Catégorie : Ennéagramme

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Le contre-type

Pourquoi le contre-type de l’énéagramme complique la quête de soi

Tu cherches ton type énéagramme ? Gare aux pièges !

Tu t’es peut-être déjà demandé : “Quel est mon type ennéagramme ? Est-ce que je suis vraiment celui que je pense ?” Si tu as eu l’impression de tomber dans des stéréotypes du modèle, tu n’es pas seul. Le contre-type, cette facette méconnue mais essentielle de l’ennéagramme, pourrait bien être la clé manquante pour mieux te comprendre. Attache-toi bien, cet article va changer ta perspective.

Qu’est-ce qu’un contre-type ?

L’ennéagramme est une carte de neuf types de personnalité, chacun basé sur des motivations profondes.

Ces types décrivent des schémas précis, un peu comme des archétypes universels. Mais les stéréotypes simplifient trop souvent cette carte.

On imagine le type 3 comme “le carriériste arrogant”, le type 9 comme “le glandeur zen”, et le type 7 comme “le fêtard insatiable”. Mais la réalité est bien plus subtile.

C’est là qu’entre en jeu le contre-type. C’est une variation qui fait que les traits du type apparaissent parfois… inversés !

Par exemple, un type 3 qui valorise la modestie plutôt que de fanfaronner ses réussites. Déroutant, non ?

Pourquoi les contre-types créent-ils autant de confusion ?

Le contre-type brouille les pistes parce qu’il ne correspond pas aux clichés.

Voici quelques exemples :

  • Type 3 conservation : Au lieu de montrer sa réussite, il cultive une image modeste et discrète. Sa vanité ? Elle se cache derrière un “je n’aime pas me vanter”, mais il aime être reconnu pour… ne pas aimer se vanter.
  • Type 7 social : Contrairement au cliché du “je veux tout, tout de suite”, il impose des règles strictes à sa vie. C’est un épicurien organisé.
  • Type 9 sexuel : Pas de canapé et Netflix ici ! Ce contre-type est hyperactif, toujours occupé, presque frénétique.

Ces différences sont dues aux instincts dominants.

Chaque type s’exprime à travers trois instincts : conservation (sécurité matérielle), social (appartenance) ou sexuel (énergie intense). L’instinct dominant transforme l’expression du type.

Les pièges dans la recherche de ton type

Quand tu veux découvrir ton type, le piège est de te focaliser sur les stéréotypes. Tu te reconnaîtras forcément dans certaines descriptions superficielles :

  • “Je ne peux pas être un type 3, je suis trop timide.”
  • “Moi, un type 9 ? Impossible, je suis toujours en mouvement.”
  • “Le type 6 a peur, mais moi je prends des risques !”

Ces phrases te parlent ? C’est normal.

On cherche des ressemblances visibles, mais l’ennéagramme révèle avant tout nos motivations profondes. C’est là que réside toute la subtilité.

Pourquoi c’est difficile de trouver son type ? Parce qu’on se connaît souvent moins bien qu’on ne le croit. On se voit à travers des filtres : notre éducation, notre environnement, nos expériences.

Ces filtres forment des contre-mécanismes : 

Par exemple, un type 3 qui a grandi dans un contexte où se mettre en avant était mal vu pourrait développer une fausse humilité pour cacher son besoin de reconnaissance.

Creuser sous la surface : les motivations avant tout

Pour trouver ton type, il faut aller au-delà des apparences. Voici quelques étapes clés :

  1. Observe tes motivations profondes : Pourquoi fais-tu ce que tu fais ? Le comportement, c’est la surface. Ce qui compte, c’est ce qui te pousse à agir. Par exemple, payer tes impôts peut être motivé par le devoir, la peur ou l’envie d’être en règle. C’est la motivation qui compte.
  2. Analyse tes réactions sous stress : Ton type est souvent plus visible sous pression. Le type 3, par exemple, perd son centre émotionnel et cherche frénétiquement à performer. Et toi, comment réagis-tu ?
  3. Cherche un miroir extérieur : Se comprendre seul est difficile. Un coach, un ami ou un test bien guidé peuvent t’aider à voir tes angles morts.

Pourquoi le contre-type peut être une bénédiction (ou un obstacle)

Le contre-type est une richesse, mais aussi une embûche.

Il t’invite à aller au-delà des clichés, à embrasser la complexité de l’énéagramme, mais peut aussi t’égarer si tu te types seul sans comprendre les nuances.

Un accompagnement spécialisé peut faire toute la différence.

L’importance de la nuance dans l’énéagramme

L’ennéagramme n’est pas une étiquette. C’est une carte de ton être, avec des chemins cachés, des intersections et des détours.

Le contre-type est l’un de ces chemins. Pour l’explorer, accepte de sortir du cadre, de questionner tes certitudes et d’embrasser la nuance.

Oui, tu peux être un type 3 modeste, un type 7 strict, ou un type 9 hyperactif. C’est toute la beauté du modèle.

Quelques pistes pour avancer

  1. Pose-toi les bonnes questions : Qu’est-ce qui te motive vraiment ? Comment réagis-tu sous stress ? Comment gères-tu l’échec ?
  2. Note tes observations : Observe-toi pendant une semaine sans jugement. Quels sont tes schémas répétitifs ?
  3. Apprends à te connaître avec patience : Ce n’est pas une course. Découvrir ton type est un voyage qui demande curiosité et ouverture.

Embrasse toute ta complexité

Le contre-type est une facette cachée de l’énéagramme qui te pousse à aller plus loin. Oui, c’est complexe. Oui, ça demande du travail. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Trouver ton type, c’est te réconcilier avec toutes tes facettes, même celles que tu juges ou que tu comprends mal.

Es-tu prêt à plonger dans cette quête de toi-même ?

Si cet article t’a éclairé, il est temps d’aller plus loin.

L’énéagramme est une boussole : utilise-la pour explorer, et surtout, pour t’accepter pleinement.

Abbé Pierre

Abbé Pierre : sa personnalité décryptée

Le 4 juillet 2024, la France vit un coup de tonnerre : l’Abbé Pierre est accusé d’abus sexuels.

Ce personnage jusqu’ici idolâtré, symbole de lutte contre les inégalités et l’exclusion, nous met face à une réalité plus crue qui dérange beaucoup de monde.

Qu’est-ce que toute cette histoire nous révèle sur le fonctionnement de l’humain ? Qu’est-ce que tu peux en tirer dans ta propre vie ?

C’est ce que tu vas découvrir ci-dessous.

Qui est l’abbé Pierre

Henri Grouès, devenu l’abbé Pierre, était un prêtre catholique français et cofondateur du mouvement Emmaüs. Personnalité préférée pendant des années. En 1949 il crée l’association des chiffoniers d’Emmaus à Paris Il est célèbre pour son combat contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

2 moments marquants :

  1. L’appel de L’abbé Pierre du 1er février 1954 et qui l’a rendu célèbre : “Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée… Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant tant d’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l’un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime »
    Cet appel a généré 500M de francs et la suite appartient à l’histoire. Tu vas bientôt comprendre ce qui animait l’Abbé Pierre à travers ces actions, je t’en reparle plus bas.
  2. En 1963 : naufragé en argentine, l’Abbé pierre est déclaré mort pendant quelques jours. Il prend conscience que sa mort signifierait la disparition du lien entre Emmaus en France et dans le monde. Cette histoire donnera lieu au lancement de Emmaus international en 1971

Il est devenu un héros, une icône, l’incarnation du Bien.

Quand l’image dépasse la réalité

L’homme qui fait des saintes actions finit par devenir un saint et avoir une image publique de pureté.

Sanctifié de son vivant, personnage le plus apprécié des français.

On peut ainsi s’identifier à lui, l’idolâtrer et se rassurer en ce disant quand même “qu’il y a du positif dans ce monde”.

“Si on touche à ces personnalités, nous avons l’impression que nous n’aurons plus de saints. L’Abbé Pierre a été élevé au rang de dieu mais il n’était qu’un homme”, disait Isabelle Le Bourgeois, psychanaliste et religieuse

Jusqu’au jour où le réel frappe à la porte…

Une ombre au tableau

Dans son livre de 2005, il écrit : « Il m’est arrivé de céder à la force du désir de manière passagère, mais je n’ai jamais eu de liaison régulière, car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine. Cela m’aurait conduit à vivre une relation durable avec une femme […]. J’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction. »

Et récemment une déferlante d’accusations de violences sexuelles, des baisers forcés, des mains baladeuses… Et surtout des bouches qui se délient.

Rapport a été commandé par Emmaüs réalisé par Caroline de Haas, une féministe aux méthodes peu scrupuleuses… Fais tes recherches…

Le déni de réalité

Bien des gens peinent à accepter cette mise à jour de leur carte du monde :

Récemment, des nouvelles peu glorieuses sur l’abbé Pierre ont émergé. Certains ont exprimé leur incompréhension : “Je ne peux pas comprendre comment quelqu’un qui était à l’écoute et au service des autres, un homme d’Église, ait pu faire ça.”

Ces réactions montrent notre désir de voir ces grandes figures inspirantes comme des êtres parfaits.

Et c’est bien normal. L’enfant intérieur de tous ces gens s’effondrerait alors le déni est préférable. A l’inverse, d’autres l’incendient et en font un bouc émissaire.

La nuance qu’il manque à notre époque

Un humain n’est pas bien ou mal. Ses actes ne font pas de lui une ordure, tout comme ils ne font pas de lui un héros. Cessons de vouloir étiqueter et ranger les gens dans une seule case.

C’est uniquement pour se rassurer qu’on fait ça. Il s’agirait de reprendre la responsabilité de notre réalité.

Ca nous rassure quelque part de projeter sur l’autre l’étiquette de méchant, de violeur ou d’assassin car ça nous donne le bon rôle, on reste dans une image virginale de nous-mêmes.

Mais utiliser de la rhétorique n’a jamais dédouané qui que ce soit.

Ce type de récupération idéologique est caractéristique de l’époque, avec une montée d’un féminisme parfois extrême.

Comprendre les abus sexuels dans le milieu de l’église

On a 2 modèles pour comprendre cette situation, même s’il y a un ensemble d’enjeux :

Spirale dynamique

Conflit rouge/bleu de la spirale dynamique.
La religion appelle à contenir ses instincts, à se contrôler : on peut pas s’attendre à des miracles…. Comme dirait l’autre : La vie trouve toujours un chemin.

Refoule ta pulsion sexuelle, elle revient au galop.

Les limites du religieux. C’est pas parce que tu pries Dieu et que tu appelles à l’amour que tu ne violes pas des enfants…
… Et ce n’est pas parce que tu violes des enfants que tu es prêtre. Attention aux amalgames et aux généralisations.

L’instinct sexuel fait partie de la vie… C’est une force colossale chez l’être humain, a fortiori chez les hommes avec les hormones.

Simplement BLEU génère forcément ce type de retour du refoulé, car tu ne PEUX PAS contenir la vie indéfiniment.

L’ennéagramme

Pour comprendre et se relier à l’autre, ça aide de comprendre l’endroit depuis lequel il agit sur le réel.

Parmi les 3 centres, mental émotionnel et instinctif, on en surutilise TOUS un.

L’abbé pierre préférait l’instinctif, d’où son passage à l’action massif.

Ce centre instinctif est tourné vers l’extérieur dans son cas. On a quelqu’un qui veut agir dans le monde, venir en aide aux plus faibles en incarnant sa vision de la justice. 

L’abbé pierre se battait, il allait au front.

Ces extraits illustrent le type 8 de l’ennéagramme qui était le sien. Ca permet de recontextualiser sa vie, ses exploits et ses failles au travers de sa psychologie.

Revenons à l’affaire

La récupération idéologique de ce sujet par des féministes doit alerter. Même si les agissements de l’abbé pierre sont condamnables si les témoignages de ces femmes sont réels…

… Pendant ce temps là se déroulent bien d’autres horreurs Ô combien plus grave, sur des enfants, dans des proportions phénoménales.. qui sont passées sous silence car dans la tâche aveugle du système :

si l’on veut dénicher des prédateurs sexuels qui font des choses qui pourraient faire sauter cette vidéo si l’algorithme youtube les détectait… Il n’y a que se baisser pour les trouver…

Et il n’est pas question d’attouchement de poitrine ou de baiser forcé. Et mon intention n’est pas du tout de minimiser ce qu’ont vécu les femmes qui témoignent de leur difficile expérience avec l’abbé pierre… Simplement de rappeler qu’il y a des pans de la réalité beaucoup plus sombres qui ne passent pas dans les médias classiques.

Une bonne nouvelle

Tombé de son piédestal, l’Abbé Pierre nous rappelle que nous sommes des êtres d’ombre et de lumière. Ca le rend plus humain et ça n’enlève rien à tout le mouvement qu’il a mis sur pied.

Idem pour Gandhi, Martin Luther King,…

A ceux qui veulent n’être que lumière, je vous le dis : vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au rectum.

L’humain est aussi bon qu’il est une crapule, il peut être aussi sympathique que violent…

L’humain est juste ce qu’il est, plein de contradictions et de paradoxes. Ca invite à tourner le regard vers l’intérieur, à cesser de projeter nos propres démons sur l’extérieur, cesser de juger les autres en se croyant moralement supérieur parce qu’on a mis le drapeau de l’Ukraine ou une image de Charlie hebdo en photo de profil.

Nous avons tous des parties sombres, de la violence et des pulsions, et il vaut mieux les visiter pour les intégrer et éviter qu’elles ne sortent malgré nous.

Tu connais l’adage de la paille et de la poutre.

Et toi, où en es-tu dans l’observation et l’accueil de ta propre poutre ?

Instinct social IA

L’instinct grégaire et sous-type social en ennéagramme

L’instinct grégaire est inné en l’humain et il a beaucoup plus d’influence que tu ne l’imagines. Peu de personnes comprennent vraiment ce qu’est cet instinct. Quel impact a-t-il dans notre vie ? A quoi cela ressemble-t-il chez les autres ? Comment s’exprime-t-il selon la personnalité des gens ?

A la fin de cet article, tu auras le fin mot de l’histoire au sujet de l’instinct social ou instinct grégaire.

Qu’est-ce que l’instinct grégaire ou social ?

Revenons 30 000 ans en arrière. Lucy, Grok et tous leurs compères s’organisent en bande voire en tribus pour les plus organisés. Dans un monde hostile avec des dinosaures partout (non je blague ils avaient disparu) et plein d’autres animaux dangereux, il fallait rester ensemble pour survivre. Être seul dans un monde chaotique rend la survie très difficile.

L’humain n’étant ni le plus rapide, ni le plus fort, ni le plus gros… Il a fallu trouver une autre stratégie : s’organiser en tribu.

L’instinct grégaire (ou social) est l’impulsion d’appartenir à un groupe, connaître sa position dans celui-ci, en connaître la structure, les règles et les respecter.

Pour l’anecdote, grégaire vient du latin gregarius qui vient de grex : troupeau.

L’instinct grégaire se pose la question : est-ce que j’appartiens à un ou des groupes et est-ce que j’y occupe ma place ?

Cela renvoie immédiatement à la peur de l’exclusion. Ce n’est pas juste une peur du rejet en mode “mince ils ne veulent pas jouer avec moi” ou “elle me regarde de travers, elle ne m’apprécie pas.”

C’est beaucoup plus profond et archaïque que cela ! L’instinct grégaire craint plus que tout le bannissement, car cela renvoie au danger d’être exclu du groupe.

Seul hors du troupeau, c’est la mort assurée.

L’instinct social ou grégaire est profondément ancré en l’Homme depuis la nuit des temps. Il est notre moteur relationnel : il nous motive à créer des relations et à nous soucier du bien-être des autres.

L’instinct social est l’instinct le plus récent des êtres vivants : il est apparu il y a quelques dizaines de millions d’années, par rapport à l’instinct sexuel et à l’instinct de conservation qui sont encore plus anciens.

L’instinct social navigue naturellement dans les groupes, il perçoit qui est à quelle place, qui est dominant, qui est en relation avec qui… On peut le relier à une forme d’intelligence sociale et situationnelle.

L’instinct social représente une révolution dans la manière dont la vie s’auto-organise, encourageant des actes de sacrifice qui vont souvent à l’encontre des intérêts de survie individuels pour le bien des autres membres du groupe. Il fonctionne en micro comme en macro, c’est-à-dire qu’il peut nous pousser à être en lien une seule personne pour être plus intime avec (sans chercher la séduction) ou s’étendre à un grand groupe et vouloir créer de la cohésion et de l’harmonie.

L’instinct grégaire n’est pas QUE le groupe : discuter de tout et de rien pendant des heures avec quelqu’un relève aussi de cet instinct.

L’instinct grégaire est sensible à l’état des autres, au langage non verbal, il permet de connaître l’état interne des autres et va naturellement savoir comment entrer en relation avec quelqu’un.

Notons que l’instinct social est en lien avec la représentation : quand on parle de masque social, on parle justement de cet automatisme consistant à montrer une certaine partie de soi. Il s’incarne dans l’apparence, le style personnel, le langage du corps : tout cela s’englobe dans notre “identité sociale”.

Autant cet instinct grégaire est présent chez tout le monde (au même titre que les 2 autres instincts), autant il n’occupe pas la même place pour tout le monde ! Ce dernier point est très important comme tu vas le découvrir dans un instant, notamment quand tu entres en relation avec les autres.

L’instinct grégaire chez l’humain

La place de l’instinct grégaire dans notre personnalité influence considérablement la psychologie de l’individu. Nous avons 3 instincts : conservation, sexuel et social.

Comme chaque instinct, l’instinct social peut être dominant, secondaire ou réprimé.

Avant de détailler ce que ça change dans la psychologie d’un individu, prenons le temps d’expliquer cette hiérarchie des instincts, présente en chacun de nous :

  • L’instinct dominant est le moteur de notre personnalité. Il pilote en arrière-plan tout notre fonctionnement. Toute notre psychologie est colorée par cet instinct et les besoins qu’il cherche à nourrir. C’est celui qui est le plus marqué par les névroses et par les mécanismes égotiques de notre type de notre personnalité (cf ennéagramme). Toute notre vie est organisée autour de celui-ci !
  • L’instinct secondaire est plus neutre, il sert souvent de soutien et permet de soulager l’instinct dominant. On confond souvent notre instinct dominant et notre instinct secondaire car le premier prend tellement de place qu’on ne le voit pas.
  • L’instinct réprimé ou aveugle est complètement mis de côté et carrément sacrifié. En réalité, l’ego le considère comme inutile voire dangereux.

Qu’est-ce qui se passe quand l’instinct social est dominant chez quelqu’un ?

Justement, c’est ce que tu vas découvrir maintenant.

L’instinct social dominant

L’Homme dominé par l’instinct social se sent très impliqué par tous les thèmes qui touchent la sphère sociale : c’est quelqu’un qui s’engage dans la vie sociale, est plus sensible aux causes politiques. Il s’engage plus aisément dans des collectifs : associations, groupes, syndicats, écovillages, CE…

Si l’instinct social est dominant, la MAJORITÉ de la vie et de l’identité tourne autour de ça.

Il y a une forme d’intelligence grégaire de savoir qui est à quelle place dans le groupe et de très vite cerner les enjeux sociaux dans une situation donnée.

Tout est fait pour éviter d’être banni et abandonné donc il est normal qu’il y ait des mécanismes automatiques pour pouvoir rester en lien avec la tribu. L’instinct social amène à se positionner dans le groupe en essayant d’avoir un statut particulier.

L’instinct social est en lien avec l’appartenance et ça se voit très très bien dans les groupes où les gens veulent créer ensemble. Ils veulent défendre leurs causes : c’est un grand classique chez toutes les personnes qui veulent faire bouger les lignes qui s’intéressent à une cause particulière. Selon les époques, les personnes et les cultures, au choix : droit de vote des femmes, égalité entre blancs et noirs, mariage gay, droit à l’avortement…

Les gens avec l’instinct social dominant s’approprient les sujets politiques et mettent une énergie conséquente dans ces sujets, selon leur profil psychologique.

Le profil psychologique conditionne énormément la façon dont cet instinct social s’exprime.

Exemple : Il y a ceux qui sont à fond dans un mode militant, comme le type 1 ou le type 6, et d’autres qui sont plus en retrait comme le type 4 ou le type 9.

Ca c’est pour les gens à instinct social dominant : comme tu l’as compris, c’est une question d’identité pour eux, leur ego va se manifester principalement dedans ainsi que leurs principales névroses.

Pour ceux qui l’ont en instinct secondaire, ça reste important pour eux mais pas au point d’en faire une quête identitaire et une question de vie ou de mort.

Enfin, pour les derniers qui répriment l’instinct social (mon cas par exemple), cet instinct est désinvesti car considéré comme un obstacle à l’instinct dominant. Ces personnes restent plus éloignées des groupes, peinent à jouer ce jeu de la représentation qu’elles associent à de la superficialité et du bavardage. Elles peuvent oublier les visages, les noms des gens, les informations personnelles. Plus on désinvestit l’instinct social, plus on a tendance à s’effacer voire s’isoler, à ne pas sentir notre impact sur les autres.

Si tu veux découvrir ton instinct dominant, il y a un article sur ce sujet.

Ennéagramme et instinct social : les 9 “sous-types” sociaux

En ennéagramme, il y a 9 structures psychiques appelées ennéatypes.

Lorsque les 9 types de l’ennéagramme rencontrent les 3 instincts, cela donne 27 variantes instinctives possibles, aussi appelées sous-types (même si c’est faux vu que les instincts ne découlent pas de l’ennéagramme, c’est le terme usité par la “communauté” ennéagramme).

L’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant, ce qui le rend très visible et l’expression est alors très spécifique.

Lorsque l’instinct social domine, chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas appartenir à un groupe où il y a X”, X étant l’évitement compulsif. Il faut bien se dire que c’est une question de vie ou de mort pour le psychisme !

Dans l’instinct social, il y a des individus qui cherchent à fédérer le groupe, d’autres à corriger les membres pour que tout se passe bien, certains veulent prendre la tête du groupe, d’autres se mettent en périphérie…

Comme toujours, derrière le comportement visible, il y a la motivation invisible qui pilote dans l’ombre (qui renvoie directement à l’ennéatype et à l’instinct dominant).

Le type 1 social a un radar à imperfections sur tout ce qui se passe dans le monde, il est très conscient des enjeux sociaux. Il veut contribuer, prendre sa place et sa responsabilité pour contribuer à ce qu’il estime juste (ses idéaux élevés). Il a tendance à militer pour une cause qui lui tient à cœur : il a le sens de la mission et mène une quête d’intégrité. Il va tout faire pour améliorer le collectif dans lequel il s’engage, quitte à paraître froid et critique. Aurélien Barrau est un bon exemple.

Le type 2 social met beaucoup d’énergie à entretenir des relations et est naturellement bon à ça. C’est typiquement quelqu’un qui a un carnet d’adresse monumental ! Il n’aspire pas à être la figure centrale d’un collectif (cf les traits égotiques du type 2 en lien avec l’estime et l’amour de soi), par contre il gravite aisément autour de la personne dominante. Il peut être un excellent bras droit et aime cette position dans laquelle il n’est pas au centre et où il peut aider et s’impliquer dans la vie des autres.

Le type 3 social cherche à être une figure centrale, à la différence du type 2 social. Il sent l’énergie de la pièce et sait quoi faire et quoi dire pour briller dans le groupe. Il a tendance à être charismatique et charmant, dépense beaucoup d’énergie pour se présenter sous son meilleur angle et prendre soin de sa réputation. Il se met dans une position dans laquelle il va pouvoir inspirer les autres. Il aime naviguer dans des groupes qui améliorent son image sociale, d’où le fait qu’il peut très vite s’enfermer dans un rôle social. Cyril Hanouna est un bon exemple.

Le type 4 social s’intéresse à la profondeur dans ses relations. Il a tendance à s’engager plus sur la scène sociale que des autres 4, notamment à travers des collectifs d’artiste, des groupes spirituels ou des cercles académiques. Même s’ils se retrouvent plus dans des contextes sociaux, l’évitement de la banalité crée un sentiment de décalage vis-à-vis des groupes, ce qui entre en conflit avec le besoin d’appartenance de l’instinct social et crée un sentiment de honte accru. Il peut se laisser aller à la plainte et peut chercher à créer du drame s’il s’est senti humilié, en s’apitoyant sur lui-même et nourrir une identité de victime. Solange te parle est un bon exemple.

Le type 5 social est le plus extraverti des 5. Il cherche à devenir expert dans un domaine et peut devenir enseignant voire guide pour d’autres. Les domaines qui l’attirent lui permettent d’entrer en relation avec des personnes et des groupes qui ont un bagage riche et intéressant pour lui. Il respecte beaucoup les gens qui sont maîtres dans leur domaine. Comme il valorise le mental, sa transmission peut être très complexe et jonchée de langage pointu qui est accessible seulement aux initiés. Il peut s’engager dans des débats intellectuels stériles, fuir les groupes qui ne l’apprécient pas et afficher sa supériorité publiquement. Pierre Bourdieu est un bon exemple.

Le type 6 social est préoccupé par son rôle au sein du cadre de référence. Il met toute son énergie au service de l’accomplissement de son devoir. Pouvant paraître froid et critique, il cherche à maintenir l’ordre dans un groupe. C’est un fervent défenseur des causes sociales qui peut aller jusqu’à la guerre idéologique. Il a de fortes attentes dans les relations importantes pour lui parce qu’il a besoin de pouvoir compter sur les autres. Il peut se sentir trahi quand les autres ne collent pas à leurs attentes et il a une vision très claire de ce qu’est pour lui l’amitié : il est très sensible à la fiabilité, la confiance, le soutien. Il peut tomber facilement dans des croyances et des idéologies qui rassemblent des gens jusqu’à arriver à une dévotion aveugle. Eric Zemmour est un bon exemple.

Le type 7 social est enclin à donner et se sacrifier pour le groupe. Il peine à savoir où investir son énergie, il a tendance à se disperser, d’autant qu’il voit du positif dans toutes les opportunités. Il a tendance à essayer de se contrôler, de faire attention à son alimentation, il reporte ses plaisirs pour un idéal futur, à la différence des autres 7. Lorsqu’il est anxieux, il peut devenir peu fiable, incontrôlable même s’il maintient une façade sympathique. Major Mouvement est un bon exemple.

Le type 8 social est le plus accessible des 8. Il met beaucoup d’énergie à la défense des autres et se retrouve souvent dans des positions de pouvoir. Il aime cette posture de leader dans laquelle il peut exprimer son énergie. Il peut justifier des actions autoritaires et destructrices au nom du groupe. Sous stress, il peut aller jusqu’à exiger une soumission et un contrôle total des autres. Nassim Taleb est un bon exemple.

Le type 9 social est le plus extraverti et amical des 9. Il s’implique beaucoup pour les autres et joue le rôle de liant dans les groupes. Il finit par se retrouver en position de pouvoir sans forcément l’avoir cherché. Il peut être très dévoué envers ses proches et envers les causes importantes pour lui. Il peut avoir du mal à connaître son propre avis. Il a tendance à graviter à l’extérieur des groupes. François Hollande est un bon exemple.

Si tu souhaites approfondir l’ennéagramme pour mieux te connaître, rendez-vous dans Bas Les Masques.

Ennéagramme du coeur IA

Ennéagramme du cœur

L’ennéagramme est souvent vu comme un modèle très mental.  Pour autant, il y a deux ennéagrammes dont on va parler aujourd’hui. Le premier est nécessaire pour démarrer mais il trouve vite ses limites. Le deuxième est nécessaire si tu souhaites trouver ton type de personnalité et cheminer avec ce riche modèle.

L’ennéagramme

L’Enneagramme est une figure à neuf points qui nous parle de trois centres d’intelligence présents chez tous les êtres humains. Ces trois centres d’intelligence donnent lieu à 9 structures de personnalité qui décrivent nos motivations profondes. En réalité, s’il y a un seul schéma de l’ennéagramme, il y a bel et bien 2 ennéagrammes dont je m’en vais te parler aujourd’hui.

L’ennéagramme de la tête

Lorsque tu découvres l’ennéagramme, il est nécessaire d’apprendre les bases : les 3 centres, la hiérarchie des centres, l’intégration et la désintégration, la structure de l’ego et ses mécanismes égotiques.

Pour apprendre les 9 structures de la personnalité, tu commences nécessairement par les stéréotypes : ces personnes qui collent tellement au modèle que c’en est indécent.

Au début, on confond motivations et comportements, on reste un peu trop scotché à ce que les gens font et disent au lieu d’aller regarder pourquoi ils font ce qu’ils font. Cela vaut aussi et surtout pour soi-même.

L’ennéagramme est à usage personnel en priorité.
Lorsque tu arpentes ce chemin de connaissance de soi, il est facile de se tromper, d’emprunter des chemins de traverse et de se retrouver à analyser des comportements, des choix de vie, en superficie.

Il est aisé de se fourvoyer et de taper complètement à côté.

L’écueil de l’ennéagramme de la tête est d’être désincarné, dissocié des 2 autres centres.
Dans la tête, il est possible de tenir tous les discours, d’explorer les différents points de vue sans vraiment s’engager dans le processus.

En 2016, quand je découvre l’ennéagramme, je suis uniquement dans ma tête à regarder les arguments logiques : “je suis comme ceci”, “je fonctionne comme cela” et hop je me range dans un ennéatype qui n’est pas le mien.

L’ennéagramme de la tête est un travail exotérique qui reste à l’extérieur des choses.

C’est important pour comprendre le modèle, ses contours et éviter les confusions, mais c’est un ennéagramme qui est hors sol, rationnel, un peu comme le scientifique qui se croit totalement objectif et qui déclare « moi je suis rationnel » alors qu’il est mû par ses émotions et qu’il ne veut pas le reconnaître. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir un paquet de preuves sur le sujet, notamment tous les travaux d’Antonio Damasio.

L’ennéagramme de la tête est obsédé par la surface, par l’image que tu as de toi voire tout ce que tu te racontes à ton sujet.

C’est là que tu focalises sur les comportements et que tu peux facilement changer d’avis en trouvant des arguments pour tous les types.

L’ennéagramme de la tête met complètement de côté ce qu’on vit vraiment dans le cœur et les tripes.

L’ennéagramme de la tête ne donne pas de fruits, tu peux le voir à toutes ces personnes qui parlent d’ennéagramme et ne le vivent pas. Ils discourent dessus, ils expliquent le modèle sans l’incarner, sans l’avoir intégré.

C’est extrêmement fréquent dans les formations en ennéagramme, souvent données par des gens qui ne parlent pas de leur type ennéagramme (ce qui est une autre façon de ne pas se mouiller).

Cet ennéagramme de la tête n’a aucun goût et c’est juste un modèle de plus…

L’ennéagramme du cœur

Avant de te parler d’ennéagramme du cœur j’aimerais te partager un exemple.

La CNV, la communication non violente, je connais depuis très longtemps. Je pense que le premier livre que j’ai lu, le livre “les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs” de Marshall Rosenberg. C’est un livre que j’ai dû lire il y a 11 ans et c’était très intéressant. J’ai appris plein de trucs sur la communication.

Depuis ce jour, régulièrement, je lisais sur la CNV, je regardais des vidéos. Plus tard, j’ai acheté des modules de formation et ça m’a beaucoup apporté.

Cette CNV avec les livres ressemblait à quelque chose comme : « Ah ouais, c’est vrai que la liberté, c’est important pour moi. » « Oui, c’est vrai, le besoin de liberté, c’est important bien sûr. »

Puis il y a la CNV que j’ai expérimentée en formation. Il y a quelques temps j’ai participé à 7 jours de formation CNV en présentiel.

Et là, quand je suis quand j’ai revisité ce thème de la liberté, quand je suis allé dans une situation, je ne cherchais pas du tout ça. J’étais dans une situation désagréable, quelque chose où j’avais beaucoup d’intensité, beaucoup de tristesse. Ce sur quoi je tombe au fond du fond, c’est à quel point c’est important pour moi d’être moi-même, d’incarner qui je suis dans le monde, de pouvoir donner et offrir qui je suis.

Et là, ça m’a fait une vague de frissons. À chaque fois quand j’en parle, ça me fait des frissons. Il y a un truc de… “Putain ! Être moi-même, incarner qui je suis, être moi-même, avoir cette liberté d’être moi ! WOW ! Putain que c’est important !”

Ca n’a rien à voir avec “Ah ouais, j’ai besoin de liberté.” Là, on est dans la tête, dans l’exotérique : j’ai pris un mot. Il y a la liberté en tant que mot, en tant que concept. Et là, ça fait tout le travail qui est souvent complètement déconnecté du réel que j’ai fait pendant des années en coaching. Travailler sur les valeurs : Alors moi, c’est l’intégrité, puis c’est… Ouais, l’honnêteté, c’est important. Et puis, la liberté est super importante. 100% des entrepreneurs du web à qui je discutais m’ont dit à un moment : « Moi, j’ai besoin de liberté. Ma motivation, c’est la liberté. » Souvent, c’est des gens qui s’esclavagisaient et s’enchaînaient à leur business. C’était assez amusant. Souvent, c’est la valeur-liberté.

Mais ce qui n’a rien à voir dans ma perception avec l’élan de vie que j’ai, cette putain d’énergie de vie d’être libre, d’être moi. Ça n’a rien à voir. Parce que dans un cas, c’est pensée, mentalisé, réfléchi, et c’est une checklist, tu vois. Dans un autre cas, c’est vécu dans les tripes, dans le cœur.

Si je te parle de ça, c’est que pour moi, ça permet vraiment de discerner la voie de la tête et la voie du cœur.

Cette expérience de la CNV m’a permis de faire la différence entre :

  • La CNV mentale, protocolaire, des livres
  • La CNV du cœur, connectée directement à mes ressentis et mes besoins. À cet endroit, je rencontre à l’intérieur de moi les différentes énergies qui me composent et qui sont vivantes à l’instant T : par exemple la liberté d’être moi.

Ça n’a pas du tout le même goût. Ça n’a rien à voir.

C’est comme si tu comparais un pauvre hamburger McDo dégueulasse à un mets d’un chef étoilé avec des noms exotiques de le coulis de fraises sur son château flamboyant de chocolat et où le goût est à la hauteur de cette description rocambolesque.

Donc ça, ça, ça parle d’une vision et d’une approche qui est beaucoup plus corporelle, même pas corporelle mais vivante et concrète.

Du coup, ça m’amène à l’ennéagramme du cœur. Une fois que les bases ont été acquises par la tête, l’ennéagramme s’explore par la voie du cœur, dans le ressenti.

L’ennéagramme du cœur nécessite de sauter dans le grand bain.

C’est ce qui fait que j’arrête de me voir tel que je crois être et que je commence à me voir tel que je suis vraiment.
C’est beaucoup plus engageant !

C’est une voie mésotérique et qui est dans une rencontre avec soi qui est dans quelque chose qui est de l’ordre de l’expérience où je laisse tomber les modèles. Cette rencontre avec toi-même est forcément confrontante car elle te met face à des parts de toi que tu ne voulais pas voir.

Ils sont encore là, tu vois, je laisse le mental et compagnie, c’est super. Encore une fois, comme je t’ai dit, c’est important de commencer par l’ennéagramme de la tête pour apprendre, pour comprendre, etc. Mais si on reste à l’ennéagramme de la tête, non seulement ça n’a aucun goût, non seulement on va taper à côté, on ne va pas trouver son type puis en fait, ça ne servira pas à grand-chose, ça va juste s’agglomérer parmi tous les autres outils qui sont sans goût. Ce travail mésotérique nécessite de sauter dans le grand bain, de se jeter à l’eau.

Tu sais, cette adrénaline-là quand tu es en haut de la falaise, enfin pas quand tu veux te suicider, en haut de la falaise quand tu veux sauter de 10 mètres dans l’eau, et quand tu sais que tu ne vas pas mourir parce que tu as bien regardé qu’il y avait de l’eau en bas, ne sois pas con, et tu es là et il y a une tension, il y a une peur, il y a peur, il y a un stress de se jeter dans l’eau, de se jeter à l’eau.

D’ailleurs, l’expression se jeter à l’eau. Tout comme quand tu vas te reconvertir et tu dis ok, je quitte mon ancien métier, je vais lancer mon business, lancer mon activité, se jeter dans le grand bain.

On est encore là-dedans, en effet. Même si là, on n’est pas dans quelque chose d’extérieur de aller se jeter dans la mer ou lancer une activité, c’est plus se jeter à l’eau dans mon intérieur, mais c’est le même effet.

C’est le même effet et ça demande les mêmes prérequis dont on va parler dans un instant, mais ça provoque le même inconfort, la même peur. Il y a une peur de “qu’est-ce que je vais trouver”, de “qu’est-ce que je vais découvrir de moi” parce que je plonge dans moi.

Je vais découvrir des parties de moi que je ne connaissais pas, des tâches aveugles, des zones qui étaient complètement mises de côté comme si c’était une maison avec des pièces condamnées et qu’est-ce que… Tu as retrouvé des clés, tu vas réouvrir à nouveau toutes ces pièces-là toutes ces portes-là et qu’est-ce que je vais y trouver ?

Et c’est là où ce travail du cœur, ce travail de l’ennéagramme du cœur va te faire plutôt regarder qu’est-ce que je ressens réellement plutôt que regarder la checklist mentale : “Alors la passion, mensonge, le 3, mensonge, non, non, mais moi je ne mens pas, alors non, je ne suis pas 3. ” “Alors l’avarice du 5, avarice, oh non, moi je donne de l’argent quand même régulièrement, alors je ne suis pas avare, non, non, ça, ça va.”

Ça, c’est justement l’ennéagramme de la tête où tu es là dans ta tête bien confortablement à faire la checklist là où dans l’énéagramme du cœur, il n’y a pas d’hésitation en fait.

Dans l’ennéagramme de la tête, tu peux soutenir toutes les hypothèses de tous les ennéatypes.

Tu peux trouver tout son contraire, comme dans un débat, dans une discussion, on peut aller chercher tous les points de vue.

Mais quand tu es dans l’ennéagramme du cœur et que tu vas aller visiter ce que tu ressens en réalité, réellement, ce qui te percute dans ta structure, réellement, ce que tu cherches le plus à éviter dans ta vie, je te garantis que tu vas très très vite éliminer 8 ennéatypes parce que dans le réel de ton ressenti et de ce qui se passe en toi, ça va très très vite faire du ménage.

Et c’est là où moi, je fais “Bon ben en fait non, l’instinctif, pas du tout.” Non, le thème de la colère, contrôle, non, non, non. “Mental, oui, mais non, ma quête n’est pas mentale.” “Mes thèmes, ils sont émotionnels !”.

Ça a été long pour moi parce qu’au début, je cherchais dans l’ennéagramme de la tête alors que dans l’ennéagramme du cœur, ça me ramène tout très très vite sur les zones de tension en lien avec le centre émotionnel, en lien avec l’image, en lien avec l’identité, en lien avec la tristesse, en lien avec tous les thèmes, la honte du centre émotionnel.

Parce que quand tu sautes dans le grand bain, le faisceau se resserre très très vite.

D’où le fait que je te recommande vraiment d’aller te poser plutôt ces questions-là :

  • Qu’est-ce que je ressens vraiment ?
  • Qu’est-ce que ça me fait là ?
  • Qu’est-ce qui me percute le plus quand quelqu’un me parle, me dit, me critique ? C’est quoi que ça vient chercher ?
  • Qu’est-ce que je cherche le plus à éviter dans ma vie et que je développe des trésors d’ingéniosité pour jamais y être confronté, pour toujours esquiver ?
  • Et quand je fais quelque chose, quand quelque chose sort de moi, quand je dis, quand je parle, quand je fais quelque chose, d’où ça part ? De quel endroit ça part de moi ?

C’est tout ça qui va t’informer et qui va t’informer de ton ennéatype et de ton réel fonctionnement et donc, par extension, de celui des autres.

Ça, c’est l’ennéagramme du cœur et il ne trompe pas. Et là, tu ne peux pas te planter, même si ça peut prendre du temps et ça peut prendre des jours, des semaines, des mois avant de sentir, avant d’être suffisamment au contact de toi et de ton être pour répondre à ces questions-là. OK ? C’est pour ça que je te dis, c’est pas confortable, c’est pas censé l’être, et c’est pour ça qu’à mon sens, il y a 3 prérequis à vivre cet ennéagramme du cœur et à emprunter cette voie-là.

Les 3 prérequis à l’ennéa du cœur

Comme je te le disais, de ce que j’ai observé, il y a bien 95% des gens qui font de l’ennéagramme de la tête, si ce n’est pas 99%.

Il y a seulement une minorité de gens, sur tous les gens qui ont lu des bouquins, suivi des formations, il y a une partie infime qui, à mon sens, vit l’ennéagramme du cœur… …même chez les formateurs …même chez plein de gens qui transmettent.

Pour la simple et bonne raison que c’est coûteux, pour la simple et bonne raison que ça engage tout l’être, et pour la simple et bonne raison que ça te met à poil et que ça te confronte à tes plus grosses zones de tension.

C’est une zone dans laquelle tu commences à être tellement transparent avec toi, tellement honnête avec toi, tu ne peux plus te mentir, tu ne peux plus te bullshiter, tu ne peux plus te fuir, tu ne peux plus te projeter.

C’est un endroit dans lequel tu te rencontres et tu te retrouves, et ça peut impliquer énormément de choses. Ça peut impliquer des changements drastiques, de vie, des décisions, ça peut impliquer des deuils, ça peut impliquer tellement de choses que c’est normal qu’il y ait plein de personnes qui ne franchissent pas ce pas-là, et je le comprends.

Donc, voici 3 prérequis pour cet ennéagramme du cœur.

1/ L’humilité

L’humilité, c’est-à-dire de cesser de me raconter que je sais, que je sais qui je suis, que je sais comment je fonctionne, que j’ai compris. Ça demande de lâcher, de descendre de ce piédestal mental dans lequel je me suis mis tout seul, de descendre et de renoncer à croire que je sais déjà.

L’humilité de me dire “peut-être que tout ce que je crois à mon sujet est complètement faux”. Peut-être que j’ai tellement investi un faux self que tellement je me suis fait croire que, qu’en fait, je ne sais pas du tout qui je suis. Ça demande cette humilité-là de lâcher les préconceptions et tout ce qui pourrait être des voies de traverse et des obstacles à vraiment me voir comme je suis.

2/ L’honnêteté, bien sûr, sinon c’est pas drôle ! L’honnêteté de faire tomber les masques et d’accueillir ce qui est. L’honnêteté de me voir en face. C’est le premier travail d’Hercule, le lion de Némée

Dans le travail du lion de Némée, Hercule va étrangler le lion dans la caverne. En fait, il s’étrangle lui-même. Dans un mythe comme dans un rêve, tous les personnages, toutes les parties du rêve ne sont que des facettes de toi. Donc, Hercule s’étouffe lui-même en étouffant le lion parce qu’il se regarde en face, il arrive au bout d’un mode de fonctionnement, il se regarde les yeux dans les yeux et il étouffe, il tue entre guillemets son égo, il accepte de se voir comme il est. Donc, c’est faire tomber les masques.

3/ C’est le courage, surtout que le courage, la racine de courage, c’est le cœur. C’est le cœur et justement, quand on parle de la voie du cœur, ce n’est pas pour rien aussi, c’est que ça te demande de plonger dans l’inconnu, ça te demande, encore une fois, revois-toi sur cette falaise-là, si tu l’as déjà fait, de plonger ne serait-ce que de 3 mètres, de 5 mètres, de 10 mètres. Tu vois l’eau en bas et tu dis oh putain, ça demande un courage de plonger. Je sens toutes mes cellules qui bougent et j’y vais, j’y vais quand même. Donc, c’est le courage, c’est l’ingrédient, l’ingrédient clé qui permet la bascule. Il y a l’humilité, l’honnêteté permettent de rendre le travail possible et le courage d’y aller à un moment donné.

C’est comme le courage de lancer son business, le courage de prendre un bain froid, le courage de faire une retraite de méditation ou quoi, c’est d’aller déclencher à chaque fois le courage d’aller dans cette zone grise, dans cette zone inconnue où je ne sais pas ce que je vais trouver, même si c’est moi-même et même si c’est à l’intérieur, je ne sais pas ce que je vais trouver.

Mais c’est là que je vais trouver le plus beau trésor de la Terre puisque c’est moi-même et c’est la vie en moi. C’est un cadeau que je te souhaite de trouver en tout cas.

Maintenant, pour terminer, pour avoir ces trois qualités d’humilité, d’honnêteté et de courage, le fruit doit être mûr. C’est important puisque si le fruit n’est pas mûr, tu ne vas pas y aller, tu vas forcer, tu vas te mettre la pression, tu vas te mettre des il faut parce que le fruit n’est pas mûr. Donc, c’est OK si le fruit n’est pas mûr, c’est OK d’arrêter là et de ne pas continuer dans cet ennéagramme du cœur, de ne pas continuer du tout l’ennéagramme ou de rester dans la tête, c’est OK tant que tu es en conscience que tu fais de l’ennéagramme de la tête et que tu restes autour en périphérie et que tu regardes comme un touriste, comme au musée, tu regardes et tu ne t’investis pas, tu ne t’engages pas.

C’est justement l’écueil du centre mental de ne pas se mouiller dans le réel, c’est l’écueil de beaucoup de… C’est l’écueil de l’approche scientifique, du scientisme, c’est de croire que le réel est observé sans se mouiller. “Non, non, mais moi, je suis rationnel, je suis totalement objectif.”

Mais que dalle ! L’objectivité absolue n’existe pas chez un être humain. À un moment donné, c’est d’assumer la position depuis laquelle tu parles et de te regarder vraiment. Et ça, encore une fois, c’est engageant, c’est impliquant, c’est pour ça qu’il y a beaucoup de personnes qui se protègent de leur propre pathos en investissant un masque d’objectivité. C’est classique chez les mentaux, notamment.

Donc, c’est OK si le fruit n’est pas mûr et, encore une fois, au démarrage de la quête, si tu prends tous les voyages du héros, le monomythe de Campbell, au démarrage de la quête, le héros a le droit de résister à s’engager.

Il y a toujours la résistance quand il y a l’appel du destin, quand il y a l’appel de l’aventure et il y a toujours la possibilité de prendre la sortie d’autoroute et de ne pas y aller, en fait. Il n’y a pas d’obligation avec ça. Mais, à un moment donné, quand il y a le fruit qui est mûr et la possibilité d’y aller, bim !

Et le héros, il y va, tu y vas et c’est parti, tu vas dans la forêt et tu as ta machette et tu es tout seul avec ta machette et dans une faune, une flore sauvage, tu vas tracer ton chemin. Il n’y a pas de chemin puisque tu es dans une voie inconnue. Tu n’es pas dans l’autoroute de la pensée, l’autoroute de la connaissance que l’ennéagramme a mappé et cartographié et extrêmement aidant de ce point de vue-là, même si ça peut être un point d’appui.

Quand tu empruntes cette voie du cœur, quand tu empruntes cet ennéagramme du cœur, tu es seul dans la forêt amazonienne avec ta machette, avec la bite et le couteau.

Tu vas tracer ton propre chemin, ta propre voie en direction de toi-même puisqu’on est dans un voyage intérieur.

Si tu as envie d’explorer cette quête plus en avant, moi, j’ai des ressources pour t’aider là-dessus, tu as Bas Les Masques qui est une première approche si le fruit est mûr et s’il y a ces trois qualités dont on a parlé.

Bas Les Masques peut être la prochaine étape pour toi pour démarrer tranquillement dans ton coin, commencer à voir ton fonctionnement, rechercher ton ennéatype et percer à jour ton ego.

Et si tu as envie d’aller plus loin, tu peux me contacter directement.

240804 Centre réprimé

Centre réprimé : un sacrifice dans ta personnalité

As-tu déjà remarqué que dans notre monde, les riches semblent devenir plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ?

Il y a plus de 2000 ans, un verset biblique disait déjà :

« Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on notera même ce qu’il a. »

En 1896, l’économiste italien Vilfredo Pareto observait que 80% des effets proviennent de 20% des causes. C’est la fameuse loi de Pareto !

Cette loi de déséquilibre ne se cantonne pas au monde extérieur.

Dans notre propre intériorité, la personnalité existe sur la base d’un déséquilibre.

Ce qu’on appelle « centre préféré » dans le jargon de l’ennéagramme, ça a des conséquences terribles en créant notre propre malheur. Comment sortir de ce principe d’inégalité qui semble universel ? 

C’est le sujet de cet article.

Le verset 13-12 de Tonton Matthieu montre bien le double mouvement : le plus appelle le plus, le moins appelle le moins.

C’est exactement ce qui se passe avec le centre préféré et le centre réprimé. Le centre préféré en énéagramme, c’est le socle de la personnalité. Le réel, la réalité, est filtré et interprété par lui et il y réagit.

L’identification à ce centre préféré crée un déséquilibre dans la personnalité qui s’exprime à travers ce qu’on appelle les mécanismes égotiques : mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base, désir de base, etc.
Toute la personnalité est polarisée. C’est ce qu’on appelle l’ego en ennéagramme.

C’est l’heure de lâcher la grosse bombe, le gros pavé dans la mare :

La majorité de tous tes problèmes dans ta vie viennent de la surutilisation de ton centre préféré. 

Le centre réprimé est évacué de notre psychisme comme n’importe quelle vulgaire minorité d’un régime politique : Les immigrés, les handicapés, les indigènes, les personnes âgées, etc.

Ce centre réprimé est désinvesti, il n’est pas écouté, il est mis à la cave. C’est comme la manipulation. Il faut être deux pour jouer : bourreau-victime, par exemple.

Donc il y a un couple : centre préféré-centre réprimé.

Le centre réprimé est exclu du système parce que l’ego connote tellement positivement le centre préféré qu’il estime que le centre réprimé ne sert à rien.

Ce centre est dit réprimé car il est un centre qui est un peu plus fort que le centre préféré.

Le centre, il est dit réprimé car c’est celui que nous aimons le moins, que nous comprenons le moins et dont nous évitons l’utilisation avec énormément d’habileté et d’astuces. Comme le disaient Kathleen Hurley et Theodore Johnson.

Le centre préféré contrôle silencieusement notre personnalité, disaient ces deux mêmes auteurs.

L’ego a une connotation négative du centre réprimé. Il le sacrifie sur l’autel du centre préféré.

Ce n’est pas qu’on ne sait pas l’utiliser, c’est qu’on ne veut pas.

Le centre réprimé étant beaucoup moins utilisé par l’ego, il est beaucoup plus pur et moins entaché par les mécanismes égotiques.
Le centre réprimé est acquis, cela se décide dans la petite enfance entre 0 et 2 ans, à la différence du centre préféré qui semble être inné.

Lorsqu’on a moins d’énergie, qu’on est énervé, stressé, fatigué, il a des difficultés à rester stable, il devient lourd, inconfortable, il devient une souffrance.
Dès qu’on va mieux, il se met en ligne et se rétablit.

Les 3 manifestations du centre réprimé

J’ai réfléchi à trois manifestations du centre réprimé et j’aimerais te partager les grandes lignes de à quoi ça peut ressembler. Attention, c’est des grandes lignes, c’est évidemment à voir au cas par cas.

Centre émotionnel réprimé

Quand c’est le centre émotionnel qui est réprimé, il va y avoir une certaine froideur, pas de chaleur, pas de douceur. Pas de chaleur, pas de patience, pas d’écoute, pas de prénom, pas de bonjour. Quand je dis pas de prénom et pas de bonjour, c’est que c’est un truc qui est extrêmement fréquent à voir. C’est plein de gens qui, dans des commentaires YouTube par exemple, ne disent ni bonjour ni merci, et viennent juste balancer une phrase ou une question ou un truc. Un mental par exemple haut perché dans son mental ne va même pas prendre le temps de considérer la relation et va juste poser son truc. Le centre émotionnel réprimé donne une forme de désintérêt de l’autre, de désintérêt de la relation. Et du coup, forcément, il est aussi coupé du beau, coupé de la beauté de la vie et de ses émotions.

Centre mental réprimé

Un centre mental réprimé, ça va avoir un goût de confusion, une difficulté à compliquer, de faire des plans, de réfléchir, de clarifier sa pensée, d’anticiper. Tous les centres mentaux réprimés que je connais, lorsque vient le soir tard, ça commence à devenir difficile d’aligner les mots, d’avoir une phrase qui est cohérente, qui a du sens, qui sort fluidement. Les propos peuvent ne plus avoir vraiment de sens. Ils en ont marre de parler, marre de dialoguer, marre de blablater en fait. Là où, quand tu as un bon centre mental, tu peux discuter toute la nuit, tu peux blablabla, tu peux discuter, dialoguer pendant des heures et des heures. Là où un mental réprimé, ça va vite gonfler en fait.

Centre instinctif réprimé

L’instinctif réprimé, là ça va avoir un goût de mou, d’un côté molasses, d’un côté mollassant. C’est être coupé du corps, des sensations, des besoins. C’est quand tu ne sais pas ce que tu veux, l’action devient difficile, ça devient compliqué de trancher, de décider. Il y a une inertie, il y a un côté je me laisse porter, c’est bon. Il y a un truc de se lâcher presque en fait. Donc ça, c’est des expressions que moi j’ai vues sur chacun de ces centres lorsqu’il est réprimé. Maintenant évidemment, c’est à individualiser, ça dépend de ton énotype et ça dépend de plein d’autres choses. Mais c’est des tendances générales que tu vas pouvoir observer et t’amuser à voir. Parce que forcément, il ne faut pas attendre de quelqu’un qui a un centre émotionnel réprimé qu’il ait la même capacité à entrer en lien et à avoir une chaleur de cœur que quelqu’un qui a un centre émotionnel préféré. C’est juste normal en fait.

Mais attention, ce n’est pas parce que le centre est réprimé que tu ne sais pas l’utiliser, je l’ai dit. Et ça ne veut pas dire que ce n’est pas qualitatif. La hiérarchie des centres, ça a tout à voir avec une notion de quantité et pas de qualité. Donc c’est important de ne pas confondre et de ne pas tomber dans des raccourcis du genre “les gens qui ont un instinctif réprimé ne font pas de sport”, “les gens qui ont un émotionnel réprimé sont méchants” et “les gens qui ont un mental réprimé sont complètement teubés”. Non, pas du tout, ça n’a rien à voir.

Hiérarchie des centres : un rappel

 hiérarchie des centres et de quelques nuances, quelques apports supplémentaires sur le centre réprimé. Parce qu’en effet, c’est super important avant de chercher à réintégrer le centre réprimé, avant d’approfondir, déjà de définir en fait. Donc quand tu vas être dans ton cheminement, dans ta recherche d’ennéatype, tu vas regarder tes centres, tu vas regarder les mécanismes des types, tu vas chercher à éliminer tes hypothèses les unes après les autres, etc. Mais quand tu t’intéresses spécifiquement à identifier le centre réprimé, ce qui va être plutôt un travail dans un second temps, quand tu es déjà à peu près sûr de ton type ennéagramme, à partir de là, tu as deux variantes, comme l’ont défini les Chabreuil, ils ont appelé ça alpha et mu. En gros, pour chaque ennéatype, tu peux réprimer l’un ou l’autre des centres qui ne sont pas le préféré. Exemple d’un 1 qui est instinctif, il va réprimer soit le mental, soit l’émotionnel, et ça va donner une couleur particulière à l’ennéatype. Donc c’est une nuance qui est extrêmement précieuse. Et intéressante et importante, je trouve, qui mérite vraiment qu’on s’attarde dessus.

Donc en clair, dis-toi bien que le centre réprimé, c’est toute une histoire de flemme.

Il y a quelque chose de l’ordre de très très vite abandonner dessus. Tu vas commencer à faire un truc, par exemple, si moi c’est une rando, une balade ou machin, ou je ne sais pas, une course, et très très vite, il y a la flemme en fait, j’ai envie de m’arrêter. Si je vais courir, au bout de cinq minutes, il y a une partie de moi qui fait : “Oh, c’est bon, on pourrait quand même économiser un peu.” On pourrait quand même économiser notre énergie, on serait mieux à la maison quand même. Et tu vois, une autre personne qui va avoir un mental réprimé, elle va commencer à lire ou à creuser un sujet qui l’intéresse, et au bout de quelques minutes, “Oh mais non, la flemme et tout, c’est compliqué.” Et tu vois, à chaque fois, tu as cette dynamique d’une volonté de lâcher ce truc-là, parce que le centre préféré veut encore récupérer toute l’énergie pour lui. Donc ça a vraiment tout à voir avec une notion de “je ne veux pas utiliser et je lâche et j’abandonne très très vite”.

Et tu vas pouvoir observer, ce que je te recommande chaudement, c’est juste de t’observer et prendre des notes de ton quotidien sur quand tu commences à avoir moins de ressources, à être plus fatigué, plus stressé, plus activé par quelque chose, de voir qu’est-ce qui saute chez toi. Moi, je vois très vite que je commence à rester sur mon canapé, à moins sortir, à moins marcher, à sauter des séances de sport, c’était surtout avant. Il y a un truc comme ça où je vais vraiment… Pareil, me couper du corps, me couper des ressentis, me couper de l’action. Et tout ça, c’est des fonctions du centre instinctif. Rapport au corps, rapport à l’action, au mouvement, trancher, etc. Donc observe bien, en fin de journée, le soir tard, qu’est-ce qui commence à sauter. Chez les gens que je connais qui ont un centre mental réprimé, comme je te l’ai dit, le soir, ça devient vraiment difficile de réfléchir, de parler de sujets mentaux, de parler de trucs qui sont complexes, fins, nuancés. Ça devient difficile pour eux. Et les émotionnels, c’est… Les émotionnels réprimés, c’est là où ils n’ont plus de patience, en fait. C’est les moments où ils n’arrivent plus à écouter l’autre. Ils vont couper court, ils vont ne plus mettre les formes, ils vont devenir plus froids. Donc c’est vraiment par ton observation que tu vas pouvoir capter ta hiérarchie des centres. Et ici, et surtout le focus sur le centre réprimé, de le voir… Quelque part, tu vas le voir par son absence. Il va notamment… Et c’est là qu’on dit qu’il contrôle silencieusement la personnalité, c’est que derrière, ben, tu prends… Tu prends un 1, je reprends l’exemple du 1 qui a l’émotionnel réprimé, il va devenir jugeant, cassant, il n’y aura plus du tout d’émotionnel. Ou si tu prends un 5 qui réprime l’instinctif, il va se couper complètement de ses tripes et de son corps pour rester dans sa tête. Et c’est la même logique pour tout le monde. Donc voilà pour cet ajout. Je te laisse continuer la vidéo tranquillement.

Le sacrifice sous le seuil de conscience

Parlons du sacrifice sous le seuil de conscience.

En fait, le sacrifice du centre réprimé se fait sous le seuil de conscience, au sens où on ne s’en rend pas compte.

C’est lorsqu’on est embourbé dans notre centre préféré et/ou dans notre centre de soutien, pour les 3, 6, 9, qu’on occulte le centre réprimé.

Le symptôme principal, c’est un truc de “C’est bloqué, je n’ai pas accès, je n’y arrive pas.”

C’est comme quand ma chérie me demande : “Fabien, qu’est-ce que tu sens ?”

Ben… Je ne sais pas. “Qu’est-ce que tu as envie ?” Euh… Je ne sais pas. Instinctif réprimé. C’est comme ça le centre instinctif réprimé chez moi. Donc ça donne une difficulté d’accéder à ce genre d’infos.

“Qu’est-ce que tu sens ? Qu’est-ce que tu as envie ?” Ben… Mais je n’en sais rien. Je ne sais pas. Il y a besoin de prendre le temps de connecter, de ramener mon instinctif, qui peut être parti dans les choux, pour avoir la réponse. J’ai besoin de me recentrer et de revenir dans la présence, parce que si je suis happé dans mon centre préféré, on revient à cette loi du plus qui appelle le plus et du moins qui appelle le moins, il va tout s’approprier le centre préféré, donc il n’y aura pas d’énergie pour le reste.

Comment réintégrer le centre réprimé ?

Alors comment on peut réintégrer ce centre réprimé ?

Ca demandé 3 qualités.

  1. La détente, puisque l’ego est une crispation et une tension, donc ça veut dire que ça nécessite à un moment donné une détente dans notre psychisme pour y accéder.
  2. Ça demande de la patience.
  3. Ca demande de la douceur. 

Ces qualités qui permettent de revenir à une forme d’écoute, une forme de présence à cette partie de nous, que nous avons tendance à foutre en couilles. Nous avons tendance à foutre encore et encore sous le tapis. Et qui nous coûte. Et c’est ça qui nous coûte énormément.

Donc moi je te dirais qu’il y a un double mouvement à avoir.

  • Le premier mouvement, c’est de lâcher sur le centre préféré, forcément. Donc sur le mécanisme de défense, et sur la passion, et sur la fixation. Ça demande de lâcher. Pour moi par exemple, sur une base 3, ça demande de lâcher les objectifs, de lâcher le faire pour être, de lâcher l’identification à un idéal du moi, pour pouvoir m’accueillir, et écouter ce que je vis dans l’instant, ici et maintenant. Et ça ne peut pas se faire tant que le centre préféré prend le lead et ne veut pas lâcher.
  • Le deuxième mouvement, c’est de réintégrer le centre réprimé en y étant présent. Et parce qu’une fois que j’ai lâché mon truc, une fois que j’ai lâché mon fantasme sur : “Ouais, il faut que je fasse ça, il faut que je fasse tant de vidéos, il faut que je fasse tant d’articles, machin.” Une fois que j’ai appris à me détendre là-dedans, alors je peux, alors je peux revenir en présence de ce que je vis, et là, à un moment donné, à un moment donné où je ne le soupçonne pas, poum, il y a un élan. Et il y a un élan, c’est un moment où je n’ai pas du tout prévu ça, et puis je vais me mettre devant mon piano, et je vais jouer 10 minutes, un quart d’heure, 20 minutes, et je vais me régaler. Il y a mon instinctif qui a poussé, et il n’y a pas eu de réflexion, c’est juste : “Je vais aller faire ça, je vais le vivre, je vais l’expérimenter.” C’est tout. Ça demande de l’écoute, de la patience, de la vigilance.

Donc ça, c’est évidemment quelques grosses pistes, après ça reste à individualiser selon toi ton ennéatype. Si tu as envie de faire ce travail de réintégration de ton centre avec l’Ennéagramme, tu peux déjà commencer par être sûr de ton type, et pour ça, rendez-vous dans Bas Les Masques qui va t’aider à ça.

En complément de cette vidéo, tu peux aussi regarder celle-ci, dans laquelle je te dévoile comment j’ai réussi à être discipliné sans effort, malgré mon instinctif réprimé.

enneagramme dérive sectaire

L’ennéagramme, une dérive sectaire ?

L’ennéagramme est parfois cité dans les dérives sectaires, notamment sur le site de la miviludes. Cela peut questionner certaines personnes qui s’intéressent à l’ennéagramme pour découvrir leur type de personnalité.

Est-ce que c’est vraiment sérieux ? Quel est le danger réel de l’ennéagramme? Est-ce que je risque de me faire embrigader ? Craintes fondées ou grand n’importe quoi ?

Je vais tenter de répondre de façon la plus précise à ces questions.

L’ennéagramme : une secte ?

enneagramme dérive sectaire

Je cite la MIVILUDES au sujet de l’ennéagramme : “Cette méthode vise à dresser une cartographie de l’esprit humain en classant les individus en 9 types de personnalités. L’ennéagramme, qui utilise une figure géométrique constituée par un polygone et un triangle inscrits dans un cercle, est présenté comme un instrument d’analyse psychologique des individus et des groupes. L’ennéagramme est présent dans différentes méthodes apparentées au coaching et est souvent associé à d’autres techniques psychologiques telle que la Programmation Neurolinguistique (PNL).”*

Récemment, je suis tombé sur quelques vidéos de médias à sensation comme l’Humanité, qui évoque une nouvelle surprenante : Fleury Michon, l’entreprise de jambonneaux utiliserait l’ennéagramme à des fins discutables.

Ce type de contenu mainstream commence commence par citer des noms pour bien appuyer sur le côté étiquette et enfermant. Originellement il n’y a PAS de nom, c’est arrivé avec l’école californienne de Helen Palmer et David Daniels et fait partie des dérives “marketing” fréquentes outre-atlantique.

Voici ce qui est reproché à l’ennéagramme :

  • Prise de pouvoir sur autrui
  • Procédé d’étiquetage
  • Utilisation en entreprise
  • Outil pas scientifique : Il y a d’autres modèles plus scientifiques
  • Effet Barnum
  • Biais de confirmation
  • Origine ésotérique

*MIVILUDES = Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Citons le site de la MIVILUDES pour y voir plus clair au sujet de la dérive sectaire : “Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.”

La MIVILUDES classe un certain nombre de méthodes et de pratiques comme dérives sectaires : dans les méthodes “psychologisantes” on retrouve le décodage biologique, la PNL, l’analyse transactionnelle, l’ennéagramme et l’EMDR, tandis que dans les méthodes plus physiques on retrouve la kinésiologie, le reiki, le massage tuina.

Il est dit que les méthodes “psychologisantes” reposent sur 3 postulats :

  • la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal être,
  • l’angoisse de la maladie,
  • la revendication d’un mieux être dans une société individualiste et matérialiste.

C’est compréhensible d’alerter des gens qui manquent de discernement sur le risque, le danger, d’une dérive sectaire.

Maintenant qu’en est-il réellement au sujet de l’ennéagramme ?

Prenons les divers reproches que l’on pourrait faire à l’ennéagramme pour les explorer un par un.

“Il y a des modèles plus scientifiques que l’ennéagamme”

On cite notamment le Big Five comme étant plus scientifique que l’ennéagramme… et c’est vrai car c’est un modèle beaucoup étudié.

Et en quoi est-ce que cela enlève de la pertinence au fait de cumuler les modèles ? Justement, plus on cumule des modèles fins et nuancés, plus on se rapproche du réel (sans toutefois l’atteindre). Pourquoi faudrait-il en garder un seul ? Le Big Five ne parle simplement pas de la même chose que l’ennéagramme.

Résumons ce qu’est la démarche scientifique : “C’est une démarche intellectuelle visant à édifier un savoir universel objectif en se basant sur des affirmations observables, testables et reproductives qui seront vérifiables par tous et réfutables par tous.”

L’ennéagramme s’intéresse à des motivations inconscientes dont l’individu n’a PAS conscience et qui se traduit par des comportements extérieurs très divers. Par conséquent, ça n’a rien de scientifique et ça n’a pas à l’être, puisque la science n’est pas du tout un outil pertinent pour parler de notre monde intérieur : ça n’est juste pas le sujet.

C’est comme si je voulais utiliser l’échelle de Richter pour évaluer mon état émotionnel : ça n’a pas de sens.

En réalité, cela pose une question beaucoup plus profonde : la science est-elle la meilleure façon de décrire le réel ?

Il est important de différencier la science du scientisme :

  • La science c’est surtout la réfutabilité (cf Karl Popper), on élimine les hypothèses non démontrées.
  • Le scientisme est le fait d’utiliser seulement le prisme de la science pour décider de ce qui est véritable ou non.

Comment reproduire des données sur un modèle qui décrit des motivations inconscientes et dont la surface visible peut prendre des formes très différentes ?

Il faudrait pouvoir contrôler l’environnement et les données de l’expérience, or la structure égotique d’un individu est en permanence avec lui, 100% du temps avec soi-même et ne peut pas être isolé dans le cadre d’un laboratoire.

As-tu besoin de science pour mieux te connaître ? En quoi la science serait un critère supérieur en terme de connaissance de soi ?

L’ennéagramme n’est qu’un modèle, il n’est pas nécessaire de le considérer comme vrai dans l’absolu pour l’explorer. Il est même tout à fait indiqué de garder un petit doute sain… Car à un endroit toute connaissance est fausse.

La carte n’étant qu’une description toujours partielle et donc faussée du territoire.

Pour ma part, j’ai personnellement observé suffisamment d’occurrences pour constater que ce modèle est extrêmement pertinent et aidant en terme de connaissance de soi et j’irai même plus loin : il est tellement fin que je n’ai jamais vu d’équivalent.

La critique non scientifique du modèle se fait généralement par des gens qui n’ont pas expérimenté, qui restent à l’extérieur et ne se mouillent pas.

Quiconque plonge réellement l’expérience de l’observation de soi finit par tomber sur une structure psychique prévisible et automatique… que l’ennéagramme décrit parfaitement.

Laissons la science dans les champs d’application où elle est pertinente : le monde intérieur n’en fait pas partie. Ceci étant, ça n’empêche pas d’utiliser la réfutabilité au sein du modèle pour en éviter les biais ! On en reparle plus bas…

L’étiquetage

C’est un écueil majeur du modèle et ça fait passer bien des gens à côté. On lui reproche d’enfermer les individus dans des cases. L’utilisation de noms pour décrire les ennéatypes contribue au phénomène. C’est pour cela que je m’oppose farouchement à cette façon de procéder, typique de l’école de Californie.

Or, l’ennéagramme ne parle pas de cases mais des mécanismes inconscients automatiques qui sont par définition enfermants car répétitifs.

L’ennéagramme a vocation à ouvrir et pas à fermer !

Utilisation en entreprise :

L’utilisation de l’ennéagramme pour être plus productif et mieux manager fait partie des dérives que l’humain fait de ce modèle. Ce n’est pas mal en soi. On peut utiliser la PNL (programmation neurolinguistique), la CNV (communication non violente, l’AT (analyse transactionnelle) ou l’ennéagramme à des fins de productivité et de résultat.

C’est une dérive par rapport au modèle originel mais rien à avoir avec une secte où il y aurait une prise de pouvoir (sauf si c’est l’intention de celui qui amène l’ennéagramme en entreprise). Selon l’intention de l’entreprise et de qui l’utilise, ça peut clairement aider à mieux comprendre les autres, diminuer les conflits, faciliter la communication, sans aucun doute. Encore faut-il que la formation soit de bonne qualité… Ce qui est une autre histoire au vu de la piètre qualité de beaucoup de formations et stages.

L’effet Barnum

Il est reproché à l’ennéagramme d’utiliser l’effet Barnum. Pour rappel, en psychologie sociale, l”effet Barnum ou effet Forer est un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à elle-même.

Effectivement, on peut être très généraliste dans la description d’un type ennéagramme et beaucoup de monde pourrait se reconnaître dedans.

Sauf qu’il y a énormément d’expressions possibles d’un ennéatype puisque l’ennéagramme décrit les motivations et pas les comportements.

Autrement dit, chaque type qui ne correspond pas est aisément falsifiable quand on regarde VRAIMENT en soi puisque les motivations inconscientes sont très claires, très précises et il est facile d’invalider les ennéatypes non pertinents, car les mécanismes inconscients sont connus, codifiés et reconnaissables par quiconque fait un véritable travail d’introspection.

Biais de confirmation

On dit que les gens qui utilisent l’ennéagramme tombent dans le biais de confirmation. Bien sûr !

J’irai même plus loin : dans quel domaine les humains ne tombent-ils pas dans le biais de confirmation ?

Ca a lieu 100% du temps chez 100% des êtres humains, comme quand tu regardes les nouvelles qui t’arrangent, tu lis les livres qui confirment ta vision du monde…

Les gens qui s’opposent à l’ennéagramme car attachés à une certaine vision de la science sont eux aussi sous le joug du biais de confirmation, en cherchant toutes les sources qui arrangent leur vision du monde. C’est là qu’intervient aussi le biais d’attention sélective.

Le côté amusant est que l’ennéagramme permet justement d’aller à la source de ce mode de fonctionnement, en comprenant la motivation qui pousse à rejeter ce modèle de connaissance de soi.

Où que tu en sois dans ton parcours de connaissance de soi, le biais de confirmation doit être pris en compte car c’est à mes yeux l’obstacle N°1 à une véritable connaissance de soi. Tant que je veux défendre une certaine image de moi, je vais valider tout ce que je crois de moi grâce à ce biais : ce n’est pas de l’introspection, c’est un mécanisme de défense.

Voilà pourquoi il s’agit d’être vigilant, d’utiliser l’approche soustractive et se méfier de nos propres biais (qui restent présents même quand on les connait).

La prise de pouvoir sur autrui

Quiconque a étudié un minimum les leviers de persuasion de Robert Cialdini ou n’importe quel bouquin de psychologie sociale le sait : Il est vraiment facile de manipuler quelqu’un. Et c’est aussi vrai avec l’ennéagramme.

« Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. » Mark Twain

Les gourous, marketeurs, politiques, qui veulent manipuler l’opinion publique, obtenir du pouvoir, de l’argent et de la reconnaissance, n’ont pas attendu l’ennéagramme pour arriver à leurs fins.

Bien sûr, tu peux utiliser l’ennéagramme pour influencer autrui.

Maintenant, c’est l’hôpital se fout de la charité… C’est probablement utilisé en politique et dans certains milieux d’ailleurs.

Maintenant, est-ce le couteau qui est dangereux ou l’usage qu’on en fait ? Que dire de l’hypnose et des méthodes de manipulation mentale ?

Est-il utile de rappeler qu’au siècle dernier tout cela a été étudié en long, en large et en travers dans bon nombre d’expériences menées dans l’ombre : projet MK ultra, projet Artichoke, projet Bluebird…

Tout comme tu peux utiliser l’hypnose pour influencer autrui, tu peux utiliser n’importe quel modèle psychologique.

Les discours que tu vois tous les jours à la télévision sont essentiellement du langage hypnotique qui font appel au cerveau limbique. Les médias et journaux jouent alègrement là-dessus, avec des gros titres, des raccourcis, des répétitions.

Maintenant il est vrai que l’ennéagramme peut être utilisé à des fins discutables et qu’il faut être vigilant quant à ces dérives.

Mais de qui faut-il se méfier ? Des humains peu scrupuleux ? Ou d’un modèle théorique de connaissance de soi ?

Vas-tu te méfier du marteau sous prétexte qu’un journaliste a dit qu’un homme dangereux a éclaté la tête de sa femme avec ? Vas-tu te méfier de toutes les gens qui ont un marteau chez eux ? Vas-tu arrêter d’acheter et d’utiliser un marteau toi-même ?

Comme toujours, le danger vient surtout des humains eux-mêmes…

C’est ce genre d’absurdité que l’époque met en avant, avec des généralités à tout va et en mettant tous les œufs dans le même panier.

Différencie bien l’outil et celui qui le tient !

Origine ésotérique de l’ennéagramme

Les critiques de l’ennéagramme brandissent la figure et évoquent Gurdjieff en criant vite à la dérive sectaire. Ca montre d’ailleurs le manque cruel de connaissance du sujet. Gurdjieff a introduit la figure en occident mais il n’a pas parlé des 9 types de personnalité, qui vient de l’école d’Arica et surtout de Claudio Naranjo, médecin psychiatre. Il est important de savoir que l’ennéagramme, au même titre que le christiannisme ou les partis politiques de gauche, a plusieurs courants, pas toujours d’accord entre eux.

Ainsi, il y a un ennéagramme :

  • A dominante psychologique (dont je parle abondamment sur Epanessence) qui vient de Claudio Naranjo.
  • A dominante spirituelle qui vient de Oscar Ichazo, et selon la branche ça part sur le soufisme, le christiannisme…
  • A dominante business et entreprise qui vient de l’école de Californie

C’est exactement comme un art martial : on peut le prendre du point de vue purement pratique mais aussi d’un point de vue plus spirituel.

Développer son discernement

Quand on démarre une quête de connaissance de soi et de retour à soi, il s’agit aussi d’adopter une approche Orange de la Spirale dynamique pour apprendre à faire preuve de discernement.

C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la méthode scientifique : apprendre à douter et à ne pas tout croire a priori !

Cela consiste notamment à se poser des questions pour prendre du recul :

  • Qu’est-ce qui est dit exactement ?
  • Qui écrit ça ?
  • Quels sont les moyens de persuasion utilisés ?
  • Y a-t-il des biais cognitifs ? Lesquels ?
  • Quels sont les exemples donnés ?
  • Y a-t-il des conflits d’intérêts ? Lesquels ?

Revenons à l’ennéagramme : Esotérisme, manipulation mentale, prise de pouvoir sur autrui…

Cela prête beaucoup d’intentions à un modèle qui a pour base de mieux se connaître, sortir des conditionnements pour être libre d’être soi-même et vivre des relations plus saines avec les autres… En tout cas c’est dans cette intention que je le conçois et que je le pratique.

Toutes les couches rajoutées (s’améliorer, management, productivité, …) sont liées à des dérives humaines qui n’ont rien à voir avec l’ennéagramme.

Tout comme Bikram Cloudhury a utilisé le yoga à ses propres fins, pour en tirer du pouvoir, du sexe…

L’intention derrière l’ennéagramme

De mon point de vue, l’ennéagramme est extrêmement respectueux de l’être humain, car il nous montre que :

  • Il n’y a pas d’ennéatype mieux ou moins bien.
  • Il montre que chacun a sa place et qu’il est vain de chercher à apposer une norme à tout le monde.
  • Il invite à voir que l’autre a un fonctionnement différent du mien

Que tu aies un fonctionnement mental, émotionnel ou instinctif, c’est OK.

L’ennéagramme, c’est renoncer à être autre chose que soi-même et ça détend. Ce n’est PAS un outil de développement personnel car, par définition, le développement personnel correspond à une musculation égotique pour mieux fonctionner en société. Il y a bien plus efficace que l’ennéagramme pour ce faire…

L’ennéagramme est une ressource très soutenante dans ta quête de connaissance de soi qui n’a aucune finalité autre que :

  • Se connaître en profondeur
  • Connaître les mécanismes inconscients qui nous régissent pour ne plus en être dupe et, justement, sortir des relations d’emprise, de secte et autre
  • Moins souffrir, être plus en paix et vivre une vie plus douce…

C’est tout. C’est un énorme pas en avant pour ta souveraineté personnelle.

Il y a bien entendu de nombreux bénéfices secondaires que je constate :

  • Plus de lucidité et de prise de recul
  • Plus d’empathie
  • Plus d’ouverture d’esprit

La vision de la spirale dynamique

J’aimerais te proposer une analyse de niveau de réalité au travers de la Spirale Dynamique pour amener encore plus de nuance sur ce sujet de la secte.

Pour le niveau Bleu :

  • L’ennéagramme est une dérive sectaire puisque par définition cela dérive d’un cadre de pensée unique. L’état se place en sauveur pour éviter les brebis de s’égarer.
  • Les assertions posées comme des vérités. “L’ennéagramme est une secte”, “L’ennéagramme c’est de la manipulation mentale”… Il n’y a pas de preuve, pas de faits, c’est juste posé comme ça. C’est là qu’on a besoin de discernement : de quoi on parle exactement ? Quels sont les faits ? Quelles sont les sources ?

Pour le niveau Orange :

  • L’ennéagramme est un outil pour maximiser la productivité en entreprise, pour mieux influencer voire manipuler.
  • Le niveau Orange invite aussi à vivre l’ennéagramme de l’intérieur et d’en faire son propre avis.

Pour le niveau Vert :

  • Ecouter le point de vue de chacun sans perdre le sien
  • S’autoriser à explorer, transcender ET inclure le rationnel. Se placer au-delà de la dualité scientifique ≠ pas scientifique.

Epanessence se place dans un cadre VERT, qui sort de toute volonté d’opposition, de raison/tort, des querelles de chapelles et de toute notion de performance.

L’ennéagramme, une secte : quelques hypothèses

C’est légitime de se demander si l’ennéagramme est une dérive sectaire lorsqu’on observe des dérives en entreprise, par exemple.

Il est possible que l’ennéagramme soit utilisé dans certaines sectes d’ailleurs, au même titre que le love bombing, ce qui est une façon de mimer… L’amour maternel. Alors quoi, l’amour de maman est une dérive sectaire ? Quelque part oui, ça peut être utilisé à l’intérieur des sectes, classique dans le mouvement Raëlien. Alors faut-il inscrire “maman” sur le registre de la MIVILUDES ?

Ce type de raisonnement manque de nuance et catégorise de façon absolue.

Moi ce que j’entends derrière cette assertion, c’est de la peur : peur de la déviance d’une norme, typique de Bleu en spirale dynamique. En France, il y a une aversion de ce qui sort du cadre, cela se voit par exemple dans le domaine de la santé qui se fait de plus en plus encadrer (et clairement ça a aussi du positif).

Certains peuvent aussi rejeter le modèle par peur d’explorer en eux leur fonctionnement et c’est un grand classique. Il ne sert à rien d’imposer à qui que ce soit l’introspection : le fruit doit être cueilli seulement à maturité.

Laissons à chacun la liberté de vivre son propre chemin, à son rythme, avec les outils et modèles qu’il veut !

Si l’ennéagramme te parle et fait du sens pour toi, je t’invite à te l’approprier, à regarder à l’intérieur de toi pour faire ton propre avis et constater si ça vient toucher juste sur ce que tu vis.

Finalement, c’est ça que propose le chemin d’individuation.
Le système dominant propose un cadre uniforme et pré-pensé qui mâche le travail et donne une base, comme le fait une éducation.
Il est normal qu’un système veuille continuer de perdurer, c’est d’ailleurs une base à comprendre dans la théorie des systèmes.
Un système a comme objet implicite la pérennité de sa propre existence et c’est pourquoi il va résister à tout ce qui pourrait représenter un danger, l’histoire en est riche d’exemples.

L’individuation te permet de devenir adulte en t’appuyant sur cette base tout en la transcendant : penser par toi-même, trouver tes propres réponses, trouver TA vérité intérieure… Qui se trouvera forcément dans un endroit inexploré. C’est l’objectif d’une vie !

Pour conclure, revenons le paragraphe initial de la MIVILUDES au sujet de l’objet d’une secte :

  • créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique
  • la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société

Au regard de tout ce que je t’ai partagé de ma vision de l’ennéagramme, de la façon dont je l’utilise en accompagnement, c’est TOUT le contraire.

cadre référence IA

Cadre de référence en psychologie : du cadre interne au recadrage

Quel est le point commun entre une poignée de mains, des applaudissements et un câlin ? Les trois concernent des cadres de référence en psychologie : cadre professionnel, cadre divertissant et cadre intime.

Le cadre de référence en psychologie

Cadre vient de quadrum “carré”, c’est la même origine que encadrer, cadrage et recadrage.

Au 18ème siècle, le cadre était un nom donné au tableau des emplois de service où était inscrit les noms des officiers et sous-officiers. Dans le temps, il a fini par s’appliquer dans l’administration, le management de l’entreprise… Il est intéressant de constater que le “cadre” est né dans un contexte mémétique Bleu dans le modèle de la spirale dynamique.

Le cadre de référence est un système de référencement psychologique auquel tout le monde a recours, il influence le jugement, le sens du comportement SOUS le seuil de conscience.

On parle de cadre de référence pour préciser l’endroit depuis lequel on parle, cela permet de recontextualiser un propos et d’éviter les généralités banales du type “le monde va mal” ou “tout le monde devrait faire ceci.”

Typiquement, chacun individu sur cette planète a son cadre de référence et cela est grandement influencé par la personnalité, le niveau de conscience, la culture…

Dans notre environnement quotidien, que ce soit en éducation, au travail ou lors de rencontres sociales, ces cadres influencent nos perceptions et nos réactions.

Dans les relations interpersonnelles, les tensions arrivent quand 2 cadres entrent en collision et les humains n’arrivent pas à se relier. “Puisque je te dis que le communisme est voué à l’échec !” dit Robert. “Pourtant on n’a pas le choix, on ne peut plus être égocentrés !” répond Jeannette. Jeannette a dans son cadre de référence le communisme en tant que solution absolue alors que Robert non. Il en résulte des débats, des envolées lyriques, parce que l’un et l’autre sont incapables de se relier.

Alors les deux comparses évoquent leur modèle du monde mais ils sont incapacbes d’écouter vraiment.

Les cadres de référence sont partout !

Un couple dîne aux chandelles au restaurant. On est dans un cadre intime. Tout à coup un individu armé entre dans le restaurant et menace les gens. On passe immédiatement à un cadre de domination/agression.

Le cadre sous-tend l’interaction. Ainsi, le cadre est fractal et s’applique à toutes les échelles : individuel, familial, local, culturel, national…

Par exemple, un rendez-vous de vente s’accompagne de tout un rituel inhérent au cadre professionnel : chemise voire costume, poignée de mains, vouvoiement…

Dans un autre contexte, le médecin en blouse blanche avec tout son attirail, crée un cadre thérapeutique où il reçoit des patients.

Pendant la seconde guerre mondiale, le régime nazi tenta d’imposer son cadre de référence avec une hiérarchie de valeurs entre les humains.

Dans la plupart des cas, l’interaction résulte d’une collision de cadres où le cadre le plus fort l’emporte. C’est fréquemment visible dans une soirée où quelqu’un monopolise l’attention, raconte ses histoires et tout le monde (ou presque) l’écoute. Celui qui contrôle le cadre contrôle l’interaction.

Le cadre est inhérent à toute relation interpersonnelle : cadre thérapeutique, cadre professionnel, cadre amical, cadre familial.

Tu peux constater des cadres différents selon le niveau de conscience de la spirale dynamique dans lequel tu baignes :

  • Cadre violet : tribu/hors tribu avec tabou, traditions.
  • Cadre rouge : la loi du plus fort qui impose son cadre.
  • Cadre bleu : règles, normes, interdits. Ceux qui le respectent sont récompensés, ceux qui le violent sont punis.
  • Cadre orange : faits, preuves, rentabilité.
  • Cadre vert : cadre horizontal englobant qui laisse à chacun l’espace pour exprimer sa subjectivité.

Attention, le terme “cadre” fait écho à une sémantique Bleu (vu qu’il est apparu dans ce contexte historique), ce langage n’est pas forcément pertinent pour d’autres niveaux de la spirale.

Le cadre change complètement la perception d’un fait brut. Ainsi, quand tu vois une entreprise qui affiche 80% de clients satisfaits, c’est UNE façon de présenter les faits. Une autre façon serait de parler de 20% de clients insatisfaits et tu vois tout de suite comment cela donne moins envie.

Les cadres de référence et la persuasion

Dans des contextes de persuasion, tu vas être confronté à 3 cadres de façon récurrente :

  • Le cadre de domination consistant à montrer de l’arrogance, un manque d’intérêt, un ton directif (typique dans une relation toxique). Alors continue ta lecture bordel !

  • Le cadre d’inaccessibilité consistant à se faire désirer, à faire monter le désir, à alterner chaud et froid (typique dans une relation de séduction). Si tu essaies de me contacter par mail, tu as intérêt à montrer ton engagement je réponds seulement aux plus motivés.

  • Le cadre de rareté consistant à jouer avec l’urgence (temps limité, quantité limitée) pour faire passer à l’action (typique dans une vente). D’ailleurs termine cet article avant ce soir minuit car il s’auto-détruira automatiquement.

Ces cadres sont extrêmement fréquents dans le marketing et la vente, dans la politique et bien entendu dans les rapports de séduction.

Kahneman et Tversky sont deux cherchent qui ont montré comment la même information est perçue différemment selon comment elle est présentée.

Un groupe d’étudiants doit choisir entre sauver 200 personnes sur 600 à coup sûr et 1 chance sur 3 de sauver les 600. Un autre groupe de participants se voit proposer le même choix mais avec une formulation différente (choisir entre laisser 400 personnes mourir ou 2 chances sur 3 de voir 600 personnes mourir). Quand il s’agit de « sauver » des humains, les participants prennent une attitude d’aversion au risque et choisissent la première solution (sauver 200 personnes) tandis que s’il s’agit de laisser « mourir » les gens, ils préfèrent avoir 1 chance sur 3 de les sauver toutes en prenant le risque de laisser 600 personnes mourir.

Ce type de biais cognitif est plus que connu dans les expériences de psychologie et prouve à chaque comment à quel point nous sommes irrationnels (même si nous clamons haut et fort ne pas l’être !)

Conscientiser les cadres de référence

Le cadre est complètement implicite, comme la respiration. Tu peux respirer des heures, des jours voire des années sans faire attention à ta respiration.

Un jour tu découvres la méditation et tu mets ton attention sur ta respiration. Alors tu conscientises l’inspiration, l’apnée, l’expiration. Tu constates l’amplitude, le rythme et ce qui l’entrave.

Pour le cadre c’est pareil : ce n’est pas parce qu’on n’en a pas conscience qu’il n’est pas là.

Un enfant obéit à son professeur sans conscientiser le cadre scolaire.

Tout l’enjeu est de rendre un cadre implicite explicite, quand cela a du sens.

Ca n’aurait pas forcément de sens avec des amis autour d’un bon repas de poser tout à coup “les gars, on est dans un cadre amical là.” (quoique pour discuter de ce sujet, pourquoi pas !).

Par contre, cela est pertinent quand on change de cadre au sein d’une même relation. Cela m’est arrivé à de multiples reprises quand un ami a souhaité que je l’accompagne et on cumule le “cadre amical” avec le “cadre accompagnement”.

Tout propos est à prendre dans son cadre de référence implicite. C’est un exercice intéressant que de conscientiser les cadres dans lesquels on est : en famille, au supermarché, chez des amis, au sport, dans une association, en formation…

Questionner le cadre c’est aussi constater ce que cela me fait ressentir.

Par exemple, le cadre thérapeutique d’un cabinet médical est fréquemment associé à la posture haute du médecin et à la posture basse du patient. La prochaine fois que tu seras dans cette situation, tu pourras ressentir dans ton corps ce que cadre provoque émotionnellement et physiquement. Conscientiser le cadre permet alors de sentir que ce n’est pas OK et permet un recadrage. En effet, dans cet exemple, la posture haute du médecin peut décourager le patient d’exprimer librement ses objections, ses craintes, ses doutes. Cela peut aussi le rassurer, le mettre inconsciemment en position d’enfant en recherche d’une figure paternelle.

Laissons à chacun le droit d’avoir son cadre !

Dans ma vie, j’ai souvent mené des expériences que j’ai mis dans mon cadre de référence et j’ai fait du prosélytisme pour persuader que mon cadre était le meilleur. J’ai fait ça avec des modes alimentaires, des sports, des courants de pensée… Jusqu’au jour où j’ai réalisé que le remède de l’un est le poison de l’autre et que JE NE SAIS PAS ce qui est bon pour l’autre.

La tentative d’imposer son cadre est un déni pur et simple d’altérité. Ainsi, il est beaucoup plus enrichissant de s’intéresser au cadre de l’autre plutôt que chercher à imposer le sien.

Tout groupe a un cadre de référence qu’il est intéressant de conscientiser. L’intelligence sociale et relationnelle aide à identifier ces différents cadres de référence pour éventuellement s’y adapter, les questionner voire les recadrer.

Beaucoup d’individus se retrouvent ainsi à la merci de cadres de référence qu’ils n’ont pas choisi et auxquels ils se plient car ce n’est pas conscientisé. Ils perdent leur centre et leur verticalité et se retrouvent à faire quelque chose qui n’est pas bon pour eux. C’est typique dans les processus de manipulation comme on a pu le voir entre 2020 et 2022.

Toute cette histoire de cadre est l’occasion de développer de multiples compétences comme l’analyse critique pour observer le bien-fondé des cadres autour de toi. C’est un apprentissage au même titre que la communication ou le piano. 

Ce type de compétences est transversal et impacte autant ta vie personnelle, que le travail, l’éducation et chaque relation que tu peux avoir, puisque toute relation implique un cadre de référence implicite.

Poser le cadre de référence : 2 exemples

Le cadre de référence est très important dans bien des domaines, que ce soit au travail dans diverses situations (avec les clients, avec les fournisseurs, ou avec la hiérarchie si tu es salarié), avec les enfants dans le contexte de l’éducation.

Poser le cadre, c’est s’assurer que nous partons sur les mêmes bases.

Je vais te partager des suggestions d’utilisation des cadres pour différentes situations de la vie de tous les jours.

Dans les accompagnements que je propose, je commence toujours par poser le cadre de référence pour préciser les attentes de la personne, s’accorder sur la durée de la session, par exemple.

Dans le travail, le cadre de référence a une grande importance dans la mesure où ça aide à donner des repères. 

Avec ma compagne, nous sommes tous deux entrepreneurs et travaillons à la maison. A force de s’interrompre pour un rien, nous avons appris à poser un cadre de concentration quand nous ne voulons pas être dérangés par l’autre.

La plupart des gens se laissent distraire car ils ne posent aucun cadre de référence. C’est un grand classique dans les open-spaces où n’importe qui peut te déranger et ça coupe toute concentration.

Pour en revenir à l’éducation des enfants, poser un cadre c’est aussi leur donner un environnement dans lequel ils peuvent évoluer.

C’est notamment important dans certains stades du développement où ils cherchent à repousser les limites car ils ont besoin de cette contenance.

Point important : le cadre de référence est proposé, jamais imposé. Dans une formation sur la communication, j’avais beaucoup aimé l’expression “Cadre haut, posture basse”.

En gros, être très solide sur ton cadre car il est ancré dans tes besoins et ce qui est important pour toi, mais il n’est pas imposé dans la mesure où tu laisses une porte de sortie à l’autre, sinon c’est de la tentative de soumission. Il y a toujours une question de validation pour confirmer que l’autre a bien compris et entendu le cadre de référence et qu’il est OK avec ça.

Il y a de nombreuses stratégies pour poser le cadre de référence. Pas besoin d’une formation en psychologie pour l’utiliser dans un groupe. Ca fluidifie la communication quelle que soit la situation et l’âge de les personnes. 

Même dans une situation d’apprentissage, pour une formation en groupe dans un centre de formation pour adultes par exemple, ou en milieu scolaire avec des cours pour des jeunes comme l’université, ça aide les apprenants à savoir où ils ont mis les pieds, comment va se dérouler le processus d’apprentissage, quel est le contenu, qui est l’intervenant…

Ce qui influence les cadres de référence

Evidemment, chaque personne a ses propres cadre de référence en fonction de multiples facteurs.

  • Ta personnalité : tu as un fonctionnement propre, des processus de pensée particuliers et une manière spécifique de regarder la réalité. C’est la façon dont tu es structuré et tu n’as que peu d’influence dessus.
  • Ta culture : la culture influence beaucoup nos cadres de référence, d’autant plus que c’est imprégné depuis la plus tendre enfance. En fonction de la culture, certains éléments prennent plus d’importance que d’autres.
  • Ton éducation : les enfants sont énormément influencés par leur environnement familial, social et scolaire, ce n’est pas un scoop. Chaque âge de la vie a son lot d’influences. 

Assouplir les cadres de référence

Le cadre psychologique agit comme un point de repère pour l’individu qui l’utilise. Certains profils de personnalité sont très à cheval sur le cadre car cela leur permet de se sentir en sécurité. C’est notamment le cas du type 6 ennéagramme qui a rarement conscience des cadres qui sont les siens. Pour autant, attention à ne pas tomber dans les dérives classiques de l’étiquetage, l’ennéagramme est bien plus que cela.

Autant le cadre est extrêmement précieux quand il est utilisé de façon pertinente : il peut être soutenant pour vivre des relations saines, pour l’éducation des enfants, pour le travail… Autant il peut devenir castrateur en s’enfermant dans un cadre rigide et indiscutable.

Le cadre a beau être un ensemble d’idées, de concept, il peut s’appliquer sur le plan physique concret. La frontière du pays en est un exemple. Des humains ont sorti du chapeau une délimitation arbitraire pour dire “ici c’est mon territoire.”

C’est ainsi qu’avec la notion de propriété il y a un “chez moi”. Ce “chez moi” est l’extension de ma propre personne, peut s’attribuer à des objets (mon téléphone, ma voiture) et même à des personnes (ma femme, mes enfants).

Plus tu es attaché à un cadre, plus tu es en réaction quand quelqu’un y touche. (c’est tout le problème de la transe d’identification).

Quand on se repose trop sur un cadre, on oublie vite qu’il s’agit de notre cadre et que les autre ont le leur. Cela peut aider à recontextualiser nos cadres et à observer les espaces de vide entre les cadres.

Par exemple, quand nous croisons quelqu’un dans la rue, il n’y a pas (encore) de cadre et tout devient possible. Il peut en découler une discussion cordiale, une future amitié, une indifférence totale ou même une agression.

Comme dit Alan Watts dans son excellent “éloge de l’insécurité”, la sécurité n’existe pas dans un monde chaotique. On peut rester dans nos cadres, jouer avec nos rituels, cela ne rend pas le monde plus sûr.

Dans un article comme celui-ci, le cadre classique est de conclure voire de résumer ce qui a été dit.

Je vais m’autoriser à ne pas conclure, à te laisser là-dessus et t’inviter à explorer ce que cette notion de cadre implique dans ta vie 🙂

240324 Type 8 coeur ouvert

Type 8 ennéagramme : discussion avec Pank Hno hypnose

Type 8 ennéagramme à cœur ouvert avec Pank de Hno hypnose

S’il y a bien un type en ennéagramme mal perçu, c’est souvent le type 8. J’ai invité Pank de la chaîne Hno Hypnose pour nous parler de son type.

Pank nous parle de comment il a trouvé son type ennéagramme, des différents mécanismes du type 8.

Rappels sur le type 8 ennéagramme

Le type 8 ennéagramme est un instinctif extérieur qui s’identifie au contrôle qu’il a sur l’extérieur.

C’est une personne qui décontenance les autres par son franc parler, sa capacité à rentrer dans le lard facilement.

Brut de décoffrage, on l’aime ou le déteste, il polarise.

Retranscription de la discussion à cœur ouvert avec Pank sur le type 8 ennéagramme

Speaker nil: Salut à toi, ici Fabien et je suis en joie de te partager ce nouvel épisode de la playlist A Cœur Ouvert. Pourquoi je suis en joie ? Parce que c’est l’opportunité de te montrer, de te partager des entrevues, des échanges, des discussions à cœur ouvert avec des personnes qui connaissent leur type Enneagramme et qui nous en parlent publiquement, qui se dévoilent et qui partagent leur vie, leur perception, toutes les nuances possibles et imaginables du modèle de l’Enneagramme histoire de s’ouvrir le cœur, de s’ouvrir l’esprit, de s’ouvrir l’âme à l’altérité, au vivant tel qu’il est, au-delà du modèle théorique pur et ça a beaucoup de richesse je trouve et ça va amener vraiment beaucoup de nuances et de souplesse dans le modèle.

Speaker nil: Donc je te laisse avec l’invité du jour après le générique. 

Speaker nil: Eh bien, salut Pank. Salut. Je suis ravi de te retrouver pour discuter un peu d’Enneagram aujourd’hui. Yes. On s’était appelé un petit peu pour discuter de toi, ton type la fois dernière et j’ai beaucoup aimé déjà ce que tu m’en as dit, ça m’a moi-même amené de la nuance et pour recontextualiser dans cette playlist à cœur ouvert, j’ai vraiment à cœur, c’est le fait que j’ai beaucoup aimé ce que tu as dit, c’est que j’ai beaucoup aimé ce que tu as dit.

Speaker nil: Et je pense que c’est vraiment important de le dire, parce dans le monde de l’énéagramme, il y a beaucoup de clichés et il y a beaucoup de gens qui en parlent sans même connaître leur type ou même il y a des gens qui l’enseignent, j’ai vu plusieurs fois, tu as des enseignants qui enseignent et qui se sont trompés sur leur type, c’est assez rigolo aussi. Sans plus tarder, moi la première question que j’ai envie de te poser, c’est comment toi tu en es arrivé à trouver ton type et à te dire, c’est une base 8 ? Dans un premier temps, déjà j’ai eu la rencontre de deux potes qui me présentent un peu les enéagrammes, moi ça a été un peu particulier parce que c’est un pote qui m’a rencontré en hypnose et qui m’avait dit, tiens je fais un système et ça, je ne connaissais pas plus que ça, j’avais dû lire le De lassus à l’époque mais ça ne m’avait pas plus marqué que ça, il m’a dit, ouais mais regarde, je pense que ça pourrait t’intéresser mais il ne faut pas que tu le regardes juste de façon, je mets dans une case etc. mais regarde un petit peu les dynamiques et il m’avait envoyé les différences des ennéatypes, il m’a dit, je t’ai viré d’entrée les éléments qui vont ne serait-ce que ça te faire chier à lire, donc je me suis retrouvé sur certaines bases puis après il a dit, ouais bah au travers de tout ça, tente de voir ce que toi tu percevrais de toi, donc j’ai lu tout, je suis arrivé sur la 8, je me suis dit, ah bon bah ça, ça me parle vachement et j’ai fait, ouais bon bah ça doit être à peu près, ça maintenant je vais un peu regarder, je vais tester et globalement on est tellement marqué par rapport à beaucoup d’autres ennéatypes, notamment dans la colère, la violence, la vengeance, tous les éléments qui sont mis beaucoup en avant que c’était assez simple de se découvrir en tant que type, après on a toujours cette notion quand on lit, on se dit, ah bah ça non, je ne suis pas vraiment, je ne suis pas vraiment à quel niveau, depuis quand, comment, pourquoi, est-ce que j’ai fait ça, est-ce que j’ai fait un travail sur moi, est-ce que c’est spontané, est-ce que plein de choses, puis après il y a toutes les conneries qu’on peut se raconter, notamment quand on fait du 8 où c’est facile d’être dans le déni et se dire, ah non, moi je ne suis pas comme ça, le côté on est des dictateurs en puissance et vive la violence, ouais, ça correspond plutôt pas mal.

Speaker nil: Ouais, quand tu dis déni, c’est-à-dire qu’au début, il y avait un rejet de certains aspects où tu disais, là, là, là, là, là, ça non ? Non, non, non, du tout, c’est plus se dire, tiens, je ne l’aurais pas de cette façon-là, tu vois, ou ça, ça, ouais, ouais, je l’étais, mais là, ça ne me parle plus du tout, tu vois, c’est plus une notion où tu dois faire gaffe à te dire, est-ce que c’est vraiment quelque chose que tu as dépassé, entre guillemets, parce que là encore, on n’est pas sur des courses de quoi que ce soit, mais est-ce que je suis arrivé à une autre étape et ce n’est plus du tout mon niveau de conscience, je n’aime pas trop ce mot-là, mais ça peut donner un peu l’idée, où j’ai déjà fait assez de taf sur moi pour être OK avec ça, ou est-ce que c’est vraiment la répulsion de quelque chose, ça n’a pas été trop, trop le cas avec les néantipes 8, mais il y a des moments où je me disais, ah ouais, non, ça, ça ne me parle plus, je ne dis pas qu’il y a 10 ans, je n’étais pas comme ça ou je n’ai pas agi comme ça, mais sur des notions non motivationnelles, je pouvais me dire, non, ça, ce n’est pas trop mon mode de fonctionnement.

Speaker nil:  : Oui, OK. Le 8, il me fascine particulièrement, déjà parce qu’il y a beaucoup de gens qui s’y reconnaissent alors qu’ils ne le sont pas. C’est très fréquent chez les trois quand un instinctif en soutien ou des six contrephobiques quand un instinctif en soutien, et ça fait très bourrin, c’est bourré de colère, mais derrière, il y a autre chose et c’est ça qui est intéressant.

Speaker nil : Oui, c’est le travail des motivations, il y a beaucoup qui se perdent dans les motivations et qui disent non, non, mais… Oui, il y a un côté séduisant dans le 8 parce que le côté connard bourrin, ça fait… Quand ce n’est pas vécu et tant qu’on ne crée pas chez l’autre l’émotion que crée réellement une personne qui peut faire du 8, c’est-à-dire une espèce de malaise, pas toujours bien accueillie, etc., et qui a un gros rejet parce que justement beaucoup de colère, beaucoup de violences X et Y, la réalité, c’est que le côté bourrin, surtout si c’est un six contrephobique, quand il va commencer à remarquer que les gens le rejettent vraiment et le détestent parce que justement c’est un abruti binaire, il va vite oublier qu’il fait du 8, tu vois.

Speaker nil: Et les six, c’est passer : « Ouais, OK, ça peut ramener à je suis le meilleur / je suis le plus fort », mais quand il va se rendre compte qu’au niveau émotionnel, hormis la colère, on ne connaît pas grandes émotions, ça le ramène aussi un peu à certains éléments où il se dit : « Ah ouais, non, moi, j’ai plus de variables quand même », c’est sûr.

Speaker nil:  : Oui. Et est-ce que toi, il y a un moment en particulier, où tu as dit : « Ah ouais, non, moi, j’ai plus de variables quand même », c’est sûr.  Oui. Et est-ce que toi, il y a un moment en particulier, où ça ne t’a plus fait de doute et où vraiment tu as senti : « Non, mais OK, c’est sûr, c’est ça ». Non, je suis toujours sur du questionnement, parce que je trouve que justement, un des trucs un peu absurdes qu’on pourrait se dire, c’est : « Je fais du ça, c’est comme ça, c’est sûr ».

Speaker nil: Et très régulièrement, je me dis : « Tiens, est-ce que je n’aurais pas des attitudes d’un 6 contraphobique ? Est-ce que je n’aurais pas des attitudes d’un 9L8 ? Est-ce que je n’aurais pas des attitudes ou même des motivations, d’autres types, tu vois ? » Et même de faire du 5, de dire : « Tiens, il y a des moments, je suis vraiment un geek, quoi.

Speaker nil: Je suis vraiment dans mon monde, je prends de l’info. Le monde n’est qu’une base d’information, l’humain n’est qu’une base d’information. Et il y a des notions de mentalisation qui sont fortes.

Speaker nil: Donc, dire : « Ouais, c’est sûr que je sois ça », pfff, je trouve que c’est… ça a tellement de subtilité que c’est un peu absurde. Maintenant, quand on connaît un peu son histoire, quand on a quand même un paquet d’expériences avec soi, c’est assez dur de se dire : « Ouais, non, non, je ne fais pas du 8 ».

Speaker nil: Oui, parce qu’après, ce que tu pointes là, c’est le cliché. C’est juste de sortir de l’idée qu’on est un truc pur et qu’avec toute la complexité dont on est capable, entre l’aile, les flèches, les machins, enfin… Exactement, toute la dynamique, quoi.

Speaker nil: Mais c’est la vie aussi. C’est le vivant qui crée un peu plus de nuances qu’un truc bête et méchant. Mais après, comme tu dis, on se retrouve quand même dans la base. Et ça me rappelle une phrase que j’ai notée parce que ça m’a bien plu.

Speaker nil: Un des premiers trucs que tu m’as dit quand on s’est appelé en off, c’est : « Mais moi, je ne vis pas, je survis ». Tu peux nous en parler un peu de ça ? Ouais. Dans la notion, très souvent, on est un agrame, donc on dit : « Il y a une quête de force parce que derrière, il y a une espèce de peur par rapport à la mort ».

Speaker nil: Et d’ailleurs, on dit que le huit fait beaucoup de choses pour survivre. Et en fait, moi, je suis même arrivé à autre chose que survie, je suis dans la non-vie. C’est-à-dire que pour moi, il y a la mort, la survie, la vie et la non-vie.

Speaker nil: Et moi, je suis plus dans une notion de non-vie, c’est-à-dire que je refuse de mourir. Je ne serai pas quelqu’un qui serait suicidaire, etc. Je n’ai pas l’impression que je sois dans la survie.

Speaker nil: Tout simplement parce que j’ai bien conscience que je vis dans un monde qui est tranquille et que les tenants et les aboutissants de mon quotidien sont quand même relativement cool.

Speaker nil: Je ne suis pas vraiment vivant dans le sens où émotionnellement, quasiment tout ce que je vis est associé à la colère. La colère étant maître d’absolument tout dans mon monde intérieur, c’est-à-dire je suis vénère de tout.

Speaker nil: J’ai vraiment envie de péter la gueule de tout le monde tout le temps. Même quand je suis content, je suis en colère. Parce que l’éphémère, parce que je sais que c’est qu’une illusion, parce qu’il y a plein de choses qui vont.

Speaker nil: Donc, il y a cette notion que j’ai perçue il y a quelques années où je disais quand on parlait des personnes qui font du 8. Oui, on est en survie. Je pense qu’on est plus en non-vie.

Speaker nil: On n’est pas mort. On n’est pas vivant. Tu vois, c’est comme si on prenait un petit peu du neuf et qu’on allait dans un truc de neutralisation d’énormément de choses.

Speaker nil: Ce qui fait que, hormis la colère, il n’y a rien qui est hyper intense. Et plus le temps passe et moins les choses sont intenses. Que ce soit, alors déjà que moi, je n’étais pas quelqu’un qui était particulièrement intense, hormis sur mes colères.

Speaker nil: La notion de dire : « Ouais, tu vis et tu crames la vie par les deux bouts », moi, je ne l’ai pas trop vu. Soit tu crames ta non-vie, tu vois, et de temps à autre, c’est des espèces de pics de vie.

Speaker nil: Mais factuellement, je n’ai pas l’impression que les personnes qui font du 8 soient particulièrement vivants. Ils sont très animaux sur plein d’aspects.

Speaker nil: Et tu as cette notion où, une fois qu’on s’aperçoit, parce qu’on a un système qui nous permet d’être assez apaisé, bah, que on n’est pas sur les modes que beaucoup de personnes pourraient définir.

Speaker nil: Et cette espèce de place un peu obscure qui ne peut pas forcément toujours mettre bien à l’aise les personnes qui font du 8.

Speaker nil: Et quand tu dis du coup que c’est de la non-vie pour toi, tu entends quoi par là ? Tu n’as pas de la vie, donc tu es un peu… Je suis là, je vois, c’est très primitif, je mange, je dors, je me bastonne.

Speaker nil: Et voilà, tu vois, il n’y a pas de philosophie derrière. Ce n’est pas genre, je viens parce que j’ai une quête de vie et tout. Rien à foutre, c’est bon, je suis là.

Speaker nil: Je me lève, mais ce soir, je serai peut-être mort. Et tu vois, ce n’est pas genre, il faut que je vive. D’accord. Bon, bah, tiens, encore une journée. Tiens, j’en fais quoi ?

Speaker nil: Oui, j’en fais quoi ? Oui, oui. Oui. Quitte à ne pas être mort, autant faire quelque chose, tu vois. Oui. Et la notion de faire, de douleur est hyper importante.

Speaker nil: C’est à quoi bon passer une journée si tu ne fais rien ? Ça me rappelle, je ne sais plus si tu en avais parlé de ça, de David Maniz qui disait en gros sur son site avec le CES, c’est un instructeur de survie, je ne sais plus si tu connais, qui disait en gros : « Moi, j’aide les gens à moins mourir ».

Speaker nil: C’est un truc qui te parle, ça ? Oui, oui, c’est des notions qui peuvent faire écho. Moins mourir, ouais, ouais, on pourrait avoir ça aussi dans les arts martiaux, à dire aux gens : « Tu vas moins te faire péter la gueule, mais tu te feras péter la gueule quand même ».

Speaker nil: C’est jamais une notion très vivante. C’est pour ça que la notion de survie, tu vois, il y a un moment où tu te dis : « Est-ce que tu es vraiment sûr que tu es dans une notion de survie ? » Tu es souvent dans un truc un peu plus dark, sans emmener à la mort.

Speaker nil: Tu vois, c’est pour ça que je te dis, pour moi, il y a une espèce de… Oui. Il y a une espèce d’ambiguïté entre la vie, la mort et la survie qui voudrait dire : « Je veux vivre », alors que pour moi, beaucoup de « vit », c’est : « Je veux éviter de mourir ».

Speaker nil: D’accord. Ah oui, la survie, moi, je ne m’entends pas comme ça, tu vois. Je m’entends vraiment par le fait que je suis dominé par des instincts et ma priorité, sans le conscientiser. Moi, je veux vivre, je veux m’accrocher à la vie.

Speaker nil: C’est plus une pulsion de… un peu un truc on/off de « Je reste en vie, mais sans me poser la question ». Par le faire et par les instincts et par… enfin, tu vois ce que je veux dire ? Oui, oui, mais je ne suis même pas sûr.

Speaker nil: Tu vois, je pense que l’idée, ce n’est pas rester en vie, forcément, ce n’est pas mourir. Oui, oui, ok. C’est ne pas être effacé forcément, et c’est pour ça que je te dis que ce n’est pas forcément vivre.

Speaker nil: Parce que tu vois, dans le mot survie, il y a ce rapport à la vie, à maintenir. Oui. Alors que je pense que… c’est pour ça que j’utilise plutôt la non-vie, parce que le rapport à la vie, il n’est pas si marqué que ça.

Speaker nil: Si tu regardes les personnes qui font du bide, qui sont un peu excessives, qui vont beaucoup se droguer, boire, partir dans des trucs très destructeurs, tu ne peux pas dire qu’ils vivent. Ils sont dans une notion de… de ne pas se tuer, mais en même temps, de ne pas vraiment vivre, tu vois.

Speaker nil: Et on retrouve cette espèce de zone grise très vite. Oui, complètement. Et quand tu disais que tu ne brûles pas la bougie par les deux bouts, moi, ce que je vois et ce que j’entends par l’idée de la passion d’excès, c’est le côté d’avoir une capacité, d’avoir une énergie de malade, une énergie instinctive de ouf.

Speaker nil: Et quand je m’étais amusé à voir sur ta chaîne le nombre de vidéos que tu as publiées, j’ai rigolé de voir… je n’ai jamais vu une chaîne YouTube avec autant de vidéos. Je crois que tu es à 1 500, un truc comme ça, ou si ce n’est pas plus, ou 2 000, je ne sais plus. Puis, combien de vidéos… enfin moi, c’est de l’extérieur évidemment.

Speaker nil: Je ne connais pas ton quotidien, mais ça me donne une vue sur : « Putain, l’énergie de création de contenu, de créer, ça, c’est… ça, pour moi, tu vois, il y a une forte énergie instinctive. » Oui, alors que moi, pas du tout.

Speaker nil: Tu vois, moi, j’en suis arrivé… là, maintenant, j’ai plusieurs milliers de vidéos, mais parce que je suis parti sur un délire il y a 10 ans. Il y a 10 ans, j’ai dit : « Tiens, je ferai une vidéo par jour. » Oui.

Speaker nil: Donc, à partir du moment où tu te dis : « Tiens, je vais faire une vidéo par jour », moi, je ne les monte pas, moi, je ne fais que dalle. Je me fous de voir ma caméra, je fais : « Salut, blablabla, 10 minutes plus tard, je mets off, et puis, je mets online, tu vois.

Speaker nil: Je n’écoute pas, je ne recommence pas 10 fois. » Là, il y a le côté instinctif. Il n’y a pas le temps pour ces conneries, tu vois. Je ne veux rien en foutre. Et donc, pour moi, ce n’est pas de l’énergie quand les gens disent : « Ah, mais tu fais plein de trucs. » Non, non.

Speaker nil: Je prends 10 minutes par jour, plus 2 minutes de download. Voilà. Donc, ce n’est pas une énergie de ouf. C’est : « Tiens, je parle 10 minutes par jour. » Et puis, de temps à autre, je fais un audio. Voilà.

Speaker nil: Allez, ça m’a pris 22 minutes, 24 minutes par jour. 24 minutes dans une journée, ce n’est pas de l’énergie. C’est juste… Et pour moi, derrière, c’est de la constance. Tu vois, ce n’est pas la notion instinctive de… justement d’hyperénergie.

Speaker nil: C’est juste : « Bon, ben, j’utilise un peu d’énergie là. » Mais par contre, je le fais tous les jours. Tu vois, ça va en septembre. 1er septembre, ça fera 10 ans. 10 ans où tous les jours, une seule fois, n’importe où j’étais dans le monde, je n’ai pas omis de mettre une vidéo. J’ai toujours eu cette idée de quoi qu’il arrive, même s’il me faut 24 heures pour downloader un truc quand je suis au fond de l’Inde, je mets 24 heures mais j’anticipe toujours pour avoir le jour J mes vidéos.

Speaker nil: Et du coup, ça c’est un truc que tu as décidé il y a 10 ans et qu’est-ce qui fait que tu l’as gardé du coup ? C’est toujours un truc vivant pour toi ? Non, c’est juste un pattern.

Speaker nil: J’aime bien voir comment on fonctionne sur des schémas et des modèles automatisés. Je trouve ça marrant parce qu’à la base, c’était juste pour partager gratuitement des choses qui étaient payantes. Je trouvais que tout était cher et que le monde de l’hypnose et de la thérapie, c’est cher.

Speaker nil: Je trouve que c’est abusé. Tu dois dépenser 2000 balles pour une formation ou sincèrement tu lis un bouquin, tu apprends tout autant. Et vu que moi, j’ai la chance de pouvoir me faire des formations, je me suis dit ce que je connais, oui, je peux le vendre mais je peux le donner gratos et de toute façon, ça ne me fera pas perdre quoi que ce soit.

Speaker nil: Et ça offrira à des personnes une possibilité d’apprendre, de comprendre, de se développer, etc.

Speaker nil: Et ça me va très bien. J’aime bien cette notion de partage. Ça serait un pseudo intégration en deux. Pourquoi pseudo ?

Speaker nil: Je n’aime pas les deux. Tu disais que tu n’aimais personne. Moi, je suis mis en trop à la mort. Donc, en gros, il n’y a pas grand monde. Tu vois, on en parlait tout à l’heure, c’était drôle.

Speaker nil: Moi, je me présente souvent comme un connard et complètement assumé. Et tout à l’heure avec une pote, on était en train de réfléchir à ça. Et en fait, la notion de connard qui me correspond bien, c’est le côté non sympathique, tu vois.

Speaker nil: Désagréable. Je suis un mec désagréable. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas être sympa. Je ne peux pas être gentil. Mais je suis ultra désagréable. Je suis désagréable. Et puis, je vais être hyper incisif, je vais être hyper provoque.

Speaker nil: Ce qui fait que moi, j’ai résumé ça en connard. Mais plus précisément, je pense que je suis désagréable et que les autres humains ne sont pas forcément pour moi très agréables non plus.

Speaker nil: Donc, il n’y a pas de raison pour laquelle je sois agréable avec les gens. Ce qui ne m’empêche pas que je vais faire attention aux gens à plein de moments, mais je ne le ferai jamais de manière agréable. Même ma tribu, ma tribu me connaissent.

Speaker nil: Je ne suis pas le papa bienveillant, tu vois. Je vais être le daron qui t’en fout une et qui dit : « Bon, ce n’était pas trop mal, tu vois. » Mais tu vois, il y a toujours ce côté désagréable, ce côté un peu fuck you, je vous emmerde, qui en plus pour moi est ultra apaisant.

Speaker nil: C’est-à-dire qu’on doit dans un système répondre à un ensemble de règles et de normes d’agréabilité, d’empathie et de gentillesse. Ça me saoule, ça ne m’intéresse pas, ça ne me correspond pas.

Speaker nil: Et j’ai l’impression d’être un mytho quand je commence à faire de la pseudo gentillesse avec des gens qui en plus, ce n’est pas de la gentillesse, parce que c’est juste un rapport social qui se veut sympathique. Et je trouve ça complètement absurde et idiot et énergivore au possible.

Speaker nil: Tu veux dire que ce n’est pas volontaire, mais que c’est basé sur une répression de la violence et où du coup, personne à part les huit et peut-être les gens qui ont bossé dessus, la plupart des gens répriment ce truc-là. C’est une sorte de gentillesse par défaut en mode comme je ne peux pas te péter la gueule, je vais être gentil, un truc comme ça.

Speaker nil: Oui, c’est ça, c’est une espèce d’hypocrisie sociale que je comprends complètement. Sinon notre société partira en couilles. Tu vois, si on n’a pas du respect, si on n’a pas de la politesse.

Speaker nil: Moi, je peux très bien être très poli, mais je peux être poli et complètement pas agréable. Je vais être poli, mais on va me dire : il ne sourit jamais, il n’a pas l’air sympa.

Speaker nil: Je ne suis pas là pour être ton pote. Par contre, je vais dire : bonjour monsieur. Bonjour madame. Passez une bonne journée. Mais c’est le max que je peux me… Tu vois, je m’autorise. Ce n’est vraiment pas le genre de choses qui m’intéressent.

Speaker nil: Et j’ai la chance d’avoir pu vivre avec… J’ai construit ma vie autour d’éléments qui me permettent d’être moi dans les arts martiaux. Je suis un connard de prof qui n’est pas super sympa avec ses élèves.

Speaker nil: C’est un état de fait. Et je ne suis pas un thérapeute sympa. Pourtant, mon boulot, c’est accompagner. Accompagner des gens. Mais je ne suis pas sympathique. Derrière, tant que les gens avancent, toi, là, on revient dans le faire.

Speaker nil: À partir du moment où ce que je fais, que ma personne te pose problème, mais qu’on met ensemble en action, est-ce que surtout toi, tu arrives à créer tout ça ?

Speaker nil: Ça, c’est intéressant. Et qu’importe qu’après, tu me craches dessus. Pas problématique. On retrouve ce truc de le regard des autres, rien à carrer. C’est peu important à leur dire que ça ne l’est pas.

Speaker nil: Je trouvais que c’était un process comme ou sur certains aspects qui disaient que ça va dépendre de ton besoin de reconnaissance. Tu peux avoir un besoin de reconnaissance du travail, besoin de reconnaissance de ta personne, besoin de reconnaissance de tes pensées.

Speaker nil: Moi, souvent, je me suis posé la question. Tu vas me dire tiens, est-ce que c’est au niveau du boulot ? Est-ce que c’est au niveau de mes pensées, de ma personne ? Qu’est-ce que j’ai besoin qu’il soit reconnu ?

Speaker nil: Il y a des moments. Il y a des moments, tu as juste envie de te dire tiens, on reconnaît un petit peu une qualité dans quelque chose que j’ai pu mettre en place. Après, si ce n’est pas le cas, tu dis bon, ça ne change pas grand-chose.

Speaker nil: Mais tu peux avoir cette attente. Mais la plupart du temps, en fait, tu dis qu’est-ce que je pense des gens ? Pas grand-chose. Ils vont penser des choses de moi, mais dans deux jours, ils auront zappé parce qu’il y aura des choses plus importantes.

Speaker nil: Ce n’est pas important de regarder les gens. Tu vois, tu recadres en disant. Je ne vis pas avec eux. Oui, là, ce que j’entends, c’est quand tu dis tu recadres, c’est que tu n’es pas en train d’essayer de te convaincre que ça ne te touche pas.

Speaker nil: Comme moi, c’est ce que je pouvais faire à l’époque. Ados, j’étais là. Non, non, le regard des autres, moi, je m’en fous. Alors que, évidemment, énormément, vu ma base. Toi, ce que tu dis, c’est ce que j’entends. C’est que réellement, que tu l’aies ou pas, ça t’en touche une sans t’en faire bouger l’autre.

Speaker nil: Ce n’est pas si… Tu sais qu’il se passe quelque chose toi en interne. Tu dis bon. Ouais, j’ai fait tellement de choses. Tu vois, là, on revient dans le tout doux. J’ai proposé tellement de trucs depuis que je suis ado.

Speaker nil: Et vu qu’effectivement, je peux proposer beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je proposais des… Je créais des assos, je créais des activités, je créais des trucs. Tu n’imagines pas le nombre de c’est pas bien, c’est pas assez bien ou les gens qui ne viennent pas, les gens qui ne suivent pas et tout.

Speaker nil: Toi, tu es constamment en train de proposer des trucs et tu vois que rien ne fonctionne. Tu apprends très vite. Alors ouais, quand tu as 12, 13 ans, tu te prends mal. Quand tu en as 14, 15, déjà beaucoup moins. Tu as 20 ans, tu fais bon, l’humain est comme ça.

Speaker nil: Fuck you quoi. Je vais le faire parce que qu’importe, même si il y a parmi l’ensemble des connards, il y en a un qui est moins connard. On fera deux moins connard, tu vois. Mais ce qui ne veut pas dire qu’on est mieux que les autres.

Speaker nil: C’est juste que là dessus, il y a quelqu’un qui aura peut-être suivi l’énergie que je vais proposer et qui va s’accrocher dessus. Bon, après, si c’est un neuf, j’aurais dû foutre une droite parce qu’au bout d’un moment, il va me saouler. Mais tu vois, il y a plein de choses qui peuvent être cool.

Speaker nil: Donc. Tu peux que admettre cette notion que, OK, de toute façon, ce que tu fais, ce que tu dis ou comment tu es. Ça ne sera jamais universel, ça ne plaira jamais à tout le monde.

Speaker nil: Et si tu attends ça, tu risques d’être très, très, très, très triste. Je me dis qu’ils font du cis, c’est dur pour elles. Ils ont besoin d’adhésion, du groupe, des trucs et tout. Fatigue. Moi, j’ai envie de faire un truc.

Speaker nil: Gamin, j’avais envie de partir manger un restaurant chinois. Je partais tout seul avec mon vélo. Aller manger un restaurant chinois. Et à 10 francs, 20 francs, je prenais un bon goût ou je ne sais pas quoi.

Speaker nil: Et puis je rentrais chez moi et mes potes n’étaient pas là et je n’en ai rien à battre. Je me disais non, mais moi, je veux manger un truc. Et. Et ce qui te rend très autonome, très, très, très autonome. Jeune.

Speaker nil: Le monde t’aide quoi. T’accompagne. Du coup, très tôt, tu as eu cette autonomie ou tu veux un truc, tu décides, tu y vas quoi. Ouais, ouais, ouais. J’ai eu la chance d’avoir des parents assez.

Speaker nil: Libres. Ils ont, ils ont grandi dans un Paris où ou gamin, ils se débrouillaient tout seul sur plein de choses. Donc ils m’ont un peu donné cette notion là où il disait bah en gros, tu veux quelque chose, tu te débrouilles, tu tentes de l’avoir.

Speaker nil: Et moi, j’étais le genre de gars qui allait voir ses potes et ramener. Tu sais, à l’époque, on allait sonner à la porte et tout. Je ramenais tout le monde et je disais bon, si dans 20 minutes, on n’a pas trouvé quelque chose, je rentre chez moi.

Speaker nil: Donc, tu vois, je faisais toute la démarche. Je voyais que ça foutait rien. Je rentrais chez moi et pareil, je proposais un truc. Je me suis vu quand j’avais 18 ans. Je n’ai jamais été fan de boîte et tout, mais je voulais un peu voir comment c’était.

Speaker nil: Je proposais les gars, blablabla, blablabla, blablabla. Je disais non, mais à 23 heures, si vous n’avez pas décidé, je pars tout seul et je partais tout seul. Je partais tout seul. J’allais à un truc. Je rencontrais des défis là bas ou pas et quand je repartais, j’étais content ou pas.

Speaker nil: Mais dans l’absolu, je me suis dit mais j’ai pas besoin des gens. J’ai pas besoin des d’attendre que quelqu’un décide. Ils se valident. Ils me mettent du temps.

Speaker nil: Moi, j’ai dit qu’on part à 23 heures. À 23 heures 2, je suis plus là. Maintenant, on a moins ça, mais à l’époque, quand j’avais, je donnais un rendez-vous par téléphone, j’étais là à 14 heures.

Speaker nil: Si tu n’étais pas là à 14 heures 5, je n’étais plus là parce que j’estimais que moi, j’ai fait l’effort de venir. Qu’importe où que tu es, toi, tu ne l’as pas fait. Je m’en fous. Donc, le vivre tout seul, t’autonomiser et puis te dire attends, je veux quelque chose, je le fais.

Speaker nil: Et pas besoin d’attendre que les autres le fassent ou que les autres soient avec moi. Ça m’allait très bien. J’ai eu la chance de pouvoir avoir des parents qui me laissaient faire à peu près ce que je voulais. Donc, je partais.

Speaker nil: Très tôt, je pouvais rentrer tard quand les autres ne pouvaient pas rentrer tard. Mais vu qu’il y a des choses qui ne m’intéressaient pas, quand tout le monde allait faire une connerie, moi, je rentrais chez moi. Parce que c’était mon délire.

Speaker nil: Et puisque tu me parles de parents, c’est un truc que j’entends assez fréquemment. C’est les enfants 8 qui rendent la vie des parents dure. Est-ce que toi, tu témoignes de quelque chose où l’énergie instinctive était difficile à gérer pour eux ou pas spécialement ?

Speaker nil: Non, pas spécialement. Mon frère était plus dur. Mon frère, tu vois, je le typais un peu en 6. Puis là, ces derniers temps, je le vois plutôt en 7. Et avec vachement d’énergie à gauche à droite, je pense qu’il aurait eu une.

Speaker nil: Pendant le moment, je me disais qu’il faisait peut-être du 6 contraphobique. Mais en fait, avec le temps, et l’observation, pas mal de motivation, je pense qu’il fait plus du 7L8. Ce qui fait que c’était assez dur pour les parents. Il était hyper turbulent, hyper plein d’énergie et tout.

Speaker nil: Et moi, je suis arrivé en deuxième. Donc déjà, je suis cadet. Et n’oublie pas, il y a un 8 qui capte très vite son environnement pour survivre. Si on reprend ce mot-là, tu vois. Donc, j’ai capté que ma mère en pouvait plus d’un grand frère qui bougeait dans tous les sens.

Speaker nil: Qui était l’enfant roi de mon père. Moi, je suis arrivé en mode : “Salut !” Et je me suis dit très vite que ça n’allait pas le faire, la stratégie de : “Je m’énerve dans tous les sens.” Donc, en fait, j’ai vachement réprimé.

Speaker nil: Et ma mère me trouvait ultra doux, gentil, sympa et tout. Sauf que, socialement, je me battais assez vite en maternelle. Ma mère, on l’appelait tous les ans pour dire : “Votre petit vient de péter un câble et sauter sur le prof pour le mordre, pour l’attaquer, pour le taper.” Tu vois, pour des trucs où, en fait, je contenais tellement de rage, de haine et plein de trucs, que j’avais compris que si je le faisais à la maison, je n’avais pas… Un enfant, il n’est pas con.

Speaker nil: Il se dit : “Attends, la stratégie, ce n’est pas de gueuler parce que je vois qu’avec le grand frère, ça ne marche pas trop. Et maintenant, ça marche parce que lui, il a deux ans d’avance sur moi, deux ans et demi d’avance. Donc, il a réussi à créer des patterns avec les parents. Sauf que je ne pense pas qu’il va faire ça sur les deux.” Donc, conclusion, moi, j’ai été super cool.

Speaker nil: Et j’ai toujours été super cool. C’est-à-dire que… Alors après, tu vois, j’avais mes idées en tête. À 5 ans, j’ai voulu faire du basket. Tu ne t’inquiètes pas que tous les jours, c’était : “Je veux faire du basket, basket, basket, basket, basket, basket.” Et je peux te faire ça 24 heures, tu vois.

Speaker nil: Je ne m’arrête jamais. Ok. Basket, tu vois. On retrouve le truc de référence interne où quand tu sais ce que tu veux… Oui, c’est ça. Et ma mère, elle me dit : “Mais attends, on t’a mis au baby basket.

Speaker nil: Tu étais le plus jeune. Tu étais là et tout.” Et tu étais fondant. C’est-à-dire que le soir, j’étais là en train de dire : “On est parti, on est parti, on est parti.” Mais tu vois, et c’est là où tu vois toute l’énergie, c’est que si mon équipe, ça n’allait pas sur le terrain, je pouvais insulter mon équipe, vouloir les frapper, voire je me souviens d’une fois carrément où j’ai failli taper l’arbitre.

Speaker nil: Je lui ai envoyé le truc et je dis : “Ah, et j’avais pas 11 ans.” Et je pétais des câbles, je fais : “Ah, je sais quoi ce bordel et tout.” Ma coach, elle n’en pouvait plus. Elle disait : “Mais tu es insupportable. Tu es là genre tu es hyper dans ton équipe.

Speaker nil: Tu t’aides tout le monde pour que ça passe. Puis d’un coup, ça ne marche pas comme tu veux. Ta frustration et ta colère fait : “Ah, je vais tous vous niquer.” Et j’attaque n’importe qui. Et ça, c’était compliqué sur l’externe.

Speaker nil: Mais dans le cadre familial, je pense que je contenais énormément ma colère, ma truc, etc. Par contre, en externe, je me battais beaucoup. Heureusement que j’ai fait des arts martiaux tôt, vers 13-14 ans, etc.

Speaker nil: Ce qui a permis de clairement passer l’adolescence de manière hyper safe pour tout le monde parce que j’ai découvert les arts martiaux.

Speaker nil: J’étais avec des gens qui avaient 13-14 ans de plus que moi. Je passais mon temps avec eux. Je passais mon temps à l’académie, au dojo. Mes potes, eux, ils commençaient à partir en couilles, à fumer, boire, se droguer dans tous les sens, aller en soirée tout le temps.

Speaker nil: Je m’en tapais complètement. Moi, je voulais juste me battre. Je voulais combattre. Je voulais aller au dojo. Je voulais devenir plus fort, si on prend la notion. Me renforcer physiquement, émotionnellement, intellectuellement. J’ai lu beaucoup. Ce qui fait que je n’ai pas eu d’adolescence.

Speaker nil: On pourrait dire : « Tu étais en emmerde. » Non, je pouvais rentrer très tôt à 1h du matin. Et si le système où j’étais ne me convenait pas, je les voyais défoncés ou truc, je partais, je rentrais chez moi ou j’allais marcher dans les bois ou j’allais faire des kata au bord de quelque chose.

Speaker nil: Je restais dans mon délire. En gros, j’étais un manga. Ce n’est pas grave, je suis dans mon monde manga et je vis mon truc. Demain matin, de toute façon, j’irai m’entraîner et ainsi de suite.

Speaker nil: Tu avais Dragon Ball comme modèle ? Je l’avais au couteau No Ken. Ken le survivant. En gros, qui répondait plus à mes trucs ? Hyper violent, ça pète dans tous les sens, etc.

Speaker nil: En référence, souvent, je regardais dans les dessins animés qui j’aimais bien et on pourrait prendre toujours l’antagonisme en 8. Par exemple, dans Ken, c’est Rao. Je ne sais pas si tu te souviens. C’est un mec qui était hyper chaud.

Speaker nil: En fait, je préférais son frère qui faisait du 2, qui aidait tout le monde avec sa force. C’est toujours ce que j’ai trouvé beau. Le mec qui arrive au bon moment, le mec qui va se sacrifier pour les autres. C’est toujours ce que j’ai aimé dans les histoires.

Speaker nil: Pour moi, un bon 8, tu as l’8 bâtard qui est 90 % le méchant des films. Pour moi, le bon 8, c’est le mec qui est prêt à… qui yadra le 6 en gros parce que le héros, c’est toujours le 6 ou un 3.

Speaker nil: Mais le 8, il arrive en mode… Le 6, 3, ils se font défoncer leur mère et d’un coup, lui, il arrive, il va se faire buter. Tout le monde sait qu’il va se faire buter. Il va en buter 2, 3 avec lui pour permettre au héros de s’en sortir.

Speaker nil: Pour moi, ça, c’est la plus belle des choses. C’est de se dire : tiens, ta force, si force il y a, en tout cas ton plus que tu as à un moment donné, tu vas l’exploiter pour permettre à des personnes qui vont faire un truc mieux que toi parce que nous, on ne s’estime pas comme faisant des trucs magnifiques.

Speaker nil: S’il peut faire mieux que toi et que ça peut aider du monde et que ça peut permettre à du monde de s’en sortir et d’aller bien, ta vie, et on revient à cette notion vie-mort où on y pense tout le temps, on s’en fout.

Speaker nil: Elle n’a pas d’importance. Vu que tu es en non-vie, allez, vas-y. Que tu sois vivant ou mort, ça ne changera pas grand-chose. Ok. Dans ton discours, quand tu dis : il y a le mauvais 8, le 8 bâtard et le bon 8, tu la sens la dichotomie instinctive on/off là ?

Speaker nil: Il y a E et il y a E ? Oui, bien sûr, bien sûr. Mais tu le sens, tu le sens même à l’intérieur de toi. Tu sens qu’on va y avoir cette notion où tu dis : oh putain, là, je suis dans mon mode sale.

Speaker nil: Et tu sens toute ton énergie où tu te connais suffisamment. Tu dis aux gens : ne parlez pas, venez pas me voir. Ce n’est pas le bon moment, tu vois.

Speaker nil: Et de l’autre côté où tu sens que tu es plus intégré, plus apaisé. Alors apaisé, ce n’est pas le terme, mais en tout cas plus… Ancré ? Non, non, non, non, non.

Speaker nil: Je pense que tu es plus dans une notion, une notion où… Tu vois, le mot souvent, le concept que j’avais capté, c’est être dans le temps de la vie.

Speaker nil: On revient à un vie mort, tu vois. C’est une sémantique qui est hyper constante. Et en fait, pour moi, le moment où en tout cas moi, en tant que 8, je suis bien, c’est le moment où je sais que je suis dans le bon timing de la vie.

Speaker nil: Comme si tu étais dans un flot où tu sais que l’ensemble de tes éléments instinctifs sont cohérents par rapport au rythme de la nature, de la vie, etc. Et là, à ce moment-là, il y a des trucs. À partir du moment… Et c’est pour ça que moi, j’ai du mal avec les humains.

Speaker nil: Les gens, c’est que ça casse cette espèce de nature. Et l’autre impose un ensemble de critères, de cheminement, de réflexion, d’opposition ou d’adhésion sur lequel tu vas faire de la politique.

Speaker nil: Donc, tu enlèves le côté très instinctif, le flot de la nature pour rentrer dans un centre quasi mental ou un centre émotionnel où tu vas devoir faire un effort, ça va être énergivore, à rentrer dans une espèce de deal constant.

Speaker nil: Et à ce moment-là, pour toi, le deal le plus simple, c’est de péter la gueule de tout le monde ou péter les arguments et autres et te dire : oui, mais on va retrouver l’animal. On va retrouver le flot de la nature. Et c’est ça qui fait que pour moi, il y a ce moment où tu te dis : putain, il y a du monde, il y a des humains, il faut que je sois à peu près OK, il faut que je sois à peu près apte à… Et en fait, tu sens que ce n’est pas ta nature.

Speaker nil: Tu sens que tu as juste envie de mordre, donner des coups de patte et faire : vas-y, on se casse quoi. Ou on ne parle pas, tu vois, on grogne, ça me va, on grogne. On grogne. Et tu sens que tu as envie de… Ce que tu me dis là, c’est qu’il y a une envie, enfin une envie, même pas, un réflexe automatique de récupérer par l’instinctif et d’avoir envie de grogner, de taper, comme si les autres centres étaient sujets à adaptation, qui coûtaient plus d’énergie et que flemme quoi.

Speaker nil: C’est que derrière, pour moi, c’est comme si tu imaginais les autres avec un million de masques et des tenues et des costumes et tu as envie de les foutre à poil. Tu vois, tu as juste envie de dire : sois tout nu, on est beau tout nu.

Speaker nil: Oui, mais rien à foutre, je m’en fous de tes défauts. Tu es tout nu, tout nu, tu es beau. Tu vois, pour moi, l’humain est beau tout nu, tu vois. Et tout nu émotionnellement, intellectuellement, spirituellement, tout ce que tu veux. Et au moins, c’est facile parce que pour moi, à ce moment-là, c’est juste on est des animaux à poil qui se baladons dans la nature avec le flot de la nature, avec ses besoins, avec ses peurs, avec ses trucs.

Speaker nil: Mais au moins, tout est à plat. Alors que j’ai l’impression que ce monde, c’est que quoi ? Tu vois, en fait, plus tu montes dans les énergétiques, plus tu as l’impression que les mecs, ils se mettent des couches de vêtements quoi. Et c’est insupportable.

Speaker nil: C’est quoi insupportable ? C’est : oh putain, c’est énergivore, ça me saoule. Alors, quand tu es tout seul, même si tu croises d’autres humains, tu mets ta petite truffe comme ça, ça sent, ça ne sent pas bon, on s’en fout. Hop, mais tu vois, tu passes et tu dis : je m’en fous.

Speaker nil: Dès que tu commences à rentrer en contact avec l’humain, tu fais : oh là là, il faut que je rentre dans des lexiques à la con, des explications, des rationalismes, quoi du rationalisme.

Speaker nil: Est-ce que je comprends ? Notre système fonctionne comme ça, mais… Oui, tu comprends, mais ça te casse les couilles. Et c’est ça, quand tu dis que les humains, ils t’énervent, c’est qu’il y a ce truc de complexification donnée au cerveau où du coup, tu n’as pas cette simplicité du rapport, comme tu dis, animal, où allez, on se sent, on est tout nu, comme tu dis, et allez, enfin, pas besoin de se complexifier.

Speaker nil: Donc, tout ce qui est complexifié, tu le comprends, mais ça n’empêche pas que ça te met en colère et ça te casse les couilles. C’est ça, c’est pour ça que j’aime la baston. Tu vois, quand les gens, ils disent : oui, mais la baston, mais ta gueule, en fait, la baston, c’est ce qu’il y a de plus honnête.

Speaker nil: Tu prends deux animaux, deux enfants, deux trucs, vous les ensemble, ça va se bastonner à un moment ou à un autre. Ça va se bastonner. Ça va se bastonner parce qu’au moins, ça dialogue. Ça dialogue sans les blablabla, le mot, la bonne sémantique, la manière de le dire, rien, toutes les conneries là.

Speaker nil: Là, ça se bastonne. Il y a des arguments, il y a des : ah, ça marche, ça ne marche pas. On sort avec un cocard, une dent en moins. Bon, on a perdu. Mais ce n’est pas grave. En fait, on s’en fout.

Speaker nil: Il y a eu un rapport sincère pendant un laps de temps qu’on peut retrouver dans le sexe éventuellement, tu vois. Et éventuellement, je mets bien en exergue. Alors qu’en baston, la plupart du temps, si tu cherches vraiment un chaos ou une soumission, comme on pourrait retrouver en MMA, en Jutsu, etc., au moins, tu es dans du vrai.

Speaker nil: Il n’y a rien qui ment. C’est bon, voilà, ton argument était meilleur que le mien. Ton argument était meilleur que le mien. Il n’y a pas une mensonge. Ce qui m’énerve par contre, c’est des gens hyper fuyants. Tu vois, les mecs qui font blablabla, tu dis : bon, allez, on se bastonne.

Speaker nil: Et là, blablabla, voilà, et ça, je ne supporte pas. Alors que quoi, tu es dans un ring, tu es dans une cage, même si le mec a peur et que tu as peur aussi. Moi, j’ai peur à chaque fois que je combats. Mais tu te dis : bon, allez, on est assez honnête pour aller poser nos arguments.

Speaker nil: Et puis, on arrête de se raconter des histoires. Et faire de la merde, tu vois. On y va pour de vrai. On va se taper dessus. Ça va saigner, ça va faire mal. On va gagner, on va perdre.

Speaker nil: Mais ça, c’est même secondaire. Ce n’est pas que… Souvent, c’est ce que je tente d’expliquer aux gars qui vont en compète ou autres. Je dis : dans la vie, on s’en fout de gagner ou de perdre. Ce n’est vraiment pas un problème.

Speaker nil: On aura eu un moment de vie, un moment d’échange, un moment qui était vrai, qui était sincère, qui était entier. Oui.

Speaker nil: Ce truc de confrontation brute et authentique qui te donne de l’info, qui te fait progresser, qui te fait… C’est le côté… L’amusement et le simple fait de vivre un moment instinctif ensemble, en fait.

Speaker nil: Comme tu dis, au-delà du blabla et tout, ça m’avait marqué quand tu m’as dit ça la fois dernière. Moi, j’adore rencontrer les gens. J’adore le combat parce que quand on se frite, les masques tombent. Enfin, on peut discuter d’amour.

Speaker nil: D’âme à âme, si je puis dire. C’est un peu un truc comme ça que tu m’avais dit. J’aime beaucoup cet art de simplifier du 8. Ça ramène à quelque chose d’extrêmement concret, tangible. Oui, je pense qu’on est vraiment dans une quête de simplicité.

Speaker nil: Moi, je trouve que la vie est simple. Tout le monde est compliqué. Non, la vie, elle est simple, mec. Tu as des éléments auxquels tu dois répondre. Tu as des éléments que tu peux faire.

Speaker nil: Il y a un élément qui est hyper important pour moi, qui est d’admettre les limites. On en parlait par rapport à la quête de force du 8. Ce n’est pas par rapport aux autres. On s’en bat les couilles des autres, justement. C’est nous par rapport à nous-mêmes. En fait, toute la quête, elle se cherche par rapport à nous.

Speaker nil: Et dedans, c’est chercher nos limites, nos possibilités, nos incapacités. Admettre cette notion-là. À partir du moment où tu commences à admettre que ça, je ne pourrai jamais le faire. Oui, tu as qu’à le faire et tout.

Speaker nil: Oui, on est capable de tout et tout. Mais c’est un truc qui n’existe pas pour moi. Non, on n’est pas capable de tout. En fait, tu peux simplifier énormément. La vie en reprenant des concepts très basiques. Ça, je peux faire.

Speaker nil: J’aime ça ou je n’aime pas. Et pourquoi je ferai autrement si je n’aime pas ? Non, je ne fais pas. Oui, mais la vie te l’impose. Non, tu peux très bien dire à la vie : « Va te faire foutre et je fais ça autrement. » Oui, mais ça va être compliqué.

Speaker nil: Mais moi, ma simplicité, elle ne veut pas dire que ça ne complexifie pas d’autres choses. Oui. Mais derrière, ça reste quand même plus simple. Moi, j’ai décidé il y a des années de faire quasiment que des arts martiaux et me focaliser sur tout ce qui était l’aide, l’accompagnement, le développement psycho, etc.

Speaker nil: J’ai galéré. J’ai mangé des cailloux. J’ai galéré sur plein de trucs. Je ne suis pas particulièrement bon dans les arts martiaux. J’allais en compétition. Je me faisais péter la gueule, mais j’y retournais quand même.

Speaker nil: Et tu dis : « Oui, tu ne sors pas. Tu ne fais pas des trucs de ouf. Tu as une vie très monastique. » C’était un mot qui m’a été dit il y a des années. Je trouve qu’il est très juste.

Speaker nil: Je suis très monastique dans ma manière de fonctionner. Je fonctionne vraiment par des patins. Par des patterns, par des rituels et tout. Et au bout du compte, tu n’as pas une vie ou non-vie particulièrement exaltante pour les gens, mais elle est ultra simple.

Speaker nil: Il y a un truc qui ne me plaît pas ou quelqu’un qui ne me plaît pas, j’arrête d’être en contact avec. Je n’aimais pas mes responsables à tel moment. Tu n’inquiètes pas qu’ils le savaient. Oui, non, mais il ne faut pas parce que je risque de me faire virer.

Speaker nil: Rien à foutre. Vire-moi si tu veux, mais ta mère en fait. Ce que tu dis, c’est pourri. Tu ne sais pas manager. Va crever. Et oui, bien sûr que ça, ça crée deux ou trois petites tensions.

Speaker nil: Mais au moins, tu as une liberté de plein de choses. Alors après, derrière, tu ne prends pas de crédit, tu ne prends pas de truc parce que tu sais que tu es indirectement très capable de partir dans tous les sens. Oui, ça complexifie.

Speaker nil: Oui, mais en même temps, vu que tu vis dans une simplicité, je n’ai pas besoin d’une grande maison. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse voiture. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse moto. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse… Je n’ai pas besoin de partir à 10 000 fois en vacances. Je n’ai pas besoin de partir à l’un.

Speaker nil: Je n’ai pas besoin de m’acheter des freins qui coûtent plus de 5 €. Je m’en fous. Et à partir de là, tu simplifies énormément de choses. Je n’ai rien chez moi. Oui, mais c’est trop bien. Quand tu parlais de vie monastique, du coup, tu entends par là pas de clopes, pas d’alcool.

Speaker nil: Est-ce qu’il y a quelque chose de l’ordre de la rigueur sur cette question ? Oui, moi, depuis, je n’ai jamais bu de quoi. J’ai goûté parce que mon père voulait que j’aie un petit peu une connaissance, mais je n’ai zéro connaissance parce qu’en fait, je n’ai jamais bu de vin à table.

Speaker nil: J’ai juste goûté du bout de truc et j’ai goûté le whisky et tout ça. Mais je ne connais pas. Je n’ai jamais pris une cuite de ma vie. Je n’ai jamais pris un buzz de ma vie. Je n’ai jamais pris de la coke. Je n’ai jamais rien pris. Je n’ai jamais pris. Je n’ai jamais fumé une clope.

Speaker nil: C’est le côté extrémiste des personnes qui font du 8 parfois. Moi, je suis un extrémiste. Et clairement, tu vois, tu me diras : non, tu ne me feras jamais à tous mes potes fumer comme des oufs. J’ai des potes qui étaient des dealers et tout.

Speaker nil: Mais jamais, jamais, je pouvais avoir tout devant moi. On pouvait me proposer 50 fois par soirée. Je ne prenais ni un verre ni un truc. Moi, je prenais mon verre de cola ou mon verre de jus de fruits. Et très bien, je voyais des gens défoncés partout.

Speaker nil: Je faisais complètement débile votre process. Ça ne sert à rien. C’est nul. Zéro concept intéressant. Donc, oui, non. Et puis, depuis des années, je me réveille à 5 heures, 5 heures et demie tous les jours.

Speaker nil: Je fais mes rituels de méditation depuis 20 ans, 25 ans. Je vais m’entraîner tous les jours. J’ai un jour par semaine où je suis en off.

Speaker nil: Je fais ça depuis 30 ans. Tu vois, c’est quand même le mec. Je ne suis pas un mec hyper ou exaltant. Une personne qui fait du set avec moi, elle me dit : “Mais me suicider, ce n’est pas possible.” Ça te plaît comme ça ?

Speaker nil: Ça me plaît. Et puis, c’est simple. En fait, il n’y a pas d’énergie débile sociétalement parlant qui est dépensée pour rien. Mon énergie, elle est utilisée pour mon taf, ma baston, mes réflexions, mes études.

Speaker nil: Voilà. Tu as choisi tes chevaux, tes chevaux de bâtiment. Exactement. J’ai choisi très tôt mes priorités à me dire : “Moi, je veux ça, ça, ça, ça.” Voilà.

Speaker nil: Le reste, je m’en fous. Je vais lire, je vais étudier, mais je m’en tape complètement. Je voulais revenir sur un truc. Quand tu parlais de la confrontation, tu parlais de parler vrai, il y a donc tout cet instinctif en filigrane.

Speaker nil: Ça m’intéresse bien d’entendre parler du test instinctif. Tu sens dans les tripes l’autre. Tu sens à qui tu as affaire et où il y a ce truc de si c’est un fort ou un faible, si c’est quelqu’un sur qui je peux compter ou si c’est quelqu’un qui essaie de me la faire à l’envers.

Speaker nil: Je vois d’autres questions après, mais il y a ce test instinctif. Tu le sens ce truc-là ? Tu peux nous en parler ? Ça t’inspire ? Non. Moi, ça ne me parle pas. Ça ne me parle pas parce que depuis des années, j’ai compris que ton instinct, c’est de la merde.

Speaker nil: En fait, c’est du rapport projectif à la con qui va nourrir un ensemble d’éléments fantasmatiques que tu peux avoir sur les autres par rapport à un ensemble d’éléments que tu aurais pu remarquer sur du body language, sur une voix, sur une façon de… Donc, moi, il y a des années, je me suis dit : comme si ton instinct était super bon.

Speaker nil: Tu vois, moi, des tests avec mon instinct, j’en ai fait plein. Très souvent, je me paumais pour te dire globalement : je sens que je vais partir par là, je me retrouverai plus rapidement. Je ne me retrouve jamais nulle part. Donc, si déjà, tu n’es pas foutu de te retrouver quelque part avec une carte que tu as pseudo vue cinq minutes avant, je pense que vis-à-vis d’un humain avec toute sa complexité, si déjà, tu es dans une putain de route, tu n’es pas foutu de faire correctement avec ton putain d’instinct, je ne crois pas que tu vas pouvoir définir quelqu’un.

Speaker nil: Du coup, bien sûr qu’il y a des gens que tu ne sens pas. Là, tu me dis ça des années après avoir étudié avec la conscience de tout ton process personnel, mais de base en mode automatique sans y réfléchir.

Speaker nil: En mode automatique, moi, je m’isolais beaucoup vu que je n’aime pas l’humain. Tu vois, pour te faire simple, on va dire à partir de la quatrième, j’ai commencé à vachement me mettre tout seul.

Speaker nil: C’est-à-dire que dans les cours, dans les… Je ne sais pas, je ne sais pas si tu as vu, mais dans les cours, en récré, je ne parlais plus. Je prenais mon Walkman et je me foutais dans mon truc. Et soit je lisais, soit je partais dans mon truc. Tu vois, je partais, on pourrait se dire, en forme de désintégration enceinte.

Speaker nil: Troisième, seconde, première, en général, je commençais à me faire des potes le troisième trimestre parce que pendant ce temps-là, j’ai regardé les gens, je les ai observés, j’ai posé des questions.

Speaker nil: Et les questions, ça arrivait très tôt chez moi. Je me disais : « Mais pourquoi ils fonctionnent comme ça ? C’est quoi le truc ? » Donc, j’ai eu ce gros truc où, comme je te dis, vu que je peux tout faire tout seul, pourquoi je vais m’accompagner de personnes qui potentiellement vont me casser les couilles ?

Speaker nil: Donc, cette notion de tu vois, de filtre instinctif, je ne l’ai quasiment pas vu que je me mettais en écart et je restais. Je ne restais pas d’ailleurs.

Speaker nil: Je regardais un peu puis après, tu regardes les oiseaux et tu fais : « Ok, bon, je me casse. Je vais aller chasser ailleurs. » Et je n’avais pas cette notion-là. Après, on pourrait se dire.

Speaker nil: En thérapie, tu vois, et là, ça serait dans un cadre très particulier, j’ai une faculté. Et là, tu sais que souvent, il y a un élément qu’on met en avant chez les 8 qui est de la capacité d’aller instinctivement trouver les faiblesses des gens.

Speaker nil: Et ça, c’est vrai. C’est un de mes points assez marquants et en tout cas qui interloquent pas mal de personnes, c’est de se dire : « Putain, je t’ai parlé cinq minutes.

Speaker nil: Je t’ai dit cinq trucs. Et en fait, tu commences à pointer. Je ne dis pas que j’ai raison. Je pointe des questionnements sur des choses que les gens n’ont pas vues parce que moi, je vois une faille comme as. Tu vois, de dire : « Là, je peux mettre une grosse droite en fait.

Speaker nil: » Et ça, c’est vrai. Et là, dans ce cas-là, je peux revenir sur cette espèce de test de l’instinct. Mais sinon, dans le rapport à l’autre, je ne suis pas assez sociable pour ça.

Speaker nil: Tu vois, je manque cruellement de capacité. Tu vois, je ne suis pas assez sociable pour ça. Je ne suis pas assez sociable pour ça. Tu vois, je manque cruellement de capacité. Je n’ai pas le temps de capacité de sociabilisation. Le moment où je me sociabilise, c’est de me dire à un moment : « Bon, ça y est, je vois à peu près comment tout le monde fonctionne.

Speaker nil: Je n’ai pas le temps. Je vais choisir les gens qui me semblent intéressants pour un objectif défini et on y va. » Oui. Après, ma question, tu vois, ce n’est pas forcément dans le cadre social. C’est tous les humains avec lesquels tu as été en interaction.

Speaker nil: Le prof de Nutella que tu avais envie de bastonner quand tu étais au basket, les collègues de l’équipe, les potes avec qui tu allais boire un verre. Il y a un moment donné où dès que tu es en interaction avec un être, il n’y a pas ce « bon ».

Speaker nil: Il n’y a pas ce truc de l’instinctif qui scanne l’autre automatiquement. Tu vois, sans parler des groupes, vraiment, je parle dès que tu croises un être humain ou un animal ou un être humain.

Speaker nil: Oui, mais je pense, tu vois, pour reprendre l’élément précédent, je pense que c’est pour regarder s’il y a des failles. D’accord. Oui. C’est vraiment dans cette… Je pense que la notion, c’est de se dire : « Quelle faille il y a ? » Alors en plus, moi, je suis très biaisé par les arts martiaux parce que j’en ai fait.

Speaker nil: Donc, c’était : « Et au cas où, où est-ce que je vais taper ? » Oui. Tu vois, comment je peux me barrer ou comment je peux taper ? Est-ce qu’il y a une arme à côté ? Est-ce qu’il y a des trucs ? Donc, en fait, l’humain, la plupart du temps, c’est comment on va dialoguer tout nu, tu vois ? Donc, comment on va tout sur la gueule en fait.

Speaker nil: Et là-dessus, il y a un côté très instinctif, mais qui est à ce moment-là très belliqueux. Oui. Tu vois, et c’est plus cette notion où moi, j’ai toujours vu baston, pas baston.

Speaker nil: Alors, ce n’est pas la notion… Oui. …faible fort. C’est la notion comment éventuellement ça part en vrille, vu que, et je reviens au mot tout à l’heure, je suis un mec plutôt désagréable, ça peut très facilement, parce que les gens pourraient se dire : « Ah, c’est un connard, il ne nous respecte pas », etc.

Speaker nil: Ce qui n’est pas vraiment faux. Je ne lui donne pas forcément plus de respect que ça. Je ne vois même pas l’intérêt du respect, tu vois. Je n’ai pas à respecter quelqu’un que je ne connais pas. Qu’est-ce qui fait que ça valorise ? Est-ce que ta vie en tant que telle, je dois la valoriser parce que tu vis ? Je m’en fous quand même.

Speaker nil: Donc, ça, c’est insupportable pour les gens. Tu me dois du respect. Non, je ne te dois pas de respect. Pareil sens. Je dois du respect à mon père, à ma mère, à mon frère, mais aux autres êtres humains, pourquoi tu veux que je les respecte s’il n’y a pas un rapport ?

Speaker nil: Donc, si on revient sur cette notion-là, tu as cette notion à dire : « Ok, qu’est-ce que je pourrais faire ? » ou « Quels sont les éléments si on se bastonne ? » Mais c’est… Moi, je le vois beaucoup comme un… Je t’avais dit, comme un modèle de combat.

Speaker nil: Moi, la vie, je vois que ça pue comme un méga baston. Comme un méga randori, tu vois. Tout est un randori. Tout est un… Randori, c’est exercice de combat. C’est… Tout est de l’opposition.

Speaker nil: C’est : « Ok, il va se passer quoi ? Comment je vais gérer le conflit ? » Conflit étant un jeu pour moi parce que le randori, c’est le truc le plus rigolo. Tu te bastonnes, tu fais des sparrings, tu te bats avec tout le monde, mais tout, la pensée, la réflexion, le truc, le machin, c’est : « Qu’est-ce que je suis en train de… Qu’est-ce qu’il m’apporte ? Qu’est-ce que je lui apporte ? Comment ça va se jouer ? » Bon, ça me fait venir plein de questions, mais je relève à un truc que tu m’avais dit la fois dernière qui m’a marqué.

Speaker nil: C’est que tu m’as dit la fois dernière : « Moi, je m’en tape d’être en paix, d’être tranquille. » C’est un truc que tu voulais, qu’à l’époque, tu commençais à chercher. Puis, tu t’es dit un jour un truc comme ça : « Mais je m’en fous, moi, d’être en paix.

Speaker nil: Moi, le conflit, ça m’éclate. Moi, ça me peut… C’est… Moi, je… Il y a une jouissance de voir en moi comment ça se tape sur la gueule. Ouais. Ouais, ouais, ouais. C’est vraiment ce connerie, je pense, qui est associé… Alors moi, j’ai encore plus vécu via les arts martiaux, tu sais, avec : « Tu dois trancher ton ego et rentrer dans la paix parce que tu vois toujours le grand gars balèze, c’est le mec calme.

Speaker nil: » Alors qu’en fait, le mec balèze, quand il y a une baston, c’est le mec qui est vraiment énervé en général. Parce que le mec énervé qui tape le premier, en général, tu as perdu. Donc, c’est rarement le mec zen qui fait : « Ouh ! » Non, c’est le mec qui arrive, qui te fait un coup de tête de bâtard, qui t’éclate ta tronche sans que tu t’en aperçoives.

Speaker nil: Il est énervé. Mais ça, entre la philosophie et le réel, tu vois, moi, j’ai un gros problème. J’adore la philo, mais j’aime bien le réel. Donc, il y a un moment où tu te dis : « Bon, tu es gentil, mais ton blabla, là, ça ne marche pas quand on fait dans le vrai.

Speaker nil: » Donc, moi, imagine, j’ai grandi avec ça, avec ce : « Tu dois couper ton ego, tu ne dois pas être en colère. La colère fait perdre la lucidité. » La colère, ouais, non, ça te fait mettre des patates de vénère et tu ne sens rien pendant quelques instants.

Speaker nil: Tu peux dire que rien que ça, ça change tout en combat. Et donc, cette quête de paix, je l’ai vraiment eu. C’est vraiment quelque chose… Je me souviens, quand j’avais une quinzaine d’années, je me disais : « Putain, j’aimerais bien être en paix.

Speaker nil: » Alors, est-ce que c’est parce que, à cette période-là, je lisais beaucoup de zen, taoïsme, etc. Tu sais, dans l’orientalisme, je lisais pas mal de philo occidental et cette notion paraissait juste.

Speaker nil: Alors après, il faut voir que dans les philo occidentales, moi, j’aime le cynisme par essence. Je suis plutôt diogène, etc. Donc, ils sont un peu les mecs « what the fuck » du système philosophique.

Speaker nil: Déjà, quand tu commences à dire : « Je ne suis pas trop socratique, hormis pour les questions, mais le reste du temps, je suis plutôt duogéniste », ça change un peu ta manière de voir les choses. Et il y a ce truc, moi, à un moment, je me dis : « Mais non, ce n’est pas vrai.

Speaker nil: La peine ne m’intéresse pas. Ça ne m’intéresse pas. Ouais, mais ton flot ou même hormonalement, tu serais plus, mieux et tout.

Speaker nil: La baston me stimule, l’opposition, le combat. Quand je te dis le rang d’Ori, c’est vraiment ça. Et puis la violence. Je suis un mec violent. Je suis fondamentalement violent. Je suis violent dans mes mots, je suis violent dans mes actes, dans mes gestes.

Speaker nil: Je suis violent avec les gens. Même quand je donne de l’amour, c’est violent. C’est « ah, je vais prendre quelqu’un ». T’as l’impression que je vais faire une souplesse au catch et lui tomber dessus.

Speaker nil: « Je t’aime ». Koubiak dans Parker Lewis quand j’étais gamin. T’es pas capable de… Cette énergie-là, elle est violente.

Speaker nil: Ton amour est violent. Ta manière de faire est toujours dans cette espèce d’ampleur d’énergie. Et la paix ne nous intéresse pas. En fait, moi, au fur et à mesure, je me disais « mais quand je suis en paix, je me dis super ».

Speaker nil: Donc là, on est non-vie plus plus. On est quasiment mort. Il fait « ouh ». Et donc, revenir dans un truc qui ramène à la vie. Et la vie, c’est le combat.

Speaker nil: C’est l’opposition. C’est ses randoris. C’est se dire « tiens, je tente des trucs, tu fais des trucs, tu m’as eu, super ». « J’ai eu, super ». Et puis, on s’en fout. Et vraiment, cette notion de victoire-défaite n’est un truc qui n’existe pas.

Speaker nil: Et c’est pour ça que parfois, se dire « oui, mais tu cherches à être le plus fort ». « Ah, mais non, rien à foutre, en fait. Je cherche à être fort avec moi ». Et par exemple, accepter une défaite et complètement être fort. Alors que ne pas l’accepter, c’est être faible.

Speaker nil: « Oui, mais tu as gagné. » « Ah oui, mais mal vivre ta victoire, c’est être faible pour moi. » Ne pas être égotique, te la raconter, te la péter. Ou au contraire, faire le faux humble, c’est être faible. Être honnête et sincère, c’est être fort.

Speaker nil: Et donc, dans cette notion, l’énergie de combat, c’est vraiment… Moi, je ne vois le monde que comme ça. C’est-à-dire que je ne vois que des interactions.

Speaker nil: C’est très bourdieusien, domination-soumission à longueur de temps. Je ne vois que ça. Et ça me va très bien. C’est ce que je te disais avec tous les lobbies qu’on peut avoir un peu partout.

Speaker nil: On va prendre les lobbies, ce ne sont même pas les lobbies, la pensée féministe, ou sinon ce qu’on appelle les lobbies LGBTQ+, on dit souvent « Ouais, mais regardez, ils font ça, on les voit partout, Netflix les met en avant, etc. » Et je dis aux gens « Mais où est le problème ? » Et c’est pas grave, c’est un combat.

Speaker nil: C’est-à-dire que vous êtes en train de chialer parce que Netflix diffuse trop de trucs, que vous estimez que Netflix diffuse trop de trucs LGBTQ+, ou que c’est trop afro, ou qu’on a mis la petite sirène en noir, et tu es en train de pleurer pour ça, mec.

Speaker nil: Mais fais une contre-offensive. Crée un Netflix, je ne sais pas, avec des hommes blancs, que blancs, si genre ce que tu veux, avec une petite moustache et qu’ils font « Ah, il machin ! » Et puis on n’en parle plus, toi.

Speaker nil: Si tu as envie de faire quelque chose. Non, mais il y a un moment où tu as envie de faire quelque chose. Il y a un moment ou un autre, vous voulez faire quelque chose. Moi, je n’ai pas de problème. Battez-vous à vos trucs. Mais pour le récord, les gens prennent des rounds. Ils prennent des rounds parce qu’on a laissé ça, on étant une expectative de personnes qui sont contre ça, tu vois.

Speaker nil: Ou inversement, quand le lobby réussit à faire quelque chose, tant mieux, c’est bien. Et c’est une baston. Donc, moi, je n’ai pas le problème de plein de gens à dire « Oui, mais c’est bien, c’est mal, c’est ce qu’il faut, c’est la justesse, c’est la justice sociale. » Je m’en fous.

Speaker nil: C’est « Battez-vous. » On verra qui s’en sort. Et pour l’instant, tu vois, on peut dire « Oui, le patriarcat, c’est un truc de merde. » Ouais, mais gueulez autant que vous voulez les féministes et battez-vous.

Speaker nil: Mais pour l’instant, c’est eux qui dominent. Ça fait chier. Eh ben, il faut se bastonner. Et inversement, les mecs, ils disent « Oui, mais maintenant, il y a trop de femmes, il y a trop de trucs. » Ben, battez-vous. Faites en sorte de changer les trucs.

Speaker nil: Et pour moi, il n’y a ni bien ni mal. Tu vois, je m’en fous de savoir si on est matriarcal, patriarcal, si les gens ont envie d’être… bi, gay ou hétéro.

Speaker nil: Je m’en fous. Royal. Mais j’en ai rien à foutre. Fondamentale, tu vois. J’ai un respect profond par la baston de tout à chacun. Et en voyant ça, là encore, ça simplifie à fond la vie.

Speaker nil: Parce que tu n’es pas genre « Ouais, c’est pour machin ou pour truc. » Tu dis juste « C’est quoi la bagarre qui est en train de se faire ? » OK. La gauche contre la droite, l’extrême gauche, l’extrême droite. OK.

Speaker nil: Qui gagne ? Pourquoi ? Quelle pensée est en train d’influencer les trucs ? Quel combat est gagné ? Quel combat ? Quel combat est perdu ? Sur quoi les gars combattent ? Et en fait, moi, ça fait que le monde, je ne vois que comme des plans de baston. Les hommes, les femmes, les trucs, les machins.

Speaker nil: Et je fais « Ah, l’accord. Ronde 1, ronde 150. Oui, mais non, là-dessus, tu vois. » Et tu vois les gens pleurer. Et tu dis « Non, c’est juste un round de perdus. À vous d’y détenir. » C’est pas que toi, ça attire ton attention. Tu dis « Ça se tape sur les gueules.

Speaker nil: Oh, on fait quelque chose d’intéressant. » Ah ouais, en plus. Bien sûr. Là-dessus, tu as purement un truc pulsionnel qui fait « Bah, enfin, les gens, ils papotent normalement. Ah, bah, ils s’insultent sur LCI ou je ne sais même pas.

Speaker nil: Je n’ai pas de télé. Mais tu vois, sur tous ces trucs-là. Mais insultez-vous, les gars. Oui, mais le respect, les droits de l’homme. Rien à foutre. Parlez. Parlez, énervez-vous. Ce n’est pas grave. Et c’est là où j’aime beaucoup dans ce que tu dis. Pour moi, je crois que c’est ce qu’on disait l’autre fois.

Speaker nil: C’est que le point 8, c’est la dure loi du réel. Il y a ce que tu veux. Il y a ce qu’on veut penser. Ce qui est bien. On aimerait que ça se passe. Que la fin dans le monde, le machin. Oui. Et il y a la dure loi du réel.

Speaker nil: Comme dans un combat. Tu aurais aimé gagner. Oui, oui. Mais tu t’es quand même pris un poing dans la gueule. Et tu es quand même par terre. Donc, il y a cette dure loi. C’est comme ça, en fait. Comme la gravité, c’est boum. C’est ça.

Speaker nil: C’est un élément qui, pour beaucoup, fait que je passe vraiment pour un connard. Parce que pour moi, je ne crois pas à la justice. Je ne crois pas à la justesse. Je ne crois pas à l’équité, à l’équilibre.

Speaker nil: Je n’y crois pas à toi. J’aime bien les pensées. C’est ce que je te disais la dernière fois. Je lis aussi bien de l’extrême gauche que de l’extrême droite dans les pensées pour me dire, mais attends, vers quoi ils vont ? J’adore le principe marxiste de dire, ce serait bien que tout le monde soit dans le même… On soit heureux tous ensemble et que le prolétariat, on arrive à… Oui, j’adore le concept.

Speaker nil: Mais les faits… Moi, je suis très basique. Je suis allé à Cuba. Je vois l’ex-Union soviétique. Ouais, ouais, ouais. Je vois la Chine maoïste.

Speaker nil: Ouais, ouais, ouais. Ouais, ouais. Bon moyen, les gars. Moyen. Mais pareil pour les fachos, l’extrême droite. Bon, les zizis, pas terrible, tu vois. Tous les franquistes et tout, pas terrible non plus, tu vois.

Speaker nil: On voit bien quand même qu’il y a un truc… Bon, ça ne marche pas. Ce n’est pas… Dans le réel, ce n’est pas top. Ouais. Donc, le réel, en fait, te ramène à enlever toutes les mystifications et les blablas sur 50 pavés et un million d’heures de personnes qui te papotent là-dessus.

Speaker nil: Mais dans les faits, ça ne marche pas. Ce n’est pas bon. Après, on pourrait me dire, oui, mais c’est parce que… Mais les faits ont montré que ce n’était pas OK. Et cette notion du réel fait que pour moi, il n’y a pas de justice, il n’y a pas de truc. La loi du plus fort, c’est vrai qu’elle revient dans ce que je dis du coup.

Speaker nil: C’est celui qui gagne qui a raison. Eh ouais. C’est con, mais… Ouais, mais non, mais c’est dégueulasse. Non, ce n’est pas dégueulasse. Ils sont plus forts. C’est ce que je te disais. Je sais que c’est choquant et que ça agace souvent.

Speaker nil: Mais je t’avais pris l’exemple du fait qu’on est colonisé. Et que je comprends complètement qu’aujourd’hui, les mouvements décoloniaux, etc., ils nous disent, les gars, il faut quand même dire que vous avez fait de la merde.

Speaker nil: Vous étant le peuple français ou les peuples qui ont colonisé. Et régulièrement, je dis, OK. On peut aujourd’hui, à posteriori, dire que c’est de la merde et que ça n’a pas été OK vis-à-vis de ce qui a été fait au peuple, clairement.

Speaker nil: Mais moi, je reprends les bases. Un peuple A a niqué un peuple B. Voilà. Voilà. Il y a des vainqueurs, des vaincus. Ce n’est pas équitable. Ce n’est pas égalitaire.

Speaker nil: Ce n’est pas fait pour être gentil. On prend quelque chose. L’Afghanistan. Afghanistan, baston. Les Russes arrivent, ils se font jeter. Les Américains arrivent, ils se font jeter.

Speaker nil: On a eu l’impression de changer à peu près quelque chose. Tout le monde se bat. L’Afghanistan est revenu comme il y a 20 ou 30 ans. Hyper fermé, hyper rigoriste, etc., etc. Ceux qui ont gagné, c’est eux.

Speaker nil: Ce n’est pas les Ricains, ce n’est pas les Russes. Ce n’est pas eux. Et que tu le veuilles ou non, que tu acceptes ou pas, ce qu’ils font, leurs règles, leurs lois, leurs trucs, que moi, je trouve débile, ce que je trouve horrible pour les personnes qui vivent là-bas, oui, mais c’est eux qui ont gagné.

Speaker nil: En fait, il n’y a rien à dire. Comme quand les Baptous, ils ont conquis des parties du continent africain, les Baptous, à ce moment-là, c’est eux qui ont imposé leurs règles, qui ont été justes ou injustes complètement.

Speaker nil: Pour moi, c’est plus injuste qu’autre chose. Mais qu’importe, tu vois, quand tu gagnes, et on le voit, il n’y a pas besoin de partir sur des trucs aussi importants que malheureusement les guerres, mais dans le quotidien, celui qui a gagné un argument dans un débat, dans des arguments, même qui gagne de l’argent, qu’on a plus que l’autre, on va plus l’écouter.

Speaker nil: Quelqu’un qui va avoir du pouvoir à un moment ou à un autre, qui a gagné le pouvoir, qui s’est battu pour, qui a peut-être escroqué tout le monde, mais on s’en fout, il a gagné. Il a le pouvoir. Tu fermes ta gueule.

Speaker nil: Oui. C’est ancré dans nos gènes, cette dominance éthologique. On sait que quelqu’un qui roule avec une grosse bagnole, statistiquement, on le laisse plus passer. Quelqu’un qui a un costard, on le regarde différemment.

Speaker nil: Et puis les femmes sont plus attirées. Il y a le réel à cette fâcheuse tendance à casser tout ce qu’on aimerait qu’il soit, mais ça n’est pas. Le réel n’est pas équitable, comme tu dis.

Speaker nil: C’est profondément déséquilibré. La gazelle, elle peut crier autant qu’elle veut, elle se fait bouffer à la fin quand même. Exactement. Et tu vois, je comprends la voie. La volonté très humaniste de dire : « Oui, on va faire des règles et des lois pour tenter de ramener vers cette notion-là. » Bien sûr.

Speaker nil: Je la comprends intellectuellement, mais alors moi qui suis le gars à poil, vraiment l’animal, je dis : « OK, mais ce ne sont pas les règles de la nature en fait. » Oui.

Speaker nil: Je suis désolé. Je comprends qu’il faut qu’il y ait une équité, ça je comprends, mais ma nature, elle dit : « Eh, mais ce n’est pas comme ça. C’est normal en fait. Battez-vous autant que vous voulez, mais l’inquisition de la pensée humaine par rapport à la nature, on pourrait dire que ça a battu la nature, alors qu’au bout du compte, on s’aperçoit que notre violence, notre haine, le fait qu’on fasse encore des guerres après 300 000 ans d’être humain, tu vois, ça fait 300 000 ans qu’on est des sapiens, on se fout encore sur la gueule.

Speaker nil: On dit : « Oui, c’est la religion. » Non, mais la religion, il y a 5 000 ans, 300 000 ans, on reprend 300 000 ans. 290 000 ans, on va dire, il n’y a pas eu de religion qui a été mise en avant particulièrement. Et pourtant, on a buté les otages.

Speaker nil: On a fait le Australopithèque. On a buté tout le monde. Les sapiens sont devenus les mecs qui ont buté le game, qui ont pris le game. D’accord ? À partir de là, on s’est quand même fait la gueule entre nous. On s’est tapé dessus.

Speaker nil: On a créé des pays. On s’est tapé dessus. On est fait pour se taper. Point. On ne fait que ça et on n’a jamais créé la paix. Donc, on peut avoir, parce que croire que ceux d’avant ne voulaient pas la paix, c’est une grosse connerie.

Speaker nil: On a toujours voulu la paix. Le problème, c’est qu’on n’est pas capable de le faire parce que ce n’est pas notre nature. Donc, on sera tout le temps en guerre et c’est dommage. On a eu 80 ans et on voit bien que ça se morcelle dans tous les sens.

Speaker nil: Ou l’Europe, même l’Europe commence à être à deux doigts de partir en vie. Et c’est un État où on ne peut rien faire parce que ça est partie de la nature humaine. Et je comprends l’envie progressiste de dire non, mais attend, on va changer les mentalités.

Speaker nil: On va éduquer. Mais regarde, en fait, ce qu’on est en train d’entendre aujourd’hui, ça a déjà été mis en place dans les années 60. Et pour l’instant, ça n’a pas donné grand chose. Ça n’a pas donné grand chose. L’égalité. Égalité, le peace and love, les bitniks, les trucs, ça n’a pas fonctionné.

Speaker nil: Et pourtant, on a éduqué une génération de personnes à être plus comme ça. Et pourtant, ça n’a pas marché. Donc, je suis toujours je reviens toujours au truc très primitif à dire bon, voilà, on en gâterait instinctif.

Speaker nil: Oui, j’y crois pas. Je le ressens même pas. Et je le vois quand je le vois. Je dis bien, beau combat, beau round. Maintenant, combien de temps ça? Et après, tu vois, comme tu disais, tu reviens dans ta simplicité, est ce que toi, dans ce qui compte pour toi, est ce que in fine est ce que tu fais au quotidien, comme tu disais, manger, faire ton sport, te bastonner?

Speaker nil: Quoi? C’est ça? Parce que moi, de toute façon, à moins que notre pays soit en guerre et au bout du compte, ça sera la même chose. Si je ne creve pas dans les 10 secondes, je mangerai.

Speaker nil: Je vais me bastonner et je dors bien. Ce sera pas ma vie. Elle va pas être ouf. Et un truc que tu m’avais dit qui est pareil, qui est souvent un peu.

Speaker nil: Peut être exagéré, j’en sais rien, mais en tout cas, qui est mal compris, souvent avec les termes des diagrammes, la vengeance du 8. Toi, tu me disais mais Fabien, c’est pour moi, c’est juste un retour du bâton, une sorte de karma.

Speaker nil: En tout cas, tu me donnes ça. Ça revient en fait, c’est le boomerang. Tu peux me dire que tu nous en parles, c’était OK de cette logique. Ce qu’on pourrait appeler la logique comptable du 5 ou je te donne pour te donner de l’information, tu as intérieurement donné beaucoup plus.

Speaker nil: C’est quoi ce retour du bâton dans ton programme à toi ou tu dis c’est pas de la vengeance, c’est un retour de bâton. A fait quelque chose et croire que tu ne me tu dois rien ou il se passera rien.

Speaker nil: Il n’y aura pas un P back, il n’y aura pas un retour de paiement, une action retour. C’est illusoire pour moi. Tout acte a une conséquence. Et la conséquence, c’est pas genre je vais me venger. C’est juste maintenant, je vais remettre à même niveau ce qui s’est passé.

Speaker nil: Donc, tu as appris ou tu as fait quelque chose. Maintenant, dans un an, dans dix ans, dans 20 ans, tu perds. Pas comment, mais ton nom, ton prénom, ton adresse. T’inquiète, je vais stalker. Je vais bien savoir truc parce qu’à un moment, il faut que tu payes parce que il y a une pseudo notion de dire non, c’est tenté de rendre neutre l’interaction qui a pu avoir.

Speaker nil: C’est pour ça que j’aime la baston quand elle est honnête. Est ce que la baston t’a perdu? Jamais. Tu voudras pas. Il y a un truc. Ce qui est compliqué, c’est les gens qui font des coups de pute. C’est des gens qui font des trucs.

Speaker nil: Il y a des gens qui font des trucs par derrière, des gens où tu n’as pas pu avoir immédiatement une interaction, si ton interaction admettons en train de te voler un truc que tu te bats pour cet élément là, que le gars te pète la gueule et te prend ton truc, ton vélo ou autre.

Speaker nil: Voilà ta perte. Par contre, le mec, tu sais pas. Il te l’a volé et t’as pas pu te battre pour. Il y a un moment ou un autre. Il y a une dette.

Speaker nil: Il faut une dette. Exactement. Il y a bien. Il y a un retour. Maintenant, tu m’as appris quelque chose. Il y a un retour qui doit arriver, mais ce n’est pas un esprit de vengeance. Je me vengerai. C’est juste.

Speaker nil: Maintenant, tu viens récolter un petit peu ce que tu me dois. Tu me dois quelque chose ou je dois te donner à l’équivalent. Bon, si je peux te voler ton vélo, je te volerai ton vélo. Si je dois faire quelque chose qui amène la même blessure physique, psychique, émotionnelle, je suis en train de le faire.

Speaker nil: Il n’y a pas la notion. On pourrait se dire je prépare un plan, je pars dans mon sein qui est en train de penser à des trucs. Non, c’est vachement plus vachement plus primitif.

Speaker nil: Encore, c’est ta bouffe et la gazelle que je me suis, que je me suis pris la tête à chasser. Le moment où tu auras une bonne gazelle, je viens de péter ta gueule pour prendre ta gazelle et basta. Après, moi, j’en parle plus.

Speaker nil: Je m’en fous. Oui. Et qu’est ce qui est du coup ? C’est quoi les éléments pour toi qui font que quand tu dis coup de pute, c’est quoi qui va déclencher ce truc là ou que tu vas dire ?

Speaker nil: Ce qui ramène à cette notion de tu n’as rien pu faire un vol, une injustice, un peu un élément qui semble injuste à un moment donné où tu dis putain, j’ai aucune balle.

Speaker nil: Et là, c’est le cas de le dire. Si je ne peux pas tirer, il ne se passe rien. Je ne peux rien faire parce que je ne suis pas dedans. Je ne suis pas dans le timing. Je n’ai pas de problème à partir du moment où tu as pu mettre en place une action ou on revient sur le tout doux, à partir du moment où tu as.

Speaker nil: Tu as pu te défendre, attaquer, tenter quelque chose. Ça n’a pas marché. Par contre, cette espèce de truc qui se fait par derrière toi, le côté non honnête vient toujours même truc, tu caches tes intentions, tu caches ta manière de fonctionner, tu caches ton truc.

Speaker nil: Et d’un coup, il y a un truc qui se passe à l’intérieur de moi. OK. Maintenant, il y a eu la réalité, mais maintenant, tu auras la réponse à ta réalité. Tu vois, tu viens de te démasquer, tu viens de me faire un coup de salaud, tu viens de me voler, tu viens de me faire du mal pour x ou y raison.

Speaker nil: OK, maintenant, je sais qui tu es et j’attends le moment où on va se confronter. Toi, moi, dans ce que tu es maintenant, je vais te faire au moins autant que ce que tu m’as fait au moins autant. Oui, oui.

Speaker nil: Et est ce qu’il y a l’idée du coup, quand tu dis maintenant, je sais qui tu es. Il y a tu te vois cataloguer la personne comme ça ou après tu te tuer et tu t’enferme dans un truc ou après, tu sais, c’est toujours la même chose.

Speaker nil: C’est un rapport de com. À partir du moment où on s’est foutu sur la gueule, on peut aller boire une bière. Après, ouais, pas un problème. On a dit les choses. Cette histoire est fermée. Pour moi, elle est finie. Si tu as envie de reparler.

Speaker nil: Et on en reparle. Mais dis le moi clairement et bien pas par derrière. On fait, on en reparle, on se retape dessus physiquement ou psychiquement. Qu’importe. Et si vraiment, on voit qu’il n’y a plus de rapports possibles. Salut, pas grave.

Speaker nil: Personne n’est irremplaçable. Puis t’es qu’un humain. On s’en fout. Donc, il n’y a pas le truc d’un ennemi ou de gens que tu as vraiment entre guillemets banni ou tu dis lui.

Speaker nil: Non, non, non, j’ai pas. Non, tu vois. Des gens que j’ai pu haïr. Je pense à mon proviseur d’un bahut. J’étais dans un bahut 14 contrats.

Speaker nil: On se faisait taper à longueur de temps. C’était super chaud. Tu vois la notion non vie là aussi. Je peux te dire que là, j’étais plus en mode survie. Parce que tu prenais tellement cher. C’était l’écoriste en mode vénère, tu vois.

Speaker nil: Sauf que c’était dans les années 90. Et mon proviseur, je l’ai. Mais vraiment, je pense qu’il faisait du 8. Il arrivait, il nous tapait pour rien. Il avait des mains énormes et tout.

Speaker nil: Il boitait. Il nous shootait. On avait entre 10 et 13 ans. On se faisait exploser. Il tournait sa chevalière pour que ça marque qu’on avait des grosses traces. C’était bien.

Speaker nil: C’était vraiment à l’ancienne, mais en mode. Il éduquait comme dans les années 40. C’était chouette. Eh bien, tu vois, avec le temps, je l’ai haï. J’en ai voulu à mes parents.

Speaker nil: A chaque fois, je leur disais bande de cons, vous avez fait vraiment de la merde et tout. Tout ça pour en gros, pas avoir à vous occuper de moi. Parce que ça vous donne de choses à foutre. Ce qui est logique, c’est des parents, des enfants.

Speaker nil: C’est sympa, mais pas non plus prendre tout en énergie. Et. Ce mec là, avec les années, je me dis. Il y a quelques années, j’ai fait mais non, en fait, il était bien.

Speaker nil: Il était bien parce que c’était très old school. Tu vois, dans un monde comme aujourd’hui, je me dis mec, il aurait pas tenu.

Speaker nil: Mais qu’est ce qu’il a? Il a fait des choses. C’est impossible, même quand tu te rebellais, tu te prenais le week-end de colle.

Speaker nil: Week-end de colle c’est à dire que tu es tout seul au bahut, avec un mec qui tape à longueur de temps. Avec lui en plus ? Oui. Ah oui d’accord. Non, tu n’étais pas avec des fions, tu étais avec des mecs qui étaient violents, il y avait un internat donc en gros tu pouvais dormir là bas.

Speaker nil: Donc tu étais impuissant complètement ? Tu es complètement impuissant, tu es dans le truc où tu ne peux rien faire, tu es juste baisé quoi. Tu fais : “Ouais, toi par là c’est chaud.” Mais tu vois, a posteriori, je me suis dit : “Mais non, en fait ce mec il avait, ce n’était pas forcément bien amené, mais au bout du compte, pourquoi pas ?” Je ne dis pas qu’aujourd’hui ce serait un truc à faire, mais ce côté hyper rigoureux, cette notion d’imposer à l’enfant de bosser comme un ouf et tout, ça va complètement à l’envers de l’éducation positive.

Speaker nil: Moi j’ai eu une éducation pas positive, mais ça forge. Tu vois, pour quelqu’un qui fait du 8, tu dis : “Bah ouais, bon, ça va.” Et après, ça ne te rend que plus fort. Oui, c’est sûr. Tu t’en prends plein, tu te forges et tu fermes ta gueule.

Speaker nil: Et ce n’est pas agréable, tu continues quand même, parce que tu n’as pas le choix, mec. Et cette notion-là, mine de rien, avec le temps, elle n’apporte plus qu’elle n’a enlevé sur le malaise pendant quatre ans et puis les années où tu maugrais de temps à autre à dire : “C’était de la merde.” Eh bien, c’était de la merde, mec.

Speaker nil: Ce n’est pas grave. Oui, c’est ce qui est une haute hauteur. Pour reprendre un probable 8, ceux qui ne te tuent pas te rendent plus fort. Oui, c’est ça.

Speaker nil: C’est vrai. Ça va, ça va. Tant qu’on n’est pas mort, on se débrouille. Tu encaisses, tu fais de l’encaisse, tu vois. C’est très art martiaux, tu encaisses, mec. Et plus tu apprends à encaisser tôt, mieux tu encaisses.

Speaker nil: Après, psychiquement, il paraît que ce n’est pas vraiment vrai, mais ce n’est pas grave. Après, ça dépend des types, tu vois. Parce que moi, j’avais été hyper étonné de recroiser des gars qui étaient complètement déstructurés. Mais parce que je pense que là, le type de personnalité, ça correspond.

Speaker nil: Ah ben, ça, c’est sûr. Ça a été horrible. Je n’étais pas du tout en bien. Mais tu vois, à postériori, je pense que ça m’a plus structuré en positif que ça m’a cassé. Alors que j’ai vu des personnes qui, là-bas, ça allait plutôt bien.

Speaker nil: Et des années plus tard, je les ai revues dans les études sup et ils avaient tout foiré. Alors que c’était des monstres en cours à l’époque. Il y avait une espèce de… Mais je pense que ça a tellement blessé, abîmé, humilié, cassé que, ben, il y en a, ils ne se sont pas restructurés.

Speaker nil: En tout cas, le 8, ça peut pas être. Il faut parler de son langage, en effet. Quand tu crois que le monde est une lutte, pour toi, c’est pas… Je ne sais pas si on peut dire que c’est normal.

Speaker nil: Mais en tout cas, tu connais ce langage-là et comme tu dis, tu te transformes peut-être plus facilement que d’autres zénatypes. Ouais, je pense que c’est ça. C’est que, ben, en fait, ça répondait à : la vie, c’est une pute. Et puis, ben, tu fais avec, quoi.

Speaker nil: Tu n’as pas le choix. Ça fait mal, ça fait mal. Et tu n’es pas heureux, ben, tu n’es pas heureux, quoi. Et on s’en fout. Tu vois, personne n’en a rien à foutre. Il faut que tu sois heureux.

Speaker nil: Tu vois, ça n’a aucun intérêt pour le monde. Ça n’a aucun intérêt pour personne, en fait. Alors, bien sûr, tes parents peuvent trucs, mais après, eux aussi, ils ont leurs problèmes, ils ont des choses à gérer.

Speaker nil: Donc, tu vois, cette notion-là, c’est : ben, démerde-toi. Et démerde-toi, en général, ben, tu t’en sors. Par contre, ben oui, tu vas avoir mal, tu vas souffrir, tu auras des cicatrices, tu t’en vas… Mais c’est la vie, mec. En fait, si tu pars du postulat que la vie, ce n’est pas agréable, ben, tout est sympa.

Speaker nil: Les gens, c’est parce qu’ils attendent tout, genre la vie est belle, tout est merveilleux. Moi, la vie, elle est neutre, voire pas bien, tu vois. Les humains sont en général neutres ou très cons.

Speaker nil: Je m’inclue dedans, bien sûr, je ne me mets pas du tout en supérieur de quoi que ce soit. Donc, au bout du compte, tu peux être que… Tu ne peux pas être dessus. Non, non, ça va. Il y a des gens qui sont pas, il y a des trucs cools, il y a des beaux moments.

Speaker nil: Mais je ne suis pas en train de me dire : ouais, la vie t’offre tout ce que tu veux, c’est merveilleux, c’est incroyable. Non, non, non. C’est de la merde. Quoi, c’est de la merde ? C’est vraiment une question de perception. Tu peux vivre des trucs pourris, humiliants, cassants, brisants et dire : ça va, c’est la vie.

Speaker nil: C’est la vie avec toute cette espèce de généralisation apaisée à dire : ce n’est ni bien ni mal. Qu’est-ce que je veux en faire ? Je pense que là-dessus, les notions de systèmes comme l’hypnose ou PNL, mais qui est un sous-ensemble d’hypnose, cette notion d’état d’esprit, ce n’est pas rentrer dans les conneries que balancent tous les Youtubers en mode : je vous vends des formations à 10 000 €, mais ce côté d’état d’esprit de se dire : mais ouais, en fait, c’est vraiment la manière dont je vais appréhender les choses avec mon état psycho-émotionnel qui peut vraiment faire que : ouais, ça n’a été pas cool, mais qu’est-ce que j’en fais ? Qu’est-ce que je fais de ce matériau que j’ai à ce moment-là et comment je vais le structurer ?

Speaker nil: Effectivement. Soit tu fais, on finit avec la… dans la merde.

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Sous-type tête-à-tête et instinct sexuel en ennéagramme

L’instinct sexuel est-il vraiment une simple pulsion de reproduction qui nous fait sauter sur tout ce qui bouge, comme on l’imagine dans l’inconscient collectif ?

Qu’est-ce qui se cache derrière cet instinct sexuel mal connu et plein de clichés ? Quel est son lien avec l’ennéagramme, le sous-type sexuel (ou tête-à-tête) et chaque type de personnalité ?

Accroche ta ceinture et lis la suite !

Qu’est-ce qu’un instinct et un sous-type ?

Avant de parler spécifiquement de l’instinct sexuel, reprenons les bases. L’instinct est un comportement inné qui pousse à agir d’une certaine façon pour survivre, il est automatique et inconscient et permet la survie de l’être, donc de l’espèce. Les instincts sont enracinés dans le corps et sont consécutifs à des millions d’années d’évolution, nous les partageons avec tous les êtres vivants.

L’instinct est une stratégie évolutive qui permet à une espèce de pérenniser son existence et est lié à la survie. L’instinct est un thème indépendant de l’ennéagramme même si le pont entre les deux est évident.

En effet, l’ennéagamme parle du centre instinctif : il est relatif à la survie, à la réaction immédiate dans le présent, au corps, au mouvement et à l’action. Il est le siège du contrôle, de la colère et a un fonctionnement binaire ON/OFF.

En ennéagramme, le sous-type est le croisement entre l’instinct dominant et le type de personnalité. L’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant d’une certaine manière en en fait une question de survie, ce qui se manifeste par des comportements clairement visibles.

Dans le corps, l’instinct se déclenche en fonction des conditions de vie et permet la survie physique de l’individu. Dans l’ego, l’instinct est récupéré pour une finalité de survie psychique égotique.

Dans le corps, il y a un vrai danger de mort perçu par le corps : le manque de nourriture ou le froid par exemple.

Dans l’ego, le danger ne concerne pas la survie physique mais il est une menace à notre sentiment d’existence et s’amalgame avec un danger de mort réel. C’est ainsi que nous pouvons avoir très peur de parler en public sans qu’il n’y ait le moindre danger réel. À l’époque de mes études en école de kiné, je tremblais de peur dès que je devais parler devant 3 personnes.

Il y a le risque d’être exclu de la tribu et le bannissement du groupe est ancré très profondément en nous comme un danger majeur. Cet exemple concerne l’instinct social lié à nos pulsions grégaires, ce qui fait qu’autant de gens sont rassurés dans un groupe. Être seul face au monde est l’une des plus grandes peurs de l’être humain.

On pourrait faire le même parallèle avec la peur ne pas être désiré par quelqu’un avec l’instinct sexuel ou la peur du frigo vide avec l’instinct de conservation.

L’instinct sexuel ou tête-à-tête

L’instinct sexuel consiste à recherche la meilleure relation reproductive ou le plus grand nombre de relations. Selon l’environnement dans lequel l’individu évolue, on préfère :

  • Une stratégie r (pour reproduction rate) qui se caractérise par une imprévisibilité des ressources et un milieu instable. Cette stratégie se focalise sur la quantité avec une augmentation du nombre de partenaires et de descendants.
  • Une stratégie K (pour Kapazitätsgrenze qui signifie “capacité d’accueil du milieu”) qui se caractérise par un milieu plus sécure avec moins de risques. Cette stratégie se focalise sur la qualité avec un plus faible nombre de partenaires et de descendants.

L’instinct sexuel implique une compétition intrasexuelle et porte l’agressivité nécessaire à cette compétition.

NB : le terme “sous-type tête-à-tête” en ennéagramme a été inventé pour éviter le terme “sexuel” qui est mal vu dans la société. Tête-à-tête est plus rassurant que sexuel, il suffit de penser aux associations d’idées que tu peux faire avec ces deux termes.

Voici la question que pose cet instinct : est-ce que je suis sexuellement désirable ?

Cet instinct permet de signaler notre sexualité par la parade nuptiale, il permet d’accroître la désirabilité, la fascination, l’attirance pour les partenaires potentiels intéressés.

On a tous en tête la roue du paon pour attirer la femelle. 

En terme de biologie, la fadeur est une stratégie inefficace : l’instinct sexuel pousse à sortir du lot en développant un magnétisme personnel. L’humain aime se croire différent des animaux et oublie qu’il en est un !

Ainsi, je trouve amusant de constater cette “parade nuptiale” au quotidien chez les deux sexes :

  • Vêtements sexy/moulant, maquillage, talons, coiffure, chez la femme
  • Vêtements classes, signes de richesse et de statut social élevé, chez l’homme

Chaque profil de personnalité développe sa stratégie propre pour augmenter son magnétisme personnel, tu le découvriras un peu plus bas.

L’instinct sexuel suscite souvent de la peur et de la crainte car il est imprévisible : tu ne décides pas par qui tu es attiré, dans quelle intensité, ni pendant combien de temps. De la même manière, il est impossible de contrôler qui est attiré par nous et pendant combien de temps.

Cet instinct renvoie à des insécurités profondes car beaucoup de gens valorisent la prévisibilité d’une relation et la volonté de l’inscrire dans le temps. On peut y voir un lien avec la socioculture française qui valorise le mariage, la fidélité, pour maintenir l’ordre et contenir au maximum ces pulsions sexuelles. Pourtant, l’instinct sexuel se fiche que tu sois marié depuis 15 ans, que tu aies des enfants ou que tu aies un métier stable. L’instinct est amoral par nature et la culpabilité (cf Bleu dans la spirale dynamique) peine à le contenir réellement. Les statistiques d’adultère suffisent pour s’en convaincre. Ai-je également besoin de préciser les immondices d’ordre sexuel connues au sein des groupes politiques et religieux ?

Dans la réalité, nous n’avons aucun moyen de savoir si une personne en particulier va susciter de l’attirance et ébranler une relation ou un projet en une fraction de seconde.

L’instinct sexuel en chacun de nous est la partie qui est prête à risquer de tout perdre à la poursuite de ce qui est vitalisant et affirmatif pour la vie.

Quand l’instinct sexuel domine

Lorsque l’instinct de conservation est dominant, l’être humain s’identifie égotiquement à cet instinct, ce qui veut dire qu’il va en faire le plus possible.

Ainsi, cette identification à l’instinct déborde sur les 3 centres. La personne ayant un instinct sexuel dominant s’identifie à sa parade nuptiale : “Je suis ce qui améliore mon magnétisme personnel.”

Ca ne veut pas dire qu’elle va sauter sur tout ce qui bouge, mais qu’elle cherche inconsciemment à augmenter son attraction dans ses relations avec autrui.

Lorsqu’on applique l’instinct dominant à l’ennéagramme, on parle de sous-type sexuel ou tête-à-tête. Sur internet, en formation ou dans les livres, quand tu lis “type 4 sexuel” cela veut dire que l’instinct dominant du type 4 est l’instinct sexuel et c’est raccourci en “sous-type sexuel”.

Ainsi, la focalisation de l’instinct sexuel dépend du type de personnalité.

L’ego se basant sur une logique sacrificielle, va toujours déifier une partie du réel et en sacrifier une autre. La partie déifiée est l’instinct dominant, ici l’instinct sexuel. La partie sacrifiée est l’instinct aveugle.

Nous sommes autant marqués par notre instinct dominant que par notre type ennéagramme.

L’instinct dominant colore particulièrement l’expression du type de personnalité. C’est ce qui fait qu’un type 3 avec sexuel dominant ne ressemble pas beaucoup à un type 3 avec conservation dominant.

Comme tu l’imagines, l’instinct sexuel dominant amène l’attention sur des priorités bien différences de l’instinct social ou conservation dominant.

Lâcher prise sur l’instinct dominant fait partie des gros chantiers d’un développement personnel sain. 

Quand l’instinct sexuel domine, l’individu a un talent naturel pour attirer l’attention, pour intriguer voire fasciner. Il investit une grande quantité d’énergie à maintenir ce magnétisme personnel, que ce soit en :

  • Maîtrisant l’humour et en faisant des blagues
  • Fascinant l’autre par des tours de magie
  • Rendant son corps plus attractif par la musculation, les vêtements, le maquillage
  • Etant calé sur un sujet particulier

Retiens que l’instinct sexuel cherche à se démarquer et sortir du lot pour attirer l’autre donc il se débrouillera toujours pour remplir sa mission.

Les types sexuels s’identifient au besoin d’être choisis et désirés sexuellement par leur partenaire potentiel. Une grande partie de leur énergie est déployée pour gagner la compétition sexuelle. Historiquement, il est connu que les mâles alpha se reproduisaient avec une grande partie des femmes tandis que les autres se partageaient le peu qui restait. Voici une application classique de la loi de Pareto.

Inconsciemment, les types sexuels considèrent leur personnalité comme un outil pour gagner de l’intérêt et font en sorte de cultiver des talents et des caractéristiques qui suscitent cette attirance sexuelle. Ils ont tendance à se traiter comme des objets sans s’en rendre compte et donc à faire pareil avec leurs partenaires.

Le sous-type sexuel des 9 types ennéagramme

Les 9 types ennéagramme expriment différemment l’instinct sexuel car l’ego des 9 types s’approprie l’instinct pour sa finalité de survie égotique. Chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas être dans une relation intime où il y a X”, X étant l’évitement compulsif.

Le type 1 sexuel, dominé par la Colère, ne peut pas se permettre de vivre la colère dans une relation. Il doit donc devenir irréprochable pour devenir l’amant le plus parfait qui soit. Il va se comparer aux anciennes relations de son partenaire. Il veut améliorer l’autre en appliquant ses idéaux, en lui disant quoi faire, comment le faire.

Le type 2 sexuel, dominé par l’Orgueil, ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins dans la relation. Il est l’archétype du séducteur ou de la femme fatale et fait tout pour être irrésistible. Son charme magnétique lui permet d’attirer qui il veut dans ses filets.

Le type 3 sexuel, dominé par la Vanité, ne peut pas se permettre de vivre un échec dans la relation intime. Il va alors s’identifier à la “meilleure version de lui” et montrer ce qui lui donne un maximum de valeur. Ce n’est pas l’archétype du mâle alpha mais un savant mélange de masculin/féminin : l’homme a un côté féminin et la femme a un côté masculin. Il a une forme de sensibilité et d’introspection que n’ont pas forcément les autres types 3.

Le type 4 sexuel, dominé par l’Envie, ne peut pas se permettre de vivre une relation intime banale. Ses relations sont souvent le siège de montagnes russes intenses, ce qui risque d’en déconcerter plus d’un. Il est très compétitif et colérique, peut se confondre avec d’autres types.

Le type 5 sexuel, dominé par l’Avarice, ne peut pas se permettre de vivre le vide intérieur dans une relation. Il est très sélectif dans sa recherche, avec un grand idéalisme. Il utilises ses connaissances comme parade nuptiale. Il est plus sensible et romantique que les autres types 5.

Le type 6 sexuel, dominé par la Lâcheté, ne peut pas se permettre de vivre la déviance dans une relation intime. Il est l’archétype du 6 contre-phobique qui montre les crocs et s’intéresse aux armes, au survivalisme. Il montre une apparence féroce pour se rassurer. Il est très souvent confondu avec un type 8.

Le type 7 sexuel, dominé par la Gourmandise, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation intime où il y a de la souffrance et peine à s’engager. Par conséquent, il va toujours mettre du piment, de nouvelles idées. Il fantasme autant la relation qu’il la vit vraiment. Il est souvent un très bon fascinateur, conteur d’histoires, d’anecdotes. C’est un rêveur qui a tendance à fuir la réalité terrestre, il a une passion d’imaginer, de fantasmer sur ce qui pourrait être.

Le type 8 sexuel, dominé par l’Excès, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation avec de la faiblesse. Il a un pouvoir de fascination et plus de sensibilité que les autres types 8. Il cherche à contrôler son partenaire dont il va se débrouiller pour savoir toutes ses failles et veut occuper toute son attention.

Le type 9 sexuel, dominé par la Paresse, ne peut pas se permettre de vivre dans une relation conflictuelle. Alors il se moule sur l’autre, il devient son double et développe les mêmes sujets d’intérêt. Il perd son individualité dans la relation et être en lien devient plus important que lui. De fait, il peut rester longtemps dans une relation qui ne lui convient pas avant de la quitter brusquement quand il a atteint le point de non retour.

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Instinct de conservation et sous-type survie : ce qu’il faut savoir

L’instinct de conservation est souvent vu comme une lointaine pulsion de survie datant des hommes des cavernes.

Ainsi évacué, nous pouvons être des humains rationnels qui pensent avec leur cortex préfrontal. Tu t’en doutes : c’est une immense mascarade.

L’instinct de conservation est profondément ancré en nous et influence considérablement notre vie.

Lui dédier cet article permet de remettre cet instinct au centre de notre attention pour réaliser la place qu’il peut prendre dans notre vie.

Qu’est-ce qu’un instinct et un sous-type ?

L’instinct est un comportement inné qui pousse à agir d’une certaine façon pour survivre, il est automatique et inconscient et permet la survie de l’être. Les instincts sont enracinés dans le corps et sont consécutifs à des millions d’années d’évolution, nous les partageons avec tous les êtres vivants.

L’instinct est une stratégie évolutive qui permet à une espèce de pérenniser son existence et est lié à la survie. L’instinct est un thème indépendant de l’ennéagramme même s’il y a clairement un pont à faire entre les deux.

En effet, l’ennéagamme parle du centre instinctif : il est relatif à la survie, à la réaction immédiate dans le présent, au corps, au mouvement et à l’action. Il est le siège du contrôle, de la colère et a un fonctionnement binaire ON/OFF.

En ennéagramme, le sous-type est le croisement entre l’instinct dominant et le type de personnalité. En effet, l’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant d’une certaine manière en en fait une question de survie, ce qui se manifeste par des comportements fortement visibles.

Dans le corps, l’instinct se déclenche en fonction des conditions de vie et permet la survie physique de l’individu. Dans l’ego, l’instinct est récupéré pour une finalité de survie psychique égotique.

Dans le premier cas, il y a un vrai danger de mort perçu par le corps : le manque de nourriture ou le froid par exemple.

Dans le deuxième cas, le danger ne concerne pas la survie physique mais il est une menace à notre sentiment d’existence et s’amalgame avec un danger de mort réel. C’est ainsi que nous pouvons avoir très peur de parler en public sans qu’il n’y ait le moindre danger réel. Il y a le risque d’être exclu de la tribu et le bannissement est ancré très profondément en nous comme un danger majeur. Cet exemple concerne l’instinct social lié à nos pulsions grégaires.

L’instinct conservation ou survie

L’instinct de conservation est la vie elle-même et, par conséquent, notre relation à cet instinct reflète nos sentiments à l’égard de la vie.

Cet instinct maintient une conscience saine de la mort, de sorte à utiliser notre temps avec lucidité, à être conscient dans notre façon de vivre et là où nous investissons de l’énergie. Il est en lien instant après instant avec les

L’instinct de conservation surveille et évalue en permanence l’état physique immédiat de l’organisme via les sensations. Il assure l’intégrité physique et est sensible aux réactions directes du corps, ce qui lui permet de discerner les conditions favorisant le confort des conditions dangereuses.

Écouter cet instinct revient à vivre en accord avec l’état et les besoins réels du corps au présent, plutôt que de lui imposer une volonté.

Typiquement, mon instinct de conservation peut manifester une grande fatigue physique avec un besoin de dormir… Cela n’empêche pas une volonté égotique de me dire “il faut que je sorte, que j’aille travailler.”

L’ego ne sait pas ce dont le corps a besoin et peut entrer facilement en conflit avec nos besoins réels !

C’est cet instinct qui nous pousse à tester et exprimer nos capacités physiques et notre agressivité, mais il nous pousse aussi à nous reposer et à favoriser les conditions propices pour régénérer notre force vitale.

Ce à quoi nous consacrons notre temps et notre attention exprime ce que nous valorisons vraiment et pas ce que nous croyons important.

L’instinct de conservation “éveillé” invite à observer les écarts entre ce que nous croyons et la façon dont nous nous comportons réellement.

L’une des principales préoccupations en matière d’instinct de conservation est notre qualité de vie, tant sur le plan matériel qu’émotionnel, et la manière dont elle est optimisée.  Cet instinct donne l’énergie et la discipline de lancer une entreprise ou se mettre au sport par exemple.

Il s’occupe des besoins physiologiques principaux :

  • Recherche de nourriture en réponse à la faim et la soif
  • Faire attention aux dangers de l’environnement
  • Veiller à se protéger des agressions
  • Disposer d’un abri pour être en sécurité et favoriser la thermorégulation

Lorsqu’il est sain, l’instinct de conservation s’adapte aux circonstances de la vie ici et maintenant.

L’instinct de conservation étant en charge de la pulsion de survie et de croissance, il est sensible à la peur du danger et à la peur du manque.

Ainsi l’instinct de conservation est en lien avec la routine et l’habitude, ce qui rime autant avec sécurité qu’avec inertie voire monotonie.

Quand l’instinct de conservation domine

Lorsque l’instinct de conservation est dominant, l’être humain s’identifie égotiquement à cet instinct, ce qui veut dire qu’il va en faire le plus possible.

L’ego étiquette cet instinct comme LA clé de sa survie et tout doit passer par cet instinct. Cela devient une question de vie ou de mort d’utiliser cet instinct de conservation même quand cela n’est pas adapté.

Ainsi, cette identification à l’instinct déborde sur les 3 centres. La personne ayant un instinct de conservation dominant s’identifie à son style de vie : “la façon dont je vis, c’est moi.”

Qui dit instinct de conservation dominant dit : l’individu cherche à rendre sa vie plus prévisible et habituelle, sans forcément être à l’aise dans l’aspect routinier du quotidien. Il y a un attachement à la stabilité et toute adversité amène un chaos qui cause du stress voire de l’angoisse.

Cela peut aller de pair avec la narcotisation par la nourriture, le confort, le sexe, les drogues, le travail. L’instinct de conservation dominant peut alterner entre les 2 extrêmes : éviter le danger à tout prix par la fuite ou foncer dans les menaces, faire 6 mois de stock de nourriture ou avoir un frigo vide, randonner avec un sac de 25 kg ou sans sac à dos… 

Lorsqu’on applique l’instinct dominant à l’ennéagramme, on parle de sous-type conservation. Sur internet, en formation ou dans les livres, quand tu lis “type 8 conservation” cela veut dire que l’instinct dominant du type 8 est l’instinct de conservation et c’est raccourci en sous-type conservation.

Ainsi, la focalisation de l’instinct de conservation dépend du type de personnalité.

L’ego se basant sur une logique sacrificielle, va toujours déifier une partie du réel et en sacrifier une autre. La partie déifiée est l’instinct dominant, ici l’instinct de conservation. La partie sacrifiée est l’instinct aveugle.

Nous sommes autant marqués par notre instinct dominant que par notre type ennéagramme.

L’instinct dominant colore particulièrement l’expression du type de personnalité. C’est ce qui fait qu’un type 1 avec conservation dominant ne ressemble pas beaucoup à un type 1 avec sexuel dominant.

Comme tu l’imagines, l’instinct conservation dominant amène l’attention sur des priorités bien différences de l’instinct social ou l’instinct sexuel dominant.

Lâcher prise sur l’instinct dominant fait partie des gros chantiers d’un développement personnel sain. 

Le sous-type conservation des 9 types ennéagramme

Chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas vivre dans un monde où il y a X”, X étant l’évitement compulsif.

Cet instinct peut être blessé par le manque ou par l’excès, cela dépend aussi du type ennéagramme.

Le type 1 conservation, dominé par la Colère, réagit aux imperfections de son environnement comme un affront à ses idéaux de perfection et de justice. Il est obsédé par les moindre détails et cela lui occasionne beaucoup de stress et d’anxiété (d’où le sous-type Anxiété). Comme il consacre beaucoup d’énergie à vivre en adéquation avec ses valeurs, il peut contrôler avec excès son mode de vie et son alimentation, alternant avec des périodes d’ascétisme sévère et des périodes de compensation. Cet excès de contrôle le prédispose aux troubles du comportement alimentaires voire à l’addiction. Ces moments de perte de contrôle sont source de culpabilité et d’auto-critiques encore plus fortes.

Le type 2 conservation, dominé par l’Orgueil, projette le manque sur les autres et agit avec dévotion au détriment de lui-même, s’épuisant dans l’espoir d’une réciprocité. Comme il ne peut pas se permettre de reconnaître ses propres besoins, il s’efforce de faire passer les autres avant lui-même, il a un sens aigu des responsabilités et des obligations. Cela peut l’amener à culpabiliser dès qu’il ne consacre pas son temps et son énergie au bien-être des autres, quand il se repose par exemple. Il est ainsi classique qu’il ait des difficultés à se ressourcer vraiment, il peut le faire contraint et forcé quand il tombe malade. Toute l’énergie déployée au service des autres l’amène à vouloir un traitement particulier, une forme de réciprocité sans l’expliciter clairement (d’où le sous-type Privilège).

Le type 3 conservation, dominé par la Vanité, travaille à l’excès pour éviter le manque, tout en incarnant sa meilleure version de l’abondance et du mode de vie socialement valorisé. Son mode de vie idéal dépend de ce qui est valorisé par son environnement et son éducation : il peut incarner le bon parent, le bon travailleur, la bonne famille… tout en se sentent vide intérieurement. Il gravite souvent autour de l’amélioration de la santé et des performances physiques. En mettant l’accent sur la discipline, il cherche à atteindre ses objectifs coûte que coûte et se retrouve souvent à suivre une voie qui n’est pas la sienne. De cette façon, il peut se retrouver à accumuler des signes extérieurs de richesse pour sécuriser sa valeur par le paraître (d’où le sous-type Sécurité). Comme il ne peut pas se permettre l’échec, il est très sujet à l’addiction au travail, à l’épuisement. Il peut ainsi solliciter son corps à l’excès au détriment de sa santé.

Le type 4 conservation, dominé par l’Envie, prend le sentiment de manque personnellement, autan comme un carburant pour le désespoir que comme quelque chose contre lequel se rebeller. Il est généralement très créatif dans sa vie commme dans son travail. Très sensible aux ambiances et à son environnement, il personnalise sa maison de sorte à en faire l’extension de sa vie émotionnelle, par l’éclairage, la décoration, les textures, les couleurs. Comme il ne peut pas se permettre la banalité, il se retrouve souvent frustré à cause de la dissonance entre son mode de vie et ce qu’il aimerait vivre dans son fantasme. Il est classique qu’il crée quelque chose puis fait table rase pour redémarrer de zéro, renforçant ainsi la croyance que sa vie est difficile. Il peut avoir tendance à se mettre en danger, en dépensant l’argent qu’il n’a pas, en se retrouvant dans des endroits bizarres ou avec des personnes dangereuses (d’où le sous-type “Intrépidité”) et peut aller jusqu’à l’auto-mutilation.

Le type 5, dominé par l’Avarice, veut minimiser sa dépendance à l’égard de ce dont il a besoin afin de donner plus d’énergie et de temps à la concentration. Il transforme son environnement en bibliothèque ou laboratoire, d’où le sous-type “Château-fort” de sorte qu’il sort de sa bulle seulement quand c’est nécessaire et déteste l’intrusion dans son espace vital. Son enfermement sur lui-même crée beaucoup d’incompréhension alors que son temps seul est une priorité pour lui. Il peut accumuler les objets pour remplacer les interactions.

Le type 6 conservation, dominé par la Lâcheté, est très inquiet quant à sa sécurité, son bien-être ainsi celui des membres de sa tribu. Il est particulièrement vigilant à son environnement et accorde du soin aux détails que d’autres négligent. Il peut se sentir en conflit entre ses obligations envers les autres et prendre soin de lui-même. Son masque social de cordialité est un stratégème visant à montrer qu’il n’est pas une menace, d’où le sous-type “Cordialité”. Il accorde beaucoup d’importance aux procédures, à la stabilité et s’appuie souvent sur des systèmes complexes pour se rassurer. Cela peut se manifester par une vie très ordonnée, par un contrôle des finances, de la consommation d’électricité ou de nourriture du ménage. Il peut rester dans une situation pas du tout satisfaisante mais qui lui apporte un certain confort connu. L’addiction aux substances peut être une façon d’apaiser ses angoisses. Il peut imaginer un futur sombre et chaotique, anticiper des catastrophes qui n’arriveront probablement jamais, cela peut le mettre en état de panique.

Le type 7, dominé par la Gourmandise, se lance dans des plans et des plans de secours pour acquérir un style de vie qui lui donne la liberté de poursuivre ce qu’il apprécie tout en se laissant aller à des récompenses pendant ce temps. Il est orienté pratiqué, motivé par les résultats et n’hésite pas à poursuivre ce qu’il désire. Il multiplie les projets, les activités, aime voyager et vivre des expériences intenses. La gourmandise d’expériences l’amène à consommer et donc dépenser beaucoup. Il peut devenir imprudent quant à sa santé, sa sécurité et ses finances. Il ne peut pas se permettre de vivre la souffrance donc il va s’entourer de personnes comme lui, d’où le sous-type “Clan”.

Le type 8, dominé par l’Excès, renforce sa carapace et devient intense et énergique pour s’assurer les ressources nécessaires à leur survie en prenant ce qui lui appartient. Il est excessif dans la poursuite de ce qu’il croit être une source de bien-être physique. Il peut chercher à tout contrôler, à se mêler de tout et à être incapable de déléguer. L’autonomie est un thème prédominant (d’où le sous-type “Survie”) et peut le pousser dans 2 extrêmes opposés :

  • vivre dans le minimalisme et la simplicité voire à la dure en mode bivouac en pleine forêt
  • Construire un empire et amasser un maximum de ressources pour vivre une abondance maximale Comme il ne peut pas se permettre la faiblesse, l’énergie excessive déployée pour incarner sa puissance peut l’amener à pousser son rocher à tout prix au détriment de sa santé.

Le type 9, dominé par la Paresse, utilise le confort et les activités routinières comme le travail ou le sport, pour s’en sortir avec peu, se contenter de ses habitudes et du confort à la place de poursuivre ce qui l’anime vraiment. Il a tendance à se laisser aller à l’excès sur la plan physique : trop dormir, trop manger, trop faire l’amour, trop traîner sur internet. D’où le sous-type “Appétit”. Comme il ne peut pas se permettre le conflit, il aime qu’on lui foute la paix et peut vivre avec très peu de contact, il est relativement indépendant et attaché à son confort. Il peut se contenter d’une vie tranquille et ne pas aller au bout de ce qu’il veut vraiment et retarde longtemps le moment de prendre une décision.

Déterminer ton sous-type demande un travail d’observation fin et répété.