Catégorie : Connaissance de soi

Mieux se connaître
240324 Type 8 coeur ouvert

Type 8 ennéagramme : discussion avec Pank Hno hypnose

Type 8 ennéagramme à cœur ouvert avec Pank de Hno hypnose

S’il y a bien un type en ennéagramme mal perçu, c’est souvent le type 8. J’ai invité Pank de la chaîne Hno Hypnose pour nous parler de son type.

Pank nous parle de comment il a trouvé son type ennéagramme, des différents mécanismes du type 8.

Rappels sur le type 8 ennéagramme

Le type 8 ennéagramme est un instinctif extérieur qui s’identifie au contrôle qu’il a sur l’extérieur.

C’est une personne qui décontenance les autres par son franc parler, sa capacité à rentrer dans le lard facilement.

Brut de décoffrage, on l’aime ou le déteste, il polarise.

Retranscription de la discussion à cœur ouvert avec Pank sur le type 8 ennéagramme

Speaker nil: Salut à toi, ici Fabien et je suis en joie de te partager ce nouvel épisode de la playlist A Cœur Ouvert. Pourquoi je suis en joie ? Parce que c’est l’opportunité de te montrer, de te partager des entrevues, des échanges, des discussions à cœur ouvert avec des personnes qui connaissent leur type Enneagramme et qui nous en parlent publiquement, qui se dévoilent et qui partagent leur vie, leur perception, toutes les nuances possibles et imaginables du modèle de l’Enneagramme histoire de s’ouvrir le cœur, de s’ouvrir l’esprit, de s’ouvrir l’âme à l’altérité, au vivant tel qu’il est, au-delà du modèle théorique pur et ça a beaucoup de richesse je trouve et ça va amener vraiment beaucoup de nuances et de souplesse dans le modèle.

Speaker nil: Donc je te laisse avec l’invité du jour après le générique. 

Speaker nil: Eh bien, salut Pank. Salut. Je suis ravi de te retrouver pour discuter un peu d’Enneagram aujourd’hui. Yes. On s’était appelé un petit peu pour discuter de toi, ton type la fois dernière et j’ai beaucoup aimé déjà ce que tu m’en as dit, ça m’a moi-même amené de la nuance et pour recontextualiser dans cette playlist à cœur ouvert, j’ai vraiment à cœur, c’est le fait que j’ai beaucoup aimé ce que tu as dit, c’est que j’ai beaucoup aimé ce que tu as dit.

Speaker nil: Et je pense que c’est vraiment important de le dire, parce dans le monde de l’énéagramme, il y a beaucoup de clichés et il y a beaucoup de gens qui en parlent sans même connaître leur type ou même il y a des gens qui l’enseignent, j’ai vu plusieurs fois, tu as des enseignants qui enseignent et qui se sont trompés sur leur type, c’est assez rigolo aussi. Sans plus tarder, moi la première question que j’ai envie de te poser, c’est comment toi tu en es arrivé à trouver ton type et à te dire, c’est une base 8 ? Dans un premier temps, déjà j’ai eu la rencontre de deux potes qui me présentent un peu les enéagrammes, moi ça a été un peu particulier parce que c’est un pote qui m’a rencontré en hypnose et qui m’avait dit, tiens je fais un système et ça, je ne connaissais pas plus que ça, j’avais dû lire le De lassus à l’époque mais ça ne m’avait pas plus marqué que ça, il m’a dit, ouais mais regarde, je pense que ça pourrait t’intéresser mais il ne faut pas que tu le regardes juste de façon, je mets dans une case etc. mais regarde un petit peu les dynamiques et il m’avait envoyé les différences des ennéatypes, il m’a dit, je t’ai viré d’entrée les éléments qui vont ne serait-ce que ça te faire chier à lire, donc je me suis retrouvé sur certaines bases puis après il a dit, ouais bah au travers de tout ça, tente de voir ce que toi tu percevrais de toi, donc j’ai lu tout, je suis arrivé sur la 8, je me suis dit, ah bon bah ça, ça me parle vachement et j’ai fait, ouais bon bah ça doit être à peu près, ça maintenant je vais un peu regarder, je vais tester et globalement on est tellement marqué par rapport à beaucoup d’autres ennéatypes, notamment dans la colère, la violence, la vengeance, tous les éléments qui sont mis beaucoup en avant que c’était assez simple de se découvrir en tant que type, après on a toujours cette notion quand on lit, on se dit, ah bah ça non, je ne suis pas vraiment, je ne suis pas vraiment à quel niveau, depuis quand, comment, pourquoi, est-ce que j’ai fait ça, est-ce que j’ai fait un travail sur moi, est-ce que c’est spontané, est-ce que plein de choses, puis après il y a toutes les conneries qu’on peut se raconter, notamment quand on fait du 8 où c’est facile d’être dans le déni et se dire, ah non, moi je ne suis pas comme ça, le côté on est des dictateurs en puissance et vive la violence, ouais, ça correspond plutôt pas mal.

Speaker nil: Ouais, quand tu dis déni, c’est-à-dire qu’au début, il y avait un rejet de certains aspects où tu disais, là, là, là, là, là, ça non ? Non, non, non, du tout, c’est plus se dire, tiens, je ne l’aurais pas de cette façon-là, tu vois, ou ça, ça, ouais, ouais, je l’étais, mais là, ça ne me parle plus du tout, tu vois, c’est plus une notion où tu dois faire gaffe à te dire, est-ce que c’est vraiment quelque chose que tu as dépassé, entre guillemets, parce que là encore, on n’est pas sur des courses de quoi que ce soit, mais est-ce que je suis arrivé à une autre étape et ce n’est plus du tout mon niveau de conscience, je n’aime pas trop ce mot-là, mais ça peut donner un peu l’idée, où j’ai déjà fait assez de taf sur moi pour être OK avec ça, ou est-ce que c’est vraiment la répulsion de quelque chose, ça n’a pas été trop, trop le cas avec les néantipes 8, mais il y a des moments où je me disais, ah ouais, non, ça, ça ne me parle plus, je ne dis pas qu’il y a 10 ans, je n’étais pas comme ça ou je n’ai pas agi comme ça, mais sur des notions non motivationnelles, je pouvais me dire, non, ça, ce n’est pas trop mon mode de fonctionnement.

Speaker nil:  : Oui, OK. Le 8, il me fascine particulièrement, déjà parce qu’il y a beaucoup de gens qui s’y reconnaissent alors qu’ils ne le sont pas. C’est très fréquent chez les trois quand un instinctif en soutien ou des six contrephobiques quand un instinctif en soutien, et ça fait très bourrin, c’est bourré de colère, mais derrière, il y a autre chose et c’est ça qui est intéressant.

Speaker nil : Oui, c’est le travail des motivations, il y a beaucoup qui se perdent dans les motivations et qui disent non, non, mais… Oui, il y a un côté séduisant dans le 8 parce que le côté connard bourrin, ça fait… Quand ce n’est pas vécu et tant qu’on ne crée pas chez l’autre l’émotion que crée réellement une personne qui peut faire du 8, c’est-à-dire une espèce de malaise, pas toujours bien accueillie, etc., et qui a un gros rejet parce que justement beaucoup de colère, beaucoup de violences X et Y, la réalité, c’est que le côté bourrin, surtout si c’est un six contrephobique, quand il va commencer à remarquer que les gens le rejettent vraiment et le détestent parce que justement c’est un abruti binaire, il va vite oublier qu’il fait du 8, tu vois.

Speaker nil: Et les six, c’est passer : « Ouais, OK, ça peut ramener à je suis le meilleur / je suis le plus fort », mais quand il va se rendre compte qu’au niveau émotionnel, hormis la colère, on ne connaît pas grandes émotions, ça le ramène aussi un peu à certains éléments où il se dit : « Ah ouais, non, moi, j’ai plus de variables quand même », c’est sûr.

Speaker nil:  : Oui. Et est-ce que toi, il y a un moment en particulier, où tu as dit : « Ah ouais, non, moi, j’ai plus de variables quand même », c’est sûr.  Oui. Et est-ce que toi, il y a un moment en particulier, où ça ne t’a plus fait de doute et où vraiment tu as senti : « Non, mais OK, c’est sûr, c’est ça ». Non, je suis toujours sur du questionnement, parce que je trouve que justement, un des trucs un peu absurdes qu’on pourrait se dire, c’est : « Je fais du ça, c’est comme ça, c’est sûr ».

Speaker nil: Et très régulièrement, je me dis : « Tiens, est-ce que je n’aurais pas des attitudes d’un 6 contraphobique ? Est-ce que je n’aurais pas des attitudes d’un 9L8 ? Est-ce que je n’aurais pas des attitudes ou même des motivations, d’autres types, tu vois ? » Et même de faire du 5, de dire : « Tiens, il y a des moments, je suis vraiment un geek, quoi.

Speaker nil: Je suis vraiment dans mon monde, je prends de l’info. Le monde n’est qu’une base d’information, l’humain n’est qu’une base d’information. Et il y a des notions de mentalisation qui sont fortes.

Speaker nil: Donc, dire : « Ouais, c’est sûr que je sois ça », pfff, je trouve que c’est… ça a tellement de subtilité que c’est un peu absurde. Maintenant, quand on connaît un peu son histoire, quand on a quand même un paquet d’expériences avec soi, c’est assez dur de se dire : « Ouais, non, non, je ne fais pas du 8 ».

Speaker nil: Oui, parce qu’après, ce que tu pointes là, c’est le cliché. C’est juste de sortir de l’idée qu’on est un truc pur et qu’avec toute la complexité dont on est capable, entre l’aile, les flèches, les machins, enfin… Exactement, toute la dynamique, quoi.

Speaker nil: Mais c’est la vie aussi. C’est le vivant qui crée un peu plus de nuances qu’un truc bête et méchant. Mais après, comme tu dis, on se retrouve quand même dans la base. Et ça me rappelle une phrase que j’ai notée parce que ça m’a bien plu.

Speaker nil: Un des premiers trucs que tu m’as dit quand on s’est appelé en off, c’est : « Mais moi, je ne vis pas, je survis ». Tu peux nous en parler un peu de ça ? Ouais. Dans la notion, très souvent, on est un agrame, donc on dit : « Il y a une quête de force parce que derrière, il y a une espèce de peur par rapport à la mort ».

Speaker nil: Et d’ailleurs, on dit que le huit fait beaucoup de choses pour survivre. Et en fait, moi, je suis même arrivé à autre chose que survie, je suis dans la non-vie. C’est-à-dire que pour moi, il y a la mort, la survie, la vie et la non-vie.

Speaker nil: Et moi, je suis plus dans une notion de non-vie, c’est-à-dire que je refuse de mourir. Je ne serai pas quelqu’un qui serait suicidaire, etc. Je n’ai pas l’impression que je sois dans la survie.

Speaker nil: Tout simplement parce que j’ai bien conscience que je vis dans un monde qui est tranquille et que les tenants et les aboutissants de mon quotidien sont quand même relativement cool.

Speaker nil: Je ne suis pas vraiment vivant dans le sens où émotionnellement, quasiment tout ce que je vis est associé à la colère. La colère étant maître d’absolument tout dans mon monde intérieur, c’est-à-dire je suis vénère de tout.

Speaker nil: J’ai vraiment envie de péter la gueule de tout le monde tout le temps. Même quand je suis content, je suis en colère. Parce que l’éphémère, parce que je sais que c’est qu’une illusion, parce qu’il y a plein de choses qui vont.

Speaker nil: Donc, il y a cette notion que j’ai perçue il y a quelques années où je disais quand on parlait des personnes qui font du 8. Oui, on est en survie. Je pense qu’on est plus en non-vie.

Speaker nil: On n’est pas mort. On n’est pas vivant. Tu vois, c’est comme si on prenait un petit peu du neuf et qu’on allait dans un truc de neutralisation d’énormément de choses.

Speaker nil: Ce qui fait que, hormis la colère, il n’y a rien qui est hyper intense. Et plus le temps passe et moins les choses sont intenses. Que ce soit, alors déjà que moi, je n’étais pas quelqu’un qui était particulièrement intense, hormis sur mes colères.

Speaker nil: La notion de dire : « Ouais, tu vis et tu crames la vie par les deux bouts », moi, je ne l’ai pas trop vu. Soit tu crames ta non-vie, tu vois, et de temps à autre, c’est des espèces de pics de vie.

Speaker nil: Mais factuellement, je n’ai pas l’impression que les personnes qui font du 8 soient particulièrement vivants. Ils sont très animaux sur plein d’aspects.

Speaker nil: Et tu as cette notion où, une fois qu’on s’aperçoit, parce qu’on a un système qui nous permet d’être assez apaisé, bah, que on n’est pas sur les modes que beaucoup de personnes pourraient définir.

Speaker nil: Et cette espèce de place un peu obscure qui ne peut pas forcément toujours mettre bien à l’aise les personnes qui font du 8.

Speaker nil: Et quand tu dis du coup que c’est de la non-vie pour toi, tu entends quoi par là ? Tu n’as pas de la vie, donc tu es un peu… Je suis là, je vois, c’est très primitif, je mange, je dors, je me bastonne.

Speaker nil: Et voilà, tu vois, il n’y a pas de philosophie derrière. Ce n’est pas genre, je viens parce que j’ai une quête de vie et tout. Rien à foutre, c’est bon, je suis là.

Speaker nil: Je me lève, mais ce soir, je serai peut-être mort. Et tu vois, ce n’est pas genre, il faut que je vive. D’accord. Bon, bah, tiens, encore une journée. Tiens, j’en fais quoi ?

Speaker nil: Oui, j’en fais quoi ? Oui, oui. Oui. Quitte à ne pas être mort, autant faire quelque chose, tu vois. Oui. Et la notion de faire, de douleur est hyper importante.

Speaker nil: C’est à quoi bon passer une journée si tu ne fais rien ? Ça me rappelle, je ne sais plus si tu en avais parlé de ça, de David Maniz qui disait en gros sur son site avec le CES, c’est un instructeur de survie, je ne sais plus si tu connais, qui disait en gros : « Moi, j’aide les gens à moins mourir ».

Speaker nil: C’est un truc qui te parle, ça ? Oui, oui, c’est des notions qui peuvent faire écho. Moins mourir, ouais, ouais, on pourrait avoir ça aussi dans les arts martiaux, à dire aux gens : « Tu vas moins te faire péter la gueule, mais tu te feras péter la gueule quand même ».

Speaker nil: C’est jamais une notion très vivante. C’est pour ça que la notion de survie, tu vois, il y a un moment où tu te dis : « Est-ce que tu es vraiment sûr que tu es dans une notion de survie ? » Tu es souvent dans un truc un peu plus dark, sans emmener à la mort.

Speaker nil: Tu vois, c’est pour ça que je te dis, pour moi, il y a une espèce de… Oui. Il y a une espèce d’ambiguïté entre la vie, la mort et la survie qui voudrait dire : « Je veux vivre », alors que pour moi, beaucoup de « vit », c’est : « Je veux éviter de mourir ».

Speaker nil: D’accord. Ah oui, la survie, moi, je ne m’entends pas comme ça, tu vois. Je m’entends vraiment par le fait que je suis dominé par des instincts et ma priorité, sans le conscientiser. Moi, je veux vivre, je veux m’accrocher à la vie.

Speaker nil: C’est plus une pulsion de… un peu un truc on/off de « Je reste en vie, mais sans me poser la question ». Par le faire et par les instincts et par… enfin, tu vois ce que je veux dire ? Oui, oui, mais je ne suis même pas sûr.

Speaker nil: Tu vois, je pense que l’idée, ce n’est pas rester en vie, forcément, ce n’est pas mourir. Oui, oui, ok. C’est ne pas être effacé forcément, et c’est pour ça que je te dis que ce n’est pas forcément vivre.

Speaker nil: Parce que tu vois, dans le mot survie, il y a ce rapport à la vie, à maintenir. Oui. Alors que je pense que… c’est pour ça que j’utilise plutôt la non-vie, parce que le rapport à la vie, il n’est pas si marqué que ça.

Speaker nil: Si tu regardes les personnes qui font du bide, qui sont un peu excessives, qui vont beaucoup se droguer, boire, partir dans des trucs très destructeurs, tu ne peux pas dire qu’ils vivent. Ils sont dans une notion de… de ne pas se tuer, mais en même temps, de ne pas vraiment vivre, tu vois.

Speaker nil: Et on retrouve cette espèce de zone grise très vite. Oui, complètement. Et quand tu disais que tu ne brûles pas la bougie par les deux bouts, moi, ce que je vois et ce que j’entends par l’idée de la passion d’excès, c’est le côté d’avoir une capacité, d’avoir une énergie de malade, une énergie instinctive de ouf.

Speaker nil: Et quand je m’étais amusé à voir sur ta chaîne le nombre de vidéos que tu as publiées, j’ai rigolé de voir… je n’ai jamais vu une chaîne YouTube avec autant de vidéos. Je crois que tu es à 1 500, un truc comme ça, ou si ce n’est pas plus, ou 2 000, je ne sais plus. Puis, combien de vidéos… enfin moi, c’est de l’extérieur évidemment.

Speaker nil: Je ne connais pas ton quotidien, mais ça me donne une vue sur : « Putain, l’énergie de création de contenu, de créer, ça, c’est… ça, pour moi, tu vois, il y a une forte énergie instinctive. » Oui, alors que moi, pas du tout.

Speaker nil: Tu vois, moi, j’en suis arrivé… là, maintenant, j’ai plusieurs milliers de vidéos, mais parce que je suis parti sur un délire il y a 10 ans. Il y a 10 ans, j’ai dit : « Tiens, je ferai une vidéo par jour. » Oui.

Speaker nil: Donc, à partir du moment où tu te dis : « Tiens, je vais faire une vidéo par jour », moi, je ne les monte pas, moi, je ne fais que dalle. Je me fous de voir ma caméra, je fais : « Salut, blablabla, 10 minutes plus tard, je mets off, et puis, je mets online, tu vois.

Speaker nil: Je n’écoute pas, je ne recommence pas 10 fois. » Là, il y a le côté instinctif. Il n’y a pas le temps pour ces conneries, tu vois. Je ne veux rien en foutre. Et donc, pour moi, ce n’est pas de l’énergie quand les gens disent : « Ah, mais tu fais plein de trucs. » Non, non.

Speaker nil: Je prends 10 minutes par jour, plus 2 minutes de download. Voilà. Donc, ce n’est pas une énergie de ouf. C’est : « Tiens, je parle 10 minutes par jour. » Et puis, de temps à autre, je fais un audio. Voilà.

Speaker nil: Allez, ça m’a pris 22 minutes, 24 minutes par jour. 24 minutes dans une journée, ce n’est pas de l’énergie. C’est juste… Et pour moi, derrière, c’est de la constance. Tu vois, ce n’est pas la notion instinctive de… justement d’hyperénergie.

Speaker nil: C’est juste : « Bon, ben, j’utilise un peu d’énergie là. » Mais par contre, je le fais tous les jours. Tu vois, ça va en septembre. 1er septembre, ça fera 10 ans. 10 ans où tous les jours, une seule fois, n’importe où j’étais dans le monde, je n’ai pas omis de mettre une vidéo. J’ai toujours eu cette idée de quoi qu’il arrive, même s’il me faut 24 heures pour downloader un truc quand je suis au fond de l’Inde, je mets 24 heures mais j’anticipe toujours pour avoir le jour J mes vidéos.

Speaker nil: Et du coup, ça c’est un truc que tu as décidé il y a 10 ans et qu’est-ce qui fait que tu l’as gardé du coup ? C’est toujours un truc vivant pour toi ? Non, c’est juste un pattern.

Speaker nil: J’aime bien voir comment on fonctionne sur des schémas et des modèles automatisés. Je trouve ça marrant parce qu’à la base, c’était juste pour partager gratuitement des choses qui étaient payantes. Je trouvais que tout était cher et que le monde de l’hypnose et de la thérapie, c’est cher.

Speaker nil: Je trouve que c’est abusé. Tu dois dépenser 2000 balles pour une formation ou sincèrement tu lis un bouquin, tu apprends tout autant. Et vu que moi, j’ai la chance de pouvoir me faire des formations, je me suis dit ce que je connais, oui, je peux le vendre mais je peux le donner gratos et de toute façon, ça ne me fera pas perdre quoi que ce soit.

Speaker nil: Et ça offrira à des personnes une possibilité d’apprendre, de comprendre, de se développer, etc.

Speaker nil: Et ça me va très bien. J’aime bien cette notion de partage. Ça serait un pseudo intégration en deux. Pourquoi pseudo ?

Speaker nil: Je n’aime pas les deux. Tu disais que tu n’aimais personne. Moi, je suis mis en trop à la mort. Donc, en gros, il n’y a pas grand monde. Tu vois, on en parlait tout à l’heure, c’était drôle.

Speaker nil: Moi, je me présente souvent comme un connard et complètement assumé. Et tout à l’heure avec une pote, on était en train de réfléchir à ça. Et en fait, la notion de connard qui me correspond bien, c’est le côté non sympathique, tu vois.

Speaker nil: Désagréable. Je suis un mec désagréable. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas être sympa. Je ne peux pas être gentil. Mais je suis ultra désagréable. Je suis désagréable. Et puis, je vais être hyper incisif, je vais être hyper provoque.

Speaker nil: Ce qui fait que moi, j’ai résumé ça en connard. Mais plus précisément, je pense que je suis désagréable et que les autres humains ne sont pas forcément pour moi très agréables non plus.

Speaker nil: Donc, il n’y a pas de raison pour laquelle je sois agréable avec les gens. Ce qui ne m’empêche pas que je vais faire attention aux gens à plein de moments, mais je ne le ferai jamais de manière agréable. Même ma tribu, ma tribu me connaissent.

Speaker nil: Je ne suis pas le papa bienveillant, tu vois. Je vais être le daron qui t’en fout une et qui dit : « Bon, ce n’était pas trop mal, tu vois. » Mais tu vois, il y a toujours ce côté désagréable, ce côté un peu fuck you, je vous emmerde, qui en plus pour moi est ultra apaisant.

Speaker nil: C’est-à-dire qu’on doit dans un système répondre à un ensemble de règles et de normes d’agréabilité, d’empathie et de gentillesse. Ça me saoule, ça ne m’intéresse pas, ça ne me correspond pas.

Speaker nil: Et j’ai l’impression d’être un mytho quand je commence à faire de la pseudo gentillesse avec des gens qui en plus, ce n’est pas de la gentillesse, parce que c’est juste un rapport social qui se veut sympathique. Et je trouve ça complètement absurde et idiot et énergivore au possible.

Speaker nil: Tu veux dire que ce n’est pas volontaire, mais que c’est basé sur une répression de la violence et où du coup, personne à part les huit et peut-être les gens qui ont bossé dessus, la plupart des gens répriment ce truc-là. C’est une sorte de gentillesse par défaut en mode comme je ne peux pas te péter la gueule, je vais être gentil, un truc comme ça.

Speaker nil: Oui, c’est ça, c’est une espèce d’hypocrisie sociale que je comprends complètement. Sinon notre société partira en couilles. Tu vois, si on n’a pas du respect, si on n’a pas de la politesse.

Speaker nil: Moi, je peux très bien être très poli, mais je peux être poli et complètement pas agréable. Je vais être poli, mais on va me dire : il ne sourit jamais, il n’a pas l’air sympa.

Speaker nil: Je ne suis pas là pour être ton pote. Par contre, je vais dire : bonjour monsieur. Bonjour madame. Passez une bonne journée. Mais c’est le max que je peux me… Tu vois, je m’autorise. Ce n’est vraiment pas le genre de choses qui m’intéressent.

Speaker nil: Et j’ai la chance d’avoir pu vivre avec… J’ai construit ma vie autour d’éléments qui me permettent d’être moi dans les arts martiaux. Je suis un connard de prof qui n’est pas super sympa avec ses élèves.

Speaker nil: C’est un état de fait. Et je ne suis pas un thérapeute sympa. Pourtant, mon boulot, c’est accompagner. Accompagner des gens. Mais je ne suis pas sympathique. Derrière, tant que les gens avancent, toi, là, on revient dans le faire.

Speaker nil: À partir du moment où ce que je fais, que ma personne te pose problème, mais qu’on met ensemble en action, est-ce que surtout toi, tu arrives à créer tout ça ?

Speaker nil: Ça, c’est intéressant. Et qu’importe qu’après, tu me craches dessus. Pas problématique. On retrouve ce truc de le regard des autres, rien à carrer. C’est peu important à leur dire que ça ne l’est pas.

Speaker nil: Je trouvais que c’était un process comme ou sur certains aspects qui disaient que ça va dépendre de ton besoin de reconnaissance. Tu peux avoir un besoin de reconnaissance du travail, besoin de reconnaissance de ta personne, besoin de reconnaissance de tes pensées.

Speaker nil: Moi, souvent, je me suis posé la question. Tu vas me dire tiens, est-ce que c’est au niveau du boulot ? Est-ce que c’est au niveau de mes pensées, de ma personne ? Qu’est-ce que j’ai besoin qu’il soit reconnu ?

Speaker nil: Il y a des moments. Il y a des moments, tu as juste envie de te dire tiens, on reconnaît un petit peu une qualité dans quelque chose que j’ai pu mettre en place. Après, si ce n’est pas le cas, tu dis bon, ça ne change pas grand-chose.

Speaker nil: Mais tu peux avoir cette attente. Mais la plupart du temps, en fait, tu dis qu’est-ce que je pense des gens ? Pas grand-chose. Ils vont penser des choses de moi, mais dans deux jours, ils auront zappé parce qu’il y aura des choses plus importantes.

Speaker nil: Ce n’est pas important de regarder les gens. Tu vois, tu recadres en disant. Je ne vis pas avec eux. Oui, là, ce que j’entends, c’est quand tu dis tu recadres, c’est que tu n’es pas en train d’essayer de te convaincre que ça ne te touche pas.

Speaker nil: Comme moi, c’est ce que je pouvais faire à l’époque. Ados, j’étais là. Non, non, le regard des autres, moi, je m’en fous. Alors que, évidemment, énormément, vu ma base. Toi, ce que tu dis, c’est ce que j’entends. C’est que réellement, que tu l’aies ou pas, ça t’en touche une sans t’en faire bouger l’autre.

Speaker nil: Ce n’est pas si… Tu sais qu’il se passe quelque chose toi en interne. Tu dis bon. Ouais, j’ai fait tellement de choses. Tu vois, là, on revient dans le tout doux. J’ai proposé tellement de trucs depuis que je suis ado.

Speaker nil: Et vu qu’effectivement, je peux proposer beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je proposais des… Je créais des assos, je créais des activités, je créais des trucs. Tu n’imagines pas le nombre de c’est pas bien, c’est pas assez bien ou les gens qui ne viennent pas, les gens qui ne suivent pas et tout.

Speaker nil: Toi, tu es constamment en train de proposer des trucs et tu vois que rien ne fonctionne. Tu apprends très vite. Alors ouais, quand tu as 12, 13 ans, tu te prends mal. Quand tu en as 14, 15, déjà beaucoup moins. Tu as 20 ans, tu fais bon, l’humain est comme ça.

Speaker nil: Fuck you quoi. Je vais le faire parce que qu’importe, même si il y a parmi l’ensemble des connards, il y en a un qui est moins connard. On fera deux moins connard, tu vois. Mais ce qui ne veut pas dire qu’on est mieux que les autres.

Speaker nil: C’est juste que là dessus, il y a quelqu’un qui aura peut-être suivi l’énergie que je vais proposer et qui va s’accrocher dessus. Bon, après, si c’est un neuf, j’aurais dû foutre une droite parce qu’au bout d’un moment, il va me saouler. Mais tu vois, il y a plein de choses qui peuvent être cool.

Speaker nil: Donc. Tu peux que admettre cette notion que, OK, de toute façon, ce que tu fais, ce que tu dis ou comment tu es. Ça ne sera jamais universel, ça ne plaira jamais à tout le monde.

Speaker nil: Et si tu attends ça, tu risques d’être très, très, très, très triste. Je me dis qu’ils font du cis, c’est dur pour elles. Ils ont besoin d’adhésion, du groupe, des trucs et tout. Fatigue. Moi, j’ai envie de faire un truc.

Speaker nil: Gamin, j’avais envie de partir manger un restaurant chinois. Je partais tout seul avec mon vélo. Aller manger un restaurant chinois. Et à 10 francs, 20 francs, je prenais un bon goût ou je ne sais pas quoi.

Speaker nil: Et puis je rentrais chez moi et mes potes n’étaient pas là et je n’en ai rien à battre. Je me disais non, mais moi, je veux manger un truc. Et. Et ce qui te rend très autonome, très, très, très autonome. Jeune.

Speaker nil: Le monde t’aide quoi. T’accompagne. Du coup, très tôt, tu as eu cette autonomie ou tu veux un truc, tu décides, tu y vas quoi. Ouais, ouais, ouais. J’ai eu la chance d’avoir des parents assez.

Speaker nil: Libres. Ils ont, ils ont grandi dans un Paris où ou gamin, ils se débrouillaient tout seul sur plein de choses. Donc ils m’ont un peu donné cette notion là où il disait bah en gros, tu veux quelque chose, tu te débrouilles, tu tentes de l’avoir.

Speaker nil: Et moi, j’étais le genre de gars qui allait voir ses potes et ramener. Tu sais, à l’époque, on allait sonner à la porte et tout. Je ramenais tout le monde et je disais bon, si dans 20 minutes, on n’a pas trouvé quelque chose, je rentre chez moi.

Speaker nil: Donc, tu vois, je faisais toute la démarche. Je voyais que ça foutait rien. Je rentrais chez moi et pareil, je proposais un truc. Je me suis vu quand j’avais 18 ans. Je n’ai jamais été fan de boîte et tout, mais je voulais un peu voir comment c’était.

Speaker nil: Je proposais les gars, blablabla, blablabla, blablabla. Je disais non, mais à 23 heures, si vous n’avez pas décidé, je pars tout seul et je partais tout seul. Je partais tout seul. J’allais à un truc. Je rencontrais des défis là bas ou pas et quand je repartais, j’étais content ou pas.

Speaker nil: Mais dans l’absolu, je me suis dit mais j’ai pas besoin des gens. J’ai pas besoin des d’attendre que quelqu’un décide. Ils se valident. Ils me mettent du temps.

Speaker nil: Moi, j’ai dit qu’on part à 23 heures. À 23 heures 2, je suis plus là. Maintenant, on a moins ça, mais à l’époque, quand j’avais, je donnais un rendez-vous par téléphone, j’étais là à 14 heures.

Speaker nil: Si tu n’étais pas là à 14 heures 5, je n’étais plus là parce que j’estimais que moi, j’ai fait l’effort de venir. Qu’importe où que tu es, toi, tu ne l’as pas fait. Je m’en fous. Donc, le vivre tout seul, t’autonomiser et puis te dire attends, je veux quelque chose, je le fais.

Speaker nil: Et pas besoin d’attendre que les autres le fassent ou que les autres soient avec moi. Ça m’allait très bien. J’ai eu la chance de pouvoir avoir des parents qui me laissaient faire à peu près ce que je voulais. Donc, je partais.

Speaker nil: Très tôt, je pouvais rentrer tard quand les autres ne pouvaient pas rentrer tard. Mais vu qu’il y a des choses qui ne m’intéressaient pas, quand tout le monde allait faire une connerie, moi, je rentrais chez moi. Parce que c’était mon délire.

Speaker nil: Et puisque tu me parles de parents, c’est un truc que j’entends assez fréquemment. C’est les enfants 8 qui rendent la vie des parents dure. Est-ce que toi, tu témoignes de quelque chose où l’énergie instinctive était difficile à gérer pour eux ou pas spécialement ?

Speaker nil: Non, pas spécialement. Mon frère était plus dur. Mon frère, tu vois, je le typais un peu en 6. Puis là, ces derniers temps, je le vois plutôt en 7. Et avec vachement d’énergie à gauche à droite, je pense qu’il aurait eu une.

Speaker nil: Pendant le moment, je me disais qu’il faisait peut-être du 6 contraphobique. Mais en fait, avec le temps, et l’observation, pas mal de motivation, je pense qu’il fait plus du 7L8. Ce qui fait que c’était assez dur pour les parents. Il était hyper turbulent, hyper plein d’énergie et tout.

Speaker nil: Et moi, je suis arrivé en deuxième. Donc déjà, je suis cadet. Et n’oublie pas, il y a un 8 qui capte très vite son environnement pour survivre. Si on reprend ce mot-là, tu vois. Donc, j’ai capté que ma mère en pouvait plus d’un grand frère qui bougeait dans tous les sens.

Speaker nil: Qui était l’enfant roi de mon père. Moi, je suis arrivé en mode : “Salut !” Et je me suis dit très vite que ça n’allait pas le faire, la stratégie de : “Je m’énerve dans tous les sens.” Donc, en fait, j’ai vachement réprimé.

Speaker nil: Et ma mère me trouvait ultra doux, gentil, sympa et tout. Sauf que, socialement, je me battais assez vite en maternelle. Ma mère, on l’appelait tous les ans pour dire : “Votre petit vient de péter un câble et sauter sur le prof pour le mordre, pour l’attaquer, pour le taper.” Tu vois, pour des trucs où, en fait, je contenais tellement de rage, de haine et plein de trucs, que j’avais compris que si je le faisais à la maison, je n’avais pas… Un enfant, il n’est pas con.

Speaker nil: Il se dit : “Attends, la stratégie, ce n’est pas de gueuler parce que je vois qu’avec le grand frère, ça ne marche pas trop. Et maintenant, ça marche parce que lui, il a deux ans d’avance sur moi, deux ans et demi d’avance. Donc, il a réussi à créer des patterns avec les parents. Sauf que je ne pense pas qu’il va faire ça sur les deux.” Donc, conclusion, moi, j’ai été super cool.

Speaker nil: Et j’ai toujours été super cool. C’est-à-dire que… Alors après, tu vois, j’avais mes idées en tête. À 5 ans, j’ai voulu faire du basket. Tu ne t’inquiètes pas que tous les jours, c’était : “Je veux faire du basket, basket, basket, basket, basket, basket.” Et je peux te faire ça 24 heures, tu vois.

Speaker nil: Je ne m’arrête jamais. Ok. Basket, tu vois. On retrouve le truc de référence interne où quand tu sais ce que tu veux… Oui, c’est ça. Et ma mère, elle me dit : “Mais attends, on t’a mis au baby basket.

Speaker nil: Tu étais le plus jeune. Tu étais là et tout.” Et tu étais fondant. C’est-à-dire que le soir, j’étais là en train de dire : “On est parti, on est parti, on est parti.” Mais tu vois, et c’est là où tu vois toute l’énergie, c’est que si mon équipe, ça n’allait pas sur le terrain, je pouvais insulter mon équipe, vouloir les frapper, voire je me souviens d’une fois carrément où j’ai failli taper l’arbitre.

Speaker nil: Je lui ai envoyé le truc et je dis : “Ah, et j’avais pas 11 ans.” Et je pétais des câbles, je fais : “Ah, je sais quoi ce bordel et tout.” Ma coach, elle n’en pouvait plus. Elle disait : “Mais tu es insupportable. Tu es là genre tu es hyper dans ton équipe.

Speaker nil: Tu t’aides tout le monde pour que ça passe. Puis d’un coup, ça ne marche pas comme tu veux. Ta frustration et ta colère fait : “Ah, je vais tous vous niquer.” Et j’attaque n’importe qui. Et ça, c’était compliqué sur l’externe.

Speaker nil: Mais dans le cadre familial, je pense que je contenais énormément ma colère, ma truc, etc. Par contre, en externe, je me battais beaucoup. Heureusement que j’ai fait des arts martiaux tôt, vers 13-14 ans, etc.

Speaker nil: Ce qui a permis de clairement passer l’adolescence de manière hyper safe pour tout le monde parce que j’ai découvert les arts martiaux.

Speaker nil: J’étais avec des gens qui avaient 13-14 ans de plus que moi. Je passais mon temps avec eux. Je passais mon temps à l’académie, au dojo. Mes potes, eux, ils commençaient à partir en couilles, à fumer, boire, se droguer dans tous les sens, aller en soirée tout le temps.

Speaker nil: Je m’en tapais complètement. Moi, je voulais juste me battre. Je voulais combattre. Je voulais aller au dojo. Je voulais devenir plus fort, si on prend la notion. Me renforcer physiquement, émotionnellement, intellectuellement. J’ai lu beaucoup. Ce qui fait que je n’ai pas eu d’adolescence.

Speaker nil: On pourrait dire : « Tu étais en emmerde. » Non, je pouvais rentrer très tôt à 1h du matin. Et si le système où j’étais ne me convenait pas, je les voyais défoncés ou truc, je partais, je rentrais chez moi ou j’allais marcher dans les bois ou j’allais faire des kata au bord de quelque chose.

Speaker nil: Je restais dans mon délire. En gros, j’étais un manga. Ce n’est pas grave, je suis dans mon monde manga et je vis mon truc. Demain matin, de toute façon, j’irai m’entraîner et ainsi de suite.

Speaker nil: Tu avais Dragon Ball comme modèle ? Je l’avais au couteau No Ken. Ken le survivant. En gros, qui répondait plus à mes trucs ? Hyper violent, ça pète dans tous les sens, etc.

Speaker nil: En référence, souvent, je regardais dans les dessins animés qui j’aimais bien et on pourrait prendre toujours l’antagonisme en 8. Par exemple, dans Ken, c’est Rao. Je ne sais pas si tu te souviens. C’est un mec qui était hyper chaud.

Speaker nil: En fait, je préférais son frère qui faisait du 2, qui aidait tout le monde avec sa force. C’est toujours ce que j’ai trouvé beau. Le mec qui arrive au bon moment, le mec qui va se sacrifier pour les autres. C’est toujours ce que j’ai aimé dans les histoires.

Speaker nil: Pour moi, un bon 8, tu as l’8 bâtard qui est 90 % le méchant des films. Pour moi, le bon 8, c’est le mec qui est prêt à… qui yadra le 6 en gros parce que le héros, c’est toujours le 6 ou un 3.

Speaker nil: Mais le 8, il arrive en mode… Le 6, 3, ils se font défoncer leur mère et d’un coup, lui, il arrive, il va se faire buter. Tout le monde sait qu’il va se faire buter. Il va en buter 2, 3 avec lui pour permettre au héros de s’en sortir.

Speaker nil: Pour moi, ça, c’est la plus belle des choses. C’est de se dire : tiens, ta force, si force il y a, en tout cas ton plus que tu as à un moment donné, tu vas l’exploiter pour permettre à des personnes qui vont faire un truc mieux que toi parce que nous, on ne s’estime pas comme faisant des trucs magnifiques.

Speaker nil: S’il peut faire mieux que toi et que ça peut aider du monde et que ça peut permettre à du monde de s’en sortir et d’aller bien, ta vie, et on revient à cette notion vie-mort où on y pense tout le temps, on s’en fout.

Speaker nil: Elle n’a pas d’importance. Vu que tu es en non-vie, allez, vas-y. Que tu sois vivant ou mort, ça ne changera pas grand-chose. Ok. Dans ton discours, quand tu dis : il y a le mauvais 8, le 8 bâtard et le bon 8, tu la sens la dichotomie instinctive on/off là ?

Speaker nil: Il y a E et il y a E ? Oui, bien sûr, bien sûr. Mais tu le sens, tu le sens même à l’intérieur de toi. Tu sens qu’on va y avoir cette notion où tu dis : oh putain, là, je suis dans mon mode sale.

Speaker nil: Et tu sens toute ton énergie où tu te connais suffisamment. Tu dis aux gens : ne parlez pas, venez pas me voir. Ce n’est pas le bon moment, tu vois.

Speaker nil: Et de l’autre côté où tu sens que tu es plus intégré, plus apaisé. Alors apaisé, ce n’est pas le terme, mais en tout cas plus… Ancré ? Non, non, non, non, non.

Speaker nil: Je pense que tu es plus dans une notion, une notion où… Tu vois, le mot souvent, le concept que j’avais capté, c’est être dans le temps de la vie.

Speaker nil: On revient à un vie mort, tu vois. C’est une sémantique qui est hyper constante. Et en fait, pour moi, le moment où en tout cas moi, en tant que 8, je suis bien, c’est le moment où je sais que je suis dans le bon timing de la vie.

Speaker nil: Comme si tu étais dans un flot où tu sais que l’ensemble de tes éléments instinctifs sont cohérents par rapport au rythme de la nature, de la vie, etc. Et là, à ce moment-là, il y a des trucs. À partir du moment… Et c’est pour ça que moi, j’ai du mal avec les humains.

Speaker nil: Les gens, c’est que ça casse cette espèce de nature. Et l’autre impose un ensemble de critères, de cheminement, de réflexion, d’opposition ou d’adhésion sur lequel tu vas faire de la politique.

Speaker nil: Donc, tu enlèves le côté très instinctif, le flot de la nature pour rentrer dans un centre quasi mental ou un centre émotionnel où tu vas devoir faire un effort, ça va être énergivore, à rentrer dans une espèce de deal constant.

Speaker nil: Et à ce moment-là, pour toi, le deal le plus simple, c’est de péter la gueule de tout le monde ou péter les arguments et autres et te dire : oui, mais on va retrouver l’animal. On va retrouver le flot de la nature. Et c’est ça qui fait que pour moi, il y a ce moment où tu te dis : putain, il y a du monde, il y a des humains, il faut que je sois à peu près OK, il faut que je sois à peu près apte à… Et en fait, tu sens que ce n’est pas ta nature.

Speaker nil: Tu sens que tu as juste envie de mordre, donner des coups de patte et faire : vas-y, on se casse quoi. Ou on ne parle pas, tu vois, on grogne, ça me va, on grogne. On grogne. Et tu sens que tu as envie de… Ce que tu me dis là, c’est qu’il y a une envie, enfin une envie, même pas, un réflexe automatique de récupérer par l’instinctif et d’avoir envie de grogner, de taper, comme si les autres centres étaient sujets à adaptation, qui coûtaient plus d’énergie et que flemme quoi.

Speaker nil: C’est que derrière, pour moi, c’est comme si tu imaginais les autres avec un million de masques et des tenues et des costumes et tu as envie de les foutre à poil. Tu vois, tu as juste envie de dire : sois tout nu, on est beau tout nu.

Speaker nil: Oui, mais rien à foutre, je m’en fous de tes défauts. Tu es tout nu, tout nu, tu es beau. Tu vois, pour moi, l’humain est beau tout nu, tu vois. Et tout nu émotionnellement, intellectuellement, spirituellement, tout ce que tu veux. Et au moins, c’est facile parce que pour moi, à ce moment-là, c’est juste on est des animaux à poil qui se baladons dans la nature avec le flot de la nature, avec ses besoins, avec ses peurs, avec ses trucs.

Speaker nil: Mais au moins, tout est à plat. Alors que j’ai l’impression que ce monde, c’est que quoi ? Tu vois, en fait, plus tu montes dans les énergétiques, plus tu as l’impression que les mecs, ils se mettent des couches de vêtements quoi. Et c’est insupportable.

Speaker nil: C’est quoi insupportable ? C’est : oh putain, c’est énergivore, ça me saoule. Alors, quand tu es tout seul, même si tu croises d’autres humains, tu mets ta petite truffe comme ça, ça sent, ça ne sent pas bon, on s’en fout. Hop, mais tu vois, tu passes et tu dis : je m’en fous.

Speaker nil: Dès que tu commences à rentrer en contact avec l’humain, tu fais : oh là là, il faut que je rentre dans des lexiques à la con, des explications, des rationalismes, quoi du rationalisme.

Speaker nil: Est-ce que je comprends ? Notre système fonctionne comme ça, mais… Oui, tu comprends, mais ça te casse les couilles. Et c’est ça, quand tu dis que les humains, ils t’énervent, c’est qu’il y a ce truc de complexification donnée au cerveau où du coup, tu n’as pas cette simplicité du rapport, comme tu dis, animal, où allez, on se sent, on est tout nu, comme tu dis, et allez, enfin, pas besoin de se complexifier.

Speaker nil: Donc, tout ce qui est complexifié, tu le comprends, mais ça n’empêche pas que ça te met en colère et ça te casse les couilles. C’est ça, c’est pour ça que j’aime la baston. Tu vois, quand les gens, ils disent : oui, mais la baston, mais ta gueule, en fait, la baston, c’est ce qu’il y a de plus honnête.

Speaker nil: Tu prends deux animaux, deux enfants, deux trucs, vous les ensemble, ça va se bastonner à un moment ou à un autre. Ça va se bastonner. Ça va se bastonner parce qu’au moins, ça dialogue. Ça dialogue sans les blablabla, le mot, la bonne sémantique, la manière de le dire, rien, toutes les conneries là.

Speaker nil: Là, ça se bastonne. Il y a des arguments, il y a des : ah, ça marche, ça ne marche pas. On sort avec un cocard, une dent en moins. Bon, on a perdu. Mais ce n’est pas grave. En fait, on s’en fout.

Speaker nil: Il y a eu un rapport sincère pendant un laps de temps qu’on peut retrouver dans le sexe éventuellement, tu vois. Et éventuellement, je mets bien en exergue. Alors qu’en baston, la plupart du temps, si tu cherches vraiment un chaos ou une soumission, comme on pourrait retrouver en MMA, en Jutsu, etc., au moins, tu es dans du vrai.

Speaker nil: Il n’y a rien qui ment. C’est bon, voilà, ton argument était meilleur que le mien. Ton argument était meilleur que le mien. Il n’y a pas une mensonge. Ce qui m’énerve par contre, c’est des gens hyper fuyants. Tu vois, les mecs qui font blablabla, tu dis : bon, allez, on se bastonne.

Speaker nil: Et là, blablabla, voilà, et ça, je ne supporte pas. Alors que quoi, tu es dans un ring, tu es dans une cage, même si le mec a peur et que tu as peur aussi. Moi, j’ai peur à chaque fois que je combats. Mais tu te dis : bon, allez, on est assez honnête pour aller poser nos arguments.

Speaker nil: Et puis, on arrête de se raconter des histoires. Et faire de la merde, tu vois. On y va pour de vrai. On va se taper dessus. Ça va saigner, ça va faire mal. On va gagner, on va perdre.

Speaker nil: Mais ça, c’est même secondaire. Ce n’est pas que… Souvent, c’est ce que je tente d’expliquer aux gars qui vont en compète ou autres. Je dis : dans la vie, on s’en fout de gagner ou de perdre. Ce n’est vraiment pas un problème.

Speaker nil: On aura eu un moment de vie, un moment d’échange, un moment qui était vrai, qui était sincère, qui était entier. Oui.

Speaker nil: Ce truc de confrontation brute et authentique qui te donne de l’info, qui te fait progresser, qui te fait… C’est le côté… L’amusement et le simple fait de vivre un moment instinctif ensemble, en fait.

Speaker nil: Comme tu dis, au-delà du blabla et tout, ça m’avait marqué quand tu m’as dit ça la fois dernière. Moi, j’adore rencontrer les gens. J’adore le combat parce que quand on se frite, les masques tombent. Enfin, on peut discuter d’amour.

Speaker nil: D’âme à âme, si je puis dire. C’est un peu un truc comme ça que tu m’avais dit. J’aime beaucoup cet art de simplifier du 8. Ça ramène à quelque chose d’extrêmement concret, tangible. Oui, je pense qu’on est vraiment dans une quête de simplicité.

Speaker nil: Moi, je trouve que la vie est simple. Tout le monde est compliqué. Non, la vie, elle est simple, mec. Tu as des éléments auxquels tu dois répondre. Tu as des éléments que tu peux faire.

Speaker nil: Il y a un élément qui est hyper important pour moi, qui est d’admettre les limites. On en parlait par rapport à la quête de force du 8. Ce n’est pas par rapport aux autres. On s’en bat les couilles des autres, justement. C’est nous par rapport à nous-mêmes. En fait, toute la quête, elle se cherche par rapport à nous.

Speaker nil: Et dedans, c’est chercher nos limites, nos possibilités, nos incapacités. Admettre cette notion-là. À partir du moment où tu commences à admettre que ça, je ne pourrai jamais le faire. Oui, tu as qu’à le faire et tout.

Speaker nil: Oui, on est capable de tout et tout. Mais c’est un truc qui n’existe pas pour moi. Non, on n’est pas capable de tout. En fait, tu peux simplifier énormément. La vie en reprenant des concepts très basiques. Ça, je peux faire.

Speaker nil: J’aime ça ou je n’aime pas. Et pourquoi je ferai autrement si je n’aime pas ? Non, je ne fais pas. Oui, mais la vie te l’impose. Non, tu peux très bien dire à la vie : « Va te faire foutre et je fais ça autrement. » Oui, mais ça va être compliqué.

Speaker nil: Mais moi, ma simplicité, elle ne veut pas dire que ça ne complexifie pas d’autres choses. Oui. Mais derrière, ça reste quand même plus simple. Moi, j’ai décidé il y a des années de faire quasiment que des arts martiaux et me focaliser sur tout ce qui était l’aide, l’accompagnement, le développement psycho, etc.

Speaker nil: J’ai galéré. J’ai mangé des cailloux. J’ai galéré sur plein de trucs. Je ne suis pas particulièrement bon dans les arts martiaux. J’allais en compétition. Je me faisais péter la gueule, mais j’y retournais quand même.

Speaker nil: Et tu dis : « Oui, tu ne sors pas. Tu ne fais pas des trucs de ouf. Tu as une vie très monastique. » C’était un mot qui m’a été dit il y a des années. Je trouve qu’il est très juste.

Speaker nil: Je suis très monastique dans ma manière de fonctionner. Je fonctionne vraiment par des patins. Par des patterns, par des rituels et tout. Et au bout du compte, tu n’as pas une vie ou non-vie particulièrement exaltante pour les gens, mais elle est ultra simple.

Speaker nil: Il y a un truc qui ne me plaît pas ou quelqu’un qui ne me plaît pas, j’arrête d’être en contact avec. Je n’aimais pas mes responsables à tel moment. Tu n’inquiètes pas qu’ils le savaient. Oui, non, mais il ne faut pas parce que je risque de me faire virer.

Speaker nil: Rien à foutre. Vire-moi si tu veux, mais ta mère en fait. Ce que tu dis, c’est pourri. Tu ne sais pas manager. Va crever. Et oui, bien sûr que ça, ça crée deux ou trois petites tensions.

Speaker nil: Mais au moins, tu as une liberté de plein de choses. Alors après, derrière, tu ne prends pas de crédit, tu ne prends pas de truc parce que tu sais que tu es indirectement très capable de partir dans tous les sens. Oui, ça complexifie.

Speaker nil: Oui, mais en même temps, vu que tu vis dans une simplicité, je n’ai pas besoin d’une grande maison. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse voiture. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse moto. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse… Je n’ai pas besoin de partir à 10 000 fois en vacances. Je n’ai pas besoin de partir à l’un.

Speaker nil: Je n’ai pas besoin de m’acheter des freins qui coûtent plus de 5 €. Je m’en fous. Et à partir de là, tu simplifies énormément de choses. Je n’ai rien chez moi. Oui, mais c’est trop bien. Quand tu parlais de vie monastique, du coup, tu entends par là pas de clopes, pas d’alcool.

Speaker nil: Est-ce qu’il y a quelque chose de l’ordre de la rigueur sur cette question ? Oui, moi, depuis, je n’ai jamais bu de quoi. J’ai goûté parce que mon père voulait que j’aie un petit peu une connaissance, mais je n’ai zéro connaissance parce qu’en fait, je n’ai jamais bu de vin à table.

Speaker nil: J’ai juste goûté du bout de truc et j’ai goûté le whisky et tout ça. Mais je ne connais pas. Je n’ai jamais pris une cuite de ma vie. Je n’ai jamais pris un buzz de ma vie. Je n’ai jamais pris de la coke. Je n’ai jamais rien pris. Je n’ai jamais pris. Je n’ai jamais fumé une clope.

Speaker nil: C’est le côté extrémiste des personnes qui font du 8 parfois. Moi, je suis un extrémiste. Et clairement, tu vois, tu me diras : non, tu ne me feras jamais à tous mes potes fumer comme des oufs. J’ai des potes qui étaient des dealers et tout.

Speaker nil: Mais jamais, jamais, je pouvais avoir tout devant moi. On pouvait me proposer 50 fois par soirée. Je ne prenais ni un verre ni un truc. Moi, je prenais mon verre de cola ou mon verre de jus de fruits. Et très bien, je voyais des gens défoncés partout.

Speaker nil: Je faisais complètement débile votre process. Ça ne sert à rien. C’est nul. Zéro concept intéressant. Donc, oui, non. Et puis, depuis des années, je me réveille à 5 heures, 5 heures et demie tous les jours.

Speaker nil: Je fais mes rituels de méditation depuis 20 ans, 25 ans. Je vais m’entraîner tous les jours. J’ai un jour par semaine où je suis en off.

Speaker nil: Je fais ça depuis 30 ans. Tu vois, c’est quand même le mec. Je ne suis pas un mec hyper ou exaltant. Une personne qui fait du set avec moi, elle me dit : “Mais me suicider, ce n’est pas possible.” Ça te plaît comme ça ?

Speaker nil: Ça me plaît. Et puis, c’est simple. En fait, il n’y a pas d’énergie débile sociétalement parlant qui est dépensée pour rien. Mon énergie, elle est utilisée pour mon taf, ma baston, mes réflexions, mes études.

Speaker nil: Voilà. Tu as choisi tes chevaux, tes chevaux de bâtiment. Exactement. J’ai choisi très tôt mes priorités à me dire : “Moi, je veux ça, ça, ça, ça.” Voilà.

Speaker nil: Le reste, je m’en fous. Je vais lire, je vais étudier, mais je m’en tape complètement. Je voulais revenir sur un truc. Quand tu parlais de la confrontation, tu parlais de parler vrai, il y a donc tout cet instinctif en filigrane.

Speaker nil: Ça m’intéresse bien d’entendre parler du test instinctif. Tu sens dans les tripes l’autre. Tu sens à qui tu as affaire et où il y a ce truc de si c’est un fort ou un faible, si c’est quelqu’un sur qui je peux compter ou si c’est quelqu’un qui essaie de me la faire à l’envers.

Speaker nil: Je vois d’autres questions après, mais il y a ce test instinctif. Tu le sens ce truc-là ? Tu peux nous en parler ? Ça t’inspire ? Non. Moi, ça ne me parle pas. Ça ne me parle pas parce que depuis des années, j’ai compris que ton instinct, c’est de la merde.

Speaker nil: En fait, c’est du rapport projectif à la con qui va nourrir un ensemble d’éléments fantasmatiques que tu peux avoir sur les autres par rapport à un ensemble d’éléments que tu aurais pu remarquer sur du body language, sur une voix, sur une façon de… Donc, moi, il y a des années, je me suis dit : comme si ton instinct était super bon.

Speaker nil: Tu vois, moi, des tests avec mon instinct, j’en ai fait plein. Très souvent, je me paumais pour te dire globalement : je sens que je vais partir par là, je me retrouverai plus rapidement. Je ne me retrouve jamais nulle part. Donc, si déjà, tu n’es pas foutu de te retrouver quelque part avec une carte que tu as pseudo vue cinq minutes avant, je pense que vis-à-vis d’un humain avec toute sa complexité, si déjà, tu es dans une putain de route, tu n’es pas foutu de faire correctement avec ton putain d’instinct, je ne crois pas que tu vas pouvoir définir quelqu’un.

Speaker nil: Du coup, bien sûr qu’il y a des gens que tu ne sens pas. Là, tu me dis ça des années après avoir étudié avec la conscience de tout ton process personnel, mais de base en mode automatique sans y réfléchir.

Speaker nil: En mode automatique, moi, je m’isolais beaucoup vu que je n’aime pas l’humain. Tu vois, pour te faire simple, on va dire à partir de la quatrième, j’ai commencé à vachement me mettre tout seul.

Speaker nil: C’est-à-dire que dans les cours, dans les… Je ne sais pas, je ne sais pas si tu as vu, mais dans les cours, en récré, je ne parlais plus. Je prenais mon Walkman et je me foutais dans mon truc. Et soit je lisais, soit je partais dans mon truc. Tu vois, je partais, on pourrait se dire, en forme de désintégration enceinte.

Speaker nil: Troisième, seconde, première, en général, je commençais à me faire des potes le troisième trimestre parce que pendant ce temps-là, j’ai regardé les gens, je les ai observés, j’ai posé des questions.

Speaker nil: Et les questions, ça arrivait très tôt chez moi. Je me disais : « Mais pourquoi ils fonctionnent comme ça ? C’est quoi le truc ? » Donc, j’ai eu ce gros truc où, comme je te dis, vu que je peux tout faire tout seul, pourquoi je vais m’accompagner de personnes qui potentiellement vont me casser les couilles ?

Speaker nil: Donc, cette notion de tu vois, de filtre instinctif, je ne l’ai quasiment pas vu que je me mettais en écart et je restais. Je ne restais pas d’ailleurs.

Speaker nil: Je regardais un peu puis après, tu regardes les oiseaux et tu fais : « Ok, bon, je me casse. Je vais aller chasser ailleurs. » Et je n’avais pas cette notion-là. Après, on pourrait se dire.

Speaker nil: En thérapie, tu vois, et là, ça serait dans un cadre très particulier, j’ai une faculté. Et là, tu sais que souvent, il y a un élément qu’on met en avant chez les 8 qui est de la capacité d’aller instinctivement trouver les faiblesses des gens.

Speaker nil: Et ça, c’est vrai. C’est un de mes points assez marquants et en tout cas qui interloquent pas mal de personnes, c’est de se dire : « Putain, je t’ai parlé cinq minutes.

Speaker nil: Je t’ai dit cinq trucs. Et en fait, tu commences à pointer. Je ne dis pas que j’ai raison. Je pointe des questionnements sur des choses que les gens n’ont pas vues parce que moi, je vois une faille comme as. Tu vois, de dire : « Là, je peux mettre une grosse droite en fait.

Speaker nil: » Et ça, c’est vrai. Et là, dans ce cas-là, je peux revenir sur cette espèce de test de l’instinct. Mais sinon, dans le rapport à l’autre, je ne suis pas assez sociable pour ça.

Speaker nil: Tu vois, je manque cruellement de capacité. Tu vois, je ne suis pas assez sociable pour ça. Je ne suis pas assez sociable pour ça. Tu vois, je manque cruellement de capacité. Je n’ai pas le temps de capacité de sociabilisation. Le moment où je me sociabilise, c’est de me dire à un moment : « Bon, ça y est, je vois à peu près comment tout le monde fonctionne.

Speaker nil: Je n’ai pas le temps. Je vais choisir les gens qui me semblent intéressants pour un objectif défini et on y va. » Oui. Après, ma question, tu vois, ce n’est pas forcément dans le cadre social. C’est tous les humains avec lesquels tu as été en interaction.

Speaker nil: Le prof de Nutella que tu avais envie de bastonner quand tu étais au basket, les collègues de l’équipe, les potes avec qui tu allais boire un verre. Il y a un moment donné où dès que tu es en interaction avec un être, il n’y a pas ce « bon ».

Speaker nil: Il n’y a pas ce truc de l’instinctif qui scanne l’autre automatiquement. Tu vois, sans parler des groupes, vraiment, je parle dès que tu croises un être humain ou un animal ou un être humain.

Speaker nil: Oui, mais je pense, tu vois, pour reprendre l’élément précédent, je pense que c’est pour regarder s’il y a des failles. D’accord. Oui. C’est vraiment dans cette… Je pense que la notion, c’est de se dire : « Quelle faille il y a ? » Alors en plus, moi, je suis très biaisé par les arts martiaux parce que j’en ai fait.

Speaker nil: Donc, c’était : « Et au cas où, où est-ce que je vais taper ? » Oui. Tu vois, comment je peux me barrer ou comment je peux taper ? Est-ce qu’il y a une arme à côté ? Est-ce qu’il y a des trucs ? Donc, en fait, l’humain, la plupart du temps, c’est comment on va dialoguer tout nu, tu vois ? Donc, comment on va tout sur la gueule en fait.

Speaker nil: Et là-dessus, il y a un côté très instinctif, mais qui est à ce moment-là très belliqueux. Oui. Tu vois, et c’est plus cette notion où moi, j’ai toujours vu baston, pas baston.

Speaker nil: Alors, ce n’est pas la notion… Oui. …faible fort. C’est la notion comment éventuellement ça part en vrille, vu que, et je reviens au mot tout à l’heure, je suis un mec plutôt désagréable, ça peut très facilement, parce que les gens pourraient se dire : « Ah, c’est un connard, il ne nous respecte pas », etc.

Speaker nil: Ce qui n’est pas vraiment faux. Je ne lui donne pas forcément plus de respect que ça. Je ne vois même pas l’intérêt du respect, tu vois. Je n’ai pas à respecter quelqu’un que je ne connais pas. Qu’est-ce qui fait que ça valorise ? Est-ce que ta vie en tant que telle, je dois la valoriser parce que tu vis ? Je m’en fous quand même.

Speaker nil: Donc, ça, c’est insupportable pour les gens. Tu me dois du respect. Non, je ne te dois pas de respect. Pareil sens. Je dois du respect à mon père, à ma mère, à mon frère, mais aux autres êtres humains, pourquoi tu veux que je les respecte s’il n’y a pas un rapport ?

Speaker nil: Donc, si on revient sur cette notion-là, tu as cette notion à dire : « Ok, qu’est-ce que je pourrais faire ? » ou « Quels sont les éléments si on se bastonne ? » Mais c’est… Moi, je le vois beaucoup comme un… Je t’avais dit, comme un modèle de combat.

Speaker nil: Moi, la vie, je vois que ça pue comme un méga baston. Comme un méga randori, tu vois. Tout est un randori. Tout est un… Randori, c’est exercice de combat. C’est… Tout est de l’opposition.

Speaker nil: C’est : « Ok, il va se passer quoi ? Comment je vais gérer le conflit ? » Conflit étant un jeu pour moi parce que le randori, c’est le truc le plus rigolo. Tu te bastonnes, tu fais des sparrings, tu te bats avec tout le monde, mais tout, la pensée, la réflexion, le truc, le machin, c’est : « Qu’est-ce que je suis en train de… Qu’est-ce qu’il m’apporte ? Qu’est-ce que je lui apporte ? Comment ça va se jouer ? » Bon, ça me fait venir plein de questions, mais je relève à un truc que tu m’avais dit la fois dernière qui m’a marqué.

Speaker nil: C’est que tu m’as dit la fois dernière : « Moi, je m’en tape d’être en paix, d’être tranquille. » C’est un truc que tu voulais, qu’à l’époque, tu commençais à chercher. Puis, tu t’es dit un jour un truc comme ça : « Mais je m’en fous, moi, d’être en paix.

Speaker nil: Moi, le conflit, ça m’éclate. Moi, ça me peut… C’est… Moi, je… Il y a une jouissance de voir en moi comment ça se tape sur la gueule. Ouais. Ouais, ouais, ouais. C’est vraiment ce connerie, je pense, qui est associé… Alors moi, j’ai encore plus vécu via les arts martiaux, tu sais, avec : « Tu dois trancher ton ego et rentrer dans la paix parce que tu vois toujours le grand gars balèze, c’est le mec calme.

Speaker nil: » Alors qu’en fait, le mec balèze, quand il y a une baston, c’est le mec qui est vraiment énervé en général. Parce que le mec énervé qui tape le premier, en général, tu as perdu. Donc, c’est rarement le mec zen qui fait : « Ouh ! » Non, c’est le mec qui arrive, qui te fait un coup de tête de bâtard, qui t’éclate ta tronche sans que tu t’en aperçoives.

Speaker nil: Il est énervé. Mais ça, entre la philosophie et le réel, tu vois, moi, j’ai un gros problème. J’adore la philo, mais j’aime bien le réel. Donc, il y a un moment où tu te dis : « Bon, tu es gentil, mais ton blabla, là, ça ne marche pas quand on fait dans le vrai.

Speaker nil: » Donc, moi, imagine, j’ai grandi avec ça, avec ce : « Tu dois couper ton ego, tu ne dois pas être en colère. La colère fait perdre la lucidité. » La colère, ouais, non, ça te fait mettre des patates de vénère et tu ne sens rien pendant quelques instants.

Speaker nil: Tu peux dire que rien que ça, ça change tout en combat. Et donc, cette quête de paix, je l’ai vraiment eu. C’est vraiment quelque chose… Je me souviens, quand j’avais une quinzaine d’années, je me disais : « Putain, j’aimerais bien être en paix.

Speaker nil: » Alors, est-ce que c’est parce que, à cette période-là, je lisais beaucoup de zen, taoïsme, etc. Tu sais, dans l’orientalisme, je lisais pas mal de philo occidental et cette notion paraissait juste.

Speaker nil: Alors après, il faut voir que dans les philo occidentales, moi, j’aime le cynisme par essence. Je suis plutôt diogène, etc. Donc, ils sont un peu les mecs « what the fuck » du système philosophique.

Speaker nil: Déjà, quand tu commences à dire : « Je ne suis pas trop socratique, hormis pour les questions, mais le reste du temps, je suis plutôt duogéniste », ça change un peu ta manière de voir les choses. Et il y a ce truc, moi, à un moment, je me dis : « Mais non, ce n’est pas vrai.

Speaker nil: La peine ne m’intéresse pas. Ça ne m’intéresse pas. Ouais, mais ton flot ou même hormonalement, tu serais plus, mieux et tout.

Speaker nil: La baston me stimule, l’opposition, le combat. Quand je te dis le rang d’Ori, c’est vraiment ça. Et puis la violence. Je suis un mec violent. Je suis fondamentalement violent. Je suis violent dans mes mots, je suis violent dans mes actes, dans mes gestes.

Speaker nil: Je suis violent avec les gens. Même quand je donne de l’amour, c’est violent. C’est « ah, je vais prendre quelqu’un ». T’as l’impression que je vais faire une souplesse au catch et lui tomber dessus.

Speaker nil: « Je t’aime ». Koubiak dans Parker Lewis quand j’étais gamin. T’es pas capable de… Cette énergie-là, elle est violente.

Speaker nil: Ton amour est violent. Ta manière de faire est toujours dans cette espèce d’ampleur d’énergie. Et la paix ne nous intéresse pas. En fait, moi, au fur et à mesure, je me disais « mais quand je suis en paix, je me dis super ».

Speaker nil: Donc là, on est non-vie plus plus. On est quasiment mort. Il fait « ouh ». Et donc, revenir dans un truc qui ramène à la vie. Et la vie, c’est le combat.

Speaker nil: C’est l’opposition. C’est ses randoris. C’est se dire « tiens, je tente des trucs, tu fais des trucs, tu m’as eu, super ». « J’ai eu, super ». Et puis, on s’en fout. Et vraiment, cette notion de victoire-défaite n’est un truc qui n’existe pas.

Speaker nil: Et c’est pour ça que parfois, se dire « oui, mais tu cherches à être le plus fort ». « Ah, mais non, rien à foutre, en fait. Je cherche à être fort avec moi ». Et par exemple, accepter une défaite et complètement être fort. Alors que ne pas l’accepter, c’est être faible.

Speaker nil: « Oui, mais tu as gagné. » « Ah oui, mais mal vivre ta victoire, c’est être faible pour moi. » Ne pas être égotique, te la raconter, te la péter. Ou au contraire, faire le faux humble, c’est être faible. Être honnête et sincère, c’est être fort.

Speaker nil: Et donc, dans cette notion, l’énergie de combat, c’est vraiment… Moi, je ne vois le monde que comme ça. C’est-à-dire que je ne vois que des interactions.

Speaker nil: C’est très bourdieusien, domination-soumission à longueur de temps. Je ne vois que ça. Et ça me va très bien. C’est ce que je te disais avec tous les lobbies qu’on peut avoir un peu partout.

Speaker nil: On va prendre les lobbies, ce ne sont même pas les lobbies, la pensée féministe, ou sinon ce qu’on appelle les lobbies LGBTQ+, on dit souvent « Ouais, mais regardez, ils font ça, on les voit partout, Netflix les met en avant, etc. » Et je dis aux gens « Mais où est le problème ? » Et c’est pas grave, c’est un combat.

Speaker nil: C’est-à-dire que vous êtes en train de chialer parce que Netflix diffuse trop de trucs, que vous estimez que Netflix diffuse trop de trucs LGBTQ+, ou que c’est trop afro, ou qu’on a mis la petite sirène en noir, et tu es en train de pleurer pour ça, mec.

Speaker nil: Mais fais une contre-offensive. Crée un Netflix, je ne sais pas, avec des hommes blancs, que blancs, si genre ce que tu veux, avec une petite moustache et qu’ils font « Ah, il machin ! » Et puis on n’en parle plus, toi.

Speaker nil: Si tu as envie de faire quelque chose. Non, mais il y a un moment où tu as envie de faire quelque chose. Il y a un moment ou un autre, vous voulez faire quelque chose. Moi, je n’ai pas de problème. Battez-vous à vos trucs. Mais pour le récord, les gens prennent des rounds. Ils prennent des rounds parce qu’on a laissé ça, on étant une expectative de personnes qui sont contre ça, tu vois.

Speaker nil: Ou inversement, quand le lobby réussit à faire quelque chose, tant mieux, c’est bien. Et c’est une baston. Donc, moi, je n’ai pas le problème de plein de gens à dire « Oui, mais c’est bien, c’est mal, c’est ce qu’il faut, c’est la justesse, c’est la justice sociale. » Je m’en fous.

Speaker nil: C’est « Battez-vous. » On verra qui s’en sort. Et pour l’instant, tu vois, on peut dire « Oui, le patriarcat, c’est un truc de merde. » Ouais, mais gueulez autant que vous voulez les féministes et battez-vous.

Speaker nil: Mais pour l’instant, c’est eux qui dominent. Ça fait chier. Eh ben, il faut se bastonner. Et inversement, les mecs, ils disent « Oui, mais maintenant, il y a trop de femmes, il y a trop de trucs. » Ben, battez-vous. Faites en sorte de changer les trucs.

Speaker nil: Et pour moi, il n’y a ni bien ni mal. Tu vois, je m’en fous de savoir si on est matriarcal, patriarcal, si les gens ont envie d’être… bi, gay ou hétéro.

Speaker nil: Je m’en fous. Royal. Mais j’en ai rien à foutre. Fondamentale, tu vois. J’ai un respect profond par la baston de tout à chacun. Et en voyant ça, là encore, ça simplifie à fond la vie.

Speaker nil: Parce que tu n’es pas genre « Ouais, c’est pour machin ou pour truc. » Tu dis juste « C’est quoi la bagarre qui est en train de se faire ? » OK. La gauche contre la droite, l’extrême gauche, l’extrême droite. OK.

Speaker nil: Qui gagne ? Pourquoi ? Quelle pensée est en train d’influencer les trucs ? Quel combat est gagné ? Quel combat ? Quel combat est perdu ? Sur quoi les gars combattent ? Et en fait, moi, ça fait que le monde, je ne vois que comme des plans de baston. Les hommes, les femmes, les trucs, les machins.

Speaker nil: Et je fais « Ah, l’accord. Ronde 1, ronde 150. Oui, mais non, là-dessus, tu vois. » Et tu vois les gens pleurer. Et tu dis « Non, c’est juste un round de perdus. À vous d’y détenir. » C’est pas que toi, ça attire ton attention. Tu dis « Ça se tape sur les gueules.

Speaker nil: Oh, on fait quelque chose d’intéressant. » Ah ouais, en plus. Bien sûr. Là-dessus, tu as purement un truc pulsionnel qui fait « Bah, enfin, les gens, ils papotent normalement. Ah, bah, ils s’insultent sur LCI ou je ne sais même pas.

Speaker nil: Je n’ai pas de télé. Mais tu vois, sur tous ces trucs-là. Mais insultez-vous, les gars. Oui, mais le respect, les droits de l’homme. Rien à foutre. Parlez. Parlez, énervez-vous. Ce n’est pas grave. Et c’est là où j’aime beaucoup dans ce que tu dis. Pour moi, je crois que c’est ce qu’on disait l’autre fois.

Speaker nil: C’est que le point 8, c’est la dure loi du réel. Il y a ce que tu veux. Il y a ce qu’on veut penser. Ce qui est bien. On aimerait que ça se passe. Que la fin dans le monde, le machin. Oui. Et il y a la dure loi du réel.

Speaker nil: Comme dans un combat. Tu aurais aimé gagner. Oui, oui. Mais tu t’es quand même pris un poing dans la gueule. Et tu es quand même par terre. Donc, il y a cette dure loi. C’est comme ça, en fait. Comme la gravité, c’est boum. C’est ça.

Speaker nil: C’est un élément qui, pour beaucoup, fait que je passe vraiment pour un connard. Parce que pour moi, je ne crois pas à la justice. Je ne crois pas à la justesse. Je ne crois pas à l’équité, à l’équilibre.

Speaker nil: Je n’y crois pas à toi. J’aime bien les pensées. C’est ce que je te disais la dernière fois. Je lis aussi bien de l’extrême gauche que de l’extrême droite dans les pensées pour me dire, mais attends, vers quoi ils vont ? J’adore le principe marxiste de dire, ce serait bien que tout le monde soit dans le même… On soit heureux tous ensemble et que le prolétariat, on arrive à… Oui, j’adore le concept.

Speaker nil: Mais les faits… Moi, je suis très basique. Je suis allé à Cuba. Je vois l’ex-Union soviétique. Ouais, ouais, ouais. Je vois la Chine maoïste.

Speaker nil: Ouais, ouais, ouais. Ouais, ouais. Bon moyen, les gars. Moyen. Mais pareil pour les fachos, l’extrême droite. Bon, les zizis, pas terrible, tu vois. Tous les franquistes et tout, pas terrible non plus, tu vois.

Speaker nil: On voit bien quand même qu’il y a un truc… Bon, ça ne marche pas. Ce n’est pas… Dans le réel, ce n’est pas top. Ouais. Donc, le réel, en fait, te ramène à enlever toutes les mystifications et les blablas sur 50 pavés et un million d’heures de personnes qui te papotent là-dessus.

Speaker nil: Mais dans les faits, ça ne marche pas. Ce n’est pas bon. Après, on pourrait me dire, oui, mais c’est parce que… Mais les faits ont montré que ce n’était pas OK. Et cette notion du réel fait que pour moi, il n’y a pas de justice, il n’y a pas de truc. La loi du plus fort, c’est vrai qu’elle revient dans ce que je dis du coup.

Speaker nil: C’est celui qui gagne qui a raison. Eh ouais. C’est con, mais… Ouais, mais non, mais c’est dégueulasse. Non, ce n’est pas dégueulasse. Ils sont plus forts. C’est ce que je te disais. Je sais que c’est choquant et que ça agace souvent.

Speaker nil: Mais je t’avais pris l’exemple du fait qu’on est colonisé. Et que je comprends complètement qu’aujourd’hui, les mouvements décoloniaux, etc., ils nous disent, les gars, il faut quand même dire que vous avez fait de la merde.

Speaker nil: Vous étant le peuple français ou les peuples qui ont colonisé. Et régulièrement, je dis, OK. On peut aujourd’hui, à posteriori, dire que c’est de la merde et que ça n’a pas été OK vis-à-vis de ce qui a été fait au peuple, clairement.

Speaker nil: Mais moi, je reprends les bases. Un peuple A a niqué un peuple B. Voilà. Voilà. Il y a des vainqueurs, des vaincus. Ce n’est pas équitable. Ce n’est pas égalitaire.

Speaker nil: Ce n’est pas fait pour être gentil. On prend quelque chose. L’Afghanistan. Afghanistan, baston. Les Russes arrivent, ils se font jeter. Les Américains arrivent, ils se font jeter.

Speaker nil: On a eu l’impression de changer à peu près quelque chose. Tout le monde se bat. L’Afghanistan est revenu comme il y a 20 ou 30 ans. Hyper fermé, hyper rigoriste, etc., etc. Ceux qui ont gagné, c’est eux.

Speaker nil: Ce n’est pas les Ricains, ce n’est pas les Russes. Ce n’est pas eux. Et que tu le veuilles ou non, que tu acceptes ou pas, ce qu’ils font, leurs règles, leurs lois, leurs trucs, que moi, je trouve débile, ce que je trouve horrible pour les personnes qui vivent là-bas, oui, mais c’est eux qui ont gagné.

Speaker nil: En fait, il n’y a rien à dire. Comme quand les Baptous, ils ont conquis des parties du continent africain, les Baptous, à ce moment-là, c’est eux qui ont imposé leurs règles, qui ont été justes ou injustes complètement.

Speaker nil: Pour moi, c’est plus injuste qu’autre chose. Mais qu’importe, tu vois, quand tu gagnes, et on le voit, il n’y a pas besoin de partir sur des trucs aussi importants que malheureusement les guerres, mais dans le quotidien, celui qui a gagné un argument dans un débat, dans des arguments, même qui gagne de l’argent, qu’on a plus que l’autre, on va plus l’écouter.

Speaker nil: Quelqu’un qui va avoir du pouvoir à un moment ou à un autre, qui a gagné le pouvoir, qui s’est battu pour, qui a peut-être escroqué tout le monde, mais on s’en fout, il a gagné. Il a le pouvoir. Tu fermes ta gueule.

Speaker nil: Oui. C’est ancré dans nos gènes, cette dominance éthologique. On sait que quelqu’un qui roule avec une grosse bagnole, statistiquement, on le laisse plus passer. Quelqu’un qui a un costard, on le regarde différemment.

Speaker nil: Et puis les femmes sont plus attirées. Il y a le réel à cette fâcheuse tendance à casser tout ce qu’on aimerait qu’il soit, mais ça n’est pas. Le réel n’est pas équitable, comme tu dis.

Speaker nil: C’est profondément déséquilibré. La gazelle, elle peut crier autant qu’elle veut, elle se fait bouffer à la fin quand même. Exactement. Et tu vois, je comprends la voie. La volonté très humaniste de dire : « Oui, on va faire des règles et des lois pour tenter de ramener vers cette notion-là. » Bien sûr.

Speaker nil: Je la comprends intellectuellement, mais alors moi qui suis le gars à poil, vraiment l’animal, je dis : « OK, mais ce ne sont pas les règles de la nature en fait. » Oui.

Speaker nil: Je suis désolé. Je comprends qu’il faut qu’il y ait une équité, ça je comprends, mais ma nature, elle dit : « Eh, mais ce n’est pas comme ça. C’est normal en fait. Battez-vous autant que vous voulez, mais l’inquisition de la pensée humaine par rapport à la nature, on pourrait dire que ça a battu la nature, alors qu’au bout du compte, on s’aperçoit que notre violence, notre haine, le fait qu’on fasse encore des guerres après 300 000 ans d’être humain, tu vois, ça fait 300 000 ans qu’on est des sapiens, on se fout encore sur la gueule.

Speaker nil: On dit : « Oui, c’est la religion. » Non, mais la religion, il y a 5 000 ans, 300 000 ans, on reprend 300 000 ans. 290 000 ans, on va dire, il n’y a pas eu de religion qui a été mise en avant particulièrement. Et pourtant, on a buté les otages.

Speaker nil: On a fait le Australopithèque. On a buté tout le monde. Les sapiens sont devenus les mecs qui ont buté le game, qui ont pris le game. D’accord ? À partir de là, on s’est quand même fait la gueule entre nous. On s’est tapé dessus.

Speaker nil: On a créé des pays. On s’est tapé dessus. On est fait pour se taper. Point. On ne fait que ça et on n’a jamais créé la paix. Donc, on peut avoir, parce que croire que ceux d’avant ne voulaient pas la paix, c’est une grosse connerie.

Speaker nil: On a toujours voulu la paix. Le problème, c’est qu’on n’est pas capable de le faire parce que ce n’est pas notre nature. Donc, on sera tout le temps en guerre et c’est dommage. On a eu 80 ans et on voit bien que ça se morcelle dans tous les sens.

Speaker nil: Ou l’Europe, même l’Europe commence à être à deux doigts de partir en vie. Et c’est un État où on ne peut rien faire parce que ça est partie de la nature humaine. Et je comprends l’envie progressiste de dire non, mais attend, on va changer les mentalités.

Speaker nil: On va éduquer. Mais regarde, en fait, ce qu’on est en train d’entendre aujourd’hui, ça a déjà été mis en place dans les années 60. Et pour l’instant, ça n’a pas donné grand chose. Ça n’a pas donné grand chose. L’égalité. Égalité, le peace and love, les bitniks, les trucs, ça n’a pas fonctionné.

Speaker nil: Et pourtant, on a éduqué une génération de personnes à être plus comme ça. Et pourtant, ça n’a pas marché. Donc, je suis toujours je reviens toujours au truc très primitif à dire bon, voilà, on en gâterait instinctif.

Speaker nil: Oui, j’y crois pas. Je le ressens même pas. Et je le vois quand je le vois. Je dis bien, beau combat, beau round. Maintenant, combien de temps ça? Et après, tu vois, comme tu disais, tu reviens dans ta simplicité, est ce que toi, dans ce qui compte pour toi, est ce que in fine est ce que tu fais au quotidien, comme tu disais, manger, faire ton sport, te bastonner?

Speaker nil: Quoi? C’est ça? Parce que moi, de toute façon, à moins que notre pays soit en guerre et au bout du compte, ça sera la même chose. Si je ne creve pas dans les 10 secondes, je mangerai.

Speaker nil: Je vais me bastonner et je dors bien. Ce sera pas ma vie. Elle va pas être ouf. Et un truc que tu m’avais dit qui est pareil, qui est souvent un peu.

Speaker nil: Peut être exagéré, j’en sais rien, mais en tout cas, qui est mal compris, souvent avec les termes des diagrammes, la vengeance du 8. Toi, tu me disais mais Fabien, c’est pour moi, c’est juste un retour du bâton, une sorte de karma.

Speaker nil: En tout cas, tu me donnes ça. Ça revient en fait, c’est le boomerang. Tu peux me dire que tu nous en parles, c’était OK de cette logique. Ce qu’on pourrait appeler la logique comptable du 5 ou je te donne pour te donner de l’information, tu as intérieurement donné beaucoup plus.

Speaker nil: C’est quoi ce retour du bâton dans ton programme à toi ou tu dis c’est pas de la vengeance, c’est un retour de bâton. A fait quelque chose et croire que tu ne me tu dois rien ou il se passera rien.

Speaker nil: Il n’y aura pas un P back, il n’y aura pas un retour de paiement, une action retour. C’est illusoire pour moi. Tout acte a une conséquence. Et la conséquence, c’est pas genre je vais me venger. C’est juste maintenant, je vais remettre à même niveau ce qui s’est passé.

Speaker nil: Donc, tu as appris ou tu as fait quelque chose. Maintenant, dans un an, dans dix ans, dans 20 ans, tu perds. Pas comment, mais ton nom, ton prénom, ton adresse. T’inquiète, je vais stalker. Je vais bien savoir truc parce qu’à un moment, il faut que tu payes parce que il y a une pseudo notion de dire non, c’est tenté de rendre neutre l’interaction qui a pu avoir.

Speaker nil: C’est pour ça que j’aime la baston quand elle est honnête. Est ce que la baston t’a perdu? Jamais. Tu voudras pas. Il y a un truc. Ce qui est compliqué, c’est les gens qui font des coups de pute. C’est des gens qui font des trucs.

Speaker nil: Il y a des gens qui font des trucs par derrière, des gens où tu n’as pas pu avoir immédiatement une interaction, si ton interaction admettons en train de te voler un truc que tu te bats pour cet élément là, que le gars te pète la gueule et te prend ton truc, ton vélo ou autre.

Speaker nil: Voilà ta perte. Par contre, le mec, tu sais pas. Il te l’a volé et t’as pas pu te battre pour. Il y a un moment ou un autre. Il y a une dette.

Speaker nil: Il faut une dette. Exactement. Il y a bien. Il y a un retour. Maintenant, tu m’as appris quelque chose. Il y a un retour qui doit arriver, mais ce n’est pas un esprit de vengeance. Je me vengerai. C’est juste.

Speaker nil: Maintenant, tu viens récolter un petit peu ce que tu me dois. Tu me dois quelque chose ou je dois te donner à l’équivalent. Bon, si je peux te voler ton vélo, je te volerai ton vélo. Si je dois faire quelque chose qui amène la même blessure physique, psychique, émotionnelle, je suis en train de le faire.

Speaker nil: Il n’y a pas la notion. On pourrait se dire je prépare un plan, je pars dans mon sein qui est en train de penser à des trucs. Non, c’est vachement plus vachement plus primitif.

Speaker nil: Encore, c’est ta bouffe et la gazelle que je me suis, que je me suis pris la tête à chasser. Le moment où tu auras une bonne gazelle, je viens de péter ta gueule pour prendre ta gazelle et basta. Après, moi, j’en parle plus.

Speaker nil: Je m’en fous. Oui. Et qu’est ce qui est du coup ? C’est quoi les éléments pour toi qui font que quand tu dis coup de pute, c’est quoi qui va déclencher ce truc là ou que tu vas dire ?

Speaker nil: Ce qui ramène à cette notion de tu n’as rien pu faire un vol, une injustice, un peu un élément qui semble injuste à un moment donné où tu dis putain, j’ai aucune balle.

Speaker nil: Et là, c’est le cas de le dire. Si je ne peux pas tirer, il ne se passe rien. Je ne peux rien faire parce que je ne suis pas dedans. Je ne suis pas dans le timing. Je n’ai pas de problème à partir du moment où tu as pu mettre en place une action ou on revient sur le tout doux, à partir du moment où tu as.

Speaker nil: Tu as pu te défendre, attaquer, tenter quelque chose. Ça n’a pas marché. Par contre, cette espèce de truc qui se fait par derrière toi, le côté non honnête vient toujours même truc, tu caches tes intentions, tu caches ta manière de fonctionner, tu caches ton truc.

Speaker nil: Et d’un coup, il y a un truc qui se passe à l’intérieur de moi. OK. Maintenant, il y a eu la réalité, mais maintenant, tu auras la réponse à ta réalité. Tu vois, tu viens de te démasquer, tu viens de me faire un coup de salaud, tu viens de me voler, tu viens de me faire du mal pour x ou y raison.

Speaker nil: OK, maintenant, je sais qui tu es et j’attends le moment où on va se confronter. Toi, moi, dans ce que tu es maintenant, je vais te faire au moins autant que ce que tu m’as fait au moins autant. Oui, oui.

Speaker nil: Et est ce qu’il y a l’idée du coup, quand tu dis maintenant, je sais qui tu es. Il y a tu te vois cataloguer la personne comme ça ou après tu te tuer et tu t’enferme dans un truc ou après, tu sais, c’est toujours la même chose.

Speaker nil: C’est un rapport de com. À partir du moment où on s’est foutu sur la gueule, on peut aller boire une bière. Après, ouais, pas un problème. On a dit les choses. Cette histoire est fermée. Pour moi, elle est finie. Si tu as envie de reparler.

Speaker nil: Et on en reparle. Mais dis le moi clairement et bien pas par derrière. On fait, on en reparle, on se retape dessus physiquement ou psychiquement. Qu’importe. Et si vraiment, on voit qu’il n’y a plus de rapports possibles. Salut, pas grave.

Speaker nil: Personne n’est irremplaçable. Puis t’es qu’un humain. On s’en fout. Donc, il n’y a pas le truc d’un ennemi ou de gens que tu as vraiment entre guillemets banni ou tu dis lui.

Speaker nil: Non, non, non, j’ai pas. Non, tu vois. Des gens que j’ai pu haïr. Je pense à mon proviseur d’un bahut. J’étais dans un bahut 14 contrats.

Speaker nil: On se faisait taper à longueur de temps. C’était super chaud. Tu vois la notion non vie là aussi. Je peux te dire que là, j’étais plus en mode survie. Parce que tu prenais tellement cher. C’était l’écoriste en mode vénère, tu vois.

Speaker nil: Sauf que c’était dans les années 90. Et mon proviseur, je l’ai. Mais vraiment, je pense qu’il faisait du 8. Il arrivait, il nous tapait pour rien. Il avait des mains énormes et tout.

Speaker nil: Il boitait. Il nous shootait. On avait entre 10 et 13 ans. On se faisait exploser. Il tournait sa chevalière pour que ça marque qu’on avait des grosses traces. C’était bien.

Speaker nil: C’était vraiment à l’ancienne, mais en mode. Il éduquait comme dans les années 40. C’était chouette. Eh bien, tu vois, avec le temps, je l’ai haï. J’en ai voulu à mes parents.

Speaker nil: A chaque fois, je leur disais bande de cons, vous avez fait vraiment de la merde et tout. Tout ça pour en gros, pas avoir à vous occuper de moi. Parce que ça vous donne de choses à foutre. Ce qui est logique, c’est des parents, des enfants.

Speaker nil: C’est sympa, mais pas non plus prendre tout en énergie. Et. Ce mec là, avec les années, je me dis. Il y a quelques années, j’ai fait mais non, en fait, il était bien.

Speaker nil: Il était bien parce que c’était très old school. Tu vois, dans un monde comme aujourd’hui, je me dis mec, il aurait pas tenu.

Speaker nil: Mais qu’est ce qu’il a? Il a fait des choses. C’est impossible, même quand tu te rebellais, tu te prenais le week-end de colle.

Speaker nil: Week-end de colle c’est à dire que tu es tout seul au bahut, avec un mec qui tape à longueur de temps. Avec lui en plus ? Oui. Ah oui d’accord. Non, tu n’étais pas avec des fions, tu étais avec des mecs qui étaient violents, il y avait un internat donc en gros tu pouvais dormir là bas.

Speaker nil: Donc tu étais impuissant complètement ? Tu es complètement impuissant, tu es dans le truc où tu ne peux rien faire, tu es juste baisé quoi. Tu fais : “Ouais, toi par là c’est chaud.” Mais tu vois, a posteriori, je me suis dit : “Mais non, en fait ce mec il avait, ce n’était pas forcément bien amené, mais au bout du compte, pourquoi pas ?” Je ne dis pas qu’aujourd’hui ce serait un truc à faire, mais ce côté hyper rigoureux, cette notion d’imposer à l’enfant de bosser comme un ouf et tout, ça va complètement à l’envers de l’éducation positive.

Speaker nil: Moi j’ai eu une éducation pas positive, mais ça forge. Tu vois, pour quelqu’un qui fait du 8, tu dis : “Bah ouais, bon, ça va.” Et après, ça ne te rend que plus fort. Oui, c’est sûr. Tu t’en prends plein, tu te forges et tu fermes ta gueule.

Speaker nil: Et ce n’est pas agréable, tu continues quand même, parce que tu n’as pas le choix, mec. Et cette notion-là, mine de rien, avec le temps, elle n’apporte plus qu’elle n’a enlevé sur le malaise pendant quatre ans et puis les années où tu maugrais de temps à autre à dire : “C’était de la merde.” Eh bien, c’était de la merde, mec.

Speaker nil: Ce n’est pas grave. Oui, c’est ce qui est une haute hauteur. Pour reprendre un probable 8, ceux qui ne te tuent pas te rendent plus fort. Oui, c’est ça.

Speaker nil: C’est vrai. Ça va, ça va. Tant qu’on n’est pas mort, on se débrouille. Tu encaisses, tu fais de l’encaisse, tu vois. C’est très art martiaux, tu encaisses, mec. Et plus tu apprends à encaisser tôt, mieux tu encaisses.

Speaker nil: Après, psychiquement, il paraît que ce n’est pas vraiment vrai, mais ce n’est pas grave. Après, ça dépend des types, tu vois. Parce que moi, j’avais été hyper étonné de recroiser des gars qui étaient complètement déstructurés. Mais parce que je pense que là, le type de personnalité, ça correspond.

Speaker nil: Ah ben, ça, c’est sûr. Ça a été horrible. Je n’étais pas du tout en bien. Mais tu vois, à postériori, je pense que ça m’a plus structuré en positif que ça m’a cassé. Alors que j’ai vu des personnes qui, là-bas, ça allait plutôt bien.

Speaker nil: Et des années plus tard, je les ai revues dans les études sup et ils avaient tout foiré. Alors que c’était des monstres en cours à l’époque. Il y avait une espèce de… Mais je pense que ça a tellement blessé, abîmé, humilié, cassé que, ben, il y en a, ils ne se sont pas restructurés.

Speaker nil: En tout cas, le 8, ça peut pas être. Il faut parler de son langage, en effet. Quand tu crois que le monde est une lutte, pour toi, c’est pas… Je ne sais pas si on peut dire que c’est normal.

Speaker nil: Mais en tout cas, tu connais ce langage-là et comme tu dis, tu te transformes peut-être plus facilement que d’autres zénatypes. Ouais, je pense que c’est ça. C’est que, ben, en fait, ça répondait à : la vie, c’est une pute. Et puis, ben, tu fais avec, quoi.

Speaker nil: Tu n’as pas le choix. Ça fait mal, ça fait mal. Et tu n’es pas heureux, ben, tu n’es pas heureux, quoi. Et on s’en fout. Tu vois, personne n’en a rien à foutre. Il faut que tu sois heureux.

Speaker nil: Tu vois, ça n’a aucun intérêt pour le monde. Ça n’a aucun intérêt pour personne, en fait. Alors, bien sûr, tes parents peuvent trucs, mais après, eux aussi, ils ont leurs problèmes, ils ont des choses à gérer.

Speaker nil: Donc, tu vois, cette notion-là, c’est : ben, démerde-toi. Et démerde-toi, en général, ben, tu t’en sors. Par contre, ben oui, tu vas avoir mal, tu vas souffrir, tu auras des cicatrices, tu t’en vas… Mais c’est la vie, mec. En fait, si tu pars du postulat que la vie, ce n’est pas agréable, ben, tout est sympa.

Speaker nil: Les gens, c’est parce qu’ils attendent tout, genre la vie est belle, tout est merveilleux. Moi, la vie, elle est neutre, voire pas bien, tu vois. Les humains sont en général neutres ou très cons.

Speaker nil: Je m’inclue dedans, bien sûr, je ne me mets pas du tout en supérieur de quoi que ce soit. Donc, au bout du compte, tu peux être que… Tu ne peux pas être dessus. Non, non, ça va. Il y a des gens qui sont pas, il y a des trucs cools, il y a des beaux moments.

Speaker nil: Mais je ne suis pas en train de me dire : ouais, la vie t’offre tout ce que tu veux, c’est merveilleux, c’est incroyable. Non, non, non. C’est de la merde. Quoi, c’est de la merde ? C’est vraiment une question de perception. Tu peux vivre des trucs pourris, humiliants, cassants, brisants et dire : ça va, c’est la vie.

Speaker nil: C’est la vie avec toute cette espèce de généralisation apaisée à dire : ce n’est ni bien ni mal. Qu’est-ce que je veux en faire ? Je pense que là-dessus, les notions de systèmes comme l’hypnose ou PNL, mais qui est un sous-ensemble d’hypnose, cette notion d’état d’esprit, ce n’est pas rentrer dans les conneries que balancent tous les Youtubers en mode : je vous vends des formations à 10 000 €, mais ce côté d’état d’esprit de se dire : mais ouais, en fait, c’est vraiment la manière dont je vais appréhender les choses avec mon état psycho-émotionnel qui peut vraiment faire que : ouais, ça n’a été pas cool, mais qu’est-ce que j’en fais ? Qu’est-ce que je fais de ce matériau que j’ai à ce moment-là et comment je vais le structurer ?

Speaker nil: Effectivement. Soit tu fais, on finit avec la… dans la merde.

lapin phare IA

Théorie polyvagale : tout ce que tu dois savoir

La théorie polyvagale a le vent en poupe car elle est un pavé dans la mare qui apporte beaucoup plus de pertinence et de précision dans le fonctionnement de notre système nerveux.

Qu’est-ce que la théorie polyvagale (ou TPV) ? Quels sont ses principes ? Quels sont les champs d’application ?

Théorie polyvagale

Stephen Porges est à l’origine de la théorie polyvagale (ou TPV).

Avant de détailler ce qu’est la théorie polyvagale, faisons un petit détour par le fonctionnement de notre système nerveux et particulièrement du système nerveux autonome.

Ce magicien de système nerveux autonome est responsable de la vie végétative, automatique : grâce à lui, je respire sans y penser, ma digestion se fait seule, mon cœur continue de battre…

Auparavant on divisait le système nerveux autonome en 2 : système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique.

  • Le système nerveux sympathique est la pédale d’accélérateur de l’organisme : il met tout en mouvement, il accélère le rythme cardiaque, il accélère la respiration, il active le mode combat ou fuite. Il est en lien avec l’adrénaline et la noradrénaline, 2 catécholamines en lien avec les réactions au stress qui activent le système nerveux. Il est activé dès que l’on réfléchit, que l’on bouge, que l’on conduit, que l’on travaille, que l’on fait du sport… Bref, tout passage à l’action.

  • Le système nerveux parasympathique est la pédale de frein de l’organisme et associé au nerf vague : il est responsable de toutes les fonctions de régénération, le sommeil, la digestion, l’élimination. Il est activé dès que l’on se repose, qu’on respire, qu’on prend notre temps, qu’on écoute une musique douce…

Avec la théorie polyvagale, la dualité est devenue trinité : désormais nous savons que le nerf vague se sépare en deux branches, le vagal dorsal et le vagal ventral.

Ainsi notre système nerveux autonome se retrouve avec trois branches : le vagal dorsal, le système nerveux sympathique et le vagal ventral. À part changer les livres d’anatomie, qu’est-ce que ça change ?

Eh bien beaucoup de choses ! Nous allons détailler les implications un peu plus bas.

3 principes de la théorie polyvagale

Hiérarchie automatique du système nerveux

Le premier principe de la TPV est la hiérarchie. La théorie polyvagale postule l’existence d’une hiérarchie automatique dans notre système nerveux. Le même type de hiérarchie est visible en ennéagramme on l’on peut constater une hiérarchie dans nos centres d’intelligence (mental, émotionnel, instinctif) selon le type de personnalité.

Cette hiérarchie signifie que les états s’activent automatiquement en fonction du danger perçu :

  • D’abord on est en vagal ventral, la branche du nerf vague responsable des états de bien-être et de détente. On communique avec les autres, tout va bien. Quand il y a un léger stress, il y a le réflexe d’entrer en relation, d’aller chercher le contact avec autrui pour se coréguler (cf le troisième principe).

  • Comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, un stimulus vient nous chatouiller les narines (un courrier des impôts, un voisin un peu pénible, un client difficile à gérer…) : si ce stimulus nous dépasse, on descend d’un étage et on passe dans le système sympathique avec les états de lutte ou de fuite, selon notre réaction privilégiée.

  • Si le stress continue, que les stimuli se surajoutent les uns aux autres et que ça ressemble plus à une inondation dans la maison qu’une mouche qui se pose sur notre visage ET qu’il n’y a plus de porte de sortie… ça descend encore d’un étage : on passe en vagal dorsal, la branche du nerf vague responsable de l’extinction. Le disjoncteur coupe le courant, on s’éteint, on déconnecte et on passe en mode lapin au milieu des phares, dans des états dissociés et anesthésiés. C’est la sidération, le FREEZE.

Evidemment, ces 3 états sont nécessaires, il n’y a pas un dans lequel il faudrait être tout le temps et un à bannir. Si le système nerveux autonome fonctionne ainsi c’est qu’il a de bonnes raisons de le faire ! On peut constater le magnifique mécanisme de défense de l’organisme pour se réguler.

Les problèmes arrivent quand on reste coincé dans un étage. Par exemple, rester bloqué dans le système nerveux sympathique amène l’individu à être coincé dans ses réactions automatiques de lutte ou fuite et direction le burn-out. Parenthèse : Le burn-out est symptomatique d’une époque qui valorise la productivité à tout prix, ce qui crée des individus qui n’écoutent pas leur corps, leurs symptômes et crament leur système nerveux. Le burn-out est simplement l’aboutissement d’une surstimulation du système nerveux sympathique.

Neuroception

Le deuxième principe de la théorie polyvagale (TPV) est la neuroception. La neuroception est une sorte de système de surveillance interne qui vérifie les signaux de danger et de sécurité :

  • Neuroception de sécurité : le vagal ventral s’active pour aller expérimenter et connecter dans le monde.
  • Neuroception de danger : le sympathique s’active pour fuir ou attaquer.
  • Neuroception de danger vital : le vagal dorsal s’active pour éteindre l’organisme.

Evidemment, si on fait un petit détour par l’ennéagramme, cette neuroception dépend fortement de notre personnalité, notre attention ne se focalise pas du tout sur les mêmes choses selon le câblage de notre ego. Ainsi, certaines personnes se sentent en sécurité dans des endroits objectivement dangereux (par exemple un type 9) tandis que d’autres se sentent en danger chez eux dans un endroit objectivement tranquille (par exemple un type 6).

Ce n’est JAMAIS l’événement qui crée notre réaction, c’est nous-mêmes. C’est d’ailleurs cela qui permet de déceler les hyper-réactivités, on en reparle un peu plus bas.

Cette neuroception dépend aussi de notre histoire, de notre éducation, de notre génétique… Pendant des années, la vue d’un chien me mettait en stress car un chien m’a mordu quand j’étais enfant. Il est fréquent que quelqu’un ayant vécu un traumatisme psychologique de façon répétée (critiques, insultes, violences sexuelles) a un système nerveux en alerte quasi-permanente, a fortiori quand c’est arrivé tôt dans la vie.

La neuroception suit trois courants de conscience : l’intérieur, l’extérieur et l’entre-deux.

  • L’écoute intérieure se produit lorsque la neuroception s’intéresse à ce qui se passe à l’intérieur de notre corps – les battements cardiaques, le rythme respiratoire, l’état de tension musculaire – et l’intérieur des organes, particulièrement du système digestif.
  • L’écoute extérieure commence dans ton environnement immédiat et s’étend ensuite au monde entier pour inclure le quartier, le pays et toute l’humanité.
  • Le troisième courant de conscience, l’écoute intermédiaire, est la manière dont votre système nerveux communique avec d’autres systèmes, que ce soit en tête-à-tête ou avec un groupe de personnes.

Ces trois niveaux d’écoute fonctionnent toujours de façon instinctive, instant après instant, sous le niveau de notre conscience.

En arrière-plan, la neuroception provoque les changements d’états autonomes qui nous invitent à entrer en contact avec les gens, les lieux et les expériences, ou qui nous éloignent de ce contact et nous amènent à nous protéger en combattant, en fuyant ou en nous fermant. Comment on pense, se sent et agit commence avec la neuroception et cela conditionne en bonne partie notre histoire et notre mythe personnel.

Corégulation

Le troisième principe de la théorie polyvagale (TPV) est la corégulation. La corégulation consiste à vivre des moments de connexion aux autres êtres vivants dans un lien de confiance et de sécurité. C’est un indispensable pour notre bien-être et même pour survivre. Depuis bébé, nous avons eu besoin de système nerveux des autres pour nous réguler et tout le processus de maturation consiste à peu à peu devenir plus autonome dans cette régulation, en tout cas de savoir aller chercher la corégulation quand le besoin s’en fait sentir.

Les applications de la théorie polyvagale (TPV)

La TPV peut s’appliquer à beaucoup de domaines de vie. Voici 3 champs d’application simple pour la vie de tous les jours.

Introspection

La TPV est un outil très intéressant pour l’introspection, entre soi et soi : observer ce qui me fait du bien, ce qui me fait passer en vagal ventral. Relations chaleureuses, animaux, nature, musique…

Il est extrêmement important de savoir déceler ce qui m’active, me fait passer en sympathique (agitation) ou en vagal dorsal (inhibition). Ce qui te déclenche est extrêmement personnel. Certaines personnes s’affolent à la vue de sang, d’autres d’une araignée, d’autres d’un formulaire CERFA.

Toute hyper-réactivité me renseigne sur l’agitation de mon système nerveux et fait le lien avec une éventuelle mémoire traumatique. Dans ce cas, une libération émotionnelle avec un outil comme NERTI est particulièrement adaptée pour rééduquer le système nerveux et lui montrer qu’il n’y a aucun danger.

Attention : certains outils comme l’hypnose, l’EFT ou la PNL peuvent être utilisés pour faire croire au système nerveux que tout va bien en rajoutant des transes sur un système nerveux en alerte. C’est une très mauvaise idée qui crée des déplacements de symptômes, empire le problème et c’est une faute professionnelle de ces accompagnants qui manquent d’une vision systémique. J’ai observé ce schéma de façon très récurrente dans le développement personnel et ça fait partie des meilleures façons de se maltraiter, car on nie purement et simplement l’émotion, le trauma, la blessure.

La TPV est un outil précieux pour se rendre compte de l’état d’activité du système nerveux instant après instant pour constater quelle branche prédomine.

Accompagnement

Connaître la TPV permet de comprendre que le système nerveux a un rôle prépondérant dès qu’il y a une mémoire émotionnelle, un traumatisme psychologique.

Quand tu as un client qui est dans une boucle de stress, ça ne sert à rien de lui dire qu’il n’y a aucune raison de vivre ça : il le sait très bien.

Connaître les différents états du système nerveux donne la possibilité de s’adapter et de donner à la personne ce dont elle a le plus besoin : très souvent de l’écoute et de l’empathie.

Ainsi, les émotions peuvent se libérer et le système nerveux s’apaise alors naturellement.

Communication

Dans le couple, avec les enfants, dans le milieu professionnel ou amical, je trouve cela précieux de connaître l’état actuel du système nerveux de notre interlocuteur.

Typiquement, quand la personne à qui je parle est dans un mode “sympathique”, agité et mû par l’attaque ou la fuite, j’ai intérêt à être vigilant sur ce que je dis et la façon dont je le dis. Dans cet état, on est très irritable et on part au quart de tour, la parole dépasse la pensée et ça peut créer des conflits, briser des relations, pour pas grand chose.

L’intelligence émotionnelle peut nous aider à proposer un espace d’écoute pour l’autre si on constate qu’il est dans un stress important. Pour autant, n’y vois pas une injonction à l’écoute ou à l’empathie : tu fais ce que tu peux. Si tu n’en as pas les moyens, ça ne sert à rien d’essayer ou de se forcer.

Tu ne peux donner à l’autre que ce dont tu débordes toi-même. Feindre l’empathie si t’es toi-même en mode lutte va probablement empirer la situation, d’autant que nous sommes des êtres sensibles au système nerveux des autres.

C’est d’ailleurs prouvé que l’état de cohérence cardiaque calme le système nerveux des êtres vivants autour (même les bébés et les animaux).

Ca marche aussi avec un système nerveux agité : il suffit de voir un enfant très en colère (en mode combat) pour capter instantanément l’impact sur le parent, que ça met très souvent aussi en stress vu qu’il est incapable de s’auto-réguler.

Théorie polyvagale, un dernier mot

Le monde moderne est très agressif pour notre système nerveux, notre cerveau et nos émotions.

Il est vraiment important d’apprendre à stimuler régulièrement le vagal ventral responsable du sentiment de détente et de sécurité. Dans cet espace, tu peux vivre tes émotions et tu as accès à tes ressources beaucoup plus facilement. C’est là qu’intervient la résilience et que tu peux avoir une réponse plus adaptée à la situation.

En effet, en mode sympathique ou vagal dorsal tu n’as pas le choix, c’est une réaction automatique et conditionnée. Tu ne penses plus avec ton cerveau, tes lobes frontaux sont en vacances car tu restes coincés dans les réactions de stress.

Dans le vagal ventral, tu passes des réactions automatiques à une réponse plus consciente. Quelle différence ? Dans la réaction, c’est conditionné : stimulus – réaction. Dans la réponse, il y a un micro-temps entre le stimulus et la réponse, ce que certains appellent la pause cortico-thalamique.

Si tu prends soin de ton système nerveux, tu te rends le plus grand des services. Rends-toi compte, il gère TOUTES les fonctions automatiques et végétatives de ton corps. À toi de mettre en place ce qui fait du sens : méditation, cohérence cardiaque, sieste, respiration consciente, balade en forêt, dessiner, jouer de la musique…

Pour explorer plus ce sujet de la TPV, tu peux aller voir la vulgarisation de Sandra Boré de effervescience en français et en anglais lire les livres de Stephen Porges et Deborah Dana.

Paon parade IA

Sous-type tête-à-tête et instinct sexuel en ennéagramme

L’instinct sexuel est-il vraiment une simple pulsion de reproduction qui nous fait sauter sur tout ce qui bouge, comme on l’imagine dans l’inconscient collectif ?

Qu’est-ce qui se cache derrière cet instinct sexuel mal connu et plein de clichés ? Quel est son lien avec l’ennéagramme, le sous-type sexuel (ou tête-à-tête) et chaque type de personnalité ?

Accroche ta ceinture et lis la suite !

Qu’est-ce qu’un instinct et un sous-type ?

Avant de parler spécifiquement de l’instinct sexuel, reprenons les bases. L’instinct est un comportement inné qui pousse à agir d’une certaine façon pour survivre, il est automatique et inconscient et permet la survie de l’être, donc de l’espèce. Les instincts sont enracinés dans le corps et sont consécutifs à des millions d’années d’évolution, nous les partageons avec tous les êtres vivants.

L’instinct est une stratégie évolutive qui permet à une espèce de pérenniser son existence et est lié à la survie. L’instinct est un thème indépendant de l’ennéagramme même si le pont entre les deux est évident.

En effet, l’ennéagamme parle du centre instinctif : il est relatif à la survie, à la réaction immédiate dans le présent, au corps, au mouvement et à l’action. Il est le siège du contrôle, de la colère et a un fonctionnement binaire ON/OFF.

En ennéagramme, le sous-type est le croisement entre l’instinct dominant et le type de personnalité. L’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant d’une certaine manière en en fait une question de survie, ce qui se manifeste par des comportements clairement visibles.

Dans le corps, l’instinct se déclenche en fonction des conditions de vie et permet la survie physique de l’individu. Dans l’ego, l’instinct est récupéré pour une finalité de survie psychique égotique.

Dans le corps, il y a un vrai danger de mort perçu par le corps : le manque de nourriture ou le froid par exemple.

Dans l’ego, le danger ne concerne pas la survie physique mais il est une menace à notre sentiment d’existence et s’amalgame avec un danger de mort réel. C’est ainsi que nous pouvons avoir très peur de parler en public sans qu’il n’y ait le moindre danger réel. À l’époque de mes études en école de kiné, je tremblais de peur dès que je devais parler devant 3 personnes.

Il y a le risque d’être exclu de la tribu et le bannissement du groupe est ancré très profondément en nous comme un danger majeur. Cet exemple concerne l’instinct social lié à nos pulsions grégaires, ce qui fait qu’autant de gens sont rassurés dans un groupe. Être seul face au monde est l’une des plus grandes peurs de l’être humain.

On pourrait faire le même parallèle avec la peur ne pas être désiré par quelqu’un avec l’instinct sexuel ou la peur du frigo vide avec l’instinct de conservation.

L’instinct sexuel ou tête-à-tête

L’instinct sexuel consiste à recherche la meilleure relation reproductive ou le plus grand nombre de relations. Selon l’environnement dans lequel l’individu évolue, on préfère :

  • Une stratégie r (pour reproduction rate) qui se caractérise par une imprévisibilité des ressources et un milieu instable. Cette stratégie se focalise sur la quantité avec une augmentation du nombre de partenaires et de descendants.
  • Une stratégie K (pour Kapazitätsgrenze qui signifie “capacité d’accueil du milieu”) qui se caractérise par un milieu plus sécure avec moins de risques. Cette stratégie se focalise sur la qualité avec un plus faible nombre de partenaires et de descendants.

L’instinct sexuel implique une compétition intrasexuelle et porte l’agressivité nécessaire à cette compétition.

NB : le terme “sous-type tête-à-tête” en ennéagramme a été inventé pour éviter le terme “sexuel” qui est mal vu dans la société. Tête-à-tête est plus rassurant que sexuel, il suffit de penser aux associations d’idées que tu peux faire avec ces deux termes.

Voici la question que pose cet instinct : est-ce que je suis sexuellement désirable ?

Cet instinct permet de signaler notre sexualité par la parade nuptiale, il permet d’accroître la désirabilité, la fascination, l’attirance pour les partenaires potentiels intéressés.

On a tous en tête la roue du paon pour attirer la femelle. 

En terme de biologie, la fadeur est une stratégie inefficace : l’instinct sexuel pousse à sortir du lot en développant un magnétisme personnel. L’humain aime se croire différent des animaux et oublie qu’il en est un !

Ainsi, je trouve amusant de constater cette “parade nuptiale” au quotidien chez les deux sexes :

  • Vêtements sexy/moulant, maquillage, talons, coiffure, chez la femme
  • Vêtements classes, signes de richesse et de statut social élevé, chez l’homme

Chaque profil de personnalité développe sa stratégie propre pour augmenter son magnétisme personnel, tu le découvriras un peu plus bas.

L’instinct sexuel suscite souvent de la peur et de la crainte car il est imprévisible : tu ne décides pas par qui tu es attiré, dans quelle intensité, ni pendant combien de temps. De la même manière, il est impossible de contrôler qui est attiré par nous et pendant combien de temps.

Cet instinct renvoie à des insécurités profondes car beaucoup de gens valorisent la prévisibilité d’une relation et la volonté de l’inscrire dans le temps. On peut y voir un lien avec la socioculture française qui valorise le mariage, la fidélité, pour maintenir l’ordre et contenir au maximum ces pulsions sexuelles. Pourtant, l’instinct sexuel se fiche que tu sois marié depuis 15 ans, que tu aies des enfants ou que tu aies un métier stable. L’instinct est amoral par nature et la culpabilité (cf Bleu dans la spirale dynamique) peine à le contenir réellement. Les statistiques d’adultère suffisent pour s’en convaincre. Ai-je également besoin de préciser les immondices d’ordre sexuel connues au sein des groupes politiques et religieux ?

Dans la réalité, nous n’avons aucun moyen de savoir si une personne en particulier va susciter de l’attirance et ébranler une relation ou un projet en une fraction de seconde.

L’instinct sexuel en chacun de nous est la partie qui est prête à risquer de tout perdre à la poursuite de ce qui est vitalisant et affirmatif pour la vie.

Quand l’instinct sexuel domine

Lorsque l’instinct de conservation est dominant, l’être humain s’identifie égotiquement à cet instinct, ce qui veut dire qu’il va en faire le plus possible.

Ainsi, cette identification à l’instinct déborde sur les 3 centres. La personne ayant un instinct sexuel dominant s’identifie à sa parade nuptiale : “Je suis ce qui améliore mon magnétisme personnel.”

Ca ne veut pas dire qu’elle va sauter sur tout ce qui bouge, mais qu’elle cherche inconsciemment à augmenter son attraction dans ses relations avec autrui.

Lorsqu’on applique l’instinct dominant à l’ennéagramme, on parle de sous-type sexuel ou tête-à-tête. Sur internet, en formation ou dans les livres, quand tu lis “type 4 sexuel” cela veut dire que l’instinct dominant du type 4 est l’instinct sexuel et c’est raccourci en “sous-type sexuel”.

Ainsi, la focalisation de l’instinct sexuel dépend du type de personnalité.

L’ego se basant sur une logique sacrificielle, va toujours déifier une partie du réel et en sacrifier une autre. La partie déifiée est l’instinct dominant, ici l’instinct sexuel. La partie sacrifiée est l’instinct aveugle.

Nous sommes autant marqués par notre instinct dominant que par notre type ennéagramme.

L’instinct dominant colore particulièrement l’expression du type de personnalité. C’est ce qui fait qu’un type 3 avec sexuel dominant ne ressemble pas beaucoup à un type 3 avec conservation dominant.

Comme tu l’imagines, l’instinct sexuel dominant amène l’attention sur des priorités bien différences de l’instinct social ou conservation dominant.

Lâcher prise sur l’instinct dominant fait partie des gros chantiers d’un développement personnel sain. 

Quand l’instinct sexuel domine, l’individu a un talent naturel pour attirer l’attention, pour intriguer voire fasciner. Il investit une grande quantité d’énergie à maintenir ce magnétisme personnel, que ce soit en :

  • Maîtrisant l’humour et en faisant des blagues
  • Fascinant l’autre par des tours de magie
  • Rendant son corps plus attractif par la musculation, les vêtements, le maquillage
  • Etant calé sur un sujet particulier

Retiens que l’instinct sexuel cherche à se démarquer et sortir du lot pour attirer l’autre donc il se débrouillera toujours pour remplir sa mission.

Les types sexuels s’identifient au besoin d’être choisis et désirés sexuellement par leur partenaire potentiel. Une grande partie de leur énergie est déployée pour gagner la compétition sexuelle. Historiquement, il est connu que les mâles alpha se reproduisaient avec une grande partie des femmes tandis que les autres se partageaient le peu qui restait. Voici une application classique de la loi de Pareto.

Inconsciemment, les types sexuels considèrent leur personnalité comme un outil pour gagner de l’intérêt et font en sorte de cultiver des talents et des caractéristiques qui suscitent cette attirance sexuelle. Ils ont tendance à se traiter comme des objets sans s’en rendre compte et donc à faire pareil avec leurs partenaires.

Le sous-type sexuel des 9 types ennéagramme

Les 9 types ennéagramme expriment différemment l’instinct sexuel car l’ego des 9 types s’approprie l’instinct pour sa finalité de survie égotique. Chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas être dans une relation intime où il y a X”, X étant l’évitement compulsif.

Le type 1 sexuel, dominé par la Colère, ne peut pas se permettre de vivre la colère dans une relation. Il doit donc devenir irréprochable pour devenir l’amant le plus parfait qui soit. Il va se comparer aux anciennes relations de son partenaire. Il veut améliorer l’autre en appliquant ses idéaux, en lui disant quoi faire, comment le faire.

Le type 2 sexuel, dominé par l’Orgueil, ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins dans la relation. Il est l’archétype du séducteur ou de la femme fatale et fait tout pour être irrésistible. Son charme magnétique lui permet d’attirer qui il veut dans ses filets.

Le type 3 sexuel, dominé par la Vanité, ne peut pas se permettre de vivre un échec dans la relation intime. Il va alors s’identifier à la “meilleure version de lui” et montrer ce qui lui donne un maximum de valeur. Ce n’est pas l’archétype du mâle alpha mais un savant mélange de masculin/féminin : l’homme a un côté féminin et la femme a un côté masculin. Il a une forme de sensibilité et d’introspection que n’ont pas forcément les autres types 3.

Le type 4 sexuel, dominé par l’Envie, ne peut pas se permettre de vivre une relation intime banale. Ses relations sont souvent le siège de montagnes russes intenses, ce qui risque d’en déconcerter plus d’un. Il est très compétitif et colérique, peut se confondre avec d’autres types.

Le type 5 sexuel, dominé par l’Avarice, ne peut pas se permettre de vivre le vide intérieur dans une relation. Il est très sélectif dans sa recherche, avec un grand idéalisme. Il utilises ses connaissances comme parade nuptiale. Il est plus sensible et romantique que les autres types 5.

Le type 6 sexuel, dominé par la Lâcheté, ne peut pas se permettre de vivre la déviance dans une relation intime. Il est l’archétype du 6 contre-phobique qui montre les crocs et s’intéresse aux armes, au survivalisme. Il montre une apparence féroce pour se rassurer. Il est très souvent confondu avec un type 8.

Le type 7 sexuel, dominé par la Gourmandise, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation intime où il y a de la souffrance et peine à s’engager. Par conséquent, il va toujours mettre du piment, de nouvelles idées. Il fantasme autant la relation qu’il la vit vraiment. Il est souvent un très bon fascinateur, conteur d’histoires, d’anecdotes. C’est un rêveur qui a tendance à fuir la réalité terrestre, il a une passion d’imaginer, de fantasmer sur ce qui pourrait être.

Le type 8 sexuel, dominé par l’Excès, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation avec de la faiblesse. Il a un pouvoir de fascination et plus de sensibilité que les autres types 8. Il cherche à contrôler son partenaire dont il va se débrouiller pour savoir toutes ses failles et veut occuper toute son attention.

Le type 9 sexuel, dominé par la Paresse, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation conflictuelle. Alors il se moule sur l’autre, il devient son double et développe les mêmes sujets d’intérêt. Il perd son individualité dans la relation et être en lien devient plus important que lui. De fait, il peut rester longtemps dans une relation qui ne lui convient pas avant de la quitter brusquement quand il a atteint le point de non retour.

écureuil accumule IA

Instinct de conservation et sous-type survie : ce qu’il faut savoir

L’instinct de conservation est souvent vu comme une lointaine pulsion de survie datant des hommes des cavernes.

Ainsi évacué, nous pouvons être des humains rationnels qui pensent avec leur cortex préfrontal. Tu t’en doutes : c’est une immense mascarade.

L’instinct de conservation est profondément ancré en nous et influence considérablement notre vie.

Lui dédier cet article permet de remettre cet instinct au centre de notre attention pour réaliser la place qu’il peut prendre dans notre vie.

Qu’est-ce qu’un instinct et un sous-type ?

L’instinct est un comportement inné qui pousse à agir d’une certaine façon pour survivre, il est automatique et inconscient et permet la survie de l’être. Les instincts sont enracinés dans le corps et sont consécutifs à des millions d’années d’évolution, nous les partageons avec tous les êtres vivants.

L’instinct est une stratégie évolutive qui permet à une espèce de pérenniser son existence et est lié à la survie. L’instinct est un thème indépendant de l’ennéagramme même s’il y a clairement un pont à faire entre les deux.

En effet, l’ennéagamme parle du centre instinctif : il est relatif à la survie, à la réaction immédiate dans le présent, au corps, au mouvement et à l’action. Il est le siège du contrôle, de la colère et a un fonctionnement binaire ON/OFF.

En ennéagramme, le sous-type est le croisement entre l’instinct dominant et le type de personnalité. En effet, l’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant d’une certaine manière en en fait une question de survie, ce qui se manifeste par des comportements fortement visibles.

Dans le corps, l’instinct se déclenche en fonction des conditions de vie et permet la survie physique de l’individu. Dans l’ego, l’instinct est récupéré pour une finalité de survie psychique égotique.

Dans le premier cas, il y a un vrai danger de mort perçu par le corps : le manque de nourriture ou le froid par exemple.

Dans le deuxième cas, le danger ne concerne pas la survie physique mais il est une menace à notre sentiment d’existence et s’amalgame avec un danger de mort réel. C’est ainsi que nous pouvons avoir très peur de parler en public sans qu’il n’y ait le moindre danger réel. Il y a le risque d’être exclu de la tribu et le bannissement est ancré très profondément en nous comme un danger majeur. Cet exemple concerne l’instinct social lié à nos pulsions grégaires.

L’instinct conservation ou survie

L’instinct de conservation est la vie elle-même et, par conséquent, notre relation à cet instinct reflète nos sentiments à l’égard de la vie.

Cet instinct maintient une conscience saine de la mort, de sorte à utiliser notre temps avec lucidité, à être conscient dans notre façon de vivre et là où nous investissons de l’énergie. Il est en lien instant après instant avec les

L’instinct de conservation surveille et évalue en permanence l’état physique immédiat de l’organisme via les sensations. Il assure l’intégrité physique et est sensible aux réactions directes du corps, ce qui lui permet de discerner les conditions favorisant le confort des conditions dangereuses.

Écouter cet instinct revient à vivre en accord avec l’état et les besoins réels du corps au présent, plutôt que de lui imposer une volonté.

Typiquement, mon instinct de conservation peut manifester une grande fatigue physique avec un besoin de dormir… Cela n’empêche pas une volonté égotique de me dire “il faut que je sorte, que j’aille travailler.”

L’ego ne sait pas ce dont le corps a besoin et peut entrer facilement en conflit avec nos besoins réels !

C’est cet instinct qui nous pousse à tester et exprimer nos capacités physiques et notre agressivité, mais il nous pousse aussi à nous reposer et à favoriser les conditions propices pour régénérer notre force vitale.

Ce à quoi nous consacrons notre temps et notre attention exprime ce que nous valorisons vraiment et pas ce que nous croyons important.

L’instinct de conservation “éveillé” invite à observer les écarts entre ce que nous croyons et la façon dont nous nous comportons réellement.

L’une des principales préoccupations en matière d’instinct de conservation est notre qualité de vie, tant sur le plan matériel qu’émotionnel, et la manière dont elle est optimisée.  Cet instinct donne l’énergie et la discipline de lancer une entreprise ou se mettre au sport par exemple.

Il s’occupe des besoins physiologiques principaux :

  • Recherche de nourriture en réponse à la faim et la soif
  • Faire attention aux dangers de l’environnement
  • Veiller à se protéger des agressions
  • Disposer d’un abri pour être en sécurité et favoriser la thermorégulation

Lorsqu’il est sain, l’instinct de conservation s’adapte aux circonstances de la vie ici et maintenant.

L’instinct de conservation étant en charge de la pulsion de survie et de croissance, il est sensible à la peur du danger et à la peur du manque.

Ainsi l’instinct de conservation est en lien avec la routine et l’habitude, ce qui rime autant avec sécurité qu’avec inertie voire monotonie.

Quand l’instinct de conservation domine

Lorsque l’instinct de conservation est dominant, l’être humain s’identifie égotiquement à cet instinct, ce qui veut dire qu’il va en faire le plus possible.

L’ego étiquette cet instinct comme LA clé de sa survie et tout doit passer par cet instinct. Cela devient une question de vie ou de mort d’utiliser cet instinct de conservation même quand cela n’est pas adapté.

Ainsi, cette identification à l’instinct déborde sur les 3 centres. La personne ayant un instinct de conservation dominant s’identifie à son style de vie : “la façon dont je vis, c’est moi.”

Qui dit instinct de conservation dominant dit : l’individu cherche à rendre sa vie plus prévisible et habituelle, sans forcément être à l’aise dans l’aspect routinier du quotidien. Il y a un attachement à la stabilité et toute adversité amène un chaos qui cause du stress voire de l’angoisse.

Cela peut aller de pair avec la narcotisation par la nourriture, le confort, le sexe, les drogues, le travail. L’instinct de conservation dominant peut alterner entre les 2 extrêmes : éviter le danger à tout prix par la fuite ou foncer dans les menaces, faire 6 mois de stock de nourriture ou avoir un frigo vide, randonner avec un sac de 25 kg ou sans sac à dos… 

Lorsqu’on applique l’instinct dominant à l’ennéagramme, on parle de sous-type conservation. Sur internet, en formation ou dans les livres, quand tu lis “type 8 conservation” cela veut dire que l’instinct dominant du type 8 est l’instinct de conservation et c’est raccourci en sous-type conservation.

Ainsi, la focalisation de l’instinct de conservation dépend du type de personnalité.

L’ego se basant sur une logique sacrificielle, va toujours déifier une partie du réel et en sacrifier une autre. La partie déifiée est l’instinct dominant, ici l’instinct de conservation. La partie sacrifiée est l’instinct aveugle.

Nous sommes autant marqués par notre instinct dominant que par notre type ennéagramme.

L’instinct dominant colore particulièrement l’expression du type de personnalité. C’est ce qui fait qu’un type 1 avec conservation dominant ne ressemble pas beaucoup à un type 1 avec sexuel dominant.

Comme tu l’imagines, l’instinct conservation dominant amène l’attention sur des priorités bien différences de l’instinct social ou l’instinct sexuel dominant.

Lâcher prise sur l’instinct dominant fait partie des gros chantiers d’un développement personnel sain. 

Le sous-type conservation des 9 types ennéagramme

Chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas vivre dans un monde où il y a X”, X étant l’évitement compulsif.

Cet instinct peut être blessé par le manque ou par l’excès, cela dépend aussi du type ennéagramme.

Le type 1 conservation, dominé par la Colère, réagit aux imperfections de son environnement comme un affront à ses idéaux de perfection et de justice. Il est obsédé par les moindre détails et cela lui occasionne beaucoup de stress et d’anxiété (d’où le sous-type Anxiété). Comme il consacre beaucoup d’énergie à vivre en adéquation avec ses valeurs, il peut contrôler avec excès son mode de vie et son alimentation, alternant avec des périodes d’ascétisme sévère et des périodes de compensation. Cet excès de contrôle le prédispose aux troubles du comportement alimentaires voire à l’addiction. Ces moments de perte de contrôle sont source de culpabilité et d’auto-critiques encore plus fortes.

Le type 2 conservation, dominé par l’Orgueil, projette le manque sur les autres et agit avec dévotion au détriment de lui-même, s’épuisant dans l’espoir d’une réciprocité. Comme il ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins, il s’efforce de faire passer les autres avant lui-même, il a un sens aigu des responsabilités et des obligations. Cela peut l’amener à culpabiliser dès qu’il ne consacre pas son temps et son énergie au bien-être des autres, quand il se repose par exemple. Il est ainsi classique qu’il ait des difficultés à se ressourcer vraiment, il peut le faire contraint et forcé quand il tombe malade. Toute l’énergie déployée au service des autres l’amène à vouloir un traitement particulier, une forme de réciprocité sans l’expliciter clairement (d’où le sous-type Privilège).

Le type 3 conservation, dominé par la Vanité, travaille à l’excès pour éviter le manque, tout en incarnant sa meilleure version de l’abondance et du mode de vie socialement valorisé. Son mode de vie idéal dépend de ce qui est valorisé par son environnement et son éducation : il peut incarner le bon parent, le bon travailleur, la bonne famille… tout en se sentent vide intérieurement. Il gravite souvent autour de l’amélioration de la santé et des performances physiques. En mettant l’accent sur la discipline, il cherche à atteindre ses objectifs coûte que coûte et se retrouve souvent à suivre une voie qui n’est pas la sienne. De cette façon, il peut se retrouver à accumuler des signes extérieurs de richesse pour sécuriser sa valeur par le paraître (d’où le sous-type Sécurité). Comme il ne peut pas se permettre l’échec, il est très sujet à l’addiction au travail, à l’épuisement. Il peut ainsi solliciter son corps à l’excès au détriment de sa santé.

Le type 4 conservation, dominé par l’Envie, prend le sentiment de manque personnellement, autan comme un carburant pour le désespoir que comme quelque chose contre lequel se rebeller. Il est généralement très créatif dans sa vie commme dans son travail. Très sensible aux ambiances et à son environnement, il personnalise sa maison de sorte à en faire l’extension de sa vie émotionnelle, par l’éclairage, la décoration, les textures, les couleurs. Comme il ne peut pas se permettre la banalité, il se retrouve souvent frustré à cause de la dissonance entre son mode de vie et ce qu’il aimerait vivre dans son fantasme. Il est classique qu’il crée quelque chose puis fait table rase pour redémarrer de zéro, renforçant ainsi la croyance que sa vie est difficile. Il peut avoir tendance à se mettre en danger, en dépensant l’argent qu’il n’a pas, en se retrouvant dans des endroits bizarres ou avec des personnes dangereuses (d’où le sous-type “Intrépidité”) et peut aller jusqu’à l’auto-mutilation.

Le type 5, dominé par l’Avarice, veut minimiser sa dépendance à l’égard de ce dont il a besoin afin de donner plus d’énergie et de temps à la concentration. Il transforme son environnement en bibliothèque ou laboratoire, d’où le sous-type “Château-fort” de sorte qu’il sort de sa bulle seulement quand c’est nécessaire et déteste l’intrusion dans son espace vital. Son enfermement sur lui-même crée beaucoup d’incompréhension alors que son temps seul est une priorité pour lui. Il peut accumuler les objets pour remplacer les interactions.

Le type 6 conservation, dominé par la Lâcheté, est très inquiet quant à sa sécurité, son bien-être ainsi celui des membres de sa tribu. Il est particulièrement vigilant à son environnement et accorde du soin aux détails que d’autres négligent. Il peut se sentir en conflit entre ses obligations envers les autres et prendre soin de lui-même. Son masque social de cordialité est un stratégème visant à montrer qu’il n’est pas une menace, d’où le sous-type “Cordialité”. Il accorde beaucoup d’importance aux procédures, à la stabilité et s’appuie souvent sur des systèmes complexes pour se rassurer. Cela peut se manifester par une vie très ordonnée, par un contrôle des finances, de la consommation d’électricité ou de nourriture du ménage. Il peut rester dans une situation pas du tout satisfaisante mais qui lui apporte un certain confort connu. L’addiction aux substances peut être une façon d’apaiser ses angoisses. Il peut imaginer un futur sombre et chaotique, anticiper des catastrophes qui n’arriveront probablement jamais, cela peut le mettre en état de panique.

Le type 7, dominé par la Gourmandise, se lance dans des plans et des plans de secours pour acquérir un style de vie qui lui donne la liberté de poursuivre ce qu’il apprécie tout en se laissant aller à des récompenses pendant ce temps. Il est orienté pratiqué, motivé par les résultats et n’hésite pas à poursuivre ce qu’il désire. Il multiplie les projets, les activités, aime voyager et vivre des expériences intenses. La gourmandise d’expériences l’amène à consommer et donc dépenser beaucoup. Il peut devenir imprudent quant à sa santé, sa sécurité et ses finances. Il ne peut pas se permettre de vivre la souffrance donc il va s’entourer de personnes comme lui, d’où le sous-type “Clan”.

Le type 8, dominé par l’Excès, renforce sa carapace et devient intense et énergique pour s’assurer les ressources nécessaires à leur survie en prenant ce qui lui appartient. Il est excessif dans la poursuite de ce qu’il croit être une source de bien-être physique. Il peut chercher à tout contrôler, à se mêler de tout et à être incapable de déléguer. L’autonomie est un thème prédominant (d’où le sous-type “Survie”) et peut le pousser dans 2 extrêmes opposés :

  • vivre dans le minimalisme et la simplicité voire à la dure en mode bivouac en pleine forêt
  • Construire un empire et amasser un maximum de ressources pour vivre une abondance maximale Comme il ne peut pas se permettre la faiblesse, l’énergie excessive déployée pour incarner sa puissance peut l’amener à pousser son rocher à tout prix au détriment de sa santé.

Le type 9, dominé par la Paresse, utilise le confort et les activités routinières comme le travail ou le sport, pour s’en sortir avec peu, se contenter de ses habitudes et du confort à la place de poursuivre ce qui l’anime vraiment. Il a tendance à se laisser aller à l’excès sur la plan physique : trop dormir, trop manger, trop faire l’amour, trop traîner sur internet. D’où le sous-type “Appétit”. Comme il ne peut pas se permettre le conflit, il aime qu’on lui foute la paix et peut vivre avec très peu de contact, il est relativement indépendant et attaché à son confort. Il peut se contenter d’une vie tranquille et ne pas aller au bout de ce qu’il veut vraiment et retarde longtemps le moment de prendre une décision.

Déterminer ton sous-type demande un travail d’observation fin et répété.

Imperfection type 1

Dans la tête d’un type 1 ennéagramme au quotidien

Vendredi matin, 07h00: “Le juge intérieur ne dort jamais…”

Le réveil sonne et déjà, je le sens me juger du haut de sa table. “Debout, tu as tant de choses à faire, à finir, à améliorer, tu n’as pas fait assez ces derniers jours!”.  Ce bon vieux juge intérieur et ses suggestions hypnotiques sont déjà bien réveillés. 

De mon côté, l’excès de zèle de la veille, mêlant un cocktail détonnant de perfectionnisme et de travail acharné sur un article, me pèse ce matin… Heureusement que mon bloqueur d’ordinateur s’est activé à 1 heure du matin. Mon centre mental n’est que second sur le podium, mais toujours à l’affût, il met en place ce genre de filet de sécurité. Ils sont comme ces barrières à l’entrée des manèges trop intenses dans les parcs d’attractions, évitant que mon énergie instinctive ne fasse des loopings sans ceinture. 

Bien sûr, j’adore cette énergie, elle est comme ce super héros avec des pouvoirs incroyables… mais qui met un certain temps avant de maîtriser ses capacités. Pour moi, il a fallu 36 ans et encore, c’est loin d’être parfait (ça ne le sera jamais assez pour l’ego…). 

07h05: La douceur discrète de l’essence 

Et bam! Le réveil sonne encore ! Le juge intérieur remet une couche.  “7h05 ?! Sérieusement, bouge toi le c** ?!”  Avec toute la grâce d’un zombie en fin de carrière, je traîne mes pieds jusqu’à la salle de bain. Mon juge intérieur est toujours là… frais et pimpant comme un lundi matin, prêt à me servir un petit déjeuner copieux de reproches. “Toujours à la traîne ? Tu aurais dû être levé il y a 5 minutes !”.  Mais heureusement, une petite voix intérieure, douce comme une fée, me rappelle que je suis un diesel, pas une Ferrari.

Cette image de fée est digne d’un type 4

Elle ajoute avec douceur : “avec ton chronotype loup, c’est comme demander à Dracula de prendre son petit-déj à l’aube”. L’essence est là, telle une pommade face à ce juge intérieur sévère depuis des lustres. Je n’ai vraiment rencontré l’essence que depuis 2 ans…elle est précieuse pour me lâcher la grappe au quotidien. Dire que la majorité de la population passe sa vie sans la rencontrer…

07h10:  L’opéra du centre instinctif 

La salle de bain est mon amphithéâtre, et ma base instinctive est déjà en train de se donner en spectacle à l’intérieur de moi.  Imaginez une diva, hurlant dans mes tripes le programme d’actions surchargé de la journée… Ce bon vieux centre instinctif prend soin d’amener le centre mental dans ses délires.

07h11: La boule à facette entre en scène

Soudain, la porte s’ouvre avec fracas. Alerte ! Ma femme (type 7 ennéagramme), arrive dans la pièce comme une boule disco sur une piste de danse des années 70.  Son sourire brille plus que mon visage encore embrumé. Elle est pour la vie ce que le soleil est pour le jour. 

“Comment tant d’énergie et de joie à cette heure-ci ?”, je me demande secrètement. Une énigme digne de l’homme mystère de Batman.

Elle me parle de plans, de projets, d’idées… Pour elle, c’est une danse endiablée sur une mélodie entraînante. Pour moi, c’est comme si elle me jetait une liste interminable d’actions façon confettis… tout cela met encore un peu plus mon centre instinctif en surchauffe..

07H15: Faut pas déconner… 

Vient ensuite mon rituel matinal, non négociable. 20 minutes (trampoline+pompes+respirations), comme si je voulais m’envoler loin de toutes ces responsabilités et pour rappeler à mon juge intérieur qui est le patron ici. 

mon fidèle compagnon depuis toutes ses années

Puis, une douche froide, glaciale, comme l’accueil que je réserve à toute tentative de paresse. Et pour couronner le tout, un jus de citron, plus acide que mes remarques intérieures. Pas le temps de flâner, pas quand on a des idéaux plus hauts que la Tour Eiffel.  On ne rate pas un jour, ou presque, mais l’ego essaie déjà d’effacer cette ligne pleine d’imperfection… 

7H30: Le hack d’intégration ultime : les gosses

Mes petits soleils, mes joyaux, mes marmots se réveillent. Pour eux, je serais prêt à décrocher la lune, à affronter un dragon en pyjama ou à chanter “Libérée, délivrée” en public. La paternité est une valeur forte chez moi.  Le grand, avec ses postures de star, ses yoyos d’émotions et sa passion pour les projecteurs, est certainement un futur type 3 en herbe.  Et puis, il y a le petit frère, mon petit trésor avec ses défis uniques (porteur de handicap).  Ah, l’univers, tu as vraiment un sens de l’humour particulier pour m’offrir ce parcours d’intégration. Parfois, dans mes moments de méditation profonde, je me demande : “Un autre type de l’ennéagramme se débrouillerait-il mieux que moi pour gérer mes 2 gosses ?”

7h45: Le TGV est toujours en gare

Le grand dévore son petit déj, pendant que je donne le biberon du petit. Ma femme, ma pile électrique matinale personnelle, bondit déjà vers le travail, illuminée par l’aube. Elle me laisse le biberon car j’ai plus de patience ! (peut-être une vertu en croissance ou mon aile…) 

Instrument de vertu vers la patience ?

Oui le 1 et le 7 c’est comme l’eau chaude et froide. Mais si tout le monde s’intègre ça fait du tiède (ça fonctionne bien). Pour moi, le démarrage est plus… lent. Mais une fois en mouvement, je suis comme un TGV : efficace, précis et pas de pitié pour l’inaction. Ça m’aide à tenir ma colère interne à distance… Enfin, sauf jusqu’à un certain niveau…

8H15: Le mammouth de l’Éducation nationale 

Me voici à l’école du grand. La maîtresse, avec ses lunettes perchées sur le nez et son regard affûté comme un aigle, accueille mon fils. 

Elle va vite me dire si une mouche a perturbé le dernier cours. Depuis un moment, elle ne rate jamais l’occasion de me parler des moindres écarts de mon fils et donc de ses parents. Tiens, serait-elle une 6 ? En tout cas, elle est attachée au cadre.

8h45: “Si tout le monde se bouger le cul, la Sécu irait mieux”

Destination le kiné pour le petit frère. Nichée au sommet d’une tour semblable à celle de la Pat Patrouille, au 4ième étage… 

Et oh, surprise, l’ascenseur est HS !  

Un comité de lamentations s’est formé au pied de l’ascenseur.  Des mamies au souffle court et deux dames dont les balances auraient sans doute quelques mots à leur dire… se plaignent… 

Avec mon fils dans les bras,lourd et hypotonique, je grimpe, une marche après l’autre. Je les dépasse, mon ego lançant un scud silencieux : “Allons, mesdames, on se bouge et on cesse de râler , et ça fera du bien à la sécu que vous montiez ces marchés !”. C’est fou cette illusion du contrôle interne qui veut s’appliquer aux autres pour les ramener dans le droit chemin… Une histoire de sous-type je pense…

8H55: La galerie d’art authentique et unique

La salle d’attente du kiné ressemble à une galerie d’art. Mon fils, avec son siège corset et sa bave, est la pièce maîtresse. Je me marre intérieurement à étudier les réactions des autres patients. Ce n’était pas toujours le cas. Autrefois, cela me renvoyait une image brouillée, une imperfection difficile à accepter pour l’ennéatype de mon ego. J’ai dû beaucoup me connecter à l’émotionnel pour me libérer de ça… Et ce ne fut pas simple, ce dernier est bien planqué dans un tiroir…

Un bel objet d’intégration

Maintenant, c’est devenu un petit jeu. On dit des types 1 qu’ils sont rabat-joie, mais avec moi, c’est plutôt faux… Le fun est dans mes valeurs. Dès que je peux, je m’amuse dans mon quotidien. Mais je connais beaucoup de 1 très chiant en effet…

9H00: Le type 2 dans tout sa splendeur

L’heure de la kiné a sonné. Cela fait trois ans que je la connais, trois ans que je vois cette femme dévouée, qui semble toujours mettre les autres avant elle-même. Elle dégage cette aura du type 2 ennéagramme, le genre altruiste à l’excès. Parfois, j’ai envie de la secouer et de lui dire : “Hé, tu comptes aussi !”. Et elle est juste incroyable avec mon fils, mais je ne pourrais pas supporter tout ce que son ego lui fait infliger pour les autres. 

9h30: Jean-Pierre… 

On passe à la séance d’orthophonie. Deviner l’ennéatype de l’orthophoniste, c’est comme essayer de comprendre le langage des dauphins. Impossible !

Surtout qu’elle a ce petit côté “dame sage” qui brouille les cartes. Cependant, depuis sa fenêtre, j’ai un super poste d’observation sur la vie sauvage des dentistes locaux. Tous les vendredis, c’est pareil : l’un d’eux, “Jean-Pierre” le plus bavard, s’installe dehors avec son café. Il semble être ami avec absolument tout le monde. C’est comme s’il organisait une convention de quartier hebdomadaire. 

Pendant ce temps, sa collègue (ma dentiste dont on reparlera), enchaîne les clients avec l’efficacité d’un panzer allemand. Une question me hante depuis toujours : qu’est-ce qu’il peut bien raconter à tous ces gens le Jean-Pierre ? Un champion émotionnel, ou peut-être un type 9… Mystère… Tout le monde dit qu’il est sympa.

10h00: Premier bottage de cul pour que le monde se porte mieux

Mon fils est confié aux bons soins de la crèche inclusive. Un personnel mélangeant des émotionnels et du type 7. Une fois les transmissions faites, je redeviens libre comme l’air.  En route vers ma voiture, mon énergie instinctive se déchaîne déjà telle une cascade après la pluie. J’en profite pour secouer mes clients et partenaires endormis par messages. La colère interne bout, mais je mets les formes. Je me demande toujours pourquoi je dois les tirer par la manche comme un parent tirant son enfant hors du lit pour l’école. C’est l’éternel mystère du “Pourquoi ne sont-ils pas aussi au charbon que moi ?!”

10H15: Contraction du temps 

Retour en voiture. Ah, la douce ambiance d’une voiture… Enfin, douce jusqu’à ce que je lance mon livre audio. Parce que, soyons clairs, pas question de perdre une minute sans chercher à m’élever vers la perfection. Je me forme continuellement depuis des années et encore plus dans les temps morts. Pire qu’un type 3 avec la contraction du temps qui se reconnaîtra en lisant. 

10h30: Routine contre-intuitive

Ma “Routine matinale suite : Un combo balade et planification.

Si tu veux me croiser le matin…

Sur les conseils d’un certain Fabien Delcourt (un coach, évidemment de type 3), j’ai intégré ces petits moments “d’artiste”, “d’alchimiste” (si tu connais la matrice EPIC). 

Avant de plonger dans l’arène pour une journée de travail d’au moins 8 heures (parce qu’en-dessous, clairement, je suis un loser pour mon ego), ces parenthèses sont essentielles. Elle me métamorphose : je passe d’un Viking enragé prêt à saboter mon propre business… à un samouraï méditant sous un cerisier en fleur… mais avec une précision au sabre redoutable.  Concernant plus particulièrement la balade, c’est l’occasion de plonger dans le NO MAN’S LAND du type 4 (qui est mon intégration soi-disant). Une type 4 m’a dit un jour, regarde les fleurs ça aide… Je cherche toujours…

Je profite de cet article pour poser une question. Sur le chemin de ma balade, il y a cette belle fresque rose. Je me demande quel ennéatype a pu pondre ça ?

11h00: Le type 5 château fort

Voilà mon 1er client. Un type 5 ennéagramme. L’adorable casse-tête qui vient chercher en moi des coups de boost pour le sortir de son château fort mental. J’adore le secouer, façon grand frère. Il teste souvent mon centre mental (j’ai l’impression de participer à Trivial Poursuit sans fin). 

Même si parfois, sa tendance à tout sur-analyser me donne des montées de colère refoulées (ouais, c’est ma façon de gérer la colère).  Sérieusement, comment peut-on passer autant de temps à décortiquer le monde sans y plonger dedans ? Un mystère plus grand que celui du triangle des Bermudes pour moi.

12H15: Je connais Gordon Ramsay

C’est l’heure du déjeuner. Et quoi de mieux que du paléo ? Quand on vise le Graal de la perfection, on ne plaisante pas avec l’alimentation. Et si jamais je dérape, mon juge intérieur se transforme en Gordon Ramsay, prêt à me critiquer.

13H00: Le n’oeuf

Place au deuxième client de la journée. Ah, ce cher type 9…

L’incarnation de la zénitude. Enfin, presque. Tout est cool pour lui, sauf lorsqu’il s’agit de s’occuper de lui-même. Quand on arrive à ce sujet, le n”oeuf” se brouille… Du coup, mes séances ressemblent à une mission de sauvetage pour le sortir des sables mouvants de ses propres transes hypnotiques de confusions sur ses besoins et son business.

15H30: La précision allemande au service de mes dents

J’avais prévu une bonne session solitaire de travail en mode “Pareto” – le fameux 80/20, choisi par VIA NEGATIVA,  de plus en plus présents dans mes idéaux élevés… 

Mais, pour ce vendredi, l’appel des dents a sonné. J’ai rendez-vous chez ma dentiste aujourd’hui. Un rendez-vous de contrôle tous les 6 mois… mon corps est mon principal outil au service de mes idéaux élevés. Donc je ne déconne pas avec ce contrôle bi-annuel…  

Bien que tout mon entourage la désigne comme le Dark Vador des dentistes, je la trouve parfaite pour mes dents (le mot n’est pas anodin si tu connais l’ennéagramme). 

Côté personnalité c’est une sacrée histoire. Son côté direct, franc, parfois cassant, me parle. Il émane d’elle cette aura de rigueur et de colère contenue, que je ressens jusque dans les tensions de ses épaules (et par ricochet dans ma bouche lors du détartrage…). Elle est sûrement Ennéatype 1. Mes tripes se trompent rarement pour repérer mes “cousins d’énnéa”.

Chaque rendez-vous avec elle est une épreuve de résilience : je fais appel à tout mon arsenal de Systema, de respiration et de stoïcisme pour affronter la séance. Tout cela me rapproche encore plus de mes idéaux dans ces 3 domaines.

16h05: Trump

Mea culpa. Oui, j’ai un moment d’imperfection. Même si mon ego crie à l’indignité et souhaite effacer la confession qui suit. Je décide de flâner sur YouTube (après avoir contourné l’arsenal de mes bloqueurs comme DANZO qui libère son bras dans Naruto). 

Qu’est-ce que j’aime regarder ? Des vidéos avec des Ennéatypes 8. Ils me fascinent. Cette capacité à extérioriser leur colère aussi facilement et à rentrer dedans… Wow ! Et en ce moment, je suis en plein dans la vie de Donald Trump. Beaucoup de gens les craignent, moi je les adore, j’aime leur rentrer dedans à ma façon. 

16H15: FOCUS

Je m’arme de mon timer pour une session “Pomodoro” de création. Et quoi de mieux que des pauses trampoline pour oxygéner le cerveau?  Je sens de nouveau cette fusion entre la rigueur du 1 et la créativité du 4 en moi : un cocktail détonnant qui forme ma zone de génie…

17h15: Session bottage de cul 2

C’est reparti pour un round de motivation façon “boot camp” auprès de mes clients, partenaires et collaborateurs. J’ai comme l’impression qu’ils en redemandent, vu le temps qu’ils mettent à passer VRAIMENT à l’action.  Mais j’ai conscience de ma tendance à en faire trop, à être un peu trop direct. Je m’en veux, parfois. Après tout, je sais que je peux être très dur avec les gens… Mais bon, qui a dit que le chemin vers la perfection était pavé de douceur ?

17h30: La médiathèque

Après une journée bien chargée, c’est l’heure de récupérer mon grand à l’école. Puis, direction la médiathèque pour un moment de détente et de lecture avec lui. À peine arrivé, l’une des bibliothécaires que je connais bien, approche. Elle est le cliché de l’ennéatype 5w4 (tenues, son job et ses paroles très mentales).
Elle me rappelle gentiment (mais fermement) mes livres en retard. Je lui offre un sourire de façade tout en me maudissant intérieurement pour mon oubli digne d’une imperfection (insupportable pour mon égo).

18h00: CARS 2

Installation dans un coin calme avec mon fils, et c’est parti pour la énième lecture de Cars 2. Étrangement, je m’amuse à attribuer un type Ennéagramme à chaque personnage de l’histoire. Quand on est plongé dans le sujet, difficile de s’en détacher !

Voici mes hypothèses :

  • Type 1- Professeur Zündapp
  • Type 2- Mack
  • Type 3- Flash Mac Queen
  • Type 4- Luigi
  • Type 5- Finn Mac Missile
  • Type 6- Sherrif
  • Type 7- Martin
  • Type 8- Franc
  • Type 9- Filmore

 

19h30: Repas

Ma femme rentre du boulot, épuisée. Sa joie a été pompée par la dureté du monde professionnel… Elle partage ses frustrations du jour durant le repas. Notamment cette collègue, probable type 3, qui a le don de se mentir à elle-même tout en gardant une image impeccable. Une capacité à briller même dans les pires des échecs. 

Heureusement, ça s’est bien passé avec un autre collègue que tout le monde craint. Un type 8. Ma femme a su comment le gérer (lui rentrer dedans, ce que le reste de la boîte n’a pas compris).

20h00:  Dodo des enfants 

Le rituel du coucher des enfants commence. Entre pyjamas et brossage de dents, je prends toujours un moment pour leur raconter une histoire. J’essaie de deviner l’Ennéatype de l’auteur à travers ses écrits. C’est devenu une sorte de jeu pour moi. On reste beaucoup sur du 4 et du 7. 

20h30: ZAZEN 

C’est l’heure de mon ZAZEN quotidien, en silence, en demi-lotus.
Les méditations guidées c’est de la M***e (tiens toujours ce bon vieux centre instinctif qui fait dans la nuance).

Une pratique qui nécessite une discipline de fer, tant appréciée par le 1,  mais qui me permet de toucher à la sérénité et d’observer ce coquin d’ego toujours actif (avant, durant et après). 

21h00:  La journée commence

Alors que pour beaucoup, la journée se termine, la mienne reprend de plus belle. Un marathon de travail jusqu’à une heure du matin, boosté par mon instinct et guidé par le centre mental (ce dernier n’a pas toujours été aussi présent pour cibler, ça change tout).

Comme c’est vendredi, les musiques de focus laissent place au sons de Philippe Jacquet sur Radio Espace (oui un DJ qui ne fait pas de la merde ça change. Toujours cette partie de moi à la recherche de la qualité ultime…). 

Je vous rassure, 3 soirs par semaine je consacre du temps à ma compagne (le couple est dans mes valeurs et nous sommes mariés, faut pas déconner). Au passage mariée une type 7, tu notera la performance vu sa détestation inconsciente pour les “attachements”…

00h00: le final

Un petit lancer de dés, façon David Manise (son antifragilité est dans mes valeurs), pour déterminer ce que je vais faire demain à la salle de sport (Yoga, force, cardio…). Pourquoi la veille ? ça évite de faire l’anguille le lendemain.

Outil ultime d’antifragilité

Puis un peu de lecture, ce moment précieux où je me ressource. Enfin, un peu de journaling à la Marc-Aurèle pour clore la journée (il est dans mes valeurs). Je m’endors avec cette douce sensation du travail bien fait.
Après tout, c’est ce qui fait battre le cœur d’un Ennéatype 1. 

Je rêve déjà de ma journée de demain pleine de créations, d’actions vers mes idéaux. La vie est un terrain sans fin pour toujours s’améliorer au service de ses valeurs…


Et voilà pour la journée dans la peau du type 1 !

Alors, voilà un petit tour dans mes baskets pour une journée typique d’un Ennéatype 1, en mode caricatural…. Comme tu as pu le voir, en “bon” type 1, j’ai ce petit souci avec “la nuance”. 

Et, entre nous, toutes ces étiquettes que j’ai collées aux gens dans mon récit ? C’est juste une supposition, hein. On ne met pas les gens dans les cases même si mon ego instinctif adore faire ça.

On a tous nos mécanismes égotiques, et croyez-moi, en écrivant cet article, je n’y ai pas échappé… 

Enfin, n’oubliez pas, chaque ennéatype a sa place et son rôle dans notre monde. Même si parfois on ne comprend pas bien celui des autres.

Un grand merci à Fabien DELCOURT de m’avoir laissé un peu de place sur son site. Et surtout pour son aide dans le long chemin de mon intégration. 

Fabien de Zenirelax

Journaling

Journaling : guide pratique pour cultiver la paix et l’introspection

Tout le monde connaît le journaling ! Soit parce que tu as déjà eu un journal intime dans ta vie, soit parce que tu connais quelqu’un qui l’a fait. Le journaling est une pratique extrêmement riche et vaste qui est souvent associé (à tort) aux adolescentes qui racontent leurs déboires amoureux en commençant par un “Cher journal…”

Pourquoi et comment le pratiquer ? Quels bienfaits en attendre ? C’est tout de suite !

Le journaling : qu’est-ce que c’est ?

Le journaling consiste simplement en une pratique d’écriture dans un journal personnel. C’est extrêmement vaste, il n’y a pas une meilleure méthode, il y a la méthode qui te correspond.

Quelle que soit la motivation, quelle que soit l’approche, le format, il existe 1001 formes de journaling et aucune n’est mieux qu’une autre.

Une bonne question pour commencer pourrait être… 

Pourquoi pratiquer le journaling ?

Le journaling est pratiqué depuis la nuit des temps (en tout cas depuis que l’écriture existe !) par tout un tas de personnes.

Pour ma part, ça fait près d’une quinzaine d’années que j’ai l’habitude d’écrire dans un journal, parfois quotidiennement, parfois de façon beaucoup plus espacée. J’y reviens toujours car ça apporte énormément dans ma vie.

Le journaling a un intérêt d’être pratiqué au quotidien.

Dans une optique purement pratique, le journaling est l’occasion de sortir de la confusion et du capharnaüm que nous avons dans la tête, qui peut vite ressembler à une chambre bordélique d’adolescent qui sent le renfermé !

En posant par écrit ce que tu vis, ça amène très vite une clarté d’esprit, en te déchargeant de tout ce qui te prend la tête.

Il permet de prendre un temps pour soi, se poser avec son stylo (ou son clavier) pour se poser des questions, exprimer ce qui nous passe par la tête, ce qui nous fait peur, ce qui nous tracasse, les émotions que l’on traverse, les comportements.

Le journaling est avant tout une pratique d’observation de soi qui permet de développer la conscience de soi-même (la fameuse métacognition).

Cette pratique d’observation de soi nourrit la connaissance de soi : tu apprends à mieux te connaître, à voir les schémas récurrents de ta vie, à voir les boucles dans lesquelles tu t’enfermes malgré toi.

Certaines pratiques d’écriture permettent d’améliorer l’humeur, le sommeil, la mémoire, diminuer le stress et l’anxiété, diminuer les symptômes physiques et les conséquences des traumas.

C’est aussi l’occasion de consigner ce que nous n’avons pas l’habitude d’exprimer, ça permet de sortir ce qui ne sortirait pas autrement.

C’est l’opportunité d’avoir un rituel d’introspection avec soi-même.

Comment pratiquer le journaling ?

Dans cette partie, voyons quelques conseils pour te présenter les différentes possibilités, quoi écrire, sur quel support…

Papier ou numérique ?

Il y a deux écoles en terme de journaling :

  • L’école papier qui consiste à dire “rien ne vaut le papier” car l’écriture manuscrite au stylo a l’avantage de la connexion main-cerveau qui ancre dans le présent. Le carnet papier est un format monotâche qui invite à ne faire que ça.
  • L’école numérique valorise l’aspect pratique de l’ordinateur ou du téléphone : sur un outil en ligne c’est synchronisé, accessible depuis tout appareil et on peut modifier, corriger, sauvegarder…

À mon sens, il est pertinent de faire un combo des deux selon l’usage que tu as du journaling. J’y reviens un peu plus bas.

Les différentes approches du journaling et leurs bienfaits

La première approche du journaling c’est l’écriture quotidienne. Inspirée des 3 pages du matin de Julia Cameron, auteure d’un livre sur la créativité, l’écriture quotidienne a énormément de bienfaits lorsqu’elle est répétée… tous les jours. Pas besoin d’y passer 2 heures, 15-20 minutes d’écriture est déjà une excellente pratique. C’est une sorte de “diarrhée mentale” dont le principe consiste à écrire notre flux de pensée, sans réfléchir, sans raturer, sans se censurer… Être dans un flux libre ininterrompu jusqu’à avoir rempli les 3 pages du cahier.

Pratiqué tôt dans la journée, ça permet de libérer tout ce qui traîne dans nos 3 centres d’intelligence (mental, émotionnel, instinctif) : les idées, les plans, les peurs, les doutes, les sensations, les symptômes… Le cadre proposé est simplement le format (3 pages, flux continu, sans juger, sans relire). Le fond, lui, est totalement libre.

Tu peux parler de ce qui te stresse en ce moment, pourquoi ça te stresse, d’où ça vient, qu’est-ce que tu pourrais faire par rapport à ça… Ca peut aussi bien concerner une relation, ta reconversion professionnelle, ton lieu de vie, la peur du manque d’argent ou ton projet de livre. Ca apporte beaucoup de libération mentale : le simple fait de sortir tes pensées, de les voir écrites, structure ton expérience et ça devient vite une habitude nécessaire qui prend place dans ta routine quotidienne.

La deuxième approche du journaling est plus thématique. Tu as une idée claire de ce que tu as envie d’écrire et temporaire. Quelques exemples de thèmes classiques :

  • Le journal de tes désirs et tes projets qui est l’occasion de clarifier ce que tu veux vraiment : quel projet me fait envie ? Qu’est-ce qui me fait kiffer dans ce projet ? Où je me vois dans 6 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans ? En quoi est-ce important pour moi ?
  • Le journal mental où tu écris sur toutes tes idées, tes pensées, tu développes ta créativité, tu te laisses aller à l’improvisation. Quelles sont tes pensées récurrentes ? Que disent ces pensées exactement ? Quelles émotions ça te fait ressentir ? Quelles pensées provoquent du stress ? Quelles pensées sont agréables ?
  • Le journal émotionnel où tu écris sur tes émotions. Qu’est-ce qui te touche, qu’est-ce que telle situation déclenche en toi ? Pourquoi cette phrase t’a touché ? Qu’est-ce qui est à l’origine de cette émotion qui revient ? Quelle émotion ressens-tu le plus ? Laquelle ressens-tu le moins ? Pourquoi selon toi ?
  • Le journal intéroceptif où tu écris sur tes sensations corporelles, sur tes douleurs, tes tensions, à quel moment tu sens cela… Comment est ta respiration ? Comment se manifeste la faim ou la satiété ? Comment ressens-tu ton corps ? Plutôt lourd ou léger ? Que crée la sédentarité dans ton corps ? Et le mouvement ? Et le sport ?
  • L’écriture expressive où tu choisis un trauma et tu écris 4 jours d’affilée pour libérer ce trauma et y mettre du sens. Beaucoup d’études ont été menées sur ce sujet et les bienfaits sur la santé psychique, émotionnelle et physique sont absolument démentiels. Le Dr James Pennebaker est à l’origine de ce protocole de 4 jours qui est très simple à mener. La libération émotionnelle qui en découle est précieuse.
  • Le journal de rêves où tu prends le temps d’écrire tes rêves chaque matin : de quoi ai-je rêvé ? Qui y avait-il dans le rêve ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Quelle symbolique j’associe à chaque élément du rêve ? Quelle est la cohérence de tous ces symboles ? Quel pourrait être le message de ce rêve ?
  • Le journal de gratitude où tu prends le temps de te poser sur ce qui te rend reconnaissant de quelque chose dans ta vie. En quoi ta vie est un cadeau ? Pour quoi es-tu reconnaissant ? Qu’est-ce qui fait que tu as de la chance dans ta vie ? Qu’as-tu envie de célébrer ?
  • Le journal des bilans où tu prends le temps de revenir sur ta journée, ta semaine, ton mois ou ton année en faisant le point sur ce que tu as vécu. Ca peut être orienté business ou beaucoup plus global. Par exemple pour le bilan hebdomadaire : Qu’est-ce je voulais faire cette semaine ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Quelles ont été mes difficultés ? Qu’est-ce que je peux améliorer ? Qu’est-ce que j’ai envie de faire la semaine prochaine ?

Journaling : mon exemple

Pour ma part, j’ai commencé le journaling lorsque j’avais 16 ans et ça a commencé sur un forum de séduction où j’avais un journal intime et je racontais mes objectifs de vie, où je parlais des rencontres que je faisais avec les filles, mes difficultés…

J’ai très vite acheté mon premier carnet et il a servi à tout un tas de choses : noter mes idées, philosopher, réfléchir sur ma vie, faire mon bilan hebdomadaire, mon bilan mensuel, mon bilan annuel… J’ai pratiqué le journal de gratitude pendant des mois, je tiens un journal de tous mes rêves (quand je m’en rappelle) depuis quelques années, j’ai fait à plusieurs reprises l’écriture expressive sur les traumas, j’ai aussi souvent fait les 3 pages du matin en flux de conscience juste pour libérer mon cerveau… Bref j’ai expérimenté beaucoup de journaux différents.

J’ai fait la plupart de ces écrits dans des carnets type Moleskine, j’ai dû remplir plus d’une dizaine de cahiers depuis le temps.

Concernant les rêves et les projets, je les écris sur mon logiciel de prises de notes pour garder facilement l’information car il y a la visée de relire ou de réutiliser ce que j’écris.

Le cas du bullet journal

Le bullet journal est une méthodologie d’organisation personnelle sur un journal papier qui s’adapte selon tes envies. Certaines personnes y mettent un calendrier, d’autres leur liste de tâches, d’autres leur liste de lecture, d’autres suivent leurs habitudes…

Personnellement, j’ai essayé pendant quelques semaines il y a une dizaine d’années mais ça ne m’a pas convaincu, j’ai très vite abandonné cette utilisation qui ne me parle pas.

Le bullet journal consiste à avoir :

  • un index qui est un sommaire indiquant quelle information est à quelle page
  • une liste de symboles qu’on utilise (tirets, cercles, astérisques…) pour abréger et simplifier.

Le bullet journal est plus ou moins décoré, plus ou moins minimaliste. Certaines personnes passent des heures à dessiner dedans et le customiser, ce qui ne fait pas de sens pour d’autres.

Pour ma part, mon carnet est là pour que j’écrive dedans, pas pour que je passe des heures à le décorer !

Journaling : action !

Tu es désormais au courant de ce qu’est le journaling est de ses multiples usages. C’est un outil extrêmement vaste et précieux, il permet de mettre de la clarté sur notre réalité, de mieux nous connaître, d’explorer différents champs de notre vie – les émotions, les pensées, les sensations, les rêves…

C’est un allié qu’on a toute notre vie, qui ne coûte quasiment rien et qui peut apporter beaucoup.

Le journaling peut même être un allié dans une (auto)thérapie par sa capacité réflexive et expressive.

Bref, qu’attends-tu pour commencer ? 🙂

Choisis un des usages possibles parmi tout ce qui a été listé, achète toi un carnet et c’est parti pour inaugurer ton premier journal intime !

héros qui répond à l’appel

Shadow work – Travail de l’ombre et individuation

Le shadow work ou travail de l’ombre n’est jamais la première étape d’un cheminement personnel. Quand on découvre le développement personnel, on commence à se poser des questions sur nous-mêmes. Nous commencons à creuser nos valeurs, nos talents voire notre mission sur Terre. Cette première phase souvent nécessaire donne confiance en soi. Beaucoup de personnes s’arrêtent à cette étape et ne veulent pas aller plus loin.

Ensuite vient la phase de creuser dans son ombre. Tu ne peux pas espérer être vraiment toi-même et intégrer ta personnalité sans faire un travail sur ton ombre et ton inconscient.

L’ombre est une partie mal aimée, c’est ce que nous refoulons et refusons d’exprimer, causant tout un tas de compensations dans nos émotions et nos comportements.

Sur Epanessence, l’odyssée intérieure proposée inclut cette phase d’exploration de l’ombre et de l’inconscient. Je te dis tout dans cet article sur le “shadow work” comme certains l’appellent : le travail de l’ombre.

Shadow work : qu’est-ce que le travail de l’ombre ?

“On n’atteint pas l’illumination en imaginant des figures de lumières, mais en portant à la conscience l’obscurité intérieure. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire.” Carl Gustav Jung

En alchimie il y a l’acronyme VITRIOL, qui signifie : “Visita interiora terra, Rectificando, Inventes occultum lapidem”

Dans la langue de louis XVI, ça veut dire “visite l’intérieur de la terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée.”

Autrement dit, le travail de l’ombre consiste à aller voir au tréfonds de soi-même pour y trouver la pierre cachée, la pépite d’or. Ce n’est pas dans tout ce qui est beau et lumineux que nous pouvons nous épanouir vraiment.

Paradoxalement, en creusant dans l’ombre, en rencontrant nos émotions refoulées, nos doutes, nos pires craintes, peut émerger la plus belle lumière que l’on porte en nous.

Le travail de l’ombre demande une profonde humilité car il nous met face aux parties les moins reluisantes de nous-mêmes, à ce que nous n’aimons pas chez nous.

Cela est largement inspiré du psychiatre suisse Carl Gustav Jung : parmi tout ce qu’il a théorisé, on retrouve les archétypes, le processus d’individuation, le travail de l’ombre, les synchronicités, l’inconscient collectif ou encore le symbolisme des rêves.

Tout ce travail sur ce qui est “caché” en nous est impopulaire car il n’est pas agréable, mais il est réellement transformateur.

Je ne connais pas de “travail” plus important et puissant que celui sur notre ombre. Il impacte toute notre vie en :

  • nous réconciliant avec nous-mêmes
  • pacifiant nos relations
  • résoudre nos tensions et conflits internes
  • augmentant l’estime de soi et l’amour de soi
  • réduisant les comportements nuisibles envers nous et les autres
  • apportant plus de lucidité sur notre personnalité et ce qui nous anime
  • aidant le travail d’intégration et d’éveil de la conscience
  • permettant le processus d’individuation, de réellement être Un

Et surtout, il y a pour moi UNE raison qui surpasse toutes les autres : si on ne fait pas le travail de l’ombre, cette dernière va nous revenir à la gueule encore et encore.

Comme le disait Jung “Tout ce que nous n’aurons pas ramené à la conscience se manifestera dans notre vie comme le destin ou la fatalité.”

Pour autant, ce travail est loin d’être anodin, veille donc à lire tout cet article si ce thème t’intéresse.

Ma première découverte du travail de l’ombre  

L’exploration du monde intérieur peut faire remonter de l’inconfort. La première fois que j’y ai été confronté était pendant une formation sur une thérapie basée sur l’auto-hypnose. Très vite, je me retrouve à l’intérieur de moi un monde bourré de symboliques : un coffre, des tuyauteries, une nature desséchée…

En visitant l’intérieur de mes organes, j’ai fait un sacré voyage : Je marchais dans des égouts nauséabonds, le gros intestin. Je me faufilais dans une longue tuyauterie étroite, l’intestin grêle. Je me retrouvais sur une grande sphère terreuse toute sèche et sans couleur, mon foie.

Ca m’a surpris de voir autant de créativité, autant d’images apparues spontanément, sans que je cherche à créer quoi que ce soit. Associées à ces images, j’ai ressenti du dégoût, de la peur, de la tristesse.

J’ai réalisé ce jour-là la richesse de mon monde intérieur et j’ai définitivement cessé de croire que je manquais de créativité 🙂

Pendant 15 ans à creuser dans la psychologie, la thérapie, le développement personnel et la spiritualité, j’ai découvert des centaines de méthodes et croisé des milliers de personnes…

De tout ce que j’ai vu, j’ai constaté systématiquement à quel point nous avons une aversion systématique à l’exploration du monde intérieur et au travail de l’ombre.

Pourquoi ?

C’est ce que nous allons voir tout de suite !

4 bonnes raisons de ne pas faire de “shadow work” – travail de l’ombre

Il y a au moins 4 grosses raisons qui expliquent l’aversion à l’exploration de notre psychisme à travers le shadow work :

1/ Douleur et souffrance : explorer notre personnalité et notre fonctionnement inconscient, ça nous confronte forcément à notre pente égotique, nos zones sensibles, nos souvenirs douloureux. Tu peux le voir comme une zone sensible qui a été frappée et que tu protèges : tu ne veux pas appuyer sur tes hématomes et c’est bien normal.

2/ Mensonge à soi-même et mécanismes de défense : la quasi-totalité des humains se mentent tellement à eux-mêmes, passent la moitié de leur vie à s’anesthésier… qu’ils ont beaucoup de protections pour ne pas gratter sous la surface. Peut-être parce qu’on reste dans un boulot qui nous insupporte, un couple qui nous frustre et globalement une vie dans laquelle on est que l’ombre de soi-même. Le mensonge à soi-même sur ses émotions, sur ses besoins, permet de tenir.

3/ Le statu quo : tout bêtement, notre ego est fait pour la survie, pas pour une vie épanouie et agréable. Ainsi, le statu quo est satisfaisant pour notre système nerveux qui fonctionne à l’économie. L’humain préfère rester dans une situation autant qu’il le peut et change seulement quand il est au pied du mur. Découvrir certaines parties de nous pourrait tout changer à la façon dont nous vivons notre vie et nous préférons éviter ça autant que possible.

4/ La peur : nous avons peur d’être confrontés à des parties de nous qui nous terrifient, des parties de nous que nous avons tellement laissés sur le tapis que nous craignons ce qui pourrait se passer si on les ramenait à la conscience.

Voilà 4 raisons solides qui motivent à ne PAS visiter notre intériorité… Alors pourquoi aller plus loin ? Ben oui Fabien, pourquoi ?

Le travail de l’ombre : pourquoi faire ?

Découvrir son fonctionnement, ses mécanismes de défense, ses névroses, ses peurs profondes… Beaucoup de gens refusent purement et simplement, consciemment ou inconsciemment d’y aller.

Cela peut se comprendre, faire face à ses ombres n’est pas très agréable. Ca te confronte à des parties de toi que tu ne veux pas reconnaître, que tu n’aimes pas voire qui est insupportable à assumer.

D’un autre côté, comment être soi-même si on évite de se confronter… à soi-même ?

Accrochés à une image fantasmée de nous-mêmes, nous nous tenons éloignés de qui nous sommes vraiment, comme si cette chaussette qui pue ne nous appartenait pas.

Nous préférons nous tenir loin de cette noirceur, de cette ombre… … Et plutôt s’abreuver de psychologie positive, d’affirmations et de plaisirs.

Paradoxalement, ce refus renforce l’opacité et la terreur des profondeurs de ces zones d’ombre… qui vont tôt ou tard se rappeler à ta conscience, par le retour du refoulé, par un acte manqué, par une maladie, par un rêve, par un accident.

On ne peut pas refouler des parties de soi durablement sans en payer le prix fort.

Comment esquiver subtilement le travail de l’ombre

Nous les humains préférons visiter les Caraïbes, nous enivrer avec de bonnes victuailles et des repas gargantuesques, en tenant le cap avec quelques addictions qui, nous disons-nous, ne font pas trop de mal : alcool, cigarette, café, nourriture, sport, travail, écrans, jeux, sexe, connaissance, amis et autres drogues.

Des addictions ± socialement admises qui permettent de maintenir un équilibre tangent.

L’équilibre se trouve régulièrement rompu par des symptômes plus ou moins forts selon l’intensité du déni : dépression, maladie, burnout, rupture, accident…

La vie n’a de cesse de nous ramener à la conscience ce que nous ne voulons pas voir de nous-mêmes. Mais comme il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, il est extrêmement facile de rationaliser une crise de foie avec un “j’ai trop mangé”, un lumbago par un “j’ai fait un faux mouvement” et une immense tristesse par un “je ne me sens pas très bien l’hiver car ça manque de lumière”.

Il est tout à fait possible d’esquiver toute sa vie le contact avec sa vie intérieure, avec le risque des regrets d’être passé à côté de celle-ci sur son lit de mort.

Parmi les regrets les plus fréquemment exprimés par les personnes en fin de vie, on retrouve « J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, fidèle à moi-même, pas celle que les autres attendaient de moi. »

Seulement, comment éviter ce terrible regret si on ne prend jamais le temps de regarder vraiment à l’intérieur ce que l’on ressent, quels sont nos besoins et nos aspirations profondes ?

Trop souvent, les invitations à visiter notre monde intérieur et notre ombre sont purement et simplement évacuées car “nous avons mieux à faire”, à moins de vraiment arriver dans une impasse et de répondre à l’appel.

Quand l’appel vient… … prépare-toi à répondre !

Shadow work : comment faire son travail de l’ombre en pratique ?

Le travail de l’ombre n’est pas juste un petit exercice à faire sur son cahier, un test à remplir sur internet, ni une pratique quotidienne de méditation.

Il s’agit d’une véritable quête intérieure qui transforme l’individu pour de bon. Cela n’est pas à prendre à la légère. Donc dans cette dernière partie, je tiens à te briefer sur l’aventure qui t’attend et te donner des pistes pour rendre tout ça pratique.

Les conditions de l’appel de la quête

Qu’est-ce que l’appel de la quête ?

À un moment donné dans ta vie, tu peux sentir un appel de la quête héroïque : ça ne se passe pas que dans la fiction ! Si cela nous parle autant dans les livres et les films, c’est simplement parce que ça a lieu dans notre propre vie.

L’appel de la quête héroïque provient d’un double mouvement :

  • La conscience profonde d’un manque intérieur dans son cœur
  • La décision d’y répondre et s’engager

Il s’agit vraiment d’un appel du cœur, d’où le fait que l’une des qualités héroïques est le courage (ce mot a la même racine que cœur). Si le héros ne répond pas à la quête, quelque chose d’essentiel va mourir en lui et c’est tragique pour le monde (comme quand le personnage n’évolue pas à la fin du film, ça laisse un arrière-goût amer, dans Titanic par exemple).

Quand on répond à l’appel, l’épopée héroïque peut démarrer. Cette quête intérieure de soi-même amène à rencontrer des obstacles (dragons et autres trolls), des alliés (hobbits et autres magiciens) et tout un tas de péripéties dans lesquelles tu te retrouves grandi.

Cette odyssée n’est pas qu’intérieure, elle retentit forcément dans ta vie extérieure et peut t’amener à révolutionner ton rapport à toi-même, au corps, à ta spiritualité, ça peut changer complètement ton couple et tes autres relations, ainsi que ta vie professionnelle…

La vie trouve toujours un chemin comme le dit l’auteur Michael Crichton à travers le théoricien du chaos de son fameux Jurassic Park : “L’histoire de l’évolution montre que la vie échappe à toutes les barrières. La vie se libère. La vie s’étend à de nouveaux territoires. Douloureusement, peut-être même dangereusement. Mais la vie trouve un chemin.”

La vie trouve un moyen de ramener à la conscience nos tâches aveugles et nos zones d’ombre. Elle nous invite à nous individuer, c’est-à-dire à rassembler tous les morceaux éclatés de notre moi fragmenté pour formé un Tout unifié.

Ainsi, d’un être humain fragmenté et dominé par sa personnalité, on passe à un individu (étymologiquement cela veut dire indivisible).

C’est ce que permettent les crises, les conflits et tous les frottements de l’existence. Cela remet du mouvement dans notre vie. Par le mouvement extérieur, nous pouvons remettre du mouvement intérieur et réajuster le tir.

Cette exploration des profondeurs se fait rarement pour le fun. Nous réagissons souvent par nécessité car la souffrance est trop grande. C’est parce que Hercule est devenu fou et tue ses enfants qu’il part en quête avec ses 12 travaux.

La quête héroïque est une décision, certes, mais elle n’est pas vraiment un choix… C’est une destinée.

Les différentes voies possibles pour explorer son intériorité

L’exploration intérieure et le travail de l’ombre peuvent être expérimentés de multiples façons :

  • Par la retraite (méditative, yoga, quête de vision chamanique…) ou le pèlerinage (Compostelle…)
  • Par les substances enthéogènes (psylocybine, DMT, mescaline, ayahuasca…)
  • Par la lecture et l’étude des livres, des mythes et des textes sacrés
  • Par des pratiques régulières (méditation, respiration…)
  • Par des modèles psycho-spirituels (ennéagramme, MBTI, astrologie…)
  • Par l’écriture, l’analyse des rêves, le questionnement
  • Par la thérapie, l’accompagnement…

Toutes ces portes mènent au même endroit. Il y a des portes plus directes, des portes plus accessibles et des portes qui nous parlent plus ou moins selon notre vécu et notre type de personnalité.

Par où commencer ?

Je te recommande simplement la voie qui fait écho pour toi en ce moment. Peut-être que quelque chose revient régulièrement à ta conscience : la méditation, l’ennéagramme, le chemin de Compostelle…

Suis les cailloux du petit Poucet et arpente TON chemin. Il est personnel, intime et unique.

Parfois ça implique de cheminer avec d’autres personnes, parfois pas. Il n’est aucune vérité ou “meilleure méthode” dans ce domaine.

Ce qui compte le plus est l’intention avec laquelle tu y vas.

Les dangers et précautions du travail de l’ombre

L’exploration de l’ombre diffère de la pure connaissance de soi psychologique au sens où elle la complète et donne accès à une autre dimension.

Tu peux tout à fait creuser ton type ennéagramme, le connaître et être très lucide sur ton fonctionnement sans jamais creuser vraiment dans ton ombre.

On peut vriller, devenir fou si :

  • Ce n’est pas le moment : il faut être prêt et sentir que c’est le bon timing.
  • On est pas (ou mal) accompagné : il faut des personnes compétentes, de confiance et avec qui ça résonne fort.
  • On passe en force pour obtenir quelque chose : s’il y a la volonté de rentabiliser le voyage, de fonctionner par objectif, il y a des chances de se prendre dans la tronche un retour de bâton.

Pour éviter les décompensations voire l’asile psychiatrique, il convient de prendre son temps, d’écouter son corps, ses ressentis et d’avoir des garde-fous (une personne clé par exemple).

Travail de l’ombre : les aides et soutiens

Tout voyage héroïque implique des obstacles, des galères et son lot d’émotions. Quand Frodon arpente la montagne pour détruire l’anneau, il est accompagné par Sam, il va rencontrer Gollum et vivre un bon paquet de galères.

Ta principale ressource, quoi que tu veuilles entreprendre, c’est la Présence. Certains l’appellent l’observateur intérieur, l’intelligence d’arrière-plan, le maître intérieur. On s’en fout du nom, ce n’est “personne”, c’est la Présence elle-même. La présence à ce qui est, stable, ancrée, impersonnelle. C’est depuis cet endroit que tu te vois faire, tu te vois dire, tu te vois ressentir, tu te vois penser. Cet endroit n’a ni morale, ni avis, ni jugement. C’est un espace de présence aimant qui accueille TOUT ce qui vient.

Cette Présence doit s’ancrer dans le corps pour éviter de partir trop haut (et finir comme tous ces gens qui se perchent) ou trop bas (et finir comme tous ces gens qui se tirent une balle).

Une spiritualité saine est incarnée : les pieds sur terre ET la tête dans les étoiles.

Si nous sommes des êtres humains, c’est parce que l’incarnation se passe ici bas et pas perché 10 mètres au-dessus du sol. Apprendre ce centrage est la chose la plus importante.

Voilà pourquoi l’ennéagramme peut aider, car ça te permet de connaître les mécanismes précis de l’ego qui aspirent ta présence.

Comme tu t’en doutes, cette odyssée intérieure dans tes profondeurs doit être faite dans la solitude, car personne ne peut le faire à ta place.

Par contre, tu peux avoir un guide dont le rôle est de proposer un cadre soutenant et sécurisant, qui est un point de repère pour toi.

Mon retour d’expérience du travail de l’ombre

Après plus de 15 ans de développement personnel, j’ai tiré un certain nombre d’enseignements sur ce qui m’a le plus aidé. Je n’ai pas gardé grand chose de tout ce qui a un lien avec le développement personnel et l’amélioration de soi : affirmations, PNL, hypnose, EFT et tous les outils de ce type.

Parmi toutes les expériences que j’ai pu faire, 3 m’ont particulièrement marqué :

– La quête de vision chamanique : tout seul en pleine nature pendant 4 jours et 4 nuits, sans boire ni manger, sans rien faire.

– La méditation Vipassana : 10 jours de méditation à méditer 10 heures par jour.

– Les psychédéliques : ils m’ont montré ce que je ne voulais pas voir de moi. Avec l’ennéagramme et plus récemment les mythes, ils m’ont ouvert une porte immense sur mon monde intérieur.

Aujourd’hui ce voyage continue avec les archétypes et l’étude des mythes (Hercule, Narcisse, Prométhée, Faust…).

Et toi, prêt(e) à amorcer cette aventure ?

test de personnalité

Tests de personnalité pour se connaître : fausse bonne idée ?

Les tests de personnalité sont extrêmement répandus sur internet.

MBTI, ennéagramme, strengthsfinder, big five, ikigai… tu as forcément déjà rencontré un de ces modèles.
Il y a aussi les tests pour tester ton empathie, ton intelligence émotionnelle, le test haut potentiel

Seulement, un test de personnalité permet-il vraiment de mieux se connaître ?
C’est ce que nous allons voir tout de suite !

Test de personnalité, fast food de la connaissance de soi

Imagine que ton esprit est comme la boîte de Pandore, pleine de questions mystérieuses : “Comment je me vois ?”, “Qu’est-ce qui me fait le plus peur ?”, “Quelle est ma plus grande qualité ?”, “Qu’est-ce qui me motive dans la vie ?”, “Qu’est-ce que je veux vraiment ?”

Autant de questions pas évidentes à clarifier.
Le test de personnalité revient à ouvrir cette boîte de Pandore pour découvrir ce qui se cache en toi !
Comme un jeu où tu réponds à des questions sur toi-même, et à la fin, tu obtiens un profil qui te dit qui tu es (ou du moins, une partie de toi).

De la même manière qu’un télépathe qui lirait dans tes pensées, le test de personnalité lit ta personnalité !

Enfin, ça c’est dans le monde magique de la théorie.
Comme tu le verras plus bas, chaque test de personnalité a des biais et manque souvent de pertinence.

Tout comme un repas de fast-food est rapide, pratique et donne une satisfaction, le test de personnalité offre des réponses intantanées sur notre personnalité, donne une satisfaction immédiate en apaisant cette curiosité, nous rangeant ainsi dans une des cases prévues par le test.

Cela convient très bien pour les personnes qui veulent effleurer le sujet de la connaissance de soi et s’amuser plus qu’autre chose.

Pour explorer vraiment la connaissance de soi, on repassera !

ATTENTION : ne pas confondre test de personnalité et le modèle auquel il est lié.
Le plus caractéristique est l’ennéagramme. Ce modèle profond et nuancé permet de comprendre les motivations les plus profondes d’un individu. Ce n’est pas un test de personnalité, c’est un modèle psychologique et spirituel.
Plusieurs auteurs ont créé des tests de personnalité afin de trouver son type ennéagramme :
• Le RHETI de Don Richard Riso et Russ Hudson
• Le WEPSS de Jerome Wagner
• Le SEDIG de David Daniels et Virginia Price.

Les tests et l’ennéagramme sont deux choses différentes.

Le test est censé être un raccourci pour trouver son type mais il n’est pas inclus dans le modèle de l’ennéagramme, c’est une invention moderne pour satisfaire la mentalité fast-food.

Pourquoi faire un test de personnalité ?

Le test de personnalité dans le monde professionnel

Les tests de personnalité sont à la mode, particulièrement dans le monde professionnel.
En terme de recrutement, on cherche à mieux comprendre le profil d’un candidat, avoir des indices sur son caractère afin de prévoir son comportement au travail.

Le test de personnalité peut être très pertinent dans le domaine professionnel pour connaître les forces et les faiblesses de quelqu’un.
Cela peut aider pour le recrutement en entreprise, mais aussi dans le management et dans toute communication du cadre professionnel.

Clairement, une entreprise qui veut mettre ses salariés au bon endroit a tout intérêt à faire passer des tests de personnalité pour connaître les compétences et talents naturels de chacun. Connaître ses forces permet à chacun de travailler beaucoup plus efficacement, en moins de temps et de fatigue, tout en prenant plus de plaisir.

Connaître ses talents aide à sortir de la logique productive où il faut forcer au travail et s’épuiser.
Quelqu’un qui travaille avec la conscience de ses talents et compétences évolue beaucoup plus vite dans sa carrière et son entreprise.

C’est encore plus vrai pour quelqu’un qui lance sa propre entreprise basée sur ses talents et compétences spécifiques.
Chez Epanessence, c’est une certitude que connaître ses forces permet de trouver le métier qui est fait pour nous.

Ainsi, les tests comme le viacharacter, strengthsfinder et même les tests de MBTI (Myers-Briggs Test Indicator) ou de l’ikigai peuvent avoir un certain intérêt pour identifier tes talents.

Le test de personnalité dans le développement personnel

Il y a plusieurs niveaux d’utilisation d’un test de personnalité dans le développement personnel.
Distinguons 2 niveaux :

  • Le niveau zéro du test de personnalité est le test à 2 francs que tu peux retrouver sur internet ou dans les magazines féminins du type “quelle marque de chaussette es-tu”, “quel personnage de Disney te correspond le mieux” ou “êtes-vous maniaque”.

Ce genre de test ne vaut rien, ça n’est pas un scoop ! L’usage est récréatif, on le partage à des amis mais ça ne casse pas 3 pattes à un canard.

  • Le niveau plus sérieux : ici le test de personnalité est utilisé pour mieux se connaître, trouver son profil MBTI ou son type ennéagramme.
    Cela peut passer par des tests plus poussés de 50 ou 100 questions qui ont été réfléchis voire qui ont une certaine validité scientifique.

Ca ne remplace pas une introspection mais ça peut déjà donner le goût pour aller plus loin par l’observation de soi.

Test de personnalité : la récréation de la connaissance de soi

Beaucoup de personnes qui viennent me voir ont déjà fait un test ennéagramme ou MBTI.
Ils pensent avoir réellement plus d’informations sur eux. En réalité, ça n’est pas vraiment le cas.

Nous pouvons voir ces tests comme de la récréation.
Certains regardent des vidéos de chats, d’autres jouent sur leur téléphone, d’autres encore passent un test de personnalité. Pourquoi pas ?

En soirée avec des amis, le sujet de la personnalité peut venir sur le tapis : “j’ai fait mon thème astrologique et je suis bélier ascendant gémeaux” ou “j’ai fait le test ennéagramme et je ressors type 7. Et vous ?”

Le test de personnalité est, à bien des égards, un liant social.
On a l’impression d’avoir découvert un peu plus qui on est, on en parle à nos proches, on leur fait passer le test également.

C’est l’occasion d’aborder le sujet entre amis, de passer un bon moment et ça a au moins le mérite d’ouvrir cet espace !

Ca peut même aider à mieux connaître nos proches en ouvrant le dialogue :
“Ah bon tu fonctionnes comme ça toi ? Le regard des autres est vraiment important pour toi ?”
“Quand tu dis que tu as peur de tout, qu’est-ce que tu veux dire par là ?”

Ce sont des sujets de discussion plus profonds, plus authentiques que ce que beaucoup de gens ont l’habitude de discuter et ça peut être très nourrissant pour la santé des relations !

Le test de personnalité : quelle pertinence ?

De quoi parle le test ?
Quel résultat est-il censé donner ?

Il y a test de personnalité et test de personnalité !

Voici quelques modèles de personnalité associés à des tests :

  • MBTI : parmi les plus connus au monde. Basé sur les travaux de Jung et popularisé par Myers-Briggs, il répertorie 8 fonctions cognitives (basées sur les paires pensée/sentiment et intuition/sensation) et 16 types de personnalité.
  • Ennéagramme : ce modèle parle des motivations profondes des individus, au nombre de 9. C’est basé sur 3 centres d’intelligence : mental, émotionnel, instinctif.
  • Big Five : évalue 5 grands traits de personnalité : ouverture, conscience, extraversion, agrément, névrotisme.
  • DISC : évalue les traits de dominance, d’influence, de stabilité et de conformité.
  • Strengthsfinder : identifie les forces dominantes d’un individu.

Chacun de ces tests ne parle pas de la même chose, même si certains se rejoignent.
Par exemple, connaître tes fonctions cognitives du MBTI permet de déduire les forces du Strengthsfinder.

De même, connaître son type ennéagramme permet d’en déduire le DISC avec beaucoup plus de finesse.
Qui peut le plus peut le moins.
Les modèles plus nuancés et complexes que sont le MBTI et l’ennéagramme amènent plus de nuance et permettant d’en connaître bien plus sur soi que le DISC par exemple.

Attention, il existe très souvent plusieurs tests concernant un même modèle, comme c’est le cas avec le MBTI et l’ennéagramme.
Tous les tests ne se valent pas, n’ont pas le même sérieux : les résultats peuvent beaucoup fluctuer de l’un à l’autre.

Pour minimiser les biais liés aux tests, il peut être intéressant d’en faire plusieurs qui parlent du même modèle de personnalité.

Les limites du test de personnalité

Les tests de personnalité posent problème à plus d’un titre :

  1. Le test donne forcément une réponse à la fin… Ca paraît tout bête mais ça n’est pas le cas avec une introspection où tu cherches par élimination et ou tu peux hésiter avec plusieurs hypothèses. La réponse donnée par le test renforce le biais de confirmation, fige l’image qu’on a de nous et éloigne de qui on est vraiment.
  2. La connaissance de soi ne peut avoir lieu que dans l’intimité de notre rapport à nous-mêmes et un test ne fait qu’effleurer cet endroit. D’autant que l’on a l’intention de répondre au test et pas de se relier à son intériorité.
  3. Les réponses sont déjà faites et il faut cocher la case qui nous semble la plus pertinente. On a le problème du langage du fait que les mots employés sont différents de ce qu’on aurait employé nous-mêmes. Et surtout, dès qu’on essaie de mettre des mots sur notre vécu, on en perd déjà l’essence.
  4. Cocher des réponses définit des catégories arbitraires qui ne renseignent pas sur ton individualité.

Il s’agit donc de discerner l’utilité supposée du test de l’utilité réelle.
Le test du personnalité ne peut pas t’aider à mieux te connaître dans la plupart des cas.
Tout au plus, il aide à se poser des questions et à s’intéresser à quelque chose qu’on aurait pas creusé autrement.

Il a le mérite d’amorcer la réflexion, de prendre un temps pour sortir de la routine quotidienne souvent très agitée et se poser sur notre fonctionnement.

Tous les tests ne se valent pas. Certains tests de personnalité se veulent scientifiques comme le Big Five ou le Strengths Finder.

D’autres modèles comme le MBTI et l’ennéagramme sont des modèles trop complexes et nuancés pour qu’un test se révèle réellement pertinent, a fortiori pour l’ennéagramme qui pointe les motivations inconscientes qui nous poussent à agir.

Quel que soit le test de personnalité, si tu veux te connaître véritablement, tu ne couperas pas à une introspection profonde.

Prendre le temps de se connaître, de regarder à l’intérieur de soi, développer une curiosité sur ce qui nous anime à chaque instant, voilà le véritable sens de la connaissance de soi et cela, aucun test de personnalité ne peut le faire.

En clair, le test de personnalité peut être une première approche pour s’intéresser à sa vie intérieure, mais ça montre vite ses limites.

Il ne remplacera jamais une introspection véritable par l’observation de soi, le journaling ou l’analyse de rêves.

crise existentielle

Crise existentielle : sa raison d’être et 4 recommandations

28 ans, 40 ans… Il y a des âges où la crise existentielle s’invite dans nos vies. C’est souvent synonyme de perte de sens, de dépression, d’isolement… Mais d’où vient cette crise existentielle ? Pourquoi ? Que faire ?

Entrons dans le monde mystérieux de la crise existentielle.

Qu’est-ce qu’une crise existentielle ?

La crise existentielle est une crise de sens qui apparaît à de multiples âges de la vie, où l’on est face à l’absurdité de notre existence. J’ai observé des âges fréquents : 28 ans, la fameuse crise de la quarantaine.

Crise vient du grec krino qui signifie trancher. De même, l’idéogramme chinois de crise est le même qu’opportunité. La crise existentielle est littéralement une opportunité de trancher. C’est une invitation à prendre du recul pour faire un point sur notre existence et trier le bon grain de l’ivraie. Il me paraît bon de dédramatiser la crise existentielle en réalisant que c’est normal au cours d’une vie humaine d’y être confronté !

La période de crise a lieu en plein hiver psychologique (cf la roue de Hudson), cela va souvent avec une période d’anxiété voire de dépression, où l’existence perd son sens, avec un sentiment d’isolement, de décalage qui paraît impossible à surmonter…

Si on regarde bien, TOUT invite à prendre une grosse pause, à faire un bilan de la phase écoulée pour décider ce qu’on garde et ce qu’on enlève.

C’est un peu comme si tu étais sur l’autoroute à fond les ballons et la vie t’invite à sortir à la prochaine sortie pour te poser sur l’aire d’autoroute.

La crise existentielle est aussi et surtout une opportunité de réalignement de l’être. De façon pragmatique, nous nous écartons plus ou moins de notre essence, de notre chemin, au cours de notre vie et la crise survient pour nous dire “eh coco, t’es sorti de ton axe là !”

C’est pourquoi une crise existentielle vient très souvent avec un besoin vital d’introspection et d’isolement. La tête est pleine de pensées, de questions existentielles, parce que c’est le moment de tout poser à plat.

Il s’agit de s’arrêter, de prendre du temps pour soi et se questionner :

  • Qu’est-ce que je ressens en ce moment ?
  • Quelles sont mes valeurs ?
  • Quels sont mes besoins ?
  • Qu’est-ce qui est important pour moi ?
  • Qu’est-ce que je ne veux plus ?

Ce questionnement permet de réajuster et de prendre des décisions importantes.

Le contexte d’une crise existentielle

Beaucoup d’événements peuvent provoquer une crise existentielle : une maladie, un deuil, un accident, un licenciement, une rupture…

La crise existentielle va avec une période de transition (cf la spirale dynamique). C’est souvent quelque chose de violent et inattendu qui nous sort de notre mode automatique dans lequel on est en transe hypnotique et où l’on peut se satisfaire de nombreux compromis mais où, au fond, on ne se sent pas du tout à notre place.

Ce point de rupture s’appelle un point choc dans certaines traditions. Ce point choc vient systématiquement de l’extérieur et nous aide à remettre du mouvement en allumant la lumière de la conscience dans notre vie, à un endroit qui était cristallisé, immobilisé, et où il y avait bien besoin de remettre de la vie.

Dans ma propre vie, les points chocs sont survenus suite à des points de rupture, relationnel ou professionnel. La dernière crise existentielle remonte en 2020 quand j’ai remis à plat tout ce que je faisais, quand mon business a coulé subitement après des mois très florissants par plusieurs concours de circonstance successifs.

Les questions existentielles sont remontées à la surface de mes pensées plus que jamais et j’ai ressenti la nécessité de faire face à moi-même, d’apprendre à me connaître, à aller voir au fond de moi ce que j’esquivais par le biais du développement personnel notamment.

C’est là que j’ai redécouvert l’ennéagramme, que j’ai pris le temps de m’offrir une thérapie, que j’ai plongé dans ce vide identitaire.

Cette crise de sens m’a aidé à revenir à mon essentiel. Il est d’autant plus précieux de se permettre de vivre pleinement cette crise existentielle car a posteriori nous réalisons que c’est parmi les choses les plus précieuses qu’il nous ait été donné de vivre.

Évidemment quand nous sommes dans l’œil du cyclone, ça va dans tous les sens, c’est la machine à laver !

Comme le dit l’adage, le traitement était douloureux mais le patient en avait besoin. Une crise existentielle n’arrive jamais par hasard et si c’est ton cas, peut-être que le moment est venu d’ouvrir la boîte de Pandore.

Les clés en cas de crise existentielle

Loin de moi l’idée de dire qu’il y a une recette pour traverser une crise existentielle. Seulement, ce type de période est houleuse, nous plonge dans un chaos intérieur où l’on perd tout repère et, de mon expérience et de celle de centaines personnes que j’ai accompagnées ces dernières années, je peux au moins te partager quelques grands principes (qui n’ont pas vocation à être une prescription).

0. Accueillir ce qui vient

Avant de donner quelques recommandations pour traverser ces crises existentielles et en récolter le nectar, il est important de faire un détour par la via negativa que j’affectionne tant.

La Via Negativa nous invite à d’abord éviter les erreurs avant de chercher à faire quelque chose de particulier.

Par exemple, pour vivre longtemps, on peut commencer à éviter les erreurs stupides (conduire bourré, consommer des aliments transformés, faire une opération non nécessaire…) avant de chercher à faire du sport et manger sainement. Question de bon sens.

Lors d’une crise existentielle, tu entres dans une période de total décalage avec le monde ordinaire qui continue à se dérouler sous tes yeux. Tout le bruit ambiant ne fait plus aucun sens pour toi : les gens qui vont au travail sans se poser de questions, qui vont voter en pensant changer les choses et regardent des émissions télévisées le soir, ça te passe par dessus.

Toi, tu vis peut-être d’intenses émotions, tu es en proie à des doutes, à des questions existentielles, à un vide intérieur, à une confusion totale.

Bref, tu es telle la chenille dans sa chrysalide, dans une bouillie sans forme : c’est une période de changement.

Cela n’est pas forcément si intense pour tout le monde, tout le monde ne vit pas une dépression ou de l’anxiété, une thérapie n’est pas toujours nécessaire.

Quoi que tu vives, s’agit avant tout d’accueillir tout ce qui vient sans chercher à le changer, sans croire que c’est un problème, sans vouloir à tout prix chercher à aller bien. C’est paradoxal, oui, mais vouloir s’en sortir au plus vite est la garantie de rallonger le processus. Cela rappelle les personnes qui font comme si de rien était après la mort de leur proche et ça ressort 1 an ou 5 ans après sous forme de deuil pathologique.

Maintenant voyons 3 pistes précieuses sur lesquels tu peux t’appuyer en situation chaotique.

1. Se donner le temps

Une crise existentielle invite à prendre le temps. On n’est plus dans la course du quotidien, on est comme la formule 1 sortie du circuit pour s’arrêter au stand. L’heure n’est ni à la productivité, ni à la socialisation.

Rien ne sert de courir ou de se presser, pour aller où ? Cela me rappelle une personne que j’ai accompagné, qui a enchaîné les stages de développement personnel, les livres, pour essayer d’aller mieux et éviter de plonger dans son chagrin. Elle n’a fait que retarder le moment où les larmes allaient couler. On ne peut pas esquiver la vie, un deuil est un deuil.

Revenir à notre essentiel, à se poser les bonnes questions, à aller à la rencontre de soi-même, peut-être prendre le temps de découvrir son type de personnalité, se reposer, profiter de la nature, de sa famille… tout cela prend du temps.

Être pressé de revenir à la vie ordinaire me paraît une mauvaise idée et montre que nous avons peur de nous donner réellement ce temps de retour à soi. Alors que c’est justement la fuite répétée de moments d’introspection qui finit par mener à une crise existentielle.

Dis-toi que tu vas surmonter cette crise existentielle, c’est une passade normale dans la vie qui n’est pas un problème ou une maladie… À moins que tu y sois depuis 20 ans.

2. Cultiver la solitude

La solitude est une précieuse alliée dans une période de crise existentielle. Les humains modernes ont une vie bruyante, remplie tout le temps de tas de choses, pour éviter de se confronter avec le vide abyssal de leur existence, avec le silence et l’isolement.

C’est bien compréhensible, ça fait peur de se confronter au vide !

L’isolement est un allié dans ces moments : prendre le temps d’une retraite en solitaire, rester dans le silence, flâner… cet espace vide est crucial pour se reconnecter à soi-même.

Cette solitude est l’occasion d’apprendre à nous apprivoiser, à rester en notre présence sans stimulus, à creuser en soi, à se poser des questions, à laisser remonter les émotions qui veulent sortir, à faire du tri dans notre vie…

Cela peut être l’occasion de creuser l’ennéagramme, l’IKIGAI et tout autre modèle qui peut t’aider à voir plus clair en toi, sans attendre de résultats.

Cet isolement social est d’autant plus précieux que certaines personnes peuvent te faire culpabiliser et te lancer plein de conseils non sollicités. Mieux vaut éviter la présence de personnes qui te décentrent de toi-même et se prennent pour ton psychologue. Surtout en France où les émotions sont connotés négativement, il vaut mieux ne pas trop parler dans les endroits où l’on risque de ne pas être compris.

3. Chercher du soutien

Cultiver la solitude ne veut pas dire rester seul pendant des mois pour garder la tête haute et dire “moi je m’en suis sorti tout seul” ! Je dis simplement que la solitude est nécessaire à un moment donner pour te retrouver dans ton intimité.

Il est aussi précieux de côtoyer des amis, éventuellement un psychologue, un thérapeute ou un coach qui sait ce que l’on traverse, qui maîtrise ce sujet.

Cela peut donner un cadre dans un moment difficile, en faisant bien attention à s’entourer de personnes réellement capables d’empathie, d’écouter sincèrement et pas des personnes qui se positionnent en sauveur pour te dire quoi faire pour aller mieux et sortir de là !

La crise existentielle : une autre perception

À un niveau plus méta, la crise existentielle est une façon qu’a la vie de retrouver un nouveau point d’équilibre plus respectueux de la vie, plus en adéquation avec ton essence, plus écologique pour ton écosystème psycho-émotionnel-corporel.

De la même façon que la maladie peut être perçue comme une crise de guérison, la crise existentielle illustre bien la loi de l’homéostasie.

Un être humain dans un travail ou une relation qui ne l’épanouit pas peut prendre sur lui pendant longtemps, moyennant quelques compensations pour tenir (cigarette, alcool, sport, écrans…). Avec le temps, cette personne se décentre de plus en plus d’elle-même jusqu’à ce qu’un point choc arrive pour mettre du chaos et chercher un point d’équilibre plus sain.

Dans la société actuelle, beaucoup d’individus sont à côté de leurs pompes et ne s’en rendent pas compte à cause de plusieurs systèmes tampons :

  1. Les mécanismes de défense dont le déni, la rationalisation ou le mensonge à soi-même.
  2. La fuite de soi par des mécanismes de compensations via la nourriture, le sexe, l’alcool, le sport, le travail, le bruit, l’occupation, les écrans… Permettant à une situation de perdurer longtemps.
  3. Les approches interventionnistes : hypnose, PNL, EFT et autres thérapie de surface… peuvent être autant de méthodes pour mettre une emplâtre sur une jambe de bois et créer un déplacement de symptôme qui va simplement retarder l’explosion.

Ainsi, la crise existentielle est non seulement nécessaire à un moment donné quand un individu est à côté de ses pompes, mais en plus elle est même salutaire !

Il convient de prendre le temps, ne rien précipiter, cultiver sa solitude et ne pas hésiter à se faire aider par un professionnel compétent. Une psychothérapie ou autre thérapie peut être une vraie aide, tu as le droit de demander du soutien.

Comme le disait ce cher Carl Gustav Jung : “Tout ce que nous n’aurons pas ramené à la conscience se manifestera dans notre vie comme le destin ou la fatalité “

Et si la crise existentielle était une bénédiction qui t’invite à profiter de cette période de creux pour plonger au fond de l’eau et renouer avec qui tu es vraiment ?

cercle de parole vert

Le niveau d’existence Vert dans la spirale dynamique

Vert dans la spirale dynamique est le premier niveau d’existence au-delà du rationnel.

Orange, par sa vision mécaniste de la vie, a desséché la vie physique et spirituelle.

La vie a été vidée de sa substance tant sur le plan symbolique (par la perte de la spiritualité et de la connexion à quelque chose de plus grand) que sur le plan concret (par l’épuisement des ressources et l’éradication de nombreuses formes de vie à cause de la quête de performance et de production). Qu’est-ce que le niveau d’existence Vert ? Quelle est sa vision du monde ?

Voyons tout cela dans ces lignes.

Le thème du niveau d’existence Vert

Dans un monde dominé par Orange, l’arrivée de Vert est une vraie bouffée d’oxygène. Orange s’est épuisé à monter tout en haut de la montagne, à poursuivre ses buts, ses projets, son propre plaisir personnel et finit par s’asphyxier par toute cette progression. Orange ne se donne pas droit au répit, au repos, ne se laisse pas aller à sa tristesse, à sa flemme. Arriver au sommet de sa montagne, Orange n’en peut plus, il est fatigué, exténué, il réalise le coût faramineux de s’être traité comme une machine à produire, comme un objet à optimiser…

Le thème du niveau d’existence Vert est : Sacrifier le soi maintenant pour obtenir maintenant l’harmonie pour soi et pour les autres

Vert est une immense bulle d’oxygène qui permet de colorer de nouveau son monde intérieur et son monde extérieur. Vert ramène sur le tapis les émotions, les besoins, l’expression de son intériorité et fait des relations humaines une priorité, tout ce qui a été mis sous le tapis par Orange pour une question de productivité.

Vert ne veut plus de la hiérarchie, des rapports de force et du leadership vertical instauré de force par Rouge, complexifié et scellé par Bleu et exploité par Orange pour dominer le monde.

Les valeurs de Vert gravitent autour de la bienveillance, l’écoute, l’entraide, le partage puisqu’on revient sur un niveau d’existence collectif de la spirale dynamique.

Pour rappel, dans la spirale dynamique il y a une alternance entre niveau d’existence individuel et collectif. Les couleurs froides sont les niveaux collectifs : Violet, Bleu, Vert, Turquoise. Les couleurs chaudes sont les niveaux individuels : Rouge, Orange, Jaune. Beige est un peu à part car il n’y a pas d’individu au sens strict, c’est juste de la survie immédiate.

Le niveau d’existence Vert s’invite sur le devant de la scène et propose de tout mettre à plat, de renverser de 90° cette verticalité toxique à bien des égards et de se poser en cercle autour de cette horizontalité retrouvée.

C’est seulement à Vert qu’apparaît l’altérité : considérer l’Autre comme un Autre. En effet, à Violet l’autre est dangereux (ou l’autre c’est moi s’il est dans la même tribu), à Rouge l’autre est un ennemi ou quelqu’un à soumettre, à Bleu l’autre est un dangereux hérétique à convertir ou un fidèle comme moi, à Orange l’autre est une ressource… Enfin, à Vert l’autre est considéré comme un individu différent de moi qui a son histoire, sa culture, ses valeurs, ses émotions, ses besoins, sa personnalité, et je respecte totalement cette différence sans avoir de projet sur lui.

À Vert, nous prenons le temps de nous écouter les uns les autres, sans chercher à avoir raison, à couper la parole, à changer l’autre.

Vert s’intéresse à l’histoire de l’autre, pourquoi il pense ce qu’il pense, d’où il vient, ce qu’il ressent, il y a un élan du cœur d’être en lien avec autrui.

Au sortir de Orange, Vert donne le sentiment de revivre. On sort de la productivité, de l’effort permanent, de la prédation, de la compétitivité et des coups bas…

On peut enfin se poser dans un transat et savourer la vacuité pour se ressourcer sans rien attendre d’autre que ce qui est.

Vert dans la société/culture

Apparu au début du XXe siècle, Vert peut encore être considéré comme un vMème en cours d’émergence et aucune société ne l’incarne aujourd’hui complètement.

Tous les leviers d’ingénierie sociale utilisés depuis des dizaines d’années (et cela va en s’accélérant) montre bien une absence totale de Vert dans les instances dirigeantes.

Vert imprègne beaucoup l’Europe du Nord, Suède surtout, Danemark, Norvège, Finlande avec toutes les démarches de déconstruction qu’on peut voir, par exemple, dans l’éducation. Le système éducatif finlandais est considéré comme l’un des meilleurs au monde : suppression des matières scolaires, des devoirs à la maison, pour proposer une approche pluri-disciplinaire bien plus en adéquation avec le réel, avec de l’entraide… Les éducateurs aident l’enfant à trouver sa propre façon d’apprendre en proposant plusieurs méthodes pédagogiques. Les écoles et les enseignants ont une grande autonomie dans les contenus et les méthodes d’apprentissage. Bref, on retrouve beaucoup de thèmes de Vert et il est facile de contraster avec l’omniprésence de Bleu dans le système éducatif français.

Au niveau social, Vert s’incarne à travers les cercles de parole, les cercles restauratifs et peut être constaté dans les milieux dits alternatifs (CNV, écologie, développement personnel…), sans pour autant être omniprésent. Attention : Vert n’est pas dans le prosélytisme, tu peux voir beaucoup de Violet dans les milieux du développement personnel (les énergies, la lithothérapie), de Orange (fixer des objectifs, devenir la meilleure version de soi-même…) et tu peux voir beaucoup de Bleu dans la CNV (“c’est comme ça qu’on fait”, “c’est important d’avoir LA bonne intention”…)

Dans le monde moderne on voit beaucoup de Vert de surface mais dès que tu grattes le vernis tu vois bien que c’en est pas.

Un excellent exemple peut être constaté chez des personnes qui pratiquent la CNV en surface et qui maquillent leur agressivité et leur colère avec un vernis bienveillant. Pour autant, ça ne rend pas la CNV caduque, c’est juste la déformation de personnes la pratiquant qui n’en sont pas encore à Vert.

Vert dans notre psychisme

Dans notre propre psychisme, Vert commence à s’incarner quand nous constatons différentes énergies, différentes parts de soi qui n’ont pas les mêmes envies et qui sont en tension.

Dans le paradigme de Vert, l’être humain est pluriel avec de multiples parts, comme c’est illustré par l’IFS (internal family system) de Schwartz, le Voice Dialogue de Hal Stone, le MAI de Isa Padovani, le process du Totem personnel de Stephen Gallegos…

À un endroit c’est faux comme on le verra plus bas car l’individu est profondément Un et la séparation n’est qu’apparente. Seulement, la conception de ces différentes parts permet d’amorcer un travail de réunification intérieure qui mènera à une Unité intérieure retrouvée à Jaune.

Autrement dit, les pièces éclatées du puzzle se rassemblent pour reformer un Tout : c’est le processus d’individuation de Jung.

Apportons une nuance : Orange peut aussi avoir conscience qu’il a différentes parties mais il est toujours orienté sur la performance et va chercher à passer en force sur certaines parties de lui.

Il y a quelques années, un formateur de développement personnel, bien centré en Orange, a proposé un exercice avec les sous-personnalités avec l’intention d’utiliser cet outil pour atteindre un objectif, chaque sous-personnalité devenant une ressource pour atteindre le sacro-saint objectif. De l’extérieur ça peut ressembler à du Vert, mais dans l’intention on voit bien que c’est Orange.

L’outil quel qu’il soit sera toujours utilisé à des fins de performance, quitte à sacrifier une part de soi : ce n’est donc pas Vert.

Vert donne un espace d’écoute pour chaque part de nous : chaque émotion, chaque émotion, a sa place, est écoutée, comprise. Ce n’est pas fait POUR quelque chose. Le sacrifice d’une part de soi n’a plus sa place.

Vert valorise cette harmonie intérieure qui mène à l’harmonie dans le groupe.

Vert se caractérise par le passage de l’ère du OU à l’ère du ET : spiritualité ET matérialité, introverti ET extraverti, ombre ET lumière.

On arrête de couper le réel en tranche et on sort de la dualité des choses.

Les limites de Vert

Vert c’est le relativisme absolu : tout est relatif. Le paradoxe de cette phrase est qu’elle est absolue… Non tout ne se vaut pas, non un escargot n’a pas le même niveau d’intelligence qu’un dauphin. Seulement, le discours Jaune visant à remettre dans le contexte et à parler beaucoup plus librement de tout sujet, fut-il profondément sensible, peut heurter Vert. Il suffit d’écouter Didier Raoult, Idriss Aberkane ou Nassim Taleb. Ce sont des exemples de pensée Jaune qui peut mettre Vert mal à l’aise.

Une autre limite de Vert est son inertie du fait de la recherche de consensus. Cela crée de la lenteur dans le processus de décision.

En Vert on peut passer beaucoup de temps à discuter avec différentes parties de soi et le risque est de croire au premier degré à ces différentes parties. Ce sont seulement des métaphores, des images, visant à rassembler tout ce beau bordel intérieur car il est essentiel de ramener l’individu à son unité fondamentale.

Vert et ennéagramme

Le type 9 nage dans Vert comme un poisson dans l’eau mais ce n’est qu’en surface car il n’est souvent pas passé par Orange. Il lui est facile de se mettre à la place des autres, de comprendre tous les points de vue et d’en faire un consensus. Pour qu’il le vive vraiment il lui fait rajouter SA subjectivité.

Le type 6 peut également se sentir à l’aise dans Vert car il peut vivre dans un cadre qui colle à ses valeurs, encore faut-il qu’il en soit là.

Le type 3, le type 7 et le type 8 ont une aversion assez naturelle à Vert. Par leur fonctionnement très porté sur le plaisir et la croissance, ils vont largement préférer Orange.

Évidemment ce sont des généralités qui invitent à beaucoup de nuances car un individu n’est pas que son ennéatype et son niveau d’existence de spirale dynamique. Par exemple, Nassim Taleb et David Manise sont deux type 8 qui ont accès à Jaune sans aucun doute.

Ressources VERT

Livres : les mots sont des fenêtres de Marshall Rosenberg, pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent de Ramïn Farhangi, Reinventing organizations de Frédéric Laloux

Films : la belle verte, I origin, Sense 8

Ressources diverses : Solange te parle, Isa Padovani, Jean-Jacques Crèvecœur

Modèles : CNV, IFS