennéagramme n’exclut pas le libre arbitre.
  5. L’ennéagramme n’est pas la vérité. Bon, ça peut paraître évident dit comme ça, mais la carte est tellement précise qu’on peut en oublier qu’elle n’est pas le territoire… Tu peux voir l’ennéagramme comme décrivant très précisément le système osseux, mais ça n’est pas le corps humain pour autant, ça reste un atlas d’anatomie parcellaire.
  6. L’ennéagramme n’est pas un outil de développement personnel. Si tu as saisi l’essence des contenus sur ce site, tu as compris que l’ennéagramme n’a rien à voir avec le développement personnel. Il ne s’agit pas d’un gonflement du “je” spécifique au développement personnel, qui vise à chercher la “meilleure version de toi-même” (qui n’est ni accessible, ni même souhaitable).
  7. L’ennéagramme n’est pas une pratique. Il ne donne pas de conseils, d’injonctions à faire, ce n’est pas une idéologie. Il n’invite pas à une pratique quelle qu’elle soit, que ce soit la pratique de la méditation, la pratique de l’introspection… Même si une pratique peut s’y ajouter bien évidemment.

Les bases de l’ennéagramme

3 centres ennéagramme

  1. À la base, l’ennéagramme est une figure ésotérique qui contient en elle les lois de l’univers : la loi de l’Un, la loi du Trois, la loi du Sept. On retrouve des traces de l’ennéagramme en Grèce antique, chez les moines chrétiens, dans le soufisme…
  2. Certains auteurs ont collé sur la figure de l’ennéagramme 9 profils de personnalités, appelé simplement… l’ennéagramme des personnalités, qui définit les 9 motivations profondes structurant les individus (ce ne sont PAS les comportements). L’ennéagramme comme figure ésotérique et l’ennéagramme des personnalités sont différents (et complémentaires).
  3. L’ennéagramme des personnalités invite à partir à la rencontre de toi-même, dénué de toute idéologie d’amélioration de soi.
  4. In fine, l’ennéagramme invite à une démarche spirituelle pour se libérer de la tyrannie de la personnalité et pour renouer avec le “soi” sans pour autant partir en guerre contre l’ego.
  5. À la base des 9 types de personnalité, il y a les 3 centres d’intelligence, présents en chacun de nous : centre mental, centre émotionnel, centre instinctif.
  6. Un ennéatype se définit par la déification d’un centre (le centre préféré) et le sacrifice d’un autre centre (le centre réprimé). Le centre réprimé peut être l’un ou l’autre des 2 autres qui ne sont PAS le centre préféré.
  7. L’ennéatype est visible par les mécanismes principaux de l’ego (et de l’essence) : croyance, évitement compulsif, mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base, désir de base… Ainsi que les traits de l’essence : idée supérieure, vertu et style d’intuition.
  8. L’expression d’un ennéatype peut revêtir 1001 visages, il y a un spectre extrêmement large qui nous invite à la nuance.

Quelques recadrages :

Depuis que j’ai créé Epanessence en 2021, j’ai entendu un certain nombre d’énormités, d’incohérences voire de phrases carrément drôles (même de la part de gens qui ont creusé le modèle depuis 10 ans)… qui t’éloignent de l’essence de l’ennéagramme. La meilleure façon de ne pas récolter de fruits avec l’ennéagramme étant de ne pas comprendre le modèle, il est important de recadrer toutes les erreurs communes pour éviter les dangers et dérives. Voici les erreurs classiques que j’entends et qui feront l’objet de contenus spécifiques.

  1. Je ne peux pas être “tel type” parce que j’ai fait “tel comportement” quand j’étais petit
  2. Je ne cherche pas mon type parce que je ne veux pas m’enfermer dans une case
  3. J’ai travaillé sur moi, du coup j’ai évolué et je ne suis plus comme avant, j’ai sûrement changé de type. On ne change pas de type dans notre vie. L’ennéatype est figé à vie.
  4. Je suis sûrement centre instinctif car je suis souvent en colère.
  5. J’ai le centre mental préféré parce que ça tourne beaucoup dans ma tête/je suis HP…
  6. Je suis “tel type” parce qu’un formateur en ennéagramme me l’a dit.

Ennéagramme pour les nuls : mode d’emploi

Pourquoi ennéagramme pour les nuls ?

Comme dit plus haut, l’ennéagramme est souvent mal compris et il est nécessaire de vraiment plonger dedans pour le comprendre et ne pas faire n’importe quoi. Sinon il devient un bête outil de développement personnel avec l’objectif de devenir meilleur…

Pour éviter le maximum de dérives avec l’ennéagramme il est important de :

  1. Prendre le temps pour creuser le modèle : c’est fondamental, évident, mais je dois le rappeler.
  2. Prendre le temps pour assimiler chaque notion : les 3 centres, la hiérarchie des centres, l’ego… Si les notions de base ne sont pas assimilées, ça part en sucette très vite.
  3. Prendre le temps de comprendre le cœur de chaque ennéatype : cerner la logique d’un type ennéagramme aide à saisir l’essence et ne pas s’arrêter à un archétype.
  4. Prendre le temps d’approfondir les nuances du modèle : les instincts et sous-types, la hiérarchie des centres, les ailes, l’intégration et la désintégration…
  5. Prendre le temps de s’observer factuellement : le travail intérieur avec l’ennéagramme commence par l’observation de soi pour trouver son type ennéagramme, plutôt que tout de suite jouer à observer les autres.
  6. Enrichir sa base de données : pour sortir des clichés et commencer à saisir la richesse du modèle, il est important d’avoir de multiples exemples de chaque type, en étant SÛR de ceux-ci. Cela enrichit ta culture de l’ennéagramme et complexifie ta vision du monde. Si les premiers exemples vivants que tu as d’un type sont faux, ça va distordre ta compréhension de tout le modèle…
  7. Creuser le modèle avec des formations, des vidéos et des livres. Toute librairie possède des livres de poche sur l’ennéagramme, pas forcément les meilleurs. Je te recommande chaudement le grand livre de l’ennéagramme de Fabien et Patricia Chabreuil (éditions Eyrolles), la sagesse de l’ennéagramme de Don Richard Riso et Russ Hudson (édition inter éditions), character and neurosis de Claudio Naranjo (édition Gatways)… Les formations ont un certain prix mais cela vaut le coup d’y participer si tu veux creuser. Quand quelque chose est important pour nous, autant y mettre le prix.
  8. Si tu veux approfondir des sujets plus complexes, tu peux lire les livres suivants : the instinctual drives and the enneagram de John Luckovitch (éditions enneagrammer) et the tao of chaos de Stephen Wolinsky (édition Bramble books). Plus tu lis de livres, plus tu lis de pages, plus tu lis d’auteurs, plus tu approfondis ton travail de recherche et plus tu as une vision d’ensemble qui enrichit ta compréhension de la psychologie humaine. Il existe énormément de livres en ennéagramme : les fondamentaux des premiers auteurs, les livres sur l’ennéagramme utilitariste (utilisation en couple, au travail, pour persuader), les livres sur l’ennéagramme spirituel (éveil, retour à l’essence),

NB : Cet article “ennéagramme pour les nuls” ne fait pas référence au livre de poche “l’ennéagramme pour les nuls” de Béatrice Foenix-Riou et Asuncion Valderrama (édition First) qu’on peut retrouver dans le rayon développement personnel d’une librairie. Je n’ai pas encore lu ce livre et ne connais pas ces auteurs donc je n’ai pas d’avis à son sujet. La maison d’édition française “pour les nuls” est généralement une bonne entrée en matière selon les auteurs qui sont choisis, elle s’adresse à des lecteurs novices qui peuvent découvrir un sujet de façon simple et pédagogue.

Type ennéagramme : 11 erreurs qui empêchent de trouver son profil

Trouver son type ennéagramme peut prendre des années… En particulier si on s’y prend mal et qu’on ne respecte certains principes de base. En effet, le type de personnalité est tellement sous nos yeux qu’il peut être difficile de le voir.

Dans cet article tu vas découvrir les 3 mythes qui reviennent souvent et les 9 erreurs qui empêchent de trouver son type ennégramme dans lesquelles la plupart des débutants tombent…

Type ennéagramme : 3 mythes récurrents

1. Le type ennéagramme vient de l’enfance

Certains auteurs expliquent comment l’enfant développe son type ennéagramme selon ce qu’il a vécu dans son enfance avec ses éducateurs…

En réalité, l’hypothèse la plus probable est que le type ennéagramme est déjà présent à la naissance (voire un peu avant ?) et que le filtre de l’ego permet de vivre son enfance d’une certaine façon pour renforcer le personnage.

2. On a plusieurs types ennéagramme

Certains auteurs évoquent la trifixation et donnent des types du genre “2 7 9” ou “6 4 8″… Avec un type ennéagramme dans chaque centre. Cela servira surtout à des gens qui n’arrivent pas à trouver leur type et permet de justifier n’importe quoi… On a un seul type gravé dans le marbre qui permet d’expliquer tout notre fonctionnement et les nuances sont apportées par les ailes, par les instincts, par la hiérarchie des centres, le niveau d’intégration et le niveau de conscience.

3. Le type ennéagramme enferme dans une case

Beaucoup de personnes croient que l’ennéagramme consiste à s’enfermer dans une case (l’ennéatype) et que c’est très réducteur… C’est compréhensible puisque ça paraît très limité d’être dans UN type ennéagramme… Et pourtant c’est bien ce qui se passe dans la réalité.

Qui fait le travail proposé sur Epanessence pour trouver son type ennéagramme finit toujours par trouver LE type qui colle parfaitement à ce qu’il vit, sans tomber dans le côté “je me mets dans une case”. Chacun finit par voir à quel point il est prisonnier d’un fonctionnement répétitif inévitable… Donc la case est déjà là, on réalise simplement qu’on est dedans.

L’ennéagramme permet justement de laisser s’épanouir notre Essence pour sortir des mécanismes égotiques de notre type ennéagramme qui nous enferment dans des schémas de pensée, d’émotion et d’action très restreints.

Maintenant que nous avons cassé ces 3 mythes, place aux 11 erreurs qui empêchent quelqu’un de trouver son type ennéagramme.

Les 11 erreurs qui empêchent de trouver son profil ennéagramme

Je vais te détailler ci-dessous les 11 erreurs que j’ai vu le plus fréquemment depuis que je m’intéresse à l’ennéagramme et que j’aide des personnes à cheminer avec ce modèle fabuleux, ce qui commence logiquement par trouver son type de personnalité.

Attention : je parle d’erreur mais je ne dis pas que c’est “mal”, il n’est pas question de te flageller. J’évoque ce mot dans son origine latine qui renvoie à l’errance, au fait de se perdre. Il n’y a pas mort d’homme, par contre ce que tu risques c’est d’errer littéralement, de te perdre et de galérer pendant des lustres à trouver ton type.

À noter que se perdre fait partie du chemin pour se trouver, donc même si tu es tombé dans les 11 erreurs, je ne te blâme pas, je suis moi-même tombé dans la plupart de la liste 🙂

1. Ne pas vouloir trouver son type

C’est évidemment la première raison pour laquelle quelqu’un ne trouve pas son type ennéagramme. “Pourquoi quelqu’un ne voudrait pas trouver son type ?” Me demanderas-tu. Ca peut paraître paradoxal si la personne cherche son type de personnalité en étant sur ce site… Et pourtant, inconsciemment c’est très arrangeant de ne pas trouver son vrai type ennéagramme. Trouver son type peut faire très mal, ça peut donner une grosse claque et balayer tout ce que tu crois à ton sujet… Ca peut tellement remettre de choses en question que l’un des mécanismes de défense de base est de ne pas trouver son type… Alors on sauvegarde son estime de soi et on préserve la toute puissance de l’ego en tombant dans la deuxième et la troisième erreurs.

2. S’arrêter sur un type ennéagramme trop vite.

Beaucoup de personnes qui viennent me voir sont pressées de trouver leur type, comme s’il y avait une urgence et que leur frigo était vide. Problème : quand tu as une forte envie de résultat, tu augmentes grandement les chances de ne PAS trouver ton type. Si tu es pressé… Qui est pressé si ce n’est l’ego ? Cela veut dire que tu vas retomber dans le premier travers et ne pas réellement trouver ton type. Si tu veux juste un numéro et te mettre dans une case, tu vas tout faire pour vite trouver, le mettre dans un tiroir et basta. Aucun intérêt. Ensuite tu vas te faire avoir par ton biais de confirmation et tu vas t’enfermer dans un type qui t’arrange… mais que tu n’es pas.

3. Valider un biais de confirmation

Partir sur une hypothèse dès le départ. 9 personnes sur 10 qui viennent en bilan de personnalité ont déjà une hypothèse forte de leur type. Dans la méthode scientifique que j’ai apprise, mieux vaut prendre le temps de torpiller chaque type ennéagramme un par un plutôt que chercher par la positive. Forcément, quand tu as déjà une hypothèse en tête, le cerveau fonctionnant sur un mode de cohérence, tu vas trouver tous les indices, les faits, les exemples, qui corroborent ton hypothèse. C’est le meilleur moyen de te fourvoyer tout en ayant l’impression que tu cherches vraiment ton type ennéagramme. Il y a des types de personnalité vers lesquels tu ne vas pas spontanément parce que ça t’arrangerait bien de ne pas l’être ! Regarde-le et ça t’amènera la lucidité nécessaire pour réouvrir des hypothèses que tu avais éliminé un peu trop vite.

4. Avoir une vision cliché du type ennéagramme

Je rencontre très fréquemment cette erreur chez les personnes qui viennent me consulter. Pour apprendre l’ennéagramme, on commence par apprendre les 9 types de personnalité de façon archétypale. Mais il serait totalement faux de croire que tout le monde est un cliché. Par exemple, on voit souvent le type 3 comme grandiloquent, qui parle beaucoup de lui en positif, qui accomplit plein de choses, fait des conférences toutes les semaines et gagne des millions d’euros. Mais il y a de nombreux 3 qui ont peur de briller, qui se cachent et restent dans l’ombre et peinent à réussir, qui ont peur de parler en public et qui fuient le succès autant qu’ils le désirent… (je les connais bien puisque je me situe plutôt dans cette catégorie et beaucoup de types 3 qui viennent me voir vivent aussi ça). Une fois que tu appris les 9 types, il est important que tu perçoives toutes les nuances et les millions de possibilités d’exprimer un type ennéagramme. Autant il y a 9 types de base, par contre quand tu y ajoutes les ailes, la hiérarchie des centres, les instincts (et sous-types), le niveau d’intégration ou de désintégration, le niveau de conscience, l’histoire personnelle, la culture… Ca amène énormément de combinaisons et de nuances qui rendent l’expression de chaque type ennéagramme unique et c’est ça que je trouve fantastique ! Même si deux personnes d’un même type ennéagramme peuvent paraître extrêmement différentes, tu retrouves toujours un noyau commun (les mécanismes de base). Par exemple un type 7 qui choisit l’austérité, la restriction et la discipline, pendant qu’un autre type 7 choisit de voyager tout le temps et s’empiffrer de sucre… ils sont différents dans les comportements mais dès que tu creuses tu retombes sur la liberté, l’évitement des contraintes et de la souffrance…). On retrouve motivations VS comportements.

5. Rester sur les comportements au lieu de regarder les motivations

Très souvent, les gens restent en surface et regardent comment ils se comportent pour trouver leur type ennéagramme. Seulement, l’ennéagramme n’a jamais été un modèle qui parle des comportements des gens : le comportement nous parle plus du profil MBTI ou des instincts, mais pas de l’ennéatype !!! Le type ennéagramme est inconscient et les mécanismes pilotent dans l’ombre nos pensées, émotions et comportements. Pour y accéder il faut gratter sous la surface en se demandant d’où ça part chez nous. Par exemple, j’ai un ami de type 7 qui médite depuis plus de 3 ans quotidiennement, sans avoir raté un seul jour… Le 7 n’est pas l’archétype de la discipiline tel qu’on l’imagine, pourtant ça existe aussi. Quand on creuse un peu, il fait ça pour élargir son espace de liberté et réduire les contraintes extérieures… Pour éloigner un peu plus la souffrance.

6. Ne pas considérer la hiérarchie des centres

Beaucoup de gens ne comprennent pas (ou mal) la notion de hiérarchie des centres et ça les empêche de comprendre certains types de personnalité. Souvent les types 3, 6 et 9 sont évacués alors que ce sont les plus complexes à (se) typer du fait du fonctionnement double du centre préféré qui peut rapidement devenir réprimé. Il en résulte une sorte d’ambivalence, où la personnalité peut complètement changer entre une situation “normale” et une situation où l’ego est activé : dans le premier cas tu vois surtout le centre préféré, dans le second cas tu vois surtout le centre de soutien ! C’est ce qui peut prêter à confusion. Même pour les autres types, la hiérarchie des centres influence beaucoup l’expression du type : un type 5 qui réprime le centre émotionnel sera très différent d’un type 5 qui réprime le centre instinctif (par contre le mental est toujours le centre préféré).

7. Typer les autres

Au début, quand on découvre l’ennéagramme, on veut typer tout le monde (notre famille, nos amis, notre équipe au travail, le patron de l’entreprise,… On laisse alors de côté notre propre type de personnalité. Il est très facile de déporter notre attention sur les autres pour éviter de regarder chez soi. C’est le fameux adage de la paille et de la poutre. Or, l’ennéagramme est avant tout à pratiquer sur soi (et il y a bien assez à faire). Cela n’empêche pas de s’amuser à typer les autres, mais ça ne doit pas te détourner de ton travail intérieur, sans quoi ce serait une simple fuite… classique mais efficace.

8. Ne pas douter

Tout le monde finit par trouver son type ennéagramme, au bout de 3 heures, de 3 mois ou de 3 ans… Un gros écueil qui arrive est de ne pas douter et de se fixer sur un type. Or, quand on a trouvé notre type un peu trop vite ou qu’on veut être un peu trop sûr… Il est facile de se tromper. C’est exactement ce que j’ai fait en 2016. Il est très sain de douter et de garder un léger scepticisme sur notre type ennéagramme… Attention à l’écueil inverse dans lequel pourraient tomber certains, classique pour un type 6 puisque le doute est omniprésent chez lui.

9. Bricoler avec les ailes et les flèches

Il est extrêmement courant de regarder les ailes et les flèches avant même d’avoir cerné l’ennéatype de base. Or, cela va induire en erreur très très vite. C’est une question de cohérence : l’aile et la flèche, c’est le glaçage du dessert, la cerise sur le gâteau… Ca vient après. Faire appel à ces notions dès le début revient à la première et la troisième erreur : bricoler une hypothèse à l’arrache, essayer de la faire tenir debout à coup de biais confirmation, pour ne pas se voir tel qu’on est.

10. S’accrocher à un test de personnalité

S’il est une erreur récurrente, c’est bien celle du test de personnalité, en particulier dans l’ennéagramme. A force de le répéter sur Epanessence, de moins en moins de personnes le font, mais ça reste un écueil très fréquent. Comment veux-tu rendre compte de tes motivations profondes via un test ? C’est pour ça qu’il y a une fiabilité qui ne dépasse pas 50%… Même un enseignant qui a plus de 10 ans d’expérience se plante en typage, comme ça m’a été rapporté à plusieurs reprises par des personnes qui ont été typées par leur formateur… Alors que dire d’un test de personnalité auquel on répond avec notre tête tout en ne voyant pas nos angles morts… C’est particulièrement vrai pour les types 3, 6 et 9 qui peuvent se reconnaître dans plusieurs types et sont souvent tellement adaptables et ambivalents qu’ils vont tomber à côté en répondant à un test. De plus, le test de personnalité est presque toujours motivé par la volonté d’un résultat rapide, toujours dans cette intention d’efficacité, qui est contre-productive dans le domaine de la connaissance de soi, qui n’a pas de raccourci.

11. Prendre pour argent comptant l’avis d’un tiers

Combien de fois ai-je entendu : “on m’a dit que j’étais de type 4”, “mon formateur en ennéagramme m’a dit pour sûr que j’étais de type 7″… Et le pire c’est que ça ne vient pas que des débutants (qui vont forcément dire beaucoup de conneries), mais même d’enseignants en école d’ennéagramme qui ont pignon sur rue… Autant te dire que quand quelqu’un veut te dire ton type ennéagramme, fais comme quand tu ne veux pas qu’on te gâche la fin d’un film : bouche tes oreilles et crie “la la la la la”. L’autorité d’une personne dans un domaine n’a rien à voir avec son talent, personne ne peut aller voir au fond de ton cœur et tes tripes mieux que toi. Tu es la seule personne à pouvoir faire ce travail et accéder à la certitude de ton type (même si, garde bien un petit doute, au moins un temps).

Bien sûr, tu peux combiner les erreurs : faire un test de personnalité suite à une formation ennéagramme où le formateur t’a dit ton type (selon lui), puis bricoler avec les ailes et les flèches pour faire tenir un type ennéagramme…

Si tu fais ça, très bien, mais ce n’est pas travailler avec l’ennéagramme. Trouver son type requiert une démarche dénuée de toute volonté de résultat, de la patience, de l’honnêteté, du courage… Et les fruits sont à la hauteur de l’engagement que tu y mets.

Rappels : Les bases de l’ennéagramme

Quand tu veux trouver ton type ennéagramme, assure-toi d’avoir déjà compris les bases du modèle. Nous avons tous 3 centres d’intelligence, que nous utilisons vers l’intérieur, l’extérieur ou dans les deux directions. Il y a le groupe des instinctifs, avec une problématique autour de la colère. Il y a le groupe des émotionnels, avec une problématique autour de la tristesse. Il y a le groupe des mentaux, avec une problématique autour de la peur.

Chaque personne s’identifie à un centre surutilisé dans une direction (appelé centre préféré, c’est le centre dominant de la personnalité), ce qui donne 9 types de personnalités appelés aussi ennéatypes. Cette identification, qui sonne la certitude d’un “moi séparé”, est totalement inconsciente dans un état ordinaire de conscience. L’ennéatype définit les motivations d’un individu et conditionne en grande partie comme il mène sa vie.

Voici les 9 types de l’ennéagramme :

  • Type 1 : instinctif intérieur.
  • Type 2 : émotionnel extérieur.
  • Type 3 : émotionnel intérieur et extérieur.
  • Type 4 : émotionnel intérieur.
  • Type 5 : mental extérieur.
  • Type 6 : mental intérieur et extérieur.
  • Type 7 : mental intérieur.
  • Type 8 : instinctif extérieur.
  • Type 9 : instinctif intérieur et extérieur.

Chaque type ennéagramme se définit par ses mécanismes : compulsion, mécanisme de défense, passion, fixation, vertu, idée supérieure… On a tendance à répéter encore et encore les mêmes schémas, ce qui nous enferme dans notre type ennéagramme. Cela va de paire avec la soumission du centre réprimé que l’on fait en sorte de ne pas utiliser. Chaque type peut réprimé l’un ou l’autre des 2 autres centres : le type 4 ayant un centre émotionnel préféré réprime soit le centre mental soit le centre instinctif.

Chacun des 9 types de personnalité est indispensable à l’équilibre du monde. Aucun type ennéagramme n’est meilleur que l’autre. Nous avons tous UN seul type et il est inné. Le vécu façonne notre ennéatype tout comme nous façonnons notre corps.

Trouver son type ennéagramme prend du temps si tu suis les étapes, mais c’est selon mon la manière de procéder la plus fructueuse.

L’ego en psychologie : de l’egotrip à l’ego spirituel

En psychologie, l’ego est un concept qui devrait intéresser toute personne en quête d’épanouissement personnel. L’ego est vu comme l’ennemi d’une démarche de développement personnel ou spirituel. Certains prônent la mort de l’ego, d’autres sa destruction. Il n’est d’ailleurs pas ce que l’on croit, comme tu vas le découvrir dans ces lignes.

Au fond, qu’est-ce que l’ego ? Se libérer de l’ego est-il une bonne idée ? Si oui, comment s’y prendre ?

Ego : une définition atypique

Quand on parle d’ego, on imagine un « faux soi », une identité de surface, une personnalité que l’on montre au monde avec derrière un « vrai soi » avec lequel il faudrait renouer en tuant l’ego.

Ego vient du latin “ego” qui signifie simplement… “je, moi”. L’ego est vu comme une entité à part entière et c’est bien là le piège de la sémantique. Alfred Korzybski, père de la sémantique générale, nous rappelle que la carte n’est pas le territoire.

L’ego n’est pas quelqu’un, ce n’est pas une entité tangible, ce n’est pas palpable.

Le processus par lequel l’être humain se perd lui-même dans des stratagèmes de survie s’appelle l’ego. Notre énergie vitale est comme absorbée dans une seule direction, prévisible et répétitive, ce qui nourrit l’ego et le renforce.

L’ego est une invention de la Nature qui permet de mettre dans l’ordre dans le chaos. Comme le dit Stephen Wolinsky “Tous les systèmes psychologiques sont nés de la résistance au chaos ou d’une tentative d’organisation du chaos.”

À la naissance, le système nerveux de l’être humain est trop immature pour appréhender la réalité, complexe et chaotique. L’ego apparaît comme salutaire car il permet de filtrer les informations et fonctionner à l’économie de sorte à pouvoir survivre dans une réalité insaisissable.

En effet, un être humain n’est pas fait pour percevoir la réalité dans sa totalité mais pour faire persévérer sa pulsion biologique de (sur)vie afin de transmettre ses gènes. La vie est là pour s’entretenir elle-même.

L’ego permet :

  • D’économiser de l’énergie
  • D’agir rapidement
  • De simplifier le réel
  • D’avoir une identité, le sentiment d’un “soi” séparé du reste

Maintenant ce mécanisme de survie fait que l’être humain se confond avec son ego, il croit être seulement ça : cela donne naissance dès le plus jeune âge à la personnalité, le personnage auquel on joue tous les jours.

C’est ce qu’on appelle la transe d’identification où le tout se résume à une partie. En gros, imagine une pizza qui est certaine d’être seulement la mozzarella et qui occulte la pâte, la sauce tomate, les olives, le parmesan…

Le drame est que cette confusion “être = ego” implique la disparition de toute vie intérieure, de toute possibilité de prendre la vie en dehors de cet état de tension obsédé par la sauvegarde du “moi”.

L’ego métamorphe

Les limites de l’ego

“La folie, c’est la confusion entre les choses et ce qui les représente” Alfred Korzybski

L’ego EST cette transe d’identification (à l’un des 3 centres) entremêlée d’autres transes hypnotiques, donnant l’impression solide d’un « moi ». Cette pour cela que nous avons l’impression d’être quelqu’un et que nous tenons particulièrement à cette identité. C’est pour cela que nous battons avec les autres pour avoir raison, que nous critiquons, argumentons. C’est pour cela que nous avons peur de la mort, peur de disparaître.

Qui a peur si ce n’est l’ego ?

Seul l’ego est ancré dans la notion de temps avec un début et une fin. La Vie ne connaît pas de fin, elle suit son cours à chaque instant. Vie et mort sont la même chose, 2 énergies d’un même continuum, comme le jour et la nuit, c’est l’illusion d’une opposition. On fige le processus à un moment donné en y mettant un mot. A bien y regarder, il n’y a que la Vie.

Le lion tue la gazelle puis la mange. La gazelle nourrit le lion, les vers de terre, le sol, le réseau de champignons, les vautours… Elle entretient la Vie. La mort est aussi la Vie.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, comme disait Lavoisier.

Seul l’ego humain peut projeter des jugements moraux sur des processus naturels. “Pauvre gazelle, le lion est si violent.” “Si seulement le lion était vegan, tout irait bien.”

Sapiens, du haut de son encéphale, émet des avis sur la vie qui était avant lui et sera après lui, cette même vie qu’il craint tant par son impermanence. L’humain a tellement peur de disparaître et de mourir que l’ego se bat comme un beau diable pour continuer d’être, comme tout système. Parler en ces termes donne l’impression que l’ego est vivant, qu’il est quelqu’un… Il n’en est rien.

L’ego est un processus figé, comme une paire de lunettes qu’on a sur le nez, qui conditionne TOUT ce que l’on voit et dont on oublie qu’on regarde tout le temps à travers. Il est un très mauvais maître, car quand il pilote il fait toujours plus de la même chose, renforçant le déséquilibre.

L’ego œuvre dans le monde de la dualité, donc plus il s’active, plus il s’éloigne de la réalité telle qu’elle est et crée de la souffrance.

Ses mécanismes sont toujours les mêmes, d’où l’importance de connaître notre fonctionnement pour se “rappeler à soi” comme disait Gurdjieff. L’ennéagramme référence 9 familles d’ego, avec des mécanismes identiques dans chaque famille. Ces mécanismes permettent de comprendre notre ego et le repérer quand il s’active.

L’ego n’est pas un ennemi, simplement il vaut mieux qu’il ne soit pas le maître à bord. Evidemment, il a son utilité puisqu’il permet d’être en lien avec notre survie.

De l’egotrip…

“Y a que quand j’suis premier que j’reste à ma place” Nekfeu

 

Dans le monde du rap, le terme d’egotrip désigne le gonflement égotique d’un individu.

L’egotrip peut être une démarche salvatrice au début d’un parcours de développement personnel, quand tu te trouves nul, que tu as l’impression de ne rien savoir faire, que ton estime de soi est au niveau des pâquerettes, que tu es enfermé dans un carcan de croyances et que tu t’inhibes en permanence, t’excusant de vivre…

Tout à coup tu ouvres un livre d’Anthony Robbins ou de Napoleon Hill et tu découvres des nouvelles façons de penser. Tu découvres que “tout est possible”, que tu peux sortir de sa condition de concombre de mer, que tu peux devenir riche, heureux et musclé !

Avec l’egotrip viennent le coaching, les affirmations, les mantras, la visualisation, les techniques pour optimiser son potentiel, gagner confiance en soi et en estime de soi, sortir de sa zone de confort… Tout est bon pour s’améliorer, être la meilleure version de soi-même…

Après avoir été enfermé dans un cadre familial et social trop étroit, tu commences à explorer le monde, à penser par toi-même, tu deviens plus narcissique et ton sentiment d’être quelqu’un d’important grandit. Ton ego, alors gonflé, tu as l’impression d’être quelqu’un d’important, d’être meilleur, supérieur, que tous ces gens qui ne lisent pas de développement personnel, qui sont salariés, pauvres et qui regardent le JT à la télévision. Typique de l’écosystème autour du coaching, de la PNL (J’en ai fait partie.)

Cette phase de construction identitaire où tu fais des tractions avec ton ego permet de développer une stabilité psychique (toute relative), de devenir enfin quelqu’un. Cette confiance en soi et cette estime de soi sont nécessaires au développement humain, ça fait partie du voyage.

…A l’ego spirituel

À un moment donné l’egotrip devient superfétatoire et tu peux basculer dans le monde spirituel, à vouloir être t’élever et devenir éveillé.

L’ego évolue lui aussi et change les priorités, en deça de ton seuil de conscience (encore plus si tu ne te connais pas).

Alors certaines personnes deviennent illuminées, se croient au-dessus de la matière car avec des valeurs plus nobles, déconnectées du monde matériel, si vile et superficiel. L’ego spirituel est très bien caché pour celui qui ne veut pas se voir à cet endroit là : c’est “l’ego de ne pas avoir d’ego”. C’est là le grand danger.

Ça peut jouer au gourou, être de blanc vêtu, faire des méditations, parler doucement, montrer une apparence de bienveillance, discourir sur la vie, l’univers et la physique quantique. Mais cela ne bernera que le voyageur fatigué car, quand tu creuses un peu, il n’y a pas grand chose. Il n’y a rien d’incarné chez quelqu’un dominé par l’ego spirituel : les mêmes mécanismes égotique sont à l’œuvre… Ce qui dépend donc du profil psychologique de la personne.

À force d’avoir nourri l’ego dans tous les sens, certains se sentent appelés par la démarche de désidentification de l’ego.

Vient alors la phase où il y a un appel de se rencontrer vraiment, de mettre l’ego à poil.

Rencontre du troisième type

Après avoir joué à s’améliorer et/ou à s’élever, peut venir la réelle rencontre avec soi-même, sans masque. À ce stade, on perd la plupart des gens, qui ont besoin de sauvegarder l’image qu’ils ont d’eux. Les mécanismes de défense psychologiques empêchent de se voir tel que l’on est et maintiennent dans l’illusion du personnage.

Cette rencontre de soi demande 3 qualités essentielles à mon sens :

  • Le courage d’aller explorer des recoins inexplorés de notre psyché
  • L’honnêteté de voir sa vérité intérieure sans masque
  • La bienveillance pour accueillir tout ce que l’on va découvrir

À ce moment-là, un travail avec l’ennéagramme peut être entamé et très vite l’ego est mis à poil, on voit clair dans notre jeu…

 

Le premier choc arrive quand on réalise qu’on n’est pas notre ego. Ca peut être en découvrant la méditation, la métacognition, dans un moment de présence, au détour d’un livre, d’une phrase… Ca nous tombe sur un coin de la gueule sans l’avoir créé consciemment. Un vertige nous prend : nous ne sommes pas ce que nous pensons être.

Les illusions tombent les unes après les autres :

  • Je ne suis pas ce que je pense être.
  • Je ne suis pas ce que j’aimerais être.
  • Je ne suis pas ce que les autres disent de moi.
  • Je ne suis pas ce que j’ai peur d’être.

La transe d’identification est ébranlée. “Mais qui suis-je bordel ?” peut être un questionnement qui survient, alors confronté à ce vide.

Forcément, quand tu enlèves quelque chose, il y a un vide derrière. Et ce vide, l’ego veut le remplir pour se sentir complet.

Tu noteras que “vouloir se sentir complet” revient à ne jamais l’être (classique de la course après la meilleure version de soi-même) alors que plonger dans ce vide revient à rencontrer sa plénitude… Coucou paradoxe !

La question qui se pose alors c’est : suis-je capable de créer assez d’espace en moi pour accueillir ce vide sans le remplir avec autre chose ?

NB : dans le monde du coaching et de l’amélioration de soi, la volonté est de remplacer une pièce pas OK (“croyance limitante”, “émotion négative”…) par une pièce OK (“croyance ressource”, “émotion positive”…). Quand j’ai été prêt à me rencontrer vraiment, j’ai réalisé à quel point vouloir se changer avec des outils relevait d’une violence inouïe et j’ai définitivement rompu avec ces approches aliénantes. Sans compter la vanité d’une démarche visant à améliorer une illusion : la personne que je crois être.

La découverte de ton type ennéagramme amène typiquement à ce premier choc et peut créer un séisme identitaire intense (d’où les 3 qualités précitées). 
NB : le premier point choc correspond au point 3 sur le schéma de l’ennéagramme.

Le deuxième choc arrive quand on commence à explorer à quel point on s’est fourvoyé sur ce qu’on pensait être et les implications que ça a. C’est un travail conscient qui peut être mené en investiguant notre ego, en explorant à quel point nous avons pu nous identifier à :

  • Un prénom et notre nom
  • Un visage
  • Un corps
  • Un travail
  • Une histoire
  • Un famille
  • Un couple
  • Un groupe social
  • Un pays
  • Un appartenance politique
  • Un religion
  • Un mode alimentaire
  • Un “je”
  • Un savoir

Au plus je chemine avec l’ennéagramme, au plus je réalise comment la transe d’identification est profonde.

L’ego se nourrit se cette illusion du “soi séparé”, avec un “sentiment fort d’identité” : la certitude d’être une personne. La conscience d’un soi séparé est, comme on l’a dit avec l’egotrip, naturelle dans le développement de notre psychisme.

Seulement, après la construction, vient le temps de la déconstruction, sans quoi on passe sa vie à courir après des chimères et on rate l’Essentiel.

Au plus tu as un sentiment d’identité fort, au plus tu vas partir en croisade pour défendre ton idéologie basée sur tes blessures égotiques, que ce soit le féminisme, le véganisme, le christiannisme, la France, ta propre histoire de vie,…

La transe d’identification est d’autant plus prégnante que nous avons une terreur absolue de “ne pas être”. Cette terreur peut être expérimentée par certaines personnes qui vivent une dissolution totale de l’ego sous psychédéliques par exemple, elles sont alors confrontées à la sensation de mourir. Tu peux imaginer ce que ça peut bouger dans une vie…

Tu commences ainsi à voir les paradoxes de l’ego : 1/ L’ego induit une peur de ne pas être… alors que dans la réalité, tu es. 2/ L’ego a très peur de mourir… alors qu’en étant sous le joug de ses mécanismes, tu es plus mort que vivant. 3/ L’ego renforce ce qu’il craint… en le craignant, ce qui renforce sa prééminence. 4/ Dans sa fuite en avant perpétuelle, l’ego repousse sans cesse ce à quoi il aspire.

En ce sens, l’ego est un peu comme un état : il est créé ex nihilo, il prend le pouvoir et justifie son existence, voire sa nécessité. Pourtant l’état, comme l’ego, n’existe pas : c’est une pure illusion de l’esprit, une sorte de délire.

Ce qui rend réel quelque chose qui ne l’est pas, c’est le simple fait d’y croire… Ca peut créer un premier séisme de le réaliser… C’est le premier pas de retour à la réalité.

“La réalité est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire.” Philip K. Dick

Se libérer de l’ego

“La meilleure façon de purifier d’une eau boueuse est de la laisser tranquille.”Alan Watts

À ce stade tu pourrais te demander : “on fait quoi avec tout ça ?”

Pourquoi voudrais-tu faire quelque chose ?

Dans ce domaine, toute démarche volontariste basée sur un objectif est vaine.

Certains partent en croisade contre leur ego… Mais qui fait ça, si ce n’est l’ego lui-même ?

Le Réel/Dieu/l’Univers est Un et indivisible par Essence. Si quelque chose lutte contre autre chose, ça ne peut être que l’ego, se battant contre lui-même, car œuvrant dans le monde de la dualité.

C’est très bien illustré par l’Hydre de Lerne dans les 12 travaux d’Hercule. Quand tu coupes une tête à l’Hydre, il en repousse deux. Plus tu luttes contre l’ego, plus l’ego lutte contre lui-même et se “multiplie”, prenant toujours plus de place dans ta vie.

Une démarche peut simplement commencer par mettre de la conscience sur les zones de tension où l’énergie de vie est crispée : quels sont les sujets “indiscutables”, les mots/situations/comportements qui t’activent, qui stimulent tes zones de tension et de rigidité ? Ces zones de tension sont des endroits où nous nous sommes coupés de la vie, préférant cristalliser des certitudes.

Voilà qui peut être intéressant à observer, sans pour autant en faire un objectif, auquel cas on se figerait sur le fait de ne pas se figer… Encore l’ego qui joue…

Ce type de mise en abyme est omniprésent quand on commence à destituer l’ego et qu’on joue avec… Ca joue avec nous tout autant 🙂

Evidemment, prends du recul sur tout ce qui est écrit, le langage est terriblement limitant pour parler de ces sujets : “l’ego”, le “je”, le “nous”, qui parsèment ces lignes, n’ont rien de réel.

Il n’y a rien à faire en tant que tel. Que fais-tu pour favoriser l’auto-guérison du corps quand tu as la grippe ? Rien. Tu jeûnes, tu dors, tu laisses faire la nature.

Se libérer l’ego n’est pas une démarche volontariste. Il s’agit de faire jeûner l’ego… Pour ce faire, ça revient toujours à la même chose : la présence à soi, si nécessaire dans un travail d’intégration de la personnalité.

Comme je l’ai appris dans la méditation Vipassana : ni désir, ni aversion. Un regard neutre sur ce qui se joue en toi, la présence d’arrière plan que tu nourris, remet l’ego à sa place de serviteur.

L’ego gonfle quand tu le nourris, comme le ventre gonfle quand tu te bourres de levure, d’aliments fermentiscibles. L’ego étant un nœud de transes hypnotiques, il se renforce dès que tu quittes la présence.

Cette présence à tes sensations, à tes émotions, à tes pensées, à ta respiration, peut être nourrie à chaque instant de vie. L’ego est un compagnon de jeu, apprends à danser avec et à ne pas être dupe de ce qui se joue en toi…

… Tout ce que tu viens de lire est du vent, ce qui compte est ce que ça touche chez toi, endroit où ça t’invite à aller te rencontrer 🙂

Ennéagramme : comment trouver son sous-type

En ennéagramme, le sous-type est aussi important que le type de base, voire même plus. Il conditionne énormément notre personnalité et nos priorités dans la vie, il vire souvent à l’obsession. Cet article va t’aider à trouver ton sous-type.

Qu’est-ce qu’un sous-type en ennéagramme ?

En ennéagramme, un sous-type est une variante instinctive de l’ennéatype de base. Avant de comprendre le sous-type, il est indispensable de comprendre l’instinct.

Les instincts sont souvent considérés comme de simples réflexes primitifs qui nous empêchent de mourir, mais en réalité ils jouent un rôle beaucoup plus important. Les instincts sont porteurs d’une profonde sagesse biologique sur la nature de nos besoins et sur la manière de les satisfaire habilement tout en restant adaptable et résilient. 

Un instinct existe pour répondre à des besoins spécifiques ancrés dans notre biologie. Ces besoins vont au-delà du maintien de la survie et concernent une qualité de bien-être physique, émotionnel et psychologique nécessaire à une vie satisfaisante et équilibrée. Les besoins instinctifs sont les principales motivations de notre comportement et la force majeure de notre personnalité.

Le centre instinctif est le siège des pulsions instinctives qui sont au nombre de trois (oh, encore une trinité !) :

  • L’instinct de survie ou instinct de conservation en lien avec la peur de la pénurie et du mal. L’instinct de conservation est la vie elle-même et, par conséquent, notre relation à cet instinct reflète nos sentiments à l’égard de la vie. Il maintient une conscience saine de la mort, une source d’énergie qui nous pousse à utiliser notre temps avec sagesse, à être intentionnel dans notre façon de vivre et dans les endroits où nous investissons de l’énergie. L’instinct de conservation surveille et évalue en permanence l’état physique immédiat de l’organisme. Il est sensible aux réactions directes du corps, ce qui lui permet de discerner les conditions qui favorisent la croissance et le bien-être. Écouter cet instinct, c’est vivre en accord avec l’état et les besoins réels du corps, plutôt que de lui imposer des idées.
  • L’instinct social en lien avec la peur d’être ostracisé et abandonné. L’instinct social est notre moteur relationnel. Il nous motive à créer des relations et à nous soucier du bien-être des autres. C’est notre désir de créer des liens, d’appartenir à un groupe et d’améliorer la vie de ceux dont nous nous occupons. L’instinct social nous donne la capacité d’éprouver un sentiment de parenté au-delà des préoccupations génétiques et “tribales”, de reconnaître une interconnexion intrinsèque souvent bien meilleure que ne le fait notre esprit conscient.
      
  • L’instinct sexuel ou tête-à-tête en lien avec la peur d’être indésirable et sexuellement négligé. Il permet de signaler notre sexualité. L’objectif de l’instinct sexuel n’est pas d’acquérir un grand nombre de partenaires sexuels ou d’avoir le plus de rapports sexuels, mais de développer la fascination et l’attirance pour attirer des partenaires sexuels intéressés et particulièrement LE partenaire privilégié. Pour capter cette attention, nous devons nous distinguer physiquement et psychologiquement. Cet instinct nous motive à nous rendre séduisants en développant notre “saveur unique”. L’instinct sexuel suscite beaucoup de peur et de malaise parce qu’il est imprévisible. Nous ne pouvons pas choisir par qui nous serons attirés, ni pendant combien de temps, et nous ne pouvons pas non plus contrôler si notre partenaire restera attiré par nous.

Ces 3 instincts sont présents en chacun de nous mais pas en égale proportion :

  • L’instinct “préféré” est dit instinct dominant et il influence énormément la personnalité. Il est la force motrice de notre personnalité et aspire la plupart des ressources instinctives.
  • L’instinct secondaire est une sorte d’instinct de soutien au dominant.
  • Enfin, il y a un instinct réprimé qui représente l’instinct dont les besoins ne sont pas suffisamment pris en compte ou sont carrément ignorés. C’est un instinct aveugle.

La différence entre instinct et sous-type

La théorie est instinct est indépendante de la théorie de l’ennéagramme.

Les instincts sont des ressources instinctives au service du centre instinctif pour survivre. Dans la vie d’un être humain, ils se mettent en place successivement dans la petite enfance :

  • D’abord, le petit enfant a besoin d’installer une sécurité face au réel et ainsi développer un instinct de conservation, pour satisfaire ses besoins immédiats. 
  • Ensuite, il entre en relation avec d’autres enfants et développe un instinct social, il participe à des groupes.
  • Enfin, au sein d’un groupe, il entre en relation spécifiquement avec les enfants avec qui il a plus d’affinité et développer un instinct sexuel renvoie à toute relation intime.

Le type ennéagramme est inné, il n’y a pas de “mise en place” comme les instincts. Par contre, il y a un croisement qui s’opère entre les instincts et l’ennéagramme. Chaque type ennéagramme exprime a sa façon les trois instincts et cela donne ce qu’on appelle vulgairement les sous-types, qui sont plutôt des “variantes instinctives” du type de base.

Ainsi, chaque sous-type résulte d’une interaction entre l’instinct dominant et le type ennéagramme.

Comment trouver son sous-type

Trouver son sous-type vient logiquement après avoir trouvé son type ennéagramme. Maintenant, comme tu l’as compris, tu peux tout à fait trouver ton instinct dominant sans connaître ton type ennéagramme !

Observer les instincts

Comme pour tout travail d’introspection, cela commence par une observation minutieuse de ton fonctionnement. Je ne parle pas d’une observation hors sol en menant des expériences sur toi avec des tubes à essai, mais bien d’une observation in vivo en vivant ta vie de tous les jours. Au quotidien, observe quelle énergie tu accordes à chacun des instincts. C’est le même travail que l’observation des trois centres, sauf qu’ici il s’agit d’un zoom sur le centre instinctif. Tu pourrais passer par un test mais ça ne remplace par une observation honnête et transparente.

Identifier l’instinct dominant

Tu peux te poser un certain nombre de questions :

  • Qu’est-ce qui accapare le plus ton attention au quotidien ?
  • Qu’est-ce qui te stresse le plus ? La nourriture, la sécurité, l’argent ? Les groupes, les autres ? La relation en tête à tête ?
  • Quel instinct délaisses-tu le plus selon toi ?
  • Quels sont tes centres d’intérêt privilégiés ?
  • Quelles ont été les plus grandes décisions de ta vie ?
  • Si tu devais manifester pour une seule cause, ce serait laquelle ?
  • Quels sujets de discussion reviennent toujours sur le tapis avec toi ?

Recouper avec les sous-types

Si tu connais ton ennéatype, tu peux regarder la description des sous-types relatifs à ton type ennéagramme sur la page des 27 sous-types. Il y en a un qui sort plus du lot et qui est plus visible : c’est ton sous-type dominant.

Ensuite tu pourras déterminer l’empilement de tes sous-types. Quel est ton sous-type dominant ? Ton sous-type secondaire ? Ton sous-type réprimé ?

Que faire quand on a trouvé son sous-type

Comme pour le type ennéagramme, le début du chemin commence quand on a trouvé son sous-type. L’essentiel du travail est un rappel à soi conscient, pour voir à quel point notre instinct dominant pilote notre vie quand on y est pas présent. Cette présence est ce qui est commun à toutes les voies spirituelles et bien connue en CNV.

Par exemple, un ami de type 7 sous-type conservation a tendance à se sentir très stressé s’il va manger chez quelqu’un et qu’il n’y a pas assez de pain, ou s’il est en voyage et où il ne sait pas où il sera. Il lui faut toujours beaucoup plus de nourriture que nécessaire pour se sentir en sécurité. Chez lui, le sous-type conservation du type 7, appelé “Clan”, se manifeste aussi par sa volonté fréquente de réunir des gens autour de grandes tablées avec beaucoup de nourriture, d’alcool et de joie.

Avec l’ennéagramme il n’y a pas de finalité, de but à atteindre. Simplement, regarde comment ton instinct domine ta personnalité et influence tout ce que tu fais dans ta vie.

Tu peux revenir à la présence dans les trois centres, encore et encore.

Ennéagramme : Le secret caché derrière la personnalité

Qui suis-je ?

Cette question identitaire m’obsède depuis mon adolescence, avec ses corollaires “Pourquoi suis-je ici ?”, “Qu’est-ce que la conscience ?”, “Qu’est-ce qu’il y a après la mort ?”

L’ennéagramme donna des réponses sur ma personnalité auxquelles je ne m’attendais pas dans ma recherche des 15 dernières années.

Peut-être te poses-tu ces questions :

  • Qu’est-ce que l’identité et la personnalité ?
  • Qu’est-ce que l’ennéagramme nous apprend à ce sujet ?
  • Pourquoi a-t-on ce sentiment d’un “je” si fort ?
  • Comment assouplir ce personnage trop rigide ?

Aveugle à mon propre mythe

Nombreux sont ceux qui se moquent des personnes croyantes :
“Hahaha tu crois à Dieu mais il n’existe pas”
“Sans blague, tu crois vraiment à un au-delà ?!”
“Comment peux-tu prouver ce que tu ne vois pas ?”

J’ai été de ceux-là pendant toute mon adolescence, pensant avoir tout compris, me moquant des religions. À 16 ans, j’ai écrit ce sonnet :

Cet être voluptueux qu’est Dieu a créé
Cet univers. Il a créé la vie sur Terre,
C’est pour cela que tout le monde le vénère,
Lui dédiant de majestueux temples sacrés.

L’existence de Dieu est, ma foi, contestée
Par des gens qui ne croient pas à une puissance
Capable de créer un univers immense,
Alors que d’autres gens veulent juste exister.

On peut tout à fait le vénérer lors de cultes,
Et se retrouver avec de nombreux adultes,
Qui sont ici car ils ont déjà dit Adieu.

En méditant à la place de faire des psaumes
On remarque que Dieu n’a pas créé les Hommes
Mais que ce sont les Hommes qui ont créé Dieu.

Il est amusant de constater que ce Fabien adolescent, qui ne croit pas en Dieu, est identifié à son propre personnage de la même façon autant que les croyants qu’il critique.
Comble du sort, il est aveugle à ce phénomène et se croit rationnel.

Nous sommes tous des croyants, dès l’instant que nous prononçons le mot “je” en y croyant vraiment.

Ce postulat demande d’être étayé : entrons dans le monde fascinant de l’identité, de la personnalité et de l’ego.

ATTENTION : ce voyage au cœur du psychisme humain peut secouer fortement.

La personnalité est une mythologie

“Toutes les figures mythiques correspondent à des expériences psychiques intérieures.” Carl Gustav Jung

Etymologiquement, mythe vient du grec ancien “mythos” qui signifie fable, conte, légende.

À l’image d’un bon film où tu restes accroché du début à la fin, la personnalité est une histoire qui paraît très réelle lorsqu’on est dedans.

Comme Jim Carey dans “Man on the moon” qui dit avoir “perdu” Jim pendant les mois du tournage où il s’est identifié à Andy Kaufman (cf l’excellent documentaire Jim & Andy), je m’identifie à ma personnalité. Tout comme toi.

Cette personnalité, qui est un agglomérat de croyances, de capacités, de comportements, d’émotions, me donne un sentiment d’identité rassurant.

Ce sentiment d’identité donne l’impression d’être un individu séparé du reste du monde avec une histoire singulière, un passé, un présent et un futur.

Plus mon histoire a été intense, plus j’ai tendance à la revendiquer tel un drapeau pour montrer ce JE au monde. Comme si je secouais mon fétiche personnel pour que tout le monde le voie.

Il est ainsi classique de mettre sa souffrance et son passé en bandoulière pour tirer une identité et mettre du sens sur ce qui n’en a pas.

Victor Frankl, avec la logothérapie, a montré comment l’être humain peut apaiser sa souffrance en mettant du sens sur cette dernière.
Mettre du sens sur un vécu est une façon de s’hypnotiser soi-même pour faire passer la pilule : c’est un peu comme le bisou magique de maman, ça apaise mais ça ne change pas la réalité.

Ne nous y trompons pas : la personnalité est un jeu d’acteur.
Nous vendons notre mythe personnel à qui veut bien l’entendre, mais gardons bien à l’esprit que c’est construit de toutes pièces.

Depuis l’aube de l’humanité, le mythe rassure car il met du sens sur une réalité qui nous dépasse.
C’est ainsi que les premières tribus ont créé des esprits de la nature, ont commencé à se raconter des histoires autour du feu, puis développant des mythes de plus en plus complexes comme dans les religions avec des dieux au départ vengeurs puis bienfaiteurs.

On se soumet alors au Dieu qui punit et récompense, tel un parent à l’amour conditionnel qui donne un biscuit à son enfant (s’il est sage) ou l’en prive (s’il crie trop fort).

La personnalité est une construction

La personnalité apparaît très tôt chez le jeune enfant.
En ennéagramme, on postule que l’ennéatype est présent dès la naissance, ce qui est attesté par les chercheurs Alexander Thomas et Stella Chess au début des années 1960.

Dans leur ouvrage “Temperament and Development” ils ont décrits leurs observations sur des enfants âgés de deux et trois mois, avec 9 catégories de tempérament reconnaissables chez les nourrissons et les très jeunes enfants (ce qui semble coller aux 9 types).

D’ailleurs, certains d’auteurs en ennéagramme parlent de l’enfance comme si elle conditionnait le type ennéagramme. La recherche laisse à penser que c’est faux et que le type ennéagramme est déjà présent à la naissance. Cela n’empêche pas l’acquis d’influencer le type ennéagramme, en particulier pour la hiérarchie des centres, pour le développement de l’aile et pour le niveau d’intégration ou de désintégration.

L’ennéatype apparaît alors comme notre main au poker ou notre génétique : c’est déjà là. À nous de composer avec notre profil de personnalité et le sublimer (ou pas).

Pour simplifier, j’emploie de façon équivalente les termes identité, personnalité et ego, qui désignent notre personnage favori : JE.


En ennéagramme, cela désigne le type ennéagramme ou ennéatype.

Comment construire un personnage cohérent ?

Pour cette recette tu as besoin de :

  • 1 tonne de réalité brute
  • 1 microgramme de système nerveux immature
  • 1 bonne dose de mécanismes de protection
  • 1 pincée de cannelle

Pour réaliser cette recette :

  1. Naître dans un monde extrêmement complexe et chaotique
  2. Sélectionner un bout de réalité avec ton système nerveux pour survivre
  3. Continuer de sélectionner le même bout de réalité pour arranger le système nerveux qui aime bien fonctionner à l’économie (biais d’engagement et cohérence, biais de confirmation…)
  4. Ajouter une bonne dose de déni, de projection, de mensonge à soi-même, pour ne pas voir la supercherie.
  5. Rajouter la pincée de cannelle et mettre 13 minutes au four à 180°C.

C’est cuit : tu as un personnage tout chaud qui croit vraiment à son histoire !

Quand l’enfant naît, il est néoténique : son système nerveux est immature pour faire face à un monde complexe et chaotique.

La mission du système nerveux étant de mettre de l’ordre dans le chaos, il sacrifie une part de lui pour exister et avoir un semblant de contrôle nécessaire, tout cela étant fait sous le seuil de conscience.

En ennéagramme, cette partie sacrifiée devient le centre réprimé, celui qu’on ne veut pas utiliser. Nous surinvestissons alors notre centre préféré (dont nous pensons qu’il résout tous les problèmes de l’existence). Or pour être en lien avec la réalité il serait plus pertinent d’apprendre à utiliser nos 3 centres.

Dans le fond, le récit de la personnalité tient grâce à 2 choses :

  • Le sentiment d’identité : identité vient de “idem” qui signifie “le même”. Notre mémoire autobiographique nous aide à créer un même récit cohérent, jour après jour. Cela renforce notre personnalité avec l’âge.
  • L’identification à ce mythe personnel : on y croit très fort au point où on ne le remet jamais en question. C’est ce qui nous permet d’avoir un minimum de prévisibilité et de sécurité dans ce monde chaotique.

Tel un enfant avec son LEGO, nous construisons notre ego avec nos petites briquettes : mon visage, mon corps, mon prénom, mon nom, mon métier, mes croyances, ma famille, mon appartenance à une communauté, à un parti politique, à une association, …

Et bien sûr, toutes les étiquettes auto-appliquées sont des briquettes qui solidifient notre construction : socialiste, végétarien, féministe, nazi, philantrope, écolo…

Plus l’étiquette donne un sentiment d’exister, plus elle est forte et plus on aura envie de la brandir comme un porte-étendard dans des manifestations… Plus on en est prisonnier, seul comme des cons à nous emprisonner dans un concept.

Nous en oublions qu’il s’agit d’un jeu de l’ego !

Le “Je suis” est une prison de ce que tu y mets derrière : cela entraîne une crispation et te prive d’être tout le reste. D’où le problème de s’étiqueter gentil, bienveillant et à l’écoute, ce qui va te pousser à réprimer dans ton ombre le connard/la connasse en toi (et créer un retour du refoulé au moment où tu t’y attends le moins).

Notre personnage ainsi créé entraînée une perception orientée de la réalité : tu vois ce que tu veux voir.

À l’image des médecins à la TV et des chercheurs qui produisent la plupart des études scientifiques, nous sommes en conflit d’interêt constant.

Nous faisons en sorte de sélectionner la portion de réalité qui nous arrange pour faire toujours la même recette ET d’être aveugle au fait de faire ça !

Magnifique mécanisme quand on y pense, belle stratégie de la nature.

Pourquoi cette fixation et pas une autre ?

Tu peux l’observer autour de toi : chaque personne fait une fixation sur ce qui paraît extrêmement important pour lui. Prendre soin des autres, contrôler son environnement, réussir à tout prix, accumuler les plaisirs…

Tout cela est possible grâce au génie de notre ego et à ses mécanismes (compulsion, mécanisme de défense, passion, fixation).

L’ennéagramme rend compte de ces différents mécanismes et nous permet de créer un profil de personnalité qui vit dans un monde dangereux, ou un monde qui ne donne pas assez, ou un monde qui est une lutte, ou un monde qui est plein de contraintes… Le danger est de croire que notre vision du monde ou de la vie est la meilleure, la plus vraie…

Ce que nous utilisons tout le temps sans nous en rendre compte (le centre préféré) conditionne ce que nous voyons, comme l’observateur modifie ce qui est observé en physique quantique.

Ce centre préféré est une sorte de radar à repérer sa nourriture préférée dans le monde.
Sur un buffet, le végétarien repère les carottes, le houmous et la salade. Le carnivore repère la côte de bœuf, les saucisses et le burger.

En ennéagramme, les 9 types de personnalité ont les mêmes écueils. Chaque ennéatype repère ce qui l’intéresse dans la réalité en hésitant pas à la trancher en morceaux pour nourrir sa personnalité.

Le type 1 a un radar à imperfections et tout ce qui ne colle pas à ses idéaux.
Le type 2 a un radar à capter les besoins des autres et comment il peut rendre service.
Le type 3 a un radar à repérer les opportunités de réussite et ce qu’il peut faire pour y arrier.
Le type 4 a un radar à repérer le beau et tout ce qui manque.
Le type 5 a un radar à repérer tous les informations lui permettant de cartographier la réalité.
Le type 6 a un radar à repérer tous les dangers possibles et imaginables.
Le type 7 a un radar à repérer toutes les opportunités de jouir de l’existence et toutes les façons d’éviter les contraintes de l’existence.
Le type 8 a un radar à repérer les traîtres et les endroits où il pourrait perdre du contrôle.
Le type 9 a un radar à repérer comment il peut se mouler sur son environnement pour ne pas faire de vague.

L’ego est comme une chaussure : au début elle te protège des aspérités du sol, des cailloux… A mesure que ton pied grandit, tu es trop à l’étroit et tu commences à avoir mal.
Tu vas remettre en question ton pied (la vie) qui te fait mal et pas la chaussure (ton ego).

Comme la chaussure, l’ego est très étroit car il te prive d’une grosse partie de la réalité. La protection initiale devient une prison.
Prendre conscience de ton ennéatype te permet de voir immédiatement tes motivations, ta compulsion, tes centres, la passion, la fixation et tous les “points de développement” possibles et imaginables.

Attention, ce n’est pas pour autant un travail à faire absolument, ça n’a rien de sérieux, il n’y a pas d’objectif.

Trouver son type de personnalité n’est pas faisable avec un test. Un test en ennéagramme revient à cocher des cases comme tu le ferais sur un magazine beauté avec un test de compatibilité amoureuse : “es-tu un papillon romantique ? Fais-le test.”
Un test ne permet pas de rendre compte de la richesse et de la profondeur de la personnalité, que seule l’introspection (avec une analyse fine) peut observer.

Derrière la personnalité…

« Celui qui désespère de l’absurdité du monde est toujours prisonnier d’une illusion : celle de croire qu’il doit exister un sens qui, en réalité, n’existe pas. » Paul Watzlawick

Le hic avec la personnalité est qu’on s’identifie à elle en y croyant un peu trop.
Ce pilier idéologique illusoire, érigé en temple de granit, s’effondre au moindre coup de vent comme un château de cartes.

Ce personnage est tellement inadapté pour faire face au monde réel. Il choisit toujours la même stratégie et c’est pourquoi il est prisonnier de son propre fonctionnement, inadaptable, rigide.

L’ennéagramme nous explique que notre type de personnalité est conditionné et répète toujours les mêmes mécanismes.


Les 9 personnalités de l’ennéagramme sont logées à la même enseigne et ont du mal à lâcher. Ce n’est facile pour personne. C’est bien pour ça que la figure de l’ennéagramme est basé sur cercle et chaque ennéatype est sur le pourtour du cercle.

Cette force colossale d’identification pour conserver ce sentiment “d’être quelqu’un” intact devrait inviter au questionnement.

Pourquoi autant d’ardeur ?

Les psychédéliques donnent un début de réponse à cette question.
Les psychédéliques sont des substances enthéogènes (littéralement “qui engendre Dieu à l’intérieur”) tels que LSD, mescaline, psylocybine ou DMT peuvent produire un effet de dissolution de l’ego.

Certaines personnes idéalisent cette expérience en cherchant à tout prix à dissoudre leur ego…

La disparition de l’ego signifie la disparition de ce moi auto-biographique, une annihilation de la personnalité (en tout cas pendant l’expérience) : autrement dit, ça peut amener à la sensation de mourir.

C’est pour ça qu’une expérience sous psychédéliques peut bouleverser une vie quand tu es face à la mort de ton personnage : tu réalises qu’il était un simple rideau qui cachait la réalité derrière.

Qui a peur de mourir, si ce n’est l’ego ?
Pourquoi a-t-on si peur de mourir puisque c’est le cycle naturel de la Vie qui se perpétue depuis des millions et des millions d’années ?
Pourquoi sommes-nous si choqués quand quelqu’un meurt ?

Parce que nous avons cette peur viscérale de mourir, de disparaître, de ne plus exister en tant qu’individu séparé.
C’est d’autant plus difficile que ça a été une de nos premières missions dans la vie qui nous a évité de sombrer dans le néant !

Ne nous y trompons pas : beaucoup de gens disent ne pas avoir peur de la mort alors qu’ils rationalisent pour ne jamais sentir dans leurs tripes. Bien peu de personnes sont réellement en paix avec leur fin certaine.

En ennéagramme, le pivot de la personnalité est justement cet ego qui nous permet de garder la tête hors de l’eau et c’est pourquoi nous nageons frénétiquement dans nos mécanismes égotiques si caractéristiques (compulsion, mécanisme de défense, passion, fixation).

Que se passe-t-il si nous retirons une à une les couches de l’oignon ?

C’est un exercice très intéressant que de déconstruire la construction égotique (à ne pas faire trop tôt pour évite de déconstruire quelque chose qui n’est même pas là).

Tu peux prendre tout ce que tu penses être toi (ton prénom, ton visage, ton métier…) et te poser la question : “Est-ce réellement ce que je suis ?”

Cela rappelle le Neti Neti qui signifie en sanskrit “ni ceci ni cela”, une forme de Via Negativa ultime dans laquelle on se dépouille de toutes les étiquettes qui cachent la réalité beaucoup plus vaste de qui on est.

Notre plus grande peur est de nous laisser sombrer, de lâcher le contrôle, de lâcher le mythe, car derrière le mythe, il n’y a…

Rien

“Il n’y a que dieu, l’humain n’est qu’une illusion d’optique” Jean-Paul Sartre

Pendant deux millénaires, l’Occident refusa catégoriquement le concept du “Zéro”, l’univers grec reposant sur cette affirmation : « Il n’y a pas de vide ».

Dans notre culture, le paradigme d’un temps linéaire avec un début et une fin est tellement ancré que nous ne pouvons pas imaginer qu’il n’y ait pas eu de début et de fin….
Il nous faut un Big Bang, une date de naissance, un acte de décès…

Petit problème dans notre volonté de crisper la réalité :

C’est quand le début ? Le début de ta vie ? De la mienne ? Du système solaire ?
C’est quand qu’a émergé ta conscience ? D’où ?
Pourquoi suis-je de tel ennéatype ? Pourquoi dans ce corps ?

Tu sens comme une partie de toi aimerait une réponse à ces questions ? Mon ego aimerait tellement savoir mais ce serait une illusion de sécurité.

Chaque personne se posant la question va grosso modo être dans un de ces 3 cas de figure :

Les premiers vont chercher une réponse pré-rationnelle dans la religion ou une autorité supérieure (gourou, maître à penser, philosophe…)

Les deuxièmes vont chercher une réponse rationnelle dans la science, l’astronomie, la physique.

Les troisièmes imaginent plusieurs possibilités sans pour autant avoir besoin de trancher, ils acceptent de rester avec la question et le vide qui lui succède.

Et si on accueillait la question sans chercher à y répondre et à figer le réel sur une réponse définitive ?

Et si, au lieu de chercher à tout prix de répondre à la question, on laissait des points de suspension pour écouter ce “vide” dans lequel il y a toutes les réponses ?

L’ennéagramme nous invite à reconnaître les mécanismes de notre personnalité et la façon dont nous voulons à tout prix nous définir à travers un “je”.

Quand on lâche ce “je”, le schéma de l’ennéagramme se retrouve dépouillé des 9 types, il revient au cercle, au zéro, à l’Unité.

Gardons à l’esprit que ce que nous disons après “je suis” est un mensonge.
Se définir est une vaine tentative de se rassurer, pour ne pas faire face au vide. Le vide de sens, le vide de réponse,…

Quand nous lâchons cette illusion d’être quelqu’un, nous revenons à cette Unité fondamentale qui est la seule réalité que chacun peut expérimenter à chaque instant.

Plonger dans ce vide, c’est un acte de Foi où on attend rien.
Plonger dans ce vide, c’est ne pas savoir ce qu’on va y trouver.
Plonger dans ce vide, c’est renouer avec la vraie nature de qui nous sommes, au-delà des mots et des concepts.

Plonger dans ce vide, c’est retrouver le seul endroit dans lequel la vie se passe, seul endroit où tu peux vivre la confiance, l’Amour et la sécurité : ici et maintenant.

Moi Fabien, quand je me pose 1000 questions sur la vie, sur l’avenir, sur la mort, j’ai conscience que je ne trouverai jamais la réponse et qu’en revenant à la Présence, les questions s’évanouissent dans le silence…

Les mots de cet article pointent une réalité indicible et c’est par cette magnifique mise en abyme que je termine, car ce texte ne saurait prétendre être la réalité, tout comme la carte ne peut pas être le territoire.

Mais comme dirait un ami… au fond, j’en sais rien. Tout est peut-être faux.

Comment arrêter de se mentir à soi-même et être honnête envers soi

Il est tellement facile de se mentir à soi-même, on est pas conscient de ce mécanisme de ses conséquences et ça peut être dramatique.

 

As-tu conscience que tu n’es pas vraiment honnête envers-toi ?

Tu aimerais être plus authentique et plus vrai, avant tout envers toi-même ?

Tu aimerais arrêter de te mentir et trouver ta vérité intérieure ?

 

Cet article vient te soutenir dans cette démarche, allons-y.

L'art de se mentir à soi-même : pourquoi ?

Avant de parler de mensonge à soi-même, d’où vient ce mot ?

Le mensonge est, étymologiquement parlant, une parole qui éloigne de la vérité.

Appliqué à soi-même, il est le plus souvent inconscient et beaucoup plus subtil qu’un mensonge extérieur où tu dis “oui” alors que tu penses “non”.

Le mensonge à soi-même est avant tout un mécanisme de protection du psychisme pour ne pas être face à une réalité trop douloureuse, il permet de réduire la dissonance cognitive (que l’esprit ne supporte pas).

Evidemment c’est involontaire, personne n’aime se duper et se trahir.

Comme tu ne vois pas de prime abord que tu te mens à toi-même, c’est d’autant plus insidieux et ça passe sous le radar.

Certains profils psychologiques y sont encore plus aveugles car c’est un mécanisme profond qui maintient la structure de l’ego, c’est le cas du type 3 ennéagramme.

Tout le monde est capable de se mentir à lui-même, c’est monnaie courante.

Ca permet de sauvegarder une forme de stabilité et ça permet de diminuer la dissonance cognitive.

Les manifestations et conséquences du mensonge à soi-même

A quoi ça ressemble, quelqu’un qui se ment à lui-même ?

3 situation :

1/ Quand ton corps se serre, tu as la boule au ventre avant d’aller au travail et que tu te convaincs que ce travail n’est quand même pas si mal : tu te mens à toi-même.

2/ Quand tu n’es pas heureux dans une relation, que tu ne te sens pas avec la bonne personne et que tu ratonalises en te disant “je reste pour les enfants” ou “je suis trop vieux/vieille pour être célibataire” : tu te mens à toi-même.

3/ Quand tu n’es pas OK avec une situation, que tu sens de la colère à l’intérieur et que tu gardes le sourire en faisant semblant d’aller bien : tu te mens à toi-même.

Ces 3 exemples très universels montrent que beaucoup de monde est concerné et que le mensonge à soi-même peut se dissimuler aisément, dans des situations anecdotiques du quotidien comme dans des situations à fort enjeu.

Il n’est pas facile de capter cette dissonance puisqu’on fait tout pour réprimer cette incohérence interne.

Souvent, cela se fait au détriment de nos propres émotions et besoins.

Si c’est inconscient trop longtemps, ton corps peut le manifester à ta place par des symptômes voire une maladie déclarée, des actes manqués…

Ca peut finir en dépression ou en burnout (signaux classiques).

Quelques indices que le mensonge à soi-même n’est pas très loin :

– Tu te sens à côté de tes pompes, à côté de ta vie

– Tu évites de creuser en toi, tu évites l’introspection

– Tu t’occupes tout le temps, par de l’action, du mental

– Tu te narcotises avec des substances, des écrans, des livres, de la nourriture

– Tu n’écoutes pas tes émotions ni tes besoins

“OK Fabien, j’ai compris que je me mens, j’en fais quoi ?”

Arrêter de se mentir et être honnête envers soi

À ce stade, tu serais tenté de dire “je ne veux plus me mentir à moi-même, maintenant je veux être vrai et authentique.”

Ce serait aller vite en besogne de passer de tout noir à tout blanc.

En premier, ça commence par une décision : celle d’honorer sa vérité et d’être un peu plus honnête envers soi à chaque instant.

Par exemple, je peux avoir le réflexe de rester sur mon ordinateur et continuer à avancer sur des projets même quand je sens de la fatigue.

Il y a quelques années, cette fatigue était complètement réprimée, je ne la sentais même pas.

Aujourd’hui, je vois clairement les signaux, je sens que mes yeux commencent à piquer, que mes paupières sont lourdes et ce que je fais commence à m’ennuyer voire m’agacer.

J’ai alors 2 choix : 

1/ Je continue en forçant sur mes besoins et je n’écoute pas mes ressentis. Ce déni de mes besoins est du pur mensonge à soi-même.

2/ Je m’arrête, je m’allonge quelques instants et fais une micro-sieste (par exemple). J’honore alors ma vérité de l’instant.

Ca peut paraître anecdotique, mais ça change tout !

Cette situation se présente régulièrement : ce n’est pas en une fois que tu arrêtes de te mentir à toi-même.

Au début, tu peux simplement regarder en quoi ce mensonge à soi-même est un mécanisme de protection : ça t’évite d’être face à des parties de toi que tu ne veux pas voir pour X raison. 

Ca peut être bien pratique de ne pas être conscient de ses limites, de sa colère, de ses besoins, … (cf les différents profils de personnalité)

Arrêter de se mentir demande une vigilance et une pratique régulière.

Comme manger : ce n’est pas parce que tu as mangé une bonne entrecôte que tu ne mangeras plus jamais.

Pour être plus honnête envers toi, tu vas y revenir plusieurs fois par jour, t’auto-observer à chaque instant. Pour ce faire, un rappel de conscience automatisé (type notification, montre qui vibre, gong de méditation…) peut être une aide précieuse.

3 qualités pour arrêter de se mentir à soi-même et être honnête envers soi

Être honnête envers soi et arrêter de se mentir à soi-même requiert 3 qualités importantes :

 

1/ L’honnêteté de se voir tel qu’on est et de voir la réalité brute, de nos émotions, de nos pensées, de nos actions, de nos paroles.

 

2/ La douceur de nous accueillir tels que nous sommes à chaque instant, quoi que nous voyons de nous, de façon inconditionnelle.

 

3/ La légèreté de ne pas prendre tout cela trop au sérieux : il n’y a pas d’objectif, de point B auquel arriver. On peut se détendre !

 

Être honnête envers soi amène à découvrir sa Vérité Intérieure, ce qui va avec son lot de désagréments. 

Tu vas faire face à tes zones d’ombre, à tes limites, à tes peurs, à tes doutes… 

 

Ces parties de toi, c’est aussi toi… Et le plus beau cadeau que tu puisses te faire, c’est les découvrir et les aimer 🙂

 

À ta Vérité Intérieure,

Fabien

L’ennéagramme en vidéo

Si tu t’intéresses à l’ennéagramme, il y a de très nombreux articles sur Epanessence.

Maintenant, certains préfèrent la vidéo et j’aime aussi beaucoup tourner en vidéo. Bonne nouvelle pour toi si tu veux apprendre l’ennéagramme en vidéo.

Tu as accès à une véritable formation des bases en ennéagramme, 100% gratuite sur ce site.

Cette playlist YouTube sur l’ennéagramme est dense, je t’invite à prendre ton temps pour creuser l’ennéagramme. 

Ennéagramme : Les bases indispensables

Comment trouver son profil ennéagramme ?

Les 9 types de l'ennéagramme en bref

Type 1 de l'ennéagramme en vidéo

Type 2 de l'ennéagramme en vidéo

Type 3 de l'ennéagramme en vidéo

Type 4 de l'ennéagramme en vidéo

Type 5 de l'ennéagramme en vidéo

Type 6 de l'ennéagramme en vidéo

Type 7 de l'ennéagramme en vidéo

Type 8 de l'ennéagramme en vidéo

Type 9 de l'ennéagramme en vidéo

Que faire de son type ennéagramme ?

La compatibilité en ennéagramme

L'ego en ennéagramme

L'hypnose en ennéagramme : comment chaque type s'hypnotise

Tout sur le type 9 aile 8 en ennéagramme (ou 9w8)

Le type 9 de l’ennéagramme fait partie des profils instinctifs.

L’aile en 8 amène de la nuance dans sa personnalité.
Voyons dans cet article :

  • Les rappels sur le type 9 de l’ennéagramme
  • Le développement de l’aile
  • L’influence de l’aile 8 sur le type 8

Rappels sur le type 9 ennéagramme

En ennéagramme, le type 9 est un instinctif intérieur et extérieur. Voici comment il pourrait l’exprimer :

“Dans l’ennéagramme, je suis le profil type cool avec qui tu as envie d’être. Je t’accepte tel que tu es et c’est pour ça que tu apprécies ma compagnie.

D’ailleurs, en tant que type 9, je me reconnais souvent dans TOUS les autres types de personnalité. C’est normal, puisque c’est mon mode de fonctionnement de fusionner avec le monde.

À la différence du type 8 qui polarise énormément, moi j’ai plutôt tendance à créer l’harmonie, à faire l’unanimité en devenant délégué de classe sans l’avoir demandé : j’ai tendance à être apprécié par (presque) tout le monde. Je suis souvent “personnalité préférée”, comme Zinedine Zidane, Omar Sy ou Yannick Noah.

C’est cette recherche de consensus qui fait de moi un médiateur. Certains auteurs m’appellent le médiateur, mais attention à ne pas te méprendre : je prends ce rôle malgré moi !

Franchement, du moment que je suis en paix et que tout le monde est en harmonie, tout me va. Je suis comme l’eau, je vais dans le sens du courant, je me laisser porter par la vie.
Je suis un instinctif non instinctif qui contrôle par le non contrôle.

J’ai un rapport particulier à la colère. 
Tu ne me verras quasiment JAMAIS en colère et pour cause : je fais tout pour éviter de provoquer l’agressivité des autres, donc je prends sur moi et j’accumule encore et encore la colère du type 8 ET du type 1. Et un beau jour ça pète à cause de la goutte de trop…

À ce moment-là, le trop plein accumulé toutes ces années déborde, je peux devenir très dangereux et vraiment péter un boulon, devenir très violent voire tuer quelqu’un.

Dans l’ennéagramme je n’ai pas le monopole de la violence, chaque type de personnalité peut l’être. Mais moi, c’est soudain, rare et très intense.

Mon évitement compulsif étant le conflit, j’ai du mal à décider, à dire non et à exprimer ma vérité. Je crains plus que tout de te froisser alors je vais tomber dans mon mécanisme de défense (la narcotisation) pour éviter de me rencontrer un peu trop.
J’ai tendance à l’inertie car, quelque part, tout me va.
Je suis une personne qui désire avant tout être en paix.
Ma passion de paresse est avant tout une paresse à me connaître, je vais faire en sorte de ne pas trop connaître mes limites et encore moins les exprimer.
Voilà pourquoi je donne l’impression d’une personne nonchalante qui se moque de tout. Ne t’y laisse pas prendre, je suis un faux calme.
Je te laisse décider car au moins j’ai juste à suivre, je veux à tout prix éviter les conflits avec toi, alors je suis tout à fait prêt à laisser de côté mes préférences.

Tout comme l’ennéatype 8 et l’ennéatype 1, j’appartiens aux profils instinctifs.

Dans mon type de personnalité, mon centre instinctif est dirigé vers l’intérieur et l’extérieur, là où l’ennéatype 3 a son centre émotionnel vers l’intérieur et l’extérieur et l’ennéatype 6 son centre mental vers l’intérieur et l’extérieur.”

Le développement de l’aile en ennéagramme

L’aile est un concept qui vient ajouter de la nuance et un aspect dynamique au type de personnalité de base en ennéagramme.

En ennéagramme, tu verras souvent le terme w dans un type, sous la forme “2w3”, “4w5” ou encore “6w5”. Ce “w” signifie “wing”, en français il s’agit de l’aile.

L’aile est l’un des types voisins qui se surajoute au type de base sans jamais s’y substituer.

“2w3” signifie un type 2 de l’ennéagramme avec une aile de type 3.

Cela veut dire que la personnalité de base est le type 2, ça ne change pas. Simplement, elle est teintée par le type 3 également.

Les types d’ailes sont les deux profils situés de part et d’autre du type de base sur le cercle du symbole de l’ennéagramme.

Un type 1 peut avoir une aile en 9 et en 2.

Pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, le type 2 peut avoir une aile en type 1 ou en type 3.
Sur cette page, nous parlons du type 2 avec une aile en 3.

Chaque individu peut développer une ou deux ailes dans sa vie, quel que soit son type ennéagramme.

La première aile apparaît entre 16 et 24 ans suite à un événement majeur de la vie.
Elle se déploie en très peu de temps et modifie durablement la personnalité de l’individu.
Elle vient amener de la souplesse au type de base qui a tendance à être coincé dans ses mécanismes égotiques.
Cette première aile est systématique, tous les adultes la développent.
Elle peut être très légèrement marquée ou très forte, mais elle ne prend jamais plus de place que le type de base.

La seconde aile peut apparaître dans la deuxième partie de la vie d’un individu mais cela est relativement rare.
A la différence de la première aile qui apparaît en réaction à un événement de vie, la seconde aile résulte d’un travail sur soi et ne se développe par forcément.
La plupart des gens ne la développent jamais.

Quelques remarques :
1/ L’aile peut s’intégrer ou se désintégrer comme le type de base.
2/ Plus l’individu vit des circonstances difficiles dans sa vie, plus l’aile va se développer tôt.
3/ L’aile vient apporter de la complexité et de la nuance dans le type de personnalité d’un individu.

La spécificité du type 9 aile 8 (9w8) en ennéagramme

L’aile en 8 amène au type 9 de l’ennéagramme plus de capacité à être assertif, il va plus facilement dire non et faire entendre son désaccord. Sa colère est moins contenue que le type 9 aile 1, il peut même parler de ses projets de vengeance (fixation du type 8).

C’est un profil qui a plus d’agressivité passive et plus de difficulté à se confier, à être vulnérable et parler de sa réalité. Il reste type 9 donc il va quand même tout faire pour éviter les conflits. Cet évitement compulsif du conflit est fondamental pour comprendre ce profil de personnalité.

Comme tous les types 9, les types 9w8 ont tendance à chercher la paix et l’harmonie dans les relations interpersonnelles. Cependant, ils peuvent également être très déterminés et assertifs lorsqu’ils croient en quelque chose de fort. Ils peuvent être des leaders, en utilisant leur capacité à calmer les confits pour atteindre l’orientation du type 9 (acceptation et soutien)

Les personnes de type 9w8 sont souvent très dévouées et fiables, et cherchent à être utiles aux autres. Ils ont tendance à avoir du mal à prendre des décisions pour eux-mêmes, car ils cherchent souvent à ménager la chèvre et le chou. Cela peut les amener à se sentir piégés en essayant de satisfaire les besoins des autres sans prendre suffisamment soin d’eux-mêmes, allant jusqu’à l’oubli de soi.

Le type 9 aile 8 (9w8) a besoin de prendre plus de temps pour lui, se poser pour sentir ce dont il a vraiment besoin et ce à quoi il aspire. Cela peut l’aider à prendre des décisions plus simplement.

En clair, c’est une personne qui reste facile à vivre car de type 9, mais l’aile en 8 amène à ce profil du corps et une certaine puissance.