Un blocage émotionnel, ça sonne peut-être abstrait, mais imagine un instant :
Et si c’était la cause invisible derrière toutes ces tensions physiques, ce sentiment de vide inexplicable, ce stress constant, et cette impression de passer à côté de ta vie ?
Les troubles émotionnels, les émotions figées, et le manque de confiance en soi pourraient en réalité provenir de peurs profondes et de blocages émotionnels profondément ancrés.
Ce phénomène peut être la barrière qui te coupe de tes ressentis les plus profonds, affectant ta capacité à vivre pleinement ta vie et même à développer une relation saine avec toi-même et avec les autres.
Dans cet article, tu vas découvrir ce qu’est réellement un blocage émotionnel, comment il se manifeste dans ta vie quotidienne, comment il influence tes pensées et tes actions, et surtout, comment t’en libérer pour enfin te reconnecter à tes émotions et te sentir vivant, en développant un état de conscience plus profond.
Reste avec moi jusqu’au bout pour découvrir une piste concrète pour commencer à te libérer de ces blocages qui t’empêchent d’avancer.
Un blocage émotionnel est un mécanisme de protection mis en place par notre esprit pour éviter de ressentir des émotions difficiles ou douloureuses.
Ces blocages se manifestent lorsque les émotions ne sont pas pleinement vécues et se retrouvent figées dans notre corps, créant des tensions, des douleurs, et une sensation de déconnexion. Ces mécanismes peuvent devenir de véritables prisons émotionnelles, nous empêchant de vivre pleinement, d’être en contact avec nos ressentis, et souvent dictés par nos peurs les plus profondes.
Tu as peut-être déjà ressenti ce blocage émotionnel, sans savoir exactement ce que c’était.
C’est ce moment où tu as l’impression de ne plus vraiment ressentir les choses comme avant, où tes émotions semblent anesthésiées. Tu te retrouves à vivre ta vie comme un automate, coupé de ce qui fait vibrer l’âme : la joie, la tristesse, la colère, et même l’amour. Ces émotions qui devraient te traverser semblent soudain figées.
Et si je te disais que tout cela est imprimé dans ton corps, dans tes muscles, dans ta posture, et dans tes tensions physiques ?
Un blocage émotionnel n’est jamais isolé, car les émotions sont toujours en lien avec des sensations corporelles. Lorsque tu ressens une émotion, elle est accompagnée de réactions physiques : une tension, une crispation, ou même une modification de ta posture. C’est cette connexion intime entre émotion et sensation qui explique pourquoi libérer un blocage émotionnel passe aussi par le corps.
Illustrons tout ça par un exemple d’il y a une dizaine d’années.
Je suis en pleine séance, en tant que jeune kinésithérapeute, avec un adolescent que je soigne en ostéothérapie. Pendant que je travaille sur un point particulier de son bassin, je ressens une réaction étonnante, son état émotionnel change. C’est alors qu’il me dit : « Je ne sais pas pourquoi, mais je repense à un souvenir du collège où j’ai été humilié. » À ce moment-là, tout dans son corps se tend. Il est littéralement en train de revivre une émotion bloquée, ancrée depuis des années.
Des années plus tard, j’ai découvert que ces blocages émotionnels sont comme des cristallisations dans le corps, de véritables prisons pour nos ressentis. Ce concept est bien expliqué par des auteurs comme Peter Levine dans “Réveiller le tigre” et Bessel van der Kolk dans “Le Corps n’oublie rien”, qui montrent comment les émotions bloquées se logent dans le corps et influencent notre bien-être physique et mental.
Comment un blocage émotionnel s’invite subtilement dans ton quotidien ?
Tu peux vivre avec un blocage émotionnel sans même le savoir. Il se manifeste subtilement, et souvent de manière invisible, un peu comme une fine toile d’araignée que tu ne remarques pas, mais qui t’entrave sans que tu le saches. Ces blocages influencent ta confiance en toi, amplifient tes peurs inconscientes, génèrent des avis négatifs sur toi-même, et créent des pensées négatives répétitives.
Tu peux être dans une relation, au travail ou même seul chez toi, sans réussir à comprendre pourquoi tu te sens « déconnecté ». Ce qui est certain, c’est que tu ne parviens plus à identifier ce que tu ressens réellement. Tu es comme coupé de tes émotions, ce qui crée une sorte de vide intérieur, te faisant parfois douter de toi en tant qu’adulte capable de gérer ses émotions.
Prenons un exemple issu de mes propres expériences de vie. Pendant longtemps, je ne savais pas vraiment comment exprimer ce que je ressentais. Je ressentais beaucoup de choses sans savoir exactement ce que c’était.
J’étais souvent dans ma tête, persuadé que j’étais “mental” et que je ne ressentais rien. En réalité, j’étais incapable de mettre des mots sur mes émotions et encore moins d’en parler. Plus j’étais stressé, plus je me figeais.
Par exemple, il m’était impossible de reconnaître que j’étais triste. Cela se manifestait dans mes relations, où j’évitais les conversations profondes, et dans mon travail, où je me concentrais uniquement sur la productivité sans me connecter à mes véritables désirs, par peur d’affronter mes insécurités. C’est un blocage émotionnel typique : tu fonctionnes sur pilotage automatique, mais à l’intérieur, tout est figé. Je t’explique pourquoi dans un instant.
Dans ton quotidien, cela peut se traduire par des situations comme celle-ci :
Incapacité à pleurer : Tu te retrouves dans une situation bouleversante, mais les larmes ne viennent pas. Tu ressens une pression, une envie de lâcher prise, mais quelque chose en toi refuse de le faire.
Relations superficielles : Tu évites les conversations intimes, car elles réveillent des émotions que tu ne veux pas toucher. Quand quelqu’un vient te chercher sur un sujet inconfortable, toutes tes alarmes s’allument, tu bottes en touche, tu fuis ou même tu te mets en colère.
Tensions corporelles : Ton corps te parle, mais tu n’écoutes pas. Tensions dans le dos, douleur dans le ventre ou la gorge nouée : c’est souvent là que se cachent ces blocages émotionnels.
Colère refoulée : Tu ressens parfois une irritation constante sans vraiment savoir pourquoi. La colère peut s’exprimer de façon détournée, par exemple par des éclats de voix soudains ou de l’impatience.
Peur paralysante : Tu te retrouves à éviter des situations nouvelles ou à ne pas prendre de risques par peur de l’échec ou peur du rejet. Cette peur s’installe souvent dans le corps sous forme de tension constante, particulièrement au niveau de la poitrine ou des épaules.
Honte et culpabilité : derrière la honte et la culpabilité il y a systématiquement des blocages émotionnels. Ce sont les 2 plus grands poisons de la santé mentale et émotionnelle.
Les causes profondes et cachées des blocages émotionnels
La cause de ces blocages remonte souvent à l’enfance. Quand nous sommes petits, nous avons un besoin vital de sécurité émotionnelle. Cela signifie que nous avons besoin d’un parent ou d’un proche qui est pleinement présent à nos émotions.
Si ce parent n’est pas disponible pour des raisons personnelles (stress, surcharge de travail, ou tout autre facteur), l’enfant apprend à se couper de ses propres émotions pour se protéger.
Pendant des années, je suis passé à côté de mes émotions. J’ai cherché à coller à un idéal de moi qui m’a poussé à enfouir mes peurs et mes tristesses, croyant que si je les ignorais, elles finiraient par disparaître. J’ai foncé dans l’action, travaillant comme un forcené au lieu de m’écouter et je n’ai pas compris pourquoi je me suis tapé 3 otites en quelques mois… sans comprendre que tout cela était lié à ces blocages émotionnels.
Ce manque d’accueil inconditionnel et de soutien chez l’enfant déclenche une réaction de survie dans le corps. Le système nerveux bascule en mode « survie », activant le mode « lutte ou fuite » ou même le mode « immobilisation ». La théorie polyvagale explique très bien ce qui se passe au niveau physiologique dans ces moments de stress.
Ces mécanismes de défense psychologiques empêchent le développement d’une relation saine avec nos émotions, engendrant des problèmes psychologiques tels que l’anxiété, le stress chronique, et un avis souvent négatif sur soi-même.
Ce mode est censé nous aider à survivre à des situations dangereuses, mais lorsqu’il devient chronique, il engendre des blocages émotionnels. Le corps se crispe, l’émotion est figée, et le stress s’accumule sans possibilité de relâchement, comme un lapin pris au milieu des phares d’une voiture, figé par la peur et incapable de réagir.
La pire erreur que tu puisses faire face à un blocage émotionnel
Souvent, quand un blocage émotionnel se manifeste, notre premier réflexe est d’essayer de nous en débarrasser le plus vite possible. On veut « passer à autre chose », on veut « guérir » comme si c’était une maladie, ou on tente de l’ignorer en espérant que ça disparaisse avec le temps.
Je compare cela à un bouton d’acné : on veut l’écraser, le faire disparaître au plus vite parce qu’il nous gêne. Mais en réalité, le blocage émotionnel est une partie de nous qui cherche à être reconnue et aimée. C’est une partie que nous avons enfouie sous le tapis parce que nous n’étions pas prêts à faire face à cette douleur. Ignorer ces blessures psychologiques ne fait que les enraciner davantage, créant ainsi des schémas répétitifs de problèmes émotionnels. Plus on lutte contre ce blocage, plus il devient puissant. C’est un peu comme essayer de fuir son ombre : impossible.
Je me souviens d’une période où j’étais persuadé que je pouvais « forcer » la guérison de mes blocages. J’ai testé énormément de choses : coaching, EFT, affirmations, visualisation… Rien ne fonctionnait, car c’était un passage en force. J’ai essayé de pratiquer l’hypnose de manière superficielle, sans vraiment comprendre les blessures sous-jacentes. Résultat ? Rien ne bougeait. Le blocage s’enfonçait encore plus profondément, car il ne demandait pas à être éradiqué, mais écouté.
C’est un comportement typique du niveau Orange de la Spirale Dynamique, où l’on cherche à tout résoudre par l’efficacité et le contrôle. Ce type de blocage nous invite à changer de paradigme, à passer vers des niveaux plus intégrés, où l’on apprend à accueillir nos émotions avec une vision plus holistique.
Pourquoi apprendre à apprivoiser un blocage émotionnel peut tout changer ?
Plutôt que de chercher à détruire un blocage émotionnel, il est essentiel d’apprendre à l’amadouer, à l’accueillir avec bienveillance, et à développer des stratégies de gestion psychologique pour retrouver un équilibre émotionnel. Cela commence par une simple question : « Qu’est-ce que tu cherches à me dire ? ». Ce blocage est une partie vulnérable de toi, un morceau de ton passé qui cherche à être entendu.
Accueillir l’émotion sans la juger : Quand une émotion remonte, ne la repousse pas. Prends le temps de l’accueillir, même si elle est inconfortable. Par exemple, si tu ressens de la tristesse, ne l’étouffe pas. Laisse-la exister. Souvent, l’acte même d’accueillir l’émotion permet un relâchement immédiat. Encore faut-il y arriver, ce qui est souvent impossible seul (car le système nerveux est trop en stress pour ça). D’où le fait de passer par quelqu’un avec qui tu peux te sentir en sécurité.
Créer un espace de sécurité intérieure : Il est primordial de créer un environnement dans lequel tu te sens suffisamment en sécurité pour explorer tes émotions. Cela peut se faire à travers la méditation, la respiration profonde, ou simplement en prenant du temps pour toi, dans le calme. L’idée est de permettre à ton système nerveux de se détendre. Je me souviens d’un moment particulier dans ma vie où, après des mois d’hyperstress, j’ai finalement pris une semaine pour moi. Pas de travail, pas de téléphone, juste du silence et de l’introspection. C’est là que j’ai réalisé à quel point mon corps était tendu et combien j’étais coupé de mes émotions. Ce n’est qu’en relâchant cette pression que j’ai pu commencer à ressentir à nouveau.
Relâcher le corps : Le corps retient les émotions, comme je l’ai appris dans mes années de kinésithérapie et avec plus d’une centaine de libérations émotionnelles sur les personnes que j’ai accompagnées. Pour libérer un blocage émotionnel, il est important de libérer également le corps. Des pratiques comme le yoga, la danse intuitive, ou même des massages peuvent aider à remettre du mouvement dans ces tensions figées. Lorsque tu ressens une tension corporelle, respire profondément dans cette zone et relâche-la consciemment.
Dialoguer avec cette partie de toi : Imagine que ce blocage émotionnel est une part de toi qui a été mise de côté depuis longtemps. Que veux-tu lui dire ? Pose-lui des questions : « De quoi as-tu besoin ? », « Que veux-tu me montrer ? ». Ce dialogue intérieur peut ouvrir des portes vers des prises de conscience profondes.
Le chemin pour apprivoiser ses blocages émotionnels
Les blocages émotionnels sont des signaux puissants. Ils ne sont pas là pour nous bloquer, mais pour nous montrer la ligne directrice à suivre, là où nous devons diriger notre attention pour évoluer et grandir. En apprenant à les accueillir et à les écouter, tu t’ouvres à une libération émotionnelle et à une réconciliation intérieure. Plutôt que de les combattre, prends le temps de les amadouer, et tu verras combien ils peuvent t’apprendre sur toi-même.
Mais il est souvent difficile de traverser ce chemin seul. Demander du soutien n’est jamais un aveu de faiblesse, bien au contraire. C’est une preuve de force, de désir de transformation.
Si tu ressens que tu pourrais bénéficier d’un accompagnement pour avancer plus sereinement, je t’invite à me rejoindre pour une session dédiée à explorer ensemble tes blocages émotionnels et amorcer une véritable transformation. Ensemble, nous pouvons créer un espace sécurisant où tu pourras te reconnecter à toi-même.
Dans une vie survoltée avec des stimulations de tous les côtés, il est facile de se disperser et perdre de vue l’essentiel. Le systema est une méthode de choix pour se recentrer sur ce qui compte et simplifier sa vie.
En quoi un obscur art martial russe peut t’aider au quotidien ? Et surtout comment ? C’est ce que tu vas découvrir dans un instant !
Le Systema est une sorte d’OVNI dans le monde des arts martiaux et des sports de combat. Il ne propose ni rituel, ni kata, ni tenue particulière, ni ceinture ou grade, comme c’est le cas dans les arts martiaux japonais. Il n’y a pas de compétition, de combat, de cadre pré-établi comme c’est le cas dans la boxe ou le MMA.
A l’image du Krav Maga, le Systema est un art martial russe de la survie. On vise l’efficience au sens où le but est de survivre dans une situation de danger de mort en ayant un maximum d’effet avec un minimum d’effort. La différence majeure est qu’en Systema il n’y a aucune technique et la philosophie diffère complètement.
Il s’inscrit totalement dans l’adage de l’Art de la guerre “Vaincre sans combattre”.
Pour être efficient, le Systema cherche à diminuer le plus possible nos tensions internes afin de :
Passer sous les radars des autres (une application du principe de l’homme gris)
Réutiliser les tensions de l’autre sur lui-même (ce qui rappelle la philosophie taoïste)
Economiser notre corps et notre énergie (dans un but préventif évident)
Mettre l’attaquant hors d’état de nuire le plus vite possible.
Ainsi, il n’y a ni lutte frontale, ni volonté de détruire ou de gagner.
En ce sens, cet art martial russe contient bien des paradoxes qui mettent à mal notre système nerveux au début.
En effet, beaucoup de gens se construisent sur une opposition et ont vraiment du mal à lâcher la volonté de contrôle sur l’autre (ce qui se traduit par beaucoup de tensions)
Le fait qu’il n’y ait aucune technique perturbe beaucoup. Au début, le partenaire vient me mettre un coup de poing et je ne sais pas comment répondre à ça car je suis habitué à reproduire une technique, à faire un exercice, appliquer une règle (coucou Bleu de la spirale dynamique)
Le Systema permet de développer des réactions organiques naturelles qui sont les plus adaptées à la situation à force d’entraînement.
À force de pratiquer, on se rend compte que les principes infusent dans le quotidien et dans toute notre vie, pour la rendre plus simple, plus fluide et plus douce !
Sur le plan purement martial, le Systema est conçu pour être applicable sans gant, avec un sac à dos, une jambe dans le plâtre, assis au restaurant, couché au sol, dans un train…
La vie étant dépourvue de cadre, il est plutôt souhaitable de pratiquer un art martial qui marche seulement dans un cadre particulier. Si je sais me battre avec des gants dans un ring, ça n’est pas dit que je sache le faire dans la rue, acculé, face à 2 personnes.
C’est ce qui rend le Systema si réaliste et applicable à la vie réelle, y compris dans des contextes qui n’ont rien à voir avec la survie.
Juste avant de voir comment simplifier ta vie avec le Systema, il faut comprendre les principes de base de cet art martial russe.
Systema : Les 4 principes
Le Systema se base sur 4 principes simples et universels :
Respiration : c’est LE premier pilier sur lequel on s’appuie encore et encore, pour plein de raisons. La respiration est comme une interface permanente entre intérieur et extérieur : la moindre perturbation, le moindre stress, influe sur notre respiration. Elle est un point d’ancrage nécessaire.
Détente : amener le focus sur la respiration permet la détente en activant le système parasympathique (la branche ventrale du nerf vague plus précisément). Se détendre permet de diminuer nos tensions internes et de bouger beaucoup plus facilement et être plus créatif.
Mouvement : les tensions nous empêchent de bouger librement, par extension la détente facilite le mouvement et la fluidité. Rester dans un mouvement continu et ne jamais se figer est un des principes clés.
Structure : conserver l’intégrité de ma structure est fondamental, ça évite de s’effondrer en recevant un coup par exemple. La structure permet de garder les 3 premiers principes tout en conservant notre verticalité.
Quand j’ai découvert ces 4 principes lors de mon premier stage de systema, très vite une idée m’est apparue : “Mais ça s’applique à toute la vie ça !”
Une approche contre-intuitive (4 paradoxes)
Voici quelques paradoxes de la philosophie du Systema :
Plus tu forces, moins ça marche : l’autre voit ton intention, tu veux un résultat. Quand on cherche à résoudre un problème, à réparer quelque chose, plus on force, plus la tension monte : on s’énerve, on casse quelque chose et on y arrive de moins en moins. Même chose quand on veut réfléchir à une solution, qu’on cherche à se rappeler d’un mot. En vente, c’est aussi un classique.
Le plus détendu a un avantage : quelqu’un de tendu est facilement déséquilibré par ses propres tensions. Plus tu es détendu, plus tu sens les tensions de l’autre et tu peux lui renvoyer. Dans le quotidien, même principe : le plus tendu est généralement coincé dans une attitude répétitive et n’a aucune liberté. Le plus détendu peut trouver une ouverture, donner une réponse adaptée à la situation pour aider l’autre à sortir de son automatisme rigide.
Le non cadre offre plus de sécurité : classiquement, le cadre nous rassure, permet de se situer et savoir à qui on a à faire. Sauf que dans la vraie vie, quelqu’un peut t’agresser dans un endroit tranquille, un ami peut te trahir. Le Systema est fait pour être applicable allongé, assis, avec un bras, les yeux fermés, avec un couteau… L’entraînement sans cadre prédéfini permet de s’entraîner dans un maximum de contextes et de développer une sécurité intérieure : une sécurité basée sur la confiance en notre système nerveux !
La moindre résistance permet une grande force : le systema prend notre système nerveux à contre-pied. On cherche à mettre de la détente là où d’ordinaire on est tendu : en faisant une pompe, un squat, un relevé de jambe ou une frappe. Au quotidien, c’est pareil : en recevant un courrier des impôts, une discussion confrontante, une pensée entêtante… Dans la philosophie du Systema, on ne cherche pas à combattre. Il n’y a pas de combat, comme l’eau qui coule et ne lutte jamais, pourtant elle a une force colossale.
C’est de loin l’approche la plus économique et écologique pour se préserver sur le long terme, physiquement comme mentalement !
Le systema : une facette de la Via Negativa
Dans nos vies toujours plus pleines, nous voulons sans cesse ajouter encore et encore. Il en résulte une vie débordée, avec du “trop” de tous les côtés : trop de nourriture, trop de téléphone, trop d’applications, trop de sources d’informations, trop d’occupations, trop de stimulations… C’est la classique fuite du vide qui effraie tant l’humain.
Le Systema invite à se dépouiller des automatismes rigides sur lesquels on s’est construits. La Via Negativa permet de retrouver le David dans le bloc de marbre de Michel-Ange, d’où le succès des approches comme le minimalisme dans une période ultra-consumériste de l’humanité.
Dans le Systema, quelques exemples pour illustrer la Via Negativa :
Lâcher la volonté : plus je veux frapper pour me défendre, plus je crée une tension qui me pénalise. La frappe est un massage, un cadeau à offrir (oui au début ça perturbe !). D’ailleurs la frappe est utilisé dans un cadre thérapeutique en Systema (et peut aider à libérer des blocages émotionnels) !
Lâcher les techniques : en voulant faire une technique précise, je me crispe sur une façon de faire et je me prive de toutes les possibilités du vivant.
Lâcher la peur d’être frappé ou agressé : plus j’ai peur, plus je me fige, plus la frappe risque de me détruire, comme quelqu’un qui tomberait d’un étage et garderaient les jambes tendues : fracture assurée. Respirer avec sa peur, apprendre à se faire frapper et être OK avec ça permet de délester son sac à dos de beaucoup de peurs !
Lâcher la garde : plus je veux m’attacher à une forme préexistante, plus je rigidifie ma structure et plus je suis fragile. Il n’y a pas de garde en systema.
Les exemples sont encore nombreux : lâcher la performance, la compétition, les grades, la volonté de bien faire ou de réussir… Cette approche de la simplicité permet de revenir à l’essentiel.
La pratique régulière des cours de Systema amène forcément à assouplir le corps, diminuer les tensions, ce qui permet d’accueillir des coups sans s’effondrer ni lutter.
Cette Via Negativa permet de développer une posture adulte, en apprenant à faire confiance en la vie. Cela revient à déconstruire notre armure pour retrouver notre structure originelle, souple et puissante.
Comment pratiquer le systema au quotidien
Systema veut dire “méthode”, car en effet, il y a une méthode d’apprentissage assez particulière issue d’une pédagogie précise : lors d’un cours, chaque exercice est de courte durée, les différents exercices s’empilent pour gagner en complexité.
Tu peux prendre des cours avec un instructeur, faire des stages, pour avoir les bases et trouver des partenaires d’entraînement. Ceci étant, il y a beaucoup de possibilités pour travailler seul également.
Voici quelques idées sur le plan physique :
Marche respiratoire : inspirer sur 2 pas, expirer sur 2 pas. Puis augmenter petit à petit. Notifier les tensions qui apparaissent.
Observer ses tensions : chaque jour a son lot de situations qui crée en nous des tensions mentales, émotionnelles et physiques. Il est extrêmement précieux d’apprendre à les repérer en étant présent à soi et à son corps.
Apprendre à tomber : les humains modernes détestent le sol. Nous aimons être debout, à table, sur des canapés, loin du sol, qui est vu comme sale, réservé aux animaux et aux pouilleux. Or, nous en venons ! Apprendre à aller au sol, à chuter, à rouler, est non seulement extrêmement profitable pour la santé et la prévention (on rappelle que chez les personnes âgées : chute = fracture du col du fémur = mort prématurée) mais en plus sur le plan psychologique ça amène énormément de détente et de lâcher prise. Tomber n’est plus un problème ! Symboliquement, apprendre à tomber aide aussi à accepter de lâcher, de faire face à notre impuissance… le fameux “tomber pour mieux se relever.”
Bouger au sol librement : roulade en avant, en arrière… Ramper dans tous les sens. Pratique tous les mouvements que tu veux. C’est l’occasion de se réapproprier ce premier environnement qu’est le sol, comme un enfant qui s’amuse. La dimension ludique est tellement importante et contribue à donner envie de pratiquer !
Les mouvements basiques : squat, relevé de buste, pompes. Pas pour la performance, mais comme moyen d’augmenter le niveau de stress, entraîner la respiration de renforcer les tendons et d’apprendre à diminuer ses tensions.
Avec partenaire : apprendre à frapper, lutter au sol, étrangler (doucement), à utiliser des armes (couteau, bâton, pistolet)…
Reproduire les différents exercices vus en cours : chaque exercice permet d’approfondir les 4 principes.
Sur le plan psychologique, émotionnel et spirituel, voici quelques pistes :
Observer ton esprit au fil de la journée et notifier le niveau de tension
Ne rien prévoir dans sa journée, suivre le flux en écoutant la vie
Dans une dispute, un conflit, au lieu de s’opposer, écouter le point de vue de l’autre et aller dans le sens du courant, du vivant en faisant du ET
Quand je réfléchis à une idée, un projet, me mettre dans un mode détendu : la créativité ne vient pas en se contractant, c’est tout le contraire… Et le cerveau n’est pas un muscle.
Quand je n’arrive pas à faire quelque chose, quand je procrastine, au lieu de chercher à forcer, amener de la conscience sur la résistance et respirer avec. Chercher à la détendre serait encore une tentative de résoudre.
Garder sa structure et respecter tes limites quand quelqu’un commence à empiéter sur tes besoins
Accueillir une émotion telle qu’elle vient, sans lutter, en l’accueillant via le souffle et la posture
Observer quand je reste bloquée sur une idée, une technique, une stratégie : amener de la détente pour chercher d’autres options et augmenter la créativité
Bref, le Systema est une philosophie de vie qui peut se pratiquer à n’importe quel moment. Personnellement, je me retrouve souvent à revisiter les principes de base en marchant, en conduisant, en discutant…
Quelques informations sur le Systema
Le Systema est un art martial russe qui a été particulièrement déployé par Mikhail Ryabko et Vladimir Vasiliev, élève le plus connu de de Mikhail Ryabko. Mikhail Ryabko est décédé récemment mais beaucoup de ses élèves contribuent à faire connaître le Systema partout le monde. Vladimir Vasiliev enseigne au Canada mais propose des stages un peu partout ainsi que des programmes en ligne.
Il y a plusieurs écoles russes : l’école de Ryabko, de Kadochnikov, de Talanov, de Boykov (et bien d’autres “ov”)… Chacun son style et ses particularités, certains focalisent plus sur l’interne, d’autres plus sur l’externe.
Né en Russie, inspiré de multiples sources dont les anciens arts martiaux russes dont le Samoz de Spiridonov, le Systema a été codifié dans les forces spéciales russes : les Spetsnaz. Le systema apprend l’art de la défense à travers une discipline martiale.
Il se rapproche du sambo, un art martial russe également né en Russie dans les années 1930, centré sur la self-défense.
En France, tu trouves de nombreux instructeurs et en cherchant tu devrais avoir un club pas loin de chez toi.
Je te recommande de tester plusieurs instructeurs (ce que permettent les stages) et de rencontrer beaucoup de pratiquants, cela permet de te faire ton propre avis et trouver ce qui te plaît. Tu pourras choisir l’instructeur qui te parle le plus, car à chacun son style et sa philosophie.
Personnellement, certains instructeurs sont trop terre-à-terre pour moi, j’apprécie ceux qui connectent les différents exercices et les mouvements à une philosophie.
Quelques livres si tu veux explorer la philosophie du systema par le mental (pense aussi à le vivre dans ton corps !) :
Que tout ce qui respire, de Scott Meredith et Vladimir Vasiliev
Frappes de Scott Meredith et Vladimir Vasiliev
Systema : ma méthode d’apprentissage de Konstantin Komarov
J’ai honte de moi : voilà un constat qui fait mal. Cette dépréciation de soi n’est pas là par hasard dans une vie. Que cache cette notion de honte ? Comment se libérer de la honte ?
Plus bas dans l’article tu vas découvrir une approche atypique pour transformer la honte et je te préviens d’avance : c’est un tournant dans la vie.
Etymologiquement, honte vient de “déshonneur”. C’est en lien avec l’échec d’expression de sa puissance comme cette phrase dans Phèdre de Racine “J’ai déclaré ma honte aux yeux de mon vainqueur”.
La honte est un sentiment fabriqué socialement. En effet, le jeune enfant ne ressent pas la honte, même s’il se balade à poil dans le supermarché. Il ne vit que les émotions qui le traversent : toutes les variantes des émotions primaires (joie, colère, peur, tristesse).
La honte est un construit social qui apparaît plus tard dans la vie.
Dans la spirale dynamique (un fascinant modèle pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit), la honte est associé au niveau ROUGE. En effet, quand un humain centré en ROUGE vit l’impuissance, est incapable de démontrer sa force ou sa domination, il va sentir de la honte s’il se perçoit comme faible et c’est la pire chose qu’il puisse vivre.
La honte fait son grand retour à BLEU (qui est particulièrement marqué par la culpabilité) qui est plus en lien avec la transgression des normes et des règles.
On se rappelle tous d’un discours culpabilisant du type “t’as pas honte ?!” ou “tu devrais avoir honte !” : cela illustre la honte qui découle d’une tentative de culpabilisation.
J’ai un souvenir particulièrement marquant en lien avec la honte : chaque mercredi quand j’étais enfant, j’allais à mon cours de natation à la piscine municipale. En sortant des vestiaires, il y avait les 25 mètres de la piscine à longer pour rejoindre le groupe et dans mon maillot moulant j’avais tellement honte, je voyais tous ces regards qui me transperçaient, mon corps me faisait honte. J’avais juste envie de me cacher.
Certaines personnes différencient la honte normale d’une honte toxique. Je ne suis pas partisan de rajouter des couches d’étiquettes (d’autant que la honte est de base toxique) mais plutôt d’aller explorer ce qui est vivant sous ce thème de la honte.
Quand la honte devient une façon de s’inhiber, il est temps de prendre le sujet au sérieux. Avant de détailler comment s’en libérer, explorons ce qui se cache sous la honte.
La honte, le pire sentiment
Lorsque j’ai honte de moi (que ce soit mon corps, ma sensibilité ou autre), je suis en train de comparer qui je suis à une norme sociale et/ou à une image idéale de moi.
Cette comparaison est une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui finit toujours par me tomber dessus, car avec la honte j’en tire la conclusion que “je suis inadéquat.”
La honte est le pire sentiment qu’un humain peut vivre, parce qu’il renie purement et simplement qui tu es et t’enferme dans l’impuissance.
En effet, biologiquement parlant, la honte active le mode “fuite” voire le mode “inhibition” du système nerveux autonome (cf le célèbre lutte, fuite, inhibition de Henri Laborit). Là où la lutte peut se traduire en une culpabilisation de l’autre ou de soi-même, la honte inhibe complètement.
Quelqu’un qui a honte va (se) dire quelque chose comme “je ne sais pas où me mettre”, “j’ai envie de me cacher”…
La honte c’est : qui je suis = pas OK.
Ce rejet de soi est terrible parce qu’il implique tout un tas de conséquences dramatiques pour l’individu :
Ne pas écouter ses émotions et besoins
Focaliser sur les défauts
Accorder plus d’importance au regard des autres qu’à sa propre identité
Se rabaisser sans cesse, ce qui ruine l’amour, l’image et l’estime de soi
Aller jusqu’à la dépression voire pire
Attention à ne pas confondre honte et culpabilité :
La culpabilité implique la faute : se sentir coupable, c’est avoir commis une faute : il faut donc la réparer, demander pardon, expier. Dans la culpabilité, tu as fait quelque chose de particulier, c’est dans le “faire”.
La honte touche directement l’identité : il y a un problème dans “l’être”. Ca se loge encore plus profondément et c’est pourquoi c’est si pervers.
Même si honte et culpabilité ne sont pas du tout la même chose, ces pseudo-sentiment ont des similitudes, notamment qu’elles sont les conséquences de l’introjection de normes extérieures dans notre système nerveux.
La honte est un cadeau
Comment ça “la honte est un cadeau” ? Je viens de dire que c’était le pire sentiment qui existe parce qu’il coupe de soi !
Pour illustrer mon propos, faisons un détour par la douleur.
C’est chiant d’avoir mal à un endroit du corps, hein ? Mal au dos, mal à la tête, mal au pied… T’as juste envie que ça s’arrête. L’être humain peine à rester avec sa douleur alors il va chercher à la calmer, prendre des antidouleurs, aller chez le kiné.
Pourtant, s’il y a bien quelque chose d’essentiel à comprendre quand tu t’intéresses à la physiologie, c’est que : La douleur est une sonnette d’alarme, un indicateur sur le tableau de bord que quelque chose se passe et mérite ton attention, en réponse à un déclencheur. La douleur attire ton regard sur cette zone du corps en souffrance, ce soit pour une raison mécanique, métabolique, émotionnelle ou autre.
La honte agit de la même manière. C’est une alarme générale en réponse à un stimulus qui m’indique que je ne suis plus moi-même : je suis en train de conditionner qui je suis à une image idéale, à une norme décidée par l’extérieur.
Se libérer de la honte en 3 étapes
Lorsqu’on veut se libérer de la honte, il est important de garder en tête que c’est le début d’un processus de déconditionnement, ça ne prend pas 2 jours.
Comme dit plus haut, la honte est un construit social qu’un individu ne vit pas avant un certain âge.
Pour explorer la honte à l’intérieur, nous avons nos 3 centres d’intelligence associés à 3 étapes. Même si cela peut prendre du temps au début, très rapidement tu arriveras à faire ces étapes en quelques minutes.
1. Accueillir la honte
D’abord, cela passe par une phase d’accueil et d’écoute de la honte dans mon corps. Dans cette phase instinctive, je suis en lien avec ce qui est en moi sans juger ni interférer.
Comment je ressens la honte ? Comment elle se manifeste ? Où ? Ca fait quoi dans mon corps ? Ca fait quoi émotionnellement ?
Sous la honte, il y a toujours un paquet d’émotions parmi lesquelles tu peux ressentir une émotion dominante. Amenons une petite précision sur le sentir et le ressentir :
Le sentir concerne les sensations physiques : ça serre à la gorge, le plexus est noué…
Le ressentir concerne les émotions : ressentir la tristesse, ressentir la peur, ressentir le colère… Les deux sont liés mais ça n’est pas la même chose !
En CNV on appelle la honte un sentiment sonnette d’alarme car on commence à être en référence externe et on perd le lien avec soi. Derrière ce sentiment de honte (tout comme le sentiment de culpabilité), il y a toujours une émotion bien plus vivante et le besoin qui y est associé.
Sois vigilant avec ces sentiments sonnette d’alarme pour cette raison, je t’invite à utiliser ton centre mental pour discerner ce qui se cache derrière.
L’accueil inconditionnel est l’étape primordiale sans laquelle rien ne se passe. Quand on est dans cet espace de présence, quelques minutes suffisent déjà à se recentrer et à se détendre.
2. Comprendre la honte
Une fois que tu as compris que c’était un construit social et que tu as pris un temps pour accueillir ce que ça fait en toi, tu peux activer ton centre mental de plusieurs manières :
Trouver ce qui déclenche ce sentiment : à quel moment as-tu honte ? Qui ? Quelles paroles ? Quelle situation ? Quel lieu ?
Comprendre mes réactions à la honte : comment te comportes-tu quand tu as honte ? Quand cela se manifeste-t-il ?
Comprendre l’origine de la honte : Où as-tu appris ça ? Qui t’a transmis cette vision des choses ? Dans quel contexte ?
Souvent la honte commence dans la petite enfance dans le regard que pose une mère sur son enfant, ou dans le regard d’autrui.
Il est important de noter que tous les profils psychologiques ne sont pas égaux sur ce sujet. En effet, les profils émotionnels de l’ennéagramme sont beaucoup plus sensibles au regard des autres et à l’image que les autres.
La honte chez ces types de personnalité opère à un niveau psychologique beaucoup plus profond – elle est mieux comprise comme un mélange profond de peur, de chagrin et de vide que toute la structure identitaire est vide, dénuée de sens et artificielle.
Cette phase mentale permet d’avoir la clarté et de prendre du recul sur la honte pour ne plus la subir.
3. Exprimer la honte
Une fois que tu as clarifié ta réalité et que tu as appris à ressentir, il est important que tu puisses l’exprimer en passant par le centre émotionnel.
Dans un premier temps, ça peut être dans ton carnet, entre toi et toi en prenant quelques minutes pour libérer le sentiment de honte et tous les sentiments associés.
Après, pour une transformation profonde de la honte, je t’invite à l’exprimer à quelqu’un en qui tu as toute confiance, à un ami, une amie voire à ton meilleur ami.
Tu sais que c’est un ami avec qui tu peux discuter de tout, qui t’accueille quoi que tu dises. Si tu n’as pas ce genre d’amis dans ton environnement, prends contact avec un thérapeute ou un accompagnant avec qui tu peux te livrer en toute confiance.
Avoir des amis avec qui tu exprimes qui tu es vraiment est tellement précieux que ça vaut le coup que tu cherches à t’entourer de la sorte !
Quand tu as honte, tu es justement en train de te cacher et de travestir qui tu es. Tu n’as pas à avoir honte d’avoir honte, sans quoi tu t’enfermes dans un cercle vicieux sans fin.
L’expression de la honte fait partie du travail sur la vulnérabilité qui apporte énormément de détente car plus tu l’accueilles et tu l’exprimes (sans te victimiser) plus tu t’en libères.
Transcender la honte en thérapie
Au cours d’une vie, beaucoup d’humains ont à travailler sur leur honte. Comme tu l’as compris, ça coupe de soi-même donc ça mérite d’être pris très au sérieux. Personne n’est immunisé puisque cela fait partie des construits sociaux qui apparaissent à ROUGE.
Le travail intérieur sur la honte invite à revisiter un certain nombre de sujets :
Apprendre à s’aimer et s’accueillir tel que l’on est
Revisiter l’image de soi
Redorer l’estime de soi
Les injonctions hypnotiques reçues depuis la prime enfance
Ressentir les émotions et identifier les besoins en lien
Questionner le rapport avec les parents quand tu étais enfant
Faire le lien dans tes relations actuelles
Se libérer de la honte tout seul dans son coin est optimiste : il y a clairement plein de choses que tu peux faire seul et je t’y encourage.
Mais certains se disent “moi je n’ai besoin de personne” et se fourrent le doigt dans l’œil. Nous avons trop de tâches aveugles pour nous permettre d’explorer un sujet pareil en solitaire, d’autant plus que la honte est souvent associé à des parties de nous tellement refoulées qu’il est quasi-impossible de les réintégrer seul.
Je t’encourage à trouver un psychothérapeute compétent ou en parler à ton psy si tu en as déjà un.
Si tu souhaites entreprendre une démarche d’accompagnement pour mieux te connaître, tu peux également me contacter.
L’auto-empathie est un cadeau dans un quotidien où tu ne te lâches jamais la grappe. Quand on a passé notre vie à se mettre la pression, à se juger quand ce n’est pas assez, à se culpabiliser… L’auto-empathie devient une bulle d’oxygène tellement importante que c’est le sujet de cet article.
Auto-empathie et auto-compassion : de quoi on parle ?
Pour comprendre l’auto-empathie, il s’agit déjà de comprendre l’empathie. Empathie vient du grec “em” qui signifie “dedans” et “pathos” qui signifie “passion, affection”.
En clair, l’empathie c’est être au-dedans de la souffrance. L’étymologie dit l’essentiel : il s’agit d’être avec ce qui est ressenti.
Attention, quand je dis “être avec”, il ne s’agit pas de se laisser absorber par ce qui est ressenti et de perdre la présence à soi ou à l’autre.
L’empathie n’est pas la sympathie : Dans la sympathie (“sym” veut dire avec), je me confonds avec le ressenti de l’autre et je perds mon centre. C’est typique des personnes qui se laissent déborder émotionnellement, ce qui est caractéristique de certains psychismes (voir l’ennéagramme).
Pour te donner une image, l’empathie c’est accueillir l’eau de l’autre dans un réceptacle tandis que la sympathie c’est la fusion de ton eau et l’eau de l’autre devenant une grosse flaque.
L’empathie, c’est offrir une qualité de présence à l’autre pour qu’il puisse déposer ce qu’il vit sans être conseillé ni jugé.
Par extension, l’auto-empathie, c’est m’offrir à moi-même cette qualité de présence pour accueillir l’intensité de ce que je vis en moi.
C’est l’un des plus beaux cadeaux que je peux m’offrir à moi-même !
Pour simplifier le propos, j’emploie auto-empathie et auto-compassion dans un même sens pour cet article, même si on pourrait évoquer des différences.
Le cadeau de l’auto-empathie / auto-compassion
Dans cette société, nous avons appris à être critiques envers nous-mêmes, extrêmement durs, à ne jamais nous laisser de répit. L’auto-jugement est très fort : “je suis nul”, “j’y arriverai jamais”, “je ne mérite pas qu’on m’aime”, “je suis paresseuse”, “je ne vaux rien”…
Pour être clair, personne ne te parle aussi mal que toi-même ! Tu as probablement appris, comme moi, à être ton pire ennemi et cela peut générer beaucoup d’émotions de le réaliser.
Il ne sert à rien de chercher des coupables car ce serait remettre la responsabilité à l’extérieur, maintenant il s’agit bien d’avoir conscience que ça vient en bonne partie d’une éducation castratrice typique du niveau Bleu de la spirale dynamique, basé sur les “il faut”, sur les règles, les dogmes et une vision absolutiste du réel.
Ce rapport escalavagiste à soi-même cause énormément de stress, de dépréciation et mène aisément à la souffrance, à la dépression et au malheur.
Un symptôme extrêmement visible que quelqu’un a besoin d'(auto-) empathie, c’est qu’il tourne en boucle sur les mêmes pensées, les mêmes paroles voire les mêmes émotions.
Dans ce contexte, l’auto-empathie apparaît comme un bulle d’oxygène dans une grande ville asphyxiante.
Cela m’a fait réaliser que le critère numéro pour vivre la joie dans ma vie, c’est simplement être là pour moi dans ce que je vis.
Et c’est exactement ce qu’est l’auto-empathie. C’est plus que “accueillir ses émotions” (même si c’est déjà génial)
12 fausses manières de faire de l’auto-empathie / auto-compassion
Avant de voir concrètement l’empathie et comment tu peux l’appliquer dans ta vie, il me paraît nécessaire de comprendre ce que ça n’est PAS :
Minimiser : “ce n’est pas si grave, il y a plus malheureux que moi”
Me conseiller : “je devrais lire ce livre ou suivre cette formation”
Me culpabiliser : “je ne devrais pas ressentir toutes ces émotions”
Changer de sujet : “je vais plutôt aller manger du chocolat”
Questionner : “d’où ça vient ce schéma ?”
Dramatiser : “c’est horrible ce que je vis, j’ai vraiment pas de chance”
Empathie de l’autre : “il a tellement eu raison de me dire ça…”
Diagnostiquer : “je dois avoir un problème. Ça c’est parce que je suis hypersensible…”
Me plaindre : “c’est terrible, c’est toujours pareil avec moi, j’y arrive pas”
Rationaliser : “c’est comme ça. Il faut juste que j’apprenne à lâcher prise.”
Rassurer : “ça va aller, courage, je peux le faire.”
Me justifier : “je ne pouvais pas faire autrement”
Le principe de l’auto-empathie et l’auto-compassion
Comme dit plus haut avec l’empathie, l’auto-empathie consiste à me donner de la présence à moi-même à un endroit particulier.
J’aimerais préciser 3 principes importants :
L’auto-empathie n’est pas une identification à ce que je vis : l’identification pourrait se vivre par “je suis triste”, l’auto-empathie par “je sens en moi la tristesse”. Tu sens la différence ?
L’auto-empathie est surtout un espace dans lequel l’émotion peut se vivre : “je suis l’espace qui accueille en moi la tristesse”. C’est une contenance que je m’offre, comme des bras maternels qui accueillent tout.
L’auto-empathie se passe surtout dans le corps et pas dans la tête
En clair, l’auto-compassion consiste à reconnaître de façon inconditionnelle ce que je vis, que ce soit des pensées, des émotions, des sensations.
Comment se donner de l’auto-empathie et de l’auto-compassion
C’est souvent LA grande question car l’auto-empathie met dans la difficulté beaucoup de personnes.
J’ai beaucoup cherché à travers les livres et les formations. Je suis tombé sur le livre de Philippe Beck “Auto-empathie : l’art de se connecter à soi-même”, sur les livres de Marshall Rosenberg, sur la formation de Isa Padovani…
Tous ces contenus sont précieux mais il reste un problème : on reste sur le plan mental. Et l’auto-empathie ne se passe pas dans la tête !
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’essaie de faire simple dans cet article et ne pas te faire monter dans la tête avec des chiffres, des processus compliqués.
Je parle très souvent de ce sujet d’auto-compassion aux personnes que j’accompagne.
Il est fréquent dans mes accompagnements que mon client me demande : “Fabien, comment je fais ça ?”
Cette question illustre à quel point un individu a manqué d’auto-empathie dans sa vie.
C’est tragique à un endroit car ça veut dire qu’il ne sait pas ce que ça fait d’être accueilli de façon inconditionnelle.
En effet, comment le poisson rouge peut savoir ce qu’est la mer s’il a passé sa vie dans un bocal ?
Heureusement, se donner de l’auto-empathie s’apprend ! Tu as généralement besoin de passer par de l’empathie de la part de quelqu’un qui sait donner cette présence pour que tes neurones miroirs puissent trouver le chemin afin de continuer en autonomie.
Avant de te partager une façon de faire en 5 étapes, une remarque importante : Ce qui compte le plus c’est l’intention avec laquelle tu rentres dans cette auto-empathie.
La clé de l’auto-compassion, c’est l’intention de relation, de connexion avec toi-même. Si tu as envie que l’émotion s’arrête, si tu es obsédé par le résultat, tu te rends impossible l’accès à cet espace de présence qui peut accueillir.
Si tu as envie d’essayer, voici un processus tiré de la CNV (Communication Non Violente créée par Marshall Rosenberg) pour te donner de l’auto-empathie :
Accueillir le chaos : tous les jugements, toutes les insultes, sensations, pensées, ont leur place. Laisse les sortir librement et surtout écris-les pour ne pas tourner en boucle dessus.
Revenir sur la situation la plus factuelle possible (ce que ferait l’œil d’une caméra) : “Paul m’a envoyé un email dans lequel il me demande un remboursement.”`
Connecter à l’émotion que je ressens : “je me sens triste”
Descendre dans le besoin qui n’est pas nourri à ce moment là : “c’est tellement important pour moi d’être reconnu”
Laisser émerger une demande à moi-même et/ou aux autres (il n’est pas nécessaire d’exprimer à l’autre ce que j’ai ressenti)
Maintenant, ça peut faire beaucoup au début, surtout quand tu as peu de temps.
La version simplifiée au quotidien de l’auto-empathie, c’est l’acronyme SOS :
SENTIR la tension dans mes 3 centres : pensées, émotions, sensations.
OBSERVER la respiration et laisser faire ce qui est.
SOUTENIR par la présence cette partie de moi, me donner un câlin, envelopper, contenir avec tendresse et délicatesse, comme le fait une maman avec son enfant.
Quel que soit le processus que tu utilises, le cœur de l’auto-empathie est le même que le cœur de la communication non violente : c’est l’ancrage dans les besoins.
La CNV ramène dans l’accueil de tes besoins, cette énergie de vie si précieuse !`
Tu vas de plus en plus réaliser que tes émotions n’ont rien à voir avec les situations que tu vis mais avec tes besoins !
N’importe quel contexte du quotidien est adapté à te donner de l’auto-empathie :
Tu ressens une peur subite car quelqu’un te coupe la route
Tu vis de la colère en lien avec un courrier du service des impôts
Quelqu’un te fait une remarque et tu te sens triste
Tu te sens en joie en apprenant une bonne nouvelle
Tout est une occasion à muscler ta capacité à l’auto-empathie ! Je t’encourage à utiliser aussi des situations agréables qui génèrent de la joie. Apprendre à célébrer fait partie des thèmes importants pour quelqu’un qui veut se rendre la vie belle 🙂
Devenir la meilleure version de soi-même est une expression extrêmement fréquent dans le monde du développement personnel. Tu veux réussir ta vie coûte que coûte et tu peux y investir une énergie phénoménale.
Cette quête cache un terrible secret et c’est ce que je vais te révéler dans ces lignes.
C’est quoi devenir la meilleure version de soi-même ?
Devenir la meilleure version de soi-même, ça revient à se dépasser sur tous les plans. Ca commence par avoir une vision idéale de toi et chercher à le devenir coûte que coûte.
Dans le discours ambiant, il s’agit d’arrêter d’être une merde : arrêter de regarder la télévision et les journaux, arrêter de glander, de jouer aux jeux vidéo, virer de tes connaissances tous les gens qui te tirent vers le bas, arrêter les pensées négatives, détruire tes croyances limitantes…
Dans le même temps, tu dois te dépasser constamment : te lever tous les jours à 6h du matin pour aller à la salle de sport, méditer, lire des livres de développement personnel, cultiver uniquement des pensées positives.
Ensuite il faut entreprendre pour gagner du gros cash et atteindre ta liberté financière, si possible en devenant rentier.
Pour avoir énormément traîné dans des milieux développement personnel/business, je ne caricature même pas : c’est vraiment l’idéal recherché par énormément de monde.
Est-il vraiment réaliste ? Es-tu toi-même, consciemment ou non, à la recherche de cet idéal ?
Réussir sa vie : un postulat dangereux
Postuler une meilleure version de soi-même implique un certain nombre de corollaires :
Tu n’es pas cette meilleure version de toi-même
La meilleure version de soi-même existe
Chercher cette meilleure version de soi est une bonne idée
J’ai moi-même souscrit à ce paradigme pendant plus de 10 ans de ma vie. Depuis mes 16 ans, je lis beaucoup d’ouvrages de développement personnel, j’ai passé des heures et des heures à la salle de sport, j’ai médité de longues heures jusqu’à faire des retraites. J’ai même écrit un livre qui synthétise tout le meilleur du développement personnel en 2018 !
De toutes ces années, j’en ai tiré une immense frustration et la sensation de n’être jamais assez.
J’ai couru après cette meilleure version de moi-même comme Usain Bolt a couru après le record du monde. La seule chose que j’ai obtenu, ce n’est pas un record du monde, c’est une immense tristesse et déception de moi-même, parce que je n’y arrivais jamais.
Cette quête frénétique m’a appris une chose : ce fantasme de la meilleure version de soi-même est une idéologie toxique et destructrice.
Elle sous-entend que tu n’es pas assez ici et maintenant et que tu seras un être mieux dans le futur.
Tu vois la dureté de ce postulat ?
Le futur n’existant pas en dehors de ton mental, ça veut dire que tu vas passer toute ta vie à te sentir insuffisant au présent et à croire à un futur meilleur, futur qui n’arrivera jamais vu que ta vie est ici et maintenant…
Il s’agit d’un bon exemple de double contrainte.
La meilleure version de toi-même est en réalité un idéal du moi auquel tu t’identifies et pour lequel tu sacrifies qui tu es dans l’instant.
C’est d’une violence inouïe et malheureusement, quand tu es en transe vers cet objectif, tu ne t’en rends pas compte.
Trier le bon grain de l’ivraie du développement personnel
Tout n’est pas nécessairement à jeter dans ce paradigme de la meilleure version de soi-même. Ca peut avoir du sens d’aller à la salle de sport, de méditer, d’entreprendre… Seulement ne te raconte pas que tu seras un être meilleur, où que tu auras “réussi ta vie.”
Il n’y a pas une meilleure vie qu’une autre. Tu as le droit de glander, tu as le droit de ne pas travailler, tu as le droit de ne pas méditer… Ces injonctions au bonheur, au progrès et à la perfection interdisent d’être fatigué, faible et déprimé. Cela revient à se transformer en une machine productive et donc te couper de la vie en toi.
Pourtant, la fatigue, la faiblesse et la déprime font partie de toute vie humaine normale. Tu ne peux pas t’extraire du réel et vivre dans un monde fantasmé. Enfin si, tu peux, on le fait tous à divers degrés, mais plus tu le fais plus tu te déréalises et plus tu passes vraiment à côté de ta vie.
Là est le coût caché de la meilleure version de soi-même : tu fous sous le tapis ta médiocrité, ta faiblesse, ta sensibilité et toutes les parties de toi qui ne collent pas à ta vision idéale.
C’est la voie royale pour te déshumaniser, faire un burnout en bonne et due forme et, paradoxalement, tomber malade et en dépression parce que tu es à côté de tes pompes.
Ca demande d’être un minimum honnête envers soi pour reconnaître que tu te traites comme une machine.
Tout est question d’intention
Evidemment il n’y a aucun mal à méditer ou à créer une entreprise. Le propos ici n’est pas de faire ou ne pas faire quelque chose. Tout l’enjeu est de reconnaître l’intention sous-jacente qui nous pousse à faire ce que l’on fait.
C’est cette intention qui conditionne en énorme partie l’expérience que l’on vit. D’où l’intérêt de creuser un modèle comme l’ennéagramme qui nous permet d’identifier les motivations sous-jacentes à nos comportements.
Je vois beaucoup trop de personnes dans les livres et sur YouTube vendre une idéologie de dépassement de soi… Avant même d’avoir rencontré ce soi.
C’est comme une personne qui voudrait se sentir joyeuse tout le temps. Pourquoi pas cultiver plus de joie… Mais tant qu’il y a un océan de tristesse dessous, ce n’est pas avec 3 minutes d’affirmation positive que ça va changer quoi que ce soit.
Ce que ça va créer, c’est une dissonance cognitive entre ce que tu ressens réellement et ce que tu essaies de te faire croire.
Vivre plus heureux, ça commence déjà par aller rencontrer toutes les émotions refoulées que tu as mis sous le tapis et qui cocottent.
Après avoir passé plus d’une vingtaine d’années à refouler ma tristesse, je peux affirmer une chose :
Tu ne peux pas vivre un épanouissement profond et durable en refoulant tes émotions et en courant après la meilleure version de toi-même.
La voie la plus directe pour vivre la joie est d’autoriser et accueillir tes émotions désagréables. Je sais, c’est pas un discours fréquent, ni même que tu as envie d’entendre, mais je ne te propose rien d’autre que la réalité.
Apprendre à se connaître, c’est aussi découvrir qu’on a des zones d’ombre et qu’on est pas des gentils bisounours.
Voilà pourquoi dans le bilan de personnalité, je t’aide à aller voir ce que tu n’arrives pas à voir tout seul. La véritable connaissance de soi est difficile et demande du courage car elle ne s’apprend pas dans les livres : c’est un travail à mener directement sur toi par observation factuelle de ce que tu vis.
Auto-hypnose, hypnose ericksonienne, hypnose elmanienne… L’hypnose se démocratise, elle est désormais partout. Certaines personnes se questionnent sur l’efficacité et sur la dangerosité de l’hypnose. Explorons ensemble ce thème important.
L’hypnose, terme issu du grec hypnos signifiant “sommeil”, est une pratique qui suscite autant de fascination que d’interrogation. Cette technique thérapeutique, popularisée sous diverses formes telles que l’hypnose ericksonienne ou l’auto-hypnose, s’est démocratisée depuis quelques années, promettant une amélioration du bien-être de la personne.
Mais, une question persiste : l’hypnose porte-t-elle en elle des risques ?
L’hypnose est utilisé en thérapie comme outil pour la confiance en soi, la douleur, le stress, les troubles du sommeil…
Néanmoins, l’hypnothérapie, bien que non invasive, n’est pas exempte de controverses. Des questions se posent quant à l’efficacité et la sécurité de certaines méthodes, comme l’EMDR ou les approches plus suggestives lors de troubles complexes.
Avant de rentrer dans le détail, revenons sur la base : c’est quoi l’hypnose ?
Selon ce que j’ai appris dans une formation d’hypnose, l’hypnose est un état modifié de conscience caractérisé par 3 éléments :
La suggestibilité : la capacité à être plus suggestible par rapport aux messages. Certains profils de personnalité le sont plus que d’autres.
La distorsion temporelle : perturbation de la perception du temps.
Phénomènes idéomoteurs : petits tremblements, paupières qui sautent, micro-mouvements du corps…
Pour entrer dans un état d’hypnose, il y a classiquement une induction, consistant à basculer de l’état de conscience habituel vers l’état d’hypnose. Pour cela on peut utiliser certaines techniques : la confusion, la vision périphérique, le souvenir hypnotique, la spirale sensorielle…
Bon, ça c’est la théorie. En pratique, on ne sait pas ce qu’est un état de conscience modifié… Car pour cela il faudrait un état “normal” de conscience.
Egalement, on sépare l’induction de la transe hypnotique… Dans la réalité réalité où s’arrête l’induction et où commence la transe hypnotique ?
Comme les humains passent la majorité de leur vie en état d’hypnose (ce qui ne leur fait pas plaisir à entendre), ils y sont déjà avant même d’avoir franchi la porte d’un hypnothérapeute.
Personnellement j’ai beaucoup utilisé l’hypnose sous forme d’auto-hypnose pour l’atteinte de mes objectifs, pour mon sommeil, pour travailler ma confiance en moi… J’en suis revenu, j’ai totalement arrêté d’utiliser cet outil et je t’explique pourquoi un peu plus bas.
J’ai aussi fait pas mal de séances d’hypnose avec des praticiens différents et je suis plutôt mitigé.
Les peurs injustifiées sur l’hypnose
Les gens qui ont peur de l’hypnose ont souvent peur par rapport à leurs préconceptions de ce qu’ils ont vu dans les films. Dans Tintin par exemple, on voit un fakir qui hypnotise avec ses yeux et qui fait peur. Cela influence beaucoup l’inconscient collectif dans un certain sens.
Il suffit de voir le nombre de Kevin qui sont nés dans les années 1990. Quel rapport avec l’hypnose ? Le film “maman j’ai raté l’avion”… Dont le nom du personnage principal est (tu t’en doutes) Kevin. C’est une forme subtile d’hypnose dont les publicitaires se servent abondamment. Les leviers d’ingénierie sociale se basent essentiellement là-dessus.
Avec l’hypnose de spectacle, la peur de cet outil s’est amplifié. Les gens ont peur de devenir un crapaud, de perdre totalement le contrôle, de faire n’importe quoi…
L’hypnose illustre bien une chose : la puissance nos processus inconscients. Ca n’est pas un scoop, un humain est piloté en grande partie par ses mécanismes inconscients, même s’il le nie.
Il y a des vrais dangers avec l’hypnose qui sont complètement méconnus du grand public et des praticiens en hypnose eux-mêmes ! C’est ce dont j’aimerais te parler maintenant.
Les dangers et risques de l’hypnose
Depuis le siècle dernier, de nombreuses expériences psychologiques ont été menés sur des humains pour tester la puissance de l’hypnose, pour forcer un psychisme, implanter de faux souvenirs… Les projets déclassés de la CIA comme MK Ultra sont riches d’enseignements en ce sens. Quand un hypnothérapeute te dit que “ton inconscient n’acceptera jamais quelque chose qui est contraire à ton écologie”, ça l’arrange bien mais c’est totalement faux.
Il est avéré qu’un individu peut tuer sous hypnose, les militaires sont d’ailleurs conditionnés par des techniques de conditionnement mental qui dérivent de l’hypnose.
Ces exemples sont extrêmes, certes, mais c’est simplement pour te montrer que l’hypnose n’est pas quelque chose d’anodin : c’est TRÈS efficace.
On peut faire des dégâts lourds sur un psychisme avec l’hypnose et c’est d’ailleurs le quotidien dans les cabinets d’hypnothérapie.
Pourquoi ?
Sans s’en rendre compte, les hypnothérapeutes peu expérimentés forcent le psychisme de leurs clients : le principe de l’hypnose est de passer outre l’esprit conscient pour faire passer des idées dans l’inconscient. Découper l’esprit humain en deux avec conscient et inconscient a ses limites mais pour simplifier le propos restons sur cette dialectique.
Seulement, si le conscient est là, ce n’est pas pour rien ! Contourner l’esprit conscient est la porte ouverte à de l’interventionnisme naïf en forçant le psychisme selon le bon vouloir du patient.
Les humains sont déjà en transe… Et c’est depuis leurs transes hypnotiques qu’ils croient avoir un problème et qu’ils cherchent à le résoudre. Cela les amène chez un hypnothérapeute qui les met encore plus en transe, sauf les thérapeutes qui ont conscience de cela et dont la pratique ressemble plus à de la déshypnose. François Roustang fait partie de ces accompagnants qui ont une approche totalement contre-intuitive, ces pratiques n’ont d’hypnose que le nom.
Aujourd’hui, on assiste à des pratiques dangereuses comme la pose d’un anneau gastrique virtuel pour la perte de poids. Imagine ce que ça implique dans le psychisme d’un individu en terme de restriction…
L’humain baigne en permanence dans des états hypnotiques plus ou moins forts et il a souvent plus besoin de déshypnose que d’hypnose.
Souvent, la recherche d’une personne avec l’hypnose est l’atteinte d’un objectif particulier : mieux dormir, atteindre ses objectifs professionnels, gagner confiance en soi…
Le problème de cete approche par objectif est de couper l’individu plus qu’il ne l’est déjà, en réprimant encore plus les parties de la personne qui sont en mode protection. Malheureusement, il est fréquent de constater un déplacement de symptôme, une sorte de retour du refoulé.
L’utilisation irresponsable de l’hypnose peut, dans certains cas, conduire à des résultats contraires à l’intention thérapeutique initiale. Un praticien inexpérimenté peut, sans le savoir, induire des faux souvenirs ou des réactions indésirables chez le patient.
De plus, n’importe qui peut se déclarer thérapeute sans la moindre formation et même hypnothérapeute au bout de 4 semaines de formation. Être praticien en hypnose est à la portée de tout le monde et un thérapeute pétri de bonnes intentions peut créer de grosses compensations chez son patient.
Un hypnothérapeute qualifiié pourrait être plus conscient des limites de sa pratique, tout en ayant un biais : l’engagement et cohérence. Plus un individu a investi dans une voie, plus il a du mal à la remettre en question et à avoir du recul sur celle-ci.
De toutes les personnes que j’ai vu utiliser beaucoup l’hypnose, j’ai souvent vu une manière de fuir le réel en le sculptant sur ses désirs ou en partant dans des mondes imaginaires.
Les indications pertinentes de l’hypnose
Cet article n’a pas pour but de pointer du doigt l’hypnose et de dire que c’est définitivement dangereux. Comme tout outil, cela dépend l’intention avec laquelle c’est utilisé.
De nos jours, l’hypnose est servie à toutes les sauces pour mieux dormir, éliminer les angoisses, perdre du poids… Seulement, si c’est un protocole bête et méchant qui est utilisé pour forcer le psychisme (ce qui est malheureusement fréquent) à atteindre l’objectif que l’on veut, même si ça marche à court terme, il va y avoir des dégâts.
En dehors de ces usages discutables, on peut tout à fait utiliser l’hypnose pour certaines situations particulières :
Pour revenir dans un souvenir et faire remonter une émotion qui était mise sous le tapis
Ramener à la conscience des parties de soi qu’on ne voit pas habituellement et avec lesquelles on peut recréer du lien (des parties “enfants” qu’on a réprimé, la plupat du temps)
Préparer à une opération pour visiter les différentes parties de soi et amener de la détente
Hypno-analgésie pendant une opération pour éviter la médication ou quand il y a une blessure grave, une grosse douleur dans un moment il y a une question de survie (accident de voiture, fracture pendant une randonnée)
À mon sens, l’indication que je trouve la plus intéressante est de diviser artificiellement les différentes parties de nous qui sont en désaccord voire en conflit pour mieux rassembler et ramener plus d’harmonie à l’intérieur.
En clair, sortons de l’idée que l’hypnose est miraculeuse et résout tous les problèmes (j’ai longtemps cru ça et c’est une idée fréquemment colportée dans ces milieux), tout comme elle est forcément néfaste.
C’est un outil à double tranchant et c’est tellement puissant que je déconseille d’utiliser un tel outil à visée de productivité, d’atteinte d’objectif ou de résoudre un quelconque symptôme car c’est la garantie de passer en force sur soi et de payer le prix fort à rebours.
Trop souvent, c’est utilisé par des gens pour se traiter comme des machines, en forçant leur psychisme pour faire passer leur volonté plus facilement.
C’est aussi vendu comme une pilule miracle : “grâce à ce protocole d’hypnose, vous pouvez libérer toutes vos émotions enfouies / résoudre tous vos problèmes de sommeil”. Ce type de pensée magique nourrit beaucoup de fantasme… mais dans la réalité ça ne fonctionne pas comme ça.
Les plus grandes libérations émotionnelles que j’ai vécues, ce n’est pas avec de l’hypnose ni de l’EFT.
L’hypnose thérapeutique en conclusion
L’hypnothérapie trouve ses indications dans le traitement de divers troubles, agissant comme un complément à la thérapie conventionnelle. Que ce soit pour gérer la douleur, le stress ou les troubles du sommeil, elle est clairement efficace.
Le danger guette quand on glisse dans une hypnose interventionniste par objectif. Dans un cadre thérapeutique digne de ce nom, sauf exception (anesthésie, douleur…), l’hypnose n’a pas sa place à mes yeux.
Comme le disait un formateur en auto-hypnose : la principale différene entre l’hypnose et la méditation, c’est l’objectif.
Ce qui compte le plus là-dedans, c’est la présence que tu peux nourrir en toi. Car si tu as des symptômes ou des blocages que tu cherches à résoudre par l’hypnose, ce n’est pas en forçant ton inconscient que cela va s’améliorer mais en amenant au contraire plus de présence sur ce qui se cache derrière.
Je préfère beaucoup plus des outils comme NERTI qui consistent à rester présent à soi.
La théorie polyvagale a le vent en poupe car elle est un pavé dans la mare qui apporte beaucoup plus de pertinence et de précision dans le fonctionnement de notre système nerveux.
Qu’est-ce que la théorie polyvagale (ou TPV) ? Quels sont ses principes ? Quels sont les champs d’application ?
Stephen Porges est à l’origine de la théorie polyvagale (ou TPV).
Avant de détailler ce qu’est la théorie polyvagale, faisons un petit détour par le fonctionnement de notre système nerveux et particulièrement du système nerveux autonome.
Ce magicien de système nerveux autonome est responsable de la vie végétative, automatique : grâce à lui, je respire sans y penser, ma digestion se fait seule, mon cœur continue de battre…
Auparavant on divisait le système nerveux autonome en 2 : système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique.
Le système nerveux sympathique est la pédale d’accélérateur de l’organisme : il met tout en mouvement, il accélère le rythme cardiaque, il accélère la respiration, il active le mode combat ou fuite. Il est en lien avec l’adrénaline et la noradrénaline, 2 catécholamines en lien avec les réactions au stress qui activent le système nerveux. Il est activé dès que l’on réfléchit, que l’on bouge, que l’on conduit, que l’on travaille, que l’on fait du sport… Bref, tout passage à l’action.
Le système nerveux parasympathique est la pédale de frein de l’organisme et associé au nerf vague : il est responsable de toutes les fonctions de régénération, le sommeil, la digestion, l’élimination. Il est activé dès que l’on se repose, qu’on respire, qu’on prend notre temps, qu’on écoute une musique douce…
Avec la théorie polyvagale, la dualité est devenue trinité : désormais nous savons que le nerf vague se sépare en deux branches, le vagal dorsal et le vagal ventral.
Ainsi notre système nerveux autonome se retrouve avec trois branches : le vagal dorsal, le système nerveux sympathique et le vagal ventral. À part changer les livres d’anatomie, qu’est-ce que ça change ?
Eh bien beaucoup de choses ! Nous allons détailler les implications un peu plus bas.
3 principes de la théorie polyvagale
Hiérarchie automatique du système nerveux
Le premier principe de la TPV est la hiérarchie. La théorie polyvagale postule l’existence d’une hiérarchie automatique dans notre système nerveux. Le même type de hiérarchie est visible en ennéagramme on l’on peut constater une hiérarchie dans nos centres d’intelligence (mental, émotionnel, instinctif) selon le type de personnalité.
Cette hiérarchie signifie que les états s’activent automatiquement en fonction du danger perçu :
D’abord on est en vagal ventral, la branche du nerf vague responsable des états de bien-être et de détente. On communique avec les autres, tout va bien. Quand il y a un léger stress, il y a le réflexe d’entrer en relation, d’aller chercher le contact avec autrui pour se coréguler (cf le troisième principe).
Comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, un stimulus vient nous chatouiller les narines (un courrier des impôts, un voisin un peu pénible, un client difficile à gérer…) : si ce stimulus nous dépasse, on descend d’un étage et on passe dans le système sympathique avec les états de lutte ou de fuite, selon notre réaction privilégiée.
Si le stress continue, que les stimuli se surajoutent les uns aux autres et que ça ressemble plus à une inondation dans la maison qu’une mouche qui se pose sur notre visage ET qu’il n’y a plus de porte de sortie… ça descend encore d’un étage : on passe en vagal dorsal, la branche du nerf vague responsable de l’extinction. Le disjoncteur coupe le courant, on s’éteint, on déconnecte et on passe en mode lapin au milieu des phares, dans des états dissociés et anesthésiés. C’est la sidération, le FREEZE.
Evidemment, ces 3 états sont nécessaires, il n’y a pas un dans lequel il faudrait être tout le temps et un à bannir. Si le système nerveux autonome fonctionne ainsi c’est qu’il a de bonnes raisons de le faire ! On peut constater le magnifique mécanisme de défense de l’organisme pour se réguler.
Les problèmes arrivent quand on reste coincé dans un étage. Par exemple, rester bloqué dans le système nerveux sympathique amène l’individu à être coincé dans ses réactions automatiques de lutte ou fuite et direction le burn-out. Parenthèse : Le burn-out est symptomatique d’une époque qui valorise la productivité à tout prix, ce qui crée des individus qui n’écoutent pas leur corps, leurs symptômes et crament leur système nerveux. Le burn-out est simplement l’aboutissement d’une surstimulation du système nerveux sympathique.
Neuroception
Le deuxième principe de la théorie polyvagale (TPV) est la neuroception. La neuroception est une sorte de système de surveillance interne qui vérifie les signaux de danger et de sécurité :
Neuroception de sécurité : le vagal ventral s’active pour aller expérimenter et connecter dans le monde.
Neuroception de danger : le sympathique s’active pour fuir ou attaquer.
Neuroception de danger vital : le vagal dorsal s’active pour éteindre l’organisme.
Evidemment, si on fait un petit détour par l’ennéagramme, cette neuroception dépend fortement de notre personnalité, notre attention ne se focalise pas du tout sur les mêmes choses selon le câblage de notre ego. Ainsi, certaines personnes se sentent en sécurité dans des endroits objectivement dangereux (par exemple un type 9) tandis que d’autres se sentent en danger chez eux dans un endroit objectivement tranquille (par exemple un type 6).
Ce n’est JAMAIS l’événement qui crée notre réaction, c’est nous-mêmes. C’est d’ailleurs cela qui permet de déceler les hyper-réactivités, on en reparle un peu plus bas.
Cette neuroception dépend aussi de notre histoire, de notre éducation, de notre génétique… Pendant des années, la vue d’un chien me mettait en stress car un chien m’a mordu quand j’étais enfant. Il est fréquent que quelqu’un ayant vécu un traumatisme psychologique de façon répétée (critiques, insultes, violences sexuelles) a un système nerveux en alerte quasi-permanente, a fortiori quand c’est arrivé tôt dans la vie.
La neuroception suit trois courants de conscience : l’intérieur, l’extérieur et l’entre-deux.
L’écoute intérieure se produit lorsque la neuroception s’intéresse à ce qui se passe à l’intérieur de notre corps – les battements cardiaques, le rythme respiratoire, l’état de tension musculaire – et l’intérieur des organes, particulièrement du système digestif.
L’écoute extérieure commence dans ton environnement immédiat et s’étend ensuite au monde entier pour inclure le quartier, le pays et toute l’humanité.
Le troisième courant de conscience, l’écoute intermédiaire, est la manière dont votre système nerveux communique avec d’autres systèmes, que ce soit en tête-à-tête ou avec un groupe de personnes.
Ces trois niveaux d’écoute fonctionnent toujours de façon instinctive, instant après instant, sous le niveau de notre conscience.
En arrière-plan, la neuroception provoque les changements d’états autonomes qui nous invitent à entrer en contact avec les gens, les lieux et les expériences, ou qui nous éloignent de ce contact et nous amènent à nous protéger en combattant, en fuyant ou en nous fermant. Comment on pense, se sent et agit commence avec la neuroception et cela conditionne en bonne partie notre histoire et notre mythe personnel.
Corégulation
Le troisième principe de la théorie polyvagale (TPV) est la corégulation. La corégulation consiste à vivre des moments de connexion aux autres êtres vivants dans un lien de confiance et de sécurité. C’est un indispensable pour notre bien-être et même pour survivre. Depuis bébé, nous avons eu besoin de système nerveux des autres pour nous réguler et tout le processus de maturation consiste à peu à peu devenir plus autonome dans cette régulation, en tout cas de savoir aller chercher la corégulation quand le besoin s’en fait sentir.
Les applications de la théorie polyvagale (TPV)
La TPV peut s’appliquer à beaucoup de domaines de vie. Voici 3 champs d’application simple pour la vie de tous les jours.
Introspection
La TPV est un outil très intéressant pour l’introspection, entre soi et soi : observer ce qui me fait du bien, ce qui me fait passer en vagal ventral. Relations chaleureuses, animaux, nature, musique…
Il est extrêmement important de savoir déceler ce qui m’active, me fait passer en sympathique (agitation) ou en vagal dorsal (inhibition). Ce qui te déclenche est extrêmement personnel. Certaines personnes s’affolent à la vue de sang, d’autres d’une araignée, d’autres d’un formulaire CERFA.
Toute hyper-réactivité me renseigne sur l’agitation de mon système nerveux et fait le lien avec une éventuelle mémoire traumatique. Dans ce cas, une libération émotionnelle avec un outil comme NERTI est particulièrement adaptée pour rééduquer le système nerveux et lui montrer qu’il n’y a aucun danger.
Attention : certains outils comme l’hypnose, l’EFT ou la PNL peuvent être utilisés pour faire croire au système nerveux que tout va bien en rajoutant des transes sur un système nerveux en alerte. C’est une très mauvaise idée qui crée des déplacements de symptômes, empire le problème et c’est une faute professionnelle de ces accompagnants qui manquent d’une vision systémique. J’ai observé ce schéma de façon très récurrente dans le développement personnel et ça fait partie des meilleures façons de se maltraiter, car on nie purement et simplement l’émotion, le trauma, la blessure.
La TPV est un outil précieux pour se rendre compte de l’état d’activité du système nerveux instant après instant pour constater quelle branche prédomine.
Accompagnement
Connaître la TPV permet de comprendre que le système nerveux a un rôle prépondérant dès qu’il y a une mémoire émotionnelle, un traumatisme psychologique.
Quand tu as un client qui est dans une boucle de stress, ça ne sert à rien de lui dire qu’il n’y a aucune raison de vivre ça : il le sait très bien.
Connaître les différents états du système nerveux donne la possibilité de s’adapter et de donner à la personne ce dont elle a le plus besoin : très souvent de l’écoute et de l’empathie.
Ainsi, les émotions peuvent se libérer et le système nerveux s’apaise alors naturellement.
Communication
Dans le couple, avec les enfants, dans le milieu professionnel ou amical, je trouve cela précieux de connaître l’état actuel du système nerveux de notre interlocuteur.
Typiquement, quand la personne à qui je parle est dans un mode “sympathique”, agité et mû par l’attaque ou la fuite, j’ai intérêt à être vigilant sur ce que je dis et la façon dont je le dis. Dans cet état, on est très irritable et on part au quart de tour, la parole dépasse la pensée et ça peut créer des conflits, briser des relations, pour pas grand chose.
L’intelligence émotionnelle peut nous aider à proposer un espace d’écoute pour l’autre si on constate qu’il est dans un stress important. Pour autant, n’y vois pas une injonction à l’écoute ou à l’empathie : tu fais ce que tu peux. Si tu n’en as pas les moyens, ça ne sert à rien d’essayer ou de se forcer.
Tu ne peux donner à l’autre que ce dont tu débordes toi-même. Feindre l’empathie si t’es toi-même en mode lutte va probablement empirer la situation, d’autant que nous sommes des êtres sensibles au système nerveux des autres.
C’est d’ailleurs prouvé que l’état de cohérence cardiaque calme le système nerveux des êtres vivants autour (même les bébés et les animaux).
Ca marche aussi avec un système nerveux agité : il suffit de voir un enfant très en colère (en mode combat) pour capter instantanément l’impact sur le parent, que ça met très souvent aussi en stress vu qu’il est incapable de s’auto-réguler.
Théorie polyvagale, un dernier mot
Le monde moderne est très agressif pour notre système nerveux, notre cerveau et nos émotions.
En effet, en mode sympathique ou vagal dorsal tu n’as pas le choix, c’est une réaction automatique et conditionnée. Tu ne penses plus avec ton cerveau, tes lobes frontaux sont en vacances car tu restes coincés dans les réactions de stress.
Dans le vagal ventral, tu passes des réactions automatiques à une réponse plus consciente. Quelle différence ? Dans la réaction, c’est conditionné : stimulus – réaction. Dans la réponse, il y a un micro-temps entre le stimulus et la réponse, ce que certains appellent la pause cortico-thalamique.
Si tu prends soin de ton système nerveux, tu te rends le plus grand des services. Rends-toi compte, il gère TOUTES les fonctions automatiques et végétatives de ton corps. À toi de mettre en place ce qui fait du sens : méditation, cohérence cardiaque, sieste, respiration consciente, balade en forêt, dessiner, jouer de la musique…
Pour explorer plus ce sujet de la TPV, tu peux aller voir la vulgarisation de Sandra Boré de effervescience en français et en anglais lire les livres de Stephen Porges et Deborah Dana.
Avec l’avènement du développement personnel et des livres autour des différentes blessures de l’âme, la peur du rejet est un thème très à la mode. Qu’est-ce qui se cache derrière ? Quelles sont les conséquences réelles ? Peut-on s’en libérer et si oui, comment ? Réponse tout de suite.
Qu’est-ce que la peur du rejet ? Rien à voir avec la peur de Roger, l’oncle tordu qui fait des blagues sexuelles toutes les 2 minutes.
Depuis des temps immémoriaux, l’appartenance au groupe nourrit le besoin de sécurité, prépondérant dans un monde hostile et chaotique, d’où la nécessité de Violet (cf la spirale dynamique).
La peur du rejet renvoie à la peur d’être exclu, banni du groupe. La peur du rejet induit la peur de se différencier du groupe, de sortir du lot. D’où les biais cognitifs comme la preuve sociale, la conformité…
Certains parlent de “blessure de rejet”. La blessure de rejet, c’est un peu comme recevoir un “non” quand on attendait un “oui” avec toute notre cœur. Imagine, tu invites quelqu’un à sortir et cette personne te dit qu’elle n’est pas intéressée. Ou encore, tu proposes ton offre à un prospect et il dit non aussitôt. Ces situations peuvent te faire ressentir un pincement au cœur, un sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas être accepté par les autres.
Mais pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Au fond de nous, nous avons tous un besoin fondamental d’être aimés et acceptés par les autres. Quand tu te sens rejeté, c’est comme si ton identité propre était remise en question. Tu peux perdre confiance en toi, en estime de toi. Tu peux avoir envie de fuir, à avoir des comportements disproportionnés pour éviter de revivre ce rejet car l’intensité du sentiment que tu ressens paraît difficile à surmonter. Il y a des liens à faire avec les blocages émotionnels.
Cependant, il est crucial de comprendre que le rejet fait partie de la vie, il est totalement normal. Tout le monde, absolument tout le monde, le vit à un moment ou à un autre. Ce qui change, c’est la couche d’interprétation que tu rajoutes par dessus pour éventuellement t’enfermer dans ton personnage. “Je le savais”, “personne ne m’aime”, “de toute façon je ne vaux rien.”
Si tu te vois rajouter une narration par-dessus le rejet, je t’invite à en être lucide et à creuser ce qui se cache derrière.
De la peur du rejet à la conformité
Il y a un mécanisme extrêmement fréquent chez les gens touchés par la peur du rejet : c’est de rejeter de peur d’être rejeté.
Du fait que l’on a peur d’être rejeté, on va par anticipation rejeter l’autre et s’enfermer dans une forme de solitude que l’on peut même regretter alors qu’inconsciemment ça nous arrange bien pour rester loin des groupes.
La peur du rejet induit souvent un masque social consistant à se faire discret, à se cacher et à se mouler sur le groupe. Plus la peur du rejet est marquée, plus l’individu se cache et montre un avatar social différent de ce qu’il vit à l’intérieur.
C’est bien légitime quand on sait qu’il y a l’angoisse de ne pas être aimé et accepté tel qu’on est.
Cette dissonance peut tenir tant que les véritables émotions sont réprimées, mais lorsqu’elle devient trop importante, l’individu est tiraillé entre les efforts demandés pour créer un avatar social qui ne correspond pas à qui il est et ce qu’il vit vraiment à l’intérieur.
Certaines personnalités ont une capacité à se suradapter à autrui, de sorte que cette dissonance peut être plus intense jusqu’à ce qu’il le remarque. C’est le cas des types d’attachement qui sont les types du triangle de l’ennéagramme : type 3, type 6 et type 9. Leur fonctionnement les rend adaptable et leur donne un sentiment d’identité poreux car cette dernière n’est pas “fixe”.
Il devient ainsi facile de se perdre dans la relation voire dans le groupe.
De la peur du rejet à la peur de l’abandon
La blessure du rejet et de l’abandon ne parlent pas des mêmes thèmes.
La blessure de rejet revient à avoir peur de ne pas être à la hauteur d’être aimé. C’est la croyance qu’il faut faire / avoir quelque chose pour être aimé. Le rejet cache une extrême sensibilité et un besoin d’amour.
La blessure d’abandon se caractérise par la croyance qu’il faut être quelque chose pour être aimé. Il est classique de retrouver un mécanisme de projection où je vais tout faire pour essayer d’aider les autres et ne jamais les abandonner.
Les deux schémas se rejoignent sur le syndrome du manque : il faut rajouter toujours quelque chose.
La thérapie du rejet pour vaincre la peur du rejet ?
Il y a des années, j’avais très peur du regard des autres et le thème du “social” était un sujet de tension pour moi. La peur de l’autre m’a incité à lire sur le sujet et je suis tombé sur la thérapie par le rejet, dont parle Jia Jiang dans son livre “à l’épreuve du non”.
L’idée est simple : se faire rejeter, encore et encore, volontairement. Ainsi, à la manière de la mithridatisation avec le poison, tu finis par être insensible au poison que tu t’es inoculé.
Ayant un tempérament challenger, j’ai beaucoup aimé cette idée et j’ai commencé à jouer le jeu, en faisant des choses saugrenues :
Prendre une photo avec une pizzaiolo
Demander de verser le thé à la façon des serveurs dans un restaurant marocain
Demander des champignons hallucinogènes au magasin de CBD
Chaque challenge me créait beaucoup de stress et d’adrénaline, mais quand j’ai constaté que systématiquement ça se passait bien… J’ai eu de moins en moins peur de me faire jeter ou d’entendre un “non”.
Maintenant voilà, la thérapie du rejet ne suffit pas, parce que c’est juste une pièce du puzzle.
Il manque la phase mentale et la phase émotionnelle.
L’ingrédient manquant de la peur du rejet
La phase mentale consiste à comprendre ce qui se joue en lien avec le rejet : qu’est-ce que ça vient toucher chez moi ? Cette phase de connaissance de soi invite à tourner le regard à l’intérieur pour comprendre son propre fonctionnement.
En effet, le rejet ne touche pas la même chose chez chaque personne, selon ton histoire, selon ton éducation, selon ton profil de personnalité. Pour certains, ça peut être la peur de déranger, pour d’autres, la peur de ne pas convenir, pour d’autres encore la peur de ne pas savoir quoi dire.
Ce qui peut énormément aider est la recherche de ton type ennéagramme. Cela m’a permis de comprendre que le rejet pour moi renvoyait au regard des autres, au thème de la honte et de l’humilation en public : le risque derrière est d’être vu comme quelqu’un qui n’a pas de valeur.
C’est pas le “non” en tant que tel ou le rejet, mais plutôt la conclusion que je tire sur ma valeur personnelle.
Sans l’ennéagramme, je n’aurais pas compris avec tant de finesse ce qui se jouait en moi, ce qui m’a aidé à passer à la phase émotionnelle.
La phase émotionnelle consiste à accueillir ce qui te traverse émotionnellement. Ainsi, vouloir dégager la peur du rejet, c’est nier les émotions que ça amène chez toi. Le problème n’est alors pas l’émotion suscitée, mais plutôt le rejet de cette émotion.
Si tes émotions étaient OK, tu t’en ficherais de “la peur du rejet”. Ca ne serait pas un sujet, tout comme ton cœur bat plus vite quand tu fais du sport, il bat plus vite quand tu parles en public ou à un inconnu.
L’accueil inconditionnel est souvent l’ingrédient manquant dans ce type d’approche consister à se libérer d’une peur, à se dépasser ou sortir de sa zone de confort.
C’est souvent fait avec violence, à coup de volonté, pour prouver qu’on en est capable. Très bien, ça peut être une étape.
Malheureusement, beaucoup de gens se cantonnent à s’anesthésier avec l’EFT ou l’hypnose pour contrôler leurs émotions ne plus rien ressentir parce que c’est trop intense pour eux et se coupent ainsi d’eux-mêmes.
D’autres passent leur temps à se dépasser dans un élan contre-phobique permanent.
Et après ? Je n’ai pas envie de me challenger chaque jour de ma vie en demandant des trucs bizarres aux inconnus dans la rue ou au boucher de mon village. J’ai peur de ce que peut penser l’autre de moi et c’est OK. Ca fait partie de moi et j’ai cessé de croire que c’est un problème.
Beaucoup de gens aimeraient devenir des robots insensibles qui ne ressentent plus d’émotion… Rappelons un détail : la sensibilité est inhérente à notre humanité.
Paradoxalement, quand tu t’autorises vraiment à ressentir cette peur (et tout ce qui est en lien), tu te libères réellement de la peur du rejet ou de ce que peuvent penser les autres.
Ca ne veut pas dire que tu ne ressentiras plus rien, mais que ça ne t’empêchera plus de vivre. Aujourd’hui je n’hésite plus à demander des choses, à parler aux gens, à proposer mes services à des prospects. Je ne suis pas toujours à l’aise et parfois je n’en ai pas envie, mais ça ne m’empêche plus de vivre.
Le petit Fabien qui ressent la peur d’être exclu a le droit d’avoir sa place en moi et je serai toujours là pour lui. Il n’est pas un problème à résoudre.
Cet accueil inconditionnel s’apprend : quand on ne l’a pas pour soi-même (ce qui se constate par la volonté de se changer), il vaut mieux commencer par le recevoir de l’extérieur. Un ami, un thérapeute, un mentor, un psychologue… toute personne peut donner cet accueil inconditionnel. C’est important que tu aies des relations dans lesquelles tu peux te sentir en sécurité pour rassurer l’enfant en toi, pour amener de l’amour et de la reconnaissance, afin de détendre cette blessure affective.
C’est quelqu’un avec qui tu te sens accueilli, écouté et quand tu as fini la conversation tu te sens mieux après qu’avant. Tu te sens plus rempli, revigoré et tu n’as plus l’impression d’avoir un problème.
Notre système nerveux apprenant par mimétisme, tu débloques ensuite la capacité de le faire pour toi-même : cet espace d’écoute est un état d’être particulier dans lequel tu peux être là pour toi.
Si la peur du rejet te paralyse et que tu n’arrives pas à t’en sortir par toi-même, tu peux visiter cette page.
Tu en as marre de passer des heures chaque jour happé par les écrans ? Tu as le sentiment que tu ne contrôles rien du tout et que tu te fais happer ? (tu as raison !)
As-tu le désir profond de passer 16 ans de sa vie sur un écran à scroller ?
Pourtant, c’est exactement ce qui risque de se passer dans ta vie en passant 3 heures par jour sur un écran (souvent c’est beaucoup plus).
L’addiction aux écrans concerne énormément de personnes et aujourd’hui je te propose de creuser ce sujet passionnant pour en comprendre les causes profondes. Et surtout, je te partagerai des pistes pour t’aider à en sortir.
Le jour où j’ai vu le temps effectif que je passais sur les écrans, j’ai commencé à prendre ce sujet au sérieux.
Ce n’est un scoop pour personne. Il suffit d’aller à un arrêt de bus ou dans le métro pour s’en rendre compte : presque tout le monde a sa tête inclinée sur l’avant, à regarder son téléphone. Même au restaurant ou au bar, les gens sont souvent plus sur leur téléphone qu’avec leur partenaire ou leurs amis.
3 à 4 heures par jour représentent 16 à 20 ans de VIE passés sur un écran, sur une vie de 80 ans. C’est monumental, et ça n’inclut pas le temps à manger, se doucher…
Je te laisse quelques instants méditer sur ce chiffre… Et encore, c’est souvent juste le téléphone.
Si on additionne le temps d’ordinateur, de téléphone, de tablette voire avec les jeux vidéo, on crève les plafonds et ça a de quoi donner le vertige. Nous avons presque tous un usage problématique des écrans et d’internet.
Si aujourd’hui nous voyons des coréens marcher sur des trottoirs particuliers pour pouvoir traîner sur leur téléphone dans la rue sans se faire écraser, en France la situation n’est pas glorieuse non plus.
En France, les études récentes mettent en lumière une préoccupation croissante concernant l’addiction aux écrans chez les enfants. Une étude majeure, menée par des chercheurs français, a examiné les comportements en ligne des enfants et leur interaction quotidienne avec divers appareils électroniques. Les résultats révèlent que l’utilisation excessive des écrans peut avoir des répercussions graves sur le développement cognitif et social des enfants. Cette étude a également mis en évidence une corrélation entre le temps passé en ligne et l’augmentation des cas de troubles du comportement et de l’attention chez les jeunes. Par ailleurs, elle souligne la nécessité pour les parents et les éducateurs de mettre en place des stratégies efficaces pour réguler l’utilisation des écrans chez les enfants. La sensibilisation aux risques potentiels et la promotion d’un usage équilibré des technologies sont des mesures clés recommandées par ces chercheurs français. Cette étude constitue une contribution significative à la compréhension de l’impact de la technologie sur la jeunesse en France et ouvre la voie à de futures recherches pour approfondir ces constatations.
D’où vient l’addiction aux écrans
Il n’y a pas si longtemps, nous n’avions même pas de téléphone portable. J’ai eu mon premier téléphone seulement en 2008. En une quinzaine d’années, ça s’est déployé vitesse grand V et ça a pris une ampleur de plus en plus folle.
De Facebook à Instagram en passant par YouTube et Twitter, puis Snapchat et autre TikTok… Aujourd’hui rares sont ceux qui ne sont pas rivés à leur téléphone.
Les plus vulnérables sont les jeunes enfants car les écrans ont d’énormes conséquences sur le développement du cerveau (cf les travaux de Michel Desmurget). Les écrans sont une seconde nature pour les jeunes générations, ils sont nés dedans.
Ceci étant, tout le monde est concerné aujourd’hui : des plus jeunes enfants aux seniors. Internet et la vie numérique a pris de plus en plus de place dans nos vie. Il y a aussi de gros avantages, évidemment, ce n’est pas le propos ici où il s’agit de parler du versant addictif de la chose.
Les GAFAM ne sont pas les seuls responsables, même s’ils ont largement contribué à l’abrutissement général, par les mécanismes d’addiction qu’ils ont mis en place (système de scroll infini, récompense variable intermittente par les notifications, validation sociale par le tag des autres…)
Il y a bien d’autres facteurs qui contribuent à l’addiction aux écrans :
Facteurs sociétaux : le monde évolue très vite, on n’y comprend plus grand chose, on est tous dépassés. Ce monde est perçu comme dangereux avec toutes les informations négatives qui nous submergent (déforestation, climat, guerres, déclin de l’humanité…) et cela crée un repli sur soi avec narcotisation pour ne pas se préoccuper des questions de fond.
Facteurs biologiques : circuit de la récompense, mécanisme des habitudes… Notre biologie renforce la boucle addictive des écrans et en particulier des plateformes qui sont créés pour qu’on y passe le plus de temps possible. L’addiction à la dopamine peut concerner certaines personnes.
Facteurs psycho-émotionnels : quête de reconnaissance, chercher un rôle social, combler un vide émotionnel, peur de manquer quelque chose… Nous jouons un rôle prépondérant dans cette addiction, il ne s’agit pas de rejeter la faute sur les GAFAM ou sur notre biologie. L’addiction aux écrans est aussi un symptôme de quelque chose de plus profond en nous qui n’est pas réglé.
Facteurs environnementaux : garder son téléphone avec soi, vibrations, sonneries et autres notifications. Tout cela renforce les schémas d’habitudes et nous incitent à y revenir encore et encore.
Internet est dans notre quotidien à tous et cela augmente le temps passé sur des écrans. Entre le travail, les vidéos sur internet pour apprendre, les réseaux sociaux pour se divertir, les jeux vidéo pour s’amuser, toutes les applications possibles et imaginables pour lire, jouer, scroller… Tout cela facilite la dépendance.
Je comprends ceux qui n’ont pas voulu passer au smartphone pour se protéger, surtout s’ils ont un terrain à la dépendance et l’addiction.
Bref, tout un cocktail pour créer une société d’accrocs aux écrans, en particulier au téléphone.
Voir en face l’addiction aux écrans
La première étape est de faire le constat de l’ampleur de notre addiction aux écrans.
Pour moi, il y a une seule véritable façon de faire ce constat : avoir le retour du réel. Pour ça, rien de tel qu’une application qui mesure TOUT le temps passé sur les écrans : temps d’écran sur iphone, rescuetime, timing… il existe pléthore de solutions pour cela. Je t’invite à faire l’essai pendant une semaine : tracke le temps sur tous tes écrans et cumule-les lorsque tu fais le point. Ne le fais pas manuellement au risque d’occulter tous les micro-moments où tu vas dessus.
Lorsque tu feras le bilan, tu peux te poser quelques questions :
Est-ce que ça te surprend ou tu t’y attendais ?
Qu’est-ce que ça te fait émotionnellement ?
Qu’est-ce que tu en penses ?
Cela peut aider grandement à la prise de conscience, comme la personne obèse qui se pèse et réalise tout à coup qu’elle a dépassé les 100 kg, par exemple.
L’humain a besoin d’un point choc pour sortir du mode automatique et la mesure du temps d’écran peut jouer ce rôle.
La deuxième étape nécessaire est l’honnêteté radicale, en clair se voir en face et pas se mentir à soi-même. Il s’agit d’assumer l’addiction : “Ok, je suis accro à mon téléphone là.”
Quelques indices évidents d’une addiction au téléphone :
Vérifier le téléphone toutes les 5 minutes pour voir si tu n’as pas un message
Sentir du stress si tu n’as pas ton téléphone avec toi ou si tu n’as plus de batterie
Ne jamais mettre le mode avion
Te déconcentrer au bout de quelques minutes sur une tâche et aller voir ton téléphone
Des notifications qui sonnent toutes les 10 minutes
Si regarder ton téléphone est la première chose que tu fais en te réveillant et la dernière que tu fais avant de dormir
La seule personne à qui tu dois la vérité, c’est toi-même. Il s’agit juste de regarder la réalité en face et pas de se flageller. Rajouter de la culpabilité ou du jugement n’a aucun intérêt : le constat suffit.
Histoire d’ajouter à la prise de conscience, il est intéressant de regarder le prix à payer à court, moyen et long terme de l’addiction aux écrans :
Quel est le prix à payer sur ta capacité d’attention et sur ta concentration ?
Quel est le prix à payer sur la qualité des relations (perso je déteste quand quelqu’un à qui je parle est sur son téléphone en même temps)
Quel est le prix à payer sur l’image et l’estime de soi ? La comparaison omniprésente sur les réseaux sociaux, avec les images, les likes… a tendance à nous sentir mal dans notre tête.
Quel est le prix à payer pour ta santé ? La sédentarité liée à la position assise prolongée, la nuque penchée vers l’avant en permanence, l’impact sur la mémoire et le cerveau…
Comment se libérer des addictions aux écrans, au téléphone et aux réseaux sociaux
Bon, assez parlé de l’addiction en elle-même. Il ne s’agit pas de faire simplement un plan d’action en te disant : installe telle application, mets-toi à la méditation et basta. C’est souvent beaucoup plus profond que ça et multifactoriel. Par conséquent les solutions sont multiples également. Je vais te proposer des axes pour les 3 centres : mental, émotionnel et instinctif.
Quelques questions à te poser
Quels sont mes vrais besoins en lien avec les écrans ?
Pourquoi ai-je besoin de consommer des écrans plus que ce qui est important pour moi ?
Sur quel site ou application est-ce que je passe le plus de temps ?
Qu’est-ce que ça m’apporte ?
Ai-je réellement envie de passer moins de temps sur les écrans ? Pourquoi ?
Qu’est-ce que je perdrais si je diminuais mon temps d’écran ? Suis-je OK de payer ce prix-là ?
Investiguer les émotions cachées
Derrière toute addiction, il y a des émotions non résolues. Le comportement addictif n’est jamais que la partie émergée de l’iceberg qui cache quelque chose de plus profond.
De l’adolescent mal dans sa peau qui passe sa journée sur son ordinateur à jouer aux jeux vidéo au jeune adulte qui passe des heures sur YouTube à regarder tout et n’importe quoi en passant par le retraité qui passe des heures à regarder des blagues sur Facebook, il y en a pour tous les goûts.
Pour d’autres il s’agit de scroller sans fin sur Instagram. Maintenant, il y a aussi la mode de traîner sur TikTok et regarder des heures et des heures de vidéos courtes.
La question est toujours de savoir ce qui se cache derrière : Qu’est-ce que je comble à travers ça ?
Pour prendre mon exemple, à l’époque les jeux vidéo me permettaient de progresser dans un monde virtuel, de faire évoluer mes personnages quand le monde réel était trop douloureux et inconfortable. C’est souvent une façon de se réfugier et se protéger, pas seulement un divertissement.
Aujourd’hui, je ne passe presque plus de temps sur les réseaux sociaux mais j’ai encore des vérifications automatiques des emails, de Telegram et de Discord. Il y a une quête de reconnaissance derrière et tout ça se passe sous le seuil de conscience, sauf depuis que j’ai mis le doigt dessus.
Voilà pourquoi connaître ton profil de personnalité est une aide considérable pour savoir quelle motivation se cache derrière.
Le plan d’action en 15 conseils pour transformer tes écrans en machine à concentration
Attention : je te préviens, tu vas rencontrer des résistances en lisant certains passages, c’est quasi-obligatoire.
Si tu ne veux plus être une victime passive de ton téléphone qui décide quand il veut de te déranger, même dans les moments importants pour toi (en famille, en train de faire du sport, d’écrire un livre…), alors décide de reprendre le contrôle en suivant les recommandations ci-dessous.
Note : il m’a été difficile de mettre tout ça en place, et je suis juste ravi de l’avoir fait. TOUT ce que je t’écris, je le fais et ça a changé COMPLÈTEMENT ma vie. J’ai beaucoup, beaucoup plus de temps pour écrire (mon livre par exemple), pour faire du sport, pour être avec les personnes importantes pour moi, pour méditer, pour dormir…
À ce moment-là, à toi de décider ce qui est le plus important pour toi : ta vie ou ton téléphone ?
1/ Désactive TOUTES les notifications sauf celles provenant de personnes.
Les notifications apparaissent en bulles ROUGES parce que le rouge est une couleur de déclenchement qui attire instantanément notre attention. Mais la plupart des notifications sont générées par des machines, pas par des personnes réelles. Ils font vibrer nos téléphones pour nous attirer vers des applications dans lesquelles nous n’avons pas vraiment besoin d’être. Va sur Paramètres > Notifications et désactive toutes les notifications, bannières et badges, à l’exception des applications où de VRAIES personnes veulent ton attention ; par exemple, les applications de messagerie comme WhatsApp, Facebook Messenger, Slack, Signal, Telegram, Discord, etc… Garde juste des notifications visuelles pour éviter que les “bips” te dérangent à tout moment de la journée.
Si tu veux pousser le truc, tu peux garder simplement la sonnerie des gens qui t’appellent et supprimer toute autre notification. Aucun message ne requiert de l’urgence, il te suffit de les consulter à heure fixe dans la journée. Choisis à quel moment tu vas consulter tes distractions, ne les laisse pas choisir à ta place.
Il suffit simplement de se demander : est-ce que ça m’a fait gagner en qualité de vie d’avoir des notifications qui me dérangent toutes les 10 minutes ?
2/ Libère-toi de Facebook sur mobile grâce à ces 5 étapes
Pour ne plus JAMAIS accéder à Facebook (ou Instagram ou autre) sur smartphone (c’est un deuil à faire, oui !), voici le processus qui m’a permis de libérer 1 à 2 heures par jour (mis bout à bout) depuis que je l’ai mis en place :
1/ Sur ton compte Facebook, change ton mot de passe grâce à un générateur de mot de passe en générant un mot de passe très compliqué avec au moins 15 caractères. 2/ Supprime l’application Facebook de ton téléphone. 3/ Si tu es connecté sur ton navigateur sur téléphone, déconnecte-toi. 4/ Vouloir te connecter signifie taper manuellement le mot de passe compliqué, ce qui créera une friction assez forte pour ne pas y aller (je doute que tu l’apprennes par cœur). 5/ Voilà ce qui m’a permis de ne plus jamais être sur Facebook depuis plus de 5 ans sur mon téléphone. 6/ Bonus : À chaque fois que tu as fini d’utiliser Facebook sur ton ordinateur, déconnecte-toi, ainsi la prochaine fois que tu y vas compulsivement (comme en ouvrant ton navigateur), tu devras te connecter et tu auras un temps de latence pour réfléchir si tu as vraiment quelque chose à y faire.
3/ Débarrasse-toi du fil d’actualité des réseaux sociaux.
Pour ne plus jamais perdre du temps à “scroller” le fil d’actualité, il suffit d’appliquer le hack précédent pour mobile et d’installer un plugin Chrome/Brave pour bloquer le fil d’actualité sur ordinateur, comme Newsfeed Eradicator. Désormais, tu n’auras plus de fil d’actualité et tu gagneras instantanément beaucoup, beaucoup de précieuses heures ! Lorsque tu veux prendre des nouvelles de certaines personnes, tu feras la démarche consciente d’aller voir ce qui t’intéresse, et tu n’auras plus les publicités.
Tu peux faire la même chose sur YouTube pour supprimer la page d’accueil avec Distraction Free for Youtube (DF Tube). Ainsi tu vas sur YouTube en sachant ce que tu vas y chercher et tu ne te laisses pas happer par les suggestions. DF Tube permet de supprimer au choix : les likes, les commentaires, les suggestions de vidéos…
4/ Mets-toi en “niveaux de gris” (noir et blanc)
Les icônes colorées donnent à notre cerveau des récompenses à chaque fois que nous déverrouillons, c’est la raison pour laquelle les icônes sont systématiquement créées avec des couleurs clinquantes. Règle ton téléphone en niveaux de gris pour supprimer ces renforts positifs. Cela a été étudié et ça aide beaucoup de gens à moins vérifier leur téléphone car ça donne simplement moins envie. • Sur iPhone : Va dans Paramètres > Général > Accessibilité > Raccourci d’accessibilité (en bas) > Filtres couleur. Tu peux ainsi rapidement appuyer trois fois sur le bouton Accueil pour activer et désactiver les niveaux de gris, ce qui vous permet de conserver la couleur quand vous en avez besoin. • Sur Android : Va dans Paramètres > A propos du téléphone > Informations sur le logiciel > Appuie 7 fois sur Numéro de version > Le mode développeur est activé. Puis va Paramètres > Options de développement > Simuler espaces couleurs > Monochrome.
Tu peux aussi le faire sur ordinateur si tu es chaud patate !
5/ Garde ton écran d’accueil uniquement pour les outils et les apps utiles.
Ouvres-tu les applications sans réfléchir parce que c’est la première chose que tu vois lorsque tu déverrouilles ton téléphone ? Cela ne risque pas de t’arriver avec la calculatrice ou l’horloge !
Limite ta première page d’applications aux seuls outils – les applications que tu utilises pour les tâches rapides d’entrée et de sortie telles que Maps, Caméra, Calendrier, Notes, ou autres applications utiles (méditation, cohérence cardiaque, pomodoro…). Déplace le reste de tes applications, en particulier les choix irréfléchis, hors de la première page et dans des dossiers bien cachés.
6/ Lance les autres applications en tapant dans la barre de recherche.
Glisse ton doigt vers le bas et tape l’application que tu veux ouvrir au lieu de laisser tes automatismes lancer des applications sans réfléchir sur l’écran d’accueil. Écrire le nom de l’app demande juste assez d’efforts pour nous faire faire une pause et nous demander, “est-ce que je veux vraiment faire ça ?” • Sur Android, tu peux utiliser la barre de recherche sur ton écran d’accueil. • Sur iOS : Pour de meilleurs résultats, désactive les suggestions de Siri (Paramètres > Siri & Recherche > Suggestions de Siri pour désactiver)
7/ Charge ton appareil à l’extérieur de la chambre.
Procure-toi un réveil prévu à cet effet dans ta chambre à coucher (ou apprends à te réveiller sans réveil) et charge ton téléphone dans une autre pièce (ou de l’autre côté de la pièce).
De cette façon, tu peux te réveiller sans être happé par ton téléphone avant même de sortir du lit. De façon générale, traite ta chambre comme un sanctuaire et supprime tout appareil électronique (exception faite de ta liseuse si tu en as une).
Et surtout, que ta première action de la journée ne soit PAS celle de toucher ton téléphone, prends du temps pour toi.
8/ Passe en mode “sevrage brutal” :
Retire les médias sociaux de ton téléphone. Celui-ci est dur, mais efficace ! Si tu veux vraiment moins utiliser votre téléphone pour te libérer du temps, je te recommande de supprimer toutes les principales applications de médias sociaux de ton téléphone.
C’est la façon la plus simple de diminuer ton temps d’utilisation, car ces applications peuvent facilement absorber une grande partie de notre temps (3 heures par jour en moyenne) grâce à tous les leviers utilisés (la peur de rater quelque chose, les notifications, le fil d’actualité infini en mode “machine à sous”…).
Entraîne-toi à ne les utiliser qu’à partir de votre ordinateur, c’est ce que je fais pour Messenger.
Note : tu peux supprimer l’application Facebook tout en utilisant certaines fonctionnalités spécifiques, comme Facebook Messenger, Gestionnaire de Pages, Groupes et Local pour les événements.
9/ Envoie des messages audio ou téléphone au lieu d’envoyer des SMS.
Des études montrent qu’il est courant que les gens interprètent mal les messages textes, même de la part de nos partenaires, alors que la voix est riche en émotions et moins sujette aux mauvaises interprétations. L’enregistrement d’un message vocal rapide est souvent plus rapide et moins stressant que la saisie de chaque lettre. De plus, cela ne nécessite pas toute ton attention visuelle.
Note : Parfois, les gens ne sont pas dans un environnement où ils peuvent écouter une note audio, alors sois patient avec tes attentes en matière de temps de réponse.
10/ Utilise des appareils “monotâches”
Le Kindle pour lire, un iPod pour la musique… Cela évite la sur-utilisation du smartphone qui développe l’addiction (nous déverrouillons notre téléphone entre 100 et 200 fois par jour).
Pour garder le contrôle sur les réseaux sociaux et éviter de les consulter de manière compulsive, j’ai mis ceux que je consulte souvent (FB Messenger et Whatsapp) sur un vieux téléphone secondaire, qui rame, avec un abonnement Free à 0€. Le seul usage de ce téléphone est le suivant : 2 fois par jour j’enlève le mode avion pour consulter mes messages et répondre (en audio souvent). Ainsi, mon téléphone “principal” n’a aucun réseau social et ne “bippe” jamais en dehors des appels entrants.
11/ Fais de la concentration ta nouvelle norme.
La plupart des gens font de la distraction leur état de base et insèrent des périodes de concentration. Inverse la donne, fais de la concentration ta nouvelle norme et choisis tes distractions pour ne pas les subir. Lorsque que tu es FOCUS (lecture, travail, famille, amis…), mets ton téléphone en mode avion et range le dans un tiroir, dans un sac ou mets le dans une autre pièce pour éviter le “iphone effect” (le simple fait de voir un smartphone, même éteint, diminue la profondeur de la relation et rend plus distrait).
Si c’est du travail ou de la lecture, utilise une application de pomodoro sur ton ordinateur par exemple. Prévois tes distractions dans ton agenda et dédie-leur un temps exprès.
S’il y a bien une habitude à mettre dans ton quotidien pour améliorer ta vie, augmenter ton attention et ta concentration, améliorer ton bien-être… C’est bien la méditation. Tu peux commencer simplement par 5 minutes par jour.
13/ Mets en place des algorithmes “réels”
Sans parler de l’informatique, tu peux mettre des algorithmes dans la réalité de ton quotidien basés sur le “Si -> Alors”, permettant d’automatiser une action et d’économiser ta volonté. Un bon algorithme est simple (sinon tu ne le feras pas), spécifique (10 pompes, 10 minutes) et récurrent (le déclencheur arrive très souvent). C’est très, très, TRÈS puissant pour mettre en place des bonnes habitudes sans user de la volonté : manger mieux, faire plus de sport, diminuer les distractions…
Exemples :
Si j’attends à l’arrêt de bus, alors je lis mon livre
Si mon réveil sonne, alors je me lève et je médite
Si j’ai fini ma journée de travail, alors je consulte mon téléphone 15 min
Si mon alarme sonne à 19h, alors je coupe tous les écrans.
Si j’ai faim, alors je bois un verre d’eau.
Si je ressens du stress, je prends 5 respirations amples.
14/ Installe un bloqueur d’écrans
Cold Turkey est une pure pépite que je te recommande vivement d’essayer. Cette application permet de créer des blocs pendants lesquels certaines applications sont indisponibles.
Par exemple, dans mon bloc matinal, je bloque les emails, Telegram… Car je n’en ai pas besoin. Encore une fois, il n’y a rien d’urgent, je peux consulter mes messages à partir de midi et ça ne cause de tort à personne. Si quelqu’un a une urgence, il m’appelle.
Cold Turkey dispose aussi d’un mode Frozen Turkey qui permet de couper complètement l’ordinateur pendant un temps donné. Pour ma part, je le déclenche à partir de 23h jusqu’à 8h du matin tous les jours.
Mon sommeil me dit merci car je n’ai pas besoin d’user ma volonté pour quitter l’ordinateur. Je pourrai toujours trouver un truc à faire sur mes écrans…
15/ Fais des pauses régulièrement
Le pire réflexe pour moi est de passer plusieurs heures d’affilée sur l’ordinateur, mon corps s’encroûte et se raidit.
Quand je fais quelque chose je suis concentré et/ou happé et je peux passer plusieurs heures sans m’en rendre compte. Il est fort utile d’installer une application comme Time Out qui permet de mettre en place des pauses à intervalle régulier car il affiche une fenêtre pendant un temps défini à l’avance (pour moi 10 minutes toutes les heures).
Ca me permet de me lever, de faire autre chose : des mouvements, des étirements, jouer du piano…
À toi de jouer et de mettre en place ce qui a du sens pour toi !
Tout cela te paraît un peu extrême ?
Tu as raison, ça l’est ! Et c’est ce dont nous avons besoin pour nous protéger de tous ces sites et ces applications dont le business est de capter notre attention, tout en la détruisant au passage. Si on ne le fait pas, on le regrettera plus tard.
À la fin de notre vie, veut-on dire “Moi dans ma vie, j’ai été un expert en smartphone en y passant 13 ans dessus, 24H24 et 7J7” ? J’ai des doutes.
Notre attention est notre ressourcela plus précieuse, veut-on vraiment laisser16 années de viesur la table pour faire plaisir à Google ou à Facebook ? Moi non.
Quelques Apps à te recommander
❤️ = mes applications coup de cœur que je te recommande chaudement.
❤️Brave (mac/smartphone) : navigateur sécurisé qui permet de garder les données personnelles et de ne pas les transmettre aux sites, bloque les pubs, les cookies…
❤️ Cold Turkey Blocker (ordinateur) : permet de bloquer des applications et sites web dans des plages horaires définies, permet de bloquer tout l’ordinateur pendant une durée définie.
F.lux (mac/smartphone) : permet de te protéger de la lumière bleue qui dégrade la qualité du sommeil
Kardia (smartphone) : app de cohérence cardiaque pour se recentrer et se calmer au besoin
Audible (mac/smartphone) : écouter des livres audio d’excellente facture en marchant ou en conduisant
Rescue Time (mac/smartphone) : permet de prendre conscience du temps passé sur chaque application, te notifie quand tu passes trop de temps, t’envoie un rapport régulier de ton usage des écrans
❤️ Habitlab (plugin chrome et brave/smartphone) : développée par Stanford, elle permet de t’aider à passer moins de temps sur les sites/applications que tu décides en rajoutant de la complexité, et t’aide à passer plus de temps sur ce qui est important pour toi.
Focus(mac) : permet de se mettre en mode concentration et de rendre inaccessible tous les sites et applications de distractions (Youtube, Facebook…) pendant un temps déterminé.
❤️ Alfred (mac) : outil extraordinaire pour faire des recherches plus rapidement, ouvrir des fichiers, faire des calculs rapides… Il permet aussi de créer des raccourcis pour du texte de n’importe quelle taille, que ce soit une URL, une signature…
DF Tube (plugin chrome/brave) : permet de supprimer au choix différents éléments de distraction sur Youtube, t’évitant d’enchaîner les vidéos les unes après les autres (fil d’actualité, recommandations, commentaires…)
IFTTT et Zapier (mac, smartphone) : applications d’automatisation permettant de te simplifier l’existence dans de multiples domaines. Exemple : quand tu prends une photo, elle se met sur Dropbox. Si tu sors de chez toi, le wifi se coupe. Si tu publies un podcast, il se met sur ton site.
Newsfeed eradicator (plugin chrome/brave) : supprime le fil d’actualité Facebook, ce qui libère de précieuses heures.
Bitwarden (plugin chrome/brave) : coffre-fort sécurisé de mots de passe gratuit.
Que faire maintenant ?
Si tu as envie de récupérer ton pouvoir sur ton téléphone/tes réseaux sociaux et regagner ce temps qui t’est dû, voicimon plan d’action en 6 étapes simples: 1/ Bloque-toi1 heure de tempscette semaine pour t’en occuper, clarifier ce que tu veux, ton objectif avec les écrans… 2/ Mets en place les hacks qui te parlent le plus 3/ Vire toutes les notifications et tous les réseaux sociaux de ton téléphone 4/ Installe les applications et plug-ins qui pourraient t’aider par rapport à tes objectifs 5/ Commande-toi un des livres dans les ressources à la fin de l’article 6/ Et SURTOUT : Partage cet article aux gens qui te sont chers!!!
En résumé :
Les acteurs des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) sont dans le business de l’attention. Au plus ils ont notre attention, au plus ils gagnent de cash. Donc ils mettent les meilleurs cerveaux de la planète sur le coup, qui sont plus intelligents que toi et moi réunis et qui bossent 14h par jour pendant des années, pour que nous passions un maximum de temps chez eux.
Principe de base :Tu ne PEUX pas lutter contre eux, ne cherche pas à résister. Ce n’est pas parce que tu es faible ou que tu manques de volonté, c’est que tout leur écosystème est créé etdesignépour activer les zones de ton cerveau qui vont te rendre accroc et faire passer l’usage de leurs applications dans tes automatismes inconscients. Du coup les mécanismes archaïques de notre cerveau se retournent contre nous. (Tout ça est expliqué dans l’article de Tristan Harris en Ressources)
Sans compter que nos propres habitudes, émotions et schémas renforcent encore plus la réalité de l’addiction.
Le problème, c’est que : 1/ Nous devenons des légumes et perdons énormément de temps pour notre propre vie et ce qui est important pour nous 2/ Notre attention est devenue inférieure à celle d’un poisson rouge (oui, oui !) 3/ Cela a des conséquences énormes sur notre vie quotidienne et nos relations (le “iPhone effect” notamment)
Donc le SEUL moyen de te protéger et de récupérer ces 2 à 4 heures par jour, c’est :
1/ Conscientiser le temps que tu y passes (avec une app comme Rescue Time) et le prix colossal que tu paies sans en avoir conscience sur tous les domaines de ta vie (fatigue, baisse de l’attention, moins de temps pour ta famille, ton business et tes passions, sentiment de déprime, moindre qualité des relations…)
2/ Mettre en place un système qui rend complexe la distraction futile et rend plus facile les comportements bénéfiques pour toi en suivant les préconisations de cet article (voir Atomic Habits dans les Ressources pour aller plus loin)
Nos sentiments sur les applications dépendent du temps que nous passons….
En moyenne, en comparant le temps d’utilisation entre “Happy” et “Unhappy” des mêmes applications, leur quantité de temps malheureux est 2,4x la quantité de temps heureux.
Cet article t’a plu et t’a été utile ? Partage-le, il a pour vocation de diffuser cette information au maximum de monde, TOUT le monde est concerné !
Les émotions font souvent office de bouc émissaire dans nos sociétés modernes.
On valorise les personnes stoïques que rien ne touche, qui ont une humeur constante. Pourtant les émotions font partie de notre vie et sont absolument indispensables. Nous allons voir ce que la psychologie peut nous apprendre sur les émotions de base et ce que ça implique.
Alors si tu es mal à l’aise avec tes émotions, que tu cherches à les gérer, continue ta lecture.
Dans le monde moderne existe une contrée perdue dans laquelle peu de gens osent mettre les pieds. Et pour cause, c’est un pays où tout est instable, rien ne dure vraiment, ça va, ça vient. Impossible de s’accrocher à quoi que ce soit. Aucune prévisibilité et aucun contrôle possible.
Forcément, ça en désarçonne plus d’un.
La plupart des humains passent le moins de temps possible dans ce monde, d’autant plus que depuis tout petits, nos parents nous incitent à ne pas aller dans ce monde dangereux. Je veux bien sûr parler : du monde des émotions.
Dans une société où tout est lisse et normé, de la pomme bien calibrée à l’iPhone 12 en passant par le code de la morale et la politesse, les émotions ne sont pas les bienvenues.
En particulier celles qui sont trop bruyantes ou trop dérangeantes, comme la colère ou la tristesse.
Ce sacrifice de nos émotions au service du groupe et de la société ne vient pas sans désagrément. Le prix à payer est lourd comme tu vas le voir dans cet article.
1.1 Définition des émotions
Pendant l’essentiel de ma vie, j’ai vu les émotions comme une Terra Incognita, comme un monde très complexe, une sorte de grotte sombre dans laquelle on ne voit rien. En grandissant, je prends conscience de la préciosité de ces émotions et de leur rôle absolument capital pour l’équilibre de l’être humain. Ensemble dans cet article, nous allons recouvrir l’essentiel de ce que tu dois savoir sur les émotions.
Sans plus attendre, qu’est-ce qu’une émotion ?
L’émotion est une réponse biologique en réponse à un stimulus.
Son étymologie nous renseigne sur sa nature : émotion vers de ex-movere. Par essence, l’émotion est une énergie centrifuge qui naît dans le corps et est destinée à sortir. L’émotion, c’est de la vie en mouvement.
Nous cherchons souvent à comprendre l’émotion, à l’interpréter, l’analyser : ça revient à parler russe à un français. Emotion et pensée parlent 2 langages différents. L’émotion est là pour être vécue et accueillie, pas comprise ou mentalisée.
Dans le monde des émotions, rien n’est stable, logique ou compréhensible, par définition.
1.2 Importance des émotions dans la vie quotidienne
L’émotions nous séparent du robot. L’émotion nous permet de lire sur le visage de l’autre son état émotionnel, on anticipe. Les neurones miroirs nous permettent de ressentir dans quelle émotion l’autre se trouve.
Les émotions ont une place prépondérante pour peu qu’on ait conscience de leur utilité dans notre équilibre.
Elle a 4 rôles importants :
Les émotions ont un rôle d’indicateur qui nous informe à l’instant t du niveau de satisfaction ou d’insatisfaction de nos besoins. Ainsi, une tristesse peut pointer un besoin de reconnaissance non rejoint. Quelques exemples non exhaustifs : La colère signale que mon besoin de justice ou de respect est transgressé. La peur signale que mon besoin de sécurité ou d’appartenance n’est pas nourri. La tristesse signale que mon besoin d’amour est frustré.
Les émotions ont un rôle de révélateur : elle permet de mettre de la lumière sur une part de moi qui est inconsciente, tapie dans l’ombre de ma psyché. Ainsi, une tristesse peut révéler qu’il y a un endroit en moi où je ne suis pas allé voir. Un petit enfant que je n’ai jamais pris le temps de regarder et d’écouter, par exemple.
Les émotions ont un rôle de soupape qui permet de décharger, de libérer une tension ou un stress présent dans le corps. Bien des gens déchargent leur colère au volant de leur voiture par exempe. Gardons bien à l’esprit ce rôle car nous comprenons de fait le problème majeur de contenir ses émotions. Quand nous luttons contre nos émotions, elles ne remplissent plus leur rôle et la pression peut s’accumuler jusqu’à un trop plein. Et nous savons très bien ce que fait une cocotte minute qui explose : pas beau à voir !
Les émotions ont un rôle moteur : elles nous mettent en mouvement pour prendre soin de nos besoins. Par exemple, la peur peut me rendre plus vigilant pour observer mon environnement et nourrir mon besoin de sécurité.
C’est là où nous comprenons que sans une présence attentive à nos émotions, nous pouvons vivre de sérieux problèmes dans notre vie, car il nous manque cet indicateur, ce révélateur, cette soupape et ce moteur.
Les émotions, c’est la vie qui se meut en nous ! Nous n’avons pas à les contraindre ou à les empêcher, elles sont totalement justes et légitimes.
Seulement, comme nous n’avons pas évolué dans un environnement sécurisant qui soutient le vivant en nous, on a appris diverses stratégies perverses pour ne pas vivre nos émotions.
2. Les émotions de base
Les travaux de Paul Ekman
Paul Ekman est un psychologue américain né en 1934 et décédé en 2022. Son travail a été très influent dans le domaine de la psychologie du visage. Il est surtout connu pour avoir développé la théorie de l’expression des émotions. Cette théorie affirme que les expressions faciales des émotions sont universelles et peuvent être reconnues indépendamment de la culture ou de la langue.
Ekman a passé une grande partie de sa carrière à étudier les expressions faciales et les émotions. Il a mené de nombreuses recherches sur le sujet, notamment en étudiant les expressions faciales de personnes de différentes cultures.
Les 4+2 émotions de base
Les émotions de base sont au nombre de quatre :
La joie : c’est l’état de base de l’être humain dont les besoins sont satisfaits. Cette émotion se vit au présent, on se sent comblé et épanoui.
La colère : la colère est le signe d’un besoin insatisfait dans le présent. Ca va toucher à nos limites, à notre besoin de justice, de respect. Elle fait aussi partie des émotions extrêmement réprimées dans la société moderne où rien ne doit dépasser du cadre. Par essence la colère est une énergie forte, qui met en mouvement. Elle n’est souvent pas la bienvenue. Cette émotion est ancrée dans l’ici et maintenant, en lien avec notre centre instinctif.
La peur : elle est le signe d’un besoin insatisfait en lien avec l’anticipation du futur, elle est souvent liée à un besoin de sécurité ou de survie. Elle alerte sur les dangers réels ou potentiels. Cette émotion est orientée futur et en lien avec notre centre mental.
La tristesse : elle est en lien avec une perte, un besoin non satisfait, elle invite à lâcher quelque chose. C’est une énergie plutôt tombante. Cette émotion est orientée passée et en lien avec notre centre émotionnel. Elle fait partie des émotions que nous pouvons mettre sous le tapis car pas forcément bien vue selon le contexte socio-culturel (qui se cache souvent derrière la honte par exemple).
Selon les auteurs, il peut y avoir plus ou moins d’émotions. Paul Ekman rajoute le dégoût et la surprise.
On peut distinguer des émotions primaires et des émotions secondaires : A la manière des couleurs, les émotions primaires sont les briques de base de toutes les autres émotions. Toutes les émotions secondaires sont des agrégations des émotions de base.
Les émotions dans l’enfance
L’enfant peut vivre un panel d’émotions très différentes en quelques minutes : de la joie à la tristesse en passant par la colère. Si nous observons bien un enfant (avant qu’il ait été conditionné), ses émotions sont très courtes. Ca ne dure jamais plus de quelques minutes. Une émotion est spontanée, fugace, inattendue. Elle est une réponse de notre être à son environnement.
5 stratégies inefficaces et dangereuses avec les émotions
1. Gérer ses émotions, vouloir les contrôler
Dans le développement personnel on entend souvent l’expression “gérer ses émotions“. C’est une absurdité totale. Comme s’il fallait les gérer, à la manière d’un dossier en cours ou d’un client ! La gestion d’émotion est un mythe, il n’y a RIEN à gérer, nous verrons ça juste après dans la dernière partie. Gérer une émotion, ça n’existe pas. Ca revient à essayer de saisir de l’eau avec ses mains. Je t’invite à essayer pour réaliser l’absurdité de cette tentative.
Gérer ses émotions, c’est chercher à les contenir car nous avons peur d’être submergés. C’est parce que c’est intense qu’on a besoin d’empathie.
2. Fuir voire enfouir ses émotions
Un grand classique ! Cette stratégie de fuite ou carrément d’anesthésie des émotions est extrêmement toxique. C’est symptomatique du blocage émotionnel.
J’ai été expert de cette stratégie pendant longtemps, à coup de chocolat et de jeux vidéo. Si on voit les émotions comme quelque chose d’inadéquat et de gênant, on fait en sorte de ne pas les vivre et les fuir.
Tout est bon pour ça : manger, scroller sur un téléphone, regarder la TV, faire du sport, travailler, se masturber, prendre une substance type alcool ou drogue pour modifier mon état…
Le monde moderne ultra-dopaminé regorge de possibilités pour s’anesthésier et ne pas ressentir, c’est pourquoi il est dangereux, d’autant plus que se fuir via tous ces stimuli est considéré comme normal aujourd’hui.
3. Sur-analyser ses émotions
Lorsqu’il y a une émotion, nous pouvons avoir le réflexe de vouloir l’analyser, la comprendre et donc traiter avec le mental quelque chose qui relève normalement du ressenti.
“Mais pourquoi est-ce qu’il m’a dit non ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Encore une fois je me fais rejeter…”
Tu te doutes bien que ce n’est pas avec la tête que nous allons vivre nos émotions. C’est souvent typique des profils de personnalité qui surutilisent le centre mental, pouvant aller jusqu’à la dissociation.
4. Faire comme si elle n’était pas là
Le déni est aussi une stratégie perdante à long terme. Autant ça peut être soulageant à court terme de l’éviter, mais ça reste une mauvaise idée.
On peut se faire croire qu’on ne ressent rien, on peut ne pas écouter le corps qui parle, à nos risques et périls.
Nous avons parlé des différents rôles de l’émotion, ne pas l’écouter c’est se couper du message qu’elle véhicule. Si je fais pareil avec le courrier que je reçois chez moi, je risque d’avoir des problèmes, de ne pas payer des factures à temps, de voir arriver les huissiers… C’est sûr que c’est plus confortable à court terme de ne pas ouvrir le courrier des impôts, mais il ne disparaîtra pas. Le déni est vraiment dangereux.
5. Résister à ses émotions
Lorsque l’émotion nous traverse, il est courant d’y résister, de ne pas vouloir plonger dedans, de ne pas l’accueillir. Surtout lorsque, enfant, nos éducateurs nous ont habitué à nous couper de cette émotion, à coup d’injonction “ne pleure pas, ce n’est pas grave”, “t’es pas une fillette”, “allez reprends-toi”… Autant de paroles d’une violence inouïe, qui programment l’enfant à ne pas vivre ce qu’il a en lui et à sacrifier cette part de son psychisme.
Dans cette résistance, il y a l’idée du contrôle, de la non acceptation, ce qui est tout le contraire de ce que l’émotion a besoin pour sortir.
3 clés pour bien vivre tes émotions
1. Il n’y a rien à faire si ce n’est accueillir les émotions
Le travail sur les émotions est un non travail, il n’y a aucune action à poser ou processus en 17 étapes à exécuter. L’émotion arrive dans le présent, il n’y a rien à faire par rapport à ça. Ca se passe tout seul, dans l’instant, j’ai surtout à arrêter de faire. C’est la base de l’auto-empathie.
M’arrêter, me poser et m’autoriser à accueillir ce qui me traverse. C’est un non travail, il n’y a rien à faire si ce n’est être présent.
Par nature, une émotion est fugace et ne dure pas. Le monde des émotions est profondément changeant.
Regarde un enfant : Il est la vie, il vit la joie au jardin d’enfant quand il s’amuse, puis il pleure quand il tombe un genou au sol et rit quand son papa lui fait des grimaces. Ca ne dure pas, c’est l’incarnation quotidienne de l’impermanence.
En moins d’une minute, un enfant peut passer par 3 émotions différentes.
Ainsi, l’émotion que nous ressentons a juste besoin d’être accueillie dans un espace intérieur assez large pour ça.
2. Aller chercher la partie de toi réprimée
L’émotion peut être le signe d’une part de moi qui a été contrainte et bloquée. Ainsi, cette tristesse que je peux ressentir n’a rien à voir avec la situation présente. Cette tristesse peut simplement être celle de Fabien, 6 ans, qui a été puni par la maîtresse ou qui s’est retrouvé seul dans la cour de récréation.
En cet instant, je ne suis plus Fabien, l’homme de 31 ans, mais bien l’enfant de 6 ans qui est toujours en moi aujourd’hui. En m’autorisant à ressentir cette émotion, à la laisser me traverser, je libère le petit Fabien qui n’a jamais eu l’occasion de vivre pleinement cette tristesse.
Les traumatismes que nous avons vécu, les blessures de notre vie, l’éducation parentale et l’environnement sociétal font que nous nous interdisons de vivre certaines émotions, nous avons fermé la porte à double tour sur certains sujets.
Pour ces raisons, il y a certaines émotions que nous réprimons plus que d’autres : pour certains c’est la joie, d’autres la tristesse ou encore la colère.
Il y a des familles qui répriment la tristesse, d’autres plutôt la joie ou la colère. Certaines sociétés répriment totalement l’expression des émotions, notamment en public, comme on peut le voir au Japon.
A chacun de s’observer pour voir comment il a décidé de filtrer ce qu’il autorise et ce qu’il n’autorise pas. Ne jugeons pas, n’ayons pas d’avis sur notre fonctionnement, nous sommes juste humains.
Nous avons tous une partie de nous blessée, qui a réprimé ses émotions suite à un trauma : conflit, rupture, deuil, viol, abandon… Il n’y a pas que les événements violents qui créent des traumas puisque c’est surtout la perception. L’enfant qui s’est perdu 5 minutes dans le supermarché peut fabriquer un trauma, tout comme l’enfant qui a été frappé.
Voilà pourquoi la libération émotionnelle peut être extrêmement puissante. Si tu sens que tu as un blocage et qu’une partie de toi est sous le tapis, tu peux jeter un œil par ici.
3. L’émotion ne dit rien sur la réalité mais sur ma réalité
L’émotion est une réaction spontanée à ma perception du réel. Si je me mets en colère parce qu’un conducteur me coupe la route, ça parle de moi, pas de lui. Puisqu’une autre personne aura peur, une autre rigolera…
Je peux ressentir de la colère, de la peur, ou juste être totalement indifférent. Ma perception est mon choix, c’est de ma responsabilité.
Par conséquent, il est intéressant de voir que cette émotion m’appartient et en dit long sur moi et ma façon de voir le monde.
Le réel n’existe pas en dehors de mon propre regard.
Ainsi, en regardant le monde, je me regarde moi-même.
En observant le monde, en voyant les pensées et les émotions qui me traversent, je fais simplement l’expérience de moi. Et je n’ai rien d’autre à faire que ça : être présent à ce que je vis au moment où je le vis, sans vouloir vivre autre chose.
C’est ainsi que je connais la paix, dès lors que je ne cherche plus à vivre autre chose que ce que je suis en train de vivre dans l’instant.
Comment exprimer ses émotions
Il y a souvent une confusion entre l’expression des émotions et la libération des émotions. Cela n’a rien à voir !
La libération émotionnelle ne nécessite pas la présence de quelqu’un. Le travail sur les émotions se fait tout seul, la matrice OSBD est une excellente façon de mettre de la clarté sur notre réalité.
Nous pourrions résumer le “travail” des émotions à 3 phases :
La phase mentale consistant à mettre de la lumière sur ce qui se joue en nous, qu’est-ce qui a créé l’émotion, d’où ça vient…
La phase émotionnelle consistant à vivre l’émotion, à la laisser nous traverser jusqu’à arriver à une neutralité.
La phase instinctive consistant à poser un acte, exprimer à l’autre ce que nous avons vécu.
Les problèmes relationnels commencent quand on passe directement à la phase instinctive en déversant sur l’autre nos émotions, sans les assumer, sous forme de jugement, de critique.
Tant qu’il y a de l’intensité émotionnelle en nous, mieux vaut ne pas chercher à exprimer quoi que ce soit. Rappelle-toi que la libération émotionnelle et l’expression des émotions n’est pas la même chose, ce sont 2 temps différents.
J’espère que cet article t’aura permis de faire ami ami avec tes émotions pour ne plus les mettre sous le tapis ou t’en rendre compte quand tu le fais !