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Traumatisme psychologique et trouble de stress post-traumatique

Le traumatisme psychologique : un sujet qu’on préfèrerait souvent éviter. Pourtant, les traumatismes sont à l’origine de nombreuses souffrances, en particulier ceux survenus durant l’enfance. Ce thème me passionne depuis longtemps, surtout parce que j’accompagne d’autres personnes depuis plusieurs années, et que j’ai moi-même traversé des expériences difficiles.

Dans cet article, je vais te partager tout ce que j’ai découvert sur le traumatisme, voici le plan :

  • Quels sont les 3 types de traumatismes ?
  • Comment savoir si on a vécu un traumatisme ?
  • Le cas du trouble de stress post-traumatique (TSPT ou PTSD)
  • Comment prévenir un traumatisme (autant que possible) ?
  • Comment libérer un traumatisme ?

C’est quoi un traumatisme psychologique ?

Petit, tu es dans un supermarché avec tes parents et subitement, tu te retrouves seul pendant plusieurs minutes, sans savoir où ils sont. Adolescent, un groupe se moque de toi et te ridiculise toute l’année. Adulte, tu passes dans une ruelle sombre et quelqu’un te menace pour te voler ton portefeuille.

Voici 3 événements qui peuvent être vécus comme un traumatisme psychologique et créer un trouble de stress post-traumatique.

Nous sommes tous, à divers degrés, porteurs de traumatismes. D’ailleurs, la naissance elle-même est un traumatisme à part entière. J’y reviendrai plus bas.

Un traumatisme, c’est comme une blessure. En cuisinant, tu peux t’érafler légèrement le doigt et à peine saigner, ou te couper profondément et devoir aller aux urgences. Pour les traumatismes, c’est pareil. Une moquerie à l’école n’a pas le même impact sur le système nerveux qu’une violence répétée sur plusieurs années. La blessure traumatique a différents niveaux de profondeurs.

L’essentiel, c’est la perception de l’événement plus que l’événement en lui-même (même si une violence infligée à un enfant ne peut pas rester neutre, bien entendu). Une bagarre peut être vécue de manière neutre par une personne et provoquer un traumatisme chez une autre personne.

Ce que je veux dire, c’est que l’événement ne conditionne pas la réaction de la personne. L’événement est le stimulus.

Le traumatisme résulte de l’événement ET de la façon dont il est vécu. Cela a été abondamment décrit dans la littérature, à ce sujet les livres de Viktor Frankl ou Anne Franck sur les camps de concentration sont riches d’enseignements.

On pourrait dire que le traumatisme psychologique est une expérience d’une intensité telle qu’elle dépasse nos capacités d’adaptation.

Ainsi, le traumatisme crée une rupture dans notre équilibre intérieur. Pour se rééquilibrer, le système doit trouver un nouveau point d’ancrage.

Un traumatisme n’implique pas forcément une violence physique. Il peut survenir sans geste ni parole. Parfois, un silence dans un contexte particulier suffit à générer un traumatisme (cela m’est arrivé).

Lorsqu’on vit un traumatisme, notre vision de la vie change profondément.

Il y a quelques années, j’ai appris un fait surprenant dans l’excellent livre de Peter Levine, reconnu mondialement pour son travail sur les traumatismes. Le manuel de psychiatrie classique de 1974 (équivalent du DSM) stipulait que l’inceste était extrêmement rare aux États-Unis, affirmant que seule une femme sur un million en était victime. Une recherche des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a ensuite révélé qu’un Américain sur cinq avait été agressé sexuellement durant son enfance, un sur quatre battu par un parent, et qu’un tiers des couples se livrait à la violence physique.

De “1 sur 1 000 000” à “1 sur 5″… Autant te dire que le nombre de victimes est très élevé. Beaucoup de victimes n’ont pas conscience de leur vécu traumatique (notamment à cause/grâce à l’amnésie traumatique). Ce sujet est un tabou sociétal qui génère beaucoup d’émotions et il est volontiers mis sous le tapis (d’où ce chiffre aberrant de 1 sur 1 million).

Pour croiser avec ma propre expérience, j’ai rencontré de nombreuses personnes ayant vécu des violences dans leur enfance, qu’elles soient sexuelles, physiques ou morales. Avec les années, je constate à quel point c’est fréquent.

Cela va de la petite fille sans cesse rabaissée par un père qui lui dit qu’elle est incapable, au petit garçon battu, jusqu’à l’enfant subissant les pulsions sexuelles de sa famille. Ces événements laissent des marques profondes, qu’il est essentiel de reconnaître et d’accompagner.

Le dangereux réflexe par rapport au trauma

Pendant des années, je ne me suis jamais posé la question du traumatisme : ce n’était pas un sujet pour moi. Pourtant, si je regarde la réalité : pendant plus de 20 ans, je me suis coupé de mes émotions, ne ressentant ni la tristesse, ni la colère. J’étais très stressé dans les groupes et beaucoup de sujets me rendaient anxieux. Pourtant, pendant longtemps, je me suis raconté que mon enfance s’était globalement bien passé. Un énorme piège se cache dessous.

Il n’y a pas de fumée sans feu !- S’il y a bien quelque chose dont on peut être sûr, c’est que le traumatisme laisse des indices. J’en parle en détail plus bas.

Le déni est le principal des mécanismes de défense pour protéger cet endroit blessé en nous. Raconter à qui veut l’entendre que “moi ça va très bien”, “rien à signaler dans mon enfance”, “il y a bien pire que moi”…

Attention ce n’est même pas de la mauvaise foi, le plus souvent on en est juste pas conscient grâce à des transes hypnotiques comme l’amnésie. L’amnésie traumatique est très bien documentée.

Bien sûr, le traumatisme est souvent lié à des événements particulièrement intenses : accident, viol, inceste, rupture, deuil, agression… Mais ce n’est pas que physique !

La dimension émotionnelle joue un rôle fondamental dans l’expérience traumatique et c’est particulièrement lié à notre type de personnalité.

En 2020, mon entreprise fait ses meilleurs mois et subitement ça tombe à zéro. Je ne m’en suis pas rendu compte sur le moment, mais ça m’a traumatisé, d’autant que ma structure psychique est câblée sur l’évitement de l’échec. C’est seulement en faisant une séance de NERTI avec mon ami Luc Geiger que j’ai réalisé que cet événement m’avait marqué bien plus que je l’imaginais.

Autre exemple : un client, Laurent, est venu me voir pour un combo de sidération et de réactions émotionnelles intenses à l’intérieur de lui. Très vite est remonté un souvenir de conflit avec son père qui l’a énormément marqué, notamment car son psychisme est justement dans un évitement compulsif du conflit. Pour lui, s’en est suivi une longue période où il est resté complètement à distance, coupé de sa famille.

Il est évident que l’expérience traumatique est subjective : tout le monde n’a pas de syndrome de stress post-traumatique après une humiliation ou un accident. Toute la question est de savoir comment ton système nerveux traite l’information.

Les trois types de traumatisme

Il y a 3 types de trauma qui n’ont pas le même impact sur la santé de la personne :

  1. Le trauma narratif crée une rupture dans l’histoire de la personne (ex : ton conjoint se barre du jour au lendemain sans rien dire, tu découvres que ton père n’est pas ton père, un ami en qui tu avais confiance te fait un coup dans le dos)
  2. Le trauma choc crée un choc physique (ex : une femme se fait violer, une personne se fait tuer devant toi)
  3. Le trauma développemental implique des violences répétées de la part d’une figure d’attachement. C’est le plus complexe et long à traiter (ex : un enfant qui se fait frapper toute son enfance, des viols répétés pendant l’enfance)

En terme de traumatisme c’est très simple : plus cela arrive tôt dans la vie d’une personne, plus l’impact psychique est important.

Les troubles post-traumatisme (santé, état psychique…)

“Nous savons maintenant que l’immobilité physique et la perte de curiosité sont également typiques des adultes et des enfants traumatisés.”

Quand nos instincts ont essayé de résoudre le trauma par les 3 réactions (attaque, fuite ou inhibition) et que ça n’a pas permis de boucler la boule, la part animale en nous vit continuellement le trauma, comme s’il avait lieu maintenant.

Les symptômes évoluent au fur et à mesure du temps et créent un effet cumulé dévastateur sur toutes les dimensions de notre vie. Les troubles peuvent être nombreux.

Voici les symptômes décrits par les spécialistes du sujet, selon la temporalité :

Premières minutes et jours

Dans les premières minutes et jours après le trauma :

  • Hypervigilance (le système nerveux est en alerte)
  • Contraction (état de tension physique élevé)
  • Dissociation (l’individu se voit souvent d’en haut, il est coupé de lui-même)
  • Impuissance

Si ces 4 symptômes deviennent chroniques, c’est la porte ouverte à des problèmes de santé mentale voire physique, à des troubles de l’anxiété, à la dépression…

“Ces quatre symptômes constituent le noyau de la réaction traumatique et sont le moyen le plus sûr de savoir qu’un traumatisme s’est produit – si vous pouvez reconnaître ce que vous ressentez. Au fur et à mesure que la constellation de symptômes se complexifie, une certaine combinaison de ces quatre composantes du noyau de la réaction traumatique sera toujours présente. Lorsque vous pouvez les reconnaître, ces composantes vous aideront à faire la distinction entre les symptômes dus à un traumatisme et ceux qui ne le sont pas ». -Peter Levine

Quelques jours, semaines et mois plus tard

Tous les symptômes suivants résultent du fait que l’organisme continue à se sentir en présence d’un danger. Cela excite le système nerveux sympathique et coûte de l’énergie. Ces symptômes sont des réponses adaptatives du système nerveux pour « se défouler ». Ils ne sont pas honteux. Ils sont naturels.

  • hyper-vigilance à l’environnement
  • irruption mentale d’images intrusives ou flashbacks
  • sensibilité extrême à la lumière et aux sons
  • hyperactivité
  • réactions émotionnelles et de sursaut exagérées
  • cauchemars et terreurs nocturnes
  • des changements d’humeur brusques, comme des réactions de rage ou des crises de colère, de la honte
  • capacité réduite à gérer le stress (facilement et fréquemment stressé)
  • difficultés à dormir

Mois à années plus tard

L’évolution des symptômes traumatiques est propre à chaque personne, et certains des symptômes de l’étape précédente peuvent n’apparaître que plus tard. Comme l’animal reste en hyper-vigilance, les mois et les années d’hyperexcitation, de sommeil perturbé et de peur chronique continuent à taxer l’organisme.

  • attaques de panique, anxiété et phobies
  • le « vide » mental ou « l’espace ».
  • réaction de sursaut exagérée
  • sensibilité extrême à la lumière et au son
  • hyperactivité
  • réactions émotionnelles exagérées
  • cauchemars et terreurs nocturnes
  • comportement d’évitement
  • attirance pour les situations dangereuses
  • pleurs fréquents
  • changements d’humeur brusques : par exemple, rage, crises de colère, honte
  • activité sexuelle exagérée ou réduite
  • amnésie et oubli
  • incapacité à aimer, à prendre soin des autres ou à tisser des liens avec eux
  • peur de mourir, de devenir fou ou d’avoir une vie écourtée
  • capacité réduite à gérer le stress (facilement et fréquemment stressé)
  • difficultés à dormir

Années à décennies plus tard

Là encore, l’évolution des symptômes traumatiques est propre à chaque personne, et certains des symptômes de l’étape précédente peuvent n’apparaître que plus tard. Comme l’animal en nous continue à rester en hyper-vigilance, les mois et les années d’hyperexcitation, de sommeil perturbé et de peur chronique continuent à taxer le corps et l’esprit.

Voici les conséquences qui peuvent en découler :

  • timidité excessive
  • réactions émotionnelles atténuées ou diminuées
  • incapacité à prendre des engagements
  • fatigue chronique ou très faible énergie physique
  • problèmes du système immunitaire et certains problèmes endocriniens
  • maladies psychosomatiques : maux de tête, douleurs au cou et au dos, asthme, etc.
  • dépression, sentiment de malheur imminent
  • sentiments de détachement, d’aliénation et d’isolement
  • diminution de l’intérêt pour la vie
  • peur de mourir, de devenir fou ou d’avoir une vie écourtée
  • pleurs fréquents
  • changements d’humeur brusques
  • activité sexuelle exagérée ou réduite
  • amnésie et oubli : il est ainsi fréquent d’oublier le trauma initial, a fortiori lorsqu’il a eu tôt dans la vie.
  • sentiments et comportements d’impuissance
  • incapacité à aimer, à prendre soin des autres ou à créer des liens avec eux
  • difficultés à dormir
  • réduction de la capacité à gérer le stress et à formuler des projets

Zoom sur le syndrome de stress post-traumatique (PTSD ou TSPT)

“La reconstitution fréquente est le symptôme le plus intrigant et le plus complexe du traumatisme.” Peter Levine

Définition : Le syndrome de stress post-traumatique (PTSD en anglais) ou trouble de stress post-traumatique (TSPT en français) est un trouble qui résulte d’un traumatisme psychique, associé à un

La reconstitution est peut-être le symptôme le plus important de tous les symptômes traumatiques, car elle révèle la façon dont nous guérissons le traumatisme.

La reconstitution est la compulsion inconsciente à répéter des comportements qui permettent au traumatisme original de se reproduire parce que la psyché cherche à résoudre le problème en donnant à l’organisme une nouvelle occasion de choisir une nouvelle réponse adaptative.

Il semble que la fonction ultime de la vie soit de chercher constamment à apprendre de nouveaux comportements adaptatifs.

Ces remises en scène se produisent souvent dans les relations intimes, les situations de travail, les accidents répétés, la « malchance » et les maladies psychosomatiques ou chroniques.

Je te partagerai un peu plus bas ma vision de la reconstitution et de son potentiel rôle de guérison.

Le TSPT est une forme de réponse conditionnée qui survient quand la stratégie d’évitement actif (SEA) nécessaire face à une menace ne peut pas être menée à bien. La SEA passe par le combat ou la fuite, qui mobilisent le système nerveux sympathique.

Voici la minute neurophysiologie : En cas de traumatisme associé à une absence de SEA, le noyau latéral de l’amygdale est alors activé. Il communique avec le noyau central de l’amygdale, lequel est connecté avec le tronc cérébral (la substance grise périaqueducale qui contrôle la réponse d’immobilisation et l’hypothalamus périventriculaire qui contrôle la réponse l’axe hypothalamo-pituito-surrénalien).

L’activation de ce réseau crée une réponse conditionnée face à une nouvelle exposition à des stimuli menaçants (même de faible importance).

En clair, le TSPT se développe s’il n’y a pas de porte de sortie et qu’on passe en mode inhibition, aussi appelé “freeze”. Cet état est associé à un état de choc, de l’impuissance et à la dissociation.

Le traumatisme psychique empêche de vivre

“La tâche la plus importante du cerveau consiste à assurer la survie de l’individu, même dans les pires conditions. Tout le reste est secondaire.”

Non traité, un trauma maintient en sidération tout au long de ta vie, une sorte d’état de choc continu. Il te coupe de toi-même un peu plus chaque jour, ce qui est la porte ouverte sur la dépression. Il permet de rester en vie, mais c’est de la survie. Tu restes dans un schéma très limité de comportements, de pensées et d’émotions

Je reçois régulièrement des personnes en séance qui ont vécu des traumatismes violents et qui se sont coupés d’eux-mêmes pour survivre. Elles n’ont souvent pas d’élan vital, pas de plaisir…

L’impact dans la vie de tous les jours est colossal sur chaque domaine :

  • La relation avec soi-même en premier lieu (souvent pétrie de honte et de culpabilité), avec son corps
  • La santé (l’impact est souvent important), déjà par la quantité de tensions intériorisées, plus les comportements à risque, les addictions et le rapport à l’alimentation qui posent souvent problème
  • Les relations amicales et familiales
  • Le travail

Comment prévenir un trauma ?

La question peut surprendre. Mais avant de guérir, cherchons à prévenir.

La recherche suggère que les stratégies d’autodéfense, y compris l’affirmation verbale, peuvent réduire le risque d’agression sexuelle de 50-60%. Cette statistique peut paraître violente, surtout pour les personnes qui l’ont vécues et qui pourraient culpabiliser ou fustiger.

Simplement, quand ton système nerveux est en sidération, tu es en état de choc, tu n’as même plus les mots, alors tu te dissocies de ton émotionnel pour survivre malgré l’horreur de la situation.

Il y a de nombreuses manières de diminuer la probabilité de vivre un trauma psychologique, et diminuer l’impact si ça arrive :

  • Être présent à soi : entraîner encore et encore la présence à soi, à la respiration, au corps. Tout est bon pour ça, la méditation, la sophrologie, le yoga…
  • Faire circuler la vie en soi : émotions, sensations, laisser faire ce qui me traverse. Crier, pleurer, trembler, se (faire) masser…
  • Défendre son territoire et ses frontières en apprenant à dire NON, pour ne pas prendre sur soi, par exemple via le processus de la CNV
  • Pratiquer un art martial comme le systema ou de la self-défense pour apprendre à faire face à l’adversité, à la violence et à se défendre
  • Chouchouter son système nerveux (par exemple avec la cohérence cardiaque )
  • Prendre des précautions et éviter de se mettre en danger inutilement : éviter un quartier chaud la nuit, mettre des vêtements passe partout,
  • Se mettre régulièrement dans un stress volontaire et contrôlé : travailler l’apnée, prendre un bain froid, simulation de bagarre ou de fusillade, bivouac en forêt, … en prenant soin de la phase de repos juste après

Comment libérer un trauma ?

Quand je te parlais de reconstitution, je pense que toute la clé est là. Mais il y a un piège… Souvent, les personnes que j’ai en séance repensent souvent à la situation et la boucle mentale ne s’arrête jamais. Ça ne change rien, ça ne fait que renforcer le sillon neuronal ! Une approche mentale par exemple avec la pensée positive n’est pas une solution.

En prenant de la hauteur sur ce fonctionnement automatique, on peut supposer que la Nature faisant bien les choses, il se pourrait que ça attire notre attention sur le fait de revivre la chose.

La différence pour libérer le trauma tient en 2 mots : présence et sécurité. Là où la dissociation a permis de nous sauver la vie, elle nous a fait passer dans un mode veille.

La Présence va permettre de revisiter la mémoire traumatique AVEC les émotions et les sensations en accueillant tout ce qui vient. Cela demande beaucoup de ressources car ça peut vite faire remonter l’insécurité. Voilà pourquoi la sécurité est une autre clé indispensable.

La sécurité passera quasi-systématiquement par un autre être humain sur lequel je peux m’appuyer pour réguler mon propre système nerveux. En effet, lorsque mon système nerveux est détendu il peut traiter l’information et digérer le trauma. Le trauma ne sera pas oublié, il sera digéré.

Alors comment faire ? Dans quelle direction aller ?

Voici les thérapies qui peuvent t’aider sur le traitement d’un syndrome de stress post-traumatique :

  1. Ecriture libératrice : le Dr James Pennebaker a créé une méthode sur 4 jours qui fait énormément de bien. Je l’ai expérimentée une demi-douzaine de fois. L’avantage est de pouvoir le faire en autonomie.
  2. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : elles sont bien étudiées mais je n’ai pas d’expérience personnelle à témoigner sur le sujet.
  3. AICNV : l’accompagnement individuel avec la CNV permet de recevoir de l’empathie à des endroits très sensibles en nous, de mettre du miel sur nos plaies de l’âme. Cela permet aussi de faire des jeux de rôle thérapeutiques qui sont salutaires.
  4. NERTI : Luc Geiger a développé cette méthode consistant à revivre en conscience la mémoire traumatique en passant par les sensations. C’est une méthode que j’utilise beaucoup et qui offre une grande efficacité.
  5. L’hyperventilation contrôlée à travers la biorespiration (du biologiste Désiré Mérien), la respiration holotropique (de Stanislav Grof).
  6. La méthode TRE (Tension and Trauma Releasing Exercises) : utiliser le tremblement pour laisser le corps décharger et libérer. Je l’utilise depuis plus récemment donc j’ai peu de recul dessus.
  7. Thérapie assistée par MDMA : de nombreux travaux montrent l’efficacité de cette psychothérapie au point où l’administration américaine lui attribue le statut de “traitement révolutionnaire”. En France et dans beaucoup de pays, cela reste illégal, tout comme la thérapie psychédélique. Avec l’ampleur que prennent les recherches scientifiques sur le sujet, l’illégalité de ces substances est questionnée et cela pourrait changer dans un futur proche.

Disclaimer : je ne suis pas psychiatre donc je ne vais pas parler de traitement médicamenteux. En cas de risque de suicide, de dépression sévère, un traitement médicamenteux peut être une béquille nécessaire, mais sur du long terme ça ne fait que couper l’individu encore plus de lui-même. Consulte un professionnel si nécessaire.

Par contre, j’accompagne depuis des années des personnes qui ont eu toute sorte de trauma avec NERTI, l’écriture libératrice et d’autres approches thérapeutiques qui amènent un changement net. Et surtout, de la présence et de l’empathie, qui sont les ingrédients principaux pour réguler un système nerveux insécure. Parmi les clients que j’accompagne sur la connaissance d’eux-mêmes, 90% du temps la libération émotionnelle arrive à un moment donné tellement nous sommes tous traumatisés à divers degrés.

La thérapie du traumatisme psychologique ne se fait PAS en solitaire, même si tu peux faire beaucoup de choses de ton côté pour aider la thérapie et reprendre ton pouvoir. Le trouble de stress post-traumatique demande beaucoup de présence, de douceur, de sécurité et du TEMPS !

Si tu souhaites en discuter, rendez-vous sur cette page.

Quelques références

Pour obtenir du soutien, n’hésite pas à joindre :

  • L’association mémoire traumatique
  • L’institut de victimologie qui accompagne les victimes d’événements traumatiques, à Paris
  • L’assocation trauma aid France
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Dépendance affective en amour : comment en sortir vraiment ?

La dépendance affective est un trouble psychologique qui touche de nombreuses personnes, ayant un impact profond sur les relations interpersonnelles et le bien-être émotionnel. C’est une quête insatiable de validation et de sécurité à travers l’autre, révélant souvent un vide intérieur difficile à combler seul. Comprendre ce phénomène, c’est plonger dans ses origines, ses manifestations, et ses liens avec la théorie de l’attachement, les relations toxiques, et les dynamiques de l’ennéagramme. Cet article explore les causes de la dépendance affective, ses effets sur les relations amoureuses et amicales, et les solutions pour retrouver un équilibre relationnel sain.

Définition de la dépendance affective

On connaît tous quelqu’un qui ne supporte pas d’être seul, qui a besoin des autres pour se sentir aimé. Ca t’évoque un proche ? Ou ta propre situation ?

La dépendance affective découle d’une peur viscérale de perdre le lien. Ce n’est pas tant la blessure d’abandon (typique des 5 blessures de Lise Bourbeau) qu’une peur profonde de perdre le lien.

Pourquoi certaines personnes développent-elles cette dépendance ? Pourquoi cela finir par abîmer la relation ? Et surtout comment sortir de là ?

Tu auras des réponses un peu plus bas.

La dépendance affective se définit par un besoin excessif d’affection, de validation, et d’approbation des autres.

Prenons l’exemple de Sophie, une cliente qui est venue me voir parce que, dès qu’elle se retrouve sans message de son compagnon pendant quelques heures, commence à s’agiter dans tous les sens :

  • “Où est-ce qu’il est ?”
  • “Pourquoi ne me répond-il pas ?”
  • “À cette heure il devrait être rentré !”
  • “M’aime-t-il toujours ?”

Ce besoin devient une véritable obsession, rendant difficile l’idée même d’être autonome. Les personnes comme Sophie manquent d’autonomie émotionnelle, ressentant un vide intérieur qu’elles tentent de combler à travers leurs relations. Cela mène souvent à un effet pervers : plus elles s’agrippent, plus elles étouffent l’autre, plus elles risquent de le faire fuir.

La peur de la solitude devient un moteur constant de leurs comportements et cela se voit particulièrement dans le couple. Quand tu es incapable de te remplir par toi-même, tu deviens dépendant de quelqu’un d’autre en cherchant désespérément à remplir ce vide intérieur.

La dépendance affective est souvent marquée par un manque d’amour de soi et une peur constante de la rupture du lien, conduisant à des comportements qui peuvent devenir oppressants pour l’entourage.

L’obsession de plaire et de maintenir la relation de couple à tout prix devient un mécanisme toxique qui t’empêche de vivre vraiment ta vie.

Manifestations et impact sur les relations

Quand j’étais adolescent, je ne supportais pas de ne pas être invité dans une soirée. J’étais envieux des gars populaires qui étaient invités partout, comme mon ami Chris que tout le monde aimait… Dans ma tête résonnait cette question “Pourquoi il est invité et pas moi ?” J’ai compris 10 ans plus tard que son ennéatype y était pour quelque chose vu qu’il est type 9 !

J’étais dépendant des autres pour me sentir bien. La dépendance affective se manifeste par des comportements d’envie, de comparaison, de possessivité, et associé à une faible estime de soi.

Cette insécurité pousse à se comparer, à douter, et renforce une tension dans la relation. Les attentes deviennent écrasantes et la demande d’attention incessante épuise l’autre.

Ainsi, la relation devient source de souffrance, marquée par des comportements de contrôle, des peurs irrationnelles de l’abandon, et une fusion émotionnelle étouffante.

Quelqu’un de dépendant émotionnellement cherche à tout prix des signes de réassurance. Il peut interpréter le moindre retard dans une réponse comme un signe de désamour, ou encore exiger des preuves constantes d’engagement.

Ces comportements engendrent un déséquilibre relationnel où le partenaire se sent pris au piège, perdant peu à peu son espace personnel et sa liberté. Avec le temps, la relation s’érode, et le partenaire finit souvent par partir, alimentant ainsi la peur fondamentale d’être abandonné.

Dépendance affective, enfance et théorie de l’attachement

Comme beaucoup de blocages psychologiques, les racines de la dépendance affective plongent souvent dans l’enfance, à une période où se forment les bases de l’attachement et de la sécurité intérieure.

Prenons l’exemple d’Éléna, une cliente qui a grandi dans un environnement où l’amour était conditionnel. Son père l’utilisait comme un trophée à montrer à sa famille. Elle a appris à chercher l’approbation à travers des performances, son corps, doutant constamment de sa valeur intrinsèque. Ce schéma a façonné un besoin insatiable de validation dans ses relations amoureuses, recréant un cycle d’efforts désespérés pour être vue et aimée, sans jamais le vivre réellement. Dans chaque couple, elle vivait mal que l’autre ne s’investisse pas autant qu’elle.

Pour comprendre d’où vient cette dépendance, il est essentiel de se tourner vers la théorie de l’attachement, développée par John Bowlby et Mary Ainsworth. Selon cette théorie, les liens formés dès l’enfance influencent la manière dont une personne se lie aux autres à l’âge adulte. Ce besoin de lien peut être relié au trait de caractère oral décrit par Reich, Lowen et Pierrakos (tu peux retrouver les détails dans le livre “la posture juste”) Chez l’enfant, une expérience de manque — qu’il s’agisse d’une absence de chaleur émotionnelle, d’attention ou de réassurance — peut entraîner une peur viscérale de perdre le lien. Cette peur s’incarne dans un mouvement d’effondrement, une posture corporelle souvent en demande et une quête de remplissage depuis l’extérieur.

Le corps donne énormément d’indices : un individu avec une cuirasse orale peut manifester un corps affaissé, témoignant d’un vide intérieur qui demande à être comblé. Ce vide alimente une tendance être dépendant sur le plan affectif.

Sur le plan psychologique, cela se traduit souvent par un attachement anxieux. L’enfant ayant vécu l’insécurité relationnelle se transforme en adulte constamment préoccupé par la peur de l’abandon. Il cherche des preuves constantes d’amour, se suradapte ou tente de contrôler l’autre pour éviter tout signe de rejet. Les relations deviennent alors épuisantes, alimentées par des schémas de sacrifice de soi ou de contrôle. Selon les travaux de Reich et Van der Kolk, ces dynamiques s’inscrivent également dans la mémoire corporelle : le corps “n’oublie rien” et continue de réagir aux traumatismes émotionnels comme s’ils étaient encore présents.

L’enfant qui vit cette peur de perdre le lien apprend que l’amour est incertain. En grandissant, il développera un attachement anxieux, se demandant constamment si l’amour est là pour durer, s’il est digne d’être aimé. À l’âge adulte, il cherchera désespérément à être rassuré et à éviter l’abandon à tout prix. L’attachement anxieux se traduit par une peur d’être délaissé, une quête incessante de réassurance, et une difficulté à faire confiance à l’autre.

Les personnes avec ce type d’attachement peuvent se montrer très dépendantes dans leurs relations, cherchant constamment des signes que l’autre ne les quittera pas. Par conséquent, elles se suradaptent, se sacrifient, ou tentent de contrôler leur partenaire pour éviter toute menace perçue d’abandon. Cela crée une dynamique épuisante et souvent toxique.

D’autres facteurs peuvent également contribuer à cette dépendance, tels que des événements traumatisants durant l’enfance, des séparations répétées, ou un climat familial instable. Ces expériences façonnent la manière dont un individu se perçoit et perçoit les autres, le conduisant à croire que l’amour est conditionnel, qu’il doit être mérité, et que sa valeur dépend de la validation extérieure. En tant qu’adultes, ces personnes peuvent ainsi développer une tendance à entrer dans des relations déséquilibrées, où elles se surinvestissent pour éviter de revivre la douleur du rejet ou de l’abandon.

Types de personnalités prédisposées à la dépendance affective

Certains profils de l’ennéagramme sont plus susceptibles de tomber dans la dépendance affective.

Le type 2 est un émotionnel extérieur, donc typiquement celui qui donne sans compter pour être aimé en retour. C’est l’archétype de la personne dépendante affective car elle n’existe qu’au travers des autres si elle n’a pas fait de travail pour s’en détacher. Ce type fait tout pour rendre les autres heureux, espérant désespérément une reconnaissance, un signe d’amour. Ce besoin constant de validation fait du type 2 un candidat idéal pour la dépendance affective.

Le type 3 est un émotionnel intérieur et extérieur qui se suradapte à ce qu’on attend de lui, pour être reconnu et valorisé. Sa quête de reconnaissance le fait souvent mettre de côté ses véritables émotions et besoins et tomber dans un lien de dépendance à l’autre.

Le type 6 est un mental intérieur et extérieur, il vit dans la peur d’être seul. Il est prêt à tout pour maintenir les relations qui le sécurisent, même au prix de son propre bien-être.

Le type 9 est un instinctif intérieur et extérieur qui se sent en fusion avec son environnement. Lorsqu’il se moule sur quelqu’un, il s’accroche comme une moule au rocher et développe tous les comportements de la dépendance affective. Il s’oublie complètement dans la relation.

Ces types cherchent souvent à l’extérieur ce qu’ils ont du mal à se donner à eux-mêmes : un amour inconditionnel, une sécurité intérieure. Précisons que ça peut valoir pour n’importe qui, ce sont 4 candidats qui y sont particulièrement sujets mais ce ne sont pas les seuls !

Les individus ayant un attachement anxieux sont également vulnérables à la dépendance affective. Ils recherchent constamment des signes de validation, ont peur d’être laissés, et leur besoin de sécurité les pousse à des comportements de contrôle ou de suradaptation. Cela crée un cercle vicieux : plus ils cherchent à sécuriser la relation, plus ils renforcent leur dépendance.

Dépendance affective : comment en sortir ?

La dépendance affective est la conséquence logique d’un attachement insécure dès l’enfance et peut se traduire de multiples façons : s’attacher outre mesure, feindre l’indépendance…

La première étape est toujours prendre conscience que tu vis un schéma répétitif malgré toi : ici celui de la dépendance affective. Ensuite, regarde comment ce schéma se passe précisément dans ta situation. Généralement, les clients que j’accompagnement sont très au clair des répétitions dans leurs relations. Une fois, c’est un accident. Deux fois, c’est une coïncidence. Trois fois, c’est une habitude.

Par la répétition, notre inconscient chercher à nous alerter d’un schéma à l’œuvre. Demande-toi alors :

  • Quand s’est-il déclenché pour la première fois ?
  • Quels sont les déclencheurs ou circonstances communs à ce schéma ?
  • Quel genre de personne réactive le schéma ?
  • Quelles croyances sous-jacentes maintiennent ce schéma ?
  • Quels modèles ai-je observés dans mon enfance ou mon entourage qui pourraient l’expliquer ?

Pour surmonter la dépendance affective, le cœur du travail consiste à se remplir de l’intérieur, ce que tu as probablement évité avec beaucoup d’habileté.

Voici quelques pistes pour avancer en autonomie :

  1. Détendre le système nerveux : un individu qui vit de la dépendance affective a un système nerveux agité qui constamment sous stress à cause d’un attachement insécure. La cohérence cardiaque fait partie des fondamentaux pour revenir à un état neutre quasi-instantanément. Ca marche aussi avec un entourage aimant, la nature, la gratitude, les animaux…
  2. Nourrir la présence à soi : une pratique méditative permet de muscler ta capacité à être présent à ce que tu vis, à sentir ton corps. C’est surtout un travail d’observation.
  3. Accueillir les émotions et les besoins : pratique l’auto-empathie autant que nécessaire. C’est indispensable pour te remplumer et te remettre au centre de ta vie. Cela va apporter de la sécurité, de l’amour, de la douceur, à ce qui te traverse. Tu peux aussi explorer le travail sur l’enfant intérieur.
  4. Développer une conscience de tes limites : la dépendance affective peut te faire accepter des choses qui ne respectent pas tes besoins. Les étapes précédentes peuvent t’amener à la conscience que certains comportements (chez toi comme chez l’autre) ne sont plus OK. C’est ça qui mène à une affirmation de toi saine qui délimite les contours de ton territoire.

Maintenant pour être réaliste, c’est rarement un travail que tu peux effectuer en solitaire. Remettre la confiance et de la sécurité dans ton système passe souvent par la thérapie, que ce soit pour explorer ton schéma plus en profondeur, pour te libérer de la charge émotionnelle du trauma initial et pour recevoir de l’écoute et de la sécurité. Une thérapie de ce type doit se faire avec une personnalité qui te fait te sentir à l’aise et en confiance.

Si tu souhaites qu’on fasse ça ensemble, visite cette page.

FOMO IA

Syndrome FOMO : le fléau de l’entrepreneur

Imagine un instant pouvoir te libérer de cette pression incessante qui te pousse à vouloir tout faire, tout savoir, et surtout à ne rien manquer.

Cet article explore le syndrome du FOMO, cette angoisse insidieuse qui peut ruiner l’expérience entrepreneuriale, mais aussi te propose des solutions concrètes pour en sortir. Tu vas découvrir pourquoi ce phénomène est si répandu chez les entrepreneurs, comment il affecte ton estime de soi, et surtout comment retrouver une vie plus alignée et sereine.

Grâce à des stratégies basées sur la connaissance de soi, tu apprendras à distinguer ce qui a du sens pour toi, à t’ancrer dans tes propres choix, et à avancer vers tes objectifs sans te laisser happer par les injonctions extérieures.

Le syndrome FOMO chez les entrepreneurs

Le FOMO, c’est cette angoisse insidieuse, ce “Fear Of Missing Out”, ou syndrome de la peur de manquer, qui nous fait croire qu’on rate quelque chose d’important si on n’est pas constamment en mouvement, constamment à l’affût des dernières tendances, des dernières opportunités.

Pour les entrepreneurs, le FOMO est une vraie malédiction, une sorte de fardeau invisible qu’on porte sur les épaules, qui nous pousse à vouloir tout faire, tout savoir, et surtout à ne rien manquer. Cela nous fait entrer dans une boucle sans fin de formations, de stratégies et d’actions épuisantes qui finissent par créer plus de confusion que de résultats.

Prenons l’exemple de Marie, une de mes clientes. Marie est une entrepreneure talentueuse qui, depuis des années, enchaîne les formations sans jamais se satisfaire. Elle passe d’une formation en marketing digital à une autre sur le développement personnel, en croyant toujours qu’il lui manque quelque chose pour réussir. Elle est constamment à la recherche de la prochaine opportunité, du prochain secret qui lui permettra de tout débloquer. Mais au lieu de se sentir plus compétente, Marie se retrouve épuisée, submergée par toutes ces informations, sans jamais vraiment avancer sur ses propres projets. Le syndrome FOMO la maintient dans une spirale de consommation de connaissances sans fin, et chaque nouvelle formation la laisse avec un goût amer d’incomplétude.

Scientifiquement, le FOMO est décrit comme un phénomène psychologique qui naît de l’anxiété sociale, de la peur de l’exclusion et du besoin de validation. C’est une réponse à l’incertitude et au désir de rester connecté à ce que font les autres, souvent amplifiée par les réseaux sociaux. Selon des études, le FOMO est associé à une diminution du bien-être général, à une augmentation de l’anxiété, et à une moindre satisfaction de vie.

Le cerveau humain est câblé pour rechercher des connexions sociales, et lorsqu’on voit les réussites des autres, cela active des sentiments d’insécurité et de manque. Ce syndrome est profondément lié à la peur de l’échec et à l’anxiété sociale. Dans un monde hyper-connecté, nous sommes bombardés d’informations et nous voyons constamment les réussites des autres, ce qui peut créer un sentiment de stress chronique et d’insatisfaction personnelle. Cette pression peut devenir accablante, surtout pour les entrepreneurs qui sont souvent déjà surmenés par les responsabilités de leur entreprise.

L’origine du syndrome FOMO

D’abord, il est important de comprendre que le syndrome FOMO trouve souvent sa source dans la comparaison aux autres. Quand tu vois des entrepreneurs qui semblent réussir sur Instagram, des posts qui racontent à quel point untel a explosé ses résultats en trois mois, ou des publicités pour des formations miracles qui te promettent la lune, difficile de ne pas se sentir à la traîne.

Cette sensation que les autres avancent plus vite que toi, qu’ils ont trouvé la clé du succès pendant que toi tu te débats encore avec les mêmes problèmes, alimente un cercle vicieux qui touche à l’image de soi et à l’estime personnelle.

La pression sociale est omniprésente, surtout dans un monde connecté où tout est visible. Les réseaux sociaux, en particulier, sont des amplificateurs de cette pression. Ils mettent en avant des réussites, des moments de gloire, en laissant souvent de côté les difficultés et les échecs. Résultat : on finit par croire que tout le monde réussit sauf nous, et le syndrome FOMO s’installe. C’est un phénomène psychologique qui crée une insécurité constante. Cette insécurité provient souvent de notre besoin fondamental d’appartenance et de reconnaissance. Les réseaux sociaux, avec leurs filtres et leurs mises en scène, créent une image déformée de la réalité. On ne voit que la façade des autres, le meilleur de ce qu’ils veulent montrer, ce qui peut donner l’impression que nous sommes les seuls à avoir des difficultés. Cette perception peut alimenter des sentiments d’anxiété, de stress et même de dépression.

Pendant des années, j’étais en plein dans le syndrome de l’objet brillant, à courir après toutes les nouveautés… J’étais sans cesse distrait au point où je perdais mon cap.

Dans le fond, le FOMO est la conséquence d’un fonctionnement où tu écoutes l’extérieur plus que l’intérieur, tu te fais avoir par le chant des sirènes et tu commences à dériver hors de TON chemin.

Les effets dévastateurs du FOMO

Le syndrome FOMO, c’est comme une piqûre répétée à ton ego qui te fait penser que tu n’es jamais à la hauteur. Il te pousse à vouloir plus, à t’acharner, parfois sans même savoir pourquoi. Le problème avec cette dynamique, c’est que ça te maintient dans une constante référence externe : tu cherches toujours la validation, les signes que tu es sur le bon chemin, dans le regard des autres. Tu as l’impression que, tant que tu n’es pas partout, tant que tu n’as pas réalisé les mêmes exploits que d’autres, tu n’as pas de valeur.

En réalité, le syndrome FOMO te coupe de toi-même, de tes envies profondes, de tes vrais besoins. À force de chercher à te conformer à ce que tu penses devoir faire pour être à la hauteur, tu perds le lien avec ce qui te motive réellement, avec tes propres désirs. C’est un cercle vicieux qui finit par épuiser et miner l’estime personnelle. C’est comme être coincé dans le “mode Sisyphe” : tu montes la colline avec ton rocher, mais il finit toujours par redescendre, te laissant démotivé et avec le sentiment de tourner en rond.

L’impact du syndrome FOMO va au-delà de la simple comparaison sociale. Il mène souvent à des comportements de surconsommation d’information, à l’épuisement mental et à la fatigue émotionnelle. Ce désir de toujours être à jour, de ne rien manquer, crée un stress mental qui s’accumule. Plus tu cherches à te tenir informé, plus tu te rends vulnérable aux tendances passagères, ce qui peut t’éloigner de tes véritables objectifs et aspirations.

Le FOMO comme une fuite

Pour comprendre le syndrome FOMO, tu peux aussi (et surtout) le voir comme une forme de fuite. Une fuite devant la peur de ne pas être assez, la peur d’échouer ou de se tromper. Cette peur est souvent inconsciente, mais elle te pousse à toujours vouloir plus, à toujours être en action, comme pour remplir un vide.

Le schéma est souvent le même : tu commences par te former (parfois avec enthousiasme, parfois à contre-cœur), puis tu tentes d’appliquer avec beaucoup d’efforts ce que tu as appris, tu te heurtes à des obstacles, et, quand les résultats ne sont pas à la hauteur, tu replonges dans la formation, croyant que tu n’en sais pas assez. C’est une spirale sans fin, et chaque cycle te laisse un peu plus découragé, un peu plus épuisé, jusqu’à te remettre totalement en question.

En plongeant dans la connaissance de soi, tu peux commencer à voir ce qui se cache derrière cette course effrénée.

  • Qu’est-ce que tu cherches exactement ?
  • Qu’est-ce que tu fuis ?
  • Quelles peurs sont en jeu ?
  • Quel manque essaies-tu de combler ?

En prenant le temps de te poser ces questions, tu crées un espace pour la réflexion, pour sortir du pilote automatique et retrouver une direction qui te ressemble vraiment.

Le FOMO est une fuite devant la nécessité de faire des choix. En effet, chaque fois que tu choisis une direction, tu renonces nécessairement à toutes les autres. Cela peut être terrifiant, surtout quand chaque option semble prometteuse ou indispensable à ton succès. La peur de faire le mauvais choix t’enferme dans une paralysie d’analyse, et le résultat est souvent une absence de décision réelle, un simple survol sans engagement profond.

Se connaître pour garder son cap

La connaissance de soi, c’est un chemin pour sortir de cette référence externe et revenir à ce qui te fait vibrer, à ce qui te nourrit vraiment. Plutôt que de t’obliger à suivre toutes les opportunités parce que “c’est ce qu’il faut faire”, tu peux commencer à discerner ce qui a vraiment du sens pour toi.

Réécouter ton intuition, remettre de l’authenticité dans tes choix. L’idée, c’est de ne plus être en train de courir pour combler un vide, mais de créer, avancer à ton rythme, selon ce qui t’inspire, et non pas par peur de manquer. C’est en retrouvant une connexion avec tes envies profondes que tu peux avancer en cohérence avec toi-même, sans te laisser happer par les injonctions extérieures.

Le “mode Sisyphe” peut être transformé : au lieu de pousser en vain un rocher qui finit toujours par retomber en bas, tu peux choisir de suivre ta propre voie, celle qui est alignée avec tes aspirations et ta personnalité. Chaque petite action prise dans cette direction est une victoire, une preuve que tu avances, non pas parce que les autres te disent que c’est la bonne chose à faire, mais parce que c’est ce qui te fait du bien.

L’un des meilleurs moyens de combattre le syndrome FOMO est de s’ancrer dans le présent, de se rappeler que tu n’as pas besoin d’être partout à la fois pour que ça fonctionne.

En te concentrant sur tes propres projets, tes propres objectifs, tu te libères de l’obsession de ce que font les autres.

Tu peux aussi apprendre à débrancher pour ne plus être soumis à toutes ces informations venant de l’extérieur. Pour cela, les retraites sont une expérience à tester !

Revenir à toi par la méditation peut être une piste précieuse pour recentrer ton attention sur ce qui est vraiment important pour toi. En cultivant un état de présence, tu deviens moins sensible aux distractions et aux comparaisons incessantes.

Il est aussi crucial de se fixer des limites claires quant à l’utilisation des réseaux sociaux et des technologies numériques. Cela peut inclure des périodes sans téléphone, des plages horaires sans réseaux sociaux, ou même des semaines de déconnexion totale pour se ressourcer. Te donner le temps de souffler permet de te reconnecter avec toi-même et de remettre en perspective ce qui est vraiment important pour toi.

Comment reprendre le contrôle et éviter la spirale du FOMO

Pour sortir de ce cercle vicieux, il est important de travailler sur plusieurs axes complémentaires : l’environnement, le comportement, et les raisons profondes cachées derrière le FOMO.

Agir sur l’environnement

L’environnement joue un rôle crucial dans la réduction du FOMO. Limiter l’accès aux réseaux sociaux, désactiver les notifications, et créer des moments de déconnexion sont des stratégies essentielles. Utiliser une application qui bloque certaines distractions pendant des plages horaires spécifiques peut être une excellente solution. Cela t’aide à te protéger des nouvelles tendances et des sollicitations constantes qui nourrissent le FOMO. L’idée est de réduire les stimuli extérieurs qui activent la peur de manquer.

Agir sur le comportement

En ce qui concerne le comportement, il est essentiel de poser des actions concrètes pour éviter de tomber dans les pièges habituels du FOMO. Cela peut inclure le fait de se fixer des limites claires quant au nombre de formations à suivre, ou de prioriser certaines activités par rapport à d’autres. Réfléchir de manière proactive à ce qui est réellement important pour toi dans ton travail peut t’aider à rester concentré. Célébrer chaque petite victoire, même si elle semble insignifiante, est une bonne manière de lutter contre le sentiment d’insuffisance qui accompagne souvent le FOMO. Le “JOMO” (Joy of Missing Out) est une philosophie qui consiste à apprécier ces moments hors connexion. Apprendre à savourer le fait de manquer certaines choses volontairement est un vrai moyen de retrouver une santé mentale plus sereine.

Creuser les raisons profondes derrière le FOMO

Enfin, travailler sur les raisons profondes qui se cachent derrière le FOMO est une étape essentielle. Cela implique de plonger dans la connaissance de soi pour identifier les peurs qui sont à l’origine de cette anxiété. Est-ce la peur de l’échec, la peur de ne pas être à la hauteur, ou un besoin de validation sociale ? Explorer ces aspects peut être libérateur et permettre de se détacher de cette constante référence externe. Le JOMO, dans cette perspective, est plus qu’une simple philosophie : c’est aussi un chemin vers l’acceptation de soi et la libération des injonctions extérieures. Apprendre à être à l’aise avec l’idée de ne pas tout savoir, de ne pas tout voir, est un acte de courage qui peut transformer ton expérience entrepreneuriale.

C’est ce qu’on appelle faire le deuil : une étape nécessaire pour lâcher prise et réaliser tes limites. Tu ne pourras pas tout lire, tout regarder, tout consommer, tout vivre… ET ça n’est pas un problème. La société consumériste ORANGE nous fait croire que “plus c’est mieux”… Et c’est pas parce que c’est dans l’air du temps que c’est vrai.

Pose-toi des questions simples mais puissantes : Pourquoi suis-je en train de faire cela ? Est-ce que cela a du sens pour moi ? Ai-je envie de le faire ou suis-je poussé par la peur de manquer une opportunité ? Ces questions permettent de créer un espace de réflexion qui te libère de la peur de rater un événement, un moment ou une opportunité, et te permettent d’avancer en fonction de ce qui est réellement important pour toi.

En regardant sous le FOMO, tu vas tomber sur autre chose : des émotions. L’agitation créée par le FOMO empêche d’être présent à toi. Mû par le manque, tu t’agites dans tous les sens, tu te laisses distraire… Si tu prends le temps de regarder en toi, tu vas découvrir tes vrais besoins, ce qui va t’aider à rompre le cercle vicieux, à nourrir ton estime personnelle.

Adieu le FOMO ?

Alors, la prochaine fois que tu ressens cette angoisse de manquer quelque chose, prends un instant pour te demander : à quoi est-ce que j’essaie d’échapper ? Est-ce que je suis en train d’agir par peur ou par envie ? En te posant ces questions, tu commences à transformer le syndrome FOMO en quelque chose de constructif, en une opportunité pour mieux te connaître et pour avancer en cohérence avec toi-même.

Le syndrome FOMO peut être une véritable malédiction, mais il peut aussi devenir un signal, une invitation à creuser en soi pour mieux comprendre ses véritables motivations. Le JOMO, ou la joie de manquer volontairement certaines choses, est un puissant antidote au FOMO. En adoptant cette perspective, tu peux apprendre à choisir consciemment de te déconnecter pour te reconnecter à toi-même, à savourer les moments présents sans pression extérieure. En appre nant à écouter ton intuition et en t’éloignant de la comparaison, tu te donnes la chance de créer une vie qui te ressemble vraiment.

En fin de compte, il s’agit de se rappeler que la réussite est personnelle, que le bonheur ne se mesure pas à la quantité d’opportunités saisies, mais à la qualité des choix faits en accord avec soi-même. Sortir du syndrome FOMO, c’est avant tout un acte de courage, celui de choisir de suivre sa propre voie, plutôt que celle que la société nous pousse à suivre.

Ce processus peut être long et parfois inconfortable, mais il est la clé pour retrouver une véritable paix intérieure et construire une vie remplie de sens, qui te correspond vraiment. C’est en étant authentique, en écoutant tes aspirations, et en refusant de suivre aveuglément les tendances, que tu peux vraiment sortir de l’ombre du syndrome FOMO et avancer vers une existence épanouie et alignée.

Pour la prochaine étape, ça se passe par ici.

Thérapie psychédélique IA

Thérapie Psychédélique : entre Science et Mystique

Les psychédéliques sont souvent vus comme des drogues dangereuses, associées aux abus et à la contre-culture des années 60. Pourtant, la recherche commence à montrer que la thérapie psychédélique pourrait être une révolution dans le traitement de troubles mentaux fréquents. La psilocybine et le LSD utilisées dans un cadre thérapeutique sécurisé, ouvrent de nouvelles perspectives face à la dépression, l’anxiété, et le traumatisme.

Dans cet article, tu vas découvrir ce qu’est la thérapie psychédélique, pourquoi ce sujet a si mauvaise presse et tout ce que tu dois savoir si le sujet titille ta curiosité.

Disclaimer : Cet article n’est pas destiné à encourager la consommation de substances psychédéliques. Leur usage est strictement interdit en France. Les informations fournies sont uniquement à titre informatif et préventif, dans un but de réduction des risques.

Qu’est-ce que la Thérapie Psychédélique ?

La thérapie psychédélique désigne l’utilisation de substances comme la psilocybine, le LSD, le MDMA, la DMT, l’ayahuasca, et les cactus à mescaline, pour traiter divers troubles mentaux dans un contexte médical et thérapeutique contrôlé.

Voici les indications principales de la Thérapie Psychédélique :

  1. Dépression résistante : La psilocybine a montré des résultats encourageants dans le traitement de la dépression résistante aux traitements classiques. Les patients peuvent expérimenter une amélioration significative de leur humeur et de leur bien-être, même après une ou deux séances.

  2. Syndrome de stress post-traumatique (PTSD) : La MDMA, associée à la thérapie de stress post-traumatique, a montré des effets positifs. Elle permet d’atténuer l’intensité des émotions associées aux souvenirs traumatiques, aidant les patients à les explorer et les traiter avec moins de souffrance émotionnelle. Les essais cliniques montrent des résultats prometteurs.

  3. Angoisse et dépression liées à une maladie en phase terminale : Les patients souffrant de cancer en phase terminale ou d’autres maladies graves peuvent ressentir une grande angoisse face à la mort. La psilocybine a été utilisée avec succès pour réduire cette angoisse et améliorer la qualité de vie, en offrant des insights profonds sur la vie et la mort, facilitant ainsi une acceptation sereine de la condition.

  4. Addictions : La psilocybine et le LSD ont montré des résultats prometteurs pour aider à surmonter des dépendances, comme celles à la nicotine, à l’alcool et même à l’héroïne. Ces thérapies permettent de changer la perspective des individus sur leurs comportements de dépendance, favorisant un détachement émotionnel et l’établissement de nouvelles habitudes.

  5. Anxiété généralisée et troubles anxieux : La psilocybine et le LSD permettent une reconfiguration temporaire des modes de pensée, offrant un nouveau point de vue qui aide à se détacher des schémas anxiogènes.

  6. Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) : Des recherches exploratoires ont été menées sur l’utilisation des champignons pour traiter le TOC. Les effets sur la perception et la capacité à modifier les schémas de pensée rigides sont au cœur de cette approche, permettant aux patients de relâcher les comportements obsessionnels.

  7. Troubles de l’humeur associés à des expériences de vie traumatiques : Certains troubles de l’humeur résultant de traumatismes de l’enfance ou de traumatismes complexes peuvent être une indication pertinente. La psilocybine ou la MDMA permettent d’explorer des expériences douloureuses dans un cadre sécurisé, sous l’accompagnement de thérapeutes spécialisés.

  8. Troubles anxieux sociaux : La MDMA, en raison de sa capacité à accroître l’empathie et à diminuer la peur, est étudiée pour aider les personnes souffrant de phobies sociales ou de troubles anxieux sociaux. Elle pourrait faciliter les interactions sociales, aidant ainsi à traiter la composante cognitive de leurs troubles.

La thérapie psychédélique est globalement interdite dans la majorité des pays. Cependant, des exceptions existent, et le cadre légal varie énormément d’un pays à l’autre. Dans certains cas, les psychédéliques peuvent être utilisés dans le contexte d’essais cliniques ou avec des autorisations spéciales, en particulier pour traiter des troubles mentaux résistants. Voici un aperçu du statut de la thérapie psychédélique dans les principaux pays :

  • France : Interdite, sauf dans des recherches scientifiques très encadrées, menées par des institutions hospitalières ou universitaires.
  • États-Unis : Autorisation en phase avancée pour les essais cliniques. Les champignons magiques et la MDMA sont reconnues par la FDA comme des “thérapies innovantes” pour des troubles comme le PTSD et la dépression.
  • Canada : Utilisation autorisée sous certaines conditions. Les patients en phase terminale ou souffrant de dépression résistante peuvent recevoir des traitements à base de psilocybine sous des autorisations spéciales.
  • Suisse : Autorisation spéciale possible pour les traitements encadrés par des psychiatres, notamment pour des troubles mentaux sévères. La Suisse est aussi très avancée en matière de recherche clinique sur les psychédéliques.
  • Allemagne : Interdite, mais des essais cliniques sont en cours pour étudier les effets des champignons magiques sur la dépression résistante. Utilisation strictement limitée dans le champ de la recherche.
  • Pays-Bas : Psilocybine disponible sous forme de truffes, qui ne sont pas considérées comme illégales. Utilisation possible dans un contexte thérapeutique, généralement sous la forme de retraites ou séances supervisées.

Ces différences reflètent la complexité et les controverses autour de la thérapie psychédélique, qui, bien qu’elle soit en grande partie illégale, suscite un intérêt croissant pour son potentiel de guérison.

Drogues ou psychédéliques ?

Les psychédéliques sont souvent assimilés à tort aux drogues dures comme le crack ou l’héroïne. Malgré leur mauvaise réputation (dont tu vas comprendre la raison un peu plus bas), des études montrent qu’ils ont une innocuité relative lorsqu’ils sont pris dans un cadre sécuritaire (cf set & setting dont nous reparlerons plus bas).

En comparaison, les drogues légales comme l’alcool et le tabac causent beaucoup plus de dommages.

Ce tableau compare la nocivité de différentes substances psychoactives, issu des travaux de David Nutt, publié dans The Lancet en 2010.

Tableau comparatif drogues

A l’inverse des drogues comme l’héroïne, les amphétamines, la cocaïne et le crack, qui provoquent une forte dépendance et des effets fortement délétères, les psychédéliques sont dépourvus de potentiel toxicomanogène ou addictif.

C’est d’ailleurs le contraire : dans les études, les psychédéliques, tels que la psilocybine, le LSD et l’ayahuasca, ont montré une efficacité prometteuse dans le traitement des addictions, notamment à l’alcool, aux opioïdes et aux drogues dures.

Les psychédéliques sont plutôt associés à une expérience introspective, spirituelle et éventuellement thérapeutique. Ils agissent en modifiant la perception et en favorisant des états de conscience élargis, utilisés pour une introspection et une guérison émotionnelle.

Mais s’il y a indications en thérapie et que ce n’est pas si dangereux qu’on l’entend, d’où vient la mauvaise réputation des psychédéliques ?

Le Bad Buzz des psychédéliques

Les psychédéliques ont une histoire mouvementée digne d’un film ! Découverts pour certains au milieu du 20e siècle et utilisés depuis des millénaires pour d’autres, ils ont rapidement été adoptés par la communauté scientifique pour leurs effets thérapeutiques prometteurs.

Les psychédéliques ont été récupérés par la contre-culture des années 60, incarnée par le mouvement hippie et les slogans de libération de la conscience.

Face à l’essor du mouvement de contre-culture, les autorités américaines ont réagi de manière sévère.

Le président de l’époque, Richard Nixon, a considéré le mouvement hippie et l’utilisation des psychédéliques comme une menace directe à l’ordre social et à l’autorité gouvernementale.

Nixon a lancé sa célèbre ‘War on Drugs’, une campagne visant à criminaliser non seulement les substances mais aussi les communautés qui les utilisaient.

Comme l’explique le journaliste scientifique Michael Pollan dans How to Change Your Mind, certaines preuves ont été délibérément falsifiées ou exagérées pour alimenter la peur du public envers ces substances.

Nixon a manipulé l’opinion publique en utilisant des études biaisées et en orchestrant des reportages sensationnalistes, créant un climat de panique.

Les psychédéliques ont été associés à des comportements dangereux et à des psychoses, renforçant leur mauvaise image. Les psychédéliques ont été présentés comme des drogues incontrôlables, capables de mener à des “bad trips” et à des comportements imprévisibles, les rangeant définitivement dans la catégorie des infréquentables.

Cette campagne de désinformation a été couplée à des politiques de prohibition très strictes, qui ont conduit à l’interdiction massive de ces substances à travers le monde pendant un demi-siècle.

C’est seulement depuis une dizaine d’années, avec la résurgence de la recherche scientifique sur le sujet, que cette image commence à changer. Les politiques de prohibition et la campagne médiatique négative qui a suivi ont largement contribué à donner une mauvaise image des psychédéliques, les présentant comme dangereuses et incontrôlables.

Malheureusement, le bébé a été jeté avec l’eau du bain. Cette désinformation a retardé la recherche sur le sujet de plus de 40 ans. C’est seulement récemment, avec la résurgence de la recherche scientifique sur le sujet, que cette image commence à changer.

Thérapie psychédélique : quelles substances sont utilisées ?

Il existe de nombreux psychédéliques dont un certain nombre sont présents dans la nature, chacun ayant des origines et des effets distincts :

  • Psilocybine : Issue des champignons hallucinogènes, elle est connue pour ses effets qui favorisent la connexion avec soi et avec l’environnement. La psilocybine est souvent utilisée pour traiter l’anxiété, la dépression, et les addictions, en favorisant une prise de conscience profonde des émotions et des schémas de pensée.
  • LSD : Découvert par Albert Hofmann à partir de l’acide lysergique, le LSD est un puissant hallucinogène synthétique. Il est particulièrement efficace pour générer des expériences mystiques et favoriser la dissolution de l’ego, offrant ainsi de nouvelles perspectives sur des problèmes profondément enracinés.
  • MDMA : Connu pour ses propriétés empathogènes, la MDMA est souvent associé au traitement du PTSD. Contrairement à la psilocybine et au LSD, elle ne provoque pas d’hallucinations mais favorise un état d’ouverture émotionnelle et de confiance, facilitant ainsi le travail sur les traumas.
  • DMT : Naturellement présente dans plusieurs plantes et dans la bave du crapaud Bufo alvarius, la DMT est connue pour provoquer des expériences intenses mais relativement courtes, souvent décrites comme spirituelles ou mystiques. Elle est utilisée dans des contextes thérapeutiques pour favoriser l’exploration intérieure et la résolution de traumas.
  • Ayahuasca : Cette boisson traditionnelle amazonienne est préparée à partir de lianes contenant de la DMT, combinée avec des IMAO qui prolongent son effet. L’ayahuasca est souvent utilisée dans des cérémonies pour aider à travailler sur des traumas non résolus et pour développer une profonde compréhension de soi.
  • Cactus à Mescaline : Les cactus tels que le Peyotl, la torche péruvienne ou le San Pedro contiennent de la mescaline, un hallucinogène traditionnellement utilisé par les peuples indigènes. La mescaline favorise la connexion à la nature et induit des états introspectifs, souvent utilisés pour traiter la dépression, les addictions, et favoriser la guérison émotionnelle.

Les champignons et le LSD sont les psychédéliques les plus couramment utilisés dans les études scientifiques sur la thérapie psychédélique. Cela s’explique par leur profil de sécurité bien documenté, leur long historique de recherche, et leur facilité de dosage, qui les rendent particulièrement adaptés aux exigences des essais cliniques.

D’autres agents psychoactifs, comme la mescaline et l’ayahuasca, sont également étudiées, mais leur usage est souvent associé à des contextes traditionnels ou spirituels, ce qui les place en dehors des protocoles de recherche standardisés qui prédominent dans les laboratoires modernes.

Expérience Mystique, Transformation et Mécanismes neurologiques

Les psychédéliques peuvent être perçus comme des outils facilitant le travail en thérapie, mais leur impact va bien au-delà. Ils sont souvent qualifiés d’enthéogènes (du grec entheos “Dieu à l’intérieur”), c’est-à-dire des substances qui induisent une expérience spirituelle ou mystique.

L’un des aspects fascinants de la thérapie psychédélique est justement la possibilité de vivre des expériences de nature mystique. Ces expériences se caractérisent par un profond sentiment d’unité, de connexion avec l’univers, et une dissolution de l’ego, pouvant entraîner des transformations profondes dans la perception de soi et du sens de la vie.

Michael Pollan souligne que la dissolution de l’ego permet une introspection profonde et un réajustement des priorités personnelles, souvent décrit par les participants comme un retour à l’essentiel. Cette disparition temporaire du moi peut aussi être accompagnée d’une grande détresse à cause de l’identification forte que nous avons au personnage que nous avons créé.

Des experts comme Roland Griffiths de l’Université Johns Hopkins ont constaté que jusqu’à 70 % des participants à des études sur la psilocybine décrivent ces expériences comme parmi les plus significatives de leur vie, comparables à des événements marquants tels que la naissance d’un enfant ou le décès d’un proche.

Ces expériences mystiques sont souvent accompagnées par des mécanismes neurobiologiques distincts. Les psychédéliques modifient la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se reconfigurer et à créer de nouvelles connexions.

Des études de neurosciences menées sous IRMf (comme celle dirigée par Robin Carhart-Harris) ont montré que des composés comme la psilocybine et le LSD augmentent la communication entre des régions du cerveau qui ne dialoguent normalement pas entre elles, favorisant une vision élargie des situations personnelles et facilitant la remise en question des schémas de pensée rigides.

L’impact sur le Réseau du Mode par Défaut (MPD) est également crucial. Le MPD est une région cérébrale impliquée dans la narration personnelle et le maintien de l’ego, et est souvent associé aux pensées automatiques et répétitives.

Les psychédéliques réduisent l’activité du MPD, permettant un état de conscience détaché des pensées limitantes habituelles. Cela mène à un état où la séparation entre soi et le monde extérieur s’estompe, ouvrant la voie à des prises de conscience profondes et à une meilleure compréhension de soi.

L’expérience mystique combinée aux mécanismes neurobiologiques en jeu permet une réorganisation profonde du cerveau, facilitant une transformation intérieure durable.

En somme, la thérapie psychédélique offre une perspective nouvelle sur le traitement des troubles mentaux, en aidant les individus à dépasser leurs blocages psychologiques et à se reconnecter à eux-mêmes de manière authentique.

Que dit la science sur la thérapie psychédélique

De plus en plus d’études sortent et annoncent des résultats prometteurs. Les études cliniques menées par des institutions prestigieuses comme Johns Hopkins, UCLA, et Imperial College London montrent des résultats très encourageants, notamment pour le traitement des dépressions résistantes, des troubles de stress post-traumatique (PTSD), et des addictions.

Par exemple, une étude menée par Roland Griffiths à Johns Hopkins a montré que plus de 70 % des participants souffrant de dépression résistante ont rapporté une amélioration significative de leurs symptômes après des séances guidées de psilocybine, et cette amélioration a persisté pendant plusieurs mois après la fin du traitement.

Une autre étude de 2021, dirigée par Robin Carhart-Harris à l’Imperial College London, a révélé que la psilocybine est au moins aussi efficace que les antidépresseurs traditionnels pour traiter la dépression, mais avec moins d’effets secondaires indésirables. Des patients traités à l’aide de la psilocybine ont rapporté une meilleure qualité de vie, une réduction des pensées suicidaires, et une sensation accrue de connexion avec les autres et le monde.

Les essais cliniques utilisant la MDMA pour traiter le PTSD, menés par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS), ont également montré des résultats remarquables. Jusqu’à 67 % des participants ne remplissaient plus les critères de PTSD après seulement trois séances guidées de MDMA combinées à une psychothérapie. Ces résultats suggèrent que la MDMA pourrait révolutionner le traitement du PTSD, en particulier pour les personnes qui n’ont pas répondu aux traitements traditionnels.

En ce qui concerne l’ayahuasca, des études menées en Amazonie ont démontré une réduction significative des symptômes dépressifs et anxieux chez les participants après des séances cérémonielles. De nombreux participants ont rapporté des insights profonds sur leur vie et une capacité accrue à se libérer de schémas émotionnels négatifs.

Dans son livre, Michael Pollan évoque ces recherches comme des preuves tangibles du potentiel des psychédéliques à révolutionner la santé mentale, en particulier lorsqu’elles sont menées dans un contexte clinique sécurisé et avec un accompagnement approprié. Il souligne également que l’expérience mystique, souvent provoquée par ces substances, joue un rôle crucial dans les changements positifs observés chez les participants.

Réflexions sur la Thérapie psychédélique

La thérapie psychédélique offre de nombreux bénéfices, notamment pour le traitement des traumas, la réduction de la dépression et de l’anxiété, ainsi que l’ouverture à des états de conscience élargis.

Ces composés, comme la psilocybine, le LSD, et l’ayahuasca, permettent de libérer des blocages émotionnels et de ressentir une profonde connexion avec le monde, particulièrement pour ceux qui n’ont pas trouvé de solutions avec les traitements conventionnels.

Cependant, elles comportent des risques, notamment si elles sont utilisées seul ou sans encadrement.

De plus, la motivation financière a poussé de plus en plus de personnes à organiser des expériences psychédéliques en s’improvisant chaman ou psychothérapeute. La vigilance est de mise pour éviter les dérives.

Le “set and setting” est essentiel : un état d’esprit serein et un environnement sûr sont nécessaires pour garantir une expérience bénéfique. 
Certaines personnes se lancent malgré l’illégalité : dans ce cas, un encadrement est crucial pour minimiser les risques de mauvaises expériences.

À l’avenir, ces substances pourraient transformer la santé mentale en offrant de nouvelles approches pour les cas résistants aux traitements actuels. Mais cette transformation nécessite des recherches supplémentaires, des protocoles sécurisés, et une formation spécialisée des praticiens.

Certains experts critiquent la récupération exclusivement scientifique de ces agents psychoactifs, estimant qu’elle néglige leur dimension spirituelle et humaine, présente dans presque toutes les cultures depuis des millénaires.
Pour eux, limiter les psychédéliques à un usage médical revient à ignorer leur potentiel en tant qu’outils d’exploration personnelle et de connexion à la nature, comme cela a été fait tout au long de l’histoire humaine. En effet, les psychédéliques pourraient même avoir une influence bien plus grande qu’on ne pourrait l’imaginer (sur le développement du cerveau, sur les grands mythes de toutes nos cultures, sur les textes sacrés…)

La spirale dynamique éclaire les enjeux de ce sujet aussi riche que complexe en montrant comment différents systèmes de valeurs se chevauchent. Les systèmes en place, souvent axés sur le contrôle (bleu) et la rigueur scientifique (orange), limitent l’acceptation des psychédéliques malgré leur présence millénaire et leurs effets.

En parallèle, les niveaux plus évolués de conscience (vert, jaune, turquoise…) permettent une vision plus intégrative en combinant la science, la spiritualité et les enjeux sociaux systémiques. Ils intègrent à la fois les preuves scientifiques sur les bienfaits thérapeutiques et l’importance du contexte spirituel et personnel.
Cela permettra d’utiliser ces cadeaux de la Nature de manière plus juste, en respectant les besoins individuels tout en considérant le collectif, permettant une réintégration dans le chemin d’individuation des humains.

FAQ sur la thérapie psychédélique

  • Quels sont les risques des psychédéliques ? : Les risques incluent des bad trips et des réactions psychologiques imprévisibles. L’accompagnement thérapeutique est essentiel pour limiter ces risques.
  • Est-ce légal ? : La légalité varie selon les pays. En France, ces substances sont illégales sauf dans le cadre de recherches cliniques.
  • Comment accéder à une thérapie psychédélique ? : Actuellement, l’accès se fait principalement via des essais cliniques. Certains pays et États commencent à faciliter l’accès dans un encadrement médical strict.
  • Quels sont les bénéfices des psychédéliques dans un cadre de thérapie ? : Les psychédéliques peuvent aider à traiter la dépression, les angoisses, les troubles de stress post-traumatique et les addictions, en facilitant des prises de conscience profondes et une ouverture émotionnelle.
  • Quelle est l’importance du ‘Set and Setting’ ? : Le ‘Set and Setting’ fait référence à l’état d’esprit du participant et à l’environnement dans lequel l’expérience a lieu. Un encadrement approprié et une préparation mentale sont essentiels pour garantir une expérience positive.
  • Les psychédéliques créent-ils une dépendance ? : Non, les psychédéliques classiques comme la psilocybine et le LSD ne créent pas de dépendance physique, contrairement aux drogues comme l’héroïne ou l’alcool.
  • Qui ne devrait pas prendre de psychédéliques ? : Les personnes ayant des antécédents de troubles psychotiques ou des prédispositions à des problèmes de santé mentale graves devraient éviter les psychédéliques, sauf dans des contextes de thérapie très encadrés.
  • Comment les psychédéliques agissent-ils sur le cerveau ? : Les psychédéliques modifient la connectivité neuronale, en réduisant l’activité du Réseau du Mode par Défaut (MPD), ce qui permet de sortir des schémas de pensée limitants et d’encourager une plus grande ouverture.
  • Quelles sont les produits couramment utilisés en thérapie psychédélique ? : La psilocybine, le LSD, le MDMA, l’ayahuasca, la DMT, et la mescaline sont parmi les composés les plus couramment utilisées dans les thérapies psychédéliques.
  • Quel est l’avenir de la thérapie psychédélique ? : L’avenir semble prometteur, avec de plus en plus d’essais cliniques et une reconnaissance croissante de leurs bénéfices potentiels. Des initiatives de décriminalisation et d’intégration dans les systèmes de santé se développent.

Ressources

Voici de quoi approfondir la compréhension des psychédéliques et de leur potentiel thérapeutique si le sujet t’intéresse. Ces ressources sont un bon point de départ pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur les psychédéliques, leurs applications thérapeutiques, et les recherches actuelles. 

Recherches scientifiques

  1. Les recherches de Roland Griffiths et son équipe à l’Université Johns Hopkins sur l’utilisation de la psilocybine pour traiter la dépression et l’anxiété.
  2. Les travaux de Robin Carhart-Harris et son équipe à l’Imperial College de Londres sur le “réseau du mode par défaut” et l’effet des psychédéliques sur le cerveau.
  3. Les études de David Nutt, qui a collaboré avec Carhart-Harris sur des recherches sur les psychédéliques.
  4. Les recherches de Franz Vollenweider à l’Université de Zurich sur la neurobiologie des psychédéliques.
  5. Les essais cliniques menés par Rick Doblin et MAPS (Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies) sur la thérapie assistée par MDMA pour le PTSD.

Livres Recommandés

  • “How to Change Your Mind” de Michael Pollan : Ce livre explore l’histoire, la science et le potentiel des substances psychédéliques pour traiter divers troubles mentaux, le tout dans un style accessible.
  • “The Psychedelic Explorer’s Guide” de James Fadiman : Un guide pratique sur l’usage sécuritaire des psychédéliques, qui inclut de nombreuses informations sur la thérapie et les bénéfices potentiels.
  • “LSD: My Problem Child” d’Albert Hofmann : Une autobiographie fascinante sur la découverte du LSD et les réflexions de son inventeur sur les utilisations thérapeutiques possibles.
  • “Sacred Knowledge : Psychedelics and Religious Experiences” de William A. Richards : Un ouvrage qui explore les liens entre les psychédéliques, la spiritualité et la guérison psychologique.

Sites Web à Explorer

  • MAPS (Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies) : https://maps.org – Organisation pionnière dans la recherche sur les psychédéliques, en particulier pour la MDMA et le traitement du PTSD.
  • The Beckley Foundation : https://www.beckleyfoundation.org – Mène des recherches innovantes et promeut des politiques axées sur les psychédéliques.
  • Erowid : https://www.erowid.org – Une base de données complète sur de nombreuses substances, avec des informations sur leurs effets, précautions et témoignages d’utilisateurs.
  • Decriminalize Nature : https://www.decriminalizenature-france.org/ – Une association qui milite pour la dépénalisation des plantes psychédéliques naturelles afin de permettre leur usage thérapeutique, spirituel et récréatif encadré, en s’inspirant de modèles internationaux pour promouvoir une approche humaine et éclairée des politiques sur les drogues.
  • Cairn.info : un site riche d’articles profonds. En voici un sur l’ayahuasca du psychologue Frédérick Bois-Mariage : https://shs.cairn.info/revue-psychotropes-2002-1-page-79

Personnalités en lien avec les psychédéliques

  1. Roland Griffiths – Chercheur à l’Université Johns Hopkins
  2. Robin Carhart-Harris – Chercheur à l’Imperial College de Londres
  3. David Nutt – Ancien conseiller du gouvernement britannique sur les drogues
  4. Franz Vollenweider – Chercheur à l’Université de Zurich
  5. Rick Doblin – Fondateur de MAPS (Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies)
  6. Michael Pollan – Auteur de “How to Change Your Mind”
  7. James Fadiman – Psychologue et chercheur pionnier sur les psychédéliques
  8. Stanislav Grof – Psychiatre, fondateur de la psychologie transpersonnelle
  9. Timothy Leary – Psychologue de Harvard, défenseur controversé des psychédéliques
  10. Ram Dass (Richard Alpert) – Collègue de Leary, auteur spirituel
  11. Aldous Huxley – Auteur de “The Doors of Perception”
  12. Ken Kesey – Auteur et figure de la contre-culture
  13. Albert Hofmann – Découvreur du LSD
  14. Terence McKenna – Ethnobotaniste et mystique
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Thanatophobie : quelle solution à la peur de la mort ?

La peur de la mort (thanatophobie) est une des phobies les plus humaines et universelles qui soit. Bien que chacun d’entre nous en fasse l’expérience différemment, c’est une peur qui peut affecter notre vie quotidienne, notre état mental, notre équilibre émotionnel, et nos relations sociales. Elle peut aussi être liée à d’autres troubles anxieux, tels que la panique, l’anxiété généralisée, ou même la dépression. La mort est souvent perçue comme une menace à laquelle on ne peut échapper, et cette angoisse existentielle pousse parfois les personnes à éviter des situations où la vulnérabilité face à leur finitude pourrait surgir. Plongeons dans ce sujet profond qui recèle bien des mystères !

D’où vient la peur de la mort ?

La thanatophobie est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, car il m’a touché très tôt dans ma vie. Dès l’âge de 15 ans, en pleine adolescence, j’ai eu une réflexion qui m’a pris à la gorge : à un moment, je vais mourir. Cette réalisation a amené une série de questions : est-ce que tout s’arrête vraiment ? Que se passe-t-il après la mort ? Comment trouver du sens à tout cela ? Ces questions étaient accompagnées de panique, d’angoisse existentielle et m’ont même empêché de dormir dès que j’y pensais.

Cette prise de conscience initiale a suscité une véritable obsession à propos de ma propre finitude, de la peur de mourir, de la maladie et de l’imprévisibilité de la vie. Cette anxiété liée à la mort est souvent omniprésente, entraînant des pensées négatives répétitives et une détresse émotionnelle profonde. Depuis, la question de la mort revient régulièrement me rendre visite. Aujourd’hui, ayant le double de l’âge de ma première prise de conscience et ayant mûri ce sujet, je veux partager quelques pistes pour apaiser celles et ceux qui sont assaillis par cette peur.

Il est essentiel de comprendre que cette peur prend souvent sa source dans l’incertitude, le manque de contrôle et la difficulté à trouver un sens à notre existence. Cette angoisse existentielle est exacerbée par notre société qui évite de parler de la mort et la présente souvent comme un tabou. Il suffit de regarder le business de l’anti-âge, du traitement de nos aînés ou de la fuite en avant de tant de gens.

Plus nous repoussons ces pensées, plus elles deviennent effrayantes lorsqu’elles surgissent. La peur de l’inconnu, de la souffrance, et de la perte de lien avec nos proches sont des éléments qui nourrissent cette phobie. Si tu l’as déjà vécu dans ta chair, tu sais à quel point c’est intense…

Les symptômes de la peur de la mort

La peur de la mort peut se manifester par divers symptômes, autant sur le plan émotionnel que physique ou mental :

  • Sur le plan émotionnel, les personnes qui souffrent de thanatophobie peuvent ressentir une peur intense, des crises d’angoisse, voire des épisodes de panique. Ces crises peuvent être déclenchées par des pensées intrusives liées à la mort, à la perte de contrôle ou à l’inconnu.
  • Sur le plan mental, de nombreuses pensées intrusives peuvent surgir : “Quand vais-je mourir ?” “Qu’est-ce qu’il y a après la mort ?” “Est-ce que je suis malade sans le savoir ?”. Ces pensées peuvent conduire à des troubles anxieux, et deviennent très difficiles à supporter pour ceux qui les subissent. Ces pensées répétitives peuvent générer un état constant de stress, conduisant à l’épuisement émotionnel et à la dépression.
  • Les symptômes physiques incluent souvent une gorge serrée, une respiration courte, des sueurs froides, un rythme cardiaque accéléré, et une sensation de poids au niveau du plexus solaire. Cela peut même mener à des troubles du sommeil, une hypervigilance, et une difficulté à se concentrer sur les tâches quotidiennes.

Bref, il y a tout un cortège de pensées, émotions et sensations associées à la peur de la mort qui sont désagréables à vivre, comme toute phobie.

Les réactions face à la peur de la mort varient : certains deviennent obsédés par la peur, tandis que d’autres tombent dans un évitement quasi-total du sujet, repoussant cette idée autant que possible.

Bien peu de gens semblent réellement en paix avec l’idée de leur finitude (je ne parle pas d’une tranquillité de surface qui se cache derrière la rationalisation).

Certains peuvent se tourner vers la religion ou la spiritualité pour chercher un sens, tandis que d’autres préfèrent éviter complètement les discussions sur la mort. Cette stratégie d’évitement est une tentative pour contrôler une réalité incontrôlable, mais elle ne fait souvent qu’intensifier la peur lorsqu’elle finit par refaire surface.

Certains sont complètement obsédés par cette idée et y pensent constamment, d’autres sont dans le déni et occultent ce sujet jusqu’au dernier moment…

Notre rapport à la mort est d’ailleurs aussi en lien avec notre structure psychique conditionnée par notre ennéatype. Par exemple, un type 6 est tellement porté sur la peur que la mort peut être un sujet d’angoisse assez rapidement. Ceci personne n’est épargné par ce sujet, tu t’en doutes !

Les comportements de compensation pour éviter de penser à la mort

Pour éviter de faire face à son angoisse existentielle de disparaître, l’humain a développé des trésors d’ingéniosité pour ne jamais penser à la mort, pour y être confronté le moins possible. Certains dépensent une énergie colossale au travail ou en cherchant un rôle social.

Certains cherchent même à transcender la mort à travers des actes de création : ils souhaitent laisser un héritage, qu’il s’agisse d’enfants (n’est-ce pas une tentative inconsciente de survivre à la mort ?), d’œuvres artistiques, ou d’autres contributions à la société. Ce désir de laisser une trace peut être vu comme un moyen d’atténuer la peur de la disparition totale.

La quête de l’immortalité symbolique est une réponse courante face à la peur de la mort, mais elle ne résout pas nécessairement l’angoisse profonde qui persiste en arrière-plan.

D’autres passent un temps fou à faire du sport, à se gaver de compléments alimentaires et à améliorer leur mode de vie en mangeant sainement pour repousser l’échéance.

Certains se narcotisent purement et simplement avec des drogues, avec de l’alcool, avec de la nourriture, avec les écrans, le sexe, les jeux vidéo, le travail… Toute stratégie est bonne pour se fuir et éviter de penser à notre finitude prochaine.

Il est utopiste de penser que cela ne concerne que quelques personnes.

En réalité, la face du monde est dominée par des individus qui ont profondément peur de mourir. D’où vient le mouvement transhumaniste si ce n’est de la peur de l’annihilation ?

Au final, nous vivons tous dans un monde chaotique que nous ne comprenons pas, auquel nous cherchons du sens à travers des histoires et nous avons peur de cette finitude aussi inéluctable qu’imprévisible.

Certains sont plus sensibles plus que d’autres sur ce sujet, certains plus conscients que d’autres, certains dans le déni, d’autres extrêmement lucides.

Pour autant, c’est une thématique qui touche tout le monde et qui, à un moment de l’existence, doit être visitée, investiguée, ressentie, questionnée pour être transcendée.

Le cadeau de la peur de la mort

La peur de la mort te renvoie à des problématiques extrêmement humaines. Ça te renvoie au sens de ta vie ! Il est ainsi extrêmement classique qu’une personne qui est confrontée à la mort voit ses plans complètement changer (cf les innombrables témoignages de personnes ayant vécu une expérience de mort imminente).

Ainsi, la peur de la mort peut être extrêmement mentale et énormément fantasmée, tandis que la confrontation à la mort réelle peut réellement changer les choses de façon définitive. Pas besoin de se confronter à cette mort pour en bénéficier, si je puis dire.

Il est ainsi connu dans le stoïcisme de méditer sur sa propre mort, s’imaginer sur son lit de mort ou de penser que tout peut s’arrêter à n’importe quel moment. Pour certains, cela aide à ramener au cadeau de la vie dans le présent.

Bien sûr, cela reste une approche mentale et ça ne remplacera jamais le ressenti physique de « Ok, je vais mourir ». Par contre, ça peut être extrêmement profitable et aidant de s’en rappeler pour faire des choix qui sont plus en adéquation avec ce que l’on veut vraiment vivre.

Il y a quelques années, j’avais acheté une pièce estampillée “Memento Mori” (locution latine qui veut dire “Rappelle-toi que tu vas mourir”) que je gardais soigneusement dans ma poche pour me rappeler à cette réalité quotidiennement.

Bronnie Ware, l’infirmière australienne qui a défini les 5 regrets des personnes en fin de vie les plus fréquents, nous a montré que les humains regrettent toujours la même chose. Ils regrettent de ne pas avoir le courage de vivre la vie qu’ils voulaient vraiment et d’avoir vécu celle que les autres attendaient d’eux. Ils regrettent d’avoir trop travaillé, de ne pas avoir assez dit « je t’aime », de ne pas avoir passé assez de temps avec leurs proches.

Au final, ce sont des choses simples…

La conscience de la mort ramène à l’essentiel ! Garder à l’esprit notre finitude rappelle la préciosité d’une vie humaine, peut nous aider à être plus authentique avec nous-mêmes et les autres.

N’attendons pas nos derniers instants pour réaliser que notre vie n’est pas en adéquation avec nos aspirations profondes !

Comment transcender la peur de la mort ?

Il faut bien comprendre que la peur de la mort n’a rien à voir avec la mort elle-même.

La mort, on ne sait pas vraiment ce que c’est, on ne le saura jamais. Puisque quand tu meurs, il n’y a plus personne pour en parler (même si certains s’y aventurent après une expérience de mort imminente).

La peur de la mort est essentiellement une projection sur laquelle nous greffons nos propres histoires.

Pour certains, c’est la peur de souffrir. C’est en lien avec la maladie, de souffrir longtemps avant de mourir. Pour d’autres, c’est purement et simplement de disparaître et de ne plus exister. Pour d’autres, c’est de ne plus être en lien avec leurs proches.

Bref, chacun a sa raison d’avoir la peur de la mort, chacun ses projections mentales.

En réalité, même si ce problème paraît insoluble, la peur de la mort est profondément ancrée ici et maintenant, dans le présent, dans tes émotions et dans ton corps. Et ça mérite d’être revisité sur le plan purement sensoriel, organique. J’y reviens un peu plus bas.

L’angoisse survient quand nous nous faisons happer par une spirale mentale infernale et que nous ne sommes plus du tout présents à nous-mêmes, notamment au corps. Quand tu perds ton centre, tu te fais embarquer par ces mouvements à l’intérieur et tu paniques.

Paradoxalement, plus tu es conscient de ta mort, plus tu acceptes que tu vas mourir, plus tu vis. Puisque la vie sans la mort n’existe pas. Il n’y a pas de vie sans la mort.

Et réciproquement. Donc, à chaque instant même, tes cellules meurent et se renouvellent. La vie, c’est la mort. Quand tu manges un poulet, le poulet est mort et cela te permet de rester en vie. Tes cellules se régénèrent et se dupliquent grâce au poulet que tu as mangé.

Bon, ça c’est un élément mental qui ne rassure en rien quelqu’un qui a peur de la mort !

Maintenant, qui a peur de la mort, si ce n’est l’ego ?

As-tu peur de la mort quand tu es en train de manger une pizza ? As-tu peur de la mort quand tu fais une balade en famille ? As-tu peur de la mort quand tu lis un bon bouquin ?

D’expérience, quand je suis dans la vie, la mort n’est pas un sujet. Elle le devient quand je me coupe de mon expérience, que je monte dans ma tour d’ivoire et que le centre mental commence à s’agiter dans tous les sens en pensant au futur.

Quand je suis dans la vie, il n’y a pas de “je” pour avoir peur d’une finitude, puisqu’il n’y a ni début ni fin, ni moi ni l’autre, seulement l’expérience du moment présent.

Seul le “moi” est terrorisé par cette idée, parce qu’il n’a pas la Foi : en effet, comment avoir la Foi quand on se tient en dehors de la vie ?

L’ego ne sait faire que ça, il est l’incarnation de la dualité et pense se tenir en dehors de la Vie. Cette séparation de la vie, c’est la définition de l’ego.

Vie et mort sont les deux faces de la même pièce, apprendre à mourir permet de vivre réellement, tout comme la réciproque est vraie.

La thanatophobie est une phobie comme une autre

La thanatophobie est une simple phobie, dans le sens où elle n’est pas plus intense qu’une peur panique de parler en public ou d’un vol en avion. C’était dur de le reconnaître pour moi, pourtant c’est la réalité.

Quels que soient les symptômes, les pensées, l’intensité des angoisses, de l’anxiété ou de la panique provoquée par cette peur… Ca se traite de la même manière pour toutes les phobies : par la présence aux sensations corporelles.

C’est le moment où il faut différencier la “simple” peur de la mort de la thanatophobie. Il est normal que la mort fasse peur pour toutes les raisons qu’on a évoqué : elle nous renvoie à l’inconnu, au mystère, à la finitude, au vide, au rien, à l’annihilation… Si on est honnête, on a TOUS peur de la mort à un certain degré.

Par contre, la thanatophobie est moins fréquente : elle peut aller dans l’extrême en terme d’intensité, jusqu’à l’angoisse de mort qui déclenche une crise d’angoisse où tout le corps s’emballe : vertiges, palpitations, souffle coupé…

La thanatophobie est une hyper-réactivité et il existe bien des méthodes et techniques pour régler cette phobie. Voir un médecin, prendre un traitement, même si ça peut aider et soulager à court terme, ne résout pas le problème de fond, tout comme un médicament ne se substitue pas une alimentation de qualité pour prendre soin de sa santé.

Une méthode qui a fait ses preuves en France est la méthode NERTI, qui promet de réduire drastiquement, voire éliminer, les symptômes en une consultation dans la majorité des cas. Cette approche se concentre sur les réponses émotionnelles et corporelles associées aux phobies, permettant de désactiver les réactions automatiques déclenchées par la peur. Oui, la peur, l’angoisse, la panique, en lien avec une phobie est réglée en une consultation dans la plupart des cas. Ca paraît impossible voire mensonger quand on souffre depuis longtemps, pourtant des milliers de personnes se sont libérées par cette méthode (dont moi et des centaines de personnes que j’ai accompagnées).

Il faut bien se dire que notre référentiel français se base sur la psychanalyse : je reçois souvent en consultation des gens qui ont passé plusieurs années avec un psychologue porté sur la psychanalyse. Loin de moi l’idée de dénigrer : ça peut avoir du sens de chercher un pourquoi, je suis le premier à aimer creuser… Mais il faut comprendre que le mental ne permet PAS de libérer une mémoire traumatique.

Alors que quand le patient s’adresse à la partie de lui-même qui stocke le trauma (et c’est le corps via les sensations) de la bonne façon, la libération peut arriver très vite. Beaucoup de personnes utilisent la méthode NERTI avec succès : médecin, psychologue, thérapeute en tout genre…

Bref, la peur de la mort est une peur humaine, mais c’est aussi une étape à transcender pour mieux vivre. Plus nous intégrons l’inéluctabilité de notre finitude, plus nous pouvons apprécier la richesse de chaque instant qui nous est donné.

Vie et mort ne s’opposent pas, ce sont les 2 faces d’une même pièce : ça faisait partie du deal à la naissance ! L’acceptation de notre finitude est un travail qui dure toute notre vie.

Au lieu de fuir le sujet de la mort, profite pour l’explorer vraiment quand il revient à toi, ça va te permettre d’être beaucoup plus lucide et… vivant !

Pour approfondir cette exploration, nous pouvons cheminer ensemble sur ce parcours de connaissance de soi, afin de transformer cette peur de la mort et apprendre à vivre pleinement.

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Blocage émotionnel : cette prison invisible qui impacte ta vie

Un blocage émotionnel, ça sonne peut-être abstrait, mais imagine un instant :

Et si c’était la cause invisible derrière toutes ces tensions physiques, ce sentiment de vide inexplicable, ce stress constant, et cette impression de passer à côté de ta vie ?

Les troubles émotionnels, les émotions figées, et le manque de confiance en soi pourraient en réalité provenir de peurs profondes et de blocages émotionnels profondément ancrés.

Ce phénomène peut être la barrière qui te coupe de tes ressentis les plus profonds, affectant ta capacité à vivre pleinement ta vie et même à développer une relation saine avec toi-même et avec les autres.

Dans cet article, tu vas découvrir ce qu’est réellement un blocage émotionnel, comment il se manifeste dans ta vie quotidienne, comment il influence tes pensées et tes actions, et surtout, comment t’en libérer pour enfin te reconnecter à tes émotions et te sentir vivant, en développant un état de conscience plus profond.

Reste avec moi jusqu’au bout pour découvrir une piste concrète pour commencer à te libérer de ces blocages qui t’empêchent d’avancer.

Qu’est-ce qu’un blocage émotionnel ?

Un blocage émotionnel est un mécanisme de protection mis en place par notre esprit pour éviter de ressentir des émotions difficiles ou douloureuses.

Ces blocages se manifestent lorsque les émotions ne sont pas pleinement vécues et se retrouvent figées dans notre corps, créant des tensions, des douleurs, et une sensation de déconnexion.
Ces mécanismes peuvent devenir de véritables prisons émotionnelles, nous empêchant de vivre pleinement, d’être en contact avec nos ressentis, et souvent dictés par nos peurs les plus profondes.

Tu as peut-être déjà ressenti ce blocage émotionnel, sans savoir exactement ce que c’était.

C’est ce moment où tu as l’impression de ne plus vraiment ressentir les choses comme avant, où tes émotions semblent anesthésiées.
Tu te retrouves à vivre ta vie comme un automate, coupé de ce qui fait vibrer l’âme : la joie, la tristesse, la colère, et même l’amour. Ces émotions qui devraient te traverser semblent soudain figées.

Et si je te disais que tout cela est imprimé dans ton corps, dans tes muscles, dans ta posture, et dans tes tensions physiques ?

Un blocage émotionnel n’est jamais isolé, car les émotions sont toujours en lien avec des sensations corporelles. Lorsque tu ressens une émotion, elle est accompagnée de réactions physiques : une tension, une crispation, ou même une modification de ta posture. C’est cette connexion intime entre émotion et sensation qui explique pourquoi libérer un blocage émotionnel passe aussi par le corps.

Illustrons tout ça par un exemple d’il y a une dizaine d’années.

Je suis en pleine séance, en tant que jeune kinésithérapeute, avec un adolescent que je soigne en ostéothérapie. Pendant que je travaille sur un point particulier de son bassin, je ressens une réaction étonnante, son état émotionnel change. C’est alors qu’il me dit : « Je ne sais pas pourquoi, mais je repense à un souvenir du collège où j’ai été humilié. » À ce moment-là, tout dans son corps se tend. Il est littéralement en train de revivre une émotion bloquée, ancrée depuis des années.

Des années plus tard, j’ai découvert que ces blocages émotionnels sont comme des cristallisations dans le corps, de véritables prisons pour nos ressentis. Ce concept est bien expliqué par des auteurs comme Peter Levine dans “Réveiller le tigre” et Bessel van der Kolk dans “Le Corps n’oublie rien”, qui montrent comment les émotions bloquées se logent dans le corps et influencent notre bien-être physique et mental.

Comment un blocage émotionnel s’invite subtilement dans ton quotidien ?

Tu peux vivre avec un blocage émotionnel sans même le savoir. Il se manifeste subtilement, et souvent de manière invisible, un peu comme une fine toile d’araignée que tu ne remarques pas, mais qui t’entrave sans que tu le saches. Ces blocages influencent ta confiance en toi, amplifient tes peurs inconscientes, génèrent des avis négatifs sur toi-même, et créent des pensées négatives répétitives.

Tu peux être dans une relation, au travail ou même seul chez toi, sans réussir à comprendre pourquoi tu te sens « déconnecté ». Ce qui est certain, c’est que tu ne parviens plus à identifier ce que tu ressens réellement. Tu es comme coupé de tes émotions, ce qui crée une sorte de vide intérieur, te faisant parfois douter de toi en tant qu’adulte capable de gérer ses émotions.

Prenons un exemple issu de mes propres expériences de vie. Pendant longtemps, je ne savais pas vraiment comment exprimer ce que je ressentais. Je ressentais beaucoup de choses sans savoir exactement ce que c’était.

J’étais souvent dans ma tête, persuadé que j’étais “mental” et que je ne ressentais rien. En réalité, j’étais incapable de mettre des mots sur mes émotions et encore moins d’en parler. Plus j’étais stressé, plus je me figeais.

Par exemple, il m’était impossible de reconnaître que j’étais triste. Cela se manifestait dans mes relations, où j’évitais les conversations profondes, et dans mon travail, où je me concentrais uniquement sur la productivité sans me connecter à mes véritables désirs, par peur d’affronter mes insécurités. C’est un blocage émotionnel typique : tu fonctionnes sur pilotage automatique, mais à l’intérieur, tout est figé. Je t’explique pourquoi dans un instant.

Dans ton quotidien, cela peut se traduire par des situations comme celle-ci :

  • Incapacité à pleurer : Tu te retrouves dans une situation bouleversante, mais les larmes ne viennent pas. Tu ressens une pression, une envie de lâcher prise, mais quelque chose en toi refuse de le faire.
  • Relations superficielles : Tu évites les conversations intimes, car elles réveillent des émotions que tu ne veux pas toucher. Quand quelqu’un vient te chercher sur un sujet inconfortable, toutes tes alarmes s’allument, tu bottes en touche, tu fuis ou même tu te mets en colère.
  • Tensions corporelles : Ton corps te parle, mais tu n’écoutes pas. Tensions dans le dos, douleur dans le ventre ou la gorge nouée : c’est souvent là que se cachent ces blocages émotionnels.
  • Colère refoulée : Tu ressens parfois une irritation constante sans vraiment savoir pourquoi. La colère peut s’exprimer de façon détournée, par exemple par des éclats de voix soudains ou de l’impatience.
  • Peur paralysante : Tu te retrouves à éviter des situations nouvelles ou à ne pas prendre de risques par peur de l’échec ou peur du rejet. Cette peur s’installe souvent dans le corps sous forme de tension constante, particulièrement au niveau de la poitrine ou des épaules.
  • Honte et culpabilité : derrière la honte et la culpabilité il y a systématiquement des blocages émotionnels. Ce sont les 2 plus grands poisons de la santé mentale et émotionnelle.

Les causes profondes et cachées des blocages émotionnels

La cause de ces blocages remonte souvent à l’enfance.
Quand nous sommes petits, nous avons un besoin vital de sécurité émotionnelle. Cela signifie que nous avons besoin d’un parent ou d’un proche qui est pleinement présent à nos émotions.

Si ce parent n’est pas disponible pour des raisons personnelles (stress, surcharge de travail, ou tout autre facteur), l’enfant apprend à se couper de ses propres émotions pour se protéger.

Pendant des années, je suis passé à côté de mes émotions. J’ai cherché à coller à un idéal de moi qui m’a poussé à enfouir mes peurs et mes tristesses, croyant que si je les ignorais, elles finiraient par disparaître.
J’ai foncé dans l’action, travaillant comme un forcené au lieu de m’écouter et je n’ai pas compris pourquoi je me suis tapé 3 otites en quelques mois… sans comprendre que tout cela était lié à ces blocages émotionnels.

Ce manque d’accueil inconditionnel et de soutien chez l’enfant déclenche une réaction de survie dans le corps. Le système nerveux bascule en mode « survie », activant le mode « lutte ou fuite » ou même le mode « immobilisation ». La théorie polyvagale explique très bien ce qui se passe au niveau physiologique dans ces moments de stress.

Ces mécanismes de défense psychologiques empêchent le développement d’une relation saine avec nos émotions, engendrant des problèmes psychologiques tels que l’anxiété, le stress chronique, et un avis souvent négatif sur soi-même.

Ce mode est censé nous aider à survivre à des situations dangereuses, mais lorsqu’il devient chronique, il engendre des blocages émotionnels. Le corps se crispe, l’émotion est figée, et le stress s’accumule sans possibilité de relâchement, comme un lapin pris au milieu des phares d’une voiture, figé par la peur et incapable de réagir.

La pire erreur que tu puisses faire face à un blocage émotionnel

Souvent, quand un blocage émotionnel se manifeste, notre premier réflexe est d’essayer de nous en débarrasser le plus vite possible. On veut « passer à autre chose », on veut « guérir » comme si c’était une maladie, ou on tente de l’ignorer en espérant que ça disparaisse avec le temps.

Je compare cela à un bouton d’acné : on veut l’écraser, le faire disparaître au plus vite parce qu’il nous gêne. Mais en réalité, le blocage émotionnel est une partie de nous qui cherche à être reconnue et aimée. C’est une partie que nous avons enfouie sous le tapis parce que nous n’étions pas prêts à faire face à cette douleur. Ignorer ces blessures psychologiques ne fait que les enraciner davantage, créant ainsi des schémas répétitifs de problèmes émotionnels. Plus on lutte contre ce blocage, plus il devient puissant. C’est un peu comme essayer de fuir son ombre : impossible.

Je me souviens d’une période où j’étais persuadé que je pouvais « forcer » la guérison de mes blocages. J’ai testé énormément de choses : coaching, EFT, affirmations, visualisation… Rien ne fonctionnait, car c’était un passage en force. J’ai essayé de pratiquer l’hypnose de manière superficielle, sans vraiment comprendre les blessures sous-jacentes. Résultat ? Rien ne bougeait. Le blocage s’enfonçait encore plus profondément, car il ne demandait pas à être éradiqué, mais écouté.

C’est un comportement typique du niveau Orange de la Spirale Dynamique, où l’on cherche à tout résoudre par l’efficacité et le contrôle. Ce type de blocage nous invite à changer de paradigme, à passer vers des niveaux plus intégrés, où l’on apprend à accueillir nos émotions avec une vision plus holistique.

Pourquoi apprendre à apprivoiser un blocage émotionnel peut tout changer ?

Plutôt que de chercher à détruire un blocage émotionnel, il est essentiel d’apprendre à l’amadouer, à l’accueillir avec bienveillance, et à développer des stratégies de gestion psychologique pour retrouver un équilibre émotionnel. Cela commence par une simple question : « Qu’est-ce que tu cherches à me dire ? ». Ce blocage est une partie vulnérable de toi, un morceau de ton passé qui cherche à être entendu.

  1. Accueillir l’émotion sans la juger : Quand une émotion remonte, ne la repousse pas. Prends le temps de l’accueillir, même si elle est inconfortable. Par exemple, si tu ressens de la tristesse, ne l’étouffe pas. Laisse-la exister. Souvent, l’acte même d’accueillir l’émotion permet un relâchement immédiat. Encore faut-il y arriver, ce qui est souvent impossible seul (car le système nerveux est trop en stress pour ça). D’où le fait de passer par quelqu’un avec qui tu peux te sentir en sécurité.
  2. Créer un espace de sécurité intérieure : Il est primordial de créer un environnement dans lequel tu te sens suffisamment en sécurité pour explorer tes émotions. Cela peut se faire à travers la méditation, la respiration profonde, ou simplement en prenant du temps pour toi, dans le calme. L’idée est de permettre à ton système nerveux de se détendre. Je me souviens d’un moment particulier dans ma vie où, après des mois d’hyperstress, j’ai finalement pris une semaine pour moi. Pas de travail, pas de téléphone, juste du silence et de l’introspection. C’est là que j’ai réalisé à quel point mon corps était tendu et combien j’étais coupé de mes émotions. Ce n’est qu’en relâchant cette pression que j’ai pu commencer à ressentir à nouveau.
  3. Relâcher le corps : Le corps retient les émotions, comme je l’ai appris dans mes années de kinésithérapie et avec plus d’une centaine de libérations émotionnelles sur les personnes que j’ai accompagnées. Pour libérer un blocage émotionnel, il est important de libérer également le corps. Des pratiques comme le yoga, la danse intuitive, ou même des massages peuvent aider à remettre du mouvement dans ces tensions figées. Lorsque tu ressens une tension corporelle, respire profondément dans cette zone et relâche-la consciemment.
  4. Dialoguer avec cette partie de toi : Imagine que ce blocage émotionnel est une part de toi qui a été mise de côté depuis longtemps. Que veux-tu lui dire ? Pose-lui des questions : « De quoi as-tu besoin ? », « Que veux-tu me montrer ? ». Ce dialogue intérieur peut ouvrir des portes vers des prises de conscience profondes.

Le chemin pour apprivoiser ses blocages émotionnels

Les blocages émotionnels sont des signaux puissants. Ils ne sont pas là pour nous bloquer, mais pour nous montrer la ligne directrice à suivre, là où nous devons diriger notre attention pour évoluer et grandir. En apprenant à les accueillir et à les écouter, tu t’ouvres à une libération émotionnelle et à une réconciliation intérieure. Plutôt que de les combattre, prends le temps de les amadouer, et tu verras combien ils peuvent t’apprendre sur toi-même.

Mais il est souvent difficile de traverser ce chemin seul. Demander du soutien n’est jamais un aveu de faiblesse, bien au contraire. C’est une preuve de force, de désir de transformation.

Si tu ressens que tu pourrais bénéficier d’un accompagnement pour avancer plus sereinement, je t’invite à me rejoindre pour une session dédiée à explorer ensemble tes blocages émotionnels et amorcer une véritable transformation. Ensemble, nous pouvons créer un espace sécurisant où tu pourras te reconnecter à toi-même.

systema IA – 01

Systema : un art martial russe pour simplifier sa vie

Dans une vie survoltée avec des stimulations de tous les côtés, il est facile de se disperser et perdre de vue l’essentiel. Le systema est une méthode de choix pour se recentrer sur ce qui compte et simplifier sa vie.

En quoi un obscur art martial russe peut t’aider au quotidien ? Et surtout comment ? C’est ce que tu vas découvrir dans un instant !

Le Systema, un art martial russe un peu spécial

Le Systema est une sorte d’OVNI dans le monde des arts martiaux et des sports de combat. Il ne propose ni rituel, ni kata, ni tenue particulière, ni ceinture ou grade, comme c’est le cas dans les arts martiaux japonais. Il n’y a pas de compétition, de combat, de cadre pré-établi comme c’est le cas dans la boxe ou le MMA.

A l’image du Krav Maga, le Systema est un art martial russe de la survie. On vise l’efficience au sens où le but est de survivre dans une situation de danger de mort en ayant un maximum d’effet avec un minimum d’effort. La différence majeure est qu’en Systema il n’y a aucune technique et la philosophie diffère complètement.

Il s’inscrit totalement dans l’adage de l’Art de la guerre “Vaincre sans combattre”.

Pour être efficient, le Systema cherche à diminuer le plus possible nos tensions internes afin de :

  • Passer sous les radars des autres (une application du principe de l’homme gris)
  • Réutiliser les tensions de l’autre sur lui-même (ce qui rappelle la philosophie taoïste)
  • Economiser notre corps et notre énergie (dans un but préventif évident)
  • Mettre l’attaquant hors d’état de nuire le plus vite possible.

Ainsi, il n’y a ni lutte frontale, ni volonté de détruire ou de gagner.

En ce sens, cet art martial russe contient bien des paradoxes qui mettent à mal notre système nerveux au début.

En effet, beaucoup de gens se construisent sur une opposition et ont vraiment du mal à lâcher la volonté de contrôle sur l’autre (ce qui se traduit par beaucoup de tensions)

Le fait qu’il n’y ait aucune technique perturbe beaucoup. Au début, le partenaire vient me mettre un coup de poing et je ne sais pas comment répondre à ça car je suis habitué à reproduire une technique, à faire un exercice, appliquer une règle (coucou Bleu de la spirale dynamique)

Le Systema permet de développer des réactions organiques naturelles qui sont les plus adaptées à la situation à force d’entraînement.

À force de pratiquer, on se rend compte que les principes infusent dans le quotidien et dans toute notre vie, pour la rendre plus simple, plus fluide et plus douce !

Sur le plan purement martial, le Systema est conçu pour être applicable sans gant, avec un sac à dos, une jambe dans le plâtre, assis au restaurant, couché au sol, dans un train…

La vie étant dépourvue de cadre, il est plutôt souhaitable de pratiquer un art martial qui marche seulement dans un cadre particulier. Si je sais me battre avec des gants dans un ring, ça n’est pas dit que je sache le faire dans la rue, acculé, face à 2 personnes.

C’est ce qui rend le Systema si réaliste et applicable à la vie réelle, y compris dans des contextes qui n’ont rien à voir avec la survie.

Juste avant de voir comment simplifier ta vie avec le Systema, il faut comprendre les principes de base de cet art martial russe.

Systema : Les 4 principes

Le Systema se base sur 4 principes simples et universels :

  1. Respiration : c’est LE premier pilier sur lequel on s’appuie encore et encore, pour plein de raisons. La respiration est comme une interface permanente entre intérieur et extérieur : la moindre perturbation, le moindre stress, influe sur notre respiration. Elle est un point d’ancrage nécessaire.
  2. Détente : amener le focus sur la respiration permet la détente en activant le système parasympathique (la branche ventrale du nerf vague plus précisément). Se détendre permet de diminuer nos tensions internes et de bouger beaucoup plus facilement et être plus créatif.
  3. Mouvement : les tensions nous empêchent de bouger librement, par extension la détente facilite le mouvement et la fluidité. Rester dans un mouvement continu et ne jamais se figer est un des principes clés.
  4. Structure : conserver l’intégrité de ma structure est fondamental, ça évite de s’effondrer en recevant un coup par exemple. La structure permet de garder les 3 premiers principes tout en conservant notre verticalité.

Quand j’ai découvert ces 4 principes lors de mon premier stage de systema, très vite une idée m’est apparue : “Mais ça s’applique à toute la vie ça !”

Une approche contre-intuitive (4 paradoxes)

Voici quelques paradoxes de la philosophie du Systema :

  1. Plus tu forces, moins ça marche : l’autre voit ton intention, tu veux un résultat. Quand on cherche à résoudre un problème, à réparer quelque chose, plus on force, plus la tension monte : on s’énerve, on casse quelque chose et on y arrive de moins en moins. Même chose quand on veut réfléchir à une solution, qu’on cherche à se rappeler d’un mot. En vente, c’est aussi un classique.

  2. Le plus détendu a un avantage : quelqu’un de tendu est facilement déséquilibré par ses propres tensions. Plus tu es détendu, plus tu sens les tensions de l’autre et tu peux lui renvoyer. Dans le quotidien, même principe : le plus tendu est généralement coincé dans une attitude répétitive et n’a aucune liberté. Le plus détendu peut trouver une ouverture, donner une réponse adaptée à la situation pour aider l’autre à sortir de son automatisme rigide.

  3. Le non cadre offre plus de sécurité : classiquement, le cadre nous rassure, permet de se situer et savoir à qui on a à faire. Sauf que dans la vraie vie, quelqu’un peut t’agresser dans un endroit tranquille, un ami peut te trahir. Le Systema est fait pour être applicable allongé, assis, avec un bras, les yeux fermés, avec un couteau… L’entraînement sans cadre prédéfini permet de s’entraîner dans un maximum de contextes et de développer une sécurité intérieure : une sécurité basée sur la confiance en notre système nerveux !

  4. La moindre résistance permet une grande force : le systema prend notre système nerveux à contre-pied. On cherche à mettre de la détente là où d’ordinaire on est tendu : en faisant une pompe, un squat, un relevé de jambe ou une frappe. Au quotidien, c’est pareil : en recevant un courrier des impôts, une discussion confrontante, une pensée entêtante… Dans la philosophie du Systema, on ne cherche pas à combattre. Il n’y a pas de combat, comme l’eau qui coule et ne lutte jamais, pourtant elle a une force colossale.

C’est de loin l’approche la plus économique et écologique pour se préserver sur le long terme, physiquement comme mentalement !

Le systema : une facette de la Via Negativa

Dans nos vies toujours plus pleines, nous voulons sans cesse ajouter encore et encore. Il en résulte une vie débordée, avec du “trop” de tous les côtés : trop de nourriture, trop de téléphone, trop d’applications, trop de sources d’informations, trop d’occupations, trop de stimulations… C’est la classique fuite du vide qui effraie tant l’humain.

Le Systema invite à se dépouiller des automatismes rigides sur lesquels on s’est construits. La Via Negativa permet de retrouver le David dans le bloc de marbre de Michel-Ange, d’où le succès des approches comme le minimalisme dans une période ultra-consumériste de l’humanité.

Dans le Systema, quelques exemples pour illustrer la Via Negativa :

  • Lâcher la volonté : plus je veux frapper pour me défendre, plus je crée une tension qui me pénalise. La frappe est un massage, un cadeau à offrir (oui au début ça perturbe !). D’ailleurs la frappe est utilisé dans un cadre thérapeutique en Systema (et peut aider à libérer des blocages émotionnels) !
  • Lâcher les techniques : en voulant faire une technique précise, je me crispe sur une façon de faire et je me prive de toutes les possibilités du vivant.
  • Lâcher la peur d’être frappé ou agressé : plus j’ai peur, plus je me fige, plus la frappe risque de me détruire, comme quelqu’un qui tomberait d’un étage et garderaient les jambes tendues : fracture assurée. Respirer avec sa peur, apprendre à se faire frapper et être OK avec ça permet de délester son sac à dos de beaucoup de peurs ! 
  • Lâcher la garde : plus je veux m’attacher à une forme préexistante, plus je rigidifie ma structure et plus je suis fragile. Il n’y a pas de garde en systema.
  • Les exemples sont encore nombreux : lâcher la performance, la compétition, les grades, la volonté de bien faire ou de réussir… Cette approche de la simplicité permet de revenir à l’essentiel.

La pratique régulière des cours de Systema amène forcément à assouplir le corps, diminuer les tensions, ce qui permet d’accueillir des coups sans s’effondrer ni lutter.

Cette Via Negativa permet de développer une posture adulte, en apprenant à faire confiance en la vie. Cela revient à déconstruire notre armure pour retrouver notre structure originelle, souple et puissante.

Comment pratiquer le systema au quotidien

Systema veut dire “méthode”, car en effet, il y a une méthode d’apprentissage assez particulière issue d’une pédagogie précise : lors d’un cours, chaque exercice est de courte durée, les différents exercices s’empilent pour gagner en complexité.

Tu peux prendre des cours avec un instructeur, faire des stages, pour avoir les bases et trouver des partenaires d’entraînement. Ceci étant, il y a beaucoup de possibilités pour travailler seul également.

Voici quelques idées sur le plan physique :

  • Marche respiratoire : inspirer sur 2 pas, expirer sur 2 pas. Puis augmenter petit à petit. Notifier les tensions qui apparaissent.
  • Observer ses tensions : chaque jour a son lot de situations qui crée en nous des tensions mentales, émotionnelles et physiques. Il est extrêmement précieux d’apprendre à les repérer en étant présent à soi et à son corps.
  • Apprendre à tomber : les humains modernes détestent le sol. Nous aimons être debout, à table, sur des canapés, loin du sol, qui est vu comme sale, réservé aux animaux et aux pouilleux. Or, nous en venons ! Apprendre à aller au sol, à chuter, à rouler, est non seulement extrêmement profitable pour la santé et la prévention (on rappelle que chez les personnes âgées : chute = fracture du col du fémur = mort prématurée) mais en plus sur le plan psychologique ça amène énormément de détente et de lâcher prise. Tomber n’est plus un problème ! Symboliquement, apprendre à tomber aide aussi à accepter de lâcher, de faire face à notre impuissance… le fameux “tomber pour mieux se relever.”
  • Bouger au sol librement : roulade en avant, en arrière… Ramper dans tous les sens. Pratique tous les mouvements que tu veux. C’est l’occasion de se réapproprier ce premier environnement qu’est le sol, comme un enfant qui s’amuse. La dimension ludique est tellement importante et contribue à donner envie de pratiquer !
  • Les mouvements basiques : squat, relevé de buste, pompes. Pas pour la performance, mais comme moyen d’augmenter le niveau de stress, entraîner la respiration de renforcer les tendons et d’apprendre à diminuer ses tensions.
  • Avec partenaire : apprendre à frapper, lutter au sol, étrangler (doucement), à utiliser des armes (couteau, bâton, pistolet)…
  • Reproduire les différents exercices vus en cours : chaque exercice permet d’approfondir les 4 principes.

Sur le plan psychologique, émotionnel et spirituel, voici quelques pistes :

  • Observer ton esprit au fil de la journée et notifier le niveau de tension
  • Ne rien prévoir dans sa journée, suivre le flux en écoutant la vie
  • Dans une dispute, un conflit, au lieu de s’opposer, écouter le point de vue de l’autre et aller dans le sens du courant, du vivant en faisant du ET
  • Quand je réfléchis à une idée, un projet, me mettre dans un mode détendu : la créativité ne vient pas en se contractant, c’est tout le contraire… Et le cerveau n’est pas un muscle.
  • Quand je n’arrive pas à faire quelque chose, quand je procrastine, au lieu de chercher à forcer, amener de la conscience sur la résistance et respirer avec. Chercher à la détendre serait encore une tentative de résoudre.
  • Garder sa structure et respecter tes limites quand quelqu’un commence à empiéter sur tes besoins
  • Accueillir une émotion telle qu’elle vient, sans lutter, en l’accueillant via le souffle et la posture
  • Observer quand je reste bloquée sur une idée, une technique, une stratégie : amener de la détente pour chercher d’autres options et augmenter la créativité

Bref, le Systema est une philosophie de vie qui peut se pratiquer à n’importe quel moment. Personnellement, je me retrouve souvent à revisiter les principes de base en marchant, en conduisant, en discutant…

Quelques informations sur le Systema

Le Systema est un art martial russe qui a été particulièrement déployé par Mikhail Ryabko et Vladimir Vasiliev, élève le plus connu de de Mikhail Ryabko. Mikhail Ryabko est décédé récemment mais beaucoup de ses élèves contribuent à faire connaître le Systema partout le monde. Vladimir Vasiliev enseigne au Canada mais propose des stages un peu partout ainsi que des programmes en ligne.

Il y a plusieurs écoles russes : l’école de Ryabko, de Kadochnikov, de Talanov, de Boykov (et bien d’autres “ov”)… Chacun son style et ses particularités, certains focalisent plus sur l’interne, d’autres plus sur l’externe.

Né en Russie, inspiré de multiples sources dont les anciens arts martiaux russes dont le Samoz de Spiridonov, le Systema a été codifié dans les forces spéciales russes : les Spetsnaz. Le systema apprend l’art de la défense à travers une discipline martiale.

Il se rapproche du sambo, un art martial russe également né en Russie dans les années 1930, centré sur la self-défense.

En France, tu trouves de nombreux instructeurs et en cherchant tu devrais avoir un club pas loin de chez toi.

Je te recommande de tester plusieurs instructeurs (ce que permettent les stages) et de rencontrer beaucoup de pratiquants, cela permet de te faire ton propre avis et trouver ce qui te plaît. Tu pourras choisir l’instructeur qui te parle le plus, car à chacun son style et sa philosophie.

Personnellement, certains instructeurs sont trop terre-à-terre pour moi, j’apprécie ceux qui connectent les différents exercices et les mouvements à une philosophie.

Quelques livres si tu veux explorer la philosophie du systema par le mental (pense aussi à le vivre dans ton corps !) :

  • Que tout ce qui respire, de Scott Meredith et Vladimir Vasiliev
  • Frappes de Scott Meredith et Vladimir Vasiliev
  • Systema : ma méthode d’apprentissage de Konstantin Komarov
  • Psychologie du combat de Konstantin Komarov
Honte IA

J’ai honte de moi : la honte en psychothérapie

J’ai honte de moi : voilà un constat qui fait mal. Cette dépréciation de soi n’est pas là par hasard dans une vie. Que cache cette notion de honte ? Comment se libérer de la honte ?

Plus bas dans l’article tu vas découvrir une approche atypique pour transformer la honte et je te préviens d’avance : c’est un tournant dans la vie.

La honte est une construction sociale

Etymologiquement, honte vient de “déshonneur”. C’est en lien avec l’échec d’expression de sa puissance comme cette phrase dans Phèdre de Racine “J’ai déclaré ma honte aux yeux de mon vainqueur”.

La honte est un sentiment fabriqué socialement. En effet, le jeune enfant ne ressent pas la honte, même s’il se balade à poil dans le supermarché. Il ne vit que les émotions qui le traversent : toutes les variantes des émotions primaires (joie, colère, peur, tristesse).

La honte est un construit social qui apparaît plus tard dans la vie.

Dans la spirale dynamique (un fascinant modèle pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit), la honte est associé au niveau ROUGE. En effet, quand un humain centré en ROUGE vit l’impuissance, est incapable de démontrer sa force ou sa domination, il va sentir de la honte s’il se perçoit comme faible et c’est la pire chose qu’il puisse vivre.

La honte fait son grand retour à BLEU (qui est particulièrement marqué par la culpabilité) qui est plus en lien avec la transgression des normes et des règles.

On se rappelle tous d’un discours culpabilisant du type “t’as pas honte ?!” ou “tu devrais avoir honte !” : cela illustre la honte qui découle d’une tentative de culpabilisation.

J’ai un souvenir particulièrement marquant en lien avec la honte : chaque mercredi quand j’étais enfant, j’allais à mon cours de natation à la piscine municipale. En sortant des vestiaires, il y avait les 25 mètres de la piscine à longer pour rejoindre le groupe et dans mon maillot moulant j’avais tellement honte, je voyais tous ces regards qui me transperçaient, mon corps me faisait honte. J’avais juste envie de me cacher.

Certaines personnes différencient la honte normale d’une honte toxique. Je ne suis pas partisan de rajouter des couches d’étiquettes (d’autant que la honte est de base toxique) mais plutôt d’aller explorer ce qui est vivant sous ce thème de la honte.

Quand la honte devient une façon de s’inhiber, il est temps de prendre le sujet au sérieux. Avant de détailler comment s’en libérer, explorons ce qui se cache sous la honte.

La honte, le pire sentiment

Lorsque j’ai honte de moi (que ce soit mon corps, ma sensibilité ou autre), je suis en train de comparer qui je suis à une norme sociale et/ou à une image idéale de moi.

Cette comparaison est une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui finit toujours par me tomber dessus, car avec la honte j’en tire la conclusion que “je suis inadéquat.”

La honte est le pire sentiment qu’un humain peut vivre, parce qu’il renie purement et simplement qui tu es et t’enferme dans l’impuissance.

En effet, biologiquement parlant, la honte active le mode “fuite” voire le mode “inhibition” du système nerveux autonome (cf le célèbre lutte, fuite, inhibition de Henri Laborit). Là où la lutte peut se traduire en une culpabilisation de l’autre ou de soi-même, la honte inhibe complètement.

C’est très souvent associé à des blocages psychologiques.

Quelqu’un qui a honte va (se) dire quelque chose comme “je ne sais pas où me mettre”, “j’ai envie de me cacher”…

La honte c’est : qui je suis = pas OK.

Ce rejet de soi est terrible parce qu’il implique tout un tas de conséquences dramatiques pour l’individu :

  • Ne pas écouter ses émotions et besoins
  • Focaliser sur les défauts
  • Accorder plus d’importance au regard des autres qu’à sa propre identité
  • Se rabaisser sans cesse, ce qui ruine l’amour, l’image et l’estime de soi
  • Aller jusqu’à la dépression voire pire

Attention à ne pas confondre honte et culpabilité :

  • La culpabilité implique la faute : se sentir coupable, c’est avoir commis une faute : il faut donc la réparer, demander pardon, expier. Dans la culpabilité, tu as fait quelque chose de particulier, c’est dans le “faire”.
  • La honte touche directement l’identité : il y a un problème dans “l’être”. Ca se loge encore plus profondément et c’est pourquoi c’est si pervers.

Même si honte et culpabilité ne sont pas du tout la même chose, ces pseudo-sentiment ont des similitudes, notamment qu’elles sont les conséquences de l’introjection de normes extérieures dans notre système nerveux.

La honte est un cadeau

Comment ça “la honte est un cadeau” ? Je viens de dire que c’était le pire sentiment qui existe parce qu’il coupe de soi !

Pour illustrer mon propos, faisons un détour par la douleur.

C’est chiant d’avoir mal à un endroit du corps, hein ? Mal au dos, mal à la tête, mal au pied… T’as juste envie que ça s’arrête. L’être humain peine à rester avec sa douleur alors il va chercher à la calmer, prendre des antidouleurs, aller chez le kiné.

Pourtant, s’il y a bien quelque chose d’essentiel à comprendre quand tu t’intéresses à la physiologie, c’est que : La douleur est une sonnette d’alarme, un indicateur sur le tableau de bord que quelque chose se passe et mérite ton attention, en réponse à un déclencheur. La douleur attire ton regard sur cette zone du corps en souffrance, ce soit pour une raison mécanique, métabolique, émotionnelle ou autre.

La honte agit de la même manière. C’est une alarme générale en réponse à un stimulus qui m’indique que je ne suis plus moi-même : je suis en train de conditionner qui je suis à une image idéale, à une norme décidée par l’extérieur.

Se libérer de la honte en 3 étapes

Lorsqu’on veut se libérer de la honte, il est important de garder en tête que c’est le début d’un processus de déconditionnement, ça ne prend pas 2 jours.

Comme dit plus haut, la honte est un construit social qu’un individu ne vit pas avant un certain âge.

Pour explorer la honte à l’intérieur, nous avons nos 3 centres d’intelligence associés à 3 étapes. Même si cela peut prendre du temps au début, très rapidement tu arriveras à faire ces étapes en quelques minutes.

1. Accueillir la honte

D’abord, cela passe par une phase d’accueil et d’écoute de la honte dans mon corps. Dans cette phase instinctive, je suis en lien avec ce qui est en moi sans juger ni interférer.

Comment je ressens la honte ? Comment elle se manifeste ? Où ? Ca fait quoi dans mon corps ? Ca fait quoi émotionnellement ?

Sous la honte, il y a toujours un paquet d’émotions parmi lesquelles tu peux ressentir une émotion dominante. Amenons une petite précision sur le sentir et le ressentir :

  • Le sentir concerne les sensations physiques : ça serre à la gorge, le plexus est noué…
  • Le ressentir concerne les émotions : ressentir la tristesse, ressentir la peur, ressentir le colère… Les deux sont liés mais ça n’est pas la même chose !

En CNV on appelle la honte un sentiment sonnette d’alarme car on commence à être en référence externe et on perd le lien avec soi. Derrière ce sentiment de honte (tout comme le sentiment de culpabilité), il y a toujours une émotion bien plus vivante et le besoin qui y est associé.

Sois vigilant avec ces sentiments sonnette d’alarme pour cette raison, je t’invite à utiliser ton centre mental pour discerner ce qui se cache derrière.

L’accueil inconditionnel est l’étape primordiale sans laquelle rien ne se passe. Quand on est dans cet espace de présence, quelques minutes suffisent déjà à se recentrer et à se détendre.

2. Comprendre la honte

Une fois que tu as compris que c’était un construit social et que tu as pris un temps pour accueillir ce que ça fait en toi, tu peux activer ton centre mental de plusieurs manières :

  • Trouver ce qui déclenche ce sentiment : à quel moment as-tu honte ? Qui ? Quelles paroles ? Quelle situation ? Quel lieu ?
  • Comprendre mes réactions à la honte : comment te comportes-tu quand tu as honte ? Quand cela se manifeste-t-il ?
  • Comprendre l’origine de la honte : Où as-tu appris ça ? Qui t’a transmis cette vision des choses ? Dans quel contexte ?

Souvent la honte commence dans la petite enfance dans le regard que pose une mère sur son enfant, ou dans le regard d’autrui.

Il est important de noter que tous les profils psychologiques ne sont pas égaux sur ce sujet. En effet, les profils émotionnels de l’ennéagramme sont beaucoup plus sensibles au regard des autres et à l’image que les autres.

La honte chez ces types de personnalité opère à un niveau psychologique beaucoup plus profond – elle est mieux comprise comme un mélange profond de peur, de chagrin et de vide que toute la structure identitaire est vide, dénuée de sens et artificielle.

Cette phase mentale permet d’avoir la clarté et de prendre du recul sur la honte pour ne plus la subir.

3. Exprimer la honte

Une fois que tu as clarifié ta réalité et que tu as appris à ressentir, il est important que tu puisses l’exprimer en passant par le centre émotionnel.

Dans un premier temps, ça peut être dans ton carnet, entre toi et toi en prenant quelques minutes pour libérer le sentiment de honte et tous les sentiments associés.

Après, pour une transformation profonde de la honte, je t’invite à l’exprimer à quelqu’un en qui tu as toute confiance, à un ami, une amie voire à ton meilleur ami.

Tu sais que c’est un ami avec qui tu peux discuter de tout, qui t’accueille quoi que tu dises. Si tu n’as pas ce genre d’amis dans ton environnement, prends contact avec un thérapeute ou un accompagnant avec qui tu peux te livrer en toute confiance.

Avoir des amis avec qui tu exprimes qui tu es vraiment est tellement précieux que ça vaut le coup que tu cherches à t’entourer de la sorte !

Quand tu as honte, tu es justement en train de te cacher et de travestir qui tu es. Tu n’as pas à avoir honte d’avoir honte, sans quoi tu t’enfermes dans un cercle vicieux sans fin.

L’expression de la honte fait partie du travail sur la vulnérabilité qui apporte énormément de détente car plus tu l’accueilles et tu l’exprimes (sans te victimiser) plus tu t’en libères.

Transcender la honte en thérapie

Au cours d’une vie, beaucoup d’humains ont à travailler sur leur honte. Comme tu l’as compris, ça coupe de soi-même donc ça mérite d’être pris très au sérieux. Personne n’est immunisé puisque cela fait partie des construits sociaux qui apparaissent à ROUGE.

Le travail intérieur sur la honte invite à revisiter un certain nombre de sujets :

  • Conscientiser les blocages émotionnels
  • Apprendre à s’aimer et s’accueillir tel que l’on est
  • Revisiter l’image de soi
  • Redorer l’estime de soi
  • Les injonctions hypnotiques reçues depuis la prime enfance
  • Ressentir les émotions et identifier les besoins en lien
  • Questionner le rapport avec les parents quand tu étais enfant
  • Faire le lien dans tes relations actuelles

Se libérer de la honte tout seul dans son coin est optimiste : il y a clairement plein de choses que tu peux faire seul et je t’y encourage.

Mais certains se disent “moi je n’ai besoin de personne” et se fourrent le doigt dans l’œil. Nous avons trop de tâches aveugles pour nous permettre d’explorer un sujet pareil en solitaire, d’autant plus que la honte est souvent associé à des parties de nous tellement refoulées qu’il est quasi-impossible de les réintégrer seul.

Je t’encourage à trouver un psychothérapeute compétent ou en parler à ton psy si tu en as déjà un.

Si tu souhaites entreprendre une démarche d’accompagnement pour mieux te connaître, tu peux également me contacter.

auto empathie 2 IA

Auto-empathie et auto-compassion : la clé d’une vie heureuse

L’auto-empathie est un cadeau dans un quotidien où tu ne te lâches jamais la grappe.
Quand on a passé notre vie à se mettre la pression, à se juger quand ce n’est pas assez, à se culpabiliser… L’auto-empathie devient une bulle d’oxygène tellement importante que c’est le sujet de cet article.

Auto-empathie et auto-compassion : de quoi on parle ?

Pour comprendre l’auto-empathie, il s’agit déjà de comprendre l’empathie.
Empathie vient du grec “em” qui signifie “dedans” et “pathos” qui signifie “passion, affection”.

En clair, l’empathie c’est être au-dedans de la souffrance.
L’étymologie dit l’essentiel : il s’agit d’être avec ce qui est ressenti.

Attention, quand je dis “être avec”, il ne s’agit pas de se laisser absorber par ce qui est ressenti et de perdre la présence à soi ou à l’autre.

L’empathie n’est pas la sympathie : Dans la sympathie (“sym” veut dire avec), je me confonds avec le ressenti de l’autre et je perds mon centre. 
C’est typique des personnes qui se laissent déborder émotionnellement, ce qui est caractéristique de certains psychismes (voir l’ennéagramme).

Pour te donner une image, l’empathie c’est accueillir l’eau de l’autre dans un réceptacle tandis que la sympathie c’est la fusion de ton eau et l’eau de l’autre devenant une grosse flaque.

L’empathie, c’est offrir une qualité de présence à l’autre pour qu’il puisse déposer ce qu’il vit sans être conseillé ni jugé. 

Par extension, l’auto-empathie, c’est m’offrir à moi-même cette qualité de présence pour accueillir l’intensité de ce que je vis en moi.

C’est l’un des plus beaux cadeaux que je peux m’offrir à moi-même !

Pour simplifier le propos, j’emploie auto-empathie et auto-compassion dans un même sens pour cet article, même si on pourrait évoquer des différences.

Le cadeau de l’auto-empathie / auto-compassion

Dans cette société, nous avons appris à être critiques envers nous-mêmes, extrêmement durs, à ne jamais nous laisser de répit.
L’auto-jugement est très fort : “je suis nul”, “j’y arriverai jamais”, “je ne mérite pas qu’on m’aime”, “je suis paresseuse”, “je ne vaux rien”…

Pour être clair, personne ne te parle aussi mal que toi-même !
Tu as probablement appris, comme moi, à être ton pire ennemi et cela peut générer beaucoup d’émotions de le réaliser.

Il ne sert à rien de chercher des coupables car ce serait remettre la responsabilité à l’extérieur, maintenant il s’agit bien d’avoir conscience que ça vient en bonne partie d’une éducation castratrice typique du niveau Bleu de la spirale dynamique, basé sur les “il faut”, sur les règles, les dogmes et une vision absolutiste du réel.

Ce rapport escalavagiste à soi-même cause énormément de stress, de dépréciation et mène aisément à la souffrance, à la dépression et au malheur.

Un symptôme extrêmement visible que quelqu’un a besoin d'(auto-) empathie, c’est qu’il tourne en boucle sur les mêmes pensées, les mêmes paroles voire les mêmes émotions.

Dans ce contexte, l’auto-empathie apparaît comme un bulle d’oxygène dans une grande ville asphyxiante.

Cela m’a fait réaliser que le critère numéro pour vivre la joie dans ma vie, c’est simplement être là pour moi dans ce que je vis.

Et c’est exactement ce qu’est l’auto-empathie. C’est plus que “accueillir ses émotions” (même si c’est déjà génial)

12 fausses manières de faire de l’auto-empathie / auto-compassion

Avant de voir concrètement l’empathie et comment tu peux l’appliquer dans ta vie, il me paraît nécessaire de comprendre ce que ça n’est PAS :

  1. Minimiser : “ce n’est pas si grave, il y a plus malheureux que moi”
  2. Me conseiller : “je devrais lire ce livre ou suivre cette formation”
  3. Me culpabiliser : “je ne devrais pas ressentir toutes ces émotions”
  4. Changer de sujet : “je vais plutôt aller manger du chocolat”
  5. Questionner : “d’où ça vient ce schéma ?”
  6. Dramatiser : “c’est horrible ce que je vis, j’ai vraiment pas de chance”
  7. Empathie de l’autre : “il a tellement eu raison de me dire ça…”
  8. Diagnostiquer : “je dois avoir un problème. Ça c’est parce que je suis hypersensible…”
  9. Me plaindre : “c’est terrible, c’est toujours pareil avec moi, j’y arrive pas”
  10. Rationaliser : “c’est comme ça. Il faut juste que j’apprenne à lâcher prise.”
  11. Rassurer : “ça va aller, courage, je peux le faire.”
  12. Me justifier : “je ne pouvais pas faire autrement”

Le principe de l’auto-empathie et l’auto-compassion

Comme dit plus haut avec l’empathie, l’auto-empathie consiste à me donner de la présence à moi-même à un endroit particulier.

J’aimerais préciser 3 principes importants :

  • L’auto-empathie n’est pas une identification à ce que je vis : l’identification pourrait se vivre par “je suis triste”, l’auto-empathie par “je sens en moi la tristesse”. Tu sens la différence ?
  • L’auto-empathie est surtout un espace dans lequel l’émotion peut se vivre : “je suis l’espace qui accueille en moi la tristesse”. C’est une contenance que je m’offre, comme des bras maternels qui accueillent tout.
  • L’auto-empathie se passe surtout dans le corps et pas dans la tête

En clair, l’auto-compassion consiste à reconnaître de façon inconditionnelle ce que je vis, que ce soit des pensées, des émotions, des sensations.

Comment se donner de l’auto-empathie et de l’auto-compassion

C’est souvent LA grande question car l’auto-empathie met dans la difficulté beaucoup de personnes.

J’ai beaucoup cherché à travers les livres et les formations. Je suis tombé sur le livre de Philippe Beck “Auto-empathie : l’art de se connecter à soi-même”, sur les livres de Marshall Rosenberg, sur la formation de Isa Padovani…

Tous ces contenus sont précieux mais il reste un problème : on reste sur le plan mental.
Et l’auto-empathie ne se passe pas dans la tête !

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’essaie de faire simple dans cet article et ne pas te faire monter dans la tête avec des chiffres, des processus compliqués.

Je parle très souvent de ce sujet d’auto-compassion aux personnes que j’accompagne.

Il est fréquent dans mes accompagnements que mon client me demande : “Fabien, comment je fais ça ?”

Cette question illustre à quel point un individu a manqué d’auto-empathie dans sa vie. 

C’est tragique à un endroit car ça veut dire qu’il ne sait pas ce que ça fait d’être accueilli de façon inconditionnelle.

En effet, comment le poisson rouge peut savoir ce qu’est la mer s’il a passé sa vie dans un bocal ?

Heureusement, se donner de l’auto-empathie s’apprend ! 
Tu as généralement besoin de passer par de l’empathie de la part de quelqu’un qui sait donner cette présence pour que tes neurones miroirs puissent trouver le chemin afin de continuer en autonomie.

Avant de te partager une façon de faire en 5 étapes, une remarque importante : Ce qui compte le plus c’est l’intention avec laquelle tu rentres dans cette auto-empathie.

La clé de l’auto-compassion, c’est l’intention de relation, de connexion avec toi-même. 
Si tu as envie que l’émotion s’arrête, si tu es obsédé par le résultat, tu te rends impossible l’accès à cet espace de présence qui peut accueillir.

Si tu as envie d’essayer, voici un processus tiré de la CNV (Communication Non Violente créée par Marshall Rosenberg) pour te donner de l’auto-empathie :

  1. Accueillir le chaos : tous les jugements, toutes les insultes, sensations, pensées, ont leur place. Laisse les sortir librement et surtout écris-les pour ne pas tourner en boucle dessus.
  2. Revenir sur la situation la plus factuelle possible (ce que ferait l’œil d’une caméra) : “Paul m’a envoyé un email dans lequel il me demande un remboursement.”`
  3. Connecter à l’émotion que je ressens : “je me sens triste”
  4. Descendre dans le besoin qui n’est pas nourri à ce moment là : “c’est tellement important pour moi d’être reconnu”
  5. Laisser émerger une demande à moi-même et/ou aux autres (il n’est pas nécessaire d’exprimer à l’autre ce que j’ai ressenti)

Maintenant, ça peut faire beaucoup au début, surtout quand tu as peu de temps.

La version simplifiée au quotidien de l’auto-empathie, c’est l’acronyme SOS :

  1. SENTIR la tension dans mes 3 centres : pensées, émotions, sensations.
  2. OBSERVER la respiration et laisser faire ce qui est.
  3. SOUTENIR par la présence cette partie de moi, me donner un câlin, envelopper, contenir avec tendresse et délicatesse, comme le fait une maman avec son enfant.

Quel que soit le processus que tu utilises, le cœur de l’auto-empathie est le même que le cœur de la communication non violente : c’est l’ancrage dans les besoins.

La CNV ramène dans l’accueil de tes besoins, cette énergie de vie si précieuse !`

Tu vas de plus en plus réaliser que tes émotions n’ont rien à voir avec les situations que tu vis mais avec tes besoins !

N’importe quel contexte du quotidien est adapté à te donner de l’auto-empathie :

  1. Tu ressens une peur subite car quelqu’un te coupe la route
  2. Tu vis de la colère en lien avec un courrier du service des impôts 
  3. Quelqu’un te fait une remarque et tu te sens triste
  4. Tu te sens en joie en apprenant une bonne nouvelle

Tout est une occasion à muscler ta capacité à l’auto-empathie !
Je t’encourage à utiliser aussi des situations agréables qui génèrent de la joie. 
Apprendre à célébrer fait partie des thèmes importants pour quelqu’un qui veut se rendre la vie belle 🙂

super Fabien IA

Comment réussir sa vie et devenir la meilleure version de soi-même : une quête vaine

Devenir la meilleure version de soi-même est une expression extrêmement fréquent dans le monde du développement personnel. Tu veux réussir ta vie coûte que coûte et tu peux y investir une énergie phénoménale.

Cette quête cache un terrible secret et c’est ce que je vais te révéler dans ces lignes.

C’est quoi devenir la meilleure version de soi-même ?

Devenir la meilleure version de soi-même, ça revient à se dépasser sur tous les plans. Ca commence par avoir une vision idéale de toi et chercher à le devenir coûte que coûte.

Dans le discours ambiant, il s’agit d’arrêter d’être une merde : arrêter de regarder la télévision et les journaux, arrêter de glander, de jouer aux jeux vidéo, virer de tes connaissances tous les gens qui te tirent vers le bas, arrêter les pensées négatives, détruire tes croyances limitantes…

Dans le même temps, tu dois te dépasser constamment : te lever tous les jours à 6h du matin pour aller à la salle de sport, méditer, lire des livres de développement personnel, cultiver uniquement des pensées positives.

Ensuite il faut entreprendre pour gagner du gros cash et atteindre ta liberté financière, si possible en devenant rentier.

Pour avoir énormément traîné dans des milieux développement personnel/business, je ne caricature même pas : c’est vraiment l’idéal recherché par énormément de monde.

Est-il vraiment réaliste ? Es-tu toi-même, consciemment ou non, à la recherche de cet idéal ?

Réussir sa vie : un postulat dangereux

Postuler une meilleure version de soi-même implique un certain nombre de corollaires :

  • Tu n’es pas cette meilleure version de toi-même
  • La meilleure version de soi-même existe
  • Chercher cette meilleure version de soi est une bonne idée

J’ai moi-même souscrit à ce paradigme pendant plus de 10 ans de ma vie. Depuis mes 16 ans, je lis beaucoup d’ouvrages de développement personnel, j’ai passé des heures et des heures à la salle de sport, j’ai médité de longues heures jusqu’à faire des retraites. J’ai même écrit un livre qui synthétise tout le meilleur du développement personnel en 2018 !

De toutes ces années, j’en ai tiré une immense frustration et la sensation de n’être jamais assez.

J’ai couru après cette meilleure version de moi-même comme Usain Bolt a couru après le record du monde. La seule chose que j’ai obtenu, ce n’est pas un record du monde, c’est une immense tristesse et déception de moi-même, parce que je n’y arrivais jamais.

Cette quête frénétique m’a appris une chose : ce fantasme de la meilleure version de soi-même est une idéologie toxique et destructrice.

Elle sous-entend que tu n’es pas assez ici et maintenant et que tu seras un être mieux dans le futur.

Tu vois la dureté de ce postulat ?

Le futur n’existant pas en dehors de ton mental, ça veut dire que tu vas passer toute ta vie à te sentir insuffisant au présent et à croire à un futur meilleur, futur qui n’arrivera jamais vu que ta vie est ici et maintenant…

Il s’agit d’un bon exemple de double contrainte.

La meilleure version de toi-même est en réalité un idéal du moi auquel tu t’identifies et pour lequel tu sacrifies qui tu es dans l’instant.

C’est d’une violence inouïe et malheureusement, quand tu es en transe vers cet objectif, tu ne t’en rends pas compte.

Trier le bon grain de l’ivraie du développement personnel

Tout n’est pas nécessairement à jeter dans ce paradigme de la meilleure version de soi-même. Ca peut avoir du sens d’aller à la salle de sport, de méditer, d’entreprendre… Seulement ne te raconte pas que tu seras un être meilleur, où que tu auras “réussi ta vie.”

Il n’y a pas une meilleure vie qu’une autre. Tu as le droit de glander, tu as le droit de ne pas travailler, tu as le droit de ne pas méditer… Ces injonctions au bonheur, au progrès et à la perfection interdisent d’être fatigué, faible et déprimé. Cela revient à se transformer en une machine productive et donc te couper de la vie en toi.

Pourtant, la fatigue, la faiblesse et la déprime font partie de toute vie humaine normale. Tu ne peux pas t’extraire du réel et vivre dans un monde fantasmé. Enfin si, tu peux, on le fait tous à divers degrés, mais plus tu le fais plus tu te déréalises et plus tu passes vraiment à côté de ta vie.

Là est le coût caché de la meilleure version de soi-même : tu fous sous le tapis ta médiocrité, ta faiblesse, ta sensibilité et toutes les parties de toi qui ne collent pas à ta vision idéale.

C’est la voie royale pour te déshumaniser, faire un burnout en bonne et due forme et, paradoxalement, tomber malade et en dépression parce que tu es à côté de tes pompes.

Ca demande d’être un minimum honnête envers soi pour reconnaître que tu te traites comme une machine.

Tout est question d’intention

Evidemment il n’y a aucun mal à méditer ou à créer une entreprise. Le propos ici n’est pas de faire ou ne pas faire quelque chose. Tout l’enjeu est de reconnaître l’intention sous-jacente qui nous pousse à faire ce que l’on fait.

C’est cette intention qui conditionne en énorme partie l’expérience que l’on vit. D’où l’intérêt de creuser un modèle comme l’ennéagramme qui nous permet d’identifier les motivations sous-jacentes à nos comportements.

Je vois beaucoup trop de personnes dans les livres et sur YouTube vendre une idéologie de dépassement de soi… Avant même d’avoir rencontré ce soi.

C’est comme une personne qui voudrait se sentir joyeuse tout le temps. Pourquoi pas cultiver plus de joie… Mais tant qu’il y a un océan de tristesse dessous, ce n’est pas avec 3 minutes d’affirmation positive que ça va changer quoi que ce soit.

Ce que ça va créer, c’est une dissonance cognitive entre ce que tu ressens réellement et ce que tu essaies de te faire croire.

Vivre plus heureux, ça commence déjà par aller rencontrer toutes les émotions refoulées que tu as mis sous le tapis et qui cocottent.

Après avoir passé plus d’une vingtaine d’années à refouler ma tristesse, je peux affirmer une chose :

Tu ne peux pas vivre un épanouissement profond et durable en refoulant tes émotions et en courant après la meilleure version de toi-même.

La voie la plus directe pour vivre la joie est d’autoriser et accueillir tes émotions désagréables. Je sais, c’est pas un discours fréquent, ni même que tu as envie d’entendre, mais je ne te propose rien d’autre que la réalité.

Apprendre à se connaître, c’est aussi découvrir qu’on a des zones d’ombre et qu’on est pas des gentils bisounours.

Voilà pourquoi dans le bilan de personnalité, je t’aide à aller voir ce que tu n’arrives pas à voir tout seul.
La véritable connaissance de soi est difficile et demande du courage car elle ne s’apprend pas dans les livres : c’est un travail à mener directement sur toi par observation factuelle de ce que tu vis.