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L’hypnose est-elle dangereuse ?

Auto-hypnose, hypnose ericksonienne, hypnose elmanienne… L’hypnose se démocratise, elle est désormais partout. Certaines personnes se questionnent sur l’efficacité et sur la dangerosité de l’hypnose. Explorons ensemble ce thème important.

C’est quoi l’hypnose réellement ?

L’hypnose, terme issu du grec hypnos signifiant “sommeil”, est une pratique qui suscite autant de fascination que d’interrogation. Cette technique thérapeutique, popularisée sous diverses formes telles que l’hypnose ericksonienne ou l’auto-hypnose, s’est démocratisée depuis quelques années, promettant une amélioration du bien-être de la personne.

Mais, une question persiste : l’hypnose porte-t-elle en elle des risques ?

L’hypnose est utilisé en thérapie comme outil pour la confiance en soi, la douleur, le stress, les troubles du sommeil…

Néanmoins, l’hypnothérapie, bien que non invasive, n’est pas exempte de controverses. Des questions se posent quant à l’efficacité et la sécurité de certaines méthodes, comme l’EMDR ou les approches plus suggestives lors de troubles complexes.

Avant de rentrer dans le détail, revenons sur la base : c’est quoi l’hypnose ?

Selon ce que j’ai appris dans une formation d’hypnose, l’hypnose est un état modifié de conscience caractérisé par 3 éléments :

  • La suggestibilité : la capacité à être plus suggestible par rapport aux messages. Certains profils de personnalité le sont plus que d’autres.
  • La distorsion temporelle : perturbation de la perception du temps.
  • Phénomènes idéomoteurs : petits tremblements, paupières qui sautent, micro-mouvements du corps…

Pour entrer dans un état d’hypnose, il y a classiquement une induction, consistant à basculer de l’état de conscience habituel vers l’état d’hypnose. Pour cela on peut utiliser certaines techniques : la confusion, la vision périphérique, le souvenir hypnotique, la spirale sensorielle…

Bon, ça c’est la théorie. En pratique, on ne sait pas ce qu’est un état de conscience modifié… Car pour cela il faudrait un état “normal” de conscience.

Or, l’humain passe l’essentiel son temps dans des transes hypnotiques : progression en âge (projection dans le futur), régression en âge (rappel du passé), suggestions hypnotiques (“il faut faire ceci”, “je suis comme cela”)…

Egalement, on sépare l’induction de la transe hypnotique… Dans la réalité réalité où s’arrête l’induction et où commence la transe hypnotique ?

Comme les humains passent la majorité de leur vie en état d’hypnose (ce qui ne leur fait pas plaisir à entendre), ils y sont déjà avant même d’avoir franchi la porte d’un hypnothérapeute.

Personnellement j’ai beaucoup utilisé l’hypnose sous forme d’auto-hypnose pour l’atteinte de mes objectifs, pour mon sommeil, pour travailler ma confiance en moi… J’en suis revenu, j’ai totalement arrêté d’utiliser cet outil et je t’explique pourquoi un peu plus bas.

J’ai aussi fait pas mal de séances d’hypnose avec des praticiens différents et je suis plutôt mitigé. 

Les peurs injustifiées sur l’hypnose

Les gens qui ont peur de l’hypnose ont souvent peur par rapport à leurs préconceptions de ce qu’ils ont vu dans les films. Dans Tintin par exemple, on voit un fakir qui hypnotise avec ses yeux et qui fait peur. Cela influence beaucoup l’inconscient collectif dans un certain sens.

Il suffit de voir le nombre de Kevin qui sont nés dans les années 1990. Quel rapport avec l’hypnose ? Le film “maman j’ai raté l’avion”… Dont le nom du personnage principal est (tu t’en doutes) Kevin. C’est une forme subtile d’hypnose dont les publicitaires se servent abondamment. Les leviers d’ingénierie sociale se basent essentiellement là-dessus.

Avec l’hypnose de spectacle, la peur de cet outil s’est amplifié. Les gens ont peur de devenir un crapaud, de perdre totalement le contrôle, de faire n’importe quoi…

L’hypnose illustre bien une chose : la puissance nos processus inconscients. Ca n’est pas un scoop, un humain est piloté en grande partie par ses mécanismes inconscients, même s’il le nie.

Il y a des vrais dangers avec l’hypnose qui sont complètement méconnus du grand public et des praticiens en hypnose eux-mêmes ! C’est ce dont j’aimerais te parler maintenant.

Les dangers et risques de l’hypnose

Depuis le siècle dernier, de nombreuses expériences psychologiques ont été menés sur des humains pour tester la puissance de l’hypnose, pour forcer un psychisme, implanter de faux souvenirs… Les projets déclassés de la CIA comme MK Ultra sont riches d’enseignements en ce sens. Quand un hypnothérapeute te dit que “ton inconscient n’acceptera jamais quelque chose qui est contraire à ton écologie”, ça l’arrange bien mais c’est totalement faux.

Il est avéré qu’un individu peut tuer sous hypnose, les militaires sont d’ailleurs conditionnés par des techniques de conditionnement mental qui dérivent de l’hypnose.

Ces exemples sont extrêmes, certes, mais c’est simplement pour te montrer que l’hypnose n’est pas quelque chose d’anodin : c’est TRÈS efficace.

On peut faire des dégâts lourds sur un psychisme avec l’hypnose et c’est d’ailleurs le quotidien dans les cabinets d’hypnothérapie.

Pourquoi ?

Sans s’en rendre compte, les hypnothérapeutes peu expérimentés forcent le psychisme de leurs clients : le principe de l’hypnose est de passer outre l’esprit conscient pour faire passer des idées dans l’inconscient. Découper l’esprit humain en deux avec conscient et inconscient a ses limites mais pour simplifier le propos restons sur cette dialectique.

Seulement, si le conscient est là, ce n’est pas pour rien ! Contourner l’esprit conscient est la porte ouverte à de l’interventionnisme naïf en forçant le psychisme selon le bon vouloir du patient.

Les humains sont déjà en transe… Et c’est depuis leurs transes hypnotiques qu’ils croient avoir un problème et qu’ils cherchent à le résoudre. Cela les amène chez un hypnothérapeute qui les met encore plus en transe, sauf les thérapeutes qui ont conscience de cela et dont la pratique ressemble plus à de la déshypnose. François Roustang fait partie de ces accompagnants qui ont une approche totalement contre-intuitive, ces pratiques n’ont d’hypnose que le nom.

Aujourd’hui, on assiste à des pratiques dangereuses comme la pose d’un anneau gastrique virtuel pour la perte de poids. Imagine ce que ça implique dans le psychisme d’un individu en terme de restriction…

L’humain baigne en permanence dans des états hypnotiques plus ou moins forts et il a souvent plus besoin de déshypnose que d’hypnose.

Souvent, la recherche d’une personne avec l’hypnose est l’atteinte d’un objectif particulier : mieux dormir, atteindre ses objectifs professionnels, gagner confiance en soi…

Le problème de cete approche par objectif est de couper l’individu plus qu’il ne l’est déjà, en réprimant encore plus les parties de la personne qui sont en mode protection. Malheureusement, il est fréquent de constater un déplacement de symptôme, une sorte de retour du refoulé.

L’utilisation irresponsable de l’hypnose peut, dans certains cas, conduire à des résultats contraires à l’intention thérapeutique initiale. Un praticien inexpérimenté peut, sans le savoir, induire des faux souvenirs ou des réactions indésirables chez le patient.

De plus, n’importe qui peut se déclarer thérapeute sans la moindre formation et même hypnothérapeute au bout de 4 semaines de formation. Être praticien en hypnose est à la portée de tout le monde et un thérapeute pétri de bonnes intentions peut créer de grosses compensations chez son patient.

Un hypnothérapeute qualifiié pourrait être plus conscient des limites de sa pratique, tout en ayant un biais : l’engagement et cohérence. Plus un individu a investi dans une voie, plus il a du mal à la remettre en question et à avoir du recul sur celle-ci.

De toutes les personnes que j’ai vu utiliser beaucoup l’hypnose, j’ai souvent vu une manière de fuir le réel en le sculptant sur ses désirs ou en partant dans des mondes imaginaires.

Les indications pertinentes de l’hypnose

Cet article n’a pas pour but de pointer du doigt l’hypnose et de dire que c’est définitivement dangereux. Comme tout outil, cela dépend l’intention avec laquelle c’est utilisé.

De nos jours, l’hypnose est servie à toutes les sauces pour mieux dormir, éliminer les angoisses, perdre du poids… Seulement, si c’est un protocole bête et méchant qui est utilisé pour forcer le psychisme (ce qui est malheureusement fréquent) à atteindre l’objectif que l’on veut, même si ça marche à court terme, il va y avoir des dégâts.

En dehors de ces usages discutables, on peut tout à fait utiliser l’hypnose pour certaines situations particulières :

  • Pour revenir dans un souvenir et faire remonter une émotion qui était mise sous le tapis
  • Ramener à la conscience des parties de soi qu’on ne voit pas habituellement et avec lesquelles on peut recréer du lien (des parties “enfants” qu’on a réprimé, la plupat du temps)
  • Préparer à une opération pour visiter les différentes parties de soi et amener de la détente
  • Hypno-analgésie pendant une opération pour éviter la médication ou quand il y a une blessure grave, une grosse douleur dans un moment il y a une question de survie (accident de voiture, fracture pendant une randonnée)

À mon sens, l’indication que je trouve la plus intéressante est de diviser artificiellement les différentes parties de nous qui sont en désaccord voire en conflit pour mieux rassembler et ramener plus d’harmonie à l’intérieur.

En clair, sortons de l’idée que l’hypnose est miraculeuse et résout tous les problèmes (j’ai longtemps cru ça et c’est une idée fréquemment colportée dans ces milieux), tout comme elle est forcément néfaste.

C’est un outil à double tranchant et c’est tellement puissant que je déconseille d’utiliser un tel outil à visée de productivité, d’atteinte d’objectif ou de résoudre un quelconque symptôme car c’est la garantie de passer en force sur soi et de payer le prix fort à rebours.

Trop souvent, c’est utilisé par des gens pour se traiter comme des machines, en forçant leur psychisme pour faire passer leur volonté plus facilement.

C’est aussi vendu comme une pilule miracle : “grâce à ce protocole d’hypnose, vous pouvez libérer toutes vos émotions enfouies / résoudre tous vos problèmes de sommeil”. Ce type de pensée magique nourrit beaucoup de fantasme… mais dans la réalité ça ne fonctionne pas comme ça. 

Les plus grandes libérations émotionnelles que j’ai vécues, ce n’est pas avec de l’hypnose ni de l’EFT.

L’hypnose thérapeutique en conclusion

L’hypnothérapie trouve ses indications dans le traitement de divers troubles, agissant comme un complément à la thérapie conventionnelle. Que ce soit pour gérer la douleur, le stress ou les troubles du sommeil, elle est clairement efficace.

Le danger guette quand on glisse dans une hypnose interventionniste par objectif. Dans un cadre thérapeutique digne de ce nom, sauf exception (anesthésie, douleur…), l’hypnose n’a pas sa place à mes yeux.

Comme le disait un formateur en auto-hypnose : la principale différene entre l’hypnose et la méditation, c’est l’objectif.

Ce qui compte le plus là-dedans, c’est la présence que tu peux nourrir en toi. Car si tu as des symptômes ou des blocages que tu cherches à résoudre par l’hypnose, ce n’est pas en forçant ton inconscient que cela va s’améliorer mais en amenant au contraire plus de présence sur ce qui se cache derrière.

Je préfère beaucoup plus des outils comme NERTI qui consistent à rester présent à soi.

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Théorie polyvagale : tout ce que tu dois savoir

La théorie polyvagale a le vent en poupe car elle est un pavé dans la mare qui apporte beaucoup plus de pertinence et de précision dans le fonctionnement de notre système nerveux.

Qu’est-ce que la théorie polyvagale (ou TPV) ? Quels sont ses principes ? Quels sont les champs d’application ?

Théorie polyvagale

Stephen Porges est à l’origine de la théorie polyvagale (ou TPV).

Avant de détailler ce qu’est la théorie polyvagale, faisons un petit détour par le fonctionnement de notre système nerveux et particulièrement du système nerveux autonome.

Ce magicien de système nerveux autonome est responsable de la vie végétative, automatique : grâce à lui, je respire sans y penser, ma digestion se fait seule, mon cœur continue de battre…

Auparavant on divisait le système nerveux autonome en 2 : système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique.

  • Le système nerveux sympathique est la pédale d’accélérateur de l’organisme : il met tout en mouvement, il accélère le rythme cardiaque, il accélère la respiration, il active le mode combat ou fuite. Il est en lien avec l’adrénaline et la noradrénaline, 2 catécholamines en lien avec les réactions au stress qui activent le système nerveux. Il est activé dès que l’on réfléchit, que l’on bouge, que l’on conduit, que l’on travaille, que l’on fait du sport… Bref, tout passage à l’action.

  • Le système nerveux parasympathique est la pédale de frein de l’organisme et associé au nerf vague : il est responsable de toutes les fonctions de régénération, le sommeil, la digestion, l’élimination. Il est activé dès que l’on se repose, qu’on respire, qu’on prend notre temps, qu’on écoute une musique douce…

Avec la théorie polyvagale, la dualité est devenue trinité : désormais nous savons que le nerf vague se sépare en deux branches, le vagal dorsal et le vagal ventral.

Ainsi notre système nerveux autonome se retrouve avec trois branches : le vagal dorsal, le système nerveux sympathique et le vagal ventral. À part changer les livres d’anatomie, qu’est-ce que ça change ?

Eh bien beaucoup de choses ! Nous allons détailler les implications un peu plus bas.

3 principes de la théorie polyvagale

Hiérarchie automatique du système nerveux

Le premier principe de la TPV est la hiérarchie. La théorie polyvagale postule l’existence d’une hiérarchie automatique dans notre système nerveux. Le même type de hiérarchie est visible en ennéagramme on l’on peut constater une hiérarchie dans nos centres d’intelligence (mental, émotionnel, instinctif) selon le type de personnalité.

Cette hiérarchie signifie que les états s’activent automatiquement en fonction du danger perçu :

  • D’abord on est en vagal ventral, la branche du nerf vague responsable des états de bien-être et de détente. On communique avec les autres, tout va bien. Quand il y a un léger stress, il y a le réflexe d’entrer en relation, d’aller chercher le contact avec autrui pour se coréguler (cf le troisième principe).

  • Comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, un stimulus vient nous chatouiller les narines (un courrier des impôts, un voisin un peu pénible, un client difficile à gérer…) : si ce stimulus nous dépasse, on descend d’un étage et on passe dans le système sympathique avec les états de lutte ou de fuite, selon notre réaction privilégiée.

  • Si le stress continue, que les stimuli se surajoutent les uns aux autres et que ça ressemble plus à une inondation dans la maison qu’une mouche qui se pose sur notre visage ET qu’il n’y a plus de porte de sortie… ça descend encore d’un étage : on passe en vagal dorsal, la branche du nerf vague responsable de l’extinction. Le disjoncteur coupe le courant, on s’éteint, on déconnecte et on passe en mode lapin au milieu des phares, dans des états dissociés et anesthésiés. C’est la sidération, le FREEZE.

Evidemment, ces 3 états sont nécessaires, il n’y a pas un dans lequel il faudrait être tout le temps et un à bannir. Si le système nerveux autonome fonctionne ainsi c’est qu’il a de bonnes raisons de le faire ! On peut constater le magnifique mécanisme de défense de l’organisme pour se réguler.

Les problèmes arrivent quand on reste coincé dans un étage. Par exemple, rester bloqué dans le système nerveux sympathique amène l’individu à être coincé dans ses réactions automatiques de lutte ou fuite et direction le burn-out. Parenthèse : Le burn-out est symptomatique d’une époque qui valorise la productivité à tout prix, ce qui crée des individus qui n’écoutent pas leur corps, leurs symptômes et crament leur système nerveux. Le burn-out est simplement l’aboutissement d’une surstimulation du système nerveux sympathique.

Neuroception

Le deuxième principe de la théorie polyvagale (TPV) est la neuroception. La neuroception est une sorte de système de surveillance interne qui vérifie les signaux de danger et de sécurité :

  • Neuroception de sécurité : le vagal ventral s’active pour aller expérimenter et connecter dans le monde.
  • Neuroception de danger : le sympathique s’active pour fuir ou attaquer.
  • Neuroception de danger vital : le vagal dorsal s’active pour éteindre l’organisme.

Evidemment, si on fait un petit détour par l’ennéagramme, cette neuroception dépend fortement de notre personnalité, notre attention ne se focalise pas du tout sur les mêmes choses selon le câblage de notre ego. Ainsi, certaines personnes se sentent en sécurité dans des endroits objectivement dangereux (par exemple un type 9) tandis que d’autres se sentent en danger chez eux dans un endroit objectivement tranquille (par exemple un type 6).

Ce n’est JAMAIS l’événement qui crée notre réaction, c’est nous-mêmes. C’est d’ailleurs cela qui permet de déceler les hyper-réactivités, on en reparle un peu plus bas.

Cette neuroception dépend aussi de notre histoire, de notre éducation, de notre génétique… Pendant des années, la vue d’un chien me mettait en stress car un chien m’a mordu quand j’étais enfant. Il est fréquent que quelqu’un ayant vécu un traumatisme psychologique de façon répétée (critiques, insultes, violences sexuelles) a un système nerveux en alerte quasi-permanente, a fortiori quand c’est arrivé tôt dans la vie.

La neuroception suit trois courants de conscience : l’intérieur, l’extérieur et l’entre-deux.

  • L’écoute intérieure se produit lorsque la neuroception s’intéresse à ce qui se passe à l’intérieur de notre corps – les battements cardiaques, le rythme respiratoire, l’état de tension musculaire – et l’intérieur des organes, particulièrement du système digestif.
  • L’écoute extérieure commence dans ton environnement immédiat et s’étend ensuite au monde entier pour inclure le quartier, le pays et toute l’humanité.
  • Le troisième courant de conscience, l’écoute intermédiaire, est la manière dont votre système nerveux communique avec d’autres systèmes, que ce soit en tête-à-tête ou avec un groupe de personnes.

Ces trois niveaux d’écoute fonctionnent toujours de façon instinctive, instant après instant, sous le niveau de notre conscience.

En arrière-plan, la neuroception provoque les changements d’états autonomes qui nous invitent à entrer en contact avec les gens, les lieux et les expériences, ou qui nous éloignent de ce contact et nous amènent à nous protéger en combattant, en fuyant ou en nous fermant. Comment on pense, se sent et agit commence avec la neuroception et cela conditionne en bonne partie notre histoire et notre mythe personnel.

Corégulation

Le troisième principe de la théorie polyvagale (TPV) est la corégulation. La corégulation consiste à vivre des moments de connexion aux autres êtres vivants dans un lien de confiance et de sécurité. C’est un indispensable pour notre bien-être et même pour survivre. Depuis bébé, nous avons eu besoin de système nerveux des autres pour nous réguler et tout le processus de maturation consiste à peu à peu devenir plus autonome dans cette régulation, en tout cas de savoir aller chercher la corégulation quand le besoin s’en fait sentir.

Les applications de la théorie polyvagale (TPV)

La TPV peut s’appliquer à beaucoup de domaines de vie. Voici 3 champs d’application simple pour la vie de tous les jours.

Introspection

La TPV est un outil très intéressant pour l’introspection, entre soi et soi : observer ce qui me fait du bien, ce qui me fait passer en vagal ventral. Relations chaleureuses, animaux, nature, musique…

Il est extrêmement important de savoir déceler ce qui m’active, me fait passer en sympathique (agitation) ou en vagal dorsal (inhibition). Ce qui te déclenche est extrêmement personnel. Certaines personnes s’affolent à la vue de sang, d’autres d’une araignée, d’autres d’un formulaire CERFA.

Toute hyper-réactivité me renseigne sur l’agitation de mon système nerveux et fait le lien avec une éventuelle mémoire traumatique. Dans ce cas, une libération émotionnelle avec un outil comme NERTI est particulièrement adaptée pour rééduquer le système nerveux et lui montrer qu’il n’y a aucun danger.

Attention : certains outils comme l’hypnose, l’EFT ou la PNL peuvent être utilisés pour faire croire au système nerveux que tout va bien en rajoutant des transes sur un système nerveux en alerte. C’est une très mauvaise idée qui crée des déplacements de symptômes, empire le problème et c’est une faute professionnelle de ces accompagnants qui manquent d’une vision systémique. J’ai observé ce schéma de façon très récurrente dans le développement personnel et ça fait partie des meilleures façons de se maltraiter, car on nie purement et simplement l’émotion, le trauma, la blessure.

La TPV est un outil précieux pour se rendre compte de l’état d’activité du système nerveux instant après instant pour constater quelle branche prédomine.

Accompagnement

Connaître la TPV permet de comprendre que le système nerveux a un rôle prépondérant dès qu’il y a une mémoire émotionnelle, un traumatisme psychologique.

Quand tu as un client qui est dans une boucle de stress, ça ne sert à rien de lui dire qu’il n’y a aucune raison de vivre ça : il le sait très bien.

Connaître les différents états du système nerveux donne la possibilité de s’adapter et de donner à la personne ce dont elle a le plus besoin : très souvent de l’écoute et de l’empathie.

Ainsi, les émotions peuvent se libérer et le système nerveux s’apaise alors naturellement.

Communication

Dans le couple, avec les enfants, dans le milieu professionnel ou amical, je trouve cela précieux de connaître l’état actuel du système nerveux de notre interlocuteur.

Typiquement, quand la personne à qui je parle est dans un mode “sympathique”, agité et mû par l’attaque ou la fuite, j’ai intérêt à être vigilant sur ce que je dis et la façon dont je le dis. Dans cet état, on est très irritable et on part au quart de tour, la parole dépasse la pensée et ça peut créer des conflits, briser des relations, pour pas grand chose.

L’intelligence émotionnelle peut nous aider à proposer un espace d’écoute pour l’autre si on constate qu’il est dans un stress important. Pour autant, n’y vois pas une injonction à l’écoute ou à l’empathie : tu fais ce que tu peux. Si tu n’en as pas les moyens, ça ne sert à rien d’essayer ou de se forcer.

Tu ne peux donner à l’autre que ce dont tu débordes toi-même. Feindre l’empathie si t’es toi-même en mode lutte va probablement empirer la situation, d’autant que nous sommes des êtres sensibles au système nerveux des autres.

C’est d’ailleurs prouvé que l’état de cohérence cardiaque calme le système nerveux des êtres vivants autour (même les bébés et les animaux).

Ca marche aussi avec un système nerveux agité : il suffit de voir un enfant très en colère (en mode combat) pour capter instantanément l’impact sur le parent, que ça met très souvent aussi en stress vu qu’il est incapable de s’auto-réguler.

Théorie polyvagale, un dernier mot

Le monde moderne est très agressif pour notre système nerveux, notre cerveau et nos émotions.

Il est vraiment important d’apprendre à stimuler régulièrement le vagal ventral responsable du sentiment de détente et de sécurité. Dans cet espace, tu peux vivre tes émotions et tu as accès à tes ressources beaucoup plus facilement. C’est là qu’intervient la résilience et que tu peux avoir une réponse plus adaptée à la situation.

En effet, en mode sympathique ou vagal dorsal tu n’as pas le choix, c’est une réaction automatique et conditionnée. Tu ne penses plus avec ton cerveau, tes lobes frontaux sont en vacances car tu restes coincés dans les réactions de stress.

Dans le vagal ventral, tu passes des réactions automatiques à une réponse plus consciente. Quelle différence ? Dans la réaction, c’est conditionné : stimulus – réaction. Dans la réponse, il y a un micro-temps entre le stimulus et la réponse, ce que certains appellent la pause cortico-thalamique.

Si tu prends soin de ton système nerveux, tu te rends le plus grand des services. Rends-toi compte, il gère TOUTES les fonctions automatiques et végétatives de ton corps. À toi de mettre en place ce qui fait du sens : méditation, cohérence cardiaque, sieste, respiration consciente, balade en forêt, dessiner, jouer de la musique…

Pour explorer plus ce sujet de la TPV, tu peux aller voir la vulgarisation de Sandra Boré de effervescience en français et en anglais lire les livres de Stephen Porges et Deborah Dana.

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Peur du rejet : comment guérir de cette blessure ?

Avec l’avènement du développement personnel et des livres autour des différentes blessures de l’âme, la peur du rejet est un thème très à la mode. Qu’est-ce qui se cache derrière ? Quelles sont les conséquences réelles ? Peut-on s’en libérer et si oui, comment ? Réponse tout de suite.

C’est quoi la peur du rejet

Qu’est-ce que la peur du rejet ? Rien à voir avec la peur de Roger, l’oncle tordu qui fait des blagues sexuelles toutes les 2 minutes.

Depuis des temps immémoriaux, l’appartenance au groupe nourrit le besoin de sécurité, prépondérant dans un monde hostile et chaotique, d’où la nécessité de Violet (cf la spirale dynamique).

La peur du rejet renvoie à la peur d’être exclu, banni du groupe. La peur du rejet induit la peur de se différencier du groupe, de sortir du lot. D’où les biais cognitifs comme la preuve sociale, la conformité…

Certains parlent de “blessure de rejet”. La blessure de rejet, c’est un peu comme recevoir un “non” quand on attendait un “oui” avec toute notre cœur. Imagine, tu invites quelqu’un à sortir et cette personne te dit qu’elle n’est pas intéressée. Ou encore, tu proposes ton offre à un prospect et il dit non aussitôt. Ces situations peuvent te faire ressentir un pincement au cœur, un sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas être accepté par les autres.

Mais pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Au fond de nous, nous avons tous un besoin fondamental d’être aimés et acceptés par les autres. Quand tu te sens rejeté, c’est comme si ton identité propre était remise en question. Tu peux perdre confiance en toi, en estime de toi. Tu peux avoir envie de fuir, à avoir des comportements disproportionnés pour éviter de revivre ce rejet car l’intensité du sentiment que tu ressens paraît difficile à surmonter. Il y a des liens à faire avec les blocages émotionnels.

Cependant, il est crucial de comprendre que le rejet fait partie de la vie, il est totalement normal. Tout le monde, absolument tout le monde, le vit à un moment ou à un autre. Ce qui change, c’est la couche d’interprétation que tu rajoutes par dessus pour éventuellement t’enfermer dans ton personnage. “Je le savais”, “personne ne m’aime”, “de toute façon je ne vaux rien.”

Si tu te vois rajouter une narration par-dessus le rejet, je t’invite à en être lucide et à creuser ce qui se cache derrière.

De la peur du rejet à la conformité

Il y a un mécanisme extrêmement fréquent chez les gens touchés par la peur du rejet : c’est de rejeter de peur d’être rejeté.

Du fait que l’on a peur d’être rejeté, on va par anticipation rejeter l’autre et s’enfermer dans une forme de solitude que l’on peut même regretter alors qu’inconsciemment ça nous arrange bien pour rester loin des groupes.

La peur du rejet induit souvent un masque social consistant à se faire discret, à se cacher et à se mouler sur le groupe. Plus la peur du rejet est marquée, plus l’individu se cache et montre un avatar social différent de ce qu’il vit à l’intérieur.

C’est bien légitime quand on sait qu’il y a l’angoisse de ne pas être aimé et accepté tel qu’on est.

Cette dissonance peut tenir tant que les véritables émotions sont réprimées, mais lorsqu’elle devient trop importante, l’individu est tiraillé entre les efforts demandés pour créer un avatar social qui ne correspond pas à qui il est et ce qu’il vit vraiment à l’intérieur.

Certaines personnalités ont une capacité à se suradapter à autrui, de sorte que cette dissonance peut être plus intense jusqu’à ce qu’il le remarque. C’est le cas des types d’attachement qui sont les types du triangle de l’ennéagramme : type 3, type 6 et type 9. Leur fonctionnement les rend adaptable et leur donne un sentiment d’identité poreux car cette dernière n’est pas “fixe”.

Il devient ainsi facile de se perdre dans la relation voire dans le groupe.

De la peur du rejet à la peur de l’abandon

La blessure du rejet et de l’abandon ne parlent pas des mêmes thèmes.

  • La blessure de rejet revient à avoir peur de ne pas être à la hauteur d’être aimé. C’est la croyance qu’il faut faire / avoir quelque chose pour être aimé. Le rejet cache une extrême sensibilité et un besoin d’amour.

  • La blessure d’abandon se caractérise par la croyance qu’il faut être quelque chose pour être aimé. Il est classique de retrouver un mécanisme de projection où je vais tout faire pour essayer d’aider les autres et ne jamais les abandonner.

Les deux schémas se rejoignent sur le syndrome du manque : il faut rajouter toujours quelque chose.

La thérapie du rejet pour vaincre la peur du rejet ?

Il y a des années, j’avais très peur du regard des autres et le thème du “social” était un sujet de tension pour moi. La peur de l’autre m’a incité à lire sur le sujet et je suis tombé sur la thérapie par le rejet, dont parle Jia Jiang dans son livre “à l’épreuve du non”.

L’idée est simple : se faire rejeter, encore et encore, volontairement. Ainsi, à la manière de la mithridatisation avec le poison, tu finis par être insensible au poison que tu t’es inoculé.

Ayant un tempérament challenger, j’ai beaucoup aimé cette idée et j’ai commencé à jouer le jeu, en faisant des choses saugrenues :

  • Prendre une photo avec une pizzaiolo
  • Demander de verser le thé à la façon des serveurs dans un restaurant marocain
  • Demander des champignons hallucinogènes au magasin de CBD

Chaque challenge me créait beaucoup de stress et d’adrénaline, mais quand j’ai constaté que systématiquement ça se passait bien… J’ai eu de moins en moins peur de me faire jeter ou d’entendre un “non”.

Maintenant voilà, la thérapie du rejet ne suffit pas, parce que c’est juste une pièce du puzzle.

Il manque la phase mentale et la phase émotionnelle.

L’ingrédient manquant de la peur du rejet

La phase mentale consiste à comprendre ce qui se joue en lien avec le rejet : qu’est-ce que ça vient toucher chez moi ? Cette phase de connaissance de soi invite à tourner le regard à l’intérieur pour comprendre son propre fonctionnement.

En effet, le rejet ne touche pas la même chose chez chaque personne, selon ton histoire, selon ton éducation, selon ton profil de personnalité. Pour certains, ça peut être la peur de déranger, pour d’autres, la peur de ne pas convenir, pour d’autres encore la peur de ne pas savoir quoi dire.

Ce qui peut énormément aider est la recherche de ton type ennéagramme. Cela m’a permis de comprendre que le rejet pour moi renvoyait au regard des autres, au thème de la honte et de l’humilation en public : le risque derrière est d’être vu comme quelqu’un qui n’a pas de valeur.

C’est pas le “non” en tant que tel ou le rejet, mais plutôt la conclusion que je tire sur ma valeur personnelle.

Sans l’ennéagramme, je n’aurais pas compris avec tant de finesse ce qui se jouait en moi, ce qui m’a aidé à passer à la phase émotionnelle.

La phase émotionnelle consiste à accueillir ce qui te traverse émotionnellement. Ainsi, vouloir dégager la peur du rejet, c’est nier les émotions que ça amène chez toi. Le problème n’est alors pas l’émotion suscitée, mais plutôt le rejet de cette émotion.

Si tes émotions étaient OK, tu t’en ficherais de “la peur du rejet”. Ca ne serait pas un sujet, tout comme ton cœur bat plus vite quand tu fais du sport, il bat plus vite quand tu parles en public ou à un inconnu.

L’accueil inconditionnel est souvent l’ingrédient manquant dans ce type d’approche consister à se libérer d’une peur, à se dépasser ou sortir de sa zone de confort.

C’est souvent fait avec violence, à coup de volonté, pour prouver qu’on en est capable. Très bien, ça peut être une étape.

Malheureusement, beaucoup de gens se cantonnent à s’anesthésier avec l’EFT ou l’hypnose pour contrôler leurs émotions ne plus rien ressentir parce que c’est trop intense pour eux et se coupent ainsi d’eux-mêmes.

D’autres passent leur temps à se dépasser dans un élan contre-phobique permanent.

Et après ? Je n’ai pas envie de me challenger chaque jour de ma vie en demandant des trucs bizarres aux inconnus dans la rue ou au boucher de mon village. J’ai peur de ce que peut penser l’autre de moi et c’est OK. Ca fait partie de moi et j’ai cessé de croire que c’est un problème.

Beaucoup de gens aimeraient devenir des robots insensibles qui ne ressentent plus d’émotion… Rappelons un détail : la sensibilité est inhérente à notre humanité.

Paradoxalement, quand tu t’autorises vraiment à ressentir cette peur (et tout ce qui est en lien), tu te libères réellement de la peur du rejet ou de ce que peuvent penser les autres.

Ca ne veut pas dire que tu ne ressentiras plus rien, mais que ça ne t’empêchera plus de vivre. Aujourd’hui je n’hésite plus à demander des choses, à parler aux gens, à proposer mes services à des prospects. Je ne suis pas toujours à l’aise et parfois je n’en ai pas envie, mais ça ne m’empêche plus de vivre.

Le petit Fabien qui ressent la peur d’être exclu a le droit d’avoir sa place en moi et je serai toujours là pour lui. Il n’est pas un problème à résoudre.

Cet accueil inconditionnel s’apprend : quand on ne l’a pas pour soi-même (ce qui se constate par la volonté de se changer), il vaut mieux commencer par le recevoir de l’extérieur. Un ami, un thérapeute, un mentor, un psychologue… toute personne peut donner cet accueil inconditionnel. C’est important que tu aies des relations dans lesquelles tu peux te sentir en sécurité pour rassurer l’enfant en toi, pour amener de l’amour et de la reconnaissance, afin de détendre cette blessure affective.

C’est quelqu’un avec qui tu te sens accueilli, écouté et quand tu as fini la conversation tu te sens mieux après qu’avant. Tu te sens plus rempli, revigoré et tu n’as plus l’impression d’avoir un problème.

Notre système nerveux apprenant par mimétisme, tu débloques ensuite la capacité de le faire pour toi-même : cet espace d’écoute est un état d’être particulier dans lequel tu peux être là pour toi.

Si la peur du rejet te paralyse et que tu n’arrives pas à t’en sortir par toi-même, tu peux visiter cette page.

addiction téléphone (1)

Addictions aux écrans et au téléphone : comment s’en libérer

Tu en as marre de passer des heures chaque jour happé par les écrans ?
Tu as le sentiment que tu ne contrôles rien du tout et que tu te fais happer ? (tu as raison !)

As-tu le désir profond de passer 16 ans de sa vie sur un écran à scroller ?

Pourtant, c’est exactement ce qui risque de se passer dans ta vie en passant 3 heures par jour sur un écran (souvent c’est beaucoup plus).

L’addiction aux écrans concerne énormément de personnes et aujourd’hui je te propose de creuser ce sujet passionnant pour en comprendre les causes profondes. Et surtout, je te partagerai des pistes pour t’aider à en sortir.

Le jour où j’ai vu le temps effectif que je passais sur les écrans, j’ai commencé à prendre ce sujet au sérieux.

 

Addiction aux écrans : une réalité

Ce n’est un scoop pour personne. Il suffit d’aller à un arrêt de bus ou dans le métro pour s’en rendre compte : presque tout le monde a sa tête inclinée sur l’avant, à regarder son téléphone. Même au restaurant ou au bar, les gens sont souvent plus sur leur téléphone qu’avec leur partenaire ou leurs amis.

3 à 4 heures par jour représentent 16 à 20 ans de VIE passés sur un écran, sur une vie de 80 ans. C’est monumental, et ça n’inclut pas le temps à manger, se doucher…

Je te laisse quelques instants méditer sur ce chiffre… Et encore, c’est souvent juste le téléphone.

Si on additionne le temps d’ordinateur, de téléphone, de tablette voire avec les jeux vidéo, on crève les plafonds et ça a de quoi donner le vertige. Nous avons presque tous un usage problématique des écrans et d’internet.

Si aujourd’hui nous voyons des coréens marcher sur des trottoirs particuliers pour pouvoir traîner sur leur téléphone dans la rue sans se faire écraser, en France la situation n’est pas glorieuse non plus.

En France, les études récentes mettent en lumière une préoccupation croissante concernant l’addiction aux écrans chez les enfants. Une étude majeure, menée par des chercheurs français, a examiné les comportements en ligne des enfants et leur interaction quotidienne avec divers appareils électroniques. Les résultats révèlent que l’utilisation excessive des écrans peut avoir des répercussions graves sur le développement cognitif et social des enfants. Cette étude a également mis en évidence une corrélation entre le temps passé en ligne et l’augmentation des cas de troubles du comportement et de l’attention chez les jeunes. Par ailleurs, elle souligne la nécessité pour les parents et les éducateurs de mettre en place des stratégies efficaces pour réguler l’utilisation des écrans chez les enfants. La sensibilisation aux risques potentiels et la promotion d’un usage équilibré des technologies sont des mesures clés recommandées par ces chercheurs français. Cette étude constitue une contribution significative à la compréhension de l’impact de la technologie sur la jeunesse en France et ouvre la voie à de futures recherches pour approfondir ces constatations.

D’où vient l’addiction aux écrans

Il n’y a pas si longtemps, nous n’avions même pas de téléphone portable. J’ai eu mon premier téléphone seulement en 2008. En une quinzaine d’années, ça s’est déployé vitesse grand V et ça a pris une ampleur de plus en plus folle.

De Facebook à Instagram en passant par YouTube et Twitter, puis Snapchat et autre TikTok… Aujourd’hui rares sont ceux qui ne sont pas rivés à leur téléphone.

Les plus vulnérables sont les jeunes enfants car les écrans ont d’énormes conséquences sur le développement du cerveau (cf les travaux de Michel Desmurget). Les écrans sont une seconde nature pour les jeunes générations, ils sont nés dedans.

Ceci étant, tout le monde est concerné aujourd’hui : des plus jeunes enfants aux seniors. Internet et la vie numérique a pris de plus en plus de place dans nos vie.
Il y a aussi de gros avantages, évidemment, ce n’est pas le propos ici où il s’agit de parler du versant addictif de la chose.

Les GAFAM ne sont pas les seuls responsables, même s’ils ont largement contribué à l’abrutissement général, par les mécanismes d’addiction qu’ils ont mis en place (système de scroll infini, récompense variable intermittente par les notifications, validation sociale par le tag des autres…)

Il y a bien d’autres facteurs qui contribuent à l’addiction aux écrans :

  • Facteurs sociétaux : le monde évolue très vite, on n’y comprend plus grand chose, on est tous dépassés. Ce monde est perçu comme dangereux avec toutes les informations négatives qui nous submergent (déforestation, climat, guerres, déclin de l’humanité…) et cela crée un repli sur soi avec narcotisation pour ne pas se préoccuper des questions de fond.
  • Facteurs biologiques : circuit de la récompense, mécanisme des habitudes… Notre biologie renforce la boucle addictive des écrans et en particulier des plateformes qui sont créés pour qu’on y passe le plus de temps possible. L’addiction à la dopamine peut concerner certaines personnes.
  • Facteurs psycho-émotionnels : quête de reconnaissance, chercher un rôle social, combler un vide émotionnel, peur de manquer quelque chose… Nous jouons un rôle prépondérant dans cette addiction, il ne s’agit pas de rejeter la faute sur les GAFAM ou sur notre biologie. L’addiction aux écrans est aussi un symptôme de quelque chose de plus profond en nous qui n’est pas réglé.
  • Facteurs environnementaux : garder son téléphone avec soi, vibrations, sonneries et autres notifications. Tout cela renforce les schémas d’habitudes et nous incitent à y revenir encore et encore.

Internet est dans notre quotidien à tous et cela augmente le temps passé sur des écrans. Entre le travail, les vidéos sur internet pour apprendre, les réseaux sociaux pour se divertir, les jeux vidéo pour s’amuser, toutes les applications possibles et imaginables pour lire, jouer, scroller… Tout cela facilite la dépendance.

Je comprends ceux qui n’ont pas voulu passer au smartphone pour se protéger, surtout s’ils ont un terrain à la dépendance et l’addiction.

Bref, tout un cocktail pour créer une société d’accrocs aux écrans, en particulier au téléphone.

Voir en face l’addiction aux écrans

La première étape est de faire le constat de l’ampleur de notre addiction aux écrans.

Pour moi, il y a une seule véritable façon de faire ce constat : avoir le retour du réel. Pour ça, rien de tel qu’une application qui mesure TOUT le temps passé sur les écrans : temps d’écran sur iphone, rescuetime, timing… il existe pléthore de solutions pour cela. Je t’invite à faire l’essai pendant une semaine : tracke le temps sur tous tes écrans et cumule-les lorsque tu fais le point. Ne le fais pas manuellement au risque d’occulter tous les micro-moments où tu vas dessus.

Lorsque tu feras le bilan, tu peux te poser quelques questions :

  • Est-ce que ça te surprend ou tu t’y attendais ?
  • Qu’est-ce que ça te fait émotionnellement ?
  • Qu’est-ce que tu en penses ?

Cela peut aider grandement à la prise de conscience, comme la personne obèse qui se pèse et réalise tout à coup qu’elle a dépassé les 100 kg, par exemple.

L’humain a besoin d’un point choc pour sortir du mode automatique et la mesure du temps d’écran peut jouer ce rôle.

La deuxième étape nécessaire est l’honnêteté radicale, en clair se voir en face et pas se mentir à soi-même. Il s’agit d’assumer l’addiction : “Ok, je suis accro à mon téléphone là.”

Quelques indices évidents d’une addiction au téléphone :

  • Vérifier le téléphone toutes les 5 minutes pour voir si tu n’as pas un message
  • Sentir du stress si tu n’as pas ton téléphone avec toi ou si tu n’as plus de batterie
  • Ne jamais mettre le mode avion
  • Te déconcentrer au bout de quelques minutes sur une tâche et aller voir ton téléphone
  • Des notifications qui sonnent toutes les 10 minutes
  • Si regarder ton téléphone est la première chose que tu fais en te réveillant et la dernière que tu fais avant de dormir

La seule personne à qui tu dois la vérité, c’est toi-même. Il s’agit juste de regarder la réalité en face et pas de se flageller. Rajouter de la culpabilité ou du jugement n’a aucun intérêt : le constat suffit.

Histoire d’ajouter à la prise de conscience, il est intéressant de regarder le prix à payer à court, moyen et long terme de l’addiction aux écrans :

  • Quel est le prix à payer sur tes projets personnels et professionnels ?
  • Quel est le prix à payer sur ta capacité d’attention et sur ta concentration ?
  • Quel est le prix à payer sur la qualité des relations (perso je déteste quand quelqu’un à qui je parle est sur son téléphone en même temps)
  • Quel est le prix à payer sur l’image et l’estime de soi ? La comparaison omniprésente sur les réseaux sociaux, avec les images, les likes… a tendance à nous sentir mal dans notre tête.
  • Quel est le prix à payer pour ta santé ? La sédentarité liée à la position assise prolongée, la nuque penchée vers l’avant en permanence, l’impact sur la mémoire et le cerveau…

Comment se libérer des addictions aux écrans, au téléphone et aux réseaux sociaux

Bon, assez parlé de l’addiction en elle-même. Il ne s’agit pas de faire simplement un plan d’action en te disant : installe telle application, mets-toi à la méditation et basta. C’est souvent beaucoup plus profond que ça et multifactoriel.
Par conséquent les solutions sont multiples également. Je vais te proposer des axes pour les 3 centres : mental, émotionnel et instinctif.

Quelques questions à te poser 

Quels sont mes vrais besoins en lien avec les écrans ?

Pourquoi ai-je besoin de consommer des écrans plus que ce qui est important pour moi ?

Sur quel site ou application est-ce que je passe le plus de temps ?

Qu’est-ce que ça m’apporte ?

Ai-je réellement envie de passer moins de temps sur les écrans ? Pourquoi ?

Qu’est-ce que je perdrais si je diminuais mon temps d’écran ? Suis-je OK de payer ce prix-là ?

Investiguer les émotions cachées

Derrière toute addiction, il y a des émotions non résolues. Le comportement addictif n’est jamais que la partie émergée de l’iceberg qui cache quelque chose de plus profond.

De l’adolescent mal dans sa peau qui passe sa journée sur son ordinateur à jouer aux jeux vidéo au jeune adulte qui passe des heures sur YouTube à regarder tout et n’importe quoi en passant par le retraité qui passe des heures à regarder des blagues sur Facebook, il y en a pour tous les goûts.

Pour d’autres il s’agit de scroller sans fin sur Instagram. Maintenant, il y a aussi la mode de traîner sur TikTok et regarder des heures et des heures de vidéos courtes.

La question est toujours de savoir ce qui se cache derrière : Qu’est-ce que je comble à travers ça ?

Pour prendre mon exemple, à l’époque les jeux vidéo me permettaient de progresser dans un monde virtuel, de faire évoluer mes personnages quand le monde réel était trop douloureux et inconfortable. C’est souvent une façon de se réfugier et se protéger, pas seulement un divertissement.

Aujourd’hui, je ne passe presque plus de temps sur les réseaux sociaux mais j’ai encore des vérifications automatiques des emails, de Telegram et de Discord. Il y a une quête de reconnaissance derrière et tout ça se passe sous le seuil de conscience, sauf depuis que j’ai mis le doigt dessus.

Voilà pourquoi connaître ton profil de personnalité est une aide considérable pour savoir quelle motivation se cache derrière.

Le plan d’action en 15 conseils pour transformer tes écrans en machine à concentration

Attention : je te préviens, tu vas rencontrer des résistances en lisant certains passages, c’est quasi-obligatoire.

Si tu ne veux plus être une victime passive de ton téléphone qui décide quand il veut de te déranger, même dans les moments importants pour toi (en famille, en train de faire du sport, d’écrire un livre…), alors décide de reprendre le contrôle en suivant les recommandations ci-dessous.

Note : il m’a été difficile de mettre tout ça en place, et je suis juste ravi de l’avoir fait.
TOUT ce que je t’écris, je le fais et ça a changé COMPLÈTEMENT ma vie.
J’ai beaucoup, beaucoup plus de temps pour écrire (mon livre par exemple), pour faire du sport, pour être avec les personnes importantes pour moi, pour méditer, pour dormir…

À ce moment-là, à toi de décider ce qui est le plus important pour toi : ta vie ou ton téléphone ?

1/ Désactive TOUTES les notifications sauf celles provenant de personnes.

Les notifications apparaissent en bulles ROUGES parce que le rouge est une couleur de déclenchement qui attire instantanément notre attention. Mais la plupart des notifications sont générées par des machines, pas par des personnes réelles. Ils font vibrer nos téléphones pour nous attirer vers des applications dans lesquelles nous n’avons pas vraiment besoin d’être. Va sur Paramètres > Notifications et désactive toutes les notifications, bannières et badges, à l’exception des applications où de VRAIES personnes veulent ton attention ; par exemple, les applications de messagerie comme WhatsApp, Facebook Messenger, Slack, Signal, Telegram, Discord, etc… Garde juste des notifications visuelles pour éviter que les “bips” te dérangent à tout moment de la journée.

Si tu veux pousser le truc, tu peux garder simplement la sonnerie des gens qui t’appellent et supprimer toute autre notification. Aucun message ne requiert de l’urgence, il te suffit de les consulter à heure fixe dans la journée. Choisis à quel moment tu vas consulter tes distractions, ne les laisse pas choisir à ta place.

Il suffit simplement de se demander : est-ce que ça m’a fait gagner en qualité de vie d’avoir des notifications qui me dérangent toutes les 10 minutes ?

2/ Libère-toi de Facebook sur mobile grâce à ces 5 étapes

Pour ne plus JAMAIS accéder à Facebook (ou Instagram ou autre) sur smartphone (c’est un deuil à faire, oui !), voici le processus qui m’a permis de libérer 1 à 2 heures par jour (mis bout à bout) depuis que je l’ai mis en place :

1/ Sur ton compte Facebook, change ton mot de passe grâce à un générateur de mot de passe en générant un mot de passe très compliqué avec au moins 15 caractères. 2/ Supprime l’application Facebook de ton téléphone. 3/ Si tu es connecté sur ton navigateur sur téléphone, déconnecte-toi. 4/ Vouloir te connecter signifie taper manuellement le mot de passe compliqué, ce qui créera une friction assez forte pour ne pas y aller (je doute que tu l’apprennes par cœur). 5/ Voilà ce qui m’a permis de ne plus jamais être sur Facebook depuis plus de 5 ans sur mon téléphone. 6/ Bonus : À chaque fois que tu as fini d’utiliser Facebook sur ton ordinateur, déconnecte-toi, ainsi la prochaine fois que tu y vas compulsivement (comme en ouvrant ton navigateur), tu devras te connecter et tu auras un temps de latence pour réfléchir si tu as vraiment quelque chose à y faire.

3/ Débarrasse-toi du fil d’actualité des réseaux sociaux.

Pour ne plus jamais perdre du temps à “scroller” le fil d’actualité, il suffit d’appliquer le hack précédent pour mobile et d’installer un plugin Chrome/Brave pour bloquer le fil d’actualité sur ordinateur, comme Newsfeed Eradicator. Désormais, tu n’auras plus de fil d’actualité et tu gagneras instantanément beaucoup, beaucoup de précieuses heures ! Lorsque tu veux prendre des nouvelles de certaines personnes, tu feras la démarche consciente d’aller voir ce qui t’intéresse, et tu n’auras plus les publicités.

Tu peux faire la même chose sur YouTube pour supprimer la page d’accueil avec Distraction Free for Youtube (DF Tube). Ainsi tu vas sur YouTube en sachant ce que tu vas y chercher et tu ne te laisses pas happer par les suggestions. DF Tube permet de supprimer au choix : les likes, les commentaires, les suggestions de vidéos…

4/ Mets-toi en “niveaux de gris” (noir et blanc)

Les icônes colorées donnent à notre cerveau des récompenses à chaque fois que nous déverrouillons, c’est la raison pour laquelle les icônes sont systématiquement créées avec des couleurs clinquantes. Règle ton téléphone en niveaux de gris pour supprimer ces renforts positifs. Cela a été étudié et ça aide beaucoup de gens à moins vérifier leur téléphone car ça donne simplement moins envie.
• Sur iPhone : Va dans Paramètres > Général > Accessibilité > Raccourci d’accessibilité (en bas) > Filtres couleur. Tu peux ainsi rapidement appuyer trois fois sur le bouton Accueil pour activer et désactiver les niveaux de gris, ce qui vous permet de conserver la couleur quand vous en avez besoin.
• Sur Android : Va dans Paramètres > A propos du téléphone > Informations sur le logiciel > Appuie 7 fois sur Numéro de version > Le mode développeur est activé. Puis va Paramètres > Options de développement > Simuler espaces couleurs > Monochrome.

Tu peux aussi le faire sur ordinateur si tu es chaud patate !

5/ Garde ton écran d’accueil uniquement pour les outils et les apps utiles.

Ouvres-tu les applications sans réfléchir parce que c’est la première chose que tu vois lorsque tu déverrouilles ton téléphone ?
Cela ne risque pas de t’arriver avec la calculatrice ou l’horloge !

Limite ta première page d’applications aux seuls outils – les applications que tu utilises pour les tâches rapides d’entrée et de sortie telles que Maps, Caméra, Calendrier, Notes, ou autres applications utiles (méditation, cohérence cardiaque, pomodoro…). Déplace le reste de tes applications, en particulier les choix irréfléchis, hors de la première page et dans des dossiers bien cachés.

6/ Lance les autres applications en tapant dans la barre de recherche.

Glisse ton doigt vers le bas et tape l’application que tu veux ouvrir au lieu de laisser tes automatismes lancer des applications sans réfléchir sur l’écran d’accueil. Écrire le nom de l’app demande juste assez d’efforts pour nous faire faire une pause et nous demander, “est-ce que je veux vraiment faire ça ?”
• Sur Android, tu peux utiliser la barre de recherche sur ton écran d’accueil.
• Sur iOS : Pour de meilleurs résultats, désactive les suggestions de Siri (Paramètres > Siri & Recherche > Suggestions de Siri pour désactiver)

7/ Charge ton appareil à l’extérieur de la chambre.

Procure-toi un réveil prévu à cet effet dans ta chambre à coucher (ou apprends à te réveiller sans réveil) et charge ton téléphone dans une autre pièce (ou de l’autre côté de la pièce).

De cette façon, tu peux te réveiller sans être happé par ton téléphone avant même de sortir du lit. De façon générale, traite ta chambre comme un sanctuaire et supprime tout appareil électronique (exception faite de ta liseuse si tu en as une).

Et surtout, que ta première action de la journée ne soit PAS celle de toucher ton téléphone, prends du temps pour toi.

8/ Passe en mode “sevrage brutal” :

Retire les médias sociaux de ton téléphone. Celui-ci est dur, mais efficace ! Si tu veux vraiment moins utiliser votre téléphone pour te libérer du temps, je te recommande de supprimer toutes les principales applications de médias sociaux de ton téléphone.

C’est la façon la plus simple de diminuer ton temps d’utilisation, car ces applications peuvent facilement absorber une grande partie de notre temps (3 heures par jour en moyenne) grâce à tous les leviers utilisés (la peur de rater quelque chose, les notifications, le fil d’actualité infini en mode “machine à sous”…).

Entraîne-toi à ne les utiliser qu’à partir de votre ordinateur, c’est ce que je fais pour Messenger.

Note : tu peux supprimer l’application Facebook tout en utilisant certaines fonctionnalités spécifiques, comme Facebook Messenger, Gestionnaire de Pages, Groupes et Local pour les événements.

9/ Envoie des messages audio ou téléphone au lieu d’envoyer des SMS.

Des études montrent qu’il est courant que les gens interprètent mal les messages textes, même de la part de nos partenaires, alors que la voix est riche en émotions et moins sujette aux mauvaises interprétations. L’enregistrement d’un message vocal rapide est souvent plus rapide et moins stressant que la saisie de chaque lettre. De plus, cela ne nécessite pas toute ton attention visuelle.

Note : Parfois, les gens ne sont pas dans un environnement où ils peuvent écouter une note audio, alors sois patient avec tes attentes en matière de temps de réponse.

10/ Utilise des appareils “monotâches”

Le Kindle pour lire, un iPod pour la musique… Cela évite la sur-utilisation du smartphone qui développe l’addiction (nous déverrouillons notre téléphone entre 100 et 200 fois par jour).

Pour garder le contrôle sur les réseaux sociaux et éviter de les consulter de manière compulsive, j’ai mis ceux que je consulte souvent (FB Messenger et Whatsapp) sur un vieux téléphone secondaire, qui rame, avec un abonnement Free à 0€. Le seul usage de ce téléphone est le suivant : 2 fois par jour j’enlève le mode avion pour consulter mes messages et répondre (en audio souvent). Ainsi, mon téléphone “principal” n’a aucun réseau social et ne “bippe” jamais en dehors des appels entrants.

11/ Fais de la concentration ta nouvelle norme.

La plupart des gens font de la distraction leur état de base et insèrent des périodes de concentration. Inverse la donne, fais de la concentration ta nouvelle norme et choisis tes distractions pour ne pas les subir. Lorsque que tu es FOCUS (lecture, travail, famille, amis…), mets ton téléphone en mode avion et range le dans un tiroir, dans un sac ou mets le dans une autre pièce pour éviter le “iphone effect” (le simple fait de voir un smartphone, même éteint, diminue la profondeur de la relation et rend plus distrait).

Si c’est du travail ou de la lecture, utilise une application de pomodoro sur ton ordinateur par exemple. Prévois tes distractions dans ton agenda et dédie-leur un temps exprès.

12/ Médite au quotidien et/ou va faire une retraite Vipassana

S’il y a bien une habitude à mettre dans ton quotidien pour améliorer ta vie, augmenter ton attention et ta concentration, améliorer ton bien-être… C’est bien la méditation. Tu peux commencer simplement par 5 minutes par jour.

13/ Mets en place des algorithmes “réels”

Sans parler de l’informatique, tu peux mettre des algorithmes dans la réalité de ton quotidien basés sur le “Si -> Alors”, permettant d’automatiser une action et d’économiser ta volonté. Un bon algorithme est simple (sinon tu ne le feras pas), spécifique (10 pompes, 10 minutes) et récurrent (le déclencheur arrive très souvent). C’est très, très, TRÈS puissant pour mettre en place des bonnes habitudes sans user de la volonté : manger mieux, faire plus de sport, diminuer les distractions…

Exemples :

  • Si j’attends à l’arrêt de bus, alors je lis mon livre
  • Si mon réveil sonne, alors je me lève et je médite
  • Si j’ai fini ma journée de travail, alors je consulte mon téléphone 15 min
  • Si mon alarme sonne à 19h, alors je coupe tous les écrans.
  • Si j’ai faim, alors je bois un verre d’eau.
  • Si je ressens du stress, je prends 5 respirations amples.

14/ Installe un bloqueur d’écrans

Cold Turkey est une pure pépite que je te recommande vivement d’essayer. Cette application permet de créer des blocs pendants lesquels certaines applications sont indisponibles.

Par exemple, dans mon bloc matinal, je bloque les emails, Telegram… Car je n’en ai pas besoin. Encore une fois, il n’y a rien d’urgent, je peux consulter mes messages à partir de midi et ça ne cause de tort à personne. Si quelqu’un a une urgence, il m’appelle.

Cold Turkey dispose aussi d’un mode Frozen Turkey qui permet de couper complètement l’ordinateur pendant un temps donné. Pour ma part, je le déclenche à partir de 23h jusqu’à 8h du matin tous les jours.

Mon sommeil me dit merci car je n’ai pas besoin d’user ma volonté pour quitter l’ordinateur. Je pourrai toujours trouver un truc à faire sur mes écrans…

15/ Fais des pauses régulièrement

Le pire réflexe pour moi est de passer plusieurs heures d’affilée sur l’ordinateur, mon corps s’encroûte et se raidit.

Quand je fais quelque chose je suis concentré et/ou happé et je peux passer plusieurs heures sans m’en rendre compte. Il est fort utile d’installer une application comme Time Out qui permet de mettre en place des pauses à intervalle régulier car il affiche une fenêtre pendant un temps défini à l’avance (pour moi 10 minutes toutes les heures).

Ca me permet de me lever, de faire autre chose : des mouvements, des étirements, jouer du piano…

À toi de jouer et de mettre en place ce qui a du sens pour toi !

Tout cela te paraît un peu extrême ?

Tu as raison, ça l’est !
Et c’est ce dont nous avons besoin pour nous protéger de tous ces sites et ces applications dont le business est de capter notre attention, tout en la détruisant au passage.
Si on ne le fait pas, on le regrettera plus tard.

À la fin de notre vie, veut-on dire “Moi dans ma vie, j’ai été un expert en smartphone en y passant 13 ans dessus, 24H24 et 7J7” ? J’ai des doutes.

Notre attention est notre ressource la plus précieuse, veut-on vraiment laisser 16 années de vie sur la table pour faire plaisir à Google ou à Facebook ? Moi non.

Quelques Apps à te recommander

❤️ = mes applications coup de cœur que je te recommande chaudement.

  • ❤️Brave (mac/smartphone) : navigateur sécurisé qui permet de garder les données personnelles et de ne pas les transmettre aux sites, bloque les pubs, les cookies…
  • ❤️ Cold Turkey Blocker (ordinateur) : permet de bloquer des applications et sites web dans des plages horaires définies, permet de bloquer tout l’ordinateur pendant une durée définie.
  • F.lux (mac/smartphone) : permet de te protéger de la lumière bleue qui dégrade la qualité du sommeil
  • Kardia (smartphone) : app de cohérence cardiaque pour se recentrer et se calmer au besoin
  • Audible (mac/smartphone) : écouter des livres audio d’excellente facture en marchant ou en conduisant
  • Rescue Time (mac/smartphone) : permet de prendre conscience du temps passé sur chaque application, te notifie quand tu passes trop de temps, t’envoie un rapport régulier de ton usage des écrans
  • ❤️ Habitlab (plugin chrome et brave/smartphone) : développée par Stanford, elle permet de t’aider à passer moins de temps sur les sites/applications que tu décides en rajoutant de la complexité, et t’aide à passer plus de temps sur ce qui est important pour toi.

  • Focus (mac) : permet de se mettre en mode concentration et de rendre inaccessible tous les sites et applications de distractions (Youtube, Facebook…) pendant un temps déterminé.
  • ❤️ Alfred (mac) : outil extraordinaire pour faire des recherches plus rapidement, ouvrir des fichiers, faire des calculs rapides… Il permet aussi de créer des raccourcis pour du texte de n’importe quelle taille, que ce soit une URL, une signature… 
  • DF Tube (plugin chrome/brave) : permet de supprimer au choix différents éléments de distraction sur Youtube, t’évitant d’enchaîner les vidéos les unes après les autres (fil d’actualité, recommandations, commentaires…)
  • IFTTT et Zapier (mac, smartphone) : applications d’automatisation permettant de te simplifier l’existence dans de multiples domaines. Exemple : quand tu prends une photo, elle se met sur Dropbox. Si tu sors de chez toi, le wifi se coupe. Si tu publies un podcast, il se met sur ton site.
  • Newsfeed eradicator (plugin chrome/brave) : supprime le fil d’actualité Facebook, ce qui libère de précieuses heures.
  • Bitwarden (plugin chrome/brave) : coffre-fort sécurisé de mots de passe gratuit.

Que faire maintenant ?

Si tu as envie de récupérer ton pouvoir sur ton téléphone/tes réseaux sociaux et regagner ce temps qui t’est dû, voici mon plan d’action en 6 étapes simples :
1/ Bloque-toi 1 heure de temps cette semaine pour t’en occuper, clarifier ce que tu veux, ton objectif avec les écrans…
2/ Mets en place les hacks qui te parlent le plus
3/ Vire toutes les notifications et tous les réseaux sociaux de ton téléphone
4/ Installe les applications et plug-ins qui pourraient t’aider par rapport à tes objectifs
5/ Commande-toi un des livres dans les ressources à la fin de l’article
6/ Et SURTOUT : Partage cet article aux gens qui te sont chers !!!

 

En résumé :

Les acteurs des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) sont dans le business de l’attention. Au plus ils ont notre attention, au plus ils gagnent de cash.
Donc ils mettent les meilleurs cerveaux de la planète sur le coup, qui sont plus intelligents que toi et moi réunis et qui bossent 14h par jour pendant des années, pour que nous passions un maximum de temps chez eux.

Principe de base : Tu ne PEUX pas lutter contre eux, ne cherche pas à résister.
Ce n’est pas parce que tu es faible ou que tu manques de volonté, c’est que tout leur écosystème est créé et designé pour activer les zones de ton cerveau qui vont te rendre accroc et faire passer l’usage de leurs applications dans tes automatismes inconscients.
Du coup les mécanismes archaïques de notre cerveau se retournent contre nous.
(Tout ça est expliqué dans l’article de Tristan Harris en Ressources)

Sans compter que nos propres habitudes, émotions et schémas renforcent encore plus la réalité de l’addiction.

Le problème, c’est que :
1/ Nous devenons des légumes et perdons énormément de temps pour notre propre vie et ce qui est important pour nous
2/ Notre attention est devenue inférieure à celle d’un poisson rouge (oui, oui !)
3/ Cela a des conséquences énormes sur notre vie quotidienne et nos relations (le “iPhone effect” notamment)

Donc le SEUL moyen de te protéger et de récupérer ces 2 à 4 heures par jour, c’est :

1/ Conscientiser le temps que tu y passes (avec une app comme Rescue Time) et le prix colossal que tu paies sans en avoir conscience sur tous les domaines de ta vie (fatigue, baisse de l’attention, moins de temps pour ta famille, ton business et tes passions, sentiment de déprime, moindre qualité des relations…)

2/ Mettre en place un système qui rend complexe la distraction futile et rend plus facile les comportements bénéfiques pour toi en suivant les préconisations de cet article (voir Atomic Habits dans les Ressources pour aller plus loin)

Nos sentiments sur les applications dépendent du temps que nous passons….

En moyenne, en comparant le temps d’utilisation entre “Happy” et “Unhappy” des mêmes applications, leur quantité de temps malheureux est 2,4x la quantité de temps heureux.

Cet article t’a plu et t’a été utile ?
Partage-le, il a pour vocation de diffuser cette information au maximum de monde, TOUT le monde est concerné !

Merci pour ton attention !

Ressources

Livres :
 Deep Work de Cal Newport
 Digital Minimalism de Cal Newport
 Hooked de Nir Eyal
 Indistractable de Nir Eyal
 Atomic Habits de James Clear
 L’ingrédient secret de la réussite de Fabien Delcourt pour aller à l’essentiel sans avoir à lire tous ces livres en anglais

Site et articles :
Les 8 hacks pour ton téléphone
Humanetech et Tristan Harris : des podcasts, des informations sur l’attention, le smartphone, l’éducation
“iPhone effect” : l’impact de la présence d’un téléphone sur les relations sociales
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enfant joyeux

Les émotions de base en psychologie

Les émotions font souvent office de bouc émissaire dans nos sociétés modernes.

On valorise les personnes stoïques que rien ne touche, qui ont une humeur constante. Pourtant les émotions font partie de notre vie et sont absolument indispensables. Nous allons voir ce que la psychologie peut nous apprendre sur les émotions de base et ce que ça implique.

Alors si tu es mal à l’aise avec tes émotions, que tu cherches à les gérer, continue ta lecture.

1. Introduction aux émotions

Dans le monde moderne existe une contrée perdue dans laquelle peu de gens osent mettre les pieds. Et pour cause, c’est un pays où tout est instable, rien ne dure vraiment, ça va, ça vient. Impossible de s’accrocher à quoi que ce soit. Aucune prévisibilité et aucun contrôle possible.

Forcément, ça en désarçonne plus d’un.

La plupart des humains passent le moins de temps possible dans ce monde, d’autant plus que depuis tout petits, nos parents nous incitent à ne pas aller dans ce monde dangereux. Je veux bien sûr parler : du monde des émotions.

Dans une société où tout est lisse et normé, de la pomme bien calibrée à l’iPhone 12 en passant par le code de la morale et la politesse, les émotions ne sont pas les bienvenues.

En particulier celles qui sont trop bruyantes ou trop dérangeantes, comme la colère ou la tristesse.

Ce sacrifice de nos émotions au service du groupe et de la société ne vient pas sans désagrément. Le prix à payer est lourd comme tu vas le voir dans cet article.

1.1 Définition des émotions

Pendant l’essentiel de ma vie, j’ai vu les émotions comme une Terra Incognita, comme un monde très complexe, une sorte de grotte sombre dans laquelle on ne voit rien. En grandissant, je prends conscience de la préciosité de ces émotions et de leur rôle absolument capital pour l’équilibre de l’être humain. Ensemble dans cet article, nous allons recouvrir l’essentiel de ce que tu dois savoir sur les émotions.

Sans plus attendre, qu’est-ce qu’une émotion ?

L’émotion est une réponse biologique en réponse à un stimulus.

Son étymologie nous renseigne sur sa nature : émotion vers de ex-movere. Par essence, l’émotion est une énergie centrifuge qui naît dans le corps et est destinée à sortir. L’émotion, c’est de la vie en mouvement.

Nous cherchons souvent à comprendre l’émotion, à l’interpréter, l’analyser : ça revient à parler russe à un français. Emotion et pensée parlent 2 langages différents. L’émotion est là pour être vécue et accueillie, pas comprise ou mentalisée.

Dans le monde des émotions, rien n’est stable, logique ou compréhensible, par définition.

1.2 Importance des émotions dans la vie quotidienne

L’émotions nous séparent du robot. L’émotion nous permet de lire sur le visage de l’autre son état émotionnel, on anticipe. Les neurones miroirs nous permettent de ressentir dans quelle émotion l’autre se trouve.

Les émotions ont une place prépondérante pour peu qu’on ait conscience de leur utilité dans notre équilibre.

Elle a 4 rôles importants :

  • Les émotions ont un rôle d’indicateur qui nous informe à l’instant t du niveau de satisfaction ou d’insatisfaction de nos besoins. Ainsi, une tristesse peut pointer un besoin de reconnaissance non rejoint. Quelques exemples non exhaustifs : La colère signale que mon besoin de justice ou de respect est transgressé. La peur signale que mon besoin de sécurité ou d’appartenance n’est pas nourri. La tristesse signale que mon besoin d’amour est frustré.
  • Les émotions ont un rôle de révélateur : elle permet de mettre de la lumière sur une part de moi qui est inconsciente, tapie dans l’ombre de ma psyché. Ainsi, une tristesse peut révéler qu’il y a un endroit en moi où je ne suis pas allé voir. Un petit enfant que je n’ai jamais pris le temps de regarder et d’écouter, par exemple.
  • Les émotions ont un rôle de soupape qui permet de décharger, de libérer une tension ou un stress présent dans le corps. Bien des gens déchargent leur colère au volant de leur voiture par exempe. Gardons bien à l’esprit ce rôle car nous comprenons de fait le problème majeur de contenir ses émotions. Quand nous luttons contre nos émotions, elles ne remplissent plus leur rôle et la pression peut s’accumuler jusqu’à un trop plein. Et nous savons très bien ce que fait une cocotte minute qui explose : pas beau à voir !
  • Les émotions ont un rôle moteur : elles nous mettent en mouvement pour prendre soin de nos besoins. Par exemple, la peur peut me rendre plus vigilant pour observer mon environnement et nourrir mon besoin de sécurité.

C’est là où nous comprenons que sans une présence attentive à nos émotions, nous pouvons vivre de sérieux problèmes dans notre vie, car il nous manque cet indicateur, ce révélateur, cette soupape et ce moteur.

Les émotions, c’est la vie qui se meut en nous ! Nous n’avons pas à les contraindre ou à les empêcher, elles sont totalement justes et légitimes.

Seulement, comme nous n’avons pas évolué dans un environnement sécurisant qui soutient le vivant en nous, on a appris diverses stratégies perverses pour ne pas vivre nos émotions.

2. Les émotions de base

Les travaux de Paul Ekman

Paul Ekman est un psychologue américain né en 1934 et décédé en 2022. Son travail a été très influent dans le domaine de la psychologie du visage. Il est surtout connu pour avoir développé la théorie de l’expression des émotions. Cette théorie affirme que les expressions faciales des émotions sont universelles et peuvent être reconnues indépendamment de la culture ou de la langue.

Ekman a passé une grande partie de sa carrière à étudier les expressions faciales et les émotions. Il a mené de nombreuses recherches sur le sujet, notamment en étudiant les expressions faciales de personnes de différentes cultures.

Les 4+2 émotions de base

Les émotions de base sont au nombre de quatre :

  • La joie : c’est l’état de base de l’être humain dont les besoins sont satisfaits. Cette émotion se vit au présent, on se sent comblé et épanoui.
  • La colère : la colère est le signe d’un besoin insatisfait dans le présent. Ca va toucher à nos limites, à notre besoin de justice, de respect. Elle fait aussi partie des émotions extrêmement réprimées dans la société moderne où rien ne doit dépasser du cadre. Par essence la colère est une énergie forte, qui met en mouvement. Elle n’est souvent pas la bienvenue. Cette émotion est ancrée dans l’ici et maintenant, en lien avec notre centre instinctif.
  • La peur : elle est le signe d’un besoin insatisfait en lien avec l’anticipation du futur, elle est souvent liée à un besoin de sécurité ou de survie. Elle alerte sur les dangers réels ou potentiels. Cette émotion est orientée futur et en lien avec notre centre mental.
  • La tristesse : elle est en lien avec une perte, un besoin non satisfait, elle invite à lâcher quelque chose. C’est une énergie plutôt tombante. Cette émotion est orientée passée et en lien avec notre centre émotionnel. Elle fait partie des émotions que nous pouvons mettre sous le tapis car pas forcément bien vue selon le contexte socio-culturel (qui se cache souvent derrière la honte par exemple).

Selon les auteurs, il peut y avoir plus ou moins d’émotions. Paul Ekman rajoute le dégoût et la surprise.

On peut distinguer des émotions primaires et des émotions secondaires : A la manière des couleurs, les émotions primaires sont les briques de base de toutes les autres émotions. Toutes les émotions secondaires sont des agrégations des émotions de base.

Les émotions dans l’enfance

L’enfant peut vivre un panel d’émotions très différentes en quelques minutes : de la joie à la tristesse en passant par la colère. Si nous observons bien un enfant (avant qu’il ait été conditionné), ses émotions sont très courtes. Ca ne dure jamais plus de quelques minutes. Une émotion est spontanée, fugace, inattendue. Elle est une réponse de notre être à son environnement.

5 stratégies inefficaces et dangereuses avec les émotions

1. Gérer ses émotions, vouloir les contrôler

Dans le développement personnel on entend souvent l’expression “gérer ses émotions“. C’est une absurdité totale. Comme s’il fallait les gérer, à la manière d’un dossier en cours ou d’un client ! La gestion d’émotion est un mythe, il n’y a RIEN à gérer, nous verrons ça juste après dans la dernière partie. Gérer une émotion, ça n’existe pas. Ca revient à essayer de saisir de l’eau avec ses mains. Je t’invite à essayer pour réaliser l’absurdité de cette tentative.

Gérer ses émotions, c’est chercher à les contenir car nous avons peur d’être submergés. C’est parce que c’est intense qu’on a besoin d’empathie.

2. Fuir voire enfouir ses émotions

Un grand classique ! Cette stratégie de fuite ou carrément d’anesthésie des émotions est extrêmement toxique. C’est symptomatique du blocage émotionnel.

J’ai été expert de cette stratégie pendant longtemps, à coup de chocolat et de jeux vidéo. Si on voit les émotions comme quelque chose d’inadéquat et de gênant, on fait en sorte de ne pas les vivre et les fuir.

Tout est bon pour ça : manger, scroller sur un téléphone, regarder la TV, faire du sport, travailler, se masturber, prendre une substance type alcool ou drogue pour modifier mon état…

Le monde moderne ultra-dopaminé regorge de possibilités pour s’anesthésier et ne pas ressentir, c’est pourquoi il est dangereux, d’autant plus que se fuir via tous ces stimuli est considéré comme normal aujourd’hui.

3. Sur-analyser ses émotions

Lorsqu’il y a une émotion, nous pouvons avoir le réflexe de vouloir l’analyser, la comprendre et donc traiter avec le mental quelque chose qui relève normalement du ressenti.

“Mais pourquoi est-ce qu’il m’a dit non ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Encore une fois je me fais rejeter…”

Tu te doutes bien que ce n’est pas avec la tête que nous allons vivre nos émotions. C’est souvent typique des profils de personnalité qui surutilisent le centre mental, pouvant aller jusqu’à la dissociation.

4. Faire comme si elle n’était pas là

Le déni est aussi une stratégie perdante à long terme. Autant ça peut être soulageant à court terme de l’éviter, mais ça reste une mauvaise idée.

On peut se faire croire qu’on ne ressent rien, on peut ne pas écouter le corps qui parle, à nos risques et périls.

Nous avons parlé des différents rôles de l’émotion, ne pas l’écouter c’est se couper du message qu’elle véhicule. Si je fais pareil avec le courrier que je reçois chez moi, je risque d’avoir des problèmes, de ne pas payer des factures à temps, de voir arriver les huissiers… C’est sûr que c’est plus confortable à court terme de ne pas ouvrir le courrier des impôts, mais il ne disparaîtra pas. Le déni est vraiment dangereux.

5. Résister à ses émotions

Lorsque l’émotion nous traverse, il est courant d’y résister, de ne pas vouloir plonger dedans, de ne pas l’accueillir. Surtout lorsque, enfant, nos éducateurs nous ont habitué à nous couper de cette émotion, à coup d’injonction “ne pleure pas, ce n’est pas grave”, “t’es pas une fillette”, “allez reprends-toi”… Autant de paroles d’une violence inouïe, qui programment l’enfant à ne pas vivre ce qu’il a en lui et à sacrifier cette part de son psychisme.

Dans cette résistance, il y a l’idée du contrôle, de la non acceptation, ce qui est tout le contraire de ce que l’émotion a besoin pour sortir.

3 clés pour bien vivre tes émotions

1. Il n’y a rien à faire si ce n’est accueillir les émotions

Le travail sur les émotions est un non travail, il n’y a aucune action à poser ou processus en 17 étapes à exécuter. L’émotion arrive dans le présent, il n’y a rien à faire par rapport à ça. Ca se passe tout seul, dans l’instant, j’ai surtout à arrêter de faire. C’est la base de l’auto-empathie.

M’arrêter, me poser et m’autoriser à accueillir ce qui me traverse. C’est un non travail, il n’y a rien à faire si ce n’est être présent.

Par nature, une émotion est fugace et ne dure pas. Le monde des émotions est profondément changeant.

Regarde un enfant : Il est la vie, il vit la joie au jardin d’enfant quand il s’amuse, puis il pleure quand il tombe un genou au sol et rit quand son papa lui fait des grimaces. Ca ne dure pas, c’est l’incarnation quotidienne de l’impermanence.

En moins d’une minute, un enfant peut passer par 3 émotions différentes.

Ainsi, l’émotion que nous ressentons a juste besoin d’être accueillie dans un espace intérieur assez large pour ça.

2. Aller chercher la partie de toi réprimée

L’émotion peut être le signe d’une part de moi qui a été contrainte et bloquée. Ainsi, cette tristesse que je peux ressentir n’a rien à voir avec la situation présente. Cette tristesse peut simplement être celle de Fabien, 6 ans, qui a été puni par la maîtresse ou qui s’est retrouvé seul dans la cour de récréation.

En cet instant, je ne suis plus Fabien, l’homme de 31 ans, mais bien l’enfant de 6 ans qui est toujours en moi aujourd’hui. En m’autorisant à ressentir cette émotion, à la laisser me traverser, je libère le petit Fabien qui n’a jamais eu l’occasion de vivre pleinement cette tristesse.

Les traumatismes que nous avons vécu, les blessures de notre vie, l’éducation parentale et l’environnement sociétal font que nous nous interdisons de vivre certaines émotions, nous avons fermé la porte à double tour sur certains sujets.

Pour ces raisons, il y a certaines émotions que nous réprimons plus que d’autres : pour certains c’est la joie, d’autres la tristesse ou encore la colère.

Il y a des familles qui répriment la tristesse, d’autres plutôt la joie ou la colère. Certaines sociétés répriment totalement l’expression des émotions, notamment en public, comme on peut le voir au Japon.

A chacun de s’observer pour voir comment il a décidé de filtrer ce qu’il autorise et ce qu’il n’autorise pas. Ne jugeons pas, n’ayons pas d’avis sur notre fonctionnement, nous sommes juste humains.

Nous avons tous une partie de nous blessée, qui a réprimé ses émotions suite à un trauma : conflit, rupture, deuil, viol, abandon… Il n’y a pas que les événements violents qui créent des traumas puisque c’est surtout la perception. L’enfant qui s’est perdu 5 minutes dans le supermarché peut fabriquer un trauma, tout comme l’enfant qui a été frappé.

Voilà pourquoi la libération émotionnelle peut être extrêmement puissante. Si tu sens que tu as un blocage et qu’une partie de toi est sous le tapis, tu peux jeter un œil par ici.

3. L’émotion ne dit rien sur la réalité mais sur ma réalité

L’émotion est une réaction spontanée à ma perception du réel. Si je me mets en colère parce qu’un conducteur me coupe la route, ça parle de moi, pas de lui. Puisqu’une autre personne aura peur, une autre rigolera…

Je peux ressentir de la colère, de la peur, ou juste être totalement indifférent. Ma perception est mon choix, c’est de ma responsabilité.

Par conséquent, il est intéressant de voir que cette émotion m’appartient et en dit long sur moi et ma façon de voir le monde.

Le réel n’existe pas en dehors de mon propre regard.

Ainsi, en regardant le monde, je me regarde moi-même.

En observant le monde, en voyant les pensées et les émotions qui me traversent, je fais simplement l’expérience de moi. Et je n’ai rien d’autre à faire que ça : être présent à ce que je vis au moment où je le vis, sans vouloir vivre autre chose.

C’est ainsi que je connais la paix, dès lors que je ne cherche plus à vivre autre chose que ce que je suis en train de vivre dans l’instant.

Comment exprimer ses émotions

Il y a souvent une confusion entre l’expression des émotions et la libération des émotions. Cela n’a rien à voir !

La libération émotionnelle ne nécessite pas la présence de quelqu’un. Le travail sur les émotions se fait tout seul, la matrice OSBD est une excellente façon de mettre de la clarté sur notre réalité.

Nous pourrions résumer le “travail” des émotions à 3 phases :

  • La phase mentale consistant à mettre de la lumière sur ce qui se joue en nous, qu’est-ce qui a créé l’émotion, d’où ça vient…
  • La phase émotionnelle consistant à vivre l’émotion, à la laisser nous traverser jusqu’à arriver à une neutralité.
  • La phase instinctive consistant à poser un acte, exprimer à l’autre ce que nous avons vécu.

Les problèmes relationnels commencent quand on passe directement à la phase instinctive en déversant sur l’autre nos émotions, sans les assumer, sous forme de jugement, de critique.

Tant qu’il y a de l’intensité émotionnelle en nous, mieux vaut ne pas chercher à exprimer quoi que ce soit. Rappelle-toi que la libération émotionnelle et l’expression des émotions n’est pas la même chose, ce sont 2 temps différents.

J’espère que cet article t’aura permis de faire ami ami avec tes émotions pour ne plus les mettre sous le tapis ou t’en rendre compte quand tu le fais !

Libération émotionnelle

Libération émotionnelle sans EFT : ce qui fonctionne vraiment

As-tu déjà ressenti à quel point tu retiens tes émotions ?

Nous portons tous le fardeau de nos expériences passées non digérées, des plus petits au plus gros traumas, sous forme de blocages.

Ces blocages nous font stocker des mémoires traumatiques qui nous empêchent de vivre une vie simple, légère et joyeuse.

Découvre comment la libération émotionnelle peut t’aider à vider ton sac définitivement pour enfin être libre et en paix.

La libération émotionnelle, qu’est-ce que c’est concrètement ?

La libération émotionnelle consiste à… libérer ses émotions.

Voilà qui nous avance beaucoup !

Pour comprendre le rôle de la libération émotionnelle, il faut se repositionner dans un contexte sociétal où nous refoulons constamment ce que nous ressentons, très souvent colère et tristesse, mais ça peut très bien concerner la peur et la joie également.

Tout dépend notre profil de personnalité ennéagramme, notre enfance, notre culture, notre niveau d’existence en spirale dynamique et bien d’autres facteurs.

Nous ne sommes pas égaux, ni socialement, ni dans notre rapport aux émotions. Certaines personnes ont une facilité déconcertante à sortir leurs émotions et pour d’autres c’est extrêmement difficile.

La libération émotionnelle permet de sortir ce qui traîne sous le tapis, parfois depuis des décennies.

Pourquoi vouloir se libérer de ses émotions ?

“Il est incroyable de penser que le destin d’un homme, avec tout ce qu’il a de noblesse et de bassesse, est décidé par un enfant qui n’a pas plus de six ans.” Eric Berne

Une des plus grosses illusions de l’humain est que, un jour, par magie, il se croit adulte.

La majorité des gens que je connais jouent à l’adulte mais l’enfant en eux est beaucoup plus présent qu’ils ne l’imaginent.

Quand tu as peur d’être rejeté, quand tu contiens tes émotions par peur de ce que les autres pourrais dire, quand tu n’affirmes pas ton point de vue…

Ce sont autant de manifestations de l’enfant apeuré en nous.

Il n’y a aucune honte à avoir : Nous portons tous en nous un enfant intérieur, plus ou moins blessé.

Peu importe l’enfance que nous avons vécu : nos parents, nos éducateurs, les autres enfants, ont joué un rôle dans la construction de nos blessures. C’est inévitable !

Ces mémoires non résolues que nous portons nous ont marqué au fer rouge et il suffit d’une remarque, d’un comportement, d’un mot parfois, pour raviver cette mémoire.

Il suffit de regarder quand tu sors de tes gonds, quand tu te coupes de tes émotions, que tu es envahi par une émotion…

Chaque jour nous donne son lot de situations qui active nos mémoires traumatiques.

Heureusement, ce n’est pas une fatalité.

“Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime.”

Il est extrêmement important de se libérer des émotions non résolues, car tout ce qui n’a pas été vécu est cristallisé dans notre corps et induit un syndrome de stress post-traumatique qui affecte tous les pans de notre vie.

Tout trauma non réglé crée une cascade de conséquences sur du court, moyen, long et très long terme. Cela a été très bien documenté, par les auteurs Peter Levine et Bessel Van Der Kolk.

Garder ses émotions sous le tapis, c’est comme se balader partout où on va avec une valise de 30 kg. C’est lourd, encombrant, on ne sait pas où la mettre, ça fatigue, ça fait transpirer, ça finit par prendre toute la place et nous épuiser.

Un exemple de libération émotionnelle

En 2021, je suis invité dans un mastermind pour faire vivre une expérience transformatrice à une dizaine de coachs sportifs qui veulent développer leur activité professionnelle.

J’y ai vu des humains humbles, qui font de leur mieux ET qui se trimballent tous avec leurs émotions non résolues, avec tout l’impact que ça a… L’un qui n’ose pas parler de ses émotions. L’autre qui se construit un corps massif pour se protéger. Le troisième qui ne parle pas et s’isole. Le quatrième qui est toujours dans l’action pour se fuir. Chacun son histoire.

Une des épreuves consistait à randonner dans la montagne à côté du Mont Blanc avec un sac à dos chargé de cailloux. Pendant la montée, je leur ai proposé de marcher sans parler, en réfléchissant à tout ce qui les bloque dans leur vie, tout en les préparant à ce qui les attendait au sommet.

Arrivés en haut, je leur propose de lancer les cailloux en conscience, un en un, chacun symbolisant leurs blocages, leurs peines, leurs doutes, leur rancœur.

Certains criaient de rage, d’autres pleuraient toutes les larmes de leur corps… La plupart d’entre eux ont vécu une forte libération émotionnelle qui a marqué leur vie avec un avant et un après.

Ce type d’expérience peut ressembler aux actes psychomagiques qui ont rendu célèbre Alejandro Jodorowsky.

La libération émotionnelle consiste à décharger (et exprimer) tout ce paquet d’émotions bloquées en nous tout au long de notre vie.

Il existe plusieurs techniques dont je parlerai plus bas. Il est important de noter ici que la libération émotionnelle requiert de s’abstenir de tout jugement sur nos blocages.

J’observe un certain nombre de mythes au sujet des émotions dont j’aimerais t’entretenir.

Les émotions positives et négatives

La plupart des gens raisonnent encore en émotions positives et négatives. Connoter une émotion de négative a surtout pour effet de les refouler encore plus. Il n’y a PAS d’émotions négatives, ni positives d’ailleurs. Il est classique de vouloir se débarrasser d’émotions dites négatives avec des outils comme l’hypnose.

Il y a juste des émotions qui nous traversent, dont les 4 primaires : joie, peur, colère et tristesse ± dégoût et surprise (selon les auteurs), avec des tonnes de nuances dans le réel.

L’émotion, c’est simplement une énergie de vie qui est présente, il n’y a pas à la juger. Si je juge une émotion, ça veut dire que je mets une couleur émotionnelle… sur une émotion. Absurde !

Contrôler ses émotions

Ce terme de “contrôler ses émotions” revient très souvent dans le développement personnel. “Il faut dominer ses émotions.” C’est l’antithèse de la libération émotionnelle.

Pour te donner une image, vouloir contrôler une émotion, c’est comme vouloir saisir l’eau. Ca n’est pas possible, les émotions sont incontrôlables. La seule chose que tu peux faire c’est les refouler voire les réprimer, les empêcher de sortir, mais c’est un contrôle illusoire. Tu es juste en train de te faire du mal en sacrifiant une partie de toi.

Contenir une émotion, c’est comme faire une muraille de sable sur la plage pour empêcher la mer de passer. Au bout d’un moment, une vague est plus forte que les autres et tout s’effondre.

Comprendre ses émotions

Certains croient qu’il faut comprendre les émotions, savoir d’où elles viennent. J’ai énormément eu ce réflexe dans ma vie. Pourquoi pas, ça peut être intéressant de comprendre comment nous avons construit notre propre personnage au fil de notre existence.

Sauf que comprendre nos émotions ne permet en rien de vivre une libération émotionnelle, ça nous coince dans le centre mental.

Il y a quelques années, j’étais dans mon salon et je me sentais mal… Je voyais bien que j’étais en train de refouler une émotion qui remontait à ma conscience.

Mon premier réflexe a été de me demander “mais pourquoi je me sens comme ça ?!”, à ressasser, à chercher à comprendre…

Au bout de quelques minutes je me suis rendu compte de cette boucle répétitive, je suis allé m’allonger pour simplement ressentir.

Ca n’a aucun intérêt de chercher la raison des émotions, car les émotions n’ont pas de raison rationnelle.

“Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point” disait Saint-Exupéry.

Les émotions sont là pour être vécues, traversées, pas pour être contrôlées ou comprises. Toute ressemblance avec des disputes de couple récurrentes que tu peux vivre n’est absolument pas fortuite 🙂

Libération émotionnelle : la condition indispensable

La libération émotionnelle passe par… les émotions. Ca paraît bête dit comme ça, mais tu comprends l’inefficacité de toutes les approches qui occultent cette dimension.

Quelle que soit la technique, qu’elle soit basée sur le corps, sur l’énergétique, sur des points d’acupuncture… Il y a UNE clé absolument nécessaire.

C’est l’intention. Nous vivons dans une société qui carbure à l’objectif et au résultat. Le plus grand danger se situe là dedans car l’objectif pervertit la présence à ce qui est.

Vouloir aller mieux, vouloir en finir avec ce comportement, vouloir se débarrasser de cette émotion… Revient à une énergie volontariste qui nous coupe de nos émotions ici et maintenant.

Or, l’outil de transformation le plus puissant que je connaisse est simplement se rendre disponible à nos émotions, à notre corps, dans le présent, sans rien attendre, sans rien chercher.

L’intention d’accueil nous invite, littéralement, à “nous relier” à notre vécu de l’instant. Cette présence au corps, aux sensations et aux émotions est une condition non négociable de la libération émotionnelle.

Pour des raisons diverses (profil de personnalité, trauma, drogues…), on peut être coupé de nos sensations corporelles. C’est souvent lié à la transe de dissociation (typique d’un viol ou d’une agression) et/ou à la transe d’anesthésie. Dans la première on est à côté/au-dessus de notre corps (comme si tu observais quelqu’un d’autre), dans la deuxième on ne sent rien (comme quand tu as gardé ton bras sous le coussin trop longtemps et que tu n’as plus de sensations).

Ces deux transes hypnotiques empêchent la libération émotionnelle et c’est normal : c’est leur rôle. Pour éviter de ressentir des émotions qui nous feraient imploser, l’ego a mis en place des transes de protection.

D’où la nécessité d’une thérapie, d’un accompagnement avec un professionnel qui t’aide sur ce sujet.

Dans le cas où tu as du mal à ressentir tes sensations et ton corps, il est très précieux d’apprendre à renouer avec cette sensibilité : la méditation basée sur les sensations (comme Vipassana), la sophrologie, la respiration en conscience, sont d’excellents moyens pour cela.

Les techniques de libération émotionnelle

Il existe de très nombreuses techniques de libération émotionnelle.

EFT

Il y a la bien connue EFT (Emotional Freedom Technique, signifiant littéralement “Technique de libération émotionnelle”), consistant en un tapotement sur des points de méridian, en parlant de son problème.

L’EFT est LA méthode dont on entend toujours parler quand il s’agit de libération émotionnelle.

Mon expérience de la technique de l’EFT que j’ai appris en école de coaching et essayé à plusieurs dizaines de reprises, ne m’a pas convaincu. J’ai fait du tapotement sur les points précis des dizaines de fois depuis qu’on me l’a appris en formation et je n’ai pas vu les bénéfices dont j’ai entendu parlé. Cela ne m’a jamais aidé à connecter à mes émotions, ni les libérer.

De plus, toutes les personnes qui m’ont parlé de cette technique étaient dans une intention de résultat, dans une dynamique de contrôler leurs émotions et voulaient surtout faire taire leurs émotions plus qu’autre chose.

Pourtant j’ai souvent entendu “fais de l’EFT par ci”, “fais de l’EFT par là”. Le risque de l’EFT est de réprimer le stress émotionnel et le ramener sous le tapis au lieu de laisser sortir.

Il y a sûrement des personnes que ça aide mais je n’en fais pas partie donc je ne recommande pas particulièrement cette technique. Je n’ai jamais vu de transformation réellement percutante avec l’EFT par rapport aux approches dont je vais te parler. `

NERTI

La technique NERTI a été développée par mon ami Luc Geiger, s’étant appuyé sur la méthode TIPI de Luc Nicon, en améliorant l’efficacité grâce à son expérience de la méditation Vipassana et de sa propre expérience de vie.

J’ai utilisé une centaine de fois NERTI sur les personnes que j’ai accompagné et sur moi-même. NERTI est extrêmement puissant sur les traumas, les blocages et toutes les hyper-réactivités émotionnelles.

Par contre, cette technique agit sur le plan des sensations et pas tant sur le plan émotionnel même si on peut l’adapter en ce sens. Tout dépend l’intention, comme d’habitude.

Dynamique émotionnelle exprimée

Développée par Etienne Jalenques, la dynamique émotionnelle exprimée permet une libération émotionnelle profonde qui m’a permis de traverser des émotions que je n’avais jamais réussi à sortir autrement.

Cette technique est extrêmement puissante. Elle consiste à plonger dans la mémoire émotionnelle telle qu’elle est dans l’instant, à crever l’abcès qui était contenu. Pour cela, il est nécessaire d’avoir suffisamment de présence à soi et d’amour pour accueillir ce qui va sortir. Si ce n’est pas le cas, il faut une tierce personne qui permet de coréguler le système nerveux par sa présence, afin de s’autoriser l’émotion.

Vivre une libération émotionnelle

La libération émotionnelle est quasi-impossible à faire tout seul à moins de connaître le chemin, l’avoir déjà fait ET se sentir capable.

Pour dénouer la plus grosse émotion bloquée en toi, tu peux regarder sur cette page.

colère refoulée

Colère refoulée et psychologie : danger

La colère a mauvaise presse depuis longtemps.
Autrefois omniprésente chez les courageux guerriers, elle est depuis des centaines d’années une menace à la paix collective.
La connotation négative de la colère pose d’énormes problèmes au niveau individuel comme collectif.

Quels sont les impacts sur notre psychisme ? Et dans la société ?
Que faire avec notre propre colère ?

Zoomons sur ce sujet passionnant de la colère.

La colère en psychologie : définition et rôle

La colère est une énergie de vie mobilisant nos ressources pour défendre notre intégrité.
Cette énergie de vie est appelée émotion. Littéralement “mouvement vers l’extérieur”.

Avec la joie, la tristesse et la peur, la colère fait partie des 4 émotions primaires.
Selon les auteurs, on peut rajouter la surprise et le dégoût.
Ces émotions de base peuvent se combiner pour donner des centaines de nuances.

La colère est une émotion qui se caractérise par :

  • Une forte amplitude
  • Une direction extérieure

À la différence de la tristesse qui est est une émotion “tombante” :

  • De faible amplitude
  • Dirigée vers l’intérieur.

Le rôle de la colère est de protéger nos frontières, de respecter nos limites, de se battre pour ce qui est important pour nous.

Autrement dit, elle joue un rôle salutaire pour maintenir l’équilibre de nos besoins et nous informe quand cet équilibre est rompu.

Par exemple, quelqu’un qui m’insulte gratuitement peut faire monter la colère en moi et c’est bien normal : le respect est important pour moi.
La colère me susurre à l’oreille “ton besoin de respect n’est pas rejoint, là.”

Les problèmes dans nos vies commencent avec les projections que nous mettons sur les choses et les gens, tout en étant aveugles à ces projections.

C’es typique avec les connotations émotionnelles qu’on peut avoir sur la colère alors qu’elle est une énergie brute qui n’a rien à voir avec la morale.

En gros, si tu penses que te mettre en colère c’est mal, ou que tu as peur de la colère, ça en dit plus sur toi que sur la colère.

Mettre des connotations négatives à la colère a des conséquences que tu vas découvrir juste après.

Il ne faut pas oublier que la colère fait partie des 7 péchés capitaux ! Autant dire qu’elle n’a pas vraiment bonne presse.

Refouler sa colère dans une société castratrice

Dans une socioculture dominée par l’usage de la morale, de l’idéologie du bien et du mal et de la culpabilité, la colère est une émotion tabou qui n’a pas sa place. (Cf le niveau d’existence Bleu en spirale dynamique)

En effet, la colère est amalgamée avec l’agressivité, le passage à l’acte violent, l’agression et crée du chaos dans une société qui valorise l’ordre.

La colère est mauvaise : “il faut contrôler ses pulsions”, “il faut bien se tenir”, “il faut gérer ses émotions”, nous dit-on.

C’est d’ailleurs la grande différence entre les adultes conditionnés et les enfants en bas âge.
Avant le conditionnement, les enfants n’ont aucune continence émotionnelle, c’est action-réaction.
Ca rit, ça pleure, ça rigole… sans s’attacher à un état particulier.

Puis selon sa famille, son éducation, l’enfant apprend que certaines émotions sont OK et d’autres pas.

Petit à petit, l’enfant installe un surmoi qui est à l’image d’un limiteur de vitesse et permet de se contenir afin de fonctionner dans le collectif.
En gros, l’individu se castre lui-même pour coller au moule social. Ca crée beaucoup de blocages émotionnels.

Comme dit plus haut, dans une société Bleue, la colère est systématiquement mal vue. Elle peut être source de culpabilité voire d’auto-flagellation.

Les conséquences de refouler sa colère


Comme dit plus haut, la colère est une énergie de forte amplitude dirigée vers l’extérieur.

Que se passe-t-il quand une énergie intense ne sort pas ?

T’est-il déjà arrivé dans ta vie de te retenir de déféquer parce que le moment ne s’y prête pas ?

C’est la même histoire : une colère refoulée qui ne sort pas, c’est l’effet cocotte-minute.

Tu prends sur toi, tu contrôles tes émotions encore et encore, tu empiles les couches jusqu’au jour où ça pète.

Combien de personnes vivent ça dans leur vie ?

Il est classique que refouler la colère crée :

  • Des plaintes : ça râle, ça se plaint, ça critique… C’est une façon détournée d’exprimer sa colère, sans le faire en portant ses couilles.
  • Des addictions : cigarette, alcool, nourriture… il est très courant d’étouffer cette intense énergie avec une substance.
  • Des somatisations et autres problèmes de santé : mal à la gorge, hypertension, contractions dans le corps pour les plus connues. Ca peut aller jusqu’à une maladie grave si la colère est refoulée pendant des années et que la personne n’exprime rien.
  • Beaucoup de pensées récurrentes : idées de vengeance, rumination, apitoiement sur soi, création intempestive de scénarios futurs…

En 15 ans d’exploration du fonctionnement humain, j’ai compris une chose : on ne peut pas sacrifier nos émotions durablement sans en payer un prix considérable, qui peut aller jusqu’à notre vie (par la maladie ou le suicide).

Exprimer sa colère sans détruire

Évidemment je ne dis pas de se laisser aller à sa colère, qu’on s’en fiche de l’autre et qu’on peut tout se permettre.
Il n’est pas question de détruire qui que ce soit, ce qui est le cas dans le niveau d’existence Rouge qui n’a pas de considération pour autrui.

Simplement, l’extrême dans lequel nous sommes est très malsain : ronger son frein avec une colère refoulée en permanence cause énormément de dégâts sur la santé psychique et physique des êtres humains.

L’invitation de cet article d’inviter la colère de nouveau dans la pièce.

Exprimer sa colère n’est pas quelque chose qui se fait en une étape, en tout cas pas au début.
Comme pour la gestion de tâches, il s’agit de couper l’éléphant en tranches (sauf pour les vegans à qui je conseille plutôt de couper leur fausse viande de tofu en tranches) et la Communication Non Violente (CNV) peut être très utile pour cela.

Plus l’émotion est forte, plus tout s’amalgame et c’est dans ces moments que la parole dépasse la pensée.
Dans ces moments, le processus OSBD est d’une précieuse aide.

En effet, quand ma colère est très forte, ce n’est pas le moment de parler à l’autre.

D’abord, je prends le temps de mettre de la clarté sur ma réalité.
Je différencie :

  • L’observation : que s’est-il passé ? Quelle est la situation exacte ? Il s’agit d’être le plus factuel possible et de rester vigilant sur notre déformation de la réalité.
  • Le sentiment : qu’est-ce que j’ai ressenti ? Prendre le temps de sentir ce qui se vit en moi, de le ressentir, de l’apprivoiser. Ca a toute sa place, j’ai le droit de ressentir ce que je ressens. (attention aux sentiments sonnette d’alarme comme la honte)
  • Le besoin : qu’est-ce qui est important pour moi à cet endroit ? Quel est le besoin non rejoint derrière ? C’est l’occasion d’identifier le besoin précieux pour moi qui se cache derrière la colère.
  • La demande : est-ce que j’ai envie de faire quelque chose de particulier ? De demander quelque chose à l’autre ?

Ce processus se fait exclusivement pour SOI.
Passer par l’écrit peut aider pour bien discerner ce qui est factuel de ce qui appartient à mon interprétation.
“Il est 8h12” est factuel, “tu es encore en retard” est mon point de vue mêlé d’émotions non conscientisées ni assumées.

Évidemment, si c’est présent dans le corps, je peux directement libérer ma colère en criant, dans un coussin, dans la voiture, en haut de la montagne, en frappant un sac de boxe.
Tant que je ne me fais pas mal et que je blesse personne, j’ai le droit de sortir ma colère comme je veux !

Quand tu as pris le temps d’écouter ta colère et de la libérer, le recentrage revient naturellement, ça s’apaise tout seul sans méditer.

Dans cette clarté mentale, il est possible d’exprimer à l’autre ce qui s’est joué pour nous s’il y a quelque chose à lui dire.
D’où l’intérêt d’un entraînement au processus OSBD à l’intérieur de soi pour discerner la réalité de mon interprétation.

C’est un entraînement qui prend une vie !

Une anecdote personnelle sur la colère

Au détour d’une publication sur les réseaux je vois “Soin énergétique pour libérer la colère”.

Je commence à regarder… à aucun moment elle n’invite à connecter à la colère, lui laisser prendre sa place, autoriser à la sortir… 

En gros son approche revenait à la refouler, ce qui m’a personnellement mis en colère !

OK, chacun sa façon d’exprimer ses émotions, seulement je connais le fonctionnement des émotions et quand tu sens de la colère, à un moment donné ça doit sortir. (repense au caca)

D’expérience, c’est pas en tapotant des petits points sur ton corps que ça aide… Ni en méditant, ni en respirant… Ca c’est très cool pour se recentrer mais si c’est utilisé pour anesthésier l’émotion, c’est une très mauvaise idée.

Dans cette société, la colère n’est pas la bienvenue. Il faut la taire, la mettre sous le tapis, l’effacer. C’est une émotion “négative” qui crée des dégâts. Voilà le discours dominant que j’entends dans le développement personnel. Ce sont des “basses vibrations”.

Eh bien non, je ne souscris pas à ce paradigme stupide.

J’ai toujours considéré que la colère n’était pas OK, cette émotion me fait peur, elle me met mal à l’aise.

Hier, une personne m’a fait un mauvais coup et j’avais la haine.

J’ai gardé cette colère, ça bouillait à l’intérieur, jusqu’à ce que ma compagne me propose d’aller à la cave taper dans mon sac de frappe.

Le temps de négocier avec moi-même “ça va gêner les voisins”, “après tout ce n’est pas grand chose”… Sa phrase a fait tilt et j’ai arrêté de rationaliser.

Ni une, ni deux, je suis allé défoncer ce sac de frappe, connecté à ma colère, présent à celle-ci et j’ai gueulé pendant quelques minutes.
Et WAOW ! J’étais vidé, libéré.

Cette colère est mon amie, je la chéris, elle m’informe que mes limites ont été atteintes. L’outrepasser, c’est sacrifier une part de soi.
Il n’est plus question de prendre sur moi, de me laisser marcher dessus.

C’est une des conséquences de la connaissance de soi : tu connais tes contours, tes besoins, tes émotions… Et tu ne transiges plus avec tes besoins.
C’est non négociable : ce sont des besoins !

Voilà pourquoi tu as tout intérêt à découvrir ton type ennéagramme.

La colère est aussi là pour défendre le territoire et, tel Gandalf, faire comprendre aux autres “vous ne passerez pas”.
C’est notre responsabilité à chacun de défendre l’intégrité de notre être sur tous les plans.

Ca m’a amusé de voir que la vidéo de cette personne pour libérer la colère m’a énervé… Sur son site j’ai vu qu’elle a fait un autre live sur les “émotions négatives“.

En ne connaissant rien de cette personne, quelques mots clés m’alertent sur ce paradigme Orange à l’œuvre où on cherche à dégager les émotions pour se transformer et courir après la meilleure version de soi-même.
Je ne suis plus du tout OK avec ces considérations sur les émotions.

Ta colère, ta tristesse, ta joie, ta peur, et toutes leurs dérivées, sont des cadeaux tellement précieux.
Ces émotions t’informent en temps réel de l’état de tes besoins.
Et tes besoins, c’est toi, c’est ton énergie vitale.

T’as le droit de ressentir la colère, de défoncer un sac de frappe, de crier très fort !!! Pas besoin d’être en face de quelqu’un pour ça.
C’est une colère saine où tu ne fais de mal à personne et tu n’as pas à te justifier.

L’émotion est légitime par sa simple présence : elle EST.

Beaucoup de personnes ont du mal à intégrer ça tant ils ont grandi dans un écosystème où il faut fermer sa gueule, rester discret et ne pas pleurer.

C’est quand tu ne sors jamais ta colère que tu prends sur toi.
Au bout de quelques années ça peut partir en sucette, jusqu’à agresser voire tuer quelqu’un… Ou même se créer un cancer.

Un très bon exemple de répression de la colère est le type 9 ennéagramme qui a accumulé 10 années de colère et qui pète une durite : c’est aussi imprévisible qu’extrêmement dangereux.

Gérer ses émotions ça fonctionne un temps, mais tu ne peux pas pousser indéfiniment sur une vague sans te prendre un raz de marée sur la tronche.

Si tout cela te parle, je te recommande de jeter un œil à la libération émotionnelle.

Apprendre à méditer : les limites de la méditation pleine conscience

La méditation a le vent en poupe depuis une dizaine d’années.
Elle est malheureusement mal comprise et transformée en pratique pour être plus productif ou plus zen.
Dans cet article tu vas découvrir ce qu’est réellement la méditation, les différents courants qui existent, comment la pratiquer et ce que tu peux en attendre.

Les bases de la méditation

“Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir demeurer en repos dans une chambre.” Blaise Pascal

La méditation est partout : dans les applications mobiles, sur YouTube et Instagram… des méditations guidées avec des étapes, chacun invente son propre style de méditation… Jusqu’à perdre de vue ce qu’est la méditation. Alors commençons par revenir aux bases !

Comme pour le cataphatisme où on cherche à comprendre ce qu’est Dieu par la négative (Dieu n’est pas une chauve-souris, ni une locomotive, ni une tarte au prunes, ni un grand barbu, ni la justice…), comprenons la méditation en comprenant ce qu’elle n’est pas :

Ce n’est pas “méditer sur une idée”, ça n’est pas une posture, un mantra, ni une pratique, ni une technique de relaxation.

Sur Wikipédia il est écrit : “Le terme méditation désigne une pratique mentale qui consiste généralement en une attention portée sur un certain objet, au niveau de la pensée, des émotions, du corps.”

Je ne suis pas d’accord avec ça. La méditation n’est ni une pratique, ni mental.
C’est UNE possibilité d’expression de la méditation mais ça n’est pas son essence selon ma compréhension.

La méditation est un espace de vacuité dans lequel on est. Point.
Cela s’exprime par une pratique mais paradoxalement quand on veut faire de la méditation, on rate le coche…

Pourquoi ?
La méditation ne consiste pas à faire quelque chose, ni à atteindre un certain état.
Si je me dis “je vais méditer”, j’ai déjà une idée particulière de ce que ça devrait ou pourrait être, il y a tout un folklore que j’embarque avec moi… Et en réalité je ne médite pas.
Je crois que je médite en fonction d’un certain référentiel.

Paradoxalement, plus je veux méditer, moins je suis dedans.
Et moins je veux méditer, plus je renoue avec l’essence de la méditation.

Car la méditation ne cherche rien, il s’agit simplement de se déposer et simplement constater ce que ça produit en soi d’être dans cette immobilité apparente : regarder ce qui s’invite dans ma réalité de l’instant.

Cette confrontation au rien mène à une sorte de musculation de l’esprit, à un élargissement de la conscience. Et c’est une voie royale pour mieux se connaître soi-même.

Le piège de la méditation occidentale

Depuis plusieurs années, je m’amuse de voir ça et là des dérives modernes de la méditation : méditer pour être plus heureux, méditer pour dormir, méditer pour guérir, méditer pour maigrir, méditer pour avoir confiance en soi…

On retrouve la même logique productiviste pour le yoga : le yoga pour être souple, pour réduire le stress, pour se renforcer…

Le schéma est toujours le même et suit une logique productiviste (cf le niveau d’existence Orange en spirale dynamique) : “Faire X pour Y”. X étant la méthode et Y le résultat attendu.

Autrement dit, tu fais quelque chose pour obtenir quelque chose. Il y a une intention qui conditionne toute la pratique et l’oriente dans une certaine direction.

Je connais très bien ce modus operandi, l’ayant pratiqué la plupart de ma vie !

Ce n’est pas mal et je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire. Simplement d’être conscient de cette dérive et de cette perversion, au risque de rater complètement l’intention de la méditation.

Le yoga et la méditation sont originellement des voies d’éveil : on ne cherche rien, on en attend rien. Car plus on attend, moins il se passe des trucs.
Ca rejoint le paradoxe bien connu “suis-moi je te fuis”.

Ainsi, le yoga devient une vulgaire gymnastique et la méditation une vulgaire méthode de réduction du stress.

C’est très bien et ça plaît au monde moderne car ça apporte vraiment des bénéfices, en plus on peut créer sa propre méthode en rajoutant des morceaux et mettre un copyright dessus !

Par contre il faut être au clair qu’on s’est coupé de l’origine sacrée de ces disciplines et qu’on en pratique une version moderne dégradée, coupée de ses racines.

Le risque est de t’éloigner du cœur du truc.
La méditation ne sert à rien !
Il n’y a aucun but, aucun endroit à atteindre, aucun bénéfice à en attendre.

Quand j’ai fait une retraite Vipassana, l’enseignant S.N Goenka racontait que lors de sa première retraite il venait avec l’intention de se débarrasser de ses migraines atroces. L’enseignant de l’époque avait refusé, il lui avait dit qu’il ne pouvait pas accepter tant qu’il avait une volonté de résultat.
Ca m’a fait réfléchir sur ma propre volonté quand je fais les choses.

L’essence de la méditation

En 2016 je participais à une conférence de Fabrice Midal qui nous a proposé une initiation à la méditation. Il disait en substance : “vous n’avez rien à atteindre, aucun état à chercher, aucun résultat. Tout est OK.”
Il était dans cet élan du “foutez-vous la paix” dont il a fait un livre et qui fait beaucoup de sens à l’ère du développement personnel, de ses dérives et de toutes les injonctions à être heureux, productif, positif, riche, musclé…
Ca m’a beaucoup soulagé d’entendre ça, c’était une autre vision que celle que je connaissais et ça m’a permis de mieux comprendre l’essence de la méditation.

L’essence de la méditation est d’être avec ce qui est.
Tu ne cherches ni à être zen, ni à être détendu, ni à faire quoi que ce soit.
Posé dans cet espace vide, tout peut être accueilli : ta respiration, tes émotions, tes pensées, les bruits, les sensations…
Tu constates l’impermanence : tout va et vient.

À mes yeux le cœur de la méditation consiste à “renforcer son centre” par la présence pure mais pas avec un objectif, une durée, une fréquence ou une posture particulière.

Avoir un “centre fort” est particulièrement important tant la vie peut nous balloter émotionnellement et ça peut nous sauver la peau dans les moments de crise existentielle.

C’est simplement cette présence qui renforce notre ancrage dans la réalité de l’instant et nous rend plus sensible à repérer quand des transes hypnotiques s’invitent et nous aspirent hors du moment présent.

Cet ancrage dans la présence apporte tout un tas de bénéfices qui sont de toute façon inhérent à une pratique régulière : meilleur sommeil, meilleure mémoire, moins d’anxiété et de stress, calme intérieur…

Même si ces bénéfices peuvent être recherchés, je crois profondément que plus notre pratique est gratuite et dénuée de toute attente, plus c’est bénéfique.

Les différentes approches de la méditation

Il y a énormément de façons d’apprendre à méditer :

  1. La méditation pleine conscience
  2. La méditation Vipassana
  3. La méditation Anapana
  4. La méditation transcendantale
  5. La méditation zazen
  6. La méditation avec mantra, visualisation…
  7. La méditation empathique, sur l’amour

Personnellement, j’aime la simplicité. Pour moi, méditer c’est simplement se déposer dans l’immobilité, conserver une posture ancrée et c’est tout.
Ne pas chercher de rythme respiratoire particulier, ne pas chercher à se détendre ou se sentir bien, ne pas chercher à chasser les pensées ou à faire le vide…

Juste être là avec ce qui est, avec ma respiration telle qu’elle est, avec mes sensations telles qu’elles sont, avec mes émotions telles qu’elles sont, avec mes émotions telles qu’elles sont.

Il peut être intéressant d’observer comment mes pensées, mes émotions et mes sensations peuvent aspirer ma présence !

Pour apprendre à méditer, il est normal d’avoir besoin d’un cadre de pratique et c’est pourquoi les méditations guidées permettent de démarrer en toute simplicité.
Je recommande chaudement “Méditer jour après jour” de Christophe André qui inclut des méditations guidées et permettent au débutant d’affûter sa conscience, d’ancrer sa pratique dans le quotidien, d’apprendre à observer sa respiration et ses pensées, de tenir une posture quelques minutes…

Puis, comme le petit enfant qui enlève les roulettes à son vélo, tu peux continuer dans le silence, sans guide dans tes oreilles pour rester dans ce silence quotidien.

Mon expérience de la méditation

Quand j’ai commencé la méditation en 2012 avec le livre “méditer jour après jour” de Christophe André, j’ai expérimenté la méditation de pleine conscience.
Je me souviens encore de mes premières méditations où je prenais le temps de capter ce que mes 5 sens percevaient : les fesses sur le sol, le chien qui aboie, l’aller-retour de la respiration…

C’est souvent dans une période de transition de vie qu’on s’intéresse à la méditation et à ce type d’approches.

C’est une excellente façon de démarrer la méditation qui m’a beaucoup apporté à l’époque.
Seulement, c’est une approche simpliste dédié à nous, occidentaux, qui n’est pas la même méditation qui vient des traditions millénaires.

Il faut se remettre dans le contexte de cette méditation pleine conscience/pleine présence qui a émergé aux Etats-Unis avec John Kabat-Zinn, professeur de médecine, et en France avec Christophe André, médecin psychiatre.

Le programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) de John-Kabat Zinn est directement orienté sur la réduction du stress. C’est clairement validé et attesté : ça marche, c’est efficace et ça a énormément de vertus.
Dans les approches de méditation connues, la pratique est centrée autour du travail de l’attention : attention au souffle, attention aux pensées… En étant présent quand notre attention est aspirée par un objet quel qu’il soit.

Là encore, je le répète, même si c’est efficace, ça nous fait nous éloigner de l’intention pure de la pratique de la méditation où nous voulons atteindre un certain état.
Pratiquée avec une intention désintéressée, la méditation peut amener dans des espaces inexplorés de connaissance de soi…

Mais si nous avons envie qu’il se passe quelque chose, l’intention conditionne l’expérience et rien d’autre ne peut survenir que ce qu’on a anticipé…

Pour ma part, j’ai beaucoup pratiqué la méditation par phase et j’avais arrêté en 2020 car c’était encore dans l’intention de me changer.
Il m’a fallu du temps avant d’y revenir, de façon beaucoup plus détachée. Il est clair que prendre un temps tous les jours nourrit énormément l’introspection, si précieuse dans ce monde agité.

Comment pratiquer la méditation

Quand on veut débuter la méditation, il est normal de chercher des conseils, des livres voire des cours pour apprendre.

Dans cet article, j’insiste sur l’importance de réaliser la simplicité de la méditation.
Nul besoin de se mettre en position du lotus ou d’y passer une heure.
S’asseoir dans un espace de vide pendant une minute est déjà un cadeau précieux à s’offrir dans une vie.

Voici un exemple de méditation que tu peux expérimenter. Garde en tête qu’il n’y a pas de bonne façon de faire puisqu’il n’y a rien à réussir.

Pose-toi à un endroit confortable, assis sur une chaise, sur le canapé ou au sol, dans une posture ancrée.
Ferme les yeux pour éviter les stimuli même si tu peux aussi le faire les yeux ouverts.
Et reste simplement dans cet espace de rien, où tu n’as rien à accomplir, rien à vouloir.

Voici comment moi je procède : je m’assois sur mon coussin de méditation, les lombaires légèrement creusés et je ferme les yeux. Et c’est tout.

Evidemment, des pensées ne tardent pas à arriver !
Elles ne sont pas un problème, elles ne sont pas un ennemi.

La méditation n’est qu’une façon de laisser de la place à ce que certains appellent la conscience témoin ou l’intelligence d’arrière-plan. Ou tout simplement le vide en soi qui accueille tout ce qui est.

Il est intéressant de contacter la présence, le vide qui accueille le plein.
De cet espace, tu vas notifier plein de pensées, d’émotions, de sensations…

Il n’y a rien à faire avec ça, rester avec. Comme dirait Fabrice Midal, se foutre la paix.

Apprendre à méditer est un paradoxe : autant ça ne demande aucun prérequis, aucune posture particulière, autant ça prend du temps à en saisir l’essence !

Quand tu as envie de régulariser ta pratique, il est intéressant de prendre quelques minutes au quotidien pour simplement se poser, revenir à la respiration et observer ce qui se passe… Agitation de l’esprit par les pensées, stress dans le corps, émotions fortes…

Méditer peut être plus difficile pour certains types de personnalité. Certaines personnes trouvent plus facile la cohérence cardiaque voire des pratiques en mouvement comme le yoga ou le qi gong.

Enfin, la méditation ne se résume pas à la position assise car ça n’a rien à voir avec la posture. Cette musculation de l’esprit par le travail de la conscience peut être fait en prenant ta douche, en marchant dans la rue, en cuisinant, en faisant l’amour…

Méditer revient à être présent à ce qui est, ce qui revient à apprendre à être présent à chaque instant de notre propre vie.

roue hamster IA

Addiction à la dopamine : comment en sortir

 

Addiction à la dopamine : la pandémie mondiale du 21ème siècle. D’où ça vient ? Comment en sortir ?

“Tous les problèmes de l’humanité découlent de l’incapacité de l’Homme à s’asseoir tranquillement dans une pièce, seul.” Blaise Pascal

Dans un monde où tout le monde sollicite ton attention (y compris moi, puisque tu es en train de me lire), il est fondamental de te demander : Où mon attention se porte-t-elle en cet instant ?

L’ambition de ces lignes est de redonner la pleine possession de ton attention, pour que tu en sois maître et que tu décides CONSCIEMMENT où tu la places à chaque instant, et non que tu sois le jouet des GAFAM et autres personnes volant notre attention sans scrupules.

Dans cet article, tu vas découvrir ce qui se cache derrière l’addiction à la dopamine et comment s’en libérer.

L’attention, une ressource maltraitée

Le problème aujourd’hui c’est que nous considérons l’attention comme une ressource secondaire, moins importante que l’argent ou l’amour.

Qu’est-ce qui me fait dire ça ?

Nous passons 4 ou 5 heures par jour à donner de notre attention précieuse à des réseaux sociaux et autres distractions qui ne nous apportent rien d’autre qu’une fuite de notre réalité.

L’attention est la ressource la plus importante d’un humain, encore plus à notre époque.

C’est elle qui contribue largement à ton bien-être ou ton mal-être, à ta bonne ou mauvaise santé.

La relation n’est pas tout de suite visible, pourtant quand tu y réfléchis, tu le constates très vite :

L’attention est cruciale, elle est le bras armé de la volonté.

Quand tu sais la maîtriser, tu décides consciemment sur quoi tu la poses et ça change absolument tout.

Seulement, c’est loin d’être facile, car les tentations sont grandes et les possibilités de fragmenter notre attention sont infinies.

La course à la Dopamine

On ne va pas se le cacher, la société de consommation fonctionne sur l’exploitation des insécurités de ses membres.

Qu’est-ce qui fait, selon toi, qu’un Sapiens consomme des drogues (alcool, substances diverses, sucre, écrans, sport…) avec excès et sans mesure ?

Ce n’est pas par pur plaisir hédoniste. Nous y reviendrons.

En plus de ce modèle de société, dans notre cerveau, le système de récompense a pour mission de rechercher les récompenses et le plaisir du court terme.

Cela vire vite au poison et voici pourquoi : En 1954, une expérience sur les rats a montré que, pour se shooter à coup de dopamine, les rats vont jusqu’au suicide en arrêtant de boire et de manger. Pauvres rats qui n’ont rien demandé. Et oui, la dopamine, on en devient accro.

C’est l’hormone qui est au centre des mécanismes de l’addiction, et pas du bonheur ou de la sérénité.

On l’appelle “hormone du plaisir” et ce n’est pas par hasard. C’est très présomptueux d’étiqueter telle hormone “du bonheur” ou “de l’attachement”, parce qu’on en a une compréhension simpliste et la réalité est plus nuancée qu’on l’imagine.

Pour autant, notre comportement induit une dépendance à la dopamine.

Tous les comportements addictifs que nous constatons chez Sapiens sont relatifs à la dopamine : tabac, alcool, cocaïne, réseaux sociaux, jeux, sucre,…

C’est un mécanisme qui amène du plaisir dans l’immédiat et notre cerveau kiffe ça, donc il en redemande, même si ça le tue à petit (ou à gros) feu.

Comment marche ce circuit de la récompense ?

Le circuit de la récompense est un réseau de neurones dopaminergiques qui joue un rôle clé dans l’addiction.

Ce système est crucial car il maintient notre survie en nous motivant à agir dans le sens de la satisfaction de nos besoins : manger, se reproduire, s’occuper de notre gamin… Ce type de comportement induit la libération de la dopamine, nous incitant à revenir à ce comportement, ce qui est une très bonne idée !

Seulement, ce mécanisme a un revers de médaille très exploité par les temps qui courent : tous les comportements de consommation d’alcool, de cigarette, de drogue, de jeux d’argent, de réseaux sociaux… induisant aussi la stimulation de ce circuit de la récompense via la dopamine.

Toute addiction induit une place centrale de la dopamine par une stimulation de “centre du plaisir” ce qui fait qu’une dépendance se renforce elle-même.

Pour les amateurs de neurobiologie : le corps des neurones à dopamine se trouve dans l’aire tegmentale ventrale et leurs terminaisons axonales vont jusqu’à d’autres structures bien connues : amygdale, hippocampe, noyaux accumbens, cortex préfrontal.

Le système de la récompense comporte une composante motivationnelle, une composante affective et une composante cognitive.

Bien évidemment, toute addiction n’a pas qu’une composante neurobiologique, comme on va le voir ci-dessous.

La malédiction du cerveau de Sapiens

Notre cerveau a été créé pour survivre à la base, avec des mécanismes très performants (puisque je suis là pour en parler).

Nous, les Sapiens de 2023 (ou de 2040, si tu me lis en cette année, tu me diras si c’est cool le futur ?), nous avons tendance à croire que notre cerveau a évolué et que nous sommes des génies parce que nous avons inventé la fusée, le téléphone et internet.

En réalité, il n’en est rien.

C’est le même cerveau primitif qui a induit la création de ces inventions de ces nouvelles technologie révolutionnaires.

Et, à vrai dire, elles sont souvent le fruit du hasard, de la sérendipité. Des cygnes noirs stylés, mais des cygnes noirs quand même. (ce qui n’enlève rien à “notre” intelligence)

Fleming n’a pas trouvé la pénicilline en se creusant les méninges devant ses tubes à essais ou en se fouettant la tête à coup de tapette à mouche, mais en nettoyant son laboratoire il est tombé sur une culture par hasard dont il a extrait la pénicilline par la suite.

Et c’est d’ailleurs un élément principal du processus de créativité (dont je ne développerai pas plus ici car ce n’est pas le sujet) : la créativité implique d’être dans un mode de “détente”, un mode décontracté où le focus n’est pas à un endroit précis, comme dans la vision périphérique.

Le cerveau divague, et c’est là que les connexions se font, et que les idées se connectent, pour générer un “EURÊKA”, comme Newton avec sa pomme ou Archimède dans son bain.
Malheureusement pour nous, les Sapiens de 2023, notre système de récompense ancestral diminue notre capacité à vivre ce type d’expérience. En particulier l’association que nous avons fait avec l’ennui.

Je m’ennuie, donc je cherche à fuir et c’est d’une simplicité enfantine avec mon téléphone : je profite pour me refaire un rail de co… dopamine.

Quelques notifications plus tard, ça va mieux, j’ai oublié mon ennui.

Avec le circuit de la dopamine, nous sombrons dans un cercle vicieux destructeur à plusieurs niveaux. La dopamine n’est pas un problème, ce serait stupide de la mettre en cause.

C’est le comportement compulsif et répétitif de l’humain qui en est un, ce que l’on retrouve d’ailleurs chez tous les types de personnalité avec leurs mécanismes égotiques.

Comme en nutrition, lorsque nous entendons des “experts” qui clament haut et fort (probablement après s’être enfilés un kébab) : les glucides sont coupables ! Les graisses sont coupables !

Ben non. C’est la quantité démesurée qui est un problème, l’excès.

Notre cerveau de Sapiens est fait pour s’empiffrer, pour faire du stock, pour pallier aux périodes de manque quand nous revenions bredouille de la chasse et qu’il faisait trop froid pour que quoi que ce soit pousse.

Du coup nous étions capables de tenir plusieurs jours en jeûnant, notre corps étant extraordinairement bien adapté à cette situation. (le jeûne est NATUREL, le corps est adapté à la privation de nourriture périodique)

Donc forcément, quand on se retrouve dans une période d’abondance avec foultitude de victuailles à consommer en permanence comme depuis les 40 dernières années, dans des supermarchés multicolores hyper-stimulants (avec des néons qui éclatent le système veille-sommeil), notre focus part dans tous les sens et on se jette sur cette nourriture surabondante.

Notre nature de Sapiens n’est PAS adaptée à l’excès permanent.

Nous sommes très adaptés à l’alternance de manque et d’abondance.

L’excès alimentaire (surconsommation, malbouffe), l’excès de chaleur (par le chauffage permanent), l’excès de sollicitations (mails, téléphone, notifications, publicités, bruit des villes) sont totalement contre-nature et n’honorent pas notre antifragilité naturelle, ce qui nous rend faibles et vulnérables.

Ce fonctionnement primitif de notre cerveau à la recherche du plaisir immédiat n’est pas la seule raison de ce fonctionnement.

Fuis-moi, Ô inconfort !

Aujourd’hui, notre propension à éviter la douleur est phénoménale.

Nous avons TOUT à notre disposition pour fuir l’inconfort et obtenir la gratification instantanée, à toute heure du jour et de la nuit, en illimité.

Un clic et c’est parti pour une série Netflix, pour un porno, pour commander une pizza ou le dernier livre à la mode. 5 min de voiture et j’ai accès à de la nourriture ultra-calorique introuvable à l’état naturel.

C’est incroyable, ça ne s’est jamais vu dans l’histoire de l’humanité. Nous avons une chance inouïe de vivre à cette époque.

Mais comme nous le disait Paracelse dans l’antiquité :

“C’est la dose qui fait le poison.”

Et aujourd’hui nous avons un sacré problème avec la dose, justement. La terre du milieu chère à Gandalf, la voie du Tao, nous est très compliquée.

Il est facile de compenser et de noyer notre insécurité dans de la consommation.

Comme on l’a dit plus haut, les drogues en tout genre (internet, réseaux sociaux, sucre, cigarette, alcool) sont plus accessibles que jamais. Notre société déteste l’ennui.

Heureusement, nous avons en abondance du pain et des jeux. Plus besoin de gladiateurs, on a les Youtubeurs qui racontent leur vie, les influenceuses beauté au naturel et les séries addictives pour distraire la plèbe.

Ce n’est pas nouveau, ça a juste changé de forme, mais c’est accessible TOUT LE TEMPS.

Tout ceci n’arriverait pas si nous ne voulions pas fuir l’inconfort. Mais ça, nous ne voulons pas l’admettre. Nous nous faisons croire que c’est “par plaisir”, parce que “j’aime bien”.

La vraie raison de ces comportements déviants, n’est pas tant notre nature de Sapiens, mais la fuite de la douleur, de la souffrance du quotidien, et nous le savons au fond de nous. Cette narcotisation concerne tout le monde.

Si tu es prêt à faire le constat, regarde ce que tu manges :

Pourquoi tu manges ce que tu manges ?

Pourquoi tu manges cette baguette ? Ces barres sucrées ? Ces aliments transformés ? Ces burgers ? Par pur plaisir gustatif ?

Pourquoi passes-tu 2 heures sur ces réseaux sociaux ? Par plaisir de regarder la vie de gens que tu ne connais pas ou peu ?

Si tu es honnête envers toi-même, tu sais bien que non. Et il n’y a aucun intérêt à culpabiliser.

99,9% des humains modernes (moi compris) mangent par faim émotionnelle, pour combler l’ennui ou le stress.

Tu en doutes ? Essaie de leur enlever leur pain, leurs pâtes, leur chocolat… Et observe. Si c’était juste du “plaisir gustatif”, tu n’assisterais pas à de telles résistances.

Quand je parlais de jeûne intermittent ou de ne pas manger de pain à l’époque, j’observais de fortes résistances de français attachés à leur petit déjeuner bourré de sucre et de gluten.

Oui, le sucre, le croissant, la confiture, sont des substances addictives qui te permettent de sentir de l’apaisement, de la douceur…

Selon ce que tu vas y chercher (inconsciemment) pour rejouer un schéma névrotique de l’enfance (et il y a pas de jugement à avoir dessus, juste à constater). Cette nourriture de consolation n’est qu’un exemple.

On pourrait en dire autant des réseaux sociaux.

A quel moment quelqu’un va sur les réseaux sociaux ? Quand il s’emmerde, quand il se sent seul, quand il fait face à une difficulté.

Regarde le schéma : tu es tranquillement devant ton document word, en train d’écrire un article ou le script de ta prochaine vidéo, et tu bloques. Tu manques d’idées, donc tu commences à penser à aller chercher des idées, ton mental se met en route et te ramène des relents du passé qui puent le “je ne suis pas créatif”, “je ne suis pas assez bon”, “je manque de compétence”.

2 minutes plus tard, tu ne sais pas comment, mais tu te retrouves sur instagram, sur Facebook, à répondre à des mails, voire à faire le ménage ou la lessive.

Quel mécanisme se cache derrière ça ?

Fuite de l’inconfort présent + Schémas neuronaux bien renforcés par la Dopamination.

Ton cerveau qui n’aime pas cet inconfort de ne pas savoir quoi écrire et ça peut faire remonter des peurs (de se montrer, que ça ne marche pas, de réussir et d’être visible, de ne pas être aimé, d’être incompétent, de créer du conflit…). Du coup ça vient chercher le besoin de douceur et d’apaisement par le biais de la dopamine induite par les réseaux sociaux.

Le hic, c’est que cette situation n’a jamais été connue dans l’histoire de l’humanité.

En moyenne, c’est 50 à 100 fois que la moyenne des gens déverrouillent leur smartphone et consultent 30 fois la même application chaque jour, surtout avec les apps addictives avec des notifications et des déroulements infinis (scrolling).

100 fois par jour, pour info, c’est toutes les 10 minutes en moyenne. Même les fumeurs qui se font 2 paquets par jour sont loin du compte.

Ce scroll infini et la récompense variable intermittente stimulent ta dopamine un petit peu, TOUT LE TEMPS, et crée une addiction des plus sévères.

Le sevrage chez les Sapiens les plus accrocs qui vont faire de la détox digitale est extrêmement désagréable, comme tout sevrage.

C’est une addiction très forte qui se renforce tous les jours, 100 fois par jour. Tu en deviens un camé de la dopamine.

Est-ce un danger de mort ? Non, bien sûr (quoique, en voiture…) Est-ce un danger pour réaliser tes projets, pour tes relations, pour ta santé et pour te sentir épanoui bien dans ta vie ? Clairement.

C’est un obstacle majeur, parce que tu peux finir comme ces sapiens qui sont dans une interaction sociale avec d’autres sapiens et le désir impérieux de consulter leur téléphone pour avoir leur dose les pousse le sortir en présence de leurs congénères toutes les 10 minutes.

Et si ce congénère est moi ou quelqu’un qui aime les relations profondes, comme ton partenaire de vie, ça va vite le gonfler de ne pas profiter de ta présence.

Les scientifiques en blouse blanche l’appellent le “iPhone effect” : si un téléphone est visible, qu’il soit à toi ou pas, allumé ou pas, qu’il sonne ou pas, ça perturbe la relation et ça diminue la profondeur de la communication avec les gens autour de toi. (oui, ça va jusque là)

Les conséquences d’une addiction à la dopamine sont désastreuses et ce n’est qu’un exemple. Et je ne t’ai pas encore parlé de la pire des conséquences.

Le meurtre de l’introspection

Quand on est un camé de dopamine, on cherche en permanence à renforcer la boucle, on ressent du “craving” à longueur de journée qui nous incite de renforcer le schéma.

Dans ce schéma là, nous sommes juste incapables d’être seuls avec nous-mêmes, en mode introspection.

Au moindre ennui, à la moindre méditation, on pète un boulon parce qu’on est pas capables de se concentrer plus de 2 minutes sur quelque chose.

Le mental arrive et te dit : “je me fais chier, je m’ennuie, j’ai rien à faire.” Il a besoin de sa stimulation, comme un camé qui a besoin de sa dose d’héroïne. C’est EXACTEMENT le même mécanisme.

Le hic c’est que ça te prive de ta capacité à être en présence de toi-même. Parce que malgré toi, tu as associé tous les moments d’ennui (les temps d’attente par exemple), tous les moments de doute, de difficulté, à ce confort momentané dopaminé.

Donc à chaque fois que tu auras une opportunité de te retrouver seul avec toi-même, que vas-tu faire ?

Déclencher le pattern automatique : Prendre ton téléphone, ton aliment sucré… insérer ici l’objet fétiche de ton addiction, que tu connais très bien

Je ne te jette pas la pierre, je suis tombé dedans tellement souvent et encore aujourd’hui. Des milliers de fois, honnêtement. Et j’ai beaucoup bossé dessus, parce que mon cerveau kiffe la dopamine.

Heureusement, il n’y a pas de fatalité, et si je t’en parle aujourd’hui, c’est justement parce que il y a une solution.

L’ostéopathie mentale peut justement t’aider en à sortir.

Pour ça, il est important d’être prêt à vivre les symptômes désagréables du sevrage.

Dans les premiers temps, tu vas ressentir le manque, comme un camé à l’héroïne.

Tout sevrage de réseaux sociaux, de téléphone, de sucre, est douloureux au début. Parce que ton circuit de dopamine est affamé. Il a la dalle, il veut sa dose.

Donc ton mental va crier à tue-tête pour recevoir sa dose.

C’est là où tu vas devoir utiliser ta volonté, ton self-control, pour ne pas retomber dans le schéma destructeur.

Comment utiliser l’Ostéopathie Mentale pour sortir de la Dopamination ?

La première étape va déjà te challenger, puisque ça commence par planifier un moment sans distraction. Tu l’as bien compris, tu ne pourras rien faire d’intéressant si tu gardes la capacité d’attention d’une mouche tsé-tsé.

Donc ça commence par planifier un moment, un RDV de toi à toi. Ainsi peut émerger la prise de conscience.

Dans cette parenthèse de silence, où tu as bien pris le soin de couper ton téléphone, ton ordi, et d’être seul, tu vas commencer à te poser des questions.

Reste dans le factuel, dans le constat objectif dans un premier temps (et JAMAIS dans la flagellation ou le jugement) :

Dans quelle circonstance survient mon comportement déviant ? Quand est-ce qu’il arrive ? Où ? Avec qui ? A quelle heure ? Comment je me sens ?

Qu’est-ce qui déclenche, quel est le trigger qui me fait rentrer dans ce cercle vicieux ?

Ici ça te demande une qualité d’observateur, de prise de recul.

Puis dans un deuxième temps tu passes en mode réflexion et analyse : Qu’est-ce que ça cache ? Qu’est-ce que je cherche à fuir ? Quelle est l’émotion que je ne veux PAS vivre ? Qu’est-ce que j’évite de ressentir ? Qu’est-ce qui me fait peur ? Quel est l’enjeu caché ici pour moi ?

Et là ça devient intéressant.

Enfin, dans un troisième temps, nous pouvons implémenter des stratégies, tester quelque chose de nouveau.

Il en existe des caisses, dont voici quelques pistes :

1. Assainir l’environnement :

  • Enlever les stimuli qui déclenchent le pattern de l’addiction : les paquets de chips, de gâteaux, les applications, les notifications, la TV…
  • Mettre en place un système qui va complexifier la distraction : une app comme Cold Turkey Blocker (le must), un cadenas sur un tiroir, un mot de passé très compliqué…
  • Rendre visible les déclencheurs d’habitudes plus bénéfiques : un coussin de méditation, un kettlebell, les chaussures de course…

2. Repousser la gratification immédiate :

C’est LE cœur de la “méthode”. Insérer un espace de respiration, un temps de latence :

  • Par la respiration
  • Par une application comme time out sur ordinateur ou un plugin comme habitlab
  • Par un retour au corps, une conscientisation de mes tensions, de mes ressentis, de mon émotion
  • Par une observation de mes pensées, de mon comportement
  • Par le ralentissement de mes actions, de mes déplacements
  • Par un mantra : “STOP”, “je respire dans le calme”, “je reste immobile et j’observe”, “silence”

L’idée est de réinsérer l’ennui dans nos vies, de la lenteur, du calme.

3. Résoudre le schéma inconscient :

Accueillir les sensations, aller au contact de la partie de moi qui crée le dysfonctionnement, utiliser les métaphores…

De multiples possibilités existent pour libérer un schéma inconscient qui se répète. Avant ça, nous devons d’abord être en capacité de rester seuls avec nous-mêmes pendant un minimum de temps.
C’est une approche que je propose en accompagnement pour les intéressés, en dénouant tous ces nœuds de la psyché.

Pour conclure

“Be forgiving with your past self. Be strict with your present self. Be flexible with your future self.” James Clear

Tu l’as bien compris, la Dopamination est un sujet central dans nos vies parce qu’elle a pris trop d’importance au détriment de ce qui est réellement important pour nous.

Toute la société de consommation se base sur l’exploitation de nos failles, de notre propension naturelle à éviter la douleur et l’inconfort.

Pour s’en préserver, nous avons du pain (sans gluten) sur la planche.

Il est question de nos vies, de notre niveau de bien-être, de la qualité de nos relations, du déploiement de notre business.

Sortons le plus vite possible de ce combat de l’attention, en déposant les armes et en stoppant la lutte.
Quand nous désinstallons ces applications, que nous n’achetons plus leurs produits, nous ne sommes plus dans le combat, nous cultivons notre champ intérieur.

Faisons-le maintenant, avant que ces interfaces n’aient encore plus d’emprise dans nos vies… Et se retrouvent dans notre propre cerveau (c’est en train d’arriver).

Qu’est-ce qui est le plus important pour moi dans ma vie ? À la fin de ma vie, de quoi je serai le plus fier et qui me rendra le plus épanoui ?

Avoir fait tourné la roue de l’addiction à la dopamine et avoir passé 10 ans de ma vie sur Facebook ou Instagram ? Avoir utilisé ces drogues légales toute ma vie ?

Ou m’être confronté à l’inconfort passager de me désintoxiquer et prendre un maximum de temps pour ce qui est le plus important pour moi ? (mes enfants, ma femme, mes amis, mon potager, la lecture, la méditation, l’écriture, le business…)

Pour ma part, j’ai ma réponse.

Et toi ?

Si tu as conscience que tous ces stimulateurs sont juste une façon de procrastiner, sache que tu peux reprendre le pouvoir en allant découvrir ton fonctionnement : l’ennéagramme est une belle voie pour cela.

« Vivre est la chose la plus rare en ce monde, la plupart des gens se contentent d’exister. » Oscar Wilde

Que cache une addiction : les causes profondes

L’addiction concerne tout le monde. Nous avons tous des addictions et une dépendance à quelque chose. À chacun sa drogue : sucre, réseaux sociaux, cigarette, travail, méditation… La nature de l’addiction importe peu, ce qui compte c’est de s’anesthésier.

D’où viennent les compensations et addictions ? Quel lien avec la société moderne ?
Comment en sortir ?

Les comportements addictifs, quels qu’ils soient, révèlent un déséquilibre dans notre système biologique.

L’addiction : définition

Au sens commun, l’addiction est un comportement de dépendance à quelque chose, que ce soit une substance, une personne, une activité. L’addiction peut avoir des conséquences préjudiciables dans la vie de quelqu’un : on a tous connu quelqu’un qui fume 2 paquets par jour, quelqu’un accro aux médicaments, à la nourriture, aux écrans… 

Nous sommes nous-mêmes tous accro à quelque chose. Evidemment le risque est plus grand pour une personne en dépendance à l’héroïne que le risque encouru par une personne en dépendance à la course à pied.

Etymologiquement, addiction vient de “addictus” qui signifie esclave. Ca veut tout dire ! Cette dépendance s’exprime dans toutes les addictions même si la dépendance dépend beaucoup du potentiel addictif de la substance. Les addictions sont nombreuses : tabac, alcool, drogues, sucre, masturbation, sport, sexe, travail, jeux vidéo, jeux d’argent, médicaments, téléphone, et même, à la lecture. Oui, il y a des gens accro à la lecture !
Je connais même quelqu’un accro à l’eau !

L’addiction concerne aussi les individus, on parlera plutôt de dépendance affective.

Tout comportement de consommation irrépressible est un signal qui doit nous alerter car il y a un blocage psychologique plus profond . Il n’est pas un problème en tant que tel comme on va le voir, même si un comportement compulsif peut avoir des conséquences graves. Ce n’est pas un autosabotage comme certains le croient.

Dans un monde où tellement de gens prônent la liberté comme valeur phare, il est amusant de constater toutes ces addictions qui rendent les gens prisonniers de leur comportement de consommation. Être dépendant d’une substance, n’est-ce pas la forme d’enfermement la plus vicieuse ?

L’addiction n’est pas un simple comportement, elle a un rôle bio-psycho-émotionnel majeur. Pour cela, il faut penser en plusieurs dimensions et comprendre l’aspect dynamique de la vie.

Pour cela, parlons d’une loi fondamentale de la biologie.

La loi de l’homéostasie et les addictions

Une des lois qui régit l’être humain s’appelle la loi de l’homéostasie. Initialement décrite par le médecin et physiologiste Claude Bernard, l’homéostasie permet à un système de maintenir une valeur bénéfique grâce à un processus de régulation.

Par exemple, l’homéostasie permet de maintenir ta température corporelle que tu sois dans de l’eau glacée ou en plein désert, elle permet de maintenir ton poids autour d’un point d’équilibre que tu aies fait un jour de jeûne ou que tu aies mangé 3 repas énormes à Noël.
La vie emploie de nombreux processus de régulation permettant cette homéostasie.

Nous pensons à tort que l’homéostasie est unidimensionnelle : ce qui vaut pour la biologie (glycémie, température corporelle…) concerne seulement la biologie.

Mais non ! Dans la réalité, l’être humain est un tout et la loi de l’homéostasie agit avec un système de vases communicants.

L’homéostasie peut se voir sur le plan biologique, certes, mais aussi sur le plan psychologique, émotionnel, sociologique et même “terrien”. Le système Terre a des façons de maintenir son homéostasie (ce que l’on va de plus en plus constater dans les années à venir !).

Au niveau psychologique, quand tu réprimes ta consommation d’une substance (par exemple de chocolat) pendant plusieurs semaines parce que tu veux faire un régime… Tu crées un déséquilibre dans le système et pour retrouver un point d’équilibre, ton système va compenser à travers un autre comportement : doubler le temps d’écran sur ton téléphone, se mettre à la cigarette…

Le docteur Jean-Philippe Zermati parle de restriction cognitive. Ce terme montre la pression psychologique que se met un individu qui veut passer en force sur lui-même.

Compte tenu du rôle de l’addiction dans le maintien du système, tu comprends que vouloir arrêter une addiction en force… risque fortement d’en créer une autre. On ne peut pas laisser les émotions sous le tapis éternellement.

Cela nous amène tout naturellement au gros problème de l’interventionnisme moderne.

Interventionnisme et pensée de second ordre

Imaginons que tu procrastines sur un projet sur lequel tu dis vouloir avancer. À la place de travailler, tu regardes des vidéos de chatons, tu as un comportement de consommation massive de formations… L’addiction aux réseaux sociaux ou aux écrans te pose problème pour avancer sur ton projet.

Alors, tu commences à chercher sur internet des méthodes de productivité, d’organisation ou des logiciels pour bloquer les distractions.

En installant ton bloqueur de réseaux sociaux, tu fais de l’interventionnisme : tu as un symptôme et tu veux éradiquer le symptôme sans te poser de question.

Tu remarqueras que c’est la norme dans la société dite “moderne” :

  • Sur la santé : tu prends du poids -> Régime
  • Sur la violence : tu as commis un crime -> Prison
  • Sur la politique : la pollution augmente -> Nouvelle loi
  • Sur la famine : les africains crèvent la dalle -> Don de riz

La plupart des gens adoptent une réflexion de bas étage du type action-réaction et ignorent la pensée de second ordre.

Dans ce type de réflexion simpliste, on règle tous les “problèmes” à coup d’interventionnisme naïf et on renforce le comportement qu’on essaie d’éviter. Cet interventionnisme naïf ignore la cause profonde des symptômes et les considère comme quelque chose à éradiquer, ce qui est symptomatique du paradigme de Pasteur où le microbe est l’ennemi.

Tu peux l’appliquer aux 4 exemples ci-dessus : faire un régime pour perdre du poids entraîne de la frustration et une décompensation à court ou moyen terme qui ramène au stade initial.

Encore l’homéostasie !

La pensée de second ordre est là pour nous rappeler qu’il y a des conséquences aux conséquences.

Que va-t-il se passer si tu t’interdis les réseaux sociaux pour avancer sur ton projet alors que c’était ta seule soupape pour décompresser ? Un nouveau comportement de dépendance va émerger pour satisfaire le besoin frustré : addiction aux sites de rencontre, addiction au sucre, addiction au jeu…

Homéostasie.

« La pensée de second ordre est plus délibérée. C’est penser en termes d’interactions et de temps, comprendre que malgré nos intentions, nos interventions causent souvent du tort. Les penseurs de second ordre demandent : « Et puis quoi ? ” Shane Parish

Ainsi, il est important d’amener plus de conscience sur ce qui se cache derrière un comportement de dépendance ou une addiction à une substance, pour éviter de tomber dans l’écueil de l’interventionnisme.

Au niveau de ta propre vie, que tu aies un comportement addictif, que tu procrastines sur ton projet ou que tu aies des schémas névrotiques en relation, ça va te demander de te creuser un peu le cerveau.

C’est une invitation à aller un cran plus loin que la première solution envisagée qui ne tient jamais compte des conséquences des conséquences.

Le risque est toujours de créer un effet pervers qui finit par se retourner contre nous. Comme un retour du refoulé.
Ce retour du refoulé se constate au niveau biologique avec la prise répétée d’antibiotiques ; au niveau psychologique avec un régime ; au niveau sociologique avec la prison ; au niveau écosystémique avec l’usage massif de pesticides.
Dans le premier cas, ça détruit la flore intestinale ; dans le deuxième ça crée un effet rebond ; dans le troisième ça génère souvent des récidives (NB : tu noteras que récidive s’emploi aussi quand une maladie revient, ce qui est le cas quand on est dans la pure approche interventionniste et que la cause profonde n’a pas été résolue) ; dans le quatrième ça crée un effondrement des abeilles, de la richesse des sols et, paradoxalement, un effondrement de la production tant désirée.

Que cache l’addiction réellement ? 

L’addiction est un comportement de compensation inconscient. Tout comportement automatique, non contrôlé et non souhaité sciemment doit alerter ton attention pour passer de l’inconscient au conscient.

Quelques exemples :

  • Tu vas sur les réseaux sociaux ou sur YouTube au lieu d’avancer sur ton projet
  • Tu te formes encore et encore au lieu de lancer ton business
  • Tu te jettes sur du sucre ou du chocolat quand tu ne te sens pas bien
  • Tu passes des heures et des heures sur Instagram, Facebook ou Tiktok
  • Tu cours 2 heures tous les jours et tu ne te sens pas bien si tu le fais pas
  • Tu travailles 15 heures par jour et tu ne vois plus tes proches

Entendons-nous bien : il n’est pas question de définir une norme de temps ou de quantité qui atteste d’une santé psychique saine.

Par contre, une consommation manifestement excessive et répétée d’écrans, de nourriture, de sucre, d’alcool, de café, de jeu, de porno, de sexe, de travail, de sport,… doit t’alerter pour mettre de la conscience dessus.

Ce type de comportement de dépendance est systématiquement un mécanisme de compensation.

Tu peux voir l’addiction comme une protection psychique, un mécanisme de défense qui permet de maintenir l’intégrité du système nerveux.

Cette compensation inconsciente par l’addiction serait un processus psychique inconscient permettant de soulager une souffrance intime par une recherche de jouissance.

Tout comportement addictif a évidemment sa face cachée et ne doit PAS à être supprimé à coup d’interventionnisme naïf, au risque d’étouffer le symptôme et de créer encore plus de compensations dans le psychisme.

Il est dangereux de supprimer une compensation inconsciente, ce que ne comprennent pas bon nombre de thérapeutes. Il est malheureusement classique qu’un hypnothérapeute promette un arrêt du tabac en une séance ou pose un anneau gastrique virtuel pour une perte de poids, sans s’intéresser à la cause réelle qui fait souffrir la personne.

Le symptôme est une invitation à mettre la lumière de la conscience pour voir ce qui se cache derrière.

Trauma, émotion réprimée, zone de non amour, carence affective, besoin non rejoint… Tous ces termes renvoient à la même réalité.

Derrière toute addiction se cache une partie mal aimée de soi, un vide que l’ego ne veut pas mettre à nu.

Pourquoi on se narcotise ?

La narcotisation a une finalité évidente que le mot lui-même nous indique.

Si tu as lu le guide ennéagramme, tu sais que le mécanisme de défense du type 9 est la narcotisation. Mais le type 9 n’a pas le monopole de la narcotisation.

Chaque personnalité peut vivre des addictions. Si on continue sur l’ennéagramme :

  • Une personne de type 7 a le profil typique de l’addiction (puisque sa passion est la gloutonnerie) : le type 7 a souvent une dépendance au sucre, aux écrans… Son curseur de dopamine explose le plafond car la quête du plaisir lui permet de fuir la souffrance.
  • Une personne de type 8 a aussi une facilité à l’addiction (puisque sa passion est l’excès) : le type 8 peut y aller fort sur la nourriture, sur le travail, sur l’alcool… Ca c’est l’expression de sa toute puissance.
  • Une personne de type 6 peut utiliser les addictions comme moyen de juguler sa peur : j’ai souvent observé l’addiction aux drogues, à l’alcool voire aux médicaments.
  • Une personne de type 1 peut utiliser son addiction au sport comme façon de se contrôler encore plus.

Évidemment c’est issu de mon observation personnelle et en aucun cas une loi universelle. L’addiction étant un comportement, tout le monde peut se narcotiser et, dans la société moderne, tout le monde le fait. C’est d’ailleurs socialement admis.

L’humain moderne a une dose de narcotisation poly-substances socialement acceptable : boire 4 cafés, 3 verres d’alcool par jour, une demi-tablette de chocolat, 3 heures de téléphone, 2 heures de Youtube, 12 heures de travail, un peu de porno…

Si la même personne fait tout ça, tu sens qu’il y a anguille sous roche mais ce n’est pas aussi révélateur que celui qui boit 27 cafés, couche avec 3 nénettes chaque jour ou travaille 18h par jour.

Ouvre grand tes yeux pour observer les gens autour de toi et tu vas constater que tout le monde a des addictions : l’un à ses somnifères, l’autre au travail, le troisième à ses écrans…

Souvent, c’est multi-substances.

Moi par exemple, ça part dans l’ordinateur et la nourriture. Avant ça partait dans les formations, le téléphone, les livres…

Il s’agit de faire un constat de vérité pour que tu te vois en face et que tu arrêtes de te mentir.

Il n’est pas question de se juger, de se fouetter ou de rajouter une couche de rejet sur une partie de soi.

Si tu agis ainsi, c’est que tu ne peux pas faire autrement.

Si nous sommes tous accroc et que ces tendances s’accentuent (voir les consommations d’écrans, de réseaux sociaux, …), il y a fort à parier que l’environnement dans lequel nous vivons n’y est pas étranger.

Pourquoi les drogues dures sont très présentes dans les régions pauvres et démunies ? Pourquoi la dépression et les troubles psychiatriques ont-ils fortement augmenté depuis 2020 ?

Pas besoin d’aller chercher la réponse très loin.

Le contexte sociétal, politique et social, hypnotise les gens, les invitant à se restreindre, se contenir, obéir…

Au Japon, il y a les concepts de Honne et Tatemae consistant à séparer le masque social de qui tu es en privé. Depuis des siècles, il y a des vrais problèmes de santé mentale dans cette société nippone. (En soi c’est nippon ni mauvais… C’est juste comme ça !)

L’introjection de normes et de règles dans notre psychisme entraîne une répression des pulsions (et donc de la violence), ce qui est souhaité pour maintenir une société sous contrôle. Malheureusement, cela crée des dégâts considérables sur ce même psychisme car les normes sont introjectées et la personne entre dans une guerre intérieure permanente, pouvant aller jusqu’à s’excuser de vivre. 
A ce sujet, tu peux explorer le niveau de conscience BLEU dans la spirale dynamique.

Comment arrêter une addiction ?

Je ne suis pas psychologue et encore moins médecin addictologue.

Maintenant cela n’empêche pas de te partager mon opinion sur ce qui se cache derrière, connaissant un peu le fonctionnement du psychisme humain.

Comme le dit le Dr John Sarno :

“L’objectif d’un mécanisme de défense (dans ce cas, les symptômes physiques) est de détourner l’attention de quelqu’un sur son corps afin qu’il évite de reconnaître des émotions inconscientes (refoulées) ou d’y être confronté.”

Autrement dit, pour se libérer d’une addiction, il est nécessaire de mettre en lumière la raison inconscience qui nécessite ce comportement de dépendance.

Il y a beaucoup de croyances sur les causes de l’addiction.

La cause peut être un traumatisme, une zone d’ombre maintenue sous le tapis, des émotions non exprimées un environnement néfaste, une relation toxique, une béquille pour éviter de vriller… Et c’est surtout multifactoriel ! 

L’ennéatype, comme la génétique, font partie des facteurs.

C’est à chaque personne de faire ce travail d’introspection pour identifier ce qui se cache derrière, de réfléchir au déclencheur de l’addiction, de regarder la boucle qui se répète, de questionner la substance/les substances, le comportement/les comportements en lien avec l’addiction/les addictions.

Ainsi, en comprenant réellement les besoins fondamentaux que l’addiction vient nourrir, il devient possible de trouver une stratégie plus adéquate pour satisfaire ceux-ci !

Sources :

Science direct
Santé mentale au Japon