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Ennéagramme du coeur IA

Ennéagramme du cœur

L’ennéagramme est souvent vu comme un modèle très mental.  Pour autant, il y a deux ennéagrammes dont on va parler aujourd’hui. Le premier est nécessaire pour démarrer mais il trouve vite ses limites. Le deuxième est nécessaire si tu souhaites trouver ton type de personnalité et cheminer avec ce riche modèle.

L’ennéagramme

L’Enneagramme est une figure à neuf points qui nous parle de trois centres d’intelligence présents chez tous les êtres humains. Ces trois centres d’intelligence donnent lieu à 9 structures de personnalité qui décrivent nos motivations profondes. En réalité, s’il y a un seul schéma de l’ennéagramme, il y a bel et bien 2 ennéagrammes dont je m’en vais te parler aujourd’hui.

L’ennéagramme de la tête

Lorsque tu découvres l’ennéagramme, il est nécessaire d’apprendre les bases : les 3 centres, la hiérarchie des centres, l’intégration et la désintégration, la structure de l’ego et ses mécanismes égotiques.

Pour apprendre les 9 structures de la personnalité, tu commences nécessairement par les stéréotypes : ces personnes qui collent tellement au modèle que c’en est indécent.

Au début, on confond motivations et comportements, on reste un peu trop scotché à ce que les gens font et disent au lieu d’aller regarder pourquoi ils font ce qu’ils font. Cela vaut aussi et surtout pour soi-même.

L’ennéagramme est à usage personnel en priorité.
Lorsque tu arpentes ce chemin de connaissance de soi, il est facile de se tromper, d’emprunter des chemins de traverse et de se retrouver à analyser des comportements, des choix de vie, en superficie.

Il est aisé de se fourvoyer et de taper complètement à côté.

L’écueil de l’ennéagramme de la tête est d’être désincarné, dissocié des 2 autres centres.
Dans la tête, il est possible de tenir tous les discours, d’explorer les différents points de vue sans vraiment s’engager dans le processus.

En 2016, quand je découvre l’ennéagramme, je suis uniquement dans ma tête à regarder les arguments logiques : “je suis comme ceci”, “je fonctionne comme cela” et hop je me range dans un ennéatype qui n’est pas le mien.

L’ennéagramme de la tête est un travail exotérique qui reste à l’extérieur des choses.

C’est important pour comprendre le modèle, ses contours et éviter les confusions, mais c’est un ennéagramme qui est hors sol, rationnel, un peu comme le scientifique qui se croit totalement objectif et qui déclare « moi je suis rationnel » alors qu’il est mû par ses émotions et qu’il ne veut pas le reconnaître. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir un paquet de preuves sur le sujet, notamment tous les travaux d’Antonio Damasio.

L’ennéagramme de la tête est obsédé par la surface, par l’image que tu as de toi voire tout ce que tu te racontes à ton sujet.

C’est là que tu focalises sur les comportements et que tu peux facilement changer d’avis en trouvant des arguments pour tous les types.

L’ennéagramme de la tête met complètement de côté ce qu’on vit vraiment dans le cœur et les tripes.

L’ennéagramme de la tête ne donne pas de fruits, tu peux le voir à toutes ces personnes qui parlent d’ennéagramme et ne le vivent pas. Ils discourent dessus, ils expliquent le modèle sans l’incarner, sans l’avoir intégré.

C’est extrêmement fréquent dans les formations en ennéagramme, souvent données par des gens qui ne parlent pas de leur type ennéagramme (ce qui est une autre façon de ne pas se mouiller).

Cet ennéagramme de la tête n’a aucun goût et c’est juste un modèle de plus…

L’ennéagramme du cœur

Avant de te parler d’ennéagramme du cœur j’aimerais te partager un exemple.

La CNV, la communication non violente, je connais depuis très longtemps. Je pense que le premier livre que j’ai lu, le livre “les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs” de Marshall Rosenberg. C’est un livre que j’ai dû lire il y a 11 ans et c’était très intéressant. J’ai appris plein de trucs sur la communication.

Depuis ce jour, régulièrement, je lisais sur la CNV, je regardais des vidéos. Plus tard, j’ai acheté des modules de formation et ça m’a beaucoup apporté.

Cette CNV avec les livres ressemblait à quelque chose comme : « Ah ouais, c’est vrai que la liberté, c’est important pour moi. » « Oui, c’est vrai, le besoin de liberté, c’est important bien sûr. »

Puis il y a la CNV que j’ai expérimentée en formation. Il y a quelques temps j’ai participé à 7 jours de formation CNV en présentiel.

Et là, quand je suis quand j’ai revisité ce thème de la liberté, quand je suis allé dans une situation, je ne cherchais pas du tout ça. J’étais dans une situation désagréable, quelque chose où j’avais beaucoup d’intensité, beaucoup de tristesse. Ce sur quoi je tombe au fond du fond, c’est à quel point c’est important pour moi d’être moi-même, d’incarner qui je suis dans le monde, de pouvoir donner et offrir qui je suis.

Et là, ça m’a fait une vague de frissons. À chaque fois quand j’en parle, ça me fait des frissons. Il y a un truc de… “Putain ! Être moi-même, incarner qui je suis, être moi-même, avoir cette liberté d’être moi ! WOW ! Putain que c’est important !”

Ca n’a rien à voir avec “Ah ouais, j’ai besoin de liberté.” Là, on est dans la tête, dans l’exotérique : j’ai pris un mot. Il y a la liberté en tant que mot, en tant que concept. Et là, ça fait tout le travail qui est souvent complètement déconnecté du réel que j’ai fait pendant des années en coaching. Travailler sur les valeurs : Alors moi, c’est l’intégrité, puis c’est… Ouais, l’honnêteté, c’est important. Et puis, la liberté est super importante. 100% des entrepreneurs du web à qui je discutais m’ont dit à un moment : « Moi, j’ai besoin de liberté. Ma motivation, c’est la liberté. » Souvent, c’est des gens qui s’esclavagisaient et s’enchaînaient à leur business. C’était assez amusant. Souvent, c’est la valeur-liberté.

Mais ce qui n’a rien à voir dans ma perception avec l’élan de vie que j’ai, cette putain d’énergie de vie d’être libre, d’être moi. Ça n’a rien à voir. Parce que dans un cas, c’est pensée, mentalisé, réfléchi, et c’est une checklist, tu vois. Dans un autre cas, c’est vécu dans les tripes, dans le cœur.

Si je te parle de ça, c’est que pour moi, ça permet vraiment de discerner la voie de la tête et la voie du cœur.

Cette expérience de la CNV m’a permis de faire la différence entre :

  • La CNV mentale, protocolaire, des livres
  • La CNV du cœur, connectée directement à mes ressentis et mes besoins. À cet endroit, je rencontre à l’intérieur de moi les différentes énergies qui me composent et qui sont vivantes à l’instant T : par exemple la liberté d’être moi.

Ça n’a pas du tout le même goût. Ça n’a rien à voir.

C’est comme si tu comparais un pauvre hamburger McDo dégueulasse à un mets d’un chef étoilé avec des noms exotiques de le coulis de fraises sur son château flamboyant de chocolat et où le goût est à la hauteur de cette description rocambolesque.

Donc ça, ça, ça parle d’une vision et d’une approche qui est beaucoup plus corporelle, même pas corporelle mais vivante et concrète.

Du coup, ça m’amène à l’ennéagramme du cœur. Une fois que les bases ont été acquises par la tête, l’ennéagramme s’explore par la voie du cœur, dans le ressenti.

L’ennéagramme du cœur nécessite de sauter dans le grand bain.

C’est ce qui fait que j’arrête de me voir tel que je crois être et que je commence à me voir tel que je suis vraiment.
C’est beaucoup plus engageant !

C’est une voie mésotérique et qui est dans une rencontre avec soi qui est dans quelque chose qui est de l’ordre de l’expérience où je laisse tomber les modèles. Cette rencontre avec toi-même est forcément confrontante car elle te met face à des parts de toi que tu ne voulais pas voir.

Ils sont encore là, tu vois, je laisse le mental et compagnie, c’est super. Encore une fois, comme je t’ai dit, c’est important de commencer par l’ennéagramme de la tête pour apprendre, pour comprendre, etc. Mais si on reste à l’ennéagramme de la tête, non seulement ça n’a aucun goût, non seulement on va taper à côté, on ne va pas trouver son type puis en fait, ça ne servira pas à grand-chose, ça va juste s’agglomérer parmi tous les autres outils qui sont sans goût. Ce travail mésotérique nécessite de sauter dans le grand bain, de se jeter à l’eau.

Tu sais, cette adrénaline-là quand tu es en haut de la falaise, enfin pas quand tu veux te suicider, en haut de la falaise quand tu veux sauter de 10 mètres dans l’eau, et quand tu sais que tu ne vas pas mourir parce que tu as bien regardé qu’il y avait de l’eau en bas, ne sois pas con, et tu es là et il y a une tension, il y a une peur, il y a peur, il y a un stress de se jeter dans l’eau, de se jeter à l’eau.

D’ailleurs, l’expression se jeter à l’eau. Tout comme quand tu vas te reconvertir et tu dis ok, je quitte mon ancien métier, je vais lancer mon business, lancer mon activité, se jeter dans le grand bain.

On est encore là-dedans, en effet. Même si là, on n’est pas dans quelque chose d’extérieur de aller se jeter dans la mer ou lancer une activité, c’est plus se jeter à l’eau dans mon intérieur, mais c’est le même effet.

C’est le même effet et ça demande les mêmes prérequis dont on va parler dans un instant, mais ça provoque le même inconfort, la même peur. Il y a une peur de “qu’est-ce que je vais trouver”, de “qu’est-ce que je vais découvrir de moi” parce que je plonge dans moi.

Je vais découvrir des parties de moi que je ne connaissais pas, des tâches aveugles, des zones qui étaient complètement mises de côté comme si c’était une maison avec des pièces condamnées et qu’est-ce que… Tu as retrouvé des clés, tu vas réouvrir à nouveau toutes ces pièces-là toutes ces portes-là et qu’est-ce que je vais y trouver ?

Et c’est là où ce travail du cœur, ce travail de l’ennéagramme du cœur va te faire plutôt regarder qu’est-ce que je ressens réellement plutôt que regarder la checklist mentale : “Alors la passion, mensonge, le 3, mensonge, non, non, mais moi je ne mens pas, alors non, je ne suis pas 3. ” “Alors l’avarice du 5, avarice, oh non, moi je donne de l’argent quand même régulièrement, alors je ne suis pas avare, non, non, ça, ça va.”

Ça, c’est justement l’ennéagramme de la tête où tu es là dans ta tête bien confortablement à faire la checklist là où dans l’énéagramme du cœur, il n’y a pas d’hésitation en fait.

Dans l’ennéagramme de la tête, tu peux soutenir toutes les hypothèses de tous les ennéatypes.

Tu peux trouver tout son contraire, comme dans un débat, dans une discussion, on peut aller chercher tous les points de vue.

Mais quand tu es dans l’ennéagramme du cœur et que tu vas aller visiter ce que tu ressens en réalité, réellement, ce qui te percute dans ta structure, réellement, ce que tu cherches le plus à éviter dans ta vie, je te garantis que tu vas très très vite éliminer 8 ennéatypes parce que dans le réel de ton ressenti et de ce qui se passe en toi, ça va très très vite faire du ménage.

Et c’est là où moi, je fais “Bon ben en fait non, l’instinctif, pas du tout.” Non, le thème de la colère, contrôle, non, non, non. “Mental, oui, mais non, ma quête n’est pas mentale.” “Mes thèmes, ils sont émotionnels !”.

Ça a été long pour moi parce qu’au début, je cherchais dans l’ennéagramme de la tête alors que dans l’ennéagramme du cœur, ça me ramène tout très très vite sur les zones de tension en lien avec le centre émotionnel, en lien avec l’image, en lien avec l’identité, en lien avec la tristesse, en lien avec tous les thèmes, la honte du centre émotionnel.

Parce que quand tu sautes dans le grand bain, le faisceau se resserre très très vite.

D’où le fait que je te recommande vraiment d’aller te poser plutôt ces questions-là :

  • Qu’est-ce que je ressens vraiment ?
  • Qu’est-ce que ça me fait là ?
  • Qu’est-ce qui me percute le plus quand quelqu’un me parle, me dit, me critique ? C’est quoi que ça vient chercher ?
  • Qu’est-ce que je cherche le plus à éviter dans ma vie et que je développe des trésors d’ingéniosité pour jamais y être confronté, pour toujours esquiver ?
  • Et quand je fais quelque chose, quand quelque chose sort de moi, quand je dis, quand je parle, quand je fais quelque chose, d’où ça part ? De quel endroit ça part de moi ?

C’est tout ça qui va t’informer et qui va t’informer de ton ennéatype et de ton réel fonctionnement et donc, par extension, de celui des autres.

Ça, c’est l’ennéagramme du cœur et il ne trompe pas. Et là, tu ne peux pas te planter, même si ça peut prendre du temps et ça peut prendre des jours, des semaines, des mois avant de sentir, avant d’être suffisamment au contact de toi et de ton être pour répondre à ces questions-là. OK ? C’est pour ça que je te dis, c’est pas confortable, c’est pas censé l’être, et c’est pour ça qu’à mon sens, il y a 3 prérequis à vivre cet ennéagramme du cœur et à emprunter cette voie-là.

Les 3 prérequis à l’ennéa du cœur

Comme je te le disais, de ce que j’ai observé, il y a bien 95% des gens qui font de l’ennéagramme de la tête, si ce n’est pas 99%.

Il y a seulement une minorité de gens, sur tous les gens qui ont lu des bouquins, suivi des formations, il y a une partie infime qui, à mon sens, vit l’ennéagramme du cœur… …même chez les formateurs …même chez plein de gens qui transmettent.

Pour la simple et bonne raison que c’est coûteux, pour la simple et bonne raison que ça engage tout l’être, et pour la simple et bonne raison que ça te met à poil et que ça te confronte à tes plus grosses zones de tension.

C’est une zone dans laquelle tu commences à être tellement transparent avec toi, tellement honnête avec toi, tu ne peux plus te mentir, tu ne peux plus te bullshiter, tu ne peux plus te fuir, tu ne peux plus te projeter.

C’est un endroit dans lequel tu te rencontres et tu te retrouves, et ça peut impliquer énormément de choses. Ça peut impliquer des changements drastiques, de vie, des décisions, ça peut impliquer des deuils, ça peut impliquer tellement de choses que c’est normal qu’il y ait plein de personnes qui ne franchissent pas ce pas-là, et je le comprends.

Donc, voici 3 prérequis pour cet ennéagramme du cœur.

1/ L’humilité

L’humilité, c’est-à-dire de cesser de me raconter que je sais, que je sais qui je suis, que je sais comment je fonctionne, que j’ai compris. Ça demande de lâcher, de descendre de ce piédestal mental dans lequel je me suis mis tout seul, de descendre et de renoncer à croire que je sais déjà.

L’humilité de me dire “peut-être que tout ce que je crois à mon sujet est complètement faux”. Peut-être que j’ai tellement investi un faux self que tellement je me suis fait croire que, qu’en fait, je ne sais pas du tout qui je suis. Ça demande cette humilité-là de lâcher les préconceptions et tout ce qui pourrait être des voies de traverse et des obstacles à vraiment me voir comme je suis.

2/ L’honnêteté, bien sûr, sinon c’est pas drôle ! L’honnêteté de faire tomber les masques et d’accueillir ce qui est. L’honnêteté de me voir en face. C’est le premier travail d’Hercule, le lion de Némée

Dans le travail du lion de Némée, Hercule va étrangler le lion dans la caverne. En fait, il s’étrangle lui-même. Dans un mythe comme dans un rêve, tous les personnages, toutes les parties du rêve ne sont que des facettes de toi. Donc, Hercule s’étouffe lui-même en étouffant le lion parce qu’il se regarde en face, il arrive au bout d’un mode de fonctionnement, il se regarde les yeux dans les yeux et il étouffe, il tue entre guillemets son égo, il accepte de se voir comme il est. Donc, c’est faire tomber les masques.

3/ C’est le courage, surtout que le courage, la racine de courage, c’est le cœur. C’est le cœur et justement, quand on parle de la voie du cœur, ce n’est pas pour rien aussi, c’est que ça te demande de plonger dans l’inconnu, ça te demande, encore une fois, revois-toi sur cette falaise-là, si tu l’as déjà fait, de plonger ne serait-ce que de 3 mètres, de 5 mètres, de 10 mètres. Tu vois l’eau en bas et tu dis oh putain, ça demande un courage de plonger. Je sens toutes mes cellules qui bougent et j’y vais, j’y vais quand même. Donc, c’est le courage, c’est l’ingrédient, l’ingrédient clé qui permet la bascule. Il y a l’humilité, l’honnêteté permettent de rendre le travail possible et le courage d’y aller à un moment donné.

C’est comme le courage de lancer son business, le courage de prendre un bain froid, le courage de faire une retraite de méditation ou quoi, c’est d’aller déclencher à chaque fois le courage d’aller dans cette zone grise, dans cette zone inconnue où je ne sais pas ce que je vais trouver, même si c’est moi-même et même si c’est à l’intérieur, je ne sais pas ce que je vais trouver.

Mais c’est là que je vais trouver le plus beau trésor de la Terre puisque c’est moi-même et c’est la vie en moi. C’est un cadeau que je te souhaite de trouver en tout cas.

Maintenant, pour terminer, pour avoir ces trois qualités d’humilité, d’honnêteté et de courage, le fruit doit être mûr. C’est important puisque si le fruit n’est pas mûr, tu ne vas pas y aller, tu vas forcer, tu vas te mettre la pression, tu vas te mettre des il faut parce que le fruit n’est pas mûr. Donc, c’est OK si le fruit n’est pas mûr, c’est OK d’arrêter là et de ne pas continuer dans cet ennéagramme du cœur, de ne pas continuer du tout l’ennéagramme ou de rester dans la tête, c’est OK tant que tu es en conscience que tu fais de l’ennéagramme de la tête et que tu restes autour en périphérie et que tu regardes comme un touriste, comme au musée, tu regardes et tu ne t’investis pas, tu ne t’engages pas.

C’est justement l’écueil du centre mental de ne pas se mouiller dans le réel, c’est l’écueil de beaucoup de… C’est l’écueil de l’approche scientifique, du scientisme, c’est de croire que le réel est observé sans se mouiller. “Non, non, mais moi, je suis rationnel, je suis totalement objectif.”

Mais que dalle ! L’objectivité absolue n’existe pas chez un être humain. À un moment donné, c’est d’assumer la position depuis laquelle tu parles et de te regarder vraiment. Et ça, encore une fois, c’est engageant, c’est impliquant, c’est pour ça qu’il y a beaucoup de personnes qui se protègent de leur propre pathos en investissant un masque d’objectivité. C’est classique chez les mentaux, notamment.

Donc, c’est OK si le fruit n’est pas mûr et, encore une fois, au démarrage de la quête, si tu prends tous les voyages du héros, le monomythe de Campbell, au démarrage de la quête, le héros a le droit de résister à s’engager.

Il y a toujours la résistance quand il y a l’appel du destin, quand il y a l’appel de l’aventure et il y a toujours la possibilité de prendre la sortie d’autoroute et de ne pas y aller, en fait. Il n’y a pas d’obligation avec ça. Mais, à un moment donné, quand il y a le fruit qui est mûr et la possibilité d’y aller, bim !

Et le héros, il y va, tu y vas et c’est parti, tu vas dans la forêt et tu as ta machette et tu es tout seul avec ta machette et dans une faune, une flore sauvage, tu vas tracer ton chemin. Il n’y a pas de chemin puisque tu es dans une voie inconnue. Tu n’es pas dans l’autoroute de la pensée, l’autoroute de la connaissance que l’ennéagramme a mappé et cartographié et extrêmement aidant de ce point de vue-là, même si ça peut être un point d’appui.

Quand tu empruntes cette voie du cœur, quand tu empruntes cet ennéagramme du cœur, tu es seul dans la forêt amazonienne avec ta machette, avec la bite et le couteau.

Tu vas tracer ton propre chemin, ta propre voie en direction de toi-même puisqu’on est dans un voyage intérieur.

Si tu as envie d’explorer cette quête plus en avant, moi, j’ai des ressources pour t’aider là-dessus, tu as Bas Les Masques qui est une première approche si le fruit est mûr et s’il y a ces trois qualités dont on a parlé.

Bas Les Masques peut être la prochaine étape pour toi pour démarrer tranquillement dans ton coin, commencer à voir ton fonctionnement, rechercher ton ennéatype et percer à jour ton ego.

Et si tu as envie d’aller plus loin, tu peux me contacter directement.

240804 Centre réprimé

Centre réprimé : un sacrifice dans ta personnalité

As-tu déjà remarqué que dans notre monde, les riches semblent devenir plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ?

Il y a plus de 2000 ans, un verset biblique disait déjà :

« Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on notera même ce qu’il a. »

En 1896, l’économiste italien Vilfredo Pareto observait que 80% des effets proviennent de 20% des causes. C’est la fameuse loi de Pareto !

Cette loi de déséquilibre ne se cantonne pas au monde extérieur.

Dans notre propre intériorité, la personnalité existe sur la base d’un déséquilibre.

Ce qu’on appelle « centre préféré » dans le jargon de l’ennéagramme, ça a des conséquences terribles en créant notre propre malheur. Comment sortir de ce principe d’inégalité qui semble universel ? 

C’est le sujet de cet article.

Le verset 13-12 de Tonton Matthieu montre bien le double mouvement : le plus appelle le plus, le moins appelle le moins.

C’est exactement ce qui se passe avec le centre préféré et le centre réprimé. Le centre préféré en énéagramme, c’est le socle de la personnalité. Le réel, la réalité, est filtré et interprété par lui et il y réagit.

L’identification à ce centre préféré crée un déséquilibre dans la personnalité qui s’exprime à travers ce qu’on appelle les mécanismes égotiques : mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base, désir de base, etc.
Toute la personnalité est polarisée. C’est ce qu’on appelle l’ego en ennéagramme.

C’est l’heure de lâcher la grosse bombe, le gros pavé dans la mare :

La majorité de tous tes problèmes dans ta vie viennent de la surutilisation de ton centre préféré. 

Le centre réprimé est évacué de notre psychisme comme n’importe quelle vulgaire minorité d’un régime politique : Les immigrés, les handicapés, les indigènes, les personnes âgées, etc.

Ce centre réprimé est désinvesti, il n’est pas écouté, il est mis à la cave. C’est comme la manipulation. Il faut être deux pour jouer : bourreau-victime, par exemple.

Donc il y a un couple : centre préféré-centre réprimé.

Le centre réprimé est exclu du système parce que l’ego connote tellement positivement le centre préféré qu’il estime que le centre réprimé ne sert à rien.

Ce centre est dit réprimé car il est un centre qui est un peu plus fort que le centre préféré.

Le centre, il est dit réprimé car c’est celui que nous aimons le moins, que nous comprenons le moins et dont nous évitons l’utilisation avec énormément d’habileté et d’astuces. Comme le disaient Kathleen Hurley et Theodore Johnson.

Le centre préféré contrôle silencieusement notre personnalité, disaient ces deux mêmes auteurs.

L’ego a une connotation négative du centre réprimé. Il le sacrifie sur l’autel du centre préféré.

Ce n’est pas qu’on ne sait pas l’utiliser, c’est qu’on ne veut pas.

Le centre réprimé étant beaucoup moins utilisé par l’ego, il est beaucoup plus pur et moins entaché par les mécanismes égotiques.
Le centre réprimé est acquis, cela se décide dans la petite enfance entre 0 et 2 ans, à la différence du centre préféré qui semble être inné.

Lorsqu’on a moins d’énergie, qu’on est énervé, stressé, fatigué, il a des difficultés à rester stable, il devient lourd, inconfortable, il devient une souffrance.
Dès qu’on va mieux, il se met en ligne et se rétablit.

Les 3 manifestations du centre réprimé

J’ai réfléchi à trois manifestations du centre réprimé et j’aimerais te partager les grandes lignes de à quoi ça peut ressembler. Attention, c’est des grandes lignes, c’est évidemment à voir au cas par cas.

Centre émotionnel réprimé

Quand c’est le centre émotionnel qui est réprimé, il va y avoir une certaine froideur, pas de chaleur, pas de douceur. Pas de chaleur, pas de patience, pas d’écoute, pas de prénom, pas de bonjour. Quand je dis pas de prénom et pas de bonjour, c’est que c’est un truc qui est extrêmement fréquent à voir. C’est plein de gens qui, dans des commentaires YouTube par exemple, ne disent ni bonjour ni merci, et viennent juste balancer une phrase ou une question ou un truc. Un mental par exemple haut perché dans son mental ne va même pas prendre le temps de considérer la relation et va juste poser son truc. Le centre émotionnel réprimé donne une forme de désintérêt de l’autre, de désintérêt de la relation. Et du coup, forcément, il est aussi coupé du beau, coupé de la beauté de la vie et de ses émotions.

Centre mental réprimé

Un centre mental réprimé, ça va avoir un goût de confusion, une difficulté à compliquer, de faire des plans, de réfléchir, de clarifier sa pensée, d’anticiper. Tous les centres mentaux réprimés que je connais, lorsque vient le soir tard, ça commence à devenir difficile d’aligner les mots, d’avoir une phrase qui est cohérente, qui a du sens, qui sort fluidement. Les propos peuvent ne plus avoir vraiment de sens. Ils en ont marre de parler, marre de dialoguer, marre de blablater en fait. Là où, quand tu as un bon centre mental, tu peux discuter toute la nuit, tu peux blablabla, tu peux discuter, dialoguer pendant des heures et des heures. Là où un mental réprimé, ça va vite gonfler en fait.

Centre instinctif réprimé

L’instinctif réprimé, là ça va avoir un goût de mou, d’un côté molasses, d’un côté mollassant. C’est être coupé du corps, des sensations, des besoins. C’est quand tu ne sais pas ce que tu veux, l’action devient difficile, ça devient compliqué de trancher, de décider. Il y a une inertie, il y a un côté je me laisse porter, c’est bon. Il y a un truc de se lâcher presque en fait. Donc ça, c’est des expressions que moi j’ai vues sur chacun de ces centres lorsqu’il est réprimé. Maintenant évidemment, c’est à individualiser, ça dépend de ton énotype et ça dépend de plein d’autres choses. Mais c’est des tendances générales que tu vas pouvoir observer et t’amuser à voir. Parce que forcément, il ne faut pas attendre de quelqu’un qui a un centre émotionnel réprimé qu’il ait la même capacité à entrer en lien et à avoir une chaleur de cœur que quelqu’un qui a un centre émotionnel préféré. C’est juste normal en fait.

Mais attention, ce n’est pas parce que le centre est réprimé que tu ne sais pas l’utiliser, je l’ai dit. Et ça ne veut pas dire que ce n’est pas qualitatif. La hiérarchie des centres, ça a tout à voir avec une notion de quantité et pas de qualité. Donc c’est important de ne pas confondre et de ne pas tomber dans des raccourcis du genre “les gens qui ont un instinctif réprimé ne font pas de sport”, “les gens qui ont un émotionnel réprimé sont méchants” et “les gens qui ont un mental réprimé sont complètement teubés”. Non, pas du tout, ça n’a rien à voir.

Hiérarchie des centres : un rappel

 hiérarchie des centres et de quelques nuances, quelques apports supplémentaires sur le centre réprimé. Parce qu’en effet, c’est super important avant de chercher à réintégrer le centre réprimé, avant d’approfondir, déjà de définir en fait. Donc quand tu vas être dans ton cheminement, dans ta recherche d’ennéatype, tu vas regarder tes centres, tu vas regarder les mécanismes des types, tu vas chercher à éliminer tes hypothèses les unes après les autres, etc. Mais quand tu t’intéresses spécifiquement à identifier le centre réprimé, ce qui va être plutôt un travail dans un second temps, quand tu es déjà à peu près sûr de ton type ennéagramme, à partir de là, tu as deux variantes, comme l’ont défini les Chabreuil, ils ont appelé ça alpha et mu. En gros, pour chaque ennéatype, tu peux réprimer l’un ou l’autre des centres qui ne sont pas le préféré. Exemple d’un 1 qui est instinctif, il va réprimer soit le mental, soit l’émotionnel, et ça va donner une couleur particulière à l’ennéatype. Donc c’est une nuance qui est extrêmement précieuse. Et intéressante et importante, je trouve, qui mérite vraiment qu’on s’attarde dessus.

Donc en clair, dis-toi bien que le centre réprimé, c’est toute une histoire de flemme.

Il y a quelque chose de l’ordre de très très vite abandonner dessus. Tu vas commencer à faire un truc, par exemple, si moi c’est une rando, une balade ou machin, ou je ne sais pas, une course, et très très vite, il y a la flemme en fait, j’ai envie de m’arrêter. Si je vais courir, au bout de cinq minutes, il y a une partie de moi qui fait : “Oh, c’est bon, on pourrait quand même économiser un peu.” On pourrait quand même économiser notre énergie, on serait mieux à la maison quand même. Et tu vois, une autre personne qui va avoir un mental réprimé, elle va commencer à lire ou à creuser un sujet qui l’intéresse, et au bout de quelques minutes, “Oh mais non, la flemme et tout, c’est compliqué.” Et tu vois, à chaque fois, tu as cette dynamique d’une volonté de lâcher ce truc-là, parce que le centre préféré veut encore récupérer toute l’énergie pour lui. Donc ça a vraiment tout à voir avec une notion de “je ne veux pas utiliser et je lâche et j’abandonne très très vite”.

Et tu vas pouvoir observer, ce que je te recommande chaudement, c’est juste de t’observer et prendre des notes de ton quotidien sur quand tu commences à avoir moins de ressources, à être plus fatigué, plus stressé, plus activé par quelque chose, de voir qu’est-ce qui saute chez toi. Moi, je vois très vite que je commence à rester sur mon canapé, à moins sortir, à moins marcher, à sauter des séances de sport, c’était surtout avant. Il y a un truc comme ça où je vais vraiment… Pareil, me couper du corps, me couper des ressentis, me couper de l’action. Et tout ça, c’est des fonctions du centre instinctif. Rapport au corps, rapport à l’action, au mouvement, trancher, etc. Donc observe bien, en fin de journée, le soir tard, qu’est-ce qui commence à sauter. Chez les gens que je connais qui ont un centre mental réprimé, comme je te l’ai dit, le soir, ça devient vraiment difficile de réfléchir, de parler de sujets mentaux, de parler de trucs qui sont complexes, fins, nuancés. Ça devient difficile pour eux. Et les émotionnels, c’est… Les émotionnels réprimés, c’est là où ils n’ont plus de patience, en fait. C’est les moments où ils n’arrivent plus à écouter l’autre. Ils vont couper court, ils vont ne plus mettre les formes, ils vont devenir plus froids. Donc c’est vraiment par ton observation que tu vas pouvoir capter ta hiérarchie des centres. Et ici, et surtout le focus sur le centre réprimé, de le voir… Quelque part, tu vas le voir par son absence. Il va notamment… Et c’est là qu’on dit qu’il contrôle silencieusement la personnalité, c’est que derrière, ben, tu prends… Tu prends un 1, je reprends l’exemple du 1 qui a l’émotionnel réprimé, il va devenir jugeant, cassant, il n’y aura plus du tout d’émotionnel. Ou si tu prends un 5 qui réprime l’instinctif, il va se couper complètement de ses tripes et de son corps pour rester dans sa tête. Et c’est la même logique pour tout le monde. Donc voilà pour cet ajout. Je te laisse continuer la vidéo tranquillement.

Le sacrifice sous le seuil de conscience

Parlons du sacrifice sous le seuil de conscience.

En fait, le sacrifice du centre réprimé se fait sous le seuil de conscience, au sens où on ne s’en rend pas compte.

C’est lorsqu’on est embourbé dans notre centre préféré et/ou dans notre centre de soutien, pour les 3, 6, 9, qu’on occulte le centre réprimé.

Le symptôme principal, c’est un truc de “C’est bloqué, je n’ai pas accès, je n’y arrive pas.”

C’est comme quand ma chérie me demande : “Fabien, qu’est-ce que tu sens ?”

Ben… Je ne sais pas. “Qu’est-ce que tu as envie ?” Euh… Je ne sais pas. Instinctif réprimé. C’est comme ça le centre instinctif réprimé chez moi. Donc ça donne une difficulté d’accéder à ce genre d’infos.

“Qu’est-ce que tu sens ? Qu’est-ce que tu as envie ?” Ben… Mais je n’en sais rien. Je ne sais pas. Il y a besoin de prendre le temps de connecter, de ramener mon instinctif, qui peut être parti dans les choux, pour avoir la réponse. J’ai besoin de me recentrer et de revenir dans la présence, parce que si je suis happé dans mon centre préféré, on revient à cette loi du plus qui appelle le plus et du moins qui appelle le moins, il va tout s’approprier le centre préféré, donc il n’y aura pas d’énergie pour le reste.

Comment réintégrer le centre réprimé ?

Alors comment on peut réintégrer ce centre réprimé ?

Ca demandé 3 qualités.

  1. La détente, puisque l’ego est une crispation et une tension, donc ça veut dire que ça nécessite à un moment donné une détente dans notre psychisme pour y accéder.
  2. Ça demande de la patience.
  3. Ca demande de la douceur. 

Ces qualités qui permettent de revenir à une forme d’écoute, une forme de présence à cette partie de nous, que nous avons tendance à foutre en couilles. Nous avons tendance à foutre encore et encore sous le tapis. Et qui nous coûte. Et c’est ça qui nous coûte énormément.

Donc moi je te dirais qu’il y a un double mouvement à avoir.

  • Le premier mouvement, c’est de lâcher sur le centre préféré, forcément. Donc sur le mécanisme de défense, et sur la passion, et sur la fixation. Ça demande de lâcher. Pour moi par exemple, sur une base 3, ça demande de lâcher les objectifs, de lâcher le faire pour être, de lâcher l’identification à un idéal du moi, pour pouvoir m’accueillir, et écouter ce que je vis dans l’instant, ici et maintenant. Et ça ne peut pas se faire tant que le centre préféré prend le lead et ne veut pas lâcher.
  • Le deuxième mouvement, c’est de réintégrer le centre réprimé en y étant présent. Et parce qu’une fois que j’ai lâché mon truc, une fois que j’ai lâché mon fantasme sur : “Ouais, il faut que je fasse ça, il faut que je fasse tant de vidéos, il faut que je fasse tant d’articles, machin.” Une fois que j’ai appris à me détendre là-dedans, alors je peux, alors je peux revenir en présence de ce que je vis, et là, à un moment donné, à un moment donné où je ne le soupçonne pas, poum, il y a un élan. Et il y a un élan, c’est un moment où je n’ai pas du tout prévu ça, et puis je vais me mettre devant mon piano, et je vais jouer 10 minutes, un quart d’heure, 20 minutes, et je vais me régaler. Il y a mon instinctif qui a poussé, et il n’y a pas eu de réflexion, c’est juste : “Je vais aller faire ça, je vais le vivre, je vais l’expérimenter.” C’est tout. Ça demande de l’écoute, de la patience, de la vigilance.

Donc ça, c’est évidemment quelques grosses pistes, après ça reste à individualiser selon toi ton ennéatype. Si tu as envie de faire ce travail de réintégration de ton centre avec l’Ennéagramme, tu peux déjà commencer par être sûr de ton type, et pour ça, rendez-vous dans Bas Les Masques qui va t’aider à ça.

En complément de cette vidéo, tu peux aussi regarder celle-ci, dans laquelle je te dévoile comment j’ai réussi à être discipliné sans effort, malgré mon instinctif réprimé.

enneagramme dérive sectaire

L’ennéagramme, une dérive sectaire ?

L’ennéagramme est parfois cité dans les dérives sectaires, notamment sur le site de la miviludes. Cela peut questionner certaines personnes qui s’intéressent à l’ennéagramme pour découvrir leur type de personnalité.

Est-ce que c’est vraiment sérieux ? Quel est le danger réel de l’ennéagramme? Est-ce que je risque de me faire embrigader ? Craintes fondées ou grand n’importe quoi ?

Je vais tenter de répondre de façon la plus précise à ces questions.

L’ennéagramme : une secte ?

enneagramme dérive sectaire

Je cite la MIVILUDES au sujet de l’ennéagramme : “Cette méthode vise à dresser une cartographie de l’esprit humain en classant les individus en 9 types de personnalités. L’ennéagramme, qui utilise une figure géométrique constituée par un polygone et un triangle inscrits dans un cercle, est présenté comme un instrument d’analyse psychologique des individus et des groupes. L’ennéagramme est présent dans différentes méthodes apparentées au coaching et est souvent associé à d’autres techniques psychologiques telle que la Programmation Neurolinguistique (PNL).”*

Récemment, je suis tombé sur quelques vidéos de médias à sensation comme l’Humanité, qui évoque une nouvelle surprenante : Fleury Michon, l’entreprise de jambonneaux utiliserait l’ennéagramme à des fins discutables.

Ce type de contenu mainstream commence commence par citer des noms pour bien appuyer sur le côté étiquette et enfermant. Originellement il n’y a PAS de nom, c’est arrivé avec l’école californienne de Helen Palmer et David Daniels et fait partie des dérives “marketing” fréquentes outre-atlantique.

Voici ce qui est reproché à l’ennéagramme :

  • Prise de pouvoir sur autrui
  • Procédé d’étiquetage
  • Utilisation en entreprise
  • Outil pas scientifique : Il y a d’autres modèles plus scientifiques
  • Effet Barnum
  • Biais de confirmation
  • Origine ésotérique

*MIVILUDES = Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Citons le site de la MIVILUDES pour y voir plus clair au sujet de la dérive sectaire : “Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.”

La MIVILUDES classe un certain nombre de méthodes et de pratiques comme dérives sectaires : dans les méthodes “psychologisantes” on retrouve le décodage biologique, la PNL, l’analyse transactionnelle, l’ennéagramme et l’EMDR, tandis que dans les méthodes plus physiques on retrouve la kinésiologie, le reiki, le massage tuina.

Il est dit que les méthodes “psychologisantes” reposent sur 3 postulats :

  • la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal être,
  • l’angoisse de la maladie,
  • la revendication d’un mieux être dans une société individualiste et matérialiste.

C’est compréhensible d’alerter des gens qui manquent de discernement sur le risque, le danger, d’une dérive sectaire.

Maintenant qu’en est-il réellement au sujet de l’ennéagramme ?

Prenons les divers reproches que l’on pourrait faire à l’ennéagramme pour les explorer un par un.

“Il y a des modèles plus scientifiques que l’ennéagamme”

On cite notamment le Big Five comme étant plus scientifique que l’ennéagramme… et c’est vrai car c’est un modèle beaucoup étudié.

Et en quoi est-ce que cela enlève de la pertinence au fait de cumuler les modèles ? Justement, plus on cumule des modèles fins et nuancés, plus on se rapproche du réel (sans toutefois l’atteindre). Pourquoi faudrait-il en garder un seul ? Le Big Five ne parle simplement pas de la même chose que l’ennéagramme.

Résumons ce qu’est la démarche scientifique : “C’est une démarche intellectuelle visant à édifier un savoir universel objectif en se basant sur des affirmations observables, testables et reproductives qui seront vérifiables par tous et réfutables par tous.”

L’ennéagramme s’intéresse à des motivations inconscientes dont l’individu n’a PAS conscience et qui se traduit par des comportements extérieurs très divers. Par conséquent, ça n’a rien de scientifique et ça n’a pas à l’être, puisque la science n’est pas du tout un outil pertinent pour parler de notre monde intérieur : ça n’est juste pas le sujet.

C’est comme si je voulais utiliser l’échelle de Richter pour évaluer mon état émotionnel : ça n’a pas de sens.

En réalité, cela pose une question beaucoup plus profonde : la science est-elle la meilleure façon de décrire le réel ?

Il est important de différencier la science du scientisme :

  • La science c’est surtout la réfutabilité (cf Karl Popper), on élimine les hypothèses non démontrées.
  • Le scientisme est le fait d’utiliser seulement le prisme de la science pour décider de ce qui est véritable ou non.

Comment reproduire des données sur un modèle qui décrit des motivations inconscientes et dont la surface visible peut prendre des formes très différentes ?

Il faudrait pouvoir contrôler l’environnement et les données de l’expérience, or la structure égotique d’un individu est en permanence avec lui, 100% du temps avec soi-même et ne peut pas être isolé dans le cadre d’un laboratoire.

As-tu besoin de science pour mieux te connaître ? En quoi la science serait un critère supérieur en terme de connaissance de soi ?

L’ennéagramme n’est qu’un modèle, il n’est pas nécessaire de le considérer comme vrai dans l’absolu pour l’explorer. Il est même tout à fait indiqué de garder un petit doute sain… Car à un endroit toute connaissance est fausse.

La carte n’étant qu’une description toujours partielle et donc faussée du territoire.

Pour ma part, j’ai personnellement observé suffisamment d’occurrences pour constater que ce modèle est extrêmement pertinent et aidant en terme de connaissance de soi et j’irai même plus loin : il est tellement fin que je n’ai jamais vu d’équivalent.

La critique non scientifique du modèle se fait généralement par des gens qui n’ont pas expérimenté, qui restent à l’extérieur et ne se mouillent pas.

Quiconque plonge réellement l’expérience de l’observation de soi finit par tomber sur une structure psychique prévisible et automatique… que l’ennéagramme décrit parfaitement.

Laissons la science dans les champs d’application où elle est pertinente : le monde intérieur n’en fait pas partie. Ceci étant, ça n’empêche pas d’utiliser la réfutabilité au sein du modèle pour en éviter les biais ! On en reparle plus bas…

L’étiquetage

C’est un écueil majeur du modèle et ça fait passer bien des gens à côté. On lui reproche d’enfermer les individus dans des cases. L’utilisation de noms pour décrire les ennéatypes contribue au phénomène. C’est pour cela que je m’oppose farouchement à cette façon de procéder, typique de l’école de Californie.

Or, l’ennéagramme ne parle pas de cases mais des mécanismes inconscients automatiques qui sont par définition enfermants car répétitifs.

L’ennéagramme a vocation à ouvrir et pas à fermer !

Utilisation en entreprise :

L’utilisation de l’ennéagramme pour être plus productif et mieux manager fait partie des dérives que l’humain fait de ce modèle. Ce n’est pas mal en soi. On peut utiliser la PNL (programmation neurolinguistique), la CNV (communication non violente, l’AT (analyse transactionnelle) ou l’ennéagramme à des fins de productivité et de résultat.

C’est une dérive par rapport au modèle originel mais rien à avoir avec une secte où il y aurait une prise de pouvoir (sauf si c’est l’intention de celui qui amène l’ennéagramme en entreprise). Selon l’intention de l’entreprise et de qui l’utilise, ça peut clairement aider à mieux comprendre les autres, diminuer les conflits, faciliter la communication, sans aucun doute. Encore faut-il que la formation soit de bonne qualité… Ce qui est une autre histoire au vu de la piètre qualité de beaucoup de formations et stages.

L’effet Barnum

Il est reproché à l’ennéagramme d’utiliser l’effet Barnum. Pour rappel, en psychologie sociale, l”effet Barnum ou effet Forer est un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à elle-même.

Effectivement, on peut être très généraliste dans la description d’un type ennéagramme et beaucoup de monde pourrait se reconnaître dedans.

Sauf qu’il y a énormément d’expressions possibles d’un ennéatype puisque l’ennéagramme décrit les motivations et pas les comportements.

Autrement dit, chaque type qui ne correspond pas est aisément falsifiable quand on regarde VRAIMENT en soi puisque les motivations inconscientes sont très claires, très précises et il est facile d’invalider les ennéatypes non pertinents, car les mécanismes inconscients sont connus, codifiés et reconnaissables par quiconque fait un véritable travail d’introspection.

Biais de confirmation

On dit que les gens qui utilisent l’ennéagramme tombent dans le biais de confirmation. Bien sûr !

J’irai même plus loin : dans quel domaine les humains ne tombent-ils pas dans le biais de confirmation ?

Ca a lieu 100% du temps chez 100% des êtres humains, comme quand tu regardes les nouvelles qui t’arrangent, tu lis les livres qui confirment ta vision du monde…

Les gens qui s’opposent à l’ennéagramme car attachés à une certaine vision de la science sont eux aussi sous le joug du biais de confirmation, en cherchant toutes les sources qui arrangent leur vision du monde. C’est là qu’intervient aussi le biais d’attention sélective.

Le côté amusant est que l’ennéagramme permet justement d’aller à la source de ce mode de fonctionnement, en comprenant la motivation qui pousse à rejeter ce modèle de connaissance de soi.

Où que tu en sois dans ton parcours de connaissance de soi, le biais de confirmation doit être pris en compte car c’est à mes yeux l’obstacle N°1 à une véritable connaissance de soi. Tant que je veux défendre une certaine image de moi, je vais valider tout ce que je crois de moi grâce à ce biais : ce n’est pas de l’introspection, c’est un mécanisme de défense.

Voilà pourquoi il s’agit d’être vigilant, d’utiliser l’approche soustractive et se méfier de nos propres biais (qui restent présents même quand on les connait).

La prise de pouvoir sur autrui

Quiconque a étudié un minimum les leviers de persuasion de Robert Cialdini ou n’importe quel bouquin de psychologie sociale le sait : Il est vraiment facile de manipuler quelqu’un. Et c’est aussi vrai avec l’ennéagramme.

« Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. » Mark Twain

Les gourous, marketeurs, politiques, qui veulent manipuler l’opinion publique, obtenir du pouvoir, de l’argent et de la reconnaissance, n’ont pas attendu l’ennéagramme pour arriver à leurs fins.

Bien sûr, tu peux utiliser l’ennéagramme pour influencer autrui.

Maintenant, c’est l’hôpital se fout de la charité… C’est probablement utilisé en politique et dans certains milieux d’ailleurs.

Maintenant, est-ce le couteau qui est dangereux ou l’usage qu’on en fait ? Que dire de l’hypnose et des méthodes de manipulation mentale ?

Est-il utile de rappeler qu’au siècle dernier tout cela a été étudié en long, en large et en travers dans bon nombre d’expériences menées dans l’ombre : projet MK ultra, projet Artichoke, projet Bluebird…

Tout comme tu peux utiliser l’hypnose pour influencer autrui, tu peux utiliser n’importe quel modèle psychologique.

Les discours que tu vois tous les jours à la télévision sont essentiellement du langage hypnotique qui font appel au cerveau limbique. Les médias et journaux jouent alègrement là-dessus, avec des gros titres, des raccourcis, des répétitions.

Maintenant il est vrai que l’ennéagramme peut être utilisé à des fins discutables et qu’il faut être vigilant quant à ces dérives.

Mais de qui faut-il se méfier ? Des humains peu scrupuleux ? Ou d’un modèle théorique de connaissance de soi ?

Vas-tu te méfier du marteau sous prétexte qu’un journaliste a dit qu’un homme dangereux a éclaté la tête de sa femme avec ? Vas-tu te méfier de toutes les gens qui ont un marteau chez eux ? Vas-tu arrêter d’acheter et d’utiliser un marteau toi-même ?

Comme toujours, le danger vient surtout des humains eux-mêmes…

C’est ce genre d’absurdité que l’époque met en avant, avec des généralités à tout va et en mettant tous les œufs dans le même panier.

Différencie bien l’outil et celui qui le tient !

Origine ésotérique de l’ennéagramme

Les critiques de l’ennéagramme brandissent la figure et évoquent Gurdjieff en criant vite à la dérive sectaire. Ca montre d’ailleurs le manque cruel de connaissance du sujet. Gurdjieff a introduit la figure en occident mais il n’a pas parlé des 9 types de personnalité, qui vient de l’école d’Arica et surtout de Claudio Naranjo, médecin psychiatre. Il est important de savoir que l’ennéagramme, au même titre que le christiannisme ou les partis politiques de gauche, a plusieurs courants, pas toujours d’accord entre eux.

Ainsi, il y a un ennéagramme :

  • A dominante psychologique (dont je parle abondamment sur Epanessence) qui vient de Claudio Naranjo.
  • A dominante spirituelle qui vient de Oscar Ichazo, et selon la branche ça part sur le soufisme, le christiannisme…
  • A dominante business et entreprise qui vient de l’école de Californie

C’est exactement comme un art martial : on peut le prendre du point de vue purement pratique mais aussi d’un point de vue plus spirituel.

Développer son discernement

Quand on démarre une quête de connaissance de soi et de retour à soi, il s’agit aussi d’adopter une approche Orange de la Spirale dynamique pour apprendre à faire preuve de discernement.

C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la méthode scientifique : apprendre à douter et à ne pas tout croire a priori !

Cela consiste notamment à se poser des questions pour prendre du recul :

  • Qu’est-ce qui est dit exactement ?
  • Qui écrit ça ?
  • Quels sont les moyens de persuasion utilisés ?
  • Y a-t-il des biais cognitifs ? Lesquels ?
  • Quels sont les exemples donnés ?
  • Y a-t-il des conflits d’intérêts ? Lesquels ?

Revenons à l’ennéagramme : Esotérisme, manipulation mentale, prise de pouvoir sur autrui…

Cela prête beaucoup d’intentions à un modèle qui a pour base de mieux se connaître, sortir des conditionnements pour être libre d’être soi-même et vivre des relations plus saines avec les autres… En tout cas c’est dans cette intention que je le conçois et que je le pratique.

Toutes les couches rajoutées (s’améliorer, management, productivité, …) sont liées à des dérives humaines qui n’ont rien à voir avec l’ennéagramme.

Tout comme Bikram Cloudhury a utilisé le yoga à ses propres fins, pour en tirer du pouvoir, du sexe…

L’intention derrière l’ennéagramme

De mon point de vue, l’ennéagramme est extrêmement respectueux de l’être humain, car il nous montre que :

  • Il n’y a pas d’ennéatype mieux ou moins bien.
  • Il montre que chacun a sa place et qu’il est vain de chercher à apposer une norme à tout le monde.
  • Il invite à voir que l’autre a un fonctionnement différent du mien

Que tu aies un fonctionnement mental, émotionnel ou instinctif, c’est OK.

L’ennéagramme, c’est renoncer à être autre chose que soi-même et ça détend. Ce n’est PAS un outil de développement personnel car, par définition, le développement personnel correspond à une musculation égotique pour mieux fonctionner en société. Il y a bien plus efficace que l’ennéagramme pour ce faire…

L’ennéagramme est une ressource très soutenante dans ta quête de connaissance de soi qui n’a aucune finalité autre que :

  • Se connaître en profondeur
  • Connaître les mécanismes inconscients qui nous régissent pour ne plus en être dupe et, justement, sortir des relations d’emprise, de secte et autre
  • Moins souffrir, être plus en paix et vivre une vie plus douce…

C’est tout. C’est un énorme pas en avant pour ta souveraineté personnelle.

Il y a bien entendu de nombreux bénéfices secondaires que je constate :

  • Plus de lucidité et de prise de recul
  • Plus d’empathie
  • Plus d’ouverture d’esprit

La vision de la spirale dynamique

J’aimerais te proposer une analyse de niveau de réalité au travers de la Spirale Dynamique pour amener encore plus de nuance sur ce sujet de la secte.

Pour le niveau Bleu :

  • L’ennéagramme est une dérive sectaire puisque par définition cela dérive d’un cadre de pensée unique. L’état se place en sauveur pour éviter les brebis de s’égarer.
  • Les assertions posées comme des vérités. “L’ennéagramme est une secte”, “L’ennéagramme c’est de la manipulation mentale”… Il n’y a pas de preuve, pas de faits, c’est juste posé comme ça. C’est là qu’on a besoin de discernement : de quoi on parle exactement ? Quels sont les faits ? Quelles sont les sources ?

Pour le niveau Orange :

  • L’ennéagramme est un outil pour maximiser la productivité en entreprise, pour mieux influencer voire manipuler.
  • Le niveau Orange invite aussi à vivre l’ennéagramme de l’intérieur et d’en faire son propre avis.

Pour le niveau Vert :

  • Ecouter le point de vue de chacun sans perdre le sien
  • S’autoriser à explorer, transcender ET inclure le rationnel. Se placer au-delà de la dualité scientifique ≠ pas scientifique.

Epanessence se place dans un cadre VERT, qui sort de toute volonté d’opposition, de raison/tort, des querelles de chapelles et de toute notion de performance.

L’ennéagramme, une secte : quelques hypothèses

C’est légitime de se demander si l’ennéagramme est une dérive sectaire lorsqu’on observe des dérives en entreprise, par exemple.

Il est possible que l’ennéagramme soit utilisé dans certaines sectes d’ailleurs, au même titre que le love bombing, ce qui est une façon de mimer… L’amour maternel. Alors quoi, l’amour de maman est une dérive sectaire ? Quelque part oui, ça peut être utilisé à l’intérieur des sectes, classique dans le mouvement Raëlien. Alors faut-il inscrire “maman” sur le registre de la MIVILUDES ?

Ce type de raisonnement manque de nuance et catégorise de façon absolue.

Moi ce que j’entends derrière cette assertion, c’est de la peur : peur de la déviance d’une norme, typique de Bleu en spirale dynamique. En France, il y a une aversion de ce qui sort du cadre, cela se voit par exemple dans le domaine de la santé qui se fait de plus en plus encadrer (et clairement ça a aussi du positif).

Certains peuvent aussi rejeter le modèle par peur d’explorer en eux leur fonctionnement et c’est un grand classique. Il ne sert à rien d’imposer à qui que ce soit l’introspection : le fruit doit être cueilli seulement à maturité.

Laissons à chacun la liberté de vivre son propre chemin, à son rythme, avec les outils et modèles qu’il veut !

Si l’ennéagramme te parle et fait du sens pour toi, je t’invite à te l’approprier, à regarder à l’intérieur de toi pour faire ton propre avis et constater si ça vient toucher juste sur ce que tu vis.

Finalement, c’est ça que propose le chemin d’individuation.
Le système dominant propose un cadre uniforme et pré-pensé qui mâche le travail et donne une base, comme le fait une éducation.
Il est normal qu’un système veuille continuer de perdurer, c’est d’ailleurs une base à comprendre dans la théorie des systèmes.
Un système a comme objet implicite la pérennité de sa propre existence et c’est pourquoi il va résister à tout ce qui pourrait représenter un danger, l’histoire en est riche d’exemples.

L’individuation te permet de devenir adulte en t’appuyant sur cette base tout en la transcendant : penser par toi-même, trouver tes propres réponses, trouver TA vérité intérieure… Qui se trouvera forcément dans un endroit inexploré. C’est l’objectif d’une vie !

Pour conclure, revenons le paragraphe initial de la MIVILUDES au sujet de l’objet d’une secte :

  • créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique
  • la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société

Au regard de tout ce que je t’ai partagé de ma vision de l’ennéagramme, de la façon dont je l’utilise en accompagnement, c’est TOUT le contraire.

Idéal du moi atteindre IA

Idéal du moi : moi idéal et maltraitance

L’idéal du moi crée autant de motivation que de souffrance. Outil privilégié dans le marketing, il est un pivot central du développement personnel et prend racine dans la psychanalyse de Freud et Lacan. Reste bien sur ta chaise, tu vas avoir des surprises !

Idéal du moi, c’est quoi ?

L’idéal du moi, c’est comme si tu voulais vivre à Hawaii alors que tu vis dans la banlieue parisienne. Tu passes ta vie à rêver de vivre ailleurs que là où tu es, sans jamais être satisfait car tu ne le vis pas.

L’idéal du moi est une image fantasmée de ce que l’on aimerait devenir.

L’idéal du moi, c’est une tension continue vers un objet désiré inatteignable. Une fois que tu seras à l’endroit souhaité (si tant est que tu y sois un jour), il y aura un autre idéal du soi.

Dans l’idéal du moi, tu n’es jamais dans l’ici et maintenant, tu n’es jamais satisfait de ce que tu vis, de ce que tu fais, de ce que tu penses, des relations que tu as, de l’argent que tu as.

Tu n’es pas satisfait de ton quotidien. Tu dois être plus confiant, plus musclé, plus compétent, plus intelligent, mieux organisé, plus travailleur. C’est d’une maltraitance énorme. Le plus dur avec cet idéal du moi, c’est que tu fais l’expérience de ne jamais l’être. Tu veux très très fort, tu fais tout pour y arriver, et tu ne le vis jamais. C’est tout le propre de la transe d’identification à l’idéal du moi : l’individu se confond avec la quête imaginaire qu’il poursuit.

L’idéal du moi, en termes simples, est un concept en psychanalyse introduit par Sigmund Freud. Il stimule le désir d’atteindre une sorte de modèle intérieur. C’est l’image de la perfection personnelle que nous construisons à partir de diverses influences, principalement celles de nos parents, surtout notre mère (coucou le complexe d’Œdipe), et des figures importantes de notre enfance. C’est parce que l’enfant admire son père et sa mère qu’il y a une idéalisation, ce qui est bien normale puisque c’est notre première référence, notre première figure d’attachement (la mère). Cette idéalisation contribue à former un modèle parfait que l’enfant souhaite atteindre, d’où l’identification à l’idéal.

Mon expérience négative avec l’idéal du moi

Quand j’étais adolescent, j’avais un grand poster de Arnold Schwarzenegger dans ma chambre : il m’inspirait beaucoup, j’étais un grand fan de Terminator. Lorsque j’ai lu son auto-biographie “Total Recall”, je m’identifiais à cet homme qui avait tout réussi : de multiples titres de Mister Olympia avec un physique hors norme, un empire immobilier, une carrière brillante au cinéma et un poste en politique. Bref, il était l’incarnation de la réussite (un belle illustration de son profil de personnalité).

Idéaliser une idole fait partie du développement naturel de l’ego de l’enfant. L’idéalisation peut concerner une personne du monde réel ou un personnage (dont on peut s’amuser à lire l’analyse symbolique), par exemple San Goku ou Végéta pour les gens de ma génération.

Le hic arrive quand on continue à faire ça toute notre vie et d’y croire au premier degré.

Pendant des années, j’ai cru très fort que je devais être plus discipliné, me lever plus tôt, avoir plus confiance en moi, avoir une meilleure posture, être plus riche… J’ai lu des centaines de livres, participé à des dizaines de conférences et de séminaires à Paris, Amsterdam, Londres, Barcelone, Athènes, Lisbonne, j’ai investi des dizaines de milliers d’euros pour poursuivre la version idéalisée de Fabien.

Bien sûr, ça m’a motivé ça m’a aidé à sortir de la procrastination, ça m’a fait réaliser plein de choses : j’ai appris à parler en public et faire de nombreux discours, j’ai appris à parler à des inconnus, à me lancer des défis, à changer d’alimentation, à faire de la musculation, à me mettre à méditer

Comme souvent, c’est une étape nécessaire de la vie de l’individu, une fonction utile dans le développement de l’enfant. Rien n’arrive par hasard.

Et en même temps c’est comme ça que je me suis bafoué pendant plus de 10 ans : à penser toujours à qui je devrais être, quand je serai mieux. J’ai refoulé mes émotions, mes envies profondes, mes besoins, parce que ce n’était pas l’image que j’avais de moi. J’étais plus dans le fantasme que dans la réalité et c’est d’une violence de le capter dans les tripes !

J’ai réalisé qu’il n’y avait pas de place pour moi là-dedans et que cette quête d’idéal peut être très négative et toxique.

Quand mon attention est obnubilée par ce que je veux devenir, je ne suis pas du tout en train d’écouter ce qui est ici et maintenant en moi.

L’enfer de l’idéal du moi

L’idéal du moi, c’est diabolique, au sens étymologique du terme. Le “diable”, c’est celui qui coupe en 2 : d’un côté le moi présent et d’un autre côté le moi idéal.

On quitte l’Unité fondamentale pour se concentrer sur un désir d’ailleurs. Cela rappelle aisément la fixation d’objectif avec un état présent et un état désiré.

L’idéal du soi, c’est cet espace virtuel dans lequel tu n’arrives jamais, créant désolation et souffrance.

Tu veux très très fort aller à cet endroit, mais tu fais l’expérience de ne jamais y être, puisque cet idéal du moi est toujours plein de critères : des critères extérieurs à toi, des critères qui viennent de la société, et rarement de toi-même.

Cela fait que tu passes ton temps à te traiter comme un objet, comme une machine, pour atteindre cet endroit-là, sans voir que c’est un endroit inatteignable.

Tu ne fais qu’expérimenter frustration, colère voire tristesse car tu n’arrives jamais à destination. Les personnes les plus malheureuses que j’ai côtoyées sont celles qui courent en permanence après leur idéal du moi sans jamais l’atteindre.

Les moments les plus désagréables de ma vie sont survenus quand j’ai réalisé que je n’étais absolument pas qui je voulais être. C’est probablement l’une des pires expériences qu’un humain puisse vivre.

Il faut bien distinguer qui tu es vraiment de qui tu aimerais être. Il est facile de te mentir à toi-même. Changer qui tu es ? D’où vient cette idée farfelue ? Pourquoi faudrait-il te changer ? Qui t’a fait croire que tu ne convenais pas ?

Pendant que tu es obsédé par la personne que tu veux être, tu n’es pas avec qui tu es ici et maintenant.

L’idéal du moi en marketing

“Ce que je déteste le PLUS dans le métier de conseiller en marketing, c’est qu’il est tellement plus difficile d’amener les gens à se concentrer sur leur propre talent inné et leur différenciation naturelle. Il est plus facile de montrer aux gens un objet brillant et de les manipuler pour qu’ils sautent dans le prochain wagon éphémère que de maîtriser quelque chose qui commence tout juste à fleurir.” Perry Marshall

Les marketeurs en tout genre l’ont bien compris : vendre de l’idéal du moi fonctionne excessivement bien sur un humain aussi narcissique qu’aveugle à ses mécanismes.

Tu vends de l’espoir d’une meilleure vie, d’un futur idyllique, tu vends une situation idéale, désirée et désirable.

Tu vends la plage sur l’île déserte et pas le vol sur un siège miteux où tu es tout serré pendant 8 heures.

La société de l’ultra-consommation est énormément basé sur cette utilisation du désir d’un idéal : tu seras plus charismatique avec cette montre, plus attractif avec ce gel douche et plus heureux avec cette formation à la confiance en soi.

Le concept d’adaptation hédonique nous rappelle d’ailleurs que nous nous adaptons à toutes les circonstances et que le niveau de bonheur n’augmente pas particulièrement.

Malgré ça, le chant des sirènes du marketing est très fort et peut t’amener à VRAIMENT croire que ta vie sera réellement mieux avec un nouveau produit.

Qui sait attiser le désir en s’appuyant sur la anture narcissique de l’humain a un grand pouvoir sur ce dernier.

Voilà pourquoi, pour ma part, je ne propose rien d’autre que simplement apprendre à être soi-même.

Sortir de l’idéal du moi

À un moment donné quand l’élastique est trop étirée, elle pète. L’idéal du moi devient trop incohérent avec la réalité tangible du quotidien et elle mène à une énorme désillusion : une désidéalisation.

Qui dit désillusion dit illusion. En effet, absordé par un idéal du moi, on nage en pleine illusion : voilà encore le thème de l’image, du vaporeux.

À un moment, il y a la réalisation que l’idéal du moi est une illusion d’optique.

Il y a un moyen très simple de sortir de l’idéal du moi et il tient en un mot : désidentification. C’est la base de n’importe quel travail spirituel.

Il y a de multiples manières de se désidentifier, en général c’est quand l’écart entre l’idéal du moi et le réel est trop important et qui crée de la souffrance.

D’où la priorité de revenir au présent pour sortir de cette identité fantasmée. Il n’y a ni outil, ni méthode, ni plan.

Cela demande simplement une écoute de l’instant, pour revenir à mes besoins réels. Les besoins sont concrets, immédiats.

Quand je fais le constat que je ne suis pas mon idéal du moi, que je me suis construis sur une fausse identité, la souffrance liée au décalage se fait sentir par une intensité émotionnelle.

Ca fait partie du passage à l’âge adulte, ai-je envie de dire ! Seulement, ce passage à l’âge adulte n’est pas une question d’âge car la plupart des gens sont des enfants dans des corps d’adulte en réalité. Le passage de l’adolescent à l’adulte revient à intégrer son pathos, faire le deuil d’une vision fantasmée de soi et de la vie pour se verticaliser.

Pour ma part, ce fut une immense tristesse de voir que je m’étais coupé de moi-même.

L’antidote le plus directement soutenant est l’auto-empathie. C’est totalement l’opposé de l’idéal du moi dans la mesure où l’idéal du moi se fiche de qui je suis et ce que je vis, alors que l’auto-empathie focalise entièrement sur ce qui se passe en moi dans l’instant.

Voilà pourquoi ça fait partie des fondamentaux dans mes accompagnements.

Idéal du moi : compléments psychanalytiques

L’idéal du moi est un concept clé en psychanalyse qui se développe dès les premiers stades de la vie. Au début, un enfant éprouve un amour pour lui-même : c’est le narcissisme primaire. Ce narcissisme primaire peut être situé entre le stade auto-érotique (chez Freud, c’est un comportement sexuel où l’enfant utiliserait son propre corps pour obtenir du plaisir) et le stade où il choisirait des objets extérieurs. En grandissant, cet amour se transfère partiellement à l’idéal du moi, une image idéalisée que l’enfant aspire à atteindre.

L’identification joue un rôle crucial dans la formation de l’idéal du moi. L’enfant s’identifie aux figures d’attachement, principalement ses parents. Cette identification incorpore les qualités et les caractéristiques admirées chez ces figures. La relation avec la mère est particulièrement importante dans ce processus. Les attentes, les encouragements et les critiques de la mère contribuent à modeler cet idéal intérieur.

Pour comprendre toute la pression que l’être humain peut se mettre pour atteindre son idéal, il est important de comprendre le surmoi. Le surmoi (défini par Freud) intègre les valeurs et les normes morales de la société. L’idéal du moi fait partie de ce surmoi, mais il se concentre sur ce que l’individu veut devenir. Le surmoi peut être perçu comme l’intériorisation des parents dans l’enfant, représentant toutes les exigences et les pressions que l’on s’impose à soi-même, comme “il faut que je me lève plus tôt” ou “je dois vraiment travailler plus”.

En psychanalyse, l’objet se réfère à la cible de nos désirs et sentiments. Dans le contexte de l’idéal du moi, les objets idéalisés, tels qu’un parent ou un mentor, influencent la construction de cet idéal. Les caractéristiques idéalisées de ces figures sont intégrées dans l’image que l’enfant souhaite atteindre, orientant ainsi ses aspirations et son développement personnel.

L’idéal du moi peut être vu comme une forme de projection en psychanalyse. Ce concept est également abordé par Jacques Lacan, un éminent psychanalyste qui a enrichi et complexifié les idées de Freud.

Pour Freud, l’idéal du moi fait partie du surmoi et se forme à partir des identifications aux parents et aux figures d’autorité. Il guide les aspirations et les comportements en imposant des standards élevés, souvent basés sur l’idéalisation de la mère ou du père. Cette construction psychique joue un rôle essentiel dans le développement du narcissisme, car elle représente une version idéalisée de soi-même que l’on cherche constamment à atteindre. Quelque part, l’enfant dirige sa libido vers la construction de cet idéal. La libido et la pulsion alimentent les efforts pour atteindre l’image tant désirée.

Jacques Lacan, dans ses œuvres, a approfondi ce concept en l’intégrant à sa théorie du stade du miroir. Selon Lacan, l’idéal du moi se forme lorsque l’enfant reconnaît son image dans le miroir, marquant ainsi le début de la conscience de soi. Cette reconnaissance initiale est cruciale car elle établit une relation entre l’image perçue et l’idéal que l’enfant souhaite atteindre. Lacan considère que cette image idéalisée est toujours influencée par le regard et les attentes des autres, notamment celles des parents.

Bref, l’idéal du moi est une instance qui repose sur un idéal de toute puissance de l’enfant et basée sur le narcissisme primaire de cet enfant. C’est une étape du développement nécessaire qui peut devenir une prison et invite à s’en émanciper pour être adulte.

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Lion de Némée : un mythe de connaissance de soi

Le lion de Némée est le premier des 12 travaux d’Hercule, le héros le plus connu de la mythologie grecque. Ce premier travail a une symbolique riche qui raconte beaucoup plus que la simple mise à mort d’un lion.

Dans cet article, tu vas découvrir le parallèle entre ce premier travail d’Hercule et la connaissance de soi.

Le mythe du héros et l’origine des 12 travaux

Le mythe d’Hercule est un mythe héroïque.

Fils de Zeus et de Alcmène, Hercule est mi-homme, mi-dieu. L’autre nom d’Hercule est Héraclès, qui signifie “à la gloire d’Héra”, la femme de Zeus

Marié à la princesse Mégara et devenu prince de son pays, il est heureux avec sa femme et ses enfants.

Jusqu’au jour où Héra décide de rendre Hercule fou pour punir Zeus de ses infidélités et se venger de lui, prenant pour cible l’un de ses plus célèbres fils.

Pris de folie, Hercule tue ses enfants (et sa femme selon les mythes), ce qui le plonge dans une phase sombre.

Il va voir la Pythie, l’oracle de Delphes, qui lui indique d’aller voir Eurysthée pour réaliser 12 travaux, marquant le début de son chemin de rédemption.

C’est dans ce moment de souffrance que Hercule devient réellement prêt à emprunter le chemin de sa quête héroïque.

Tous les humains ayant une destinée héroïque se retrouvent dans ce schéma, confrontés à une situation insupportable qui crée une telle souffrance qu’il est nécessaire de quitter le monde ordinaire pour s’engager sur une quête personnelle.

Comme on le verra, les déclencheurs sont souvent une deuil, une maladie, une rupture, un moment de crise quel qu’il soit.

C’est là que le premier travail d’Hercule, tuer le lion de Némée, entre en jeu.

Le lion de Némée : histoire du mythe

Le lion de Némée est le premier travail d’Hercule, ordonné par Eurysthée. Ce lion gigantesque sévit dans la région de Némée, sa peau épaisse est invulnérable aux armes.

Les habitants de Némée vivaient dans la terreur constante de ce monstre qui dévorait les troupeaux et tuait les habitants.

Hercule se met en route pour Némée et rencontre les villageois pour obtenir des renseignements sur le lion qu’ils décrivent comme invincible, aux griffes acérées et ils ne savent pas où il est car il ne laisse pas de trace.

Pendant des jours, Hercule parcourt les bois et repère les carcasses d’animaux laissées par le lion. Il finit par trouver sa trace et tente de le tuer avec ses flèches : celles-ci rebondissent sur sa peau invulnérable et le laissent indifférent.

Puis Hercule l’attaque avec son glaive qui se brise sur sa peau, toujours aussi dure.

Il lui reste sa massue avec laquelle il veut assommer le monstre. Alors il poursuit le lion jusqu’à la caverne qui lui fait office d’antre. Le lion s’enfuit vers l’obscurité de la caverne et, en courant après, Hercule finit par se retrouver à l’extérieur.

Pour éviter que le lion s’échappe de nouveau à travers la deuxième entrée de la caverne, Hercule bloque la deuxième entrée avec un rocher.

Puis il tend une embuscade au lion, pris au piège.

Là, il lui assène des coups de massue qui l’étourdissent à peine. Alors Hercule s’approche, l’enserre au cou à mains nues et la lutte commence.

Après une lutte féroce, Hercule finit par étouffer le lion grâce à sa force… herculéenne.

Il transporte le cadavre du lion mort jusqu’à Eurysthée pour prouver la réussite de son premier travail.

Se demandant comment dépecer le lion, Hercule a l’idée d’utiliser la griffe du lion et se revêtit de cette fourrure.

Il revient ensuite à Mycènes avec la peau du lion drapée sur ses épaules, provoquant une telle peur chez Eurysthée que ce dernier interdit à Hercule d’entrer dans la ville à l’avenir.

Lion de Némée : Interprétation

Comme les rêves, les mythes parlent le langage de notre inconscient : la symbolique. Chaque mythe met en scène un archétype et pour le mythe d’Hercule, c’est bien évidemment le mythe du héros.

Pour cette interprétation, je m’inspire des travaux de Luc Bigé que j’ai trouvés très éclairants sur ce sujet.

Le lion de Némée nous parle de la première partie du processus d’individuation : la rencontre avec soi-même.

Comme dans tout mythe, chaque personnage est une sous-partie du personnage principal, tout comme dans le rêve tout est une partie de toi.

Lors de ce premier travail, Hercule doit partir à la recherche du lion de Némée, ce lion invincible qui fait énormément de dégâts et que personne ne semble voir.

Le parallèle est évident : débusquer nos fonctionnements inconscients égotiques est difficile dans la mesure où on ne les voit pas. Pour autant, nos automatismes créent de la souffrance en nous et à l’extérieur de nous, comme le lion qui fait régner la mort dans la région de Némée.

Lorsqu’il se met en chemin, Hercule passe de longs jours à chercher le lion, à l’image de notre recherche intérieure pour tenter de débusquer nos mécanismes inconscients.

Lorsqu’il tombe sur le lion, il l’attaque frontalement. Cette attaque frontale ne mène à rien puisque les armes sont totalement inefficaces : comme je dis souvent “à lutter contre soi-même, on ne peut que perdre.”

La guerre contre l’ego… renforce l’ego. Hercule comprend bien qu’il doit faire autrement, d’où le changement de stratégie avec la massue et la grotte.

En lui courant après pour l’emmener dans la grotte, Hercule se rapproche de l’introspection, du monde de l’obscurité que nous évitons d’ordinaire (la fuite de la nuit, de silence, du vide).

D’ailleurs, le lion s’échappe par l’autre entrée de la grotte, à l’image de nos magnifiques stratégies d’évitement pour se fuir.

Ces stratégies d’évitement sont multiples :

  • Se mentir à soi-même en rationalisant (“tout va bien”, “il y a plus malheureux que moi”, “j’ai pas le temps”), en s’identifiant à un idéal, à un objectif de sorte à ne jamais s’arrêter.
  • Se narcotiser avec les écrans, la nourriture, le sexe, l’alcool, les drogues, les livres, le bruit, les groupes… Tout est bon pour éviter cette intimité avec soi-même
  • Projeter sur les autres, éviter de se remettre en question en se déresponsabilisant

L’ego développe des trésors d’ingéniosité pour ne jamais être débusqué, puisque c’est dans l’ombre qu’il contrôle (pour rappel, tous les mécanismes profonds qui structurent notre personnalité sont inconscients).

C’est alors que Hercule n’a pas d’autre choix que de bloquer une entrée de la caverne, il doit empêcher le lion d’échapper. Pour cela, ça peut passer par une retraite de méditation en silence, par l’immobilité avec une quête de vision chamanique, par un accompagnement…

À ce moment-là, le coup de massue agit comme un point choc qui permet de démarrer véritablement le travail intérieur. Ce point choc est généralement extérieur et douloureux : maladie, accident, rupture, deuil…

À ce stade la moitié du travail a été fait, il reste maintenant à tuer le lion. Pour ça, Hercule va l’étouffer avec ses bras.

L’étouffement dans le mythe peut être compris à travers l’apnée. L’apnée est un espace dans lequel tu ne respires plus, tu acceptes l’immobilité, cet espace de vide entre vie et mort.

Les apnéistes repoussent leurs limites en retenant leur souffle des minutes entières, dans un espace de présence qui paraît infini. Parfois ils vont trop loin et meurent.

D’ailleurs, à titre anecdotique, Eurysthée qui commande les 12 travaux à Hercule veut dire “Celui qui repousse au loin les limites”.

Dans cet espace vacant entre moi et moi, c’est là que je peux mourir à mes fantasmes, mes idées préconçues sur qui je suis, et naître à qui je suis vraiment.

L’étouffement du lion traduit la mort du lion comme ennemi. En effet, Hercule revêt par la suite la fourrure de ce lion : il a tiré les enseignements de ce premier travail et n’est plus dupe de son ego.

4 clés pour tuer le lion de Némée

Tuer le lion de Némée, c’est la première grande étape de l’introspection.

  1. Laisser tomber les armes : en frontal, ça ne fonctionne pas. Pour vaincre le lion, tu as besoin de te prendre entre 4 yeux et te voir en face dans un espace de silence et d’immobilité. Pour cela, tu peux créer les conditions afin de rendre possible ce premier travail, comme avec une retraite en solitaire.

     

  2.  Ecouter les signes de la vie : C’est le coup de massue qui permet d’ouvrir le combat contre le lion. Ce coup de massue se fait souvent par la vie elle-même. Pour moi, ça a été une série d’otites en quelques mois qui m’ont alerté que quelque chose ne tournait pas rond et que je ne m’écoutais pas.
  3. Abandonner les stratégies de fuite : Toutes les béquilles doivent être lâchées pour ce premier travail : écrans, clope, alcool, livres, amis… Evidemment, il ne s’agit pas d’y renoncer à vie ! Par contre, le temps de ce premier travail (qui peut être sur une journée pour commencer), il est nécessaire de ne pas négocier avec soi et abandonner ces stratagèmes pour créer cet espace de rencontre.
  4. Chercher du soutien Tu l’as compris, ce travail se fait seul, dans ta propre caverne. Pour autant, tu peux te faire aider et accompagner pour bloquer l’autre entrée de la caverne quand tu as décidé d’entreprendre ce moment d’introspection.

Tu peux t’aider :

  • D’un cadre structurant : une retraite organisée, une quête de vision encadrée…
  • Un modèle soutenant comme l’ennéagramme qui te donne des clés de compréhension extrêmement fine sur le fonctionnement de TON lion (chacun a le sien)
  • Un accompagnant, thérapeute, coach qui t’aide à regarder aux bons endroits en toi.

Si tu souhaites aller plus en avant dans cette démarche, tu peux jeter un œil par ici.

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Besoin de sécurité : du sentiment d’insécurité à la foi

Du besoin de sécurité à l’éloge de l’insécurité, il semble y avoir un gouffre, et pourtant.

Pour connaître la vérité, on doit se débarrasser de la connaissance.

Rien n’est plus puissant et créatif que le vide, qui suscite l’aversion de l’homme.
Ces idées, qui viennent de Lao Tseu, sont aussi profondes que paradoxales.

De quoi parle le besoin de sécurité ?
D’où vient le sentiment d’insécurité ?
Comment gérer ça ?

Le paradoxe de la sécurité

Mythes et légendes

De tout temps, Sapiens se raconte des histoires. Il se les raconte tellement souvent et avec tellement de conviction qu’il finit par croire qu’elles sont vraies.

Les mythes, les légendes, ont animé l’esprit de Sapiens depuis des millénaires. Ils permettent de se raccrocher au connu. Avec la croyance qu’il y a un Dieu puissant à l’extérieur de nous, nous pouvons nous sentir en sécurité : il y aura bien un paradis, tout va bien aller.

La croyance est par nature irrationnelle et permet à l’individu de se sentir en sécurité.

Evidemment cette sécurité n’a rien de réel, elle n’est qu’une belle illusion ayant l’apparence du réel.
Dans la réalité, un camion peut me renverser dans la rue, une météorite peut défoncer ma maison, une pandémie peut survenir… La sécurité n’existe pas.

Ce que je crois, je le rends réel. Et mon cerveau fabrique toutes les preuves pour confirmer ce que je crois et me donner raison (le fameux biais de confirmation).

Figer la réalité pour se rassurer

Chacun, chaque chose doit avoir son étiquette, son numéro, son certificat, son immatriculation, sa classification. Ce qui n’est pas classifié est irrégulier, imprévisible et dangereux.” Alan Watts

Depuis tout temps, la croyance est une façon de se rassurer. Pour ça nous utilisons des mots, des concepts. La réalité est par essence mouvante, imprévisible.

Si j’étiquette quelqu’un de gentil, je le catégorise comme étant une non menace.
Pour autant, si cet individu décide de me tuer, le fait que je l’ai étiquetée de gentil ne change rien au fait que je vais me faire tuer.

Pour différencier nos illusions de la réalité (qui ne sont que des transes hypnotiques), c’est très simple : qu’est-ce qui reste à la fin ? 
Le réel ne peut pas être appréhendé. C’est ça même qui nous fait peur.

C’est la limite du centre mental : il croit pouvoir modéliser le réel et anticiper, mais à la fin la météo dit qu’il fait soleil alors que dans le réel il pleut.

Tu connais l’adage : la carte n’est pas le territoire.

Notre cerveau cherche à mettre du sens, à cataloguer, à catégoriser.

Nous calibrons les pommes et les carottes, ça rassure. C’est connu et prévisible : je peux prévoir le lendemain.

Mais dans la réalité, les pommes et les carottes ne ressemblent à aucune autre. La nature ne calibre pas. La nature crée de la diversité, du chaos. C’est un chaos organisé.

Que ce chaos nous fait peur ! L’imprévisibilité est un terrible fardeau.

Cultiver l’insécurité : une nécessité

Le besoin (névrotique ?) de sécurité

Beaucoup de nos actions sont sous-tendues par le besoin de sécurité. Nous voulons nous sentir en sécurité.

C’est normal, l’enfant a besoin de sécurité. Le besoin de sécurité fait partie des besoins fondamentaux de la pyramide de Maslow, dans le sens où quand un être se sent profondément en insécurité, il a du mal à être suffisamment détendu pour vivre tous ses besoins relationnels et ses besoins de contribution.

La théorie polyvagale nous apprend qu’un système nerveux sous stress a justement besoin fortement de sécurité.

Le bébé a besoin de sécurité pour pouvoir explorer dans son environnement et il peut le ressentir grâce à un attachement sécure avec sa mère.

Ce sentiment de sécurité (ou d’insécurité) prend naissance dans l’enfance et va colorer le reste de la vie (travail, relation, expériences…)

Il est à noter que tous les profils de personnalité ne sont pas égaux face à la sécurité.

En grandissant, les enfants devenus adultes vont choisir leurs stratégies préférées pour se sentir en sécurité.

Problème : Nous donnons souvent à l’argent le pouvoir de remplir ce rôle, par exemple. Si nous en manquons, alors le sentiment d’insécurité se réveille et la pensée suivante émerge : “je dois gagner plus d’argent pour me sentir en sécurité.”

Ca paraît évident, le raisonnement paraît logique et implacable.

Pourtant, c’est une illusion totale. L’argent n’apportera jamais la sécurité et ne l’a jamais apporté à qui que ce soit.

Pourquoi ?

Un objet extérieur ne peut en aucun cas créer une expérience intérieure.

Croire que l’argent apportera la moindre sécurité est voué à l’échec et mieux vaut l’intégrer avant de passer des dizaines d’années de course poursuite après l’argent.

Il suffit de regarder combien de millionnaires et de milliardaires sont dans la dépravation, la peur perpétuelle de perdre leur argent : ils ne se sentent pas forcément plus en sécurité qu’un ouvrier qui gagne 1000€/mois. 

Je t’invite à relire cette dernière phrase.

Si la sécurité n’est pas une question d’aisance financière, comment se sentir en sécurité ?

J’ai pris l’exemple de l’argent, j’aurais pu prendre l’exemple d’un toit sur la tête ou d’une relation.

Quand le sentiment de sécurité dépend d’une circonstance extérieure, il est fragile. 

La loi de l’effort inverse

Cette loi stipule qu’au plus je cherche à obtenir quelque chose, au moins je l’obtiens. Dans le langage courant, nous connaissons cette loi sous l’adage “Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis.”

Ca fonctionne dans les relations hommes-femmes, oui, mais aussi dans la vente, avec l’argent, avec les objectifs…

Au plus je désire quelque chose, au plus je repousse l’objet de mon désir.

Ca paraît paradoxal et pourtant l’explication en est simple :

Quand je veux très fort quelque chose, je fais l’expérience de “vouloir”, pas “d’avoir”. Donc j’envoie comme information à tout mon être que je n’ai PAS.

Le même principe fonctionne avec la sécurité.

Dès lors que je veux me sentir en sécurité à tout prix, je cherche à obtenir la sécurité, je lui cours après d’une certaine manière.

Dans ces circonstances, quelle autre expérience puis-je faire que celle de ressentir que je n’ai PAS la sécurité ?

La magie de cette loi de l’effort inverse réside dans ce paradoxe.

Au moins je veux quelque chose, au plus je l’ai.

C’est quand je lâche l’enjeu, que je cesse de m’accrocher et de me crisper, que je finis par obtenir ce que je voulais : en faisant aucun effort.

Autant dire que cette loi est très difficile à intégrer quand nous nous sommes programmés à coup de “fais des efforts”, où nous sommes persuadés que nous devons travailler extrêmement dur.

Nous croyons que nous devons FAIRE pour AVOIR. Alors qu’il s’agit avant tout d’ÊTRE pour AVOIR. Faire demande un effort, alors qu’être demande simplement… d’être.

Ca ne veut pas dire qu’il faut rester dans le canapé et prier.

La réalité est que toute action qui part de la volonté égotique d’avoir quelque chose qu’il me manque, mènera à un résultat insatisfaisant. Il ne peut en être autrement.

L’antidote au sentiment d’insécurité :

La réponse n’est pas dans le comment

Demander comment faire cela, quelle est la technique ou la méthode, quelles sont les étapes et les règles revient à complètement passer à côté du problème.

Les méthodes servent à créer des choses qui n’existent pas encore. Nous nous occupons ici de comprendre quelque chose qui est, l’instant présent.

Il ne s’agit pas d’une discipline psychologique ou spirituelle d’auto-amélioration ; mais d’être simplement conscient de l’expérience présente, et de concevoir qu’on ne peut ni la définir, ni s’en séparer. Il n’y a pas d’autre règle que : “Regarde !”

Le “Comment” est une question qui nous obsède. C’est le mental qui s’agite. Quand nous nous surprenons à rêver ou à envisager un projet qui nous enthousiasme, on se surprend très vite à le brider par notre mental qui a besoin de rationnaliser : “C’est pas possible. COMMENT je vais faire ça ?”

Ce fonctionnement est caduque. Parce qu’il induit de se référer au connu pour réaliser la vision qui m’anime.

Alors même que la réalisation de cette vision ne peut PAS passer par ce qui est connu, sinon je l’aurais déjà fait.

Dans ce cas, il devient nécessaire de lâcher le mental et accueillir pleinement l’instant présent, car seul en cet endroit réside la sécurité.

J’aime bien faire des expériences un peu bizarres et ces dernières années j’ai testé la quête de vision chamanique et la méditation Vipassana.

Récemment, j’ai décidé de vivre une retraite en solitaire sous un arbre pendant quelques jours.

Le sentiment d’insécurité s’est pointé : “il risque d’y avoir des sangliers”, “et s’il y a des tiques ?”, “merde il va pleuvoir…” 

J’ai fait une expérience très intéressante à ce moment là : en étant totalement présent à ma peur, en étant AVEC moi, le sentiment d’insécurité s’est envolé.

Je me suis senti serein et rassuré dès lors que j’ai été présent à ma peur. Paradoxal, hein ?

La clé pour en finir avec le sentiment d’insécurité

“Pour “connaître” la réalité, vous ne pouvez pas vous tenir en dehors d’elle et la définir; vous devez entrer en elle, être elle et la ressentir. Quand par contre vous comprenez que vous vivez, que vous êtes en fait cet instant présent et non un autre, et qu’à part cela il n’y a ni passé ni futur, vous vous calmez et percevez complètement les saveurs, que ce soit du plaisir ou de la douleur.” Alan Watts

La clé se situe dans la loi de l’effort inverse. Nous l’avons dit : au plus je cherche la sécurité, au moins je la trouve.

La réciproque est vraie : au moins je cherche la sécurité, au plus je la trouve.

Quand j’arrête de chercher la sécurité, en courant après l’amour, l’argent ou les objectifs, je lâche mon mental.

Ainsi, je sors de ma tête et commence à me revenir dans l’instant présent : là où tout se passe.

Je réalise alors que la sécurité est à un seul endroit au monde : en moi-même, ici à cet instant. La sécurité est simplement un sentiment que je ressens dès lors que j’arrête d’y prêter attention.

Tout comme le bonheur, il se vit et ne se pense pas.

Dès que je me demande “est-ce que je suis heureux ?”, je me dissocie de l’expérience et ne peux pas le vivre.

Cette sécurité est une expérience intérieure qui se vit maintenant.

Dès lors que je sentirai le stress, l’anxiété, l’insécurité, remonter à travers diverses pensées angoissantes,…

Il me suffit de reconnecter avec mon corps, avec l’ici et maintenant, pour revenir au seul endroit où je peux me sentir en sécurité.

J’arrrête de courir après le bonheur, j’arrête de courir après le succès, j’arrête de courir après la sécurité, et alors je les éprouve instantanément.

Impermanence

Le plus grand sentiment d’insécurité réside quand nous sommes attachés à la permanence de toute chose.

Dans le bouddhisme, l’impermanence est un concept central : tout change tout le temps. Nous le savons pertinemment, mais la connaissance corticale n’a pas passé le seuil de l’expérience.

Nous continuons de nous plaindre quand le temps change, quand il y a un bruit alors qu’on aimerait le calme, de pleurer la mort de quelqu’un

Nous faisons comme si nous ne savions pas. “Il est mort, ça n’aurait pas dû arriver.”

Voilà un déni total de la nature même de la vie, qui est l’impermanence. La peur existe uniquement dans le mental : quand est-ce que je vais mourir ? Je ne le sais pas et mon mental peut se torturer des journées entières sur des questions insolubles de ce type.

Il y a des questions qui n’appellent pas de réponse.

Il me suffit de revenir en cet instant, dans mon humanité, dans mes sens, pour simplement contempler ce que je vis.

Le but de ma vie, c’est juste de vivre cet instant.

La mort résume la vérité selon laquelle en chaque instant nous sommes poussés dans l’inconnu.

Là, tout attachement à la sécurité doit cesser, et la vie est renouvelée partout où le passé s’en va progressivement et où la sécurité est abandonnée.

Finalement, ce thème de la sécurité n’invite-t-il pas simplement à devenir adulte ?

Une posture enfantine consiste à s’accrocher à des objets extérieurs en quête de sécurité (et ça n’a rien de mal !), là où une posture adulte invite à se réapproprier le pouvoir de s’apporter à soi-même cette sécurité en étant présent à ma peur quand elle s’invite dans le présent.

C’est là qu’interviennent la foi et la confiance en la vie. C’est un changement de mode total. 

On pourrait dire que la volonté de se sentir en sécurité à tout prix est un fantasme de l’ego et que foi et confiance sont des qualités de l’essence.

Je termine cet article par une citation issue de l’excellent livre “Eloge de l’insécurité” :

“La mort est l’inconnu dans lequel nous vivions tous avant la naissance. Rien n’est plus créateur que la mort, puisqu’elle est tout le secret de la vie. Elle signifie que le passé doit être abandonné, que l’inconnu ne peut être évité, que “je” ne peut perdurer et que rien ne peut être finalement fixé. Quand un homme sait cela, il vit pour la première fois dans sa vie. En retenant sa respiration, il la perd. En la laissant aller, il la trouve.” Alan Watts

roue Hudson IA

Roue de Hudson : un outil de coaching en or

La roue de Hudson est une perle pour mieux vivre notre vie !

Dans un monde où la régularité est valorisée plus que la nature cyclique de la vie, ce type de modèle aide à déculpabiliser et à renouer avec notre vraie nature.

La roue de Hudson est un outil précieux modélisant le cycle du changement.

Découvrons ensemble la roue de Hudson et ses subtilités pour mieux surfer sur les vagues de la vie !

Tout est changement

“Il y a une saison pour chaque chose, et un temps pour chaque but sous le ciel ; un temps pour naître et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté. ” L’ecclésiaste

Il y a quelques années, j’ai vécu une retraite de méditation Vipassana qui consiste à méditer 10 heures par jour pendant 10 jours. Au cours de ces interminables sessions de méditation, j’ai constaté une chose : tout change tout le temps. Une douleur apparaît puis disparaît, mon agacement apparaît puis disparaît, ma sensation de bien-être et de légèreté apparaît puis disparaît.

Impermanence !

Dans la vie, chacun peut le constater : tout est changement. L’inspiration suit l’expiration, le jour suit la nuit, la mort suit la vie.

Il y a un mouvement apparent même si celui-ci n’est pas toujours visible. Quand un être vivant dort, ses cellules continuent de vivre, de bouger, de se reproduire et de mourir.

Cette nature cyclique tend à être mise de côté au profit de la régularité du monde moderne. La stabilité est valorisée, tout comme l’équanimité, la rigueur, l’ordre.

Problème : la vie ne fonctionne pas ainsi, elle est naturellement cyclique comme nous le voyons avec les saisons. Personne n’est en dehors de la Nature et de ses cycles.

Les femmes connaissent bien ce fonctionnement avec le cycle mensutrel aligné sur le cycle lunaire.

Voici une façon simple de le constater : Observe la nature chaotique de ton énergie du matin au soir. Tu n’as pas la même énergie à 9h qu’à 18h. Tu n’as pas la même énergie mardi que dimanche. Observe tes émotions qui fluctuent tout au long de la journée.

Ces fluctuations sont normales, nous avons des rythmes circadiens, infradiens, ultradiens. Bref, nous sommes des êtres cycliques.

L’être humain appartient à la Nature, n’en déplaise au monde moderne.

La roue de Hudson et ses cycles

Frédéric Hudson, philosophe, écrivain, leader d’opinion, docteur de l’Université de Columbia et fondateur du célèbre Fielding Institute en 1973, est un des pères du coaching. Il est notamment à l’origine de la modélisation du cycle du changement en 4 phases et 10 étapes, aussi appelée la roue de Hudson ou cycle de Hudson.

Voici les 4 phases de la roue de Hudson :

1/ Dans la phase de lancement, il y a l’émergence de nouvelles idées et projets qui demandent à être structurés, priorisés. Lors de cette phase printanière, vient le temps de planter les graines. Il ne faut pas aller plus vite que la musique, tirer sur les plantes ne les fait pas pousser plus vite.

2/ La phase de plateau est une phase de stabilisation, de consolidation : il s’agit de continuer les efforts menés au printemps pour bénéficier de l’effet cumulé. C’est aussi le moment de récolter, de profiter des fruits du travail, de ramasser les grosses tomates qui ont pris le soleil pendant des semaines.

3/ La phase de déclin vient avec une perte d’énergie de moivation. Cette phase automnale invite à ralentir, à faire du tri en gardant l’essentiel et continuer en respectant son énergie.

4/ Dans la phase de marasme, ce ralentissement continue pour arriver jusqu’à une immobilité extérieure. Cette phase hivernale invite la nature à se reposer, cela permet au sol de se régénérer en se mettant en jachère. C’est une phase centrée sur l’Être qui doit être décorrélée de toute notion de productivité. Là, on est en mode plaid, cheminée et chocolat chaud, pour donner une image. Cette phase de marasme est souvent associée à un moment de crise, de déprime voire de dépression, pouvant aller de la simple baisse de régime de quelques jours à une crise existentielle qui va durer des années.

Cette phase hivernale nous questionne sur le sens et sur notre identité, elle invite à beaucoup de douceur et d’empathie envers soi.

Les cycles de Hudson dans ma vie

Chaque phase du cycle de Hudson est fractale :

  • A l’échelle de notre vie, elles se voient à un niveau micro (au sein d’une journée) autant qu’à un nivau macro (au sein de notre vie)
  • Dans les différents domaines de notre vie : famille, pro, perso, santé…
  • Au sein d’un même domaine : par exemple dans le business, chaque projet, chaque offre, passe par les différentes phases.

On aime la phase de printemps où tout va bien, ça fourmille d’idées, les petits oiseaux sont partout, la joie est présente. Certaines personnes sont accro à cette phase printanière, ce qui est typique du syndrome de l’objet brillant.

Il est très précieux de connaître dans quelle phase nous nous situons, que ce soit dans notre vie de façon générale ou dans un projet en particulier. Cela nous donne une information précieuse sur la qualité d’énergie que nécessite l’instant.

Ca a été très précieux pour moi d’intégrer cette dimension du business organique, pour éviter de forcer en plein hiver alors que ça ne pousse pas.

Cela ne viendrait à l’idée de personne de planter un plan de tomate dans la neige au 1er janvier ! Alors pourquoi s’acharner dans un projet quand on a pas l’énergie du guerrier et qu’on ne le sent pas ?!

Vient alors le temps de la phase hivernale dans laquelle on ne se sent pas bien, on se sent au fond du trou, triste, déprimé, démotivé… On a envie de rien, on perd le goût, on perd le sens… C’est une phase de transition nécessaire, assimilable à l’œuvre au noir (Nigredo) en alchimie.

Comprendre chaque phase de Hudson est extrêmement précieux, cela fait partie des outils que j’affectionne en coaching, ça se complète très bien avec la matrice de gestion de projet EPIC

Le rôle clé de la phase de marasme

Pendant des années, j’évitais à tout prix de vivre cette phase de marasme, tellement désagréable. Je vivais d’intenses émotions que je ne savais ni accueillir, ni nommer, ni exprimer. Je résistais contre cette phase de marasme, ce qui la faisait durer encore plus longtemps, je broyais du noir et pataugeais comme dans des sables mouvants.

Lorsque j’ai découvert ce modèle de Frédéric Hudson en formation de coaching il y a près d’une décennie qui est plus qu’un outil.

Il m’a énormément éclairé sur ces cycles naturel de la vie et depuis, je m’autorise de plus en plus à la vivre vraiment et à me faire accompagner autant que besoin.

La plupart d’entre nous avons une aversion à la phase hivernale parce que rien ne se passe à l’extérieur. Pense à la nature : une épaisse couche de neige couvre le sol, il ne se passe rien à l’extérieur, il fait froid… Cette phase hivernale de marasme est mal aimée.

L’humain n’aime pas creuser dans sa souffrance, dans ses contradictions, dans son vide intérieur… Il est confronté à ses questionnements, à ses zones d’ombre, et évite cela autant que possible. Pour autant, la phase hivernale est justement le moment clé pour cela.

En voulant esquiver à tout prix cette phase, beaucoup de gens forcent un printemps artificiel, continuent de sortir, de s’enivrer… Et forcent le passage de cette phase. Rien de tel pour se prendre un retour de flamme dans la tronche !

On ne peut pas échapper à cette phase hivernale car elle fait partie de la vie et du cycle. C’est là-dedans que l’on se renouvelle.

La Nature ralentit, le sol se renouvelle, les animaux hibernent. C’est le calme nécessaire avant la reprise éclatante de la vie au printemps. Vouloir esquiver cette phase, c’est perdre une opportunité de creuser au fond de soi pour évoluer en conscience.

L’hiver et ses jours plus courts invitent à rester plus longtemps à l’intérieur, l’occasion de mener une introspection, de faire le bilan.

IMPORTANT : la phase de marasme est très souvent le symptôme d’une transition de niveau de spirale dynamique.

Connaître ce modèle est également extrêmement soutenant pour mieux vivre cette phase et faciliter le changement.

Accompagner avec les cycles de Hudson en coaching

Chaque phase du cycle de Hudson amène une énergie différente et nécessite un accompagnement différent.

La phase de lancement (printemps) invite à :

  • Clarifier le POURQUOI, les valeurs et la motivation
  • Planifier la stratégie pour canaliser l’énergie et éviter de partir dans tous les sens
  • Passer à l’action sur ce qui crée de l’enthousiasme et de la confiance

Dans le cadre d’un business, le coach peut t’aider à clarifier la stratégie qui te correspond, à la mettre en place et à poser les premiers jalons avec régularité.

La phase de plateau (été) invite à :

  • Cultiver la motivation intrinsèque
  • Garder la discipline et continuer l’effet cumulé
  • Maintenir son énergie pour éviter de s’épuiser

Le coach personnel peut aider à mettre en place une organisation adaptée à ta vie, à ton activité, qui correspond à ton profil de personnalité.

La phase de déclin (automne) invite à :

  • Questionner ce qui provoque la baisse d’énergie et de motivation
  • Faire le bilan pour se concentrer sur l’essentiel et éliminer le reste
  • Apporter du renouveau si possible

Le coach personnel est là pour apporter de la clarté et du soutien car cette phase amène souvent à vivre des émotions inconfortables.

La phase de marasme (hiver) invite à :

  • Vivre une retraite en solitaire pour faire un bilan profond afin d’opérer un gros tri dans la vie
  • Questionner le sens, l’identité pour mieux se connaître
  • Prendre soin de soi, se reposer, se ressourcer

Le coach personnel est particulièrement important à cette étape car il peut aider à explorer dans l’intériorité, à comprendre comment on en est arrivé là et quelles sont les ressources pour faciliter la transition au prochain printemps.

Ces différentes phases du changement de parlent ? Tu aimerais appliquer concrètement la roue de Hudson dans ta vie, que ce soit personnel ou dans le développement professionnel ?

Si tu as envie de faire appel à un coach qui utilise ces outils et ne fait pas qu’en parler, tu peux aller plus loin sur cette page.

quête de vision

Quête de vision amérindienne : un rite de passage chamanique puissant

En août 2018, je me pose de grandes questions existentielles et cherche des réponses. Je m’engage dans une quête de vision chamanique en pleine nature pendant 4 jours et 4 nuits.

Qu’est-ce que la quête de vision ? A qui ça s’adresse ? Comment ça se passe ? Qu’est-ce que j’en ai retiré ?

Un peu plus bas je te révèlerai ce que ça m’a fait comprendre et en quoi ça pourrait t’éclairer si tu es dans une phase de questionnement dans ta vie.

La quête de vision amérindienne

La quête de vision amérindienne (ou chamanique) est un rite de passage dans les tribus et sociétés traditionnelles.

Elle consiste en un rite de passage dans la vie d’un individu, particulièrement le passage du stade d’enfant à l’âge adulte, mais ça peut concerner toute période charnière de la vie.

De nos jours, il est relativement facile d’organiser une telle expérience lorsqu’on a besoin de clarté dans sa vie.

C’est précieux pour nous occidentaux de vivre une quête de vision, d’autant que les rites de passage ont quasiment disparu dans nos sociétés (et malheureusement ça a un paquet de conséquences).

Cette expérience consiste à se retrouver tout seul en pleine nature pendant plusieurs jours pour se confronter à soi-même et approfondir son introspection.

La quête de vision est d’ailleurs une magnifique opportunité d’explorer le travail de l’ombre.

Il peut y avoir une cérémonie en amont avec un chaman et d’autres participants mais pas nécessairement.

Ce rite de passage nous met en lien avec les éléments de la nature, la terre, la forêt et offre un espace dans lequel on peut recevoir des réponses aux grandes questions que l’on se pose.

Mon expérience de la quête de vision chamanique

Pendant des années de ma vie de jeune adulte, je n’arrêtais pas de me former, d’aller de séminaire en séminaire, j’allais à droite à gauche pour apprendre et je cumulais les projets. J’étais toujours en train de courir après quelque chose. J’en parle plus en détail dans mon histoire.

Lorsque j’ai entendu parler de la quête de vision chamanique qui parlait de “rite de passage”, de recherche de clarté, de se retrouver seul avec soi-même, ça m’a fortement parlé, d’autant que je suis amateur d’expériences un peu loufoques (bains froids, jeûne, marche sur le feu…)

Me voilà parti pour une quête de vision encadrée pendant 4 jours et 4 nuits en pleine nature dans la garrigue sauvage de l’Hérault, sans ordinateur ni téléphone, sans livre ni carnet, sans nourriture ni eau. (Le jeûne sec de 4 jours n’est évidemment pas recommandé sans un avis médical préalable.)

Il y avait une préparation de l’esprit, du cœur et du corps. La principale préparation a consisté en le remplissage de 365 petits sachets de tabac, chaque sachet représentant une relation, et tous les sachets étant reliés par une cordelette.

Il est aussi important de préparer le corps avec une descente alimentaire progressive jusqu’au jeûne total dès le premier jour de quête de vision.

Voilà pour le cadre !

Maintenant, mon expérience subjective : ça a été aussi difficile qu’enrichissant.

Dans ce carré de 2,50m de côté (fermé par la cordelette confectionnée préalablement) je me suis ennuyé à mourir. Je tournais comme un lion en cage. J’alternais entre méditation, contemplation, visualisation, hypnose… C’était difficile de rester sans rien faire même si ça n’a pas été aussi difficile que la retraite de méditation Vipassana.

C’est la première fois de ma vie où je me suis confronté réellement à mon ego et j’ai pu voir l’étendue de son omniprésence.

J’étais assailli de pensées, de doutes, de peurs, d’idées, d’émotions. 

Dès le premier soir, j’ai vu passer un sanglier à toute allure et j’ai eu peur qu’il revienne, je me suis fait des films en imaginant qu’il me charge. 

Bref, ça m’a bien fait travailler sur le besoin de sécurité !

J’ai eu 2 insights très forts dans ma vie dont je me rappelle encore : “la seule chose qui m’empêche d’être heureux, c’est mon mental” et “je peux décider d’être heureux tout de suite, sans aucune raison.”

Suite à cette quête de vision, j’ai décidé d’écrire mon premier livre, qui était en germe depuis des années et que je repoussais sans cesse car non prioritaire. Je l’ai publié l’année d’après.

Cette expérience a été l’une des plus importantes de ma vie et a contribué à mieux me connaître. Ca m’a aidé à me recentrer et à calmer cette quête frénétique de formations et de séminaires.

Pour qui est la quête de vision ?

La quête de vision s’adresse à toi si tu te sens dans un tournant de ta vie, dans une transition entre deux mondes et particulièrement dans les cas suivants :

  • Rupture amoureuse ou amicale
  • Changement de carrière professionnelle
  • Deuil d’un proche 
  • Perte de sens, questionnement existentiel

Toute transition de vie invite à l’introspection, à revenir en soi pour faire du tri (cf l’archétype de l’artiste dans la matrice EPIC)

Je la recommande à toute personne qui a besoin de clarté, qui se sent confus, qui tourne en rond, qui se retrouve dans des schémas répétitifs encore et encore.

Cela permet un face à face avec toi-même qui est nécessaire pour arrêter de te mentir.

C’est très complémentaire avec un travail plus régulier de connaissance de soi à travers l’ennéagramme.

Comment faire une quête de vision chamanique ?

Tu peux trouver des personnes qui organisent la quête de vision et te laisser porter dans un cadre, ça peut être soutenant pour la première fois, comme pour un jeûne.

Tu peux également l’organiser toi-même et faire très simple.

La première étape de décider, comme pour tout. Pour ma part ça m’a pris plusieurs semaines avant de décider. Dès que c’est fait, tu poses une date, tu bloques sur l’agenda afin de te rendre indisponible.

Pour l’aspect concret, il suffit de prendre un sac à dos avec le matériel de survie minimum (couverture de survie, duvet, bâche, vêtements chauds selon la saison et le lieu) avec un peu de nourriture et d’eau au cas où. Maître mot : éviter de te mettre en danger. C’est assez confrontant comme ça ! 

Pour te préparer mentalement et émotionnellement, tu peux commencer à réfléchir à ce que tu as envie d’explorer, à l’intention que tu poses… Ou au contraire à ne rien réfléchir du tout et simplement faire confiance au processus.

Ensuite :

  • Tu définis un lieu en nature dans lequel tu ne seras pas dérangé. Repère un lieu calme, un sol plat, plutôt sous les arbres (attention si orage) et vérifie la météo en amont.
  • Tu délimites l’emplacement de quelques mètres de diamètre dans lequel tu vas rester : dans la quête de vision chamanique que j’avais faite en 2018 c’était un carré, mais tu peux tout à fait délimiter un cercle avec des branchages et te mettre au milieu du cercle. Mets le cadre qui te parle.
  • Tu restes dans cet espace pendant le temps que tu décides : ça peut être une journée pour commencer, 2 jours, 4 jours, 6 jours, c’est toi qui sens ce qui est bon pour toi.

Voilà, tu sais toutes les bases.

Peu importe par quoi tu commences, c’est une expérience que je te recommande chaudement de vivre si c’est quelque chose qui te parle !

Et si tu souhaites des recommandations, tu as des questions voire tu souhaites être accompagné pour ton introspection, tu peux me contacter via la page contact 🙂

240610 Spirale dynamique UNAE

UNAE : analyse d’une entreprise VERTE (spirale dynamique)

UNAE est une entreprise de compléments alimentaires qui vend le nec plus ultra de la qualité, avec une grande transparence.

Client de UNAE depuis quelques temps, j’avais envie d’utiliser l’exemple de cette entreprise pour illustrer le niveau d’existence VERT de la spirale dynamique.

UNAE, une entreprise verte ?

L’autre jour, je me baladais sur le site web de UNAE pour commander mes oméga-3 et mon magnésium, et en regardant un petit peu toutes les pages du site, je me suis dit, mais putain Fabien, ça serait une étude de cas fantastique à proposer sur Epanessence pour illustrer la spirale dynamique.

Donc si toi, là qui me regarde, tu t’intéresses à la spirale dynamique, lis bien la suite puisque ça va t’aider à rendre palpable, à rendre tangible et concret la spirale dynamique, et a fortiori, surtout le niveau vert de la spirale dynamique aujourd’hui, sur lequel on va se concentrer.

Ce site web Unae, c’est donc un laboratoire de compléments alimentaires duquel je suis client depuis pas mal de temps maintenant, depuis bien l’an dernier je dirais, et autant je ne touche pas de royaltie, je n’ai aucun intérêt particulier, si ce n’est à te parler d’une entreprise que je recommande chaudement si tu cherches des compléments alimentaires, mais là n’est pas le sujet de cette vidéo.

L’idée c’est de t’illustrer en quoi cette entreprise, parce qu’on va voir sur le site là, ça illustre parfaitement le niveau d’existence vert de la spirale dynamique.

Avant de rentrer dans le vif du sujet et de regarder en détail ce site, revenons un petit peu chez Bibi sur le niveau d’existence vert.

Donc si tu n’as pas déjà vu, si tu n’as pas déjà les bases de la spirale dynamique, moi je t’invite vivement à aller voir les vidéos sur le sujet que j’ai faites.

Tu trouveras aussi là les différents articles sur le site au besoin. Ok ?

Le niveau Vert de la spirale dynamique

Donc, le niveau vert dans la spirale, on va voir l’essentiel. L’idée c’est pas de te faire un cours sur vert, il y a déjà tout en vidéo. L’idée c’est de voir les grands points clés de vert en spirale dynamique. Le thème du niveau d’existence vert, c’est « Sacrifier le soi maintenant pour obtenir maintenant l’harmonie pour soi et pour les autres. »

Remets-toi bien à l’esprit que, avant vert, on était dans orange. Un monde, une vision du monde dans laquelle on cherche à produire, on cherche à créer plus de valeur, on cherche à consommer, on cherche à extraire les ressources, ressources humaines, ressources de la planète, pour obtenir un certain résultat. Il y a une idée de consumérisme, il y a une idée de qui fait la vie maintenant.

Et sur orange, on était sur un niveau individuel, un niveau d’existence qui sacrifie le collectif sur l’autel de l’individuel.

Et comme tu le sais, en spirale, on alterne un niveau individuel, un niveau collectif, un niveau individuel, un niveau collectif, et ainsi de suite.

Et dans vert, on est typiquement dans un niveau, un niveau collectif, qui est le premier niveau transrationnel, qui vient transcender et inclure orange, en constatant les limites de orange, l’impact sur les humains, sur la planète, sur le bien-être des gens, à force d’avoir réprimé toutes les émotions, la sensibilité, d’avoir mis de côté tout le côté beau, mais même tout le côté prérationnel de l’existence, c’est-à-dire la croissance, tout a été complètement éradiqué.

Et avec ça, on a jeté le bébé spiritualité avec l’eau du bain. Bref, là où vert ramène sur le tapis ces notions-là, ramène les émotions, les besoins, l’expression de ton intériorité, et on revient sur un côté vraiment humain. Ça veut dire ce que ça veut dire. Là où dans orange, on était sur une pyramide de pouvoir, où en orange, celui qui a le plus de pouvoir domine la hiérarchie, ça va être le plus riche. C’est souvent celui qui a le plus d’argent et qui va du coup tirer les ficelles dans l’ombre. Pas besoin d’exemple, tu vois très bien de quoi je parle. Vert accorde l’importance à effondrer toute notion de hiérarchie. Et là, on arrive sur un leadership horizontal, ce qu’on pourrait appeler. C’est tout ce qui va être cercle de discussion, c’est des cercles décisionnels où du coup, chacun va pouvoir passer, partager son point de vue. Chacun va être entendu, va pouvoir partager. Et du coup, les processus de décision vont être beaucoup plus longs. Donc voilà, plus de hiérarchie.

Les valeurs de vert, c’est vraiment bienveillance, écoute, empathie, entraide, partage.

On va vouloir vraiment co-créer le monde de demain. OK, qu’est-ce que j’ai d’autre à te raconter là-dessus ? Donc, l’altérité à partir de vert, c’est-à-dire que dans orange, on cherche vraiment à presser les… Là, je te parle surtout des dérives… malsaines et toxiques de orange. Orange, ça n’est pas que ça.

Il y a un orange qui est sain aussi, mais dans les dérives malsaines de orange, on presse les gens comme des citrons et on cherche à en tirer le plus de jus que l’on peut.

L’exemple magnifique de ça, je l’ai mis dans la vidéo d’ailleurs de la Spirale Dynamique, c’est dans ces usines où on va récupérer tout ce qui est possible. Tu prends l’animal, tu prends de la viande. Tu as l’animal, on va manger les pièces nobles, on va faire des steaks, on va faire des basses côtes, on va faire des entrecôtes, on va faire toutes les belles pièces de bœuf, si on prend le bœuf par exemple.

Et puis petit à petit, il ne va rester que la carcasse et les tendons et les pièces moins nobles, on va dire, les pièces qui n’intéressent pas grand monde.

Eh bien, l’industrie orange, qu’est-ce qu’elle fait pour ne pas jeter, pour augmenter la rentabilité du processus ?

Elle va récupérer ce qu’on appelle la viande gros grain à coup de karcher. Tu vas récupérer tout ce qui est collé, tout ce qui est tendineux, tout ce qui est tissu nerveux et compagnie. Tout ce qui est collé sur la carcasse, décollé à coup de car cher. On va mixer tout ça avec des colorants et compagnie et on va te vendre des knackis, des super saucisses knackis et autres. Ce n’est pas le seul exemple. Les suigmis, c’est du même style. Et tout ça, c’est des déchets issus de l’industrie de la viande ou poisson. Et du coup, ça permet à Orange d’aller choper une rentabilité supplémentaire dans son histoire. Donc, c’est vraiment l’image que tu peux te mettre en tête dans Orange malsain, d’extraire jusqu’à la dernière goutte de rentabilité, ce qu’on peut faire par rapport à ça. Si d’ailleurs, tu souhaites explorer les dérives d’Orange sur le thème alimentaire, il y a un super bouquin là-dessus que je vais trouver très intéressant. C’est « Vous êtes fous d’avaler ça » de Christophe Brusset, que j’avais lu il y a une dizaine d’années et qui est vraiment très, très intéressant. Et qui montre un petit peu justement les filons qu’Orange peut tirer. Maintenant, ce n’est pas un scoop. Tu as juste des milliers de documentaires à ce sujet. Là, c’est juste un exemple avec les suigmis ou les knackis, mais tu en as vraiment plein, plein, plein. C’est vraiment la rentabilité et mon plaisir personnel au-dessus de tout, quelles qu’en soient les conséquences. Mais encore une fois, ça, c’est un niveau malsain. Donc, bref. Tout ça, c’est pour te recontextualiser le fait que Vert arrive après ça et du coup valorise d’autant plus l’éthique, le respect de l’humain, de l’animal et que chacun puisse y trouver son compte, en fait. Donc voilà, un petit peu le contexte de Vert. Moi, je pense que là, je pense que ça suffit. Après, je t’apporterai d’autres éléments via le site UNAE.

Analyse du site de UNAE

Donc, maintenant qu’on a dit ça, maintenant qu’on a dit ça, sur la page d’accueil du site UNAE, qu’est-ce qu’on a ? Les compléments alimentaires de demain, faire entrer la qualité et l’écologie dans les compléments alimentaires, tout en prenant soin des gens qui les fabriquent.

Je ne sais pas toi, mais moi, ce n’est pas le genre de promesse auquel je suis habitué en regardant des sites de compléments alimentaires. Alors après, ça dépend de ton habitude. Moi, je connais bien le monde des compléments alimentaires. C’est un monde qui est pas mal dominé par Orange, justement, parce que diminuer la qualité pour augmenter la rentabilité, donc c’est toujours une logique de compresser les coûts et compagnie.

Là où, chez UNAE, on n’est pas dans cette logique-là. On fait entrer la qualité et l’écologie dans les compléments alimentaires, tout en prenant soin des gens qui les fabriquent. Pourquoi préciser ça ?

Moi, en tant que consommateur, entre guillemets, consommateur premier niveau, je m’en fous. Mais si, effectivement, moi aussi, je suis concerné par les thèmes de VERT, ce qui est mon cas, je vais être touché par ça.

Donc, on reverra après, dans le site, on va distinguer deux choses, des nuances importantes, surtout quand tu vas après voir plein d’exemples dans le monde. C’est les valeurs de surface ou les valeurs profondes. Et souvent, dans le monde moderne, tu vas observer du verre de surface, du verre de surface et quoi ? C’est un vernis vert. Un vernis vert de oui, c’est important de respecter l’écologie, de s’écouter les uns les autres. Et puis nous, nous faisons, nous donnons 1% de notre chiffre d’affaires pour replanter des arbres en Ouganda. Tu vois, toute cette sauce-là qui est servie en mode greenwashing. Bon, ça, c’est du verre de surface. Mais comment tu le sais ? Dès que tu grattes un peu, ça pue l’orange en fait. Et bien, c’est typiquement verre qui est utilisé à d’autres fins en fait. Mais c’est pas du vrai verre. Le vrai verre, enfin, un verre qui est réellement incarné, il y a les valeurs profondes en lien avec ça. Et du coup, tu vas être sur des humains qui le vivent vraiment. Et là, on va avoir des signaux, on va voir sur Ougandaé de quoi ça s’agit. Est-ce qu’on a un vrai verre profond ou de surface ? Parce que c’est facile d’en faire du marketing aussi. Donc, creusons un petit peu. 100% écologique, collagène éthique, issu de poissons sauvages. Allons voir notre collagène éthique. Complément alimentaire de collagène hydrolysé éthique de poissons issus sauvages. OK. Au digestibilité, sans gluten, sans produit laitier, sans soja, sans aréco de poisson. Bon, là, jusque là, c’est juste un truc de complément alimentaire. Là, ça devient intéressant. Éco-responsable et écologique. Donc, la boîte, aucun ingrédient n’est issu d’élevage intensif contenant à base de verre ou de carton. Ah, ça met un indice déjà. Parce que tu pourrais tout à fait, pour, pareil, une logique de coût, mettre dans des emballages en plastique. Ça pourrait être un peu incohérent, mais je veux dire, ça se fait. Haute digestibilité, OK. Pêche durable FSC. Trois poissons sauvages européens, morue, aigle fin, sébaste.

Alors, perso, moi qui achète des Omega 3, j’ai jamais vu ce niveau-là de précision. Peut-être que je me trompe, mais dans le VERT, il y a un vrai souci de transparence.

Vraiment, il y a un côté, je te montre les faits. Bon, haute qualité, OK. Sans nanoparticules, stéarate de magnésium et HPMC. On ne sait pas ce que c’est. Mais de l’oxyde de titane, pareil, d’oxyde de silicium, stéarate de magnésium, ce sont des choses qu’on va fréquemment retrouver dans les compléments alimentaires qui sont vendus dans le commerce.

Et lui, il précise que ça, ça n’y est pas. Il n’y a aucune obligation à préciser. Il pourrait juste ne pas les mettre et ne pas le dire. Mais ils vont préciser ces éléments-là.

Bon, après, côté science, ça, à la limite, ça ne va pas spécialement… Là, c’est les éléments scientifiques orange de tout le process. Sachant que vert a intégré orange.

Donc, justement, au début, quand tu fais une transition de niveau de spirale dynamique dans ta vie, parce que la spirale dynamique, tu peux l’appliquer autant à une société, à une entreprise, comme je fais là, mais tu peux l’appliquer à toi-même, tu peux l’appliquer à une famille, tu peux l’appliquer du micro. C’est vraiment quelque chose qui est visible à tout niveau de la fractale, au niveau micro comme au niveau macro. Et quand tu es dans une transition de niveau de spirale, au début que tu développes le nouveau niveau de conscience, il y a un rejet du niveau précédent qui était perçu comme… On en a trop fait. Du coup, il y a un rejet de la forme. On a gardé le fond, on a gardé l’esprit scientifique, rationnel, etc., mais on rejette la forme de ce truc de surconsommation et machin pour aller dans un opposé qui va être l’écologie, on va s’écouter, dans le cliché, dans la caricature. En tout cas, une prise en compte et une prise de soin de l’ensemble. Mais après, ça reste que chaque niveau, c’est une holarchie, donc chaque niveau intègre le précédent. Ce n’est pas une pyramide, c’est une holarchie. Donc, ceci étant dit, je vais t’épargner tous les détails du glycogène. On va aller voir autre chose. On va aller voir, moi je voulais te montrer notre histoire.

Donc là encore, on pourrait se dire toujours l’avocat du diable que je peux me faire. Attention, est-ce qu’on n’a pas du greenwashing ? On va voir.

Donc là, ils racontent toute leur histoire, ils ne sont pas obligés de ça d’ailleurs. Ils racontent les maladies qui ont fait qu’ils sont allés vers ça.

Le manifeste anti-complément alimentaire. Ça, je ne me rappelais pas, tu vois. Malgré un travail acharné pour promouvoir des formules plus efficaces, de nombreuses marques préfèrent augmenter leur marge en mettant des ingrédients moins qualitatifs et moins dosés au détriment du consommateur. Bon, là, on pointe les dérives d’orange, justement. Donc tu vois, là, il y a un indice intéressant, d’ailleurs. Pire, la plupart des produits étaient vendus tellement cher qu’ils pouvaient à peine se payer tous les produits dont ils avaient besoin. Ah oui, c’est OK. D’accord. Là, c’est des méthodes classiques de l’industrie. Emilie et Julien décident de créer leur propre marque. L’objectif était clair, créer des produits vraiment utiles et que tout le monde pourrait enfin prendre sans se poser de questions des produits dont nous sommes fiers. Ensuite, qu’est-ce qu’on a d’autre ?

Au lieu de proposer un nombre innombrable, c’est dur à dire, d’ingrédients, Unae se concentre sur le meilleur, les ingrédients les plus purs qui ont fait leur preuve des études scientifiques, etc. La qualité qui se voit et qui se sent, ingrédients premium de la plus haute pureté, limiter notre impact sur l’environnement, ne pas cautionner, on pourrait s’arrêter là, mais non, ne pas cautionner directement ou indirectement les élevages intensifs favorisant, autant que faire se peut, le recours à des formules 100% végétales.

Et là, on rajoute des trucs, allez, qualité smart and clean, engagement écologique, green process, engagement éthique, life essence. Moi, je ne sais pas ce que ça veut dire, on va regarder ça.

Donc, UNAE s’engage évidemment via l’utilisation d’ingrédients issus de la culture biologique, minimiser notre exposition aux pesticides, mais dépasse largement ce simple label. Ok, intéressant. Donc là, on n’est pas juste dans ok, on est bio et certifié, on est jusqu’au bautiste. Alors après, ça nous renseignera sur l’énéatype de Julien et de sa compagne éventuellement, sur le côté énéagramme, mais on ne s’en occupera pas aujourd’hui, peut-être un jour, si tu veux, tu me mettrais en commentaire, mais ce qui est évidemment que l’entreprise que je vais créer, elle est l’extension de moi.

Donc forcément que ma personnalité et mon ennéatype va conditionner énormément ce que je vais en faire. Ici, il y a vraiment une vision d’excellence, donc ça peut déjà nous donner des indices.

Mais ça, je te laisserai faire ton propre typage si ça t’intéresse. Donc, conscience écologique, ok. La campagne, côtoyer la nature, propre jardin, finir les emballages plastiques.

On a vraiment des thèmes de vert, tu vois. Faire attention à la nature, attention à les déchets, des élevages industriels. Vraiment, tu as ce respect du vivant. Nous reversons une partie de notre chiffre d’affaires à des associations de protection de la nature. Ok, il s’agit d’un véritable don très supérieur à celui permettant une simple défiscalisation. Ok, il le précise.

Donc, pourquoi pas ? Écologique, même là où ça ne se voit pas. Ancien prioré. Ah ouais, là aussi c’est intéressant. Il rajoute sur le lieu en plus. Donc, non seulement on est dans un ancien prioré, ok, mais du coup, pourquoi construire d’immenses bâtiments à la sortie des villes en détruisant la nature et en gaspillant du béton alors que de magnifiques bâtisses anciennes et durables sont laissées à l’abandon ? Ok, les matériaux traditionnels tels que pierre, chaud, bois ont en effet un coût énergétique environnemental beaucoup plus faible que les matériaux modernes. On rajoute cette dimension écologique et le côté vraiment cohérence qui est cher à vert quand même. Cette notion de respect des principes et d’écologie.

Santé au sein des locaux, utilisation exclusive de peinture écologique sans composé volatile, parqué en chaîne massif local et meuble en bois massif sans particules fines. Tu vois comment il y a cette logique qu’on n’est vraiment pas que sur le produit, mais c’est l’ensemble de l’écosystème dont on prend soin. Et là, on a le bouquet qui arrive. On respecte nos salariés vraiment. Donc là, tu vois, on a l’impression d’une photo de famille, vraiment.

On a l’impression d’une photo de famille. Ils sont tous là, sur un canapé autour. On a l’impression d’une… Ils sont tranquilles. Il a son bébé dans les bras. Ils sont vraiment dans un mode… Voilà, pépère, quoi. Franchement, je n’ai pas vu ça dans d’autres… sur le site d’entreprises de compléments alimentaires.

Ensuite, qu’est-ce qu’on a ? Au cours de leur expérience professionnelle, Émilie et Julien ont tous les deux connu les vicissitudes du travail dans les grandes sociétés et des machines à broyer dont tout le monde ne ressort pas indemne. Conséquence d’orange dont je te parlais tout à l’heure.

C’est pour ça aussi que c’était important que je te partage un peu plus sur orange parce que vert fait suite à orange. C’est un jeu de action-réaction.

L’être humain, par la spirale dynamique, nous montre que c’est action-réaction. Il y a une forme de je résous mon problème à travers une solution. Cette solution va générer un nouveau problème et ainsi de suite. Et c’est comme ça que l’on va petit à petit aller vers des niveaux ultérieurs dans la spirale. Donc, ils ont façonné l’entreprise telle qu’ils l’ont toujours rêvée.

Aucun salarié n’est payé au SMIC. Le management humain est horizontal.

L’horizontalité dont je te parlais, toutes les décisions sont prises en équipe. OK.

Chaque salarié bénéficie d’un ordinateur portable en plus de son ordinateur de bureau pour pouvoir travailler à son poste en véranda ou dans le jardin.

Donc, il y a le choix de travailler où tu veux. Il y a encore un respect de l’altérité de vert. L’écoute et le bien-être ne sont pas des options. Ils sont l’essence même d’Ounae. Donc, voilà. Là, ça devient intéressant. Là, il nous présente les fondateurs. Là, tu vois, il manquerait pour… Si on allait plus loin, je lui demanderais bien. Est-ce qu’ils ont le droit de bosser de chez eux ? Est-ce qu’ils peuvent travailler à des horaires un peu libres ?

Tout ça pourrait nous renseigner encore sur le côté vert. Et même si, comme on pourrait dire, à vert, je pourrais supposer dans des entreprises vertes que le salarié, enfin le salarié, que le collaborateur, le salarié, vienne dans le collectif et propose et dit « Moi, j’aimerais travailler tel jour, tel jour, tel jour, tel jour. J’aimerais travailler… Je suis plutôt du matin, moi plutôt du soir. » Et du coup, il y a une danse comme ça qui se fait, où on n’est pas sur du 8h, 17h, qui est typique de bleu avec les horaires inflexibles, machin.

Où il y a vraiment une écoute du vivant et une adaptation à chacun. Donc ça, je ne sais pas. Julien, si tu passes par là, tu nous diras en commentaire, ou Emilie, d’ailleurs. Mais on pourrait supposer que ce sont des éléments qu’ils ont réfléchi et qu’ils ont discutés en équipe. Ensuite, donc, la charte qualité. Donc, tiens, j’avais les pages que j’avais ouvertes. Donc, on a… En fait, c’était toute la… Donc, on va aller voir ces Green Process et Smart Clean. Formule exclusive, ingrédients les plus purs, capsule végétale, on s’en a déjà vu. Donc, sans irradiation, sans PEG, sans OGM, sans anti-aggloméant. Ils ne sont pas obligés de préciser tout ça. S’ils sont merdes à le préciser, c’est que c’est important pour eux dans leur valeur et dans leur éthique. Donc, il y a… Pour moi, ça nourrit encore cette idée de on fait les choses vraiment comme on produit les compléments que nous consommons. Donc, on fait le mieux possible et on a envie vraiment de contribuer. Et ici, par exemple, je reviens sur le livre dont je te parlais tout à l’heure, Vous êtes fous d’avaler ça, où tu es typiquement sur des industriels qui ne consomment pas leurs produits. Ils sont sur… On a une boîte, on cherche la rentabilité, on fait un gros business, mais on sait que nos produits, c’est de la grosse merde. Donc, on ne va pas les consommer nous-mêmes.

C’est hors de question. Tu as des documentaires comme ça, qui sont assez faciles à trouver, où tu entends, qu’ils soient floutés ou pas, mais les mecs, ils le disent explicitement qu’ils ne consomment pas leurs produits. Ça, c’est intéressant. On retrouve ça d’ailleurs chez le créateur de Facebook, chez ceux qui ont fait les produits, les réseaux sociaux et compagnie. C’est que, souvent, dans leur propre famille, ils interdisent l’utilisation de l’outil tellement ils savent l’impact. Pourtant, ils ont créé leur outil. Ça, c’est Orange. Orange n’a pas… cette notion-là de la… Orange peut l’avoir, mais ce n’est pas dans ses priorités d’agir avec congruence, avec éthique, avec respect. Orange n’a aucun problème à créer un produit qu’il ne consommera pas, même si c’est un produit dans lequel il ne croit pas. Si ça fait de la rentabilité, allons-y. Encore une fois, dans la pente toxique d’Orange. Green Process. Bon, il nous le dit, tu vois, vers fournisseurs français, européens privilégiés, Capsule, Topioca, contenant en verre, contenant en carton, compostabilité attestée. Là, pareil, les emballages sont compostables. Donc, on retrouve cette logique circulaire de la permaculture et de l’écologie qui est chère à verre. Utilisation de carton, bon, véhicule d’entreprise 100% électrique, j’imagine que là aussi, il y a une logique derrière. Engagement, donc Life Essence, fournisseur de partenaires, le coq vert, ok, certification positive workplace, aucun salarié au SMIC, management horizontal et participatif, c’est franchement pas commun. Et ça, on est vraiment sur quelque chose de caractéristique. Dans Orange et dans Bleu, on est sur du management qui est vertical, directif, où t’as pas vraiment le choix. En tout cas, t’es certainement pas sur de l’horizontalité et du participatif. Pureté de fabrication, engagement, bon, après, ça se répète, mais parce que nous défendons nos valeurs et nos convictions, nous n’utilisons aucun ingrédient issu de l’industrie intensive et des élevages animaux. Nous ne voulons pas cautionner Orange, donc pas de glucosamine, nicondroïdine animale, pas de collagène animal, pas d’acide gras oméga-3 issu de poissons d’élevage, pas de etc. Nous sommes le premier laboratoire à avoir proposé des oméga-3 de lieux sauvages, de lieux noirs sauvages, c’est un poisson certifié MSC, pêche durable. On retrouve vraiment milite activement pour la préservation de l’environnement. Là, ça peut en corps, là, ça peut nous parler aussi d’un… soit du sous-type, si je fais une encartade et néagramme, ça peut parler d’un instinct social. Typiquement, quand il y a un engagement social, un engagement environnemental, il peut y avoir cette dynamique de l’instinct social, l’instinct social qui veut faire changer les choses, qui va manifester, qui va s’engager dans le social, dans des thèmes sociaux. Et ça peut parler des néatipes aussi, bien évidemment. En matériaux qui ne soient pas pétrosourcés, bon, voilà, t’as compris l’idée quand même.

Nos déplis et emballages sont imprimés sur du papier recyclé ou sont en carton. C’est jusqu’au bout des ongles. Il y a une cohérence de A à Z.

Entreprise humaine familiale, confort physique, psychologique, grand jardin pour se reposer, prendre l’air quand il le souhaite, travail et pensée de façon respectueuse pour chaque individu. Confort, voilà. OK. Véranda. Véranda construit pour pouvoir travailler en connexion avec la nature. Génial. Ça donne envie d’y travailler, en tout cas.

Voilà. Bon, le SMIC, ça a été déjà dit. OK. Engagement dans le domaine de l’urbanisme. On retrouve cette idée de social, du coup. Non seulement on va vendre des produits qualitatifs, mais en plus, l’écosystème dans lequel on va travailler, on va éviter le béton, on va rénover, on va faire, encore une fois, cette logique circulaire de… C’est comme, tu vois, quand je… C’est comme quand je fais à manger. Quand je fais à manger, je mets mes épluchures au compost.

Au compost, ça part aux poules. Les poules, elles vont me faire des œufs. Puis les œufs, je broie la coquille et je leur redonne la coquille ou je mets au potager.

Donc, il y a cette logique circulaire où il n’y a pas de déchets. Quand t’es dans une logique de… Dans la blue economy, je crois qu’on appelle ça comme ça. Je sais plus qui c’était le bonhomme qui avait inventé ce concept. J’ai presque son nom au bout des lèvres, mais il vient pas.

Dans la blue economy, il y a cette idée de circularité. C’est exactement ça. Ces principes de permaculture dans lesquels il n’y a pas de déchets. Il n’y a juste que des transformations. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Et dans Orange, on a du plastique, on en fout partout. Ça finit dans les plats, dans l’âge, dans la mer et compagnie. Et Orange n’accorde que peu d’attention à ça, sauf si derrière, il y a une défiscalisation, etc. Orange s’en tape.

Là où, à Vert, il commence à y avoir une conscience de ça, et on veut minimiser cet impact-là.

D’où le choix aussi de matériaux nobles, durables, écologiques. Et il y a le notion de local aussi. Les réseaux, de revenir à de la localité et compagnie, ça fait partie des thèmes de Vert également, qui s’appuie sur Violet, sur le côté tribu, tribal, on est ensemble etc. Que te dire d’autre ? Voilà, que demain soit plus respectueux de la planète et de ses habitants. Ok, ok, ok.

Je pense qu’on a fait pas mal le tour.

Une illustration du niveau Vert sur le site de UNAE

Je vais juste terminer en te montrant un truc qui m’avait vachement fait kiffer. Ah oui, il est où notre histoire ? Il y a le labo qui est en photo aussi, je ne sais plus où c’est. Est-ce que c’est ça ? Non. C’est dans les produits alors. Dans les produits, j’ai vu qu’ils vendaient une huile, et pas n’importe quelle huile, de l’huile de cameline. Et devine quoi ? À partir de cameline, donc c’est une fleur, à partir de cameline qui pousse autour du laboratoire Unae. Non seulement c’est un labo qui propose, avec toute l’excellence de ce qu’on a vu, mais en plus, leur huile, ils la font avec de la cameline dans les champs autour, dans la nièvre.

Donc ils ont vraiment ce côté, ils bossent en interrelation avec un agriculteur engagé dans la culture biologique, bien évidemment. Et donc il y a ce côté, tu vois, on profite de l’espace qui est autour du labo, et en plus on va transformer ça et on va apporter de la valeur en plus, etc. Produit d’exception, t’as compris l’idée, je trouvais que ça illustrait vachement bien la chose. En plus, il me semblait, peut-être qu’ils l’ont enlevé, mais j’avais vu une photo de leur champ de cameline, là. Donc manifestement, il n’y a peut-être plus. Voilà ce que j’avais à te parler. Je vais te partager… Est-ce que j’ai autre chose à te raconter ? Bon, après, ils ont la gamme enfant, je vais… C’est le même principe pour les enfants, du coup, nos engagements, c’est exactement les mêmes principes. Sans allergènes, sans gluten, soja, maïs. On a pareil, d’ailleurs, sur leur complément à eux. L’idée étant, du coup, pareil, que ça puisse être consommé par un maximum de monde. On inclut… Il y a cette inclusivité aussi de verre. Voilà. Voilà ce que je pouvais te partager sur Unae pour instance d’environnement. Je crois qu’on a tout dit. Chartes qualité, est-ce qu’on a autre chose ? Non, voilà. Politique, non. Voilà ce que je voulais te partager sur verre. C’est un business qui m’a beaucoup inspiré parce que j’y vois vraiment tous les thèmes principaux de verre en long, en large et en travers. Et très franchement, j’ai envie de parler, de contribuer à des business verts comme ça. Qui poussent de tous les côtés.

Donc si toi-même, t’es entrepreneur d’ailleurs et que tu cherches à être accompagné sur ce plan-là, à développer ton activité, tout en étant respectueux de ton écologie à toi, respectueux de ton temps de travail, garder tes loisirs, garder ce que j’appelle entreprendre sans sacrifice, tu vois.

Sans sacrifier ni tes clients, ni la rentabilité, ni ta santé, ni ton corps, ni ton couple, ni tes enfants. C’est exactement ce que moi je promeux et c’est ce que j’aide aussi mes clients à faire.

Donc si ça t’intéresse, tu peux me contacter via Epanessence et on pourra en discuter.

En tout cas, moi, je suis très, très inspiré par ce type d’activité. C’était un plaisir de te faire découvrir Unae, mais c’était surtout pour illustrer ce niveau vert de la spirale dynamique.

Je trouve que ça fait un bon combo, justement, gagnant-gagnant, à la fois pour te proposer une illustration concrète de la spirale dynamique.

C’était l’occasion de mettre à l’honneur UNAE, je suis client et franchement c’est vraiment chouette ce qu’ils font.

cadre référence IA

Cadre de référence en psychologie : du cadre interne au recadrage

Quel est le point commun entre une poignée de mains, des applaudissements et un câlin ? Les trois concernent des cadres de référence en psychologie : cadre professionnel, cadre divertissant et cadre intime.

Le cadre de référence en psychologie

Cadre vient de quadrum “carré”, c’est la même origine que encadrer, cadrage et recadrage.

Au 18ème siècle, le cadre était un nom donné au tableau des emplois de service où était inscrit les noms des officiers et sous-officiers. Dans le temps, il a fini par s’appliquer dans l’administration, le management de l’entreprise… Il est intéressant de constater que le “cadre” est né dans un contexte mémétique Bleu dans le modèle de la spirale dynamique.

Le cadre de référence est un système de référencement psychologique auquel tout le monde a recours, il influence le jugement, le sens du comportement SOUS le seuil de conscience.

On parle de cadre de référence pour préciser l’endroit depuis lequel on parle, cela permet de recontextualiser un propos et d’éviter les généralités banales du type “le monde va mal” ou “tout le monde devrait faire ceci.”

Typiquement, chacun individu sur cette planète a son cadre de référence et cela est grandement influencé par la personnalité, le niveau de conscience, la culture…

Dans notre environnement quotidien, que ce soit en éducation, au travail ou lors de rencontres sociales, ces cadres influencent nos perceptions et nos réactions.

Dans les relations interpersonnelles, les tensions arrivent quand 2 cadres entrent en collision et les humains n’arrivent pas à se relier. “Puisque je te dis que le communisme est voué à l’échec !” dit Robert. “Pourtant on n’a pas le choix, on ne peut plus être égocentrés !” répond Jeannette. Jeannette a dans son cadre de référence le communisme en tant que solution absolue alors que Robert non. Il en résulte des débats, des envolées lyriques, parce que l’un et l’autre sont incapables de se relier.

Alors les deux comparses évoquent leur modèle du monde mais ils sont incapacbes d’écouter vraiment.

Les cadres de référence sont partout !

Un couple dîne aux chandelles au restaurant. On est dans un cadre intime. Tout à coup un individu armé entre dans le restaurant et menace les gens. On passe immédiatement à un cadre de domination/agression.

Le cadre sous-tend l’interaction. Ainsi, le cadre est fractal et s’applique à toutes les échelles : individuel, familial, local, culturel, national…

Par exemple, un rendez-vous de vente s’accompagne de tout un rituel inhérent au cadre professionnel : chemise voire costume, poignée de mains, vouvoiement…

Dans un autre contexte, le médecin en blouse blanche avec tout son attirail, crée un cadre thérapeutique où il reçoit des patients.

Pendant la seconde guerre mondiale, le régime nazi tenta d’imposer son cadre de référence avec une hiérarchie de valeurs entre les humains.

Dans la plupart des cas, l’interaction résulte d’une collision de cadres où le cadre le plus fort l’emporte. C’est fréquemment visible dans une soirée où quelqu’un monopolise l’attention, raconte ses histoires et tout le monde (ou presque) l’écoute. Celui qui contrôle le cadre contrôle l’interaction.

Le cadre est inhérent à toute relation interpersonnelle : cadre thérapeutique, cadre professionnel, cadre amical, cadre familial.

Tu peux constater des cadres différents selon le niveau de conscience de la spirale dynamique dans lequel tu baignes :

  • Cadre violet : tribu/hors tribu avec tabou, traditions.
  • Cadre rouge : la loi du plus fort qui impose son cadre.
  • Cadre bleu : règles, normes, interdits. Ceux qui le respectent sont récompensés, ceux qui le violent sont punis.
  • Cadre orange : faits, preuves, rentabilité.
  • Cadre vert : cadre horizontal englobant qui laisse à chacun l’espace pour exprimer sa subjectivité.

Attention, le terme “cadre” fait écho à une sémantique Bleu (vu qu’il est apparu dans ce contexte historique), ce langage n’est pas forcément pertinent pour d’autres niveaux de la spirale.

Le cadre change complètement la perception d’un fait brut. Ainsi, quand tu vois une entreprise qui affiche 80% de clients satisfaits, c’est UNE façon de présenter les faits. Une autre façon serait de parler de 20% de clients insatisfaits et tu vois tout de suite comment cela donne moins envie.

Les cadres de référence et la persuasion

Dans des contextes de persuasion, tu vas être confronté à 3 cadres de façon récurrente :

  • Le cadre de domination consistant à montrer de l’arrogance, un manque d’intérêt, un ton directif (typique dans une relation toxique). Alors continue ta lecture bordel !

  • Le cadre d’inaccessibilité consistant à se faire désirer, à faire monter le désir, à alterner chaud et froid (typique dans une relation de séduction). Si tu essaies de me contacter par mail, tu as intérêt à montrer ton engagement je réponds seulement aux plus motivés.

  • Le cadre de rareté consistant à jouer avec l’urgence (temps limité, quantité limitée) pour faire passer à l’action (typique dans une vente). D’ailleurs termine cet article avant ce soir minuit car il s’auto-détruira automatiquement.

Ces cadres sont extrêmement fréquents dans le marketing et la vente, dans la politique et bien entendu dans les rapports de séduction.

Kahneman et Tversky sont deux cherchent qui ont montré comment la même information est perçue différemment selon comment elle est présentée.

Un groupe d’étudiants doit choisir entre sauver 200 personnes sur 600 à coup sûr et 1 chance sur 3 de sauver les 600. Un autre groupe de participants se voit proposer le même choix mais avec une formulation différente (choisir entre laisser 400 personnes mourir ou 2 chances sur 3 de voir 600 personnes mourir). Quand il s’agit de « sauver » des humains, les participants prennent une attitude d’aversion au risque et choisissent la première solution (sauver 200 personnes) tandis que s’il s’agit de laisser « mourir » les gens, ils préfèrent avoir 1 chance sur 3 de les sauver toutes en prenant le risque de laisser 600 personnes mourir.

Ce type de biais cognitif est plus que connu dans les expériences de psychologie et prouve à chaque comment à quel point nous sommes irrationnels (même si nous clamons haut et fort ne pas l’être !)

Conscientiser les cadres de référence

Le cadre est complètement implicite, comme la respiration. Tu peux respirer des heures, des jours voire des années sans faire attention à ta respiration.

Un jour tu découvres la méditation et tu mets ton attention sur ta respiration. Alors tu conscientises l’inspiration, l’apnée, l’expiration. Tu constates l’amplitude, le rythme et ce qui l’entrave.

Pour le cadre c’est pareil : ce n’est pas parce qu’on n’en a pas conscience qu’il n’est pas là.

Un enfant obéit à son professeur sans conscientiser le cadre scolaire.

Tout l’enjeu est de rendre un cadre implicite explicite, quand cela a du sens.

Ca n’aurait pas forcément de sens avec des amis autour d’un bon repas de poser tout à coup “les gars, on est dans un cadre amical là.” (quoique pour discuter de ce sujet, pourquoi pas !).

Par contre, cela est pertinent quand on change de cadre au sein d’une même relation. Cela m’est arrivé à de multiples reprises quand un ami a souhaité que je l’accompagne et on cumule le “cadre amical” avec le “cadre accompagnement”.

Tout propos est à prendre dans son cadre de référence implicite. C’est un exercice intéressant que de conscientiser les cadres dans lesquels on est : en famille, au supermarché, chez des amis, au sport, dans une association, en formation…

Questionner le cadre c’est aussi constater ce que cela me fait ressentir.

Par exemple, le cadre thérapeutique d’un cabinet médical est fréquemment associé à la posture haute du médecin et à la posture basse du patient. La prochaine fois que tu seras dans cette situation, tu pourras ressentir dans ton corps ce que cadre provoque émotionnellement et physiquement. Conscientiser le cadre permet alors de sentir que ce n’est pas OK et permet un recadrage. En effet, dans cet exemple, la posture haute du médecin peut décourager le patient d’exprimer librement ses objections, ses craintes, ses doutes. Cela peut aussi le rassurer, le mettre inconsciemment en position d’enfant en recherche d’une figure paternelle.

Laissons à chacun le droit d’avoir son cadre !

Dans ma vie, j’ai souvent mené des expériences que j’ai mis dans mon cadre de référence et j’ai fait du prosélytisme pour persuader que mon cadre était le meilleur. J’ai fait ça avec des modes alimentaires, des sports, des courants de pensée… Jusqu’au jour où j’ai réalisé que le remède de l’un est le poison de l’autre et que JE NE SAIS PAS ce qui est bon pour l’autre.

La tentative d’imposer son cadre est un déni pur et simple d’altérité. Ainsi, il est beaucoup plus enrichissant de s’intéresser au cadre de l’autre plutôt que chercher à imposer le sien.

Tout groupe a un cadre de référence qu’il est intéressant de conscientiser. L’intelligence sociale et relationnelle aide à identifier ces différents cadres de référence pour éventuellement s’y adapter, les questionner voire les recadrer.

Beaucoup d’individus se retrouvent ainsi à la merci de cadres de référence qu’ils n’ont pas choisi et auxquels ils se plient car ce n’est pas conscientisé. Ils perdent leur centre et leur verticalité et se retrouvent à faire quelque chose qui n’est pas bon pour eux. C’est typique dans les processus de manipulation comme on a pu le voir entre 2020 et 2022.

Toute cette histoire de cadre est l’occasion de développer de multiples compétences comme l’analyse critique pour observer le bien-fondé des cadres autour de toi. C’est un apprentissage au même titre que la communication ou le piano. 

Ce type de compétences est transversal et impacte autant ta vie personnelle, que le travail, l’éducation et chaque relation que tu peux avoir, puisque toute relation implique un cadre de référence implicite.

Poser le cadre de référence : 2 exemples

Le cadre de référence est très important dans bien des domaines, que ce soit au travail dans diverses situations (avec les clients, avec les fournisseurs, ou avec la hiérarchie si tu es salarié), avec les enfants dans le contexte de l’éducation.

Poser le cadre, c’est s’assurer que nous partons sur les mêmes bases.

Je vais te partager des suggestions d’utilisation des cadres pour différentes situations de la vie de tous les jours.

Dans les accompagnements que je propose, je commence toujours par poser le cadre de référence pour préciser les attentes de la personne, s’accorder sur la durée de la session, par exemple.

Dans le travail, le cadre de référence a une grande importance dans la mesure où ça aide à donner des repères. 

Avec ma compagne, nous sommes tous deux entrepreneurs et travaillons à la maison. A force de s’interrompre pour un rien, nous avons appris à poser un cadre de concentration quand nous ne voulons pas être dérangés par l’autre.

La plupart des gens se laissent distraire car ils ne posent aucun cadre de référence. C’est un grand classique dans les open-spaces où n’importe qui peut te déranger et ça coupe toute concentration.

Pour en revenir à l’éducation des enfants, poser un cadre c’est aussi leur donner un environnement dans lequel ils peuvent évoluer.

C’est notamment important dans certains stades du développement où ils cherchent à repousser les limites car ils ont besoin de cette contenance.

Point important : le cadre de référence est proposé, jamais imposé. Dans une formation sur la communication, j’avais beaucoup aimé l’expression “Cadre haut, posture basse”.

En gros, être très solide sur ton cadre car il est ancré dans tes besoins et ce qui est important pour toi, mais il n’est pas imposé dans la mesure où tu laisses une porte de sortie à l’autre, sinon c’est de la tentative de soumission. Il y a toujours une question de validation pour confirmer que l’autre a bien compris et entendu le cadre de référence et qu’il est OK avec ça.

Il y a de nombreuses stratégies pour poser le cadre de référence. Pas besoin d’une formation en psychologie pour l’utiliser dans un groupe. Ca fluidifie la communication quelle que soit la situation et l’âge de les personnes. 

Même dans une situation d’apprentissage, pour une formation en groupe dans un centre de formation pour adultes par exemple, ou en milieu scolaire avec des cours pour des jeunes comme l’université, ça aide les apprenants à savoir où ils ont mis les pieds, comment va se dérouler le processus d’apprentissage, quel est le contenu, qui est l’intervenant…

Ce qui influence les cadres de référence

Evidemment, chaque personne a ses propres cadre de référence en fonction de multiples facteurs.

  • Ta personnalité : tu as un fonctionnement propre, des processus de pensée particuliers et une manière spécifique de regarder la réalité. C’est la façon dont tu es structuré et tu n’as que peu d’influence dessus.
  • Ta culture : la culture influence beaucoup nos cadres de référence, d’autant plus que c’est imprégné depuis la plus tendre enfance. En fonction de la culture, certains éléments prennent plus d’importance que d’autres.
  • Ton éducation : les enfants sont énormément influencés par leur environnement familial, social et scolaire, ce n’est pas un scoop. Chaque âge de la vie a son lot d’influences. 

Assouplir les cadres de référence

Le cadre psychologique agit comme un point de repère pour l’individu qui l’utilise. Certains profils de personnalité sont très à cheval sur le cadre car cela leur permet de se sentir en sécurité. C’est notamment le cas du type 6 ennéagramme qui a rarement conscience des cadres qui sont les siens. Pour autant, attention à ne pas tomber dans les dérives classiques de l’étiquetage, l’ennéagramme est bien plus que cela.

Autant le cadre est extrêmement précieux quand il est utilisé de façon pertinente : il peut être soutenant pour vivre des relations saines, pour l’éducation des enfants, pour le travail… Autant il peut devenir castrateur en s’enfermant dans un cadre rigide et indiscutable.

Le cadre a beau être un ensemble d’idées, de concept, il peut s’appliquer sur le plan physique concret. La frontière du pays en est un exemple. Des humains ont sorti du chapeau une délimitation arbitraire pour dire “ici c’est mon territoire.”

C’est ainsi qu’avec la notion de propriété il y a un “chez moi”. Ce “chez moi” est l’extension de ma propre personne, peut s’attribuer à des objets (mon téléphone, ma voiture) et même à des personnes (ma femme, mes enfants).

Plus tu es attaché à un cadre, plus tu es en réaction quand quelqu’un y touche. (c’est tout le problème de la transe d’identification).

Quand on se repose trop sur un cadre, on oublie vite qu’il s’agit de notre cadre et que les autre ont le leur. Cela peut aider à recontextualiser nos cadres et à observer les espaces de vide entre les cadres.

Par exemple, quand nous croisons quelqu’un dans la rue, il n’y a pas (encore) de cadre et tout devient possible. Il peut en découler une discussion cordiale, une future amitié, une indifférence totale ou même une agression.

Comme dit Alan Watts dans son excellent “éloge de l’insécurité”, la sécurité n’existe pas dans un monde chaotique. On peut rester dans nos cadres, jouer avec nos rituels, cela ne rend pas le monde plus sûr.

Dans un article comme celui-ci, le cadre classique est de conclure voire de résumer ce qui a été dit.

Je vais m’autoriser à ne pas conclure, à te laisser là-dessus et t’inviter à explorer ce que cette notion de cadre implique dans ta vie 🙂