Catégorie : Connaissance de soi

Mieux se connaître
héros qui répond à l’appel

Shadow work – Travail de l’ombre et individuation

Le shadow work ou travail de l’ombre n’est jamais la première étape d’un cheminement personnel. Quand on découvre le développement personnel, on commence à se poser des questions sur nous-mêmes. Nous commencons à creuser nos valeurs, nos talents voire notre mission sur Terre. Cette première phase souvent nécessaire donne confiance en soi. Beaucoup de personnes s’arrêtent à cette étape et ne veulent pas aller plus loin.

Ensuite vient la phase de creuser dans son ombre. Tu ne peux pas espérer être vraiment toi-même et intégrer ta personnalité sans faire un travail sur ton ombre et ton inconscient.

L’ombre est une partie mal aimée, c’est ce que nous refoulons et refusons d’exprimer, causant tout un tas de compensations dans nos émotions et nos comportements.

Sur Epanessence, l’odyssée intérieure proposée inclut cette phase d’exploration de l’ombre et de l’inconscient. Je te dis tout dans cet article sur le “shadow work” comme certains l’appellent : le travail de l’ombre.

Shadow work : qu’est-ce que le travail de l’ombre ?

“On n’atteint pas l’illumination en imaginant des figures de lumières, mais en portant à la conscience l’obscurité intérieure. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire.” Carl Gustav Jung

En alchimie il y a l’acronyme VITRIOL, qui signifie : “Visita interiora terra, Rectificando, Inventes occultum lapidem”

Dans la langue de louis XVI, ça veut dire “visite l’intérieur de la terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée.”

Autrement dit, le travail de l’ombre consiste à aller voir au tréfonds de soi-même pour y trouver la pierre cachée, la pépite d’or. Ce n’est pas dans tout ce qui est beau et lumineux que nous pouvons nous épanouir vraiment.

Paradoxalement, en creusant dans l’ombre, en rencontrant nos émotions refoulées, nos doutes, nos pires craintes, peut émerger la plus belle lumière que l’on porte en nous.

Le travail de l’ombre demande une profonde humilité car il nous met face aux parties les moins reluisantes de nous-mêmes, à ce que nous n’aimons pas chez nous.

Cela est largement inspiré du psychiatre suisse Carl Gustav Jung : parmi tout ce qu’il a théorisé, on retrouve les archétypes, le processus d’individuation, le travail de l’ombre, les synchronicités, l’inconscient collectif ou encore le symbolisme des rêves.

Tout ce travail sur ce qui est “caché” en nous est impopulaire car il n’est pas agréable, mais il est réellement transformateur.

Je ne connais pas de “travail” plus important et puissant que celui sur notre ombre. Il impacte toute notre vie en :

  • nous réconciliant avec nous-mêmes
  • pacifiant nos relations
  • résoudre nos tensions et conflits internes
  • augmentant l’estime de soi et l’amour de soi
  • réduisant les comportements nuisibles envers nous et les autres
  • apportant plus de lucidité sur notre personnalité et ce qui nous anime
  • aidant le travail d’intégration et d’éveil de la conscience
  • permettant le processus d’individuation, de réellement être Un

Et surtout, il y a pour moi UNE raison qui surpasse toutes les autres : si on ne fait pas le travail de l’ombre, cette dernière va nous revenir à la gueule encore et encore.

Comme le disait Jung “Tout ce que nous n’aurons pas ramené à la conscience se manifestera dans notre vie comme le destin ou la fatalité.”

Pour autant, ce travail est loin d’être anodin, veille donc à lire tout cet article si ce thème t’intéresse.

Ma première découverte du travail de l’ombre  

L’exploration du monde intérieur peut faire remonter de l’inconfort. La première fois que j’y ai été confronté était pendant une formation sur une thérapie basée sur l’auto-hypnose. Très vite, je me retrouve à l’intérieur de moi un monde bourré de symboliques : un coffre, des tuyauteries, une nature desséchée…

En visitant l’intérieur de mes organes, j’ai fait un sacré voyage : Je marchais dans des égouts nauséabonds, le gros intestin. Je me faufilais dans une longue tuyauterie étroite, l’intestin grêle. Je me retrouvais sur une grande sphère terreuse toute sèche et sans couleur, mon foie.

Ca m’a surpris de voir autant de créativité, autant d’images apparues spontanément, sans que je cherche à créer quoi que ce soit. Associées à ces images, j’ai ressenti du dégoût, de la peur, de la tristesse.

J’ai réalisé ce jour-là la richesse de mon monde intérieur et j’ai définitivement cessé de croire que je manquais de créativité 🙂

Pendant 15 ans à creuser dans la psychologie, la thérapie, le développement personnel et la spiritualité, j’ai découvert des centaines de méthodes et croisé des milliers de personnes…

De tout ce que j’ai vu, j’ai constaté systématiquement à quel point nous avons une aversion systématique à l’exploration du monde intérieur et au travail de l’ombre.

Pourquoi ?

C’est ce que nous allons voir tout de suite !

4 bonnes raisons de ne pas faire de “shadow work” – travail de l’ombre

Il y a au moins 4 grosses raisons qui expliquent l’aversion à l’exploration de notre psychisme à travers le shadow work :

1/ Douleur et souffrance : explorer notre personnalité et notre fonctionnement inconscient, ça nous confronte forcément à notre pente égotique, nos zones sensibles, nos souvenirs douloureux. Tu peux le voir comme une zone sensible qui a été frappée et que tu protèges : tu ne veux pas appuyer sur tes hématomes et c’est bien normal.

2/ Mensonge à soi-même et mécanismes de défense : la quasi-totalité des humains se mentent tellement à eux-mêmes, passent la moitié de leur vie à s’anesthésier… qu’ils ont beaucoup de protections pour ne pas gratter sous la surface. Peut-être parce qu’on reste dans un boulot qui nous insupporte, un couple qui nous frustre et globalement une vie dans laquelle on est que l’ombre de soi-même. Le mensonge à soi-même sur ses émotions, sur ses besoins, permet de tenir.

3/ Le statu quo : tout bêtement, notre ego est fait pour la survie, pas pour une vie épanouie et agréable. Ainsi, le statu quo est satisfaisant pour notre système nerveux qui fonctionne à l’économie. L’humain préfère rester dans une situation autant qu’il le peut et change seulement quand il est au pied du mur. Découvrir certaines parties de nous pourrait tout changer à la façon dont nous vivons notre vie et nous préférons éviter ça autant que possible.

4/ La peur : nous avons peur d’être confrontés à des parties de nous qui nous terrifient, des parties de nous que nous avons tellement laissés sur le tapis que nous craignons ce qui pourrait se passer si on les ramenait à la conscience.

Voilà 4 raisons solides qui motivent à ne PAS visiter notre intériorité… Alors pourquoi aller plus loin ? Ben oui Fabien, pourquoi ?

Le travail de l’ombre : pourquoi faire ?

Découvrir son fonctionnement, ses mécanismes de défense, ses névroses, ses peurs profondes… Beaucoup de gens refusent purement et simplement, consciemment ou inconsciemment d’y aller.

Cela peut se comprendre, faire face à ses ombres n’est pas très agréable. Ca te confronte à des parties de toi que tu ne veux pas reconnaître, que tu n’aimes pas voire qui est insupportable à assumer.

D’un autre côté, comment être soi-même si on évite de se confronter… à soi-même ?

Accrochés à une image fantasmée de nous-mêmes, nous nous tenons éloignés de qui nous sommes vraiment, comme si cette chaussette qui pue ne nous appartenait pas.

Nous préférons nous tenir loin de cette noirceur, de cette ombre… … Et plutôt s’abreuver de psychologie positive, d’affirmations et de plaisirs.

Paradoxalement, ce refus renforce l’opacité et la terreur des profondeurs de ces zones d’ombre… qui vont tôt ou tard se rappeler à ta conscience, par le retour du refoulé, par un acte manqué, par une maladie, par un rêve, par un accident.

On ne peut pas refouler des parties de soi durablement sans en payer le prix fort.

Comment esquiver subtilement le travail de l’ombre

Nous les humains préférons visiter les Caraïbes, nous enivrer avec de bonnes victuailles et des repas gargantuesques, en tenant le cap avec quelques addictions qui, nous disons-nous, ne font pas trop de mal : alcool, cigarette, café, nourriture, sport, travail, écrans, jeux, sexe, connaissance, amis et autres drogues.

Des addictions ± socialement admises qui permettent de maintenir un équilibre tangent.

L’équilibre se trouve régulièrement rompu par des symptômes plus ou moins forts selon l’intensité du déni : dépression, maladie, burnout, rupture, accident…

La vie n’a de cesse de nous ramener à la conscience ce que nous ne voulons pas voir de nous-mêmes. Mais comme il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, il est extrêmement facile de rationaliser une crise de foie avec un “j’ai trop mangé”, un lumbago par un “j’ai fait un faux mouvement” et une immense tristesse par un “je ne me sens pas très bien l’hiver car ça manque de lumière”.

Il est tout à fait possible d’esquiver toute sa vie le contact avec sa vie intérieure, avec le risque des regrets d’être passé à côté de celle-ci sur son lit de mort.

Parmi les regrets les plus fréquemment exprimés par les personnes en fin de vie, on retrouve « J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, fidèle à moi-même, pas celle que les autres attendaient de moi. »

Seulement, comment éviter ce terrible regret si on ne prend jamais le temps de regarder vraiment à l’intérieur ce que l’on ressent, quels sont nos besoins et nos aspirations profondes ?

Trop souvent, les invitations à visiter notre monde intérieur et notre ombre sont purement et simplement évacuées car “nous avons mieux à faire”, à moins de vraiment arriver dans une impasse et de répondre à l’appel.

Quand l’appel vient… … prépare-toi à répondre !

Shadow work : comment faire son travail de l’ombre en pratique ?

Le travail de l’ombre n’est pas juste un petit exercice à faire sur son cahier, un test à remplir sur internet, ni une pratique quotidienne de méditation.

Il s’agit d’une véritable quête intérieure qui transforme l’individu pour de bon. Cela n’est pas à prendre à la légère. Donc dans cette dernière partie, je tiens à te briefer sur l’aventure qui t’attend et te donner des pistes pour rendre tout ça pratique.

Les conditions de l’appel de la quête

Qu’est-ce que l’appel de la quête ?

À un moment donné dans ta vie, tu peux sentir un appel de la quête héroïque : ça ne se passe pas que dans la fiction ! Si cela nous parle autant dans les livres et les films, c’est simplement parce que ça a lieu dans notre propre vie.

L’appel de la quête héroïque provient d’un double mouvement :

  • La conscience profonde d’un manque intérieur dans son cœur
  • La décision d’y répondre et s’engager

Il s’agit vraiment d’un appel du cœur, d’où le fait que l’une des qualités héroïques est le courage (ce mot a la même racine que cœur). Si le héros ne répond pas à la quête, quelque chose d’essentiel va mourir en lui et c’est tragique pour le monde (comme quand le personnage n’évolue pas à la fin du film, ça laisse un arrière-goût amer, dans Titanic par exemple).

Quand on répond à l’appel, l’épopée héroïque peut démarrer. Cette quête intérieure de soi-même amène à rencontrer des obstacles (dragons et autres trolls), des alliés (hobbits et autres magiciens) et tout un tas de péripéties dans lesquelles tu te retrouves grandi.

Cette odyssée n’est pas qu’intérieure, elle retentit forcément dans ta vie extérieure et peut t’amener à révolutionner ton rapport à toi-même, au corps, à ta spiritualité, ça peut changer complètement ton couple et tes autres relations, ainsi que ta vie professionnelle…

La vie trouve toujours un chemin comme le dit l’auteur Michael Crichton à travers le théoricien du chaos de son fameux Jurassic Park : “L’histoire de l’évolution montre que la vie échappe à toutes les barrières. La vie se libère. La vie s’étend à de nouveaux territoires. Douloureusement, peut-être même dangereusement. Mais la vie trouve un chemin.”

La vie trouve un moyen de ramener à la conscience nos tâches aveugles et nos zones d’ombre. Elle nous invite à nous individuer, c’est-à-dire à rassembler tous les morceaux éclatés de notre moi fragmenté pour formé un Tout unifié.

Ainsi, d’un être humain fragmenté et dominé par sa personnalité, on passe à un individu (étymologiquement cela veut dire indivisible).

C’est ce que permettent les crises, les conflits et tous les frottements de l’existence. Cela remet du mouvement dans notre vie. Par le mouvement extérieur, nous pouvons remettre du mouvement intérieur et réajuster le tir.

Cette exploration des profondeurs se fait rarement pour le fun. Nous réagissons souvent par nécessité car la souffrance est trop grande. C’est parce que Hercule est devenu fou et tue ses enfants qu’il part en quête avec ses 12 travaux.

La quête héroïque est une décision, certes, mais elle n’est pas vraiment un choix… C’est une destinée.

Les différentes voies possibles pour explorer son intériorité

L’exploration intérieure et le travail de l’ombre peuvent être expérimentés de multiples façons :

  • Par la retraite (méditative, yoga, quête de vision chamanique…) ou le pèlerinage (Compostelle…)
  • Par les substances enthéogènes (psylocybine, DMT, mescaline, ayahuasca…)
  • Par la lecture et l’étude des livres, des mythes et des textes sacrés
  • Par des pratiques régulières (méditation, respiration…)
  • Par des modèles psycho-spirituels (ennéagramme, MBTI, astrologie…)
  • Par l’écriture, l’analyse des rêves, le questionnement
  • Par la thérapie, l’accompagnement…

Toutes ces portes mènent au même endroit. Il y a des portes plus directes, des portes plus accessibles et des portes qui nous parlent plus ou moins selon notre vécu et notre type de personnalité.

Par où commencer ?

Je te recommande simplement la voie qui fait écho pour toi en ce moment. Peut-être que quelque chose revient régulièrement à ta conscience : la méditation, l’ennéagramme, le chemin de Compostelle…

Suis les cailloux du petit Poucet et arpente TON chemin. Il est personnel, intime et unique.

Parfois ça implique de cheminer avec d’autres personnes, parfois pas. Il n’est aucune vérité ou “meilleure méthode” dans ce domaine.

Ce qui compte le plus est l’intention avec laquelle tu y vas.

Les dangers et précautions du travail de l’ombre

L’exploration de l’ombre diffère de la pure connaissance de soi psychologique au sens où elle la complète et donne accès à une autre dimension.

Tu peux tout à fait creuser ton type ennéagramme, le connaître et être très lucide sur ton fonctionnement sans jamais creuser vraiment dans ton ombre.

On peut vriller, devenir fou si :

  • Ce n’est pas le moment : il faut être prêt et sentir que c’est le bon timing.
  • On est pas (ou mal) accompagné : il faut des personnes compétentes, de confiance et avec qui ça résonne fort.
  • On passe en force pour obtenir quelque chose : s’il y a la volonté de rentabiliser le voyage, de fonctionner par objectif, il y a des chances de se prendre dans la tronche un retour de bâton.

Pour éviter les décompensations voire l’asile psychiatrique, il convient de prendre son temps, d’écouter son corps, ses ressentis et d’avoir des garde-fous (une personne clé par exemple).

Travail de l’ombre : les aides et soutiens

Tout voyage héroïque implique des obstacles, des galères et son lot d’émotions. Quand Frodon arpente la montagne pour détruire l’anneau, il est accompagné par Sam, il va rencontrer Gollum et vivre un bon paquet de galères.

Ta principale ressource, quoi que tu veuilles entreprendre, c’est la Présence. Certains l’appellent l’observateur intérieur, l’intelligence d’arrière-plan, le maître intérieur. On s’en fout du nom, ce n’est “personne”, c’est la Présence elle-même. La présence à ce qui est, stable, ancrée, impersonnelle. C’est depuis cet endroit que tu te vois faire, tu te vois dire, tu te vois ressentir, tu te vois penser. Cet endroit n’a ni morale, ni avis, ni jugement. C’est un espace de présence aimant qui accueille TOUT ce qui vient.

Cette Présence doit s’ancrer dans le corps pour éviter de partir trop haut (et finir comme tous ces gens qui se perchent) ou trop bas (et finir comme tous ces gens qui se tirent une balle).

Une spiritualité saine est incarnée : les pieds sur terre ET la tête dans les étoiles.

Si nous sommes des êtres humains, c’est parce que l’incarnation se passe ici bas et pas perché 10 mètres au-dessus du sol. Apprendre ce centrage est la chose la plus importante.

Voilà pourquoi l’ennéagramme peut aider, car ça te permet de connaître les mécanismes précis de l’ego qui aspirent ta présence.

Comme tu t’en doutes, cette odyssée intérieure dans tes profondeurs doit être faite dans la solitude, car personne ne peut le faire à ta place.

Par contre, tu peux avoir un guide dont le rôle est de proposer un cadre soutenant et sécurisant, qui est un point de repère pour toi.

Mon retour d’expérience du travail de l’ombre

Après plus de 15 ans de développement personnel, j’ai tiré un certain nombre d’enseignements sur ce qui m’a le plus aidé. Je n’ai pas gardé grand chose de tout ce qui a un lien avec le développement personnel et l’amélioration de soi : affirmations, PNL, hypnose, EFT et tous les outils de ce type.

Parmi toutes les expériences que j’ai pu faire, 3 m’ont particulièrement marqué :

– La quête de vision chamanique : tout seul en pleine nature pendant 4 jours et 4 nuits, sans boire ni manger, sans rien faire.

– La méditation Vipassana : 10 jours de méditation à méditer 10 heures par jour.

– Les psychédéliques : ils m’ont montré ce que je ne voulais pas voir de moi. Avec l’ennéagramme et plus récemment les mythes, ils m’ont ouvert une porte immense sur mon monde intérieur.

Aujourd’hui ce voyage continue avec les archétypes et l’étude des mythes (Hercule, Narcisse, Prométhée, Faust…).

Et toi, prêt(e) à amorcer cette aventure ?

test de personnalité

Tests de personnalité pour se connaître : fausse bonne idée ?

Les tests de personnalité sont extrêmement répandus sur internet.

MBTI, ennéagramme, strengthsfinder, big five, ikigai… tu as forcément déjà rencontré un de ces modèles.
Il y a aussi les tests pour tester ton empathie, ton intelligence émotionnelle, le test haut potentiel

Seulement, un test de personnalité permet-il vraiment de mieux se connaître ?
C’est ce que nous allons voir tout de suite !

Test de personnalité, fast food de la connaissance de soi

Imagine que ton esprit est comme la boîte de Pandore, pleine de questions mystérieuses : “Comment je me vois ?”, “Qu’est-ce qui me fait le plus peur ?”, “Quelle est ma plus grande qualité ?”, “Qu’est-ce qui me motive dans la vie ?”, “Qu’est-ce que je veux vraiment ?”

Autant de questions pas évidentes à clarifier.
Le test de personnalité revient à ouvrir cette boîte de Pandore pour découvrir ce qui se cache en toi !
Comme un jeu où tu réponds à des questions sur toi-même, et à la fin, tu obtiens un profil qui te dit qui tu es (ou du moins, une partie de toi).

De la même manière qu’un télépathe qui lirait dans tes pensées, le test de personnalité lit ta personnalité !

Enfin, ça c’est dans le monde magique de la théorie.
Comme tu le verras plus bas, chaque test de personnalité a des biais et manque souvent de pertinence.

Tout comme un repas de fast-food est rapide, pratique et donne une satisfaction, le test de personnalité offre des réponses intantanées sur notre personnalité, donne une satisfaction immédiate en apaisant cette curiosité, nous rangeant ainsi dans une des cases prévues par le test.

Cela convient très bien pour les personnes qui veulent effleurer le sujet de la connaissance de soi et s’amuser plus qu’autre chose.

Pour explorer vraiment la connaissance de soi, on repassera !

ATTENTION : ne pas confondre test de personnalité et le modèle auquel il est lié.
Le plus caractéristique est l’ennéagramme. Ce modèle profond et nuancé permet de comprendre les motivations les plus profondes d’un individu. Ce n’est pas un test de personnalité, c’est un modèle psychologique et spirituel.
Plusieurs auteurs ont créé des tests de personnalité afin de trouver son type ennéagramme :
• Le RHETI de Don Richard Riso et Russ Hudson
• Le WEPSS de Jerome Wagner
• Le SEDIG de David Daniels et Virginia Price.

Les tests et l’ennéagramme sont deux choses différentes.

Le test est censé être un raccourci pour trouver son type mais il n’est pas inclus dans le modèle de l’ennéagramme, c’est une invention moderne pour satisfaire la mentalité fast-food.

Pourquoi faire un test de personnalité ?

Le test de personnalité dans le monde professionnel

Les tests de personnalité sont à la mode, particulièrement dans le monde professionnel.
En terme de recrutement, on cherche à mieux comprendre le profil d’un candidat, avoir des indices sur son caractère afin de prévoir son comportement au travail.

Le test de personnalité peut être très pertinent dans le domaine professionnel pour connaître les forces et les faiblesses de quelqu’un.
Cela peut aider pour le recrutement en entreprise, mais aussi dans le management et dans toute communication du cadre professionnel.

Clairement, une entreprise qui veut mettre ses salariés au bon endroit a tout intérêt à faire passer des tests de personnalité pour connaître les compétences et talents naturels de chacun. Connaître ses forces permet à chacun de travailler beaucoup plus efficacement, en moins de temps et de fatigue, tout en prenant plus de plaisir.

Connaître ses talents aide à sortir de la logique productive où il faut forcer au travail et s’épuiser.
Quelqu’un qui travaille avec la conscience de ses talents et compétences évolue beaucoup plus vite dans sa carrière et son entreprise.

C’est encore plus vrai pour quelqu’un qui lance sa propre entreprise basée sur ses talents et compétences spécifiques.
Chez Epanessence, c’est une certitude que connaître ses forces permet de trouver le métier qui est fait pour nous.

Ainsi, les tests comme le viacharacter, strengthsfinder et même les tests de MBTI (Myers-Briggs Test Indicator) ou de l’ikigai peuvent avoir un certain intérêt pour identifier tes talents.

Le test de personnalité dans le développement personnel

Il y a plusieurs niveaux d’utilisation d’un test de personnalité dans le développement personnel.
Distinguons 2 niveaux :

  • Le niveau zéro du test de personnalité est le test à 2 francs que tu peux retrouver sur internet ou dans les magazines féminins du type “quelle marque de chaussette es-tu”, “quel personnage de Disney te correspond le mieux” ou “êtes-vous maniaque”.

Ce genre de test ne vaut rien, ça n’est pas un scoop ! L’usage est récréatif, on le partage à des amis mais ça ne casse pas 3 pattes à un canard.

  • Le niveau plus sérieux : ici le test de personnalité est utilisé pour mieux se connaître, trouver son profil MBTI ou son type ennéagramme.
    Cela peut passer par des tests plus poussés de 50 ou 100 questions qui ont été réfléchis voire qui ont une certaine validité scientifique.

Ca ne remplace pas une introspection mais ça peut déjà donner le goût pour aller plus loin par l’observation de soi.

Test de personnalité : la récréation de la connaissance de soi

Beaucoup de personnes qui viennent me voir ont déjà fait un test ennéagramme ou MBTI.
Ils pensent avoir réellement plus d’informations sur eux. En réalité, ça n’est pas vraiment le cas.

Nous pouvons voir ces tests comme de la récréation.
Certains regardent des vidéos de chats, d’autres jouent sur leur téléphone, d’autres encore passent un test de personnalité. Pourquoi pas ?

En soirée avec des amis, le sujet de la personnalité peut venir sur le tapis : “j’ai fait mon thème astrologique et je suis bélier ascendant gémeaux” ou “j’ai fait le test ennéagramme et je ressors type 7. Et vous ?”

Le test de personnalité est, à bien des égards, un liant social.
On a l’impression d’avoir découvert un peu plus qui on est, on en parle à nos proches, on leur fait passer le test également.

C’est l’occasion d’aborder le sujet entre amis, de passer un bon moment et ça a au moins le mérite d’ouvrir cet espace !

Ca peut même aider à mieux connaître nos proches en ouvrant le dialogue :
“Ah bon tu fonctionnes comme ça toi ? Le regard des autres est vraiment important pour toi ?”
“Quand tu dis que tu as peur de tout, qu’est-ce que tu veux dire par là ?”

Ce sont des sujets de discussion plus profonds, plus authentiques que ce que beaucoup de gens ont l’habitude de discuter et ça peut être très nourrissant pour la santé des relations !

Le test de personnalité : quelle pertinence ?

De quoi parle le test ?
Quel résultat est-il censé donner ?

Il y a test de personnalité et test de personnalité !

Voici quelques modèles de personnalité associés à des tests :

  • MBTI : parmi les plus connus au monde. Basé sur les travaux de Jung et popularisé par Myers-Briggs, il répertorie 8 fonctions cognitives (basées sur les paires pensée/sentiment et intuition/sensation) et 16 types de personnalité.
  • Ennéagramme : ce modèle parle des motivations profondes des individus, au nombre de 9. C’est basé sur 3 centres d’intelligence : mental, émotionnel, instinctif.
  • Big Five : évalue 5 grands traits de personnalité : ouverture, conscience, extraversion, agrément, névrotisme.
  • DISC : évalue les traits de dominance, d’influence, de stabilité et de conformité.
  • Strengthsfinder : identifie les forces dominantes d’un individu.

Chacun de ces tests ne parle pas de la même chose, même si certains se rejoignent.
Par exemple, connaître tes fonctions cognitives du MBTI permet de déduire les forces du Strengthsfinder.

De même, connaître son type ennéagramme permet d’en déduire le DISC avec beaucoup plus de finesse.
Qui peut le plus peut le moins.
Les modèles plus nuancés et complexes que sont le MBTI et l’ennéagramme amènent plus de nuance et permettant d’en connaître bien plus sur soi que le DISC par exemple.

Attention, il existe très souvent plusieurs tests concernant un même modèle, comme c’est le cas avec le MBTI et l’ennéagramme.
Tous les tests ne se valent pas, n’ont pas le même sérieux : les résultats peuvent beaucoup fluctuer de l’un à l’autre.

Pour minimiser les biais liés aux tests, il peut être intéressant d’en faire plusieurs qui parlent du même modèle de personnalité.

Les limites du test de personnalité

Les tests de personnalité posent problème à plus d’un titre :

  1. Le test donne forcément une réponse à la fin… Ca paraît tout bête mais ça n’est pas le cas avec une introspection où tu cherches par élimination et ou tu peux hésiter avec plusieurs hypothèses. La réponse donnée par le test renforce le biais de confirmation, fige l’image qu’on a de nous et éloigne de qui on est vraiment.
  2. La connaissance de soi ne peut avoir lieu que dans l’intimité de notre rapport à nous-mêmes et un test ne fait qu’effleurer cet endroit. D’autant que l’on a l’intention de répondre au test et pas de se relier à son intériorité.
  3. Les réponses sont déjà faites et il faut cocher la case qui nous semble la plus pertinente. On a le problème du langage du fait que les mots employés sont différents de ce qu’on aurait employé nous-mêmes. Et surtout, dès qu’on essaie de mettre des mots sur notre vécu, on en perd déjà l’essence.
  4. Cocher des réponses définit des catégories arbitraires qui ne renseignent pas sur ton individualité.

Il s’agit donc de discerner l’utilité supposée du test de l’utilité réelle.
Le test du personnalité ne peut pas t’aider à mieux te connaître dans la plupart des cas.
Tout au plus, il aide à se poser des questions et à s’intéresser à quelque chose qu’on aurait pas creusé autrement.

Il a le mérite d’amorcer la réflexion, de prendre un temps pour sortir de la routine quotidienne souvent très agitée et se poser sur notre fonctionnement.

Tous les tests ne se valent pas. Certains tests de personnalité se veulent scientifiques comme le Big Five ou le Strengths Finder.

D’autres modèles comme le MBTI et l’ennéagramme sont des modèles trop complexes et nuancés pour qu’un test se révèle réellement pertinent, a fortiori pour l’ennéagramme qui pointe les motivations inconscientes qui nous poussent à agir.

Quel que soit le test de personnalité, si tu veux te connaître véritablement, tu ne couperas pas à une introspection profonde.

Prendre le temps de se connaître, de regarder à l’intérieur de soi, développer une curiosité sur ce qui nous anime à chaque instant, voilà le véritable sens de la connaissance de soi et cela, aucun test de personnalité ne peut le faire.

En clair, le test de personnalité peut être une première approche pour s’intéresser à sa vie intérieure, mais ça montre vite ses limites.

Il ne remplacera jamais une introspection véritable par l’observation de soi, le journaling ou l’analyse de rêves.

crise existentielle

Crise existentielle : sa raison d’être et 4 recommandations

28 ans, 40 ans… Il y a des âges où la crise existentielle s’invite dans nos vies. C’est souvent synonyme de perte de sens, de dépression, d’isolement… Mais d’où vient cette crise existentielle ? Pourquoi ? Que faire ?

Entrons dans le monde mystérieux de la crise existentielle.

Qu’est-ce qu’une crise existentielle ?

La crise existentielle est une crise de sens qui apparaît à de multiples âges de la vie, où l’on est face à l’absurdité de notre existence. J’ai observé des âges fréquents : 28 ans, la fameuse crise de la quarantaine.

Crise vient du grec krino qui signifie trancher. De même, l’idéogramme chinois de crise est le même qu’opportunité. La crise existentielle est littéralement une opportunité de trancher. C’est une invitation à prendre du recul pour faire un point sur notre existence et trier le bon grain de l’ivraie. Il me paraît bon de dédramatiser la crise existentielle en réalisant que c’est normal au cours d’une vie humaine d’y être confronté !

La période de crise a lieu en plein hiver psychologique (cf la roue de Hudson), cela va souvent avec une période d’anxiété voire de dépression, où l’existence perd son sens, avec un sentiment d’isolement, de décalage qui paraît impossible à surmonter…

Si on regarde bien, TOUT invite à prendre une grosse pause, à faire un bilan de la phase écoulée pour décider ce qu’on garde et ce qu’on enlève.

C’est un peu comme si tu étais sur l’autoroute à fond les ballons et la vie t’invite à sortir à la prochaine sortie pour te poser sur l’aire d’autoroute.

La crise existentielle est aussi et surtout une opportunité de réalignement de l’être. De façon pragmatique, nous nous écartons plus ou moins de notre essence, de notre chemin, au cours de notre vie et la crise survient pour nous dire “eh coco, t’es sorti de ton axe là !”

C’est pourquoi une crise existentielle vient très souvent avec un besoin vital d’introspection et d’isolement. La tête est pleine de pensées, de questions existentielles, parce que c’est le moment de tout poser à plat.

Il s’agit de s’arrêter, de prendre du temps pour soi et se questionner :

  • Qu’est-ce que je ressens en ce moment ?
  • Quelles sont mes valeurs ?
  • Quels sont mes besoins ?
  • Qu’est-ce qui est important pour moi ?
  • Qu’est-ce que je ne veux plus ?

Ce questionnement permet de réajuster et de prendre des décisions importantes.

Le contexte d’une crise existentielle

Beaucoup d’événements peuvent provoquer une crise existentielle : une maladie, un deuil, un accident, un licenciement, une rupture…

La crise existentielle va avec une période de transition (cf la spirale dynamique). C’est souvent quelque chose de violent et inattendu qui nous sort de notre mode automatique dans lequel on est en transe hypnotique et où l’on peut se satisfaire de nombreux compromis mais où, au fond, on ne se sent pas du tout à notre place.

Ce point de rupture s’appelle un point choc dans certaines traditions. Ce point choc vient systématiquement de l’extérieur et nous aide à remettre du mouvement en allumant la lumière de la conscience dans notre vie, à un endroit qui était cristallisé, immobilisé, et où il y avait bien besoin de remettre de la vie.

Dans ma propre vie, les points chocs sont survenus suite à des points de rupture, relationnel ou professionnel. La dernière crise existentielle remonte en 2020 quand j’ai remis à plat tout ce que je faisais, quand mon business a coulé subitement après des mois très florissants par plusieurs concours de circonstance successifs.

Les questions existentielles sont remontées à la surface de mes pensées plus que jamais et j’ai ressenti la nécessité de faire face à moi-même, d’apprendre à me connaître, à aller voir au fond de moi ce que j’esquivais par le biais du développement personnel notamment.

C’est là que j’ai redécouvert l’ennéagramme, que j’ai pris le temps de m’offrir une thérapie, que j’ai plongé dans ce vide identitaire.

Cette crise de sens m’a aidé à revenir à mon essentiel. Il est d’autant plus précieux de se permettre de vivre pleinement cette crise existentielle car a posteriori nous réalisons que c’est parmi les choses les plus précieuses qu’il nous ait été donné de vivre.

Évidemment quand nous sommes dans l’œil du cyclone, ça va dans tous les sens, c’est la machine à laver !

Comme le dit l’adage, le traitement était douloureux mais le patient en avait besoin. Une crise existentielle n’arrive jamais par hasard et si c’est ton cas, peut-être que le moment est venu d’ouvrir la boîte de Pandore.

Les clés en cas de crise existentielle

Loin de moi l’idée de dire qu’il y a une recette pour traverser une crise existentielle. Seulement, ce type de période est houleuse, nous plonge dans un chaos intérieur où l’on perd tout repère et, de mon expérience et de celle de centaines personnes que j’ai accompagnées ces dernières années, je peux au moins te partager quelques grands principes (qui n’ont pas vocation à être une prescription).

0. Accueillir ce qui vient

Avant de donner quelques recommandations pour traverser ces crises existentielles et en récolter le nectar, il est important de faire un détour par la via negativa que j’affectionne tant.

La Via Negativa nous invite à d’abord éviter les erreurs avant de chercher à faire quelque chose de particulier.

Par exemple, pour vivre longtemps, on peut commencer à éviter les erreurs stupides (conduire bourré, consommer des aliments transformés, faire une opération non nécessaire…) avant de chercher à faire du sport et manger sainement. Question de bon sens.

Lors d’une crise existentielle, tu entres dans une période de total décalage avec le monde ordinaire qui continue à se dérouler sous tes yeux. Tout le bruit ambiant ne fait plus aucun sens pour toi : les gens qui vont au travail sans se poser de questions, qui vont voter en pensant changer les choses et regardent des émissions télévisées le soir, ça te passe par dessus.

Toi, tu vis peut-être d’intenses émotions, tu es en proie à des doutes, à des questions existentielles, à un vide intérieur, à une confusion totale.

Bref, tu es telle la chenille dans sa chrysalide, dans une bouillie sans forme : c’est une période de changement.

Cela n’est pas forcément si intense pour tout le monde, tout le monde ne vit pas une dépression ou de l’anxiété, une thérapie n’est pas toujours nécessaire.

Quoi que tu vives, s’agit avant tout d’accueillir tout ce qui vient sans chercher à le changer, sans croire que c’est un problème, sans vouloir à tout prix chercher à aller bien. C’est paradoxal, oui, mais vouloir s’en sortir au plus vite est la garantie de rallonger le processus. Cela rappelle les personnes qui font comme si de rien était après la mort de leur proche et ça ressort 1 an ou 5 ans après sous forme de deuil pathologique.

Maintenant voyons 3 pistes précieuses sur lesquels tu peux t’appuyer en situation chaotique.

1. Se donner le temps

Une crise existentielle invite à prendre le temps. On n’est plus dans la course du quotidien, on est comme la formule 1 sortie du circuit pour s’arrêter au stand. L’heure n’est ni à la productivité, ni à la socialisation.

Rien ne sert de courir ou de se presser, pour aller où ? Cela me rappelle une personne que j’ai accompagné, qui a enchaîné les stages de développement personnel, les livres, pour essayer d’aller mieux et éviter de plonger dans son chagrin. Elle n’a fait que retarder le moment où les larmes allaient couler. On ne peut pas esquiver la vie, un deuil est un deuil.

Revenir à notre essentiel, à se poser les bonnes questions, à aller à la rencontre de soi-même, peut-être prendre le temps de découvrir son type de personnalité, se reposer, profiter de la nature, de sa famille… tout cela prend du temps.

Être pressé de revenir à la vie ordinaire me paraît une mauvaise idée et montre que nous avons peur de nous donner réellement ce temps de retour à soi. Alors que c’est justement la fuite répétée de moments d’introspection qui finit par mener à une crise existentielle.

Dis-toi que tu vas surmonter cette crise existentielle, c’est une passade normale dans la vie qui n’est pas un problème ou une maladie… À moins que tu y sois depuis 20 ans.

2. Cultiver la solitude

La solitude est une précieuse alliée dans une période de crise existentielle. Les humains modernes ont une vie bruyante, remplie tout le temps de tas de choses, pour éviter de se confronter avec le vide abyssal de leur existence, avec le silence et l’isolement.

C’est bien compréhensible, ça fait peur de se confronter au vide !

L’isolement est un allié dans ces moments : prendre le temps d’une retraite en solitaire, rester dans le silence, flâner… cet espace vide est crucial pour se reconnecter à soi-même.

Cette solitude est l’occasion d’apprendre à nous apprivoiser, à rester en notre présence sans stimulus, à creuser en soi, à se poser des questions, à laisser remonter les émotions qui veulent sortir, à faire du tri dans notre vie…

Cela peut être l’occasion de creuser l’ennéagramme, l’IKIGAI et tout autre modèle qui peut t’aider à voir plus clair en toi, sans attendre de résultats.

Cet isolement social est d’autant plus précieux que certaines personnes peuvent te faire culpabiliser et te lancer plein de conseils non sollicités. Mieux vaut éviter la présence de personnes qui te décentrent de toi-même et se prennent pour ton psychologue. Surtout en France où les émotions sont connotés négativement, il vaut mieux ne pas trop parler dans les endroits où l’on risque de ne pas être compris.

3. Chercher du soutien

Cultiver la solitude ne veut pas dire rester seul pendant des mois pour garder la tête haute et dire “moi je m’en suis sorti tout seul” ! Je dis simplement que la solitude est nécessaire à un moment donner pour te retrouver dans ton intimité.

Il est aussi précieux de côtoyer des amis, éventuellement un psychologue, un thérapeute ou un coach qui sait ce que l’on traverse, qui maîtrise ce sujet.

Cela peut donner un cadre dans un moment difficile, en faisant bien attention à s’entourer de personnes réellement capables d’empathie, d’écouter sincèrement et pas des personnes qui se positionnent en sauveur pour te dire quoi faire pour aller mieux et sortir de là !

La crise existentielle : une autre perception

À un niveau plus méta, la crise existentielle est une façon qu’a la vie de retrouver un nouveau point d’équilibre plus respectueux de la vie, plus en adéquation avec ton essence, plus écologique pour ton écosystème psycho-émotionnel-corporel.

De la même façon que la maladie peut être perçue comme une crise de guérison, la crise existentielle illustre bien la loi de l’homéostasie.

Un être humain dans un travail ou une relation qui ne l’épanouit pas peut prendre sur lui pendant longtemps, moyennant quelques compensations pour tenir (cigarette, alcool, sport, écrans…). Avec le temps, cette personne se décentre de plus en plus d’elle-même jusqu’à ce qu’un point choc arrive pour mettre du chaos et chercher un point d’équilibre plus sain.

Dans la société actuelle, beaucoup d’individus sont à côté de leurs pompes et ne s’en rendent pas compte à cause de plusieurs systèmes tampons :

  1. Les mécanismes de défense dont le déni, la rationalisation ou le mensonge à soi-même.
  2. La fuite de soi par des mécanismes de compensations via la nourriture, le sexe, l’alcool, le sport, le travail, le bruit, l’occupation, les écrans… Permettant à une situation de perdurer longtemps.
  3. Les approches interventionnistes : hypnose, PNL, EFT et autres thérapie de surface… peuvent être autant de méthodes pour mettre une emplâtre sur une jambe de bois et créer un déplacement de symptôme qui va simplement retarder l’explosion.

Ainsi, la crise existentielle est non seulement nécessaire à un moment donné quand un individu est à côté de ses pompes, mais en plus elle est même salutaire !

Il convient de prendre le temps, ne rien précipiter, cultiver sa solitude et ne pas hésiter à se faire aider par un professionnel compétent. Une psychothérapie ou autre thérapie peut être une vraie aide, tu as le droit de demander du soutien.

Comme le disait ce cher Carl Gustav Jung : “Tout ce que nous n’aurons pas ramené à la conscience se manifestera dans notre vie comme le destin ou la fatalité “

Et si la crise existentielle était une bénédiction qui t’invite à profiter de cette période de creux pour plonger au fond de l’eau et renouer avec qui tu es vraiment ?

cercle de parole vert

Le niveau d’existence Vert dans la spirale dynamique

Vert dans la spirale dynamique est le premier niveau d’existence au-delà du rationnel.

Orange, par sa vision mécaniste de la vie, a desséché la vie physique et spirituelle.

La vie a été vidée de sa substance tant sur le plan symbolique (par la perte de la spiritualité et de la connexion à quelque chose de plus grand) que sur le plan concret (par l’épuisement des ressources et l’éradication de nombreuses formes de vie à cause de la quête de performance et de production). Qu’est-ce que le niveau d’existence Vert ? Quelle est sa vision du monde ?

Voyons tout cela dans ces lignes.

Le thème du niveau d’existence Vert

Dans un monde dominé par Orange, l’arrivée de Vert est une vraie bouffée d’oxygène. Orange s’est épuisé à monter tout en haut de la montagne, à poursuivre ses buts, ses projets, son propre plaisir personnel et finit par s’asphyxier par toute cette progression. Orange ne se donne pas droit au répit, au repos, ne se laisse pas aller à sa tristesse, à sa flemme. Arriver au sommet de sa montagne, Orange n’en peut plus, il est fatigué, exténué, il réalise le coût faramineux de s’être traité comme une machine à produire, comme un objet à optimiser…

Le thème du niveau d’existence Vert est : Sacrifier le soi maintenant pour obtenir maintenant l’harmonie pour soi et pour les autres

Vert est une immense bulle d’oxygène qui permet de colorer de nouveau son monde intérieur et son monde extérieur. Vert ramène sur le tapis les émotions, les besoins, l’expression de son intériorité et fait des relations humaines une priorité, tout ce qui a été mis sous le tapis par Orange pour une question de productivité.

Vert ne veut plus de la hiérarchie, des rapports de force et du leadership vertical instauré de force par Rouge, complexifié et scellé par Bleu et exploité par Orange pour dominer le monde.

Les valeurs de Vert gravitent autour de la bienveillance, l’écoute, l’entraide, le partage puisqu’on revient sur un niveau d’existence collectif de la spirale dynamique.

Pour rappel, dans la spirale dynamique il y a une alternance entre niveau d’existence individuel et collectif. Les couleurs froides sont les niveaux collectifs : Violet, Bleu, Vert, Turquoise. Les couleurs chaudes sont les niveaux individuels : Rouge, Orange, Jaune. Beige est un peu à part car il n’y a pas d’individu au sens strict, c’est juste de la survie immédiate.

Le niveau d’existence Vert s’invite sur le devant de la scène et propose de tout mettre à plat, de renverser de 90° cette verticalité toxique à bien des égards et de se poser en cercle autour de cette horizontalité retrouvée.

C’est seulement à Vert qu’apparaît l’altérité : considérer l’Autre comme un Autre. En effet, à Violet l’autre est dangereux (ou l’autre c’est moi s’il est dans la même tribu), à Rouge l’autre est un ennemi ou quelqu’un à soumettre, à Bleu l’autre est un dangereux hérétique à convertir ou un fidèle comme moi, à Orange l’autre est une ressource… Enfin, à Vert l’autre est considéré comme un individu différent de moi qui a son histoire, sa culture, ses valeurs, ses émotions, ses besoins, sa personnalité, et je respecte totalement cette différence sans avoir de projet sur lui.

À Vert, nous prenons le temps de nous écouter les uns les autres, sans chercher à avoir raison, à couper la parole, à changer l’autre.

Vert s’intéresse à l’histoire de l’autre, pourquoi il pense ce qu’il pense, d’où il vient, ce qu’il ressent, il y a un élan du cœur d’être en lien avec autrui.

Au sortir de Orange, Vert donne le sentiment de revivre. On sort de la productivité, de l’effort permanent, de la prédation, de la compétitivité et des coups bas…

On peut enfin se poser dans un transat et savourer la vacuité pour se ressourcer sans rien attendre d’autre que ce qui est.

Vert dans la société/culture

Apparu au début du XXe siècle, Vert peut encore être considéré comme un vMème en cours d’émergence et aucune société ne l’incarne aujourd’hui complètement.

Tous les leviers d’ingénierie sociale utilisés depuis des dizaines d’années (et cela va en s’accélérant) montre bien une absence totale de Vert dans les instances dirigeantes.

Vert imprègne beaucoup l’Europe du Nord, Suède surtout, Danemark, Norvège, Finlande avec toutes les démarches de déconstruction qu’on peut voir, par exemple, dans l’éducation. Le système éducatif finlandais est considéré comme l’un des meilleurs au monde : suppression des matières scolaires, des devoirs à la maison, pour proposer une approche pluri-disciplinaire bien plus en adéquation avec le réel, avec de l’entraide… Les éducateurs aident l’enfant à trouver sa propre façon d’apprendre en proposant plusieurs méthodes pédagogiques. Les écoles et les enseignants ont une grande autonomie dans les contenus et les méthodes d’apprentissage. Bref, on retrouve beaucoup de thèmes de Vert et il est facile de contraster avec l’omniprésence de Bleu dans le système éducatif français.

Au niveau social, Vert s’incarne à travers les cercles de parole, les cercles restauratifs et peut être constaté dans les milieux dits alternatifs (CNV, écologie, développement personnel…), sans pour autant être omniprésent. Attention : Vert n’est pas dans le prosélytisme, tu peux voir beaucoup de Violet dans les milieux du développement personnel (les énergies, la lithothérapie), de Orange (fixer des objectifs, devenir la meilleure version de soi-même…) et tu peux voir beaucoup de Bleu dans la CNV (“c’est comme ça qu’on fait”, “c’est important d’avoir LA bonne intention”…)

Dans le monde moderne on voit beaucoup de Vert de surface mais dès que tu grattes le vernis tu vois bien que c’en est pas.

Un excellent exemple peut être constaté chez des personnes qui pratiquent la CNV en surface et qui maquillent leur agressivité et leur colère avec un vernis bienveillant. Pour autant, ça ne rend pas la CNV caduque, c’est juste la déformation de personnes la pratiquant qui n’en sont pas encore à Vert.

Vert dans notre psychisme

Dans notre propre psychisme, Vert commence à s’incarner quand nous constatons différentes énergies, différentes parts de soi qui n’ont pas les mêmes envies et qui sont en tension.

Dans le paradigme de Vert, l’être humain est pluriel avec de multiples parts, comme c’est illustré par l’IFS (internal family system) de Schwartz, le Voice Dialogue de Hal Stone, le MAI de Isa Padovani, le process du Totem personnel de Stephen Gallegos…

À un endroit c’est faux comme on le verra plus bas car l’individu est profondément Un et la séparation n’est qu’apparente. Seulement, la conception de ces différentes parts permet d’amorcer un travail de réunification intérieure qui mènera à une Unité intérieure retrouvée à Jaune.

Autrement dit, les pièces éclatées du puzzle se rassemblent pour reformer un Tout : c’est le processus d’individuation de Jung.

Apportons une nuance : Orange peut aussi avoir conscience qu’il a différentes parties mais il est toujours orienté sur la performance et va chercher à passer en force sur certaines parties de lui.

Il y a quelques années, un formateur de développement personnel, bien centré en Orange, a proposé un exercice avec les sous-personnalités avec l’intention d’utiliser cet outil pour atteindre un objectif, chaque sous-personnalité devenant une ressource pour atteindre le sacro-saint objectif. De l’extérieur ça peut ressembler à du Vert, mais dans l’intention on voit bien que c’est Orange.

L’outil quel qu’il soit sera toujours utilisé à des fins de performance, quitte à sacrifier une part de soi : ce n’est donc pas Vert.

Vert donne un espace d’écoute pour chaque part de nous : chaque émotion, chaque émotion, a sa place, est écoutée, comprise. Ce n’est pas fait POUR quelque chose. Le sacrifice d’une part de soi n’a plus sa place.

Vert valorise cette harmonie intérieure qui mène à l’harmonie dans le groupe.

Vert se caractérise par le passage de l’ère du OU à l’ère du ET : spiritualité ET matérialité, introverti ET extraverti, ombre ET lumière.

On arrête de couper le réel en tranche et on sort de la dualité des choses.

Les limites de Vert

Vert c’est le relativisme absolu : tout est relatif. Le paradoxe de cette phrase est qu’elle est absolue… Non tout ne se vaut pas, non un escargot n’a pas le même niveau d’intelligence qu’un dauphin. Seulement, le discours Jaune visant à remettre dans le contexte et à parler beaucoup plus librement de tout sujet, fut-il profondément sensible, peut heurter Vert. Il suffit d’écouter Didier Raoult, Idriss Aberkane ou Nassim Taleb. Ce sont des exemples de pensée Jaune qui peut mettre Vert mal à l’aise.

Une autre limite de Vert est son inertie du fait de la recherche de consensus. Cela crée de la lenteur dans le processus de décision.

En Vert on peut passer beaucoup de temps à discuter avec différentes parties de soi et le risque est de croire au premier degré à ces différentes parties. Ce sont seulement des métaphores, des images, visant à rassembler tout ce beau bordel intérieur car il est essentiel de ramener l’individu à son unité fondamentale.

Vert et ennéagramme

Le type 9 nage dans Vert comme un poisson dans l’eau mais ce n’est qu’en surface car il n’est souvent pas passé par Orange. Il lui est facile de se mettre à la place des autres, de comprendre tous les points de vue et d’en faire un consensus. Pour qu’il le vive vraiment il lui fait rajouter SA subjectivité.

Le type 6 peut également se sentir à l’aise dans Vert car il peut vivre dans un cadre qui colle à ses valeurs, encore faut-il qu’il en soit là.

Le type 3, le type 7 et le type 8 ont une aversion assez naturelle à Vert. Par leur fonctionnement très porté sur le plaisir et la croissance, ils vont largement préférer Orange.

Évidemment ce sont des généralités qui invitent à beaucoup de nuances car un individu n’est pas que son ennéatype et son niveau d’existence de spirale dynamique. Par exemple, Nassim Taleb et David Manise sont deux type 8 qui ont accès à Jaune sans aucun doute.

Ressources VERT

Livres : les mots sont des fenêtres de Marshall Rosenberg, pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent de Ramïn Farhangi, Reinventing organizations de Frédéric Laloux

Films : la belle verte, I origin, Sense 8

Ressources diverses : Solange te parle, Isa Padovani, Jean-Jacques Crèvecœur

Modèles : CNV, IFS

Le niveau d’existence Rouge dans la spirale dynamique

“Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.” Jules César

Il y a 10 000 ans, le temps des empires fut venu pour succéder aux tribus

Dans la spirale dynamique, il s’agit du niveau de conscience Rouge.

Quel est le thème de Rouge ?
Comment s’exprime-t-il dans la société et dans la culture ?
Comment s’exprime-t-il en chacun de nous ?
Quelles sont ses limites ?

Voyons cela tout de suite.

Le thème de Rouge

Avec les cultures tribales et animistes, l’heure était à la vie collective et à la tradition, aux rituels, pour calmer les esprits de la nature.
Respecter les traditions, apppartenir aux groupes, être en sécurité dans un monde inconnu,… telles sont les priorités de VIOLET.

Rouge émerge pour amener la conscience d’un “soi” séparé.

Le thème de Rouge est : Exprimer le soi sans culpabilité pour satisfaire immédiatement ses impulsions.

L’heure est à la conquête, la dominition et la loi du plus fort.
On étend les frontières, on conquiert de nouveaux territoires, on montre sa puissance au monde pour prouver qui domine.
Il n’y a pas de morale, on fait ce qu’on veut pour prouver cette hégémonie totale : piller, voler, tuerie de masse, violer, brûler des villages…

L’honneur est un thème clé, on est prêt à mourir pour son honneur.

Rouge dans la société/culture

Rouge est peu présent dans notre société moderne, il se cantonne aux quartiers défavorisés en périphérie des villes avec les cités, aux brigands et autres business illégaux (même si un business illégal peut être aussi Orange)…
Ce niveau de conscience est beaucoup plus présent dans les pays d’Afrique noire par exemple.
Dans une société dominée par Bleu, Rouge a été sacrifié sur l’autel du “vivre ensemble”.

Avec l’avènement de Rouge, les groupes humains ont grandi et donné des empires où le plus fort dirige : empire romain, ottoman, les huns…

Ce niveau d’existence est particulièrement marqué par l’impulsivité et l’egocentrisme.

Rouge a conscience de son existence propre et il l’affirme, il a ce sentiment de toute puissance qui le pousse à la violence et à la domination.
Il est d’ailleurs fréquent que l’empereur se prenne pour un dieu.

On est dans un monde dangereux où les autres sont des menaces et c’est le plus fort qui gagne.

Rouge accorde beaucoup d’importance au respect, craint particulièrement la honte et le déshonneur.
Il préfère mourir en héros pour sauver son honneur que vivre en victime (le film 300 en montre un bel exemple).

Rouge en nous

Rouge a une empreinte assez faible sur la plupart d’entre nous (du fait d’un surmoi très marqué par Bleu) :

  • Expression des pulsions : ce qui est ressenti est exprimé illico, pas de faux semblants. La colère sort librement.
  • Vouloir tout, tout de suite : Rouge n’attend pas, il va se battre pour avoir ce qu’il désire
  • L’amoralité : la partie de nous qui veut se venger des autres, qui veut les voir échouer, qui jouit de leur malheur
  • Le manque d’empathie : par son obsession de la domination, Rouge n’a aucune empathie pour autrui
  • Refuser de plier : il tient tête, refuse de perdre et de se soumettre.
  • Trahison : il n’a pas de compte à rendre à qui que ce soit, il trahit ostensiblement quand ça l’arrange.
  • L’importance du respect : Rouge veut absolument être respecté et ne supporte pas qu’on lui manque de respect

Les limites de Rouge

Comme tout niveau d’existence de la spirale dynamique, il y a des limites inhérentes à Rouge… que beaucoup d’humains finissent par rencontrer tôt ou tard.

La satisfaction égocentrique des besoins de l’individu crée beaucoup de violence. Pour vivre sa toute puissance, Rouge n’a aucun problème à commettre tous les délits et crimes possibles et imaginables.
Dans ce no man’s land où n’importe qui peut te planter un couteau pour te voler tes possessions, il est difficile de faire confiance en son prochain et de construire quelque chose ensemble.

Le besoin de structure commence à devenir une nécessité pour mettre de l’ordre dans le chaos.
C’est ainsi que Bleu apparaît et avec lui, une Vérité Ultime qui permet de relier tous les personnes qui y croient.

Nous passons d’un niveau de réalité basé sur le sacrifice des autres (ROUGE) à un niveau de réalité basé sur le sacrifice de soi (BLEU).

BLEU émerge pour mettre de l’eau dans le vin de ROUGE, comme chaque niveau d’existence de la spirale dynamique.

Cette Vérité Ultime donne du sens et contrôle tous les aspects de la vie.
Il faut s’en remettre à cette divinité qui nous dépasse au risque d’en payer le prix.

Bleu fait disparaître l’impulsivité de Rouge : il faut se contrôler coûte que coûte, contrôler ses émotions, contrôler ses pulsions.
La constipation émotionnelle bat son plein.

Ce thème du sacrifice est omniprésent dans BLEU comme nous allons le voir.

Les 8 fonctions cognitives du MBTI : la clé

Les fonctions cognitives du MBTI sont une aide précieuse pour mieux comprendre ton fonctionnement, autant tes capacités naturelles que tes talons d’Achille.
Voyons en détail :

  • Ce que sont les fonctions cognitives
  • Les 8 fonctions cognitives en détail
  • Comment identifier l’ordre des fonctions cognitives

Du type MBTI aux fonctions cognitives

Comme en ennéagramme, trouver son type de personnalité fascine les gens.
Il existe des tas de tests en MBTI pour trouver son type, croire qu’on se connait et ranger le tout dans un tiroir.
La vraie connaissance de soi n’a rien à voir avec un test.

Quand tu cherches les types MBTI sur internet, tu tombes sur des paragraphes généralistes qui décrivent un cliché nourrissant l’effet Barnum. On est loin d’une connaissance de soi réellement utile qui enrichit la vie intérieure…

Voilà pourquoi au type MBTI je préfère creuser les fonctions cognitives qui apportent l’aspect dynamique et nuancé aux 16 personnalités.

En réalité, chaque type de personnalité équivaut à l’usage des fonctions cognitives dans un certain ordre.
Laissons de côté les 16 types de personnalité pour l’instant et focalisons-nous sur ce qui est le plus intéressant : les fonctions cognitives.

Que sont les fonctions cognitives ?

Carl Gustav Jung est une figure illustre du 20ème siècle.
Il a travaillé sur les synchronicités, l’inconscient collectif, les archétypes, les zones d’ombre et le processus d’individuation.
Depuis 15 ans que j’explore le monde du développement personnel et de la psychologie, je retombe toujours sur ce personnage exceptionnel.

Dans les années 1910, Jung a eu une période de jachère pendant laquelle il a creusé les types psychologiques et a publié ses travaux après une vingtaine d’années dans le domaine de la psychologie.

Les fonctions cognitives nous parlent de nos préférences de fonctionnement de notre psychisme de façon automatique.

Il a identité deux types de fonctions :

  1. Les fonctions de perception qui visent à prendre de l’information de l’environnement
    Les fonctions de perception sont : la lettre N (intuition) et la lettre S (sensation).
    N est dans le monde des idées, S dans le monde des 5 sens.
    Chaque fonction de perception peut être introvertie ou extravertie, c’est-à-dire préférentiellement dirigée vers l’intérieur ou l’extérieur.

  2. Les fonctions de décision qui visent à prendre une décision à partir de ces informations
    Les fonctions de décision sont la lettre F (feeling = sentiment) et la lettre T (thinking = pensée)
    F se base sur un ressenti, T se base sur de la logique
    Chaque fonction de décision peut être introvertie ou extravertie, c’est-à-dire préférentiellement dirigée vers l’intérieur ou l’extérieur.

Avant de voir en détail les 8 fonctions cognitives, garde en tête que :

  • Aucune fonction n’est mieux qu’une autre
  • Tout le monde a les 8 mais pas dans les mêmes proportions
  • Les fonctions cognitives ne disent rien de comment tu les utilises
  • Les fonctions cognitives sont de l’ordre des capacités en terme de niveaux logiques

Les fonctions de perception

La fonction Ni : Intuition introvertie.

C’est la fonction dominante de l’INTJ et l’INFJ
Mots clés : Vision. Stratégie et perspectives futures.

L’intuition introvertie (Ni) une fonction visionnaire qui absorbe beaucoup d’informations, de concepts et d’idées en elle. De là vont émerger des révélations, des connexions, des idées novatrices, généralement au moment où on s’y attend le moins. Sous la douche, en balade, aux toilettes, en cuisinant…

Ni fait de travail de traiter l’information à l’intérieur d’elle.
Elle observe, est à l’écoute, à la différence de Ne.

Ni a cette vision globale qui en fait un très bon stratège, conseiller, consultant.
Elle repère les schémas à l’œuvre chez les autres, elle dénoue facilement la psyché humaine.

Là où Ne envisage plein de potentiels, Ni ferme les options et envisage UNE vision potentielle, elle est très douée pour anticiper.
Elle a plus de difficultés avec l’imprévu et ce qui bouscule sa vision.

La fonction Ne : Intuition extravertie

C’est la fonction dominante de l’ENTP et l’ENFP
Mots clés : idéation. Exploration des options avec enthousiasme

L’intuition extravertie (Ne) est un moteur infini à idées en tout genre : une idée en entraîne une autre, sans fin. Cela crée de l’enthousiasme et tend à dérouler encore plus les idées, ce qui crée un amour de l’apprentissage.

La fonction Ne envisage facilement des liens entre de multiples domaines, même très éloignés.
Elle repère les non dits chez les autres, ce qui est caché.

Ne a la facilité de tout remettre en question, et en particulier tout ce qui est déjà établi. Elle exècre les limites, les cadres trop structurés.

Elle aime la nouveauté, la stimulation intellectuelle, ce qui tend à la disperser et à générer des difficultés d’organisation et de concentration.
Il est d’autant plus difficile d’aller au bout d’un projet quand une idée en génère 10 autres !

La fonction Se : Sensation extravertie

C’est la fonction dominante de l’ESFP et l’ESTP
Mots clés : Expérience. Action et instinct.

La sensation extravertie (Se) apprend par le concret du monde réel, ici et maintenant, dans les 5 sens. Elle fait puis elle réfléchit.
Elle réagit du tac-au-tac et n’hésite pas pour expérimenter quelque chose de nouveau : elle se lève, se casse la gueule, se relève… Cette boucle d’apprentissage est nécessaire pour Se qui a besoin de rendre les choses concrètes.

Ici, pas de mode d’emploi ou de consignes : elle fait de son propre chef.
Elle saisit rapidement les opportunités, décide rapidement.

Sa capacité à œuvrer dans le monde la rend moins ouverte à l’introspection et elle peut facilement s’ennuyer s’il n’y a rien à faire.

Se accumule tout un catalogue d’expériences et il est toujours intéressant de l’agrandir.

La fonction Si : Sensation introvertie

C’est la fonction dominante de l’ISTJ et l’ISFJ.
Mots clés : Mémoire. Routine stable et traditionnelle.

La sensation introvertie (Si) suit ce qui est éprouvé, validé, fiable.
Ainsi, elle est une adepte du mode d’emploi qu’elle suit scrupuleusement.

Tout ce qui a déjà fait ses preuves est rassurant : elle aime les règles claires, les procédures précises.

La fonction Si est fiable, ne remet pas en question l’ordre établi et se contente d’agir sans se poser plus de question.
Elle aime la routine, que ce soit voir les mêmes personnes, aller dans les mêmes lieux.

Elle a une mémoire sensorielle fine de la même expérience au fil du temps (exemple : la même routine du yoga répétée, le même parcours de footing…)

Elle est effrayée par la nouveauté et le changement car elle a besoin d’un cadre stable.
De fait, elle a du mal à se projeter dans un futur.

Les fonctions de décision

La fonction Fe : Sentiment extraverti

C’est la fonction dominante de l’ENFJ et l’ESFJ.
Mots clés Harmonie. Diplomatie et connexions

Le sentiment extraverti (Fe) décide en fonction des autres.
Elle a la communication facile, a une bonne lecture des dynamiques sociales et aime les connexions avec les autres.
C’est typiquement la fonction qui crée la cohésion dans un groupe, rassemble les gens et fait le lien entre eux.

Fe est très diplomate, pour trouver le bon mot, ne pas brusquer, respecter la vision du monde de chacun. Elle comprend les référentiels qui lui sont éloignés, que ce soit une autre culture, un autre niveau social.

Fe veut vivre harmonie sociale et décide ce qui est approprié pour tout le monde.
Elle peut se sentir inférieure et s’adapter aux autres, voire s’oublier.

Attention : ne pas confondre Fe et le type 2 de l’ennéagramme, même s’il peut y avoir des corrélations.

La fonction Fi : Sentiment introverti

C’est la fonction dominante de l’INFP et l’ISFP
Mots clés : Authenticité. Identité et valeurs fortes.

Le sentiment introverti (Fi) est un système de valeur fort qui définit une identité basée sur des sentiments internes.

Elle fait les choses parce qu’elle en a envie et elle ne consulte personne d’autre pour cela, elle est globalement centrée sur elle.
Sa vision du monde singulière inspire les autres.

Fi est convaincu que chacun peut (doit ?) suivre sa voie, selon ses valeurs.

On ne fera pas faire à Fi quelque chose en lequel elle ne croit pas : tout ce qu’elle fait doit être aligné avec son identité profonde.

Cette fonction manque de structure et d’organisation, peut avoir des difficultés à mettre des mots sur ses ressentis.

Attention : ne pas confondre Fi et le type 4 de l’ennéagramme, même s’il peut y avoir des corrélations. Je connais des types 9 qui ont Fi en fonction dominante.

La fonction Te : Pensée extravertie

C’est la fonction dominante de l’ESTJ et de l’ENTJ.
Mots clés : Efficacité. Optimisation des systèmes.

La pensée extravertie (Te) est une fonction qui adore les systèmes.
Elle mesure l’efficacité en fonction de critères les plus objectifs possibles.
Tout est fait pour chercher un maximum d’efficacité, donc améliorer les systèmes pour les rendre fonctionnels et universels (il faut que ça marche pour tout !).

C’est une bête de course pour analyser ce qui ne marche pas et le corriger.

L’important est que ça fonctionne dans la réalité et sur le long terme.

La logique de Te prime pour prendre des décisions.
Elle a tendance à se baser sur la pensée des autres et à y faire référence.

Elle est mal à l’aise avec les relations intimes car les humains ne sont ni mesurables ni contrôlables.
Les émotions ont tendance à l’incommoder, ce qui la rend froide par rapport aux autres.
Elle a du mal à savoir ce qu’elle ressent vraiment, quelles sont ses valeurs et sa vraie identité.

La fonction Ti : Pensée introvertie

C’est la fonction dominante de l’INTP et de l’ISTP.
Mots clés : Précision. Logique et cohérence interne.

La pensée introvertie (Ti) est une fonction logique qui valorise sa propre cohérence.
Pour elle c’est normal, c’est logique !
Elle valorise un cadre intérieur qui répond à ses critères subjectifs.

Elle a un radar pour repérer toutes les erreurs logiques, les biais de raisonnement.

Ti ne s’encombre pas de blabla et diplomatie : sa tendance à être direct et honnête, à oublier facilement les codes sociaux et à vouloir corriger les erreurs des autres a tendance à être mal perçu.

Ses émotions sont un frein à sa logique.

Elle fait tout pour être la plus cohérente possible mais ne voit pas ses propres incohérences, elle a du mal à reconnaître ses torts.

Attention : ne pas confondre Ti et le type 6 de l’ennéagramme, même s’il peut y avoir des corrélations.

L’ordre des fonctions cognitives

Imagine l’eau qui part du petit ruisseau tout en haut de la montagne, comparé au bras de mer qui se jette dans cette immense étendue aquatique.

Le débit est démesurément différent entre le haut et le bas.
C’est exactement pareil dans l’usage de nos fonctions cognitives : on a un usage totalement asymétrique de nos 8 fonctions cognitives (c’est ce qui fait nos talents et nos talons d’Achille).

De la même manière que nous utilisons les 3 centres de l’ennéagramme de façon disproportionnée (le centre préféré prenant toute la place), on retrouve la même logique pour les fonctions cognitives.

Voici l’ordre des 4 premières fonctions :

  • La fonction dominante occupe la plus large place, c’est celle qui est le plus automatique, elle est facile et nous recharge.
  • La fonction adulte (ou auxiliaire) est en soutien et apporte une soupape pour la première.
  • La fonction enfant est plus coûteuse et moins naturelle.
  • La fonction inférieure est la moins naturelle et la plus difficile à utiliser.

Voici 3 principes à connaître dans l’ordre des fonctions :

  1. Les 4 fonctions fonctionnent par paire :
  • La fonction dominante est en lien avec la fonction inférieure (1 et 4)
  • La fonction adulte (ou auxiliaire) est en lien avec la fonction enfant (2 et 3)
  1. On alterne à chaque fonction introversion et extraversion. Par exemple, avec Ne en fonction dominante, la fonction adulte est forcément introvertie, la fonction enfant est forcément extravertie et la fonction inférieure forcément extravertie.
  2. Sur une même paire, une fonction est l’opposée dans le même type de fonction. Si la fonction dominante est une fonction de perception, la fonction inférieure en sera aussi une. Par exemple, avec Ne comme fonction dominante, la quatrième fonction est nécessairement Si, car les fonctions de perception sont N et S.
  3. Si la fonction dominante est une fonction de perception, la deuxième sera forcément une fonction de décision, et réciproquement. Par exemple, avec Ne en fonction dominante, la fonction adulte est forcément une fonction de décision introvertie (Fi ou Ti).
  4. Les deux premières fonctions permettent de déduire les 2 dernières. Par exemple, si on a Fi-Se en couple fonction dominante et fonction adulte, on sait par déduction qu’il y a Ni-Te en fonction enfant et en fonction inférieure. Car Te est l’opposé de Fi comme fonction de décision et Ni est l’opposé de Se comme fonction de perception.

Ca paraît un peu complexe au début (encore que ça dépend… de l’ordre de tes fonctions !) mais ça s’intègre vite.

Enfin, comment définir l’ordre des fonctions cognitives ?

  1. Tu peux faire un test sur internet, c’est la voie classique et la moins fiable. Il y a de nombreux tests de MBTI.
  2. Par introspection, en analysant ton passé, tes choix de vie, tes facilités, tes écueils
  3. Par observation factuelle du présent, à chaque instant !

L’idéal est de mixer les 3.
Tu peux faire un test, mener une introspection de ton passé et observer chaque jour comment tu fonctionnes.

Transition de vie : spirale dynamique et fin du monde

“Ce que la chenille appelle la fin du monde, le maître l’appelle un papillon.”

Cette transition de vie opérée entre la chenille et le papillon est vécue pour chacun de nous.

L’humain est une espèce paradoxale, à l’image de la Nature dont il fait partie.
Beaucoup de gens se sentent perdus, déprimés, en proie au désespoir, dans une société décadente où ils ne se reconnaissent plus.
Ce mal-être de fond témoigne d’une nécessite de mourir et de renaître.
Avis aux phénix qui vont lire cet article, nous allons voyager entre psychologie et sociologie pour évoquer un thème clé de la vie humaine : les transitions de vie.

Attachement et identification

L’humain se différencie de toutes les autres espèces par la présence d’une structure psychique de survie (inconsciente) appelée “ego” : ce sentiment d’être quelqu’un, séparé des autres, avec une histoire singulière.

L’attachement à ce “moi autobiographique” est caractéristique de notre psychisme : il s’agit d’une transe d’identification où l’on finit par se confondre avec notre prénom, notre nationalité, notre corps, notre famille, notre travail, notre compte en banque, notre parti politique, notre mode alimentaire… L’identification se porte préférentiellement sur certains thèmes selon notre profil de personnalité (voir l’ennéagramme).

Cet attachement crée une tension, une rigidité, c’est une prise à laquelle on s’accroche (et c’est bien pour cela que le “détachement” est au cœur de toutes les approches spirituelles). D’ailleurs “attachement” vient de l’ancien français “estachier” puis de “stick”, issu du vieil anglais sticca qui signifie… “Pieu” !

L’attachement crée autant le sentiment d’une sécurité illusoire qu’une souffrance bien réelle, cela nous fait très peur de lâcher nos identifications. Pensons à une personne tellement identifiée à son travail qui, partant à la retraite, perd le sens de sa vie et meurt peu de temps après. 

Il suffit de voir ce qui se passe quand on touche à un sujet auquel une personne est identifié : plus la réaction est forte, plus la personne est identifiée. 

Le refus de la transition : déni de la mort

Tout système cherche la pérennité et résiste à sa disparition. C’est le cas d’une famille, d’une nation, d’un psychisme humain…

Ce thème récurrent se retrouve dans la quête d’immortalité que poursuivent certains humains : c’est l’apogée du paradigme scientiste qui vise à outrepasser les lois de la nature à travers le transhumanisme. L’idée n’est pas nouvelle : on retrouve les fondements de cette volonté avec la fontaine de Jouvence ou l’élixir de longue vie.

En cherchant à stopper la mort (en bidouillant le génome, en inversant les processus du vieillissement…), l’humain cherche un moyen d’échapper à la vie elle-même, s’affranchissant des lois biologiques auxquelles il est soumis.

Vie et mort sont les deux faces de la même pièce, l’une n’existe pas sans l’autre.

Ce thème est joliment illustré dans Blade Runner où le réplicant Roy Batty, incarnation du fils de Dieu, tue le Dr Tyrell, Dieu le père, son créateur, incapable d’accéder à sa demande de lui rallonger sa courte vie.

Le diptyque vie-mort est un thème fractal de la vie :

  • À chaque seconde dans une inspiration/expiration
  • À chaque instant dans le renouvellement et la mort des cellules
  • Chaque jour avec le sommeil et le réveil
  • À chaque début et fin de chapitre de vie (relation, travail…)
  • À notre naissance et à notre mort
  • À l’apparition et la disparition des étoiles, univers…

Loin d’être linéaire comme on nous l’a vendue avec une vie monotone basée sur les 35 heures, la vie humaine est faite de cycles (circadiens, lunaires, ultradiens…), à l’image des vagues où les montées succèdent les creux.

Transition de vie : anatomie d’un changement

Dans son excellent livre “Transitions de vie”, William Bridges modélise… La transition de vie. 

Les transitions de vie sont nombreuses : fin d’une période de vie, changement d’emploi, création d’une entreprise, changement de partenaire de vie…

William Bridges explique que toute transition de vie est un processus qui passe par 3 étapes :

  1. La fin : désengagement, démantèlement, désidentification, désenchantement, désorientation.
  2. La zone neutre : c’est l’entre-deux directement associé au vide, à la mort, qui nous fait peur. C’est un espace nécessaire de destruction créative. William Bridges rappelle comme c’est important de ne pas sauter cette étape du processus.
  3. Le nouveau départ : c’est le début d’un autre chemin

Non, cela n’est pas à l’envers ! Encore un paradoxe…

Toute transition de vie commence par une fin. Cette fin qui fait peur car elle symbolise une petite mort, cette fin où les changements sont inéluctables. 

Chaque phase est nécessaire, sans quoi c’est la garantie d’un deuil pathologique, voire la garantie de rejouer les mêmes schémas.

William Bridges pointe dans son livre la nécessité de respecter chaque phase du processus et la sagesse qu’il y a à prendre du temps pour la “zone neutre”, un moment de vide. 

Il est particulièrement important de ne pas être seul dans ce processus de transition. Le coaching, un accompagnement émotionnel, les amis, la lecture de livres, les arts, les jeux… Sont autant de soutien. L’accompagnement et le coaching sont encore plus important dans la zone neutre, qui est l’étape pivot que l’on ne peut pas sauter.

Toutes les transitions de vie passe par ces 3 phases et impliquent un changement profond et un nouveau départ. Seulement, il s’agit de ne pas trop se presser pour ce nouveau départ, sans quoi on ne prend pas le temps d’intégrer le changement, de faire le deuil.

Illustration de la transition orange-vert

Notre monde post-âge d’or du 20ème siècle a amorcé une phase de déclin amenant la nécessité une transition. Comme à chaque étape de la vie, des dinosaures à l’empire romain, à l’âge d’or suit la décadence.

Cette respiration vie/mort ou début/fin est parfaitement modélisée dans la spirale dynamique qui décrit les niveaux de conscience de l’humanité, se succédant les uns aux autres, chaque niveau transcendant et incluant le précédent.

Ce siècle est marqué par l’expression du niveau Orange et ses limites, dont :

  • Consumérisme de masse
  • Destruction des écosystèmes au niveau planétaire
  • Raréfaction de bon nombre de ressources
  • Accentuation des écarts entre ultra-riches et ultra-pauvres
  • Dégénérescence des êtres humains (maladies de civilisation, QI en baisse…)
  • Encombrement de la Terre et du ciel par des déchets dont personne ne veut

Pour Orange, la vie est une ressource à exploiter pour en profiter ici et maintenant au maximum puisque, de toute façon, “on a qu’une vie”.
L’être humain alors devenu faire humain, traite ses congénères comme des “ressources humaines” : il est interchangeable, manufacturé, stoïque.

Je ne m’intéresse pas à étiqueter de “mal” les effets du niveau Orange comme le ferait le niveau Bleu avec une morale binaire (les méchants capitalistes VS les gentils prolétaires ou sa variante moderne les méchants capitalistes VS les gentils écolos)

Dans le contexte d’Epanessence, je m’intéresse plus particulièrement à l’application dans notre propre psychisme pour voir que la TOUTE première étape… nous incombe.

Orange dans notre psychisme c’est :

  • La perte de vie intérieure et de toute spiritualité (désenchantement du monde)
  • La dissociation avec nos affects à un niveau encore plus profond (Bleu avait déjà commencé avec la castration de l’individu) avec une prédominance de nos pensées sur nos émotions (“je pense donc je suis”)
  • Se considérer comme une machine à atteindre des objectifs et produire des résultats, menant à la fatigue, l’épuisement voire le suicide (en gros sacrifier l’être au profit du faire)
  • Considérer les autres comme des moyens pour atteindre ses objectifs
  • Chercher à améliorer, à s’optimiser, courir après la meilleure version de soi-même

Orange sacrifie beaucoup de choses pour satisfaire tous ses désirs et chaque personne ayant vécu Orange suffisamment longtemps s’en est rendu compte. Et en même temps c’était nécessaire pour apporter un vent de fraîcheur après des siècles de Bleu, qui a étouffé l’individualité par son corpus de règles et de normes absolues.

Orange est l’incarnation du meurtre de Dieu en nous par le fils (l’ego) qui se croit tout puissant (à regarder depuis la figure archétypale et pas au sens religieux pur). Ce schéma est répété dans bien des œuvres de fiction (les Frères Karamazov, Blade Runner cité plus haut…) et dans la réalité (Commode tue Jules César).

Orange troque l’enthousiasme (littéralement “Dieu à l’intérieur” : en-theos) contre une quête du plaisir, à la poursuite des signes extérieurs de richesses, des posessions et des voyages au bout du monde (puisqu’il cherche sa divinité intérieure à l’extérieur).

D’ailleurs, la perte de foi motive d’autant plus cette quête d’immortalité, tant il s’est coupé de la vie. L’humain Orange croit véritablement vivre en dehors de la vie, c’est pourquoi il ne réalise pas les dégâts qu’il cause.

Opérer une transition Orange-Vert, c’est se prendre en pleine tronche le prix à payer de ce mode de fonctionnement. C’est tout ce que j’ai dû faire entre 2019 et 2021 :

  • réaliser à quel point je me suis traité comme une machine à produire
  • réaliser le coût immense de m’être coupé de mes émotions et surtout de ma tristesse
  • réaliser mon impuissance à changer bon nombre de choses
  • réaliser la dureté envers moi pour poursuivre la “meilleure version de moi-même”
  • réaliser la vaine gloire de mon profil de personnalité (cf les 8 logismoï de Evagre le pontique)
  • prendre des mois à lâcher, à ne rien faire, à faire le deuil

Passer à Vert, ce n’est pas chercher à revenir en arrière au temps des chamans, des tribus et de la danse autour du feu.

Sortir de Orange demande de laisser mourir le paradigme Orange (même s’il est transcendé et inclus par après) car, comme dit plus haut, nous avons besoin d’expérimenter un système jusqu’au bout avant de réaliser ses limites et la nécessité d’en changer.

Individuellement, c’est plus rapide (quelques mois à quelques années) puisque nous sommes seul concernés. Ca n’en reste pas moins le monde qui s’écroule sous nous pied et toute une vision du monde qui s’effondre (et donc le deuil qui va avec).

Collectivement, il y a l’inertie sociétale, toute la complexité construite avec les règles et dogmes de Bleu, les grandes entreprises et l’ultra-consommation de Orange, tous les enchevêtrements liés à une société mondialisée.

Voilà pourquoi cette transition Orange-Vert, poussant dans l’ombre depuis quelques dizaines d’années, commence à vraiment pointer le bout de son nez mais peine à être réellement enclenchée, car son vrai moment n’est pas encore venu.

Le milieu de la courbe de Gauss en est à payer les factures, créer son business et les considérations de Vert (l’harmonie collective au présent) ne sont pas prioritaires.

Toute transition de vie est la mort de l’ancien pour la naissance du nouveau. Comme toute fin, elle s’accompagne d’une énergie descendante, d’un plongeon dans le chaos et le vide, le deuil et la tristesse qui l’accompagne… C’est une dé-pression en soi, pour laisser émerger un nouvel ordre capable de gérer plus de complexité (chaque niveau de la spirale sait gérer plus de complexité et de nuances), d’autant qu’à partir de Vert on passe au paradigme du ET (rationalité ET émotion, modernité ET tradition, technologie ET nature).

Dans cette phase hivernale (cf la roue de Hudson), on doit lâcher toute identification à notre monde d’avant, abandonner nos référentiels et rester humble car on ne sait pas ce qui vient quand on est dans la tempête. Cela rejoint une des conditions de changement, qui implique d’être soutenu, guidé et accompagné.

LA condition sine qua non d’une transition de vie réussie réside dans le lâcher prise, de sauter dans le vide sans savoir ce qu’on va trouver car la prise de cette identification/crispation qui cherche à garder du contrôle, empêche la transition. Voilà le sens du “saut de la foi” : je ne sais pas et j’y vais quand même.

L’éternel recommencement

Comme dans un jour sans fin, le schéma se répète. Le diptyque vie/mort continue de se perpétuer dans notre vie, jusqu’à la prochaine transition. La spirale dynamique illustre parfaitement cet éternel recommencement parce que chaque nouveau niveau de conscience émerge pour répondre aux problématiques générés par le niveau de conscience précédent… Ce faisant il génère de nouveaux problèmes qui nécessiteront un niveau de conscience ultérieur… Et ceci sans fin.

La vie est une invitation à ne pas chercher à la saisir, à la figer, car en plus de te fatiguer, tu n’y arriveras pas. Attraper l’eau est impossible. L’arbre finit toujours par briser le trottoir. “La vie trouve toujours un chemin” comme disait le théoricien du chaos de Jurassic Park, tout vêtu de noir.

Alors arrêtons de jouer à l’apprenti sorcier à essayer de bidouiller la génétique pour améliorer les êtres humains, recréer des abeilles artificielles ou prolonger la vie… Une technologie biomimétique (inspirée de la nature) a beaucoup plus de chances de créer des révolutions qu’une technologie cherchant à se substituer à la nature.

La volonté de toute puissance d’un humain l’amène au même endroit que celui qui s’en fout. La mort fait partie de la vie : tout revient à la pachamama dans un cycle perpétuel aussi incompréhensible que magnifique.

Blade Runner symbolise également l’idée que la vie a une vraie valeur par la conscience de sa finitude. Vouloir la prolonger indéfiniment par des crèmes anti-rides ou par un rallongement de nos télomères reviendrait à perdre la valeur de la vie.

Comme le disait Sénèque il y a plus de 2000 ans (!) : “Celui au contraire qui ne passe pas un moment sans en tirer profit pour lui-même, qui organise chaque jour comme si c’était son dernier jour à vivre, ne souhaite ni ne redoute le lendemain.”

Les mystères de la vie m’invitent à rester humble et à conclure par une citation du Dalaï Lama (ça fait cultivé !) et d’un trader-philosophe aussi atypique que pertinent.

“Ce qui me surprend le plus dans l’humanité ? Les hommes… parce qu’ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite, ils perdent leur argent pour recouvrer la santé. Et ils se perdent dans d’anxieuses pensées sur le futur au point de ne plus vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir… et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu.” Dalaï Lama

“Mère Nature n’est pas parfaite, mais s’est jusqu’à présent montrée plus intelligente que les êtres humains, et certainement beaucoup plus intelligente que les biologistes. Mon approche consiste donc à associer des recherches fondées sur des preuves (débarrassées de théorie biologique) à un a priori selon lequel Mère Nature a plus d’autorité que quiconque.” Nassim Taleb

Livre et ennéagramme : à lire absolument !

Lire sur l’ennéagramme n’est pas vivre le modèle. Certes la lecture a ses limites car l’ennéagramme n’est pas qu’une approche mentale de la connaissance de soi. Il est nécessaire d’intégrer les 3 centres pour expérimenter l’ennéagramme. Ceci étant, les livres ont une place de choix pour approfondir le modèle. Sur cette page tu découvriras :

  • Des livres sur l’ennéagramme (mes préférés)
  • Des livres écrits par chaque ennéatype (sans savoir qu’ils sont de tel type)
  • Des livres recommandés pour chaque ennéatype (pour s’intégrer)

5 livres sur l’ennéagramme

Quand tu découvres l’ennéagramme, c’est comme l’arrivée au parc d’attraction : il y a plein d’endroits où aller, tu ne sais pas par quoi démarrer et tu peux te sentir un peu perdu. Au parc d’attraction tu commences par aller à l’accueil pour récupérer le plan, et bien c’est pareil pour l’ennéagramme.

L’ennéagramme est un modèle de connaissance de soi fin et nuancé, pas si complexe, mais qui demande quand même d’y passer du temps (cf la playlist ennéagramme pour les nuls).

Avant toute chose, il faut commencer par les bases, que tu trouves en long, en large et en travers sur ce site. Quand tu veux creuser avec un livre en ennéagramme, retiens que tout ne se vaut pas. Beaucoup de livres sont les copies des copies, il suffit de voir sur internet… Reviens aux auteurs “sûrs”, dont je te cite la plupart ci-dessous, sans être pour autant exhaustif (je n’ai pas lu tous les auteurs). Du côté auteur français, j’ai rarement trouvé de la qualité : prends toujours en compte l’approche de l’auteur, où s’est-il formé, quelle est sa pratique de l’ennéagramme, et s’il forme, quelle est la qualité des personnes formées. Certains sont plus portés sur l’enseignement de Naranjo, d’autres de Palmer, d’autres de Russo et Hudson… Et il y a des sources croisées évidemment.

De mon expérience, tout ce qui dérive de l’école de Helen Palmer n’apporte pas beaucoup de valeur…

Pour approfondir, voici quelques livres qui abordent l’ennéagramme sous différents angles.

Le grand livre de l’ennéagramme de Fabien et Patricia Chabreuil

“Le grand livre de l’ennéagramme” des Chabreuil fait partie des premiers livres que j’ai acheté sur le sujet en 2016. Les Chabreuil, type 1 (Patricia Chabreuil) et type 7 (Fabien Chabreuil), ont fondé l’institut français de l’ennéagramme et ont une solide expérience de l’ennéagramme. C’est clairement un ouvrage de référence avec plus de 500 pages bien au-dessus de la plupart des livres d’auteurs français sur le sujet. Les Chabreuil font partie des auteurs qui ont inspiré Epanessence et qui ont l’approche la plus précise et pertinente sur l’ennéagramme que j’ai pu voir. Dans leur livre, les Chabreuil évoquent en détail l’ego, l’essence, la communication avec chaque type, le travail en entreprise. L’ouvrage des Chabreuil a l’avantage de faire le lien avec la spirale dynamique qui a même sa place dans le livre.

La sagesse de l’ennéagramme de Riso et Hudson

“La sagesse de l’ennéagramme” a été une très belle surprise pour moi. Même si je ne suis pas en accord avec toute l’approche des auteurs, notamment leur approche via un test (le RHETI), il n’en reste pas moins un très bel ouvrage traduit de l’anglais “The wisdom of enneagram” qui amène des axes très intéressants et vont dans la profondeur de l’ennéatype. Là encore c’est un pavé avec beaucoup de pages ! C’est aussi un ouvrage pratique qui propose des axes pour chaque type de personnalité de l’ennéagramme.

Je te promets la liberté de Laurent Gounelle

Amateur des livres de Laurent Gounelle depuis une dizaine d’année, j’ai été très amusé de voir que ce livre traitait de l’ennéagramme quand j’ai commencé à le lire. C’est une fiction assez caricaturale des 9 types de personnalité l’ennéagramme qui a le mérite de présenter le modèle.` Très accessible, c’est une façon intéressant de découvrir l’ennéagramme à travers les pages bien écrites de cet auteur.

Instinctual drives and the enneagram

Encore non traduit en français à l’heure où j’écris ces lignes “the instinctual drives and the enneagram” de John Luckovitch est une belle pépite pour comprendre à un niveau plus profond comment l’ennéatype est intrinsèquement lié aux instincts. Etant type 4 de l’ennéagramme, John a une approche vraiment profonde et singulière de ce sujet et fait le pont avec le travail intérieur et la 4ème de Gurdjieff. Il explique très bien le fonctionnement de l’ego, de l’essence et le travail que chacun peut entreprendre avec un outil. J’ai mis des mois à lire ce livre de 324 pages en anglais, tant il est profond et plutôt complexe.

Facets of unity de A.H Almaas

“Facets of unity” est un livre qui se focalise plus sur l’approche spirituelle de l’ennéagramme comparée à l’approche psychologique des 2 premiers cités plus haut. Cela amène une vision plus aérienne, basée sur l’énergie des 9 points de l’ennéagramme avec beaucoup de profondeur. Un ouvrage indispensable de plus de 350 pages pour creuser l’ennéagramme spirituel.

Livres écrits par chaque ennéatype

Lire des livres sur l’ennéagramme est très enrichissant. Il est tout aussi intéressant de lire des livres de chaque type de personnalité pour se plonger dans la psychologie de l’auteur et apprendre sur l’ennéagramme tout autant qu’en lisant un livre sur l’ennéagramme. Voici quelques livres qui peuvent t’aider à creuser dans la psychologie de chaque type ennéagramme. Chaque auteur ayant son niveau de conscience, tu peux voir d’énormes disparités dans le thème, les valeurs, l’écriture… Ca va enrichir ta vision du monde et ta vision de l’ennéagramme ! A ma connaissance, 2 auteurs parmi tous ceux que j’ai cités connaissent leur type de personnalité : Jonathan Lehmann et David Manise.

Type 1

  • Paléobiotique de Marion Kaplan
  • Latitude Zéro de Mike Horn
  • Au cœur du vivant de Issa Padovani

Type 2

  • Les mauvaises manières ça suffit de Julien Lepers
  • Never eat alone de Keith Ferrazzi
  • Un cri dans le silence de Brigitte Bardot

Type 3

  • Confiance illimitée de Franck Nicolas
  • Total Recall de Arnold Schwarzenegger
  • Votre temps est infini de Fabien Olicard

Type 4

  • Le spleen de Paris de Charles Baudelaire
  • 1984 de Georges Orwell
  • Autoportrait en chienne de Solange te parle

Type 5

  • Eloge de la fuite de Henri Laborit
  • Tout dans les mains de Jean de Bony
  • L’origine des espèces de Charles Darwin

Type 6

  • The antidote de Oliver Burkeman
  • Journal intime d’un voyageur chamanique de Jonathan Lehmann
  • Vivre sans pourquoi de Alexandre Jollien

Type 7

  • La puissance de la joie de Frédéric Lenoir
  • Sociologie du dragueur de Alain Soral
  • Mes 10 clés pour un corps en bonne santé de Major Mouvement

Type 8

  • Honnêteté Radicale de Brad Blanton
  • Antifragile de Nassim Taleb
  • Quick & Dirty de David Manise

Type 9

  • Les mots sont des fenêtres de Marshall Rosenberg
  • Ton autre vie de Franck Lopvet
  • Le livre de la méditation et de la vie de Jiddu Krishnamurti

Livres pour s’intégrer

Enfin, j’aimerais te partager une liste de plusieurs livres destinés à t’aider dans ton processus d’intégration.

Déjà voici 3 livres pouvant aider pour tous les types de personnalité :

  • Observation de soi de Red Hawk
  • Le petit prince de Antoine de Saint-Exupéry
  • Ton autre vie de Franck Lopvet

Ces 3 livres sont des pépites qui vont ouvrir ta vision du monde, je les lis chaque année.

Voici une liste d’ouvrages que j’ai lus (sauf 1) que je conseille pour chaque type de personnalité :

  • Cœur de cristal de Frédéric Lenoir : type 1, 3, 8
  • Le chevalier à l’armure rouillée de Robert Fischer : type 3, type 8
  • Eloge de la faiblesse de Alexandre Jollien : type 8
  • Foutez-vous la paix de Fabrice Midal : type 1, type 3, type 8
  • Imparfaits, libres et heureux de Christophe André : type 1
  • Avoir le courage de ne pas être aimé de Ichiro Kichimi : type 2, 3 et 4
  • A l’épreuve du non de Jia Jiang: type 2, 3 et 4
  • Deep work de Cal Newport : type 4, type 7
  • Eloge de l’insécurité de Alan Watts : type 6
  • Jouer sa peau de Nassim Taleb : type 5, type 9
  • Le pouvoir du moment présent de Eckhart Tolle : type 7
  • La carte n’est pas le territoire de Alfred Korzybski : types 5, 6, 7
  • Prenez soin de vous, n’attendez pas que les autres le fassent de Jean-Jacques Crèvecœur : type 2, type 9
  • Le courage de Osho : type 6
  • Petit éloge du transat de Vanessa Postec : type 1, type 3, type 8
  • Votre corps ne ment jamais de Alice Miller : type 1, type 2, type 3, type 5, type 8, type 9

Comment choisir ton prochain livre ?

Si tu veux creuser l’ennéagramme, tu as ces 3 types de livre :

  • Creuser le modèle de l’ennéagramme
  • Approfondir les 9 types ennéagramme
  • Favoriser l’intégration de ton type

Je t’invite à te laisser inspirer par les livres qui ont attiré ton attention. N’en commande pas 10, ça va s’empiler et tu ne les liras jamais. Commence par un à 3 livres en suivant ton intuition : si certains livres t’appellent, écoute cette sensation.

Si déjà tu lis le livre des Chabreuil et celui de Riso & Hudson, tu as un bon aperçu de l’ennéagramme psychologique.

Avec les livres proposés ci-dessus, tu as désormais des milliers de pages pour t’occuper les 10 prochaines années de ta vie !

9 mécanismes de défense : ennéagramme et psychologie

Les mécanismes de défense sont au cœur de la psychologie de l’individu et façonnent le personnage auquel nous jouons sans nous en rendre compte.
Découvre les 9 mécanismes de défense principaux et ce qu’ils cachent.

Qu’est-ce qu’un mécanisme de défense ?

Henri Chabrol, professeur de psychologie clinique le définit ainsi : “Les mécanismes de défense sont des processus mentaux automatiques, qui s’activent en dehors du contrôle de la volonté et dont l’action demeure inconsciente, le sujet pouvant au mieux percevoir le résultat de leurs interventions et s’en étonner éventuellement.”

Les mécanismes de défense ont été popularisés par Sigmund Freud avec la psychanalyse et sont au centre des travaux d’Anna Freud, sa fille.

A quoi sert un mécanisme de défense psychologique ?

Pour le comprendre, nous devons comprendre comment fonctionne la psychologie humaine.

L’origine primaire des mécanismes de défense

Principe de base : tous les systèmes psychologiques sont nés de la résistance au chaos ou d’une tentative d’organiser le chaos.

En clair, un système nerveux immature est incapable de traiter le chaos de la vie et il DOIT faire en sorte de le traiter. Ce paradoxe donne naissance à une structure psychique qu’on appelle grossièrement “ego”. L’ego est un système de survie permettant de filtrer la réalité dans le but premier de la simplifier pour y réagir.

Le psychisme humain est aveugle à un pan de la réalité dès son plus jeune âge (et il est très complexe de définir à quel moment cela se passe). Il y a des hypothèses intra-utérines, des hypothèses dans la primo-enfance, des hypothèses avant l’incarnation… La réalité est probablement un mélange de tout cela.

On dénombre 9 tâches aveugles psychiques (ou évitement compulsif) :

  1. La colère
  2. Reconnaître ses besoins
  3. L’échec
  4. La banalité
  5. Le vide intérieur
  6. La déviance
  7. La souffrance
  8. La faiblesse
  9. Le conflit

Ces 9 tâches aveugles correspondent aux 9 types de base de l’ennéagramme. En investiguant finement, chaque être humain suffisamment conscient de lui-même arrive au constat que cet évitement compulsif est tapi au fond de son système nerveux.

En clair, son psychisme ne peut pas traiter cette information qu’il considère comme extrêmement dangereuse. Ce n’est pas une simple peur : c’est tout le système psychologique qui est en alerte.

L’équation inconsciente est “si je suis confronté à ça, je n’existe pas.”

Tu te doutes bien que pour éviter l’horreur de la dissolution du “sentiment du soi” (en clair n’être rien), l’ego a de la ressource et se bat comme un beau diable !

C’est là qu’interviennent les 9 mécanismes de défense.

Les 9 mécanismes de défense fondamentaux

La clé concernant les mécanismes de défense réside dans l’inconscience totale de leur présence dans l’état ordinaire et l’automatisme dont nous sommes l’objet.

Ici, nous allons nous focaliser sur les 9 mécanismes de défense fondamentaux, en lien avec les 9 types de personnalité de l’ennéagramme.

Chaque profil de personnalité a son mécanisme de défense spécifique pour ne pas être confronté à sa compulsion.

Il existe bien d’autres mécanismes de défense décrits par des spécialistes, qui sont probablement des variantes des 9 mécanismes de base. Bien sûr, tout le monde est capable d’utiliser les 9 mécanismes de défense selon sa nécessité du moment.

Nous avons tous déjà pratiqué la projection, la rationalisation, l’identification, le déni… Personne n’est épargné, chaque système nerveux se protège de cette façon.

La différence fondamentale est que nous avons UN mécanisme de défense privilégié (selon notre évitement compulsif) qui se répète tous les jours de notre vie, plusieurs fois par jour, et dont nous sommes profondément inconscients !

Seule l’introspection honnête nous amène à le voir. En effet, le mécanisme de défense doit être profondément inconscient, pour protéger la structure psychique de la dissolution à tout prix.  Le “à tout prix” montre bien l’aspect automatique, répétitif et “non libre” de cette démarche.

Beaucoup de blocages émotionnels sont liés à nos mécanismes de défense.

Les 9 mécanismes de défense fondamentaux sont :

  • Formation réactionnelle
  • Répression des besoins
  • Identification
  • Introjection et sublimation
  • Isolement et retrait
  • Projection
  • Rationalisation
  • Déni
  • Narcotisation et anesthésie

Chaque mécanisme de défense est déclenché par le centre préféré, auquel l’ego s’identifie (cf les bases de l’ennéagramme)
Voyons donc les 3 familles de mécanismes de défense en lien avec les 3 centres.

Les mécanismes de défense instinctifs

Déni

Le déni est une réaction où l’on refuse de reconnaître certains aspects douloureux de la réalité ou de l’expérience subjective qui seraient évidents pour les autres. C’est le mécanisme de défense du type 8 qui ne peut pas se permettre la faiblesse et qui craint d’être contrôlé par autrui. Une douleur, une épaule déboîtée, une énorme fatigue, une maladie… Le type 8 s’en fiche, il continue d’avancer comme si de rien n’était.

Ce mécanisme de défense est très bien illustré dans la série “Succession” par Logan Roy, type 8 ayant créé un empire des médias qui est régulièrement dans le déni de sa faiblesse, malgré son handicap physique.

Narcotisation et anesthésie

La narcotisation permet de se couper de soi et de vivre un faux calme intérieur. L’anesthésie est une transe consistant à ne rien ressentir physiquement. C’est le mécanisme de défense du type 9 qui ne peut pas se permettre le conflit et qui craint d’être coupé du monde. En effet, si je m’anesthésie, je ne sens plus mon corps, je ne me sens pas être un individu séparé, je peux continuer de fusionner avec les autres sans tenir compte de ma subjectivité.

Formation réactionnelle

La formation réactionnelle consiste à “construire quelque chose contre l’objet de ma colère”. Ne pouvant pas sortir librement, la colère est l’objet d’un refoulement permanent et sort sous forme d’énergie instinctive qui pousse à l’action, une action automatique, crispée et incontrôlable. C’est le mécanisme de défense du type 1 qui ne peut pas se permettre d’être en colère et qui craint d’être une mauvaise personne. Il est le spécialiste du refoulement de la colère. La formation réactionnel le lui permet de déployer une énergie phénoménale à la poursuite de ses idéaux tout en refoulant sa colère.

Les mécanismes de défense émotionnels

Répression des besoins

La répression des besoins consiste à mettre ses besoins sous le tapis pour laisser un maximum de présence à l’autre, à ses émotions et à ses besoins, pour le satisfaire coûte que coûte. C’est le mécanisme de défense du type 2 qui ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins et qui craint de ne pas être aimé par l’autre. Comme le type 2 tire une identité de la reconnaissance apportée par autrui, il doit lui faire une place de choix dans son centre émotionnel et il n’y a pas de place pour lui. C’est ainsi qu’il refoule son identité en s’identifiant à ce rôle de bon samaritain.

Identification

L’identification revient à confondre le Soi avec un élément de la réalité, particulièrement un projet, un groupe, un statut, un compte en banque, une relation, un mode alimentaire, un métier, un personnage de fiction, un prénom, un corps…

C’est le mécanisme de défense du type 3 qui ne peut pas se permettre d’échouer et qui craint de ne pas avoir de valeur. Tout le monde est concerné par l’identification à un niveau profond (puisque la personnalité EST une identification), mais le type 3 est touché à un niveau encore plus profond car c’est son mécanisme de défense. Comme le type 3 tire une identité de ses projets, objectifs et réussites, il ne peut pas ne pas être en mouvement vers ce qu’il convoite, sans quoi il est face à ce vide identitaire et se confronte vraiment à l’échec. Alors il s’identifie à l’avatar social qui contient souvent plusieurs identifications (projet, groupe, argent…)

Introjection et sublimation

L’introjection et sublimation se jouent en deux temps. L’introjection consiste à faire entrer en soi un objet du monde extérieur afin de vivre intensément des fantasmes et des émotions. La sublimation consiste à transférer ses émotions à travers une activité culturelle quelle qu’elle soit. C’est le mécanisme de défense du type 4 qui ne peut pas se permettre de vivre la banalité et qui craint d’être sans identité. Cela lui permet de vivre d’intenses émotions dans son centre émotionnel, sans quoi il n’existe pas. Le type 4 peine à exprimer cette palette d’émotions par des mots, c’est pourquoi il a tendance à le sortir par une forme d’art, quelle qu’elle soit (écrire, dessiner, chanter…)

Les mécanismes de défense mentaux

Isolement et retrait

L’isolement et le retrait consistent à se détacher du monde pour se livrer à des activités mentales visant à compléter sa représentation du monde. C’est le mécanisme de défense du type 5 qui ne peut pas se permettre d’être confronté au vide intérieur et qui craint d’être incapable. Alors le type 5 se retire de la situation présente pour rester dans son centre mental et cartographier autant qu’il le peut.

Projection

La projection attribue « à tort à un autre ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables ». Elle permet d’éliminer de soi ce qui est intolérable de reconnaître en soi-même et de le percevoir dans un autre. C’est le mécanisme de défense du type 6 qui ne peut pas se permettre la déviance (de son cadre mental) et qui craint d’être seul et sans soutien. Ainsi, il reproche aux autres ce qu’il fait lui-même sans s’en rendre compte. La nature même de ce mécanisme de défense le rend difficile à percevoir par le type 6, même s’il est évident vu de l’extérieur.

Rationalisation

La rationalisation est un argumentaire apparemment logique et cohérent visant à cacher ce que l’individu vit vraiment. C’est le mécanisme de défense du type 7 qui ne peut pas se permettre la souffrance et qui craint d’être privé. Ainsi, dès qu’il vit quelque chose de désagréable pouvant le faire souffrir, le type 7 utilise son centre mental pour expliquer par A+B en quoi il n’y a pas de problème et en quoi il a raison, ce qui le rend particulièrement habile en pirouettes.

Mécanismes de défense et travail intérieur

Les mécanismes de défense sont automatiques, inconscients et répétitifs. Que faire avec ça ?

Comme tout travail intérieur, il ne s’agit pas de passer en force ni de lutter contre. L’ego n’est pas un ennemi, les mécanismes de défense ne sont pas un problème. Il s’agit avant tout d’une stratégie de survie qui ne veut rien d’autre que le maintien de l’homéostasie.

La première étape du travail intérieur consiste à rendre conscients nos mécanismes de défense et autres mécanismes (passion et fixation). Pour cela, il est très aidant de connaître notre type ennéagramme.

La deuxième étape du travail intérieur réside dans l’observation factuelle de nos mécanismes des défense quand ceux-ci s’activent, simplement s’en rendre compte et ne pas en être dupes.

La troisième étape du travail intérieur consiste à lâcher prise sur le centre préféré et son mécanisme de défense, quand on en a les moyens. Il est plutôt question de se détendre que de faire quoi que ce soit. Le lâcher prise n’est pas quelque chose qu’on fait, c’est un espace qu’on crée pour laisser advenir la vie.

Développement personnel : danger et ravages d’une voie sans issue

Le développement personnel est devenu une mode, un phénomène généralisé. Depuis Tony Robbins, les livres de développement personnel pour améliorer sa vie abondent dans les librairies.

Entre les manuels mode d’emploi “Comment avoir plus confiance en soi” ou “les secrets du bonheur”, “comment avoir une meilleure vie”, “commencer mieux influencer au travail”, les conseils bateaux de psychologie déguisés en roman type “voyage du héros” ou encore les livres moralisateurs qui nous martèlent à coup d’injonctions de ne pas juger, de ne pas faire de supposition ou de méditer tous les matins, il y en a pour tout le monde.

Le développement personnel est ancré dans notre vie d’humain du 21ème siècle où l’on croit devoir s’améliorer.

Cet article s’adresse à ceux qui, comme moi, ont été ou sont toujours de grands consommateurs de développement personnel.

Attention : selon ton degré d’engagement dans le développement personnel, tu risque d’être secoué.

Développement personnel : le dangereux postulat de départ

Avant d’aller plus loin, précisons qu’il n’existe pas UN développement personnel mais plusieurs : c’est juste un terme générique.

De multiples courants, chacun avec ses auteurs phare : certains ne jurent que par la CNV de Marshall Rosenberg, d’autres par les 4 accords toltèques de Don Miguel Ruiz, d’autres par les 5 blessures de Lise Bourbeau, d’autres encore par le moment présent de Eckhart Tolle ou encore la psychologie positive de Tal Ben Shahar.

Chaque coach a sa théorie, ses objectifs, ses outils, ses exercices, son livre de référence, ses citations… Chaque coach vend sa méthode, sa formation, meilleure que les autres.

Peu importe le courant, je veux mettre en exergue le postulat de départ inhérent à la plupart des courants de développement personnel que j’ai croisés.

Ce postulat de départ est : “je dois m’améliorer.”

Eh oui, sinon pourquoi lire des livres de développement personnel ? Pour le fun ? Quitte à s’évader, autant lire un roman de St Exupéry ou une prose de Baudelaire. Même si je reconnais que j’ai pris beaucoup de plaisir dans les romans de Laurent Gounelle par exemple.

L’intention première du développement personnel est de s’améliorer, d’atteindre ses objectifs, de changer son esprit, de devenir plus positif, de contrôler ses émotions, d’être une meilleure personne, d’être plus productif, plus confiant… Ça peut être aussi insidieux qu’être plus bienveillant, plus présent ou plus heureux. Il s’agit très souvent d’être plus.

Il y a aussi le courant du “moins”, bien entendu : comment simplifier sa vie, trier ses objets, se défaire du matérialisme… J’ai beaucoup aimé cette voie qui m’a parlé à une époque, mais le message consistant à dire “être moins” revient exactement au même postulat que le “être plus”.

Dans tous les cas cela revient à l’idée de “je dois m’améliorer” pour arriver à une finalité autre que ce qui est. Derrière cette injonction (car c’est bien ce dont il s’agit), il y a la volonté d’être autre chose que ce que je suis.

J’ai une mauvaise nouvelle : la démarche volontariste d’amélioration de soi repose sur le déni de ma propre humanité. Le socle du développement personnel est de me vendre l’idée que je dois être autre chose que ce que je suis. Sans quoi il n’y a pas de business, pas d’argent à faire.

Autrement dit : qui je suis n’est pas OK. Je devrais être plus ceci ou moins cela. Je dois avoir plus confiance, plus m’affirmer, être plus mince, moins timide, moins rigide.

J’ai tellement longtemps cru à cette idée que j’ai mis du temps à voir la supercherie.

Attention, n’y vois pas une incitation à se laisser aller à sa pente naturelle. Là n’est pas mon propos, car je ne suis pas en train de te dire de faire quoi que ce soit.

Le développement personnel crée une tension qui dit en substance “qui tu es ne convient pas”. C’est un déni pur et simple de la vie que tu es !!!

Ce développement personnel s’inscrit dans la continuité d’une doctrine religieuse dans laquelle tu es censé expier tes péchés, corriger tes fautes, implorer pardon à Dieu et être du côté du bien, en visant un idéal de pureté pour, après ta vie, aller au paradis.

Même si tu n’es pas la religion, c’est extrêmement ancré dans notre société et en toile de fond. Si tu en doutes, demande-toi pourquoi tu ne pètes pas, rotes pas, pleures pas, cries pas, en public ?

La religion est venue avec la morale : il est des choses qu’on ne doit pas faire, point. Pourquoi ? Parce que.

Le développement personnel a tout d’une idéologie religieuse : ses rituels, ses “il faut”, ses bibles, ses prêtres…

Il y a aussi le courant du développement personnel plus productiviste, visant à être plus productif, réaliser que tout est possible, acomplir ses rêves, se dépasser pour être la meilleure version de soi-même.

C’est une énergie différente du développement personnel “religieux” qui n’en est pas moins toxique quand il est pris trop au sérieux.

Quand l’objectif et la volonté de la résultat deviennent plus importants que toi, la maltraitance n’est jamais bien loin…

Tu commences à t’en vouloir car tu as raté une méditation, à te fouetter car une “pensée négative” a traversé ton esprit (oh la vilaine !).

Le vrai danger est de ne jamais vivre ici et maintenant, de se dédier corps et âme à la positivité, au bonheur, à la bienveillance… Sans jamais les vivre.

L’injonction au bonheur empêche de vivre le bonheur.

Et si nous questionnons le postulat de départ ?

Si on questionne cette phrase “Je dois m’améliorer” : Qui doit améliorer qui ? Améliorer quoi exactement ? Pourquoi vouloir améliorer ? Améliorer selon quels critères ? Améliorer au regard de quel absolu ?

Comme dit précédemment, cette amélioration va souvent dans 2 directions :

  1. La direction du “bien” et du “mieux” : être une bonne personne, quelqu’un de gentil, du côté du bien, être dans la pure bienveillance et dans l’amour.
  2. La direction du “plus” (plus efficace, plus riche, plus rapide, plus confiant) ou du “moins” (moins d’objets, moins d’argent, moins de consommation)

On cherche à s’hypertrophier dans ces deux directions. En théorie, ça pourrait être une bonne idée ! Après tout, un monde avec que des gens bienveillants, heureux, confiants, riches sur tous les plans… Ca doit être génial.

C’est sans compter l’idéologie qui va derrière : c’est au nom de l’amour et de la vérité que des groupes d’humains ont brûlé, pillé, tué, des millions d’autres humains.

Manque de bol, l’être humain n’est pas résumable à une logique de camps avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. La logique aristotélicienne semble valide en théorie…

En pratique, l’humain est TOUT, il contient toutes les polarités, capable du pire comme du meilleur comme l’explique bien Franck Lopvet. Un individu “gentil comme tout” peut passer sa vie à ne pas faire de vague et se retrouver un jour dans les journaux car il a assassiné sa famille. Personne n’est tout blanc ou tout noir, à part un albinos et un éthiopien, et encore…

Ca signifie qu’une démarche de développement personnel va pousser l’individu à “muscler” son côté “bien” et son côté “plus”. Il entre en guerre contre son côte “mal” et son côté “moins”.

Rien de tel pour entretenir la violence à l’intérieur de soi et augmenter la tension interne. Cette guerre intérieure crée une séparation chez l’individu qui se morcèle alors de plus en plus, persuadé qu’il doit éradiquer son côté sombre.

L’injonction à devenir meilleur devient ainsi un enfer qui coupe l’individu de qui il est, mettant en lumière certaines parties et au placard d’autres.

Les parts volontaristes, qui cherchent à être “plus” et “mieux” en voulant méditer, arrêter le sucre et s’étirer tous les soirs, prennent de la place, s’hypertrophient telles une tumeur cancéreuse.

Tandis que les parts qui veulent dormir, jouer aux jeux vidéo, regarder les papillons voler, se voient réprimées, connotées négativement et enfermées à la cave.

Voilà le résultat d’un développement personnel malsain qui éloigne l’individu de qui il est. Ainsi, les parts réprimées prennent du pouvoir dans l’ombre et contrôlent secrètement l’individu, par des addictions, des compulsions, des comportements déviants.

Et à coup de techniques interventionnistes parfois très efficaces, la personne continue à se morceler un peu plus, en ayant réellement l’impression de s’optimiser… (jusqu’au point de rupture)

Ce développement personnel boiteux est délétère pour la santé psychique, tout autant qu’il est célèbre et de plus en plus répandu.

Mon expérience du développement personnel

Je l’ai expérimenté dans ma propre chair : j’ai passé près de 12 ans dans une course infernale à vouloir être mieux, à vouloir être plus.

Ca m’a beaucoup amusé au début, j’ai expérimenté énormément de choses pour améliorer ma vie : aborder des inconnus, retraite de méditation, auto-hypnose dans le désert marocain, miracle morning tous les jours, bains glacés, affirmations positives, jeûne d’une semaine, apprendre à parler en public…

J’ai lu des centaines de livres de référence, j’ai pris un coach, je me suis formé au coaching, à la psychologie, je faisais plein d’exercices, je suivais tous les jours des formations, j’allais en séminaire…

J’ai réalisé bien plus tard à quel point ma vie tournait autour de ça. J’étais devenu un junkie du développement personnel !

La limite du monde du développement personnel et du coaching, c’est que ta vie est dominée par les sacro-saints objectifs : il y a toujours un objectif, puis encore un objectif et après un autre objectif.

Et Fabien dans tout ça ? Dans cette course, j’ai perdu le plus important : mon intimité avec moi-même.

Me sacrifiant ainsi sur l’autel d’un idéal, je ne savais même plus qui j’étais, je me confondais avec l’avatar lisse que je montrais au monde.

Evidemment j’étais le seul responsable. Il n’y a pas de pierre à jeter à quiconque (puisqu’il n’y a pas de coupable ni de faute). C’était une expérience que j’avais besoin de vivre. Simplement, j’ai payé le prix de ce jeu toxique de “l’optimisation de mon potentiel”.

Se perdre dans ces chemins de traverse peut être une nécessité pour réaliser la perversité de cette démarche d’amélioration de soi. Comme je l’ai compris : me perdre m’a aidé à me retrouver.

Il y a des indicateurs qui montrent qu’on se fourvoie complètement dans le développement personnel et surtout la pression que ça génère.

Avec cette pression viennent des tensions psychiques, émotionnelles et corporelles. Quand chaque aliment que tu manges, chaque seconde que tu passes, chaque personne que tu fréquentes, devient un sujet de préoccupation, c’est qu’il y a un problème.

Si ce que tu fais crée des tensions, tu peux te poser des questions.

Voici une question pour faire preuve de discernement : D’où part en moi ce besoin de lire ce livre, suivre ce séminaire, m’améliorer de la sorte ? Où est-ce que je compte aller comme ça ?

La clé pour sortir de la rat race du développement personnel

Dans le développement personnel et le monde du coaching, il est souvent question de la “rat race” (la course des rats) : métro, boulot, dodo. L’archétype de l’individu qui passe 2 heures par jour dans le RER pour aller travailler le cul sur une chaise dans un immeuble gris, dans un boulot salarié qu’il déteste, pour rentrer exténué chez lui, et rebelote.

Le développement personnel apparaît comme un second souffle pour s’émanciper de ce carcan étroit. En réalité, les milliers de personnes que j’ai rencontrées depuis une dizaine d’années m’ont montré que la “rat race” s’applique de la même manière au monde du développement personnel et du coach : Passer 2 heures par jour à méditer, faire des affirmations et des bains froids, regarder des vidéos de développement personnel, écouter des livres audio en voiture pour s’améliorer, dépenser des (dizaines de) milliers d’euros en formation, coaching, stages. Travailler plus pour se payer tout ça.

Loin de moi l’idée de critiquer cela, je l’ai fait moi-même. Il me paraît judicieux de remarquer la similitude, de voir que c’est encore la même boucle qui se répète : comme ces entrepreneurs qui quittent le salariat pour courir après leur liberté et leur succès et qui finissent enchaînés à leur business à travailler 12h par jour pour se payer un salaire.

Cela est-il plus sain que la vie du salarié avec son métro-boulot-dodo ? Je ne sais pas.

Vérifier son intention est à mon sens la meilleure façon de se voir en train de faire.

A chaque instant, ai-je une intention de résultat, d’atteindre quelque chose ? Ou ai-je l’intention d’être en lien avec ce qui est ?

C’est aussi simple que cela. Le développement personnel est mû par une intention de résultat où la volonté de s’améliorer est plus important que nous. On sacrifie le soi sur l’autel de l’idéal… du soi. Paradoxal n’est-ce pas ?
Je ne dis pas que c’est mal pour autant.

La vie est pleine de paradoxes comme celui-ci.

Chacun doit vivre son expérience et, parfois, se perdre est la meilleure voie pour se trouver. Simplement, si tu te retrouves dans ce schéma, regarde bien que cette quête d’amélioration est mue par la volonté de combler un vide que tu ne peux pas combler.

Ce vide est simplement vide de toi, donc ce n’est pas en le remplissant avec des choses extérieures que tu vivras un sentiment de plénitude.

Voilà encore un paradoxe : “Quand tu mets du plein dans le vide, celui-ci n’est plus vide.”

Cela rejoint un principe clé en CNV qui dit que “le premier besoin d’un besoin est d’être reconnu.”

Pour le dire clairement, quand je sens qu’il y a un “vide” en moi (une émotion forte, une sensation désagréable,…), c’est simplement que je n’ai pas pris le temps de l’écouter, de la ressentir pleinement. J’ai tout fait pour remplir ce vide compulsivement à travers la nourriture, les autres, les écrans, le travail, la cigarette, le sport, une formation ou un livre de développement personnel…

Or, le simple fait d’amener ma présence dans ce vide, en passant par la respiration, le ressenti et surtout l’accueil, fait disparaître le vide… puisqu’il est plein de moi.

C’est quelque chose sur lequel on peut réfléchir pendant des heures en se disant “mais oui, c’est tout à fait ça !”, ça ne change rien tant que ce n’est pas vécu. Pour certains, comme ça a été mon cas, il est nécessaire de passer par un tiers pour vivre cela.

J’aurais tendance à dire que c’est systématiquement nécessaire : pour quelqu’un qui ne sait pas se donner cet amour sans condition, qui ne sait pas accueillir ses émotions et se prendre tendrement dans les bras… Faire appel à un tiers est une béquille temporaire indispensable.

Le coach n’est souvent pas une bonne personne pour cela : le premier paradigme du coaching est de fixer un objectif pour avoir un résultat… Ici il n’est pas question d’objectif, simplement question de se rencontrer et s’écouter.

La compulsion du développement personnel disparaît dès qu’on a pris le temps de se rencontrer intimement : il n’y a plus besoin de courir puisqu’on a compris que tout ce qu’on cherchait tout ce temps à travers l’extérieur… C’est soi-même.

L’ennéagramme fait partie des chemins qui mènent à cette rencontre intime entre soi et soi. Il en existe plein d’autres. Le coaching peut être une introduction au sujet avec le travail sur les valeurs, sur l’estime de soi ou la confiance en soi… C’est la première couche de l’oignon.

Tout ce qui invite à tourner le regard à l’intérieur pour voir ce que tu vis réellement, sans chercher à le repousser, mérite ton attention. En gros un véritable travail d’introspection.

Il existe des milliers de chemins et ils mènent tous au même endroit. Même le développement personnel, par l’impasse qu’il représente, m’a amené trouver ma voie. Donc quelque part il y mène aussi.

Si tu fais partie de ces personnes qui font tourner toute leur vie autour de ce petit monde, que tu te mets une pression phénoménale pour être “la meilleure version de toi” et que tu dépenses tout ce que tu gagnes dans un coach ou des formations de coaching, réalise une chose :

Le développement personnel n’est pas plus important que toi.