Pourquoi le contre-type de l’énéagramme complique la quête de soi
Tu cherches ton type énéagramme ? Gare aux pièges !
Tu t’es peut-être déjà demandé : “Quel est mon type ennéagramme ? Est-ce que je suis vraiment celui que je pense ?” Si tu as eu l’impression de tomber dans des stéréotypes du modèle, tu n’es pas seul. Le contre-type, cette facette méconnue mais essentielle de l’ennéagramme, pourrait bien être la clé manquante pour mieux te comprendre. Attache-toi bien, cet article va changer ta perspective.
L’ennéagramme est une carte de neuf types de personnalité, chacun basé sur des motivations profondes.
Ces types décrivent des schémas précis, un peu comme des archétypes universels. Mais les stéréotypes simplifient trop souvent cette carte.
On imagine le type 3 comme “le carriériste arrogant”, le type 9 comme “le glandeur zen”, et le type 7 comme “le fêtard insatiable”. Mais la réalité est bien plus subtile.
C’est là qu’entre en jeu le contre-type. C’est une variation qui fait que les traits du type apparaissent parfois… inversés !
Par exemple, un type 3 qui valorise la modestie plutôt que de fanfaronner ses réussites. Déroutant, non ?
Pourquoi les contre-types créent-ils autant de confusion ?
Le contre-type brouille les pistes parce qu’il ne correspond pas aux clichés.
Voici quelques exemples :
Type 3 conservation : Au lieu de montrer sa réussite, il cultive une image modeste et discrète. Sa vanité ? Elle se cache derrière un “je n’aime pas me vanter”, mais il aime être reconnu pour… ne pas aimer se vanter.
Type 7 social : Contrairement au cliché du “je veux tout, tout de suite”, il impose des règles strictes à sa vie. C’est un épicurien organisé.
Type 9 sexuel : Pas de canapé et Netflix ici ! Ce contre-type est hyperactif, toujours occupé, presque frénétique.
Ces différences sont dues aux instincts dominants.
Chaque type s’exprime à travers trois instincts : conservation (sécurité matérielle), social (appartenance) ou sexuel (énergie intense). L’instinct dominant transforme l’expression du type.
Les pièges dans la recherche de ton type
Quand tu veux découvrir ton type, le piège est de te focaliser sur les stéréotypes. Tu te reconnaîtras forcément dans certaines descriptions superficielles :
“Je ne peux pas être un type 3, je suis trop timide.”
“Moi, un type 9 ? Impossible, je suis toujours en mouvement.”
“Le type 6 a peur, mais moi je prends des risques !”
Ces phrases te parlent ? C’est normal.
On cherche des ressemblances visibles, mais l’ennéagramme révèle avant tout nos motivations profondes. C’est là que réside toute la subtilité.
Pourquoi c’est difficile de trouver son type ? Parce qu’on se connaît souvent moins bien qu’on ne le croit. On se voit à travers des filtres : notre éducation, notre environnement, nos expériences.
Par exemple, un type 3 qui a grandi dans un contexte où se mettre en avant était mal vu pourrait développer une fausse humilité pour cacher son besoin de reconnaissance.
Creuser sous la surface : les motivations avant tout
Pour trouver ton type, il faut aller au-delà des apparences. Voici quelques étapes clés :
Observe tes motivations profondes : Pourquoi fais-tu ce que tu fais ? Le comportement, c’est la surface. Ce qui compte, c’est ce qui te pousse à agir. Par exemple, payer tes impôts peut être motivé par le devoir, la peur ou l’envie d’être en règle. C’est la motivation qui compte.
Analyse tes réactions sous stress : Ton type est souvent plus visible sous pression. Le type 3, par exemple, perd son centre émotionnel et cherche frénétiquement à performer. Et toi, comment réagis-tu ?
Cherche un miroir extérieur : Se comprendre seul est difficile. Un coach, un ami ou un test bien guidé peuvent t’aider à voir tes angles morts.
Pourquoi le contre-type peut être une bénédiction (ou un obstacle)
Le contre-type est une richesse, mais aussi une embûche.
Il t’invite à aller au-delà des clichés, à embrasser la complexité de l’énéagramme, mais peut aussi t’égarer si tu te types seul sans comprendre les nuances.
L’ennéagramme n’est pas une étiquette. C’est une carte de ton être, avec des chemins cachés, des intersections et des détours.
Le contre-type est l’un de ces chemins. Pour l’explorer, accepte de sortir du cadre, de questionner tes certitudes et d’embrasser la nuance.
Oui, tu peux être un type 3 modeste, un type 7 strict, ou un type 9 hyperactif. C’est toute la beauté du modèle.
Quelques pistes pour avancer
Pose-toi les bonnes questions : Qu’est-ce qui te motive vraiment ? Comment réagis-tu sous stress ? Comment gères-tu l’échec ?
Note tes observations : Observe-toi pendant une semaine sans jugement. Quels sont tes schémas répétitifs ?
Apprends à te connaître avec patience : Ce n’est pas une course. Découvrir ton type est un voyage qui demande curiosité et ouverture.
Embrasse toute ta complexité
Le contre-type est une facette cachée de l’énéagramme qui te pousse à aller plus loin. Oui, c’est complexe. Oui, ça demande du travail. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Trouver ton type, c’est te réconcilier avec toutes tes facettes, même celles que tu juges ou que tu comprends mal.
Es-tu prêt à plonger dans cette quête de toi-même ?
Si cet article t’a éclairé, il est temps d’aller plus loin.
L’énéagramme est une boussole : utilise-la pour explorer, et surtout, pour t’accepter pleinement.
Le 4 juillet 2024, la France vit un coup de tonnerre : l’Abbé Pierre est accusé d’abus sexuels.
Ce personnage jusqu’ici idolâtré, symbole de lutte contre les inégalités et l’exclusion, nous met face à une réalité plus crue qui dérange beaucoup de monde.
Qu’est-ce que toute cette histoire nous révèle sur le fonctionnement de l’humain ? Qu’est-ce que tu peux en tirer dans ta propre vie ?
Henri Grouès, devenu l’abbé Pierre, était un prêtre catholique français et cofondateur du mouvement Emmaüs. Personnalité préférée pendant des années. En 1949 il crée l’association des chiffoniers d’Emmaus à Paris Il est célèbre pour son combat contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
2 moments marquants :
L’appel de L’abbé Pierre du 1er février 1954 et qui l’a rendu célèbre : “Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée… Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant tant d’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l’un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime » Cet appel a généré 500M de francs et la suite appartient à l’histoire. Tu vas bientôt comprendre ce qui animait l’Abbé Pierre à travers ces actions, je t’en reparle plus bas.
En 1963 : naufragé en argentine, l’Abbé pierre est déclaré mort pendant quelques jours. Il prend conscience que sa mort signifierait la disparition du lien entre Emmaus en France et dans le monde. Cette histoire donnera lieu au lancement de Emmaus international en 1971
Il est devenu un héros, une icône, l’incarnation du Bien.
Quand l’image dépasse la réalité
L’homme qui fait des saintes actions finit par devenir un saint et avoir une image publique de pureté.
Sanctifié de son vivant, personnage le plus apprécié des français.
On peut ainsi s’identifier à lui, l’idolâtrer et se rassurer en ce disant quand même “qu’il y a du positif dans ce monde”.
“Si on touche à ces personnalités, nous avons l’impression que nous n’aurons plus de saints. L’Abbé Pierre a été élevé au rang de dieu mais il n’était qu’un homme”, disait Isabelle Le Bourgeois, psychanaliste et religieuse
Jusqu’au jour où le réel frappe à la porte…
Une ombre au tableau
Dans son livre de 2005, il écrit : « Il m’est arrivé de céder à la force du désir de manière passagère, mais je n’ai jamais eu de liaison régulière, car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine. Cela m’aurait conduit à vivre une relation durable avec une femme […]. J’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction. »
Et récemment une déferlante d’accusations de violences sexuelles, des baisers forcés, des mains baladeuses… Et surtout des bouches qui se délient.
Rapport a été commandé par Emmaüs réalisé par Caroline de Haas, une féministe aux méthodes peu scrupuleuses… Fais tes recherches…
Le déni de réalité
Bien des gens peinent à accepter cette mise à jour de leur carte du monde :
Récemment, des nouvelles peu glorieuses sur l’abbé Pierre ont émergé. Certains ont exprimé leur incompréhension : “Je ne peux pas comprendre comment quelqu’un qui était à l’écoute et au service des autres, un homme d’Église, ait pu faire ça.”
Ces réactions montrent notre désir de voir ces grandes figures inspirantes comme des êtres parfaits.
Et c’est bien normal. L’enfant intérieur de tous ces gens s’effondrerait alors le déni est préférable. A l’inverse, d’autres l’incendient et en font un bouc émissaire.
La nuance qu’il manque à notre époque
Un humain n’est pas bien ou mal. Ses actes ne font pas de lui une ordure, tout comme ils ne font pas de lui un héros. Cessons de vouloir étiqueter et ranger les gens dans une seule case.
C’est uniquement pour se rassurer qu’on fait ça. Il s’agirait de reprendre la responsabilité de notre réalité.
Ca nous rassure quelque part de projeter sur l’autre l’étiquette de méchant, de violeur ou d’assassin car ça nous donne le bon rôle, on reste dans une image virginale de nous-mêmes.
Mais utiliser de la rhétorique n’a jamais dédouané qui que ce soit.
Ce type de récupération idéologique est caractéristique de l’époque, avec une montée d’un féminisme parfois extrême.
Comprendre les abus sexuels dans le milieu de l’église
On a 2 modèles pour comprendre cette situation, même s’il y a un ensemble d’enjeux :
Spirale dynamique
Conflit rouge/bleu de la spirale dynamique. La religion appelle à contenir ses instincts, à se contrôler : on peut pas s’attendre à des miracles…. Comme dirait l’autre : La vie trouve toujours un chemin.
Refoule ta pulsion sexuelle, elle revient au galop.
Les limites du religieux. C’est pas parce que tu pries Dieu et que tu appelles à l’amour que tu ne violes pas des enfants… … Et ce n’est pas parce que tu violes des enfants que tu es prêtre. Attention aux amalgames et aux généralisations.
L’instinct sexuel fait partie de la vie… C’est une force colossale chez l’être humain, a fortiori chez les hommes avec les hormones.
Simplement BLEU génère forcément ce type de retour du refoulé, car tu ne PEUX PAS contenir la vie indéfiniment.
Pour comprendre et se relier à l’autre, ça aide de comprendre l’endroit depuis lequel il agit sur le réel.
Parmi les 3 centres, mental émotionnel et instinctif, on en surutilise TOUS un.
L’abbé pierre préférait l’instinctif, d’où son passage à l’action massif.
Ce centre instinctif est tourné vers l’extérieur dans son cas. On a quelqu’un qui veut agir dans le monde, venir en aide aux plus faibles en incarnant sa vision de la justice.
L’abbé pierre se battait, il allait au front.
Ces extraits illustrent le type 8 de l’ennéagramme qui était le sien. Ca permet de recontextualiser sa vie, ses exploits et ses failles au travers de sa psychologie.
Revenons à l’affaire
La récupération idéologique de ce sujet par des féministes doit alerter. Même si les agissements de l’abbé pierre sont condamnables si les témoignages de ces femmes sont réels…
… Pendant ce temps là se déroulent bien d’autres horreurs Ô combien plus grave, sur des enfants, dans des proportions phénoménales.. qui sont passées sous silence car dans la tâche aveugle du système :
si l’on veut dénicher des prédateurs sexuels qui font des choses qui pourraient faire sauter cette vidéo si l’algorithme youtube les détectait… Il n’y a que se baisser pour les trouver…
Et il n’est pas question d’attouchement de poitrine ou de baiser forcé. Et mon intention n’est pas du tout de minimiser ce qu’ont vécu les femmes qui témoignent de leur difficile expérience avec l’abbé pierre… Simplement de rappeler qu’il y a des pans de la réalité beaucoup plus sombres qui ne passent pas dans les médias classiques.
Une bonne nouvelle
Tombé de son piédestal, l’Abbé Pierre nous rappelle que nous sommes des êtres d’ombre et de lumière. Ca le rend plus humain et ça n’enlève rien à tout le mouvement qu’il a mis sur pied.
Idem pour Gandhi, Martin Luther King,…
A ceux qui veulent n’être que lumière, je vous le dis : vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au rectum.
L’humain est aussi bon qu’il est une crapule, il peut être aussi sympathique que violent…
L’humain est juste ce qu’il est, plein de contradictions et de paradoxes. Ca invite à tourner le regard vers l’intérieur, à cesser de projeter nos propres démons sur l’extérieur, cesser de juger les autres en se croyant moralement supérieur parce qu’on a mis le drapeau de l’Ukraine ou une image de Charlie hebdo en photo de profil.
Nous avons tous des parties sombres, de la violence et des pulsions, et il vaut mieux les visiter pour les intégrer et éviter qu’elles ne sortent malgré nous.
Tu connais l’adage de la paille et de la poutre.
Et toi, où en es-tu dans l’observation et l’accueil de ta propre poutre ?
Les rêves sont un monde mystérieux qui a toujours fasciné. L’interprétation des rêves fascine, questionne, repousse… Comment passe-t-on d’une histoire rocambolesque sans queue ni tête à une piste applicable dans le quotidien pour notre épanouissement ? De quoi nous parle réellement nos rêves ? Comment interpréter les rêves ?
Avant de plonger dans l’interprétation, quel est vraiment le rôle des rêves chez nous humains ?
Bien des personnes se sont creusé les méninges pour tenter de percer ce mystère insondable. En Égypte ancienne, on croyait que les rêves étaient envoyés du ciel par les dieux. Les Grecs partageaient cette idée, considérant les rêves comme des messages des dieux. Dans son ouvrage “l’interprétation du rêve”, Sigmund Freud, célèbre figure de la psychanalyse, a ramené les rêves au sein du cerveau, ce qui provoqua une rupture de paradigme.
Son obsession sexuelle l’a amené à dire que les rêves sont systématiquement la conséquence de nos pulsions refoulées (le fameux contenu latent). Ce bon vieux Freud n’a cessé de tomber dans la loi du marteau, qui se résume comme suit : “à celui qui n’a qu’un marteau, tout commence à ressembler à un clou.” Il a plaqué sa vision des pulsions sexuelles refoulées à peu près sur tout.
Ceci dit il a apporté une réelle avancée dans la compréhension des rêves.
Les dernières décennies ont ajouté une couche scientifique sur les rêves et leurs potentielles fonctions. Je dis potentielle parce que les études ciblent essentiellement les bénéfices du sommeil REM (pour “Rapid Eyes Movement”), duquel la plupart des rêves émergent, même si on rêve aussi à d’autres moment du cycle de sommeil.
Les rêves du sommeil REM effacent les blessures douloureuses suivant les épisodes émotionnels désagréables, voire traumatisants, vécus pendant la journée, offrant ainsi un pansement émotionnel au réveil.
Les rêves pourraient être un simple épiphénomène du sommeil REM et n’avoir aucune fonction. C’est un domaine encore mystérieux.
Concernant le rôle des rêves selon le paradigme scientifique, nous ne pouvons faire que des hypothèses. Heureusement, le paradigme scientifique n’est pas le seule modèle pour décrire le réel, même si c’est la dérive du scientisme.
Un autre personnage, éclipsé par Sigmund Freud, nous donne une autre pièce du puzzle : Carl Gustav Jung, une autre figure de la psychanalyse !
Chez Jung, le thème principal du rêve est l’individuation et c’est particulièrement ce qui m’intéresse ici.
L’interprétation des rêves étant un domaine particulièrement en proie à la subjectivité, il est normal que la science galère dans ce contexte.
La science est adaptée pour observer les phénomènes tangibles et pas l’expérience personnelle qu’elle a tendance à mettre de côté.
Si tu donnes un rêve à interpréter à 10 personnes, tu auras probablement 10 interprétations différentes. Cela ne discrédite pas l’approche d’interprétation du rêve en elle-même, cela montre simplement que le rêve ne peut pas être interprété indépendamment du sujet rêveur et que l’observateur prend une part conséquente dans l’interprétation (et ça montre la limite de vouloir tout scientificiser).
D’où la méfiance à avoir quand quelqu’un interprète ton rêve à ta place !
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Le rêve a lieu dans le monde imaginal, qui est l’intermédiaire entre le monde terrestre et l’intelligence pure. C’est le monde des archétypes, des symboles. Les récits visionnaires, les paraboles, les mythes, se placent dans ce monde imaginal.
Ainsi, quand les grecs disaient que les rêves étaient des messages des dieux, ce n’est pas si absurde, dans le sens où les dieux sont plutôt à voir comme des archétypes et pas comme des entités extérieures imaginaires.
Un archétype est une image primordiale, une structure fondatrice des cultures humaines qui découle de l’inconscient collectif et qui apparaît donc dans les mythes, l’art, les contes… et s’incarne bel et bien à plusieurs niveaux : biologique, psychologique, social…
Par exemple, Chronos (ou Saturne) est est un archétype qui symbolise le cadre et la limite (dans le mythe il avale ses enfants et les maintient dans son ventre), tu peux aisément le relier à Bleu de la spirale dynamique :
Sur le plan biologique, tu peux le voir dans la bicouche lipidique qui sépare le cytoplasme de la cellule de la matrice extracellulaire
Sur le plan psychologique, tu peux le voir dans le surmoi qui contient et censure les pulsions de l’individu.
Sur le plan socioculturel, il s’incarne dans l’état, ses lois et ses règles, qui tente de maintenir l’ordre.
Mais avant d’aller plus loin, commençons par la base :
Le rêve est comme un écran sur lequel l’inconscient projette son drame intérieur. Il nous montre quelque chose que nous avons besoin d’intégrer, qui n’arrive pas à passer sur le plan conscient. C’est le même principe qu’une mémoire émotionnelle qui finit par se manifester par un symptôme à force de ne pas s’écouter (cf tous les symptômes d’un PTSD non traité).
Le rêve est une tentative inconsciente d’attirer notre attention sur un enjeu important pour nous. C’est en ce sens que Carl Gustav Jung dit que le thème de tout rêve est l’individuation, car le but est de ramener toutes les parties de nous à la maison (surtout les parts d’ombre). Bre, un rêve parle surtout de nous !
Pendant des années, je croyais que mes rêves étaient des histoires rocambolesques qui n’avaient aucun sens… Jusqu’au jour où j’ai commencé à voir des thèmes récurrents dans mes rêves.
Il y a quelques années, j’ai fait plusieurs rêves (dont je me rappelle encore) où je me retrouve nu dans des contextes inappropriés. Dans un rêve, je dois prendre la parole au milieu d’un groupe d’amis pour animer la soirée en oubliant que je suis tout nu. Dans un autre rêve, je constate que j’ai oublié de m’habiller et je suis loin de chez moi sans vêtement. La nudité était au centre de ces rêves.
Cela m’informait de ma peur d’être vu à poil, métaphoriquement. D’ailleurs, l’expression le dit bien ; “je me mets à poil”, pour dire qu’on offre sa vulnérabilité, on enlève toute surcouche.
C’est bien cette peur de la vulnérabilité qui m’a occupé pendant des années et avec laquelle j’ai renoué ces dernières années. Ce n’est plus vraiment un sujet pour moi et je n’ai plus du tout ce type de rêve.
Le rêve me montre ce que j’ai besoin d’intégrer : accueillir ma vulnérabilité fait partie intégrante de mon individuation.
Pour moi, le rêve est comme une notification qui me dit “Hey, tu as regardé par ici ?”.
Nous sommes dans le monde onirique, inconscient, et tu sais que l’inconscient parle un langage particulier : les symboles, les archétypes, les signes.
Au quotidien nous sommes prisonniers de notre ego avec une façon bien particulière de voir le monde et une forme de rigidité dans nos mécanismes psychologiques.
Ainsi, le rêve est une opportunité pour nous dire quelque chose que nous ne savons pas, ou que nous ne voulons pas savoir.
Quand on a conscience qu’aucun rêve n’est banal et que ça ne parle que de nous, alors on peut passer l’étape d’après et commencer à l’interpréter. En effet, le premier obstacle est de le banaliser et s’en désintéresser en se disant “oh non, ça ne veut rien dire, c’est juste en lien avec ma journée d’hier” : vigilance, ça peut être un mécanisme de défense.
L’interprétation des rêves
*”Il est tout à fait insensé de croire à des guides d’interprétation des rêves prêts à l’emploi et systématiques, comme s’il suffisait de consulter un livre pour y trouver un symbole particulier. Aucun symbole de rêve ne peut être séparé de l’individu qui le rêve… Chaque individu varie tellement dans la manière dont son inconscient contemple ou compense son esprit conscient qu’il est impossible de savoir jusqu’à quel point les rêves et leurs symboles peuvent être classés… Il est vrai qu’il y a des motifs de rêve qui sont typiques et qui reviennent souvent… Mais je dois souligner à nouveau que ce sont des motifs qui doivent être considérés dans le contexte du rêve lui-même, et non pas comme des codes explicites.” Carl Gustav Jung
L’interprétation personnelle est semée d’embûches alors avant de te partager une méthode, je t’invite à la plus grande vigilance quant à ces pièges :
Attention au dictionnaire de symboles : Aucun symbole de rêve ne peut être séparé de l’individu qui le rêve. Jung alertait là-dessus (cf la citation plus haut). Même s’il y a une symbolique universelle (les archétypes), il y a avant tout une symbolique PERSONNELLE. Peu importe ce que veut dire le chien au niveau universel, ton expérience du chien peut te parler de quelque chose de plus personnel.
Attention aux gens qui interprètent le rêve à ta place : que ce soit ton psychanalyste, un ami ou un thérapeute, son interprétation n’engage que lui ! Il projette son propre inconscient dans ton rêve et risque de taper à côté. Mieux vaut quelqu’un qui pose des questions plutôt qui t’impose sa vision : “ah mais le serpent c’est ta sexualité, ça renvoie à ta peur de mourir.” L’autre ne sait pas pour toi, reviens toujours à TON discernement.
Attention au côté analytique : l’analyse concerne notre langage quotidien, les chiffres, les faits, les données… C’est super et ça a sa place dans la vie de tous les jours pour faire sa comptabilité ou planifier un projet. Dans un rêve, nous sommes invité à interpréter, ce qui ouvre au monde de la symbolique qui sort du carcan quotidien duquel on peut avoir du mal à sortir.
Le rêve a lieu dans le monde de “maman”, le monde de mystérieux de l’inconscient. Cela veut dire que l’interprétation est sujette à caution, dans le sens où on peut avoir PLEIN d’interprétations possibles. Si tu interprètes ton rêve aujourd’hui puis l’année prochaine, tu auras une interprétation, ce qui ne veut pas dire que la première était fausse.
C’est comme quand tu regardes un film d’une grande profondeur comme Mullholand Drive, Jurassic Park ou le Truman Show. Tu peux avoir plusieurs grilles de lecture qui sont toutes vraies, selon le plan sur lequel tu te places. Tu peux interpréter le film sur le plan socioculturel, sur le plan psychologique, sur le plan symbolique, sur le plan spirituel…
Même chose avec un texte sacré : tu peux lire la Bible, le Coran ou les Védas au sens littéral et voir une belle histoire tirée par les cheveux. Tu peux aussi lire entre les lignes et chercher derrière le langage hermétique et symbolique pour en tirer des pépites pour ton chemin spirituel.
L’interprétation des rêves est l’occasion d’apprendre à lire entre les lignes et d’arpenter ce chemin de retour vers soi. C’est extrêmement personnel, subjectif et cela consiste à ramener des informations de l’inconscient vers le conscient.
Comme l’analyse du langage non verbal, on fait une observation qui se base sur plusieurs faisceaux d’indices : si une personne croise les bras, ça ne suffit pas pour en conclure qu’elle est fermée à la discussion, ça peut être pour son confort. Par contre si elle est tournée vers la porte et qu’elle regarde ailleurs, ça commence à faire beaucoup d’indices en faveur d’un désintérêt (désolé pour toi).
Pour le rêve, c’est pareil : tous les symboles convergent vers une interprétation, vers une cohérence dans la logique symbolique du fonctionnement de l’inconscient. J’observe souvent que plusieurs éléments de mon rêve parlent de la même chose, c’est une sorte de rémanence qui met l’emphase sur ce qui est important.
Certaines personnes cherchent à modifier leurs rêves, notamment par le rêve lucide, en prenant le contrôle du rêve à la manière de Inception. Pourquoi pas, je n’en ai jamais fait et c’est bien différent de l’interprétation des rêves
Tout ceci étant dit, comment fait-on pour interpréter ses rêves ?
Comment interpréter ses rêves
Avant toute chose, notifie comment tu te sens au réveil et vois si c’est un ressenti que tu as vécu dans d’autres situations (note lesquelles).
Etape 1 : faire les associations spontanées
Reviens sur le rêve et note toutes les images – personnes, objets, situations, couleurs, sons, paroles. Chaque élément constitue une image distincte et doit être analysée en tant que tel. Avant de regarder la symbolique archétypale issue des bouquins, d’abord considère l’association automatique de ton propre inconscient.
Ecris la première image
Note toutes les associations qui te viennent
Passe à l’image suivante`
Autre possibilité : Que fait cet archétype aujourd’hui dans ma vie personnelle ? Qu’est-ce que cela a à voir avec moi, individuellement ?
Exemple : “Je suis dans un cours collectif où on prend tous un ballon de Klein, moi il me reste un tout petit, je demande au prof qu’est-ce que je fais avec ça.” Mes associations spontanées :
Cours collectif : social, tribu, groupe
Ballon de Klein : air
Il m’en reste un tout petit : laissé pour compte, rejeté
Je demande au prof : la figure d’autorité, leader du groupe, enseignant, maître
Tu vois très vite comment quelque chose commence à se dessiner, même si à ce stade on ne cherche pas à faire des ponts. Chaque symbole est pris séparément.
Etape 2 : relier chaque image du rêve à une dynamique spécifique de notre vie intérieure
Pour chaque image demande-toi : Quelle est cette partie de moi ? Où l’ai-je vue fonctionner dans ma vie dernièrement ? Où est-ce que je vois ce même trait de caractère dans ma personnalité ? Qui est, en moi, celui qui se sent comme ça ou se comporte comme ça ? Les associations de souvenirs : faire le lien entre émotions du rêve et émotions dans la vie réelle.
Exemple sur le rêve précédent : c’est quand la dernière fois que je me suis senti laissé pour compte dans un groupe face à une figure d’autorité ? Quelle est cette partie de moi ? Y a-t-ils plusieurs situations où j’ai vécu ça ?
Etape 3 : l’interprétation : rassembler toutes les significations des premières étapes en une seule image unifiée et cohérente.
À ce stade tu peux te demander : Quel est le message central, le plus important, que ce rêve tente de me communiquer ? Que me conseille-t-il de faire ? Quelle est la signification globale de ce rêve pour ma vie ?
Exemple sur le rêve précédent : ce rêve me propose de ramener dans la conscience dans cette partie de moi qui vit un rejet du groupe, à mettre de la conscience sur cette partie de moi et la rassurer dans ce type de contexte pour prendre ma juste place.
Choisir une interprétation qui me montre quelque chose que je ne savais pas
Eviter l’interprétation qui gonfle l’ego et m’arrange à un endroit
Eviter les interprétations qui enlèvent ma responsabilité
Etape 4 : poser une action concrète
Quand les 3 premières étapes sont faites, reste à concrétiser tout ça dans la vie quotidienne quelque chose pour marquer le fait que tu as compris le rêve.
Exemple sur le rêve précédent : je peux prendre un temps en méditation pour reconnecter à cette partie de moi et l’accueillir dans tout ce qui peut survenir comme pensées, émotions et sensations.
Pour aller plus loin
3 astuces pour toi si tu veux aller plus loin :
Si tu veux rêver plus ou avoir plus de détails, prends l’habitude de tenir un journal de rêve à côté du lit et de noter dès le réveil. Même si tu ne t’en rappelles pas, tu peux prendre une minute pour poser l’intention de t’en rappeler. Au bout d’un moment, tu vas avoir de plus en plus de rêves et de plus en plus de détails.
Quand tu as fait un rêve marquant (tu le sens quand il reste rémanent dans la journée), prends le temps de le décortiquer en profondeur via les pistes proposées au-dessus.
Si tu rêves beaucoup comme c’est mon cas (ce qui arrive forcément quand tu commences à mettre ton attention dessus), tu vas avoir beaucoup d’informations à traiter car tu peux faire 3, 5 ou 8 rêves dans la nuit ! Tu peux te mettre en place une petite routine quotidienne où tu prends simplement le temps de noter les premières associations spontanées qui te viennent et, si t’en as envie, tu prendras le temps de développer à un moment choisi.
Le monde des songes est mystérieux, il peut te parler de tes ombres, de ton désir, de tes peurs, de ton enfance… Si tu veux approfondir, voici un livre indispensable “Inner work” de Robert A Johnson. Un autre livre, plus centré science et sommeil, qui parle un peu des rêves dans le cadre scientifique : “Pourquoi nous dormons” de Matthew Walker.
L’instinct grégaire est inné en l’humain et il a beaucoup plus d’influence que tu ne l’imagines. Peu de personnes comprennent vraiment ce qu’est cet instinct. Quel impact a-t-il dans notre vie ? A quoi cela ressemble-t-il chez les autres ? Comment s’exprime-t-il selon la personnalité des gens ?
A la fin de cet article, tu auras le fin mot de l’histoire au sujet de l’instinct social ou instinct grégaire.
Revenons 30 000 ans en arrière. Lucy, Grok et tous leurs compères s’organisent en bande voire en tribus pour les plus organisés. Dans un monde hostile avec des dinosaures partout (non je blague ils avaient disparu) et plein d’autres animaux dangereux, il fallait rester ensemble pour survivre. Être seul dans un monde chaotique rend la survie très difficile.
L’humain n’étant ni le plus rapide, ni le plus fort, ni le plus gros… Il a fallu trouver une autre stratégie : s’organiser en tribu.
L’instinct grégaire (ou social) est l’impulsion d’appartenir à un groupe, connaître sa position dans celui-ci, en connaître la structure, les règles et les respecter.
Pour l’anecdote, grégaire vient du latin gregarius qui vient de grex : troupeau.
L’instinct grégaire se pose la question : est-ce que j’appartiens à un ou des groupes et est-ce que j’y occupe ma place ?
Cela renvoie immédiatement à la peur de l’exclusion. Ce n’est pas juste une peur du rejet en mode “mince ils ne veulent pas jouer avec moi” ou “elle me regarde de travers, elle ne m’apprécie pas.”
C’est beaucoup plus profond et archaïque que cela ! L’instinct grégaire craint plus que tout le bannissement, car cela renvoie au danger d’être exclu du groupe.
L’instinct social ou grégaire est profondément ancré en l’Homme depuis la nuit des temps. Il est notre moteur relationnel : il nous motive à créer des relations et à nous soucier du bien-être des autres.
L’instinct social est l’instinct le plus récent des êtres vivants : il est apparu il y a quelques dizaines de millions d’années, par rapport à l’instinct sexuel et à l’instinct de conservation qui sont encore plus anciens.
L’instinct social navigue naturellement dans les groupes, il perçoit qui est à quelle place, qui est dominant, qui est en relation avec qui… On peut le relier à une forme d’intelligence sociale et situationnelle.
L’instinct social représente une révolution dans la manière dont la vie s’auto-organise, encourageant des actes de sacrifice qui vont souvent à l’encontre des intérêts de survie individuels pour le bien des autres membres du groupe. Il fonctionne en micro comme en macro, c’est-à-dire qu’il peut nous pousser à être en lien une seule personne pour être plus intime avec (sans chercher la séduction) ou s’étendre à un grand groupe et vouloir créer de la cohésion et de l’harmonie.
L’instinct grégaire n’est pas QUE le groupe : discuter de tout et de rien pendant des heures avec quelqu’un relève aussi de cet instinct.
L’instinct grégaire est sensible à l’état des autres, au langage non verbal, il permet de connaître l’état interne des autres et va naturellement savoir comment entrer en relation avec quelqu’un.
Notons que l’instinct social est en lien avec la représentation : quand on parle de masque social, on parle justement de cet automatisme consistant à montrer une certaine partie de soi. Il s’incarne dans l’apparence, le style personnel, le langage du corps : tout cela s’englobe dans notre “identité sociale”.
Autant cet instinct grégaire est présent chez tout le monde (au même titre que les 2 autres instincts), autant il n’occupe pas la même place pour tout le monde ! Ce dernier point est très important comme tu vas le découvrir dans un instant, notamment quand tu entres en relation avec les autres.
L’instinct grégaire chez l’humain
La place de l’instinct grégaire dans notre personnalité influence considérablement la psychologie de l’individu. Nous avons 3 instincts : conservation, sexuel et social.
Comme chaque instinct, l’instinct social peut être dominant, secondaire ou réprimé.
Avant de détailler ce que ça change dans la psychologie d’un individu, prenons le temps d’expliquer cette hiérarchie des instincts, présente en chacun de nous :
L’instinct dominant est le moteur de notre personnalité. Il pilote en arrière-plan tout notre fonctionnement. Toute notre psychologie est colorée par cet instinct et les besoins qu’il cherche à nourrir. C’est celui qui est le plus marqué par les névroses et par les mécanismes égotiques de notre type de notre personnalité (cf ennéagramme). Toute notre vie est organisée autour de celui-ci !
L’instinct secondaire est plus neutre, il sert souvent de soutien et permet de soulager l’instinct dominant. On confond souvent notre instinct dominant et notre instinct secondaire car le premier prend tellement de place qu’on ne le voit pas.
L’instinct réprimé ou aveugle est complètement mis de côté et carrément sacrifié. En réalité, l’ego le considère comme inutile voire dangereux.
Qu’est-ce qui se passe quand l’instinct social est dominant chez quelqu’un ?
Justement, c’est ce que tu vas découvrir maintenant.
L’instinct social dominant
L’Homme dominé par l’instinct social se sent très impliqué par tous les thèmes qui touchent la sphère sociale : c’est quelqu’un qui s’engage dans la vie sociale, est plus sensible aux causes politiques. Il s’engage plus aisément dans des collectifs : associations, groupes, syndicats, écovillages, CE…
Si l’instinct social est dominant, la MAJORITÉ de la vie et de l’identité tourne autour de ça.
Il y a une forme d’intelligence grégaire de savoir qui est à quelle place dans le groupe et de très vite cerner les enjeux sociaux dans une situation donnée.
Tout est fait pour éviter d’être banni et abandonné donc il est normal qu’il y ait des mécanismes automatiques pour pouvoir rester en lien avec la tribu. L’instinct social amène à se positionner dans le groupe en essayant d’avoir un statut particulier.
L’instinct social est en lien avec l’appartenance et ça se voit très très bien dans les groupes où les gens veulent créer ensemble. Ils veulent défendre leurs causes : c’est un grand classique chez toutes les personnes qui veulent faire bouger les lignes qui s’intéressent à une cause particulière. Selon les époques, les personnes et les cultures, au choix : droit de vote des femmes, égalité entre blancs et noirs, mariage gay, droit à l’avortement…
Les gens avec l’instinct social dominant s’approprient les sujets politiques et mettent une énergie conséquente dans ces sujets, selon leur profil psychologique.
Le profil psychologique conditionne énormément la façon dont cet instinct social s’exprime.
Exemple : Il y a ceux qui sont à fond dans un mode militant, comme le type 1 ou le type 6, et d’autres qui sont plus en retrait comme le type 4 ou le type 9.
Ca c’est pour les gens à instinct social dominant : comme tu l’as compris, c’est une question d’identité pour eux, leur ego va se manifester principalement dedans ainsi que leurs principales névroses.
Pour ceux qui l’ont en instinct secondaire, ça reste important pour eux mais pas au point d’en faire une quête identitaire et une question de vie ou de mort.
Enfin, pour les derniers qui répriment l’instinct social (mon cas par exemple), cet instinct est désinvesti car considéré comme un obstacle à l’instinct dominant. Ces personnes restent plus éloignées des groupes, peinent à jouer ce jeu de la représentation qu’elles associent à de la superficialité et du bavardage. Elles peuvent oublier les visages, les noms des gens, les informations personnelles. Plus on désinvestit l’instinct social, plus on a tendance à s’effacer voire s’isoler, à ne pas sentir notre impact sur les autres.
Ennéagramme et instinct social : les 9 “sous-types” sociaux
En ennéagramme, il y a 9 structures psychiques appelées ennéatypes.
Lorsque les 9 types de l’ennéagramme rencontrent les 3 instincts, cela donne 27 variantes instinctives possibles, aussi appelées sous-types (même si c’est faux vu que les instincts ne découlent pas de l’ennéagramme, c’est le terme usité par la “communauté” ennéagramme).
L’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant, ce qui le rend très visible et l’expression est alors très spécifique.
Lorsque l’instinct social domine, chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas appartenir à un groupe où il y a X”, X étant l’évitement compulsif. Il faut bien se dire que c’est une question de vie ou de mort pour le psychisme !
Dans l’instinct social, il y a des individus qui cherchent à fédérer le groupe, d’autres à corriger les membres pour que tout se passe bien, certains veulent prendre la tête du groupe, d’autres se mettent en périphérie…
Comme toujours, derrière le comportement visible, il y a la motivation invisible qui pilote dans l’ombre (qui renvoie directement à l’ennéatype et à l’instinct dominant).
Le type 1 social a un radar à imperfections sur tout ce qui se passe dans le monde, il est très conscient des enjeux sociaux. Il veut contribuer, prendre sa place et sa responsabilité pour contribuer à ce qu’il estime juste (ses idéaux élevés). Il a tendance à militer pour une cause qui lui tient à cœur : il a le sens de la mission et mène une quête d’intégrité. Il va tout faire pour améliorer le collectif dans lequel il s’engage, quitte à paraître froid et critique. Aurélien Barrau est un bon exemple.
Le type 2 social met beaucoup d’énergie à entretenir des relations et est naturellement bon à ça. C’est typiquement quelqu’un qui a un carnet d’adresse monumental ! Il n’aspire pas à être la figure centrale d’un collectif (cf les traits égotiques du type 2 en lien avec l’estime et l’amour de soi), par contre il gravite aisément autour de la personne dominante. Il peut être un excellent bras droit et aime cette position dans laquelle il n’est pas au centre et où il peut aider et s’impliquer dans la vie des autres.
Le type 3 social cherche à être une figure centrale, à la différence du type 2 social. Il sent l’énergie de la pièce et sait quoi faire et quoi dire pour briller dans le groupe. Il a tendance à être charismatique et charmant, dépense beaucoup d’énergie pour se présenter sous son meilleur angle et prendre soin de sa réputation. Il se met dans une position dans laquelle il va pouvoir inspirer les autres. Il aime naviguer dans des groupes qui améliorent son image sociale, d’où le fait qu’il peut très vite s’enfermer dans un rôle social. Cyril Hanouna est un bon exemple.
Le type 4 social s’intéresse à la profondeur dans ses relations. Il a tendance à s’engager plus sur la scène sociale que des autres 4, notamment à travers des collectifs d’artiste, des groupes spirituels ou des cercles académiques. Même s’ils se retrouvent plus dans des contextes sociaux, l’évitement de la banalité crée un sentiment de décalage vis-à-vis des groupes, ce qui entre en conflit avec le besoin d’appartenance de l’instinct social et crée un sentiment de honte accru. Il peut se laisser aller à la plainte et peut chercher à créer du drame s’il s’est senti humilié, en s’apitoyant sur lui-même et nourrir une identité de victime. Solange te parle est un bon exemple.
Le type 5 social est le plus extraverti des 5. Il cherche à devenir expert dans un domaine et peut devenir enseignant voire guide pour d’autres. Les domaines qui l’attirent lui permettent d’entrer en relation avec des personnes et des groupes qui ont un bagage riche et intéressant pour lui. Il respecte beaucoup les gens qui sont maîtres dans leur domaine. Comme il valorise le mental, sa transmission peut être très complexe et jonchée de langage pointu qui est accessible seulement aux initiés. Il peut s’engager dans des débats intellectuels stériles, fuir les groupes qui ne l’apprécient pas et afficher sa supériorité publiquement. Pierre Bourdieu est un bon exemple.
Le type 6 social est préoccupé par son rôle au sein du cadre de référence. Il met toute son énergie au service de l’accomplissement de son devoir. Pouvant paraître froid et critique, il cherche à maintenir l’ordre dans un groupe. C’est un fervent défenseur des causes sociales qui peut aller jusqu’à la guerre idéologique. Il a de fortes attentes dans les relations importantes pour lui parce qu’il a besoin de pouvoir compter sur les autres. Il peut se sentir trahi quand les autres ne collent pas à leurs attentes et il a une vision très claire de ce qu’est pour lui l’amitié : il est très sensible à la fiabilité, la confiance, le soutien. Il peut tomber facilement dans des croyances et des idéologies qui rassemblent des gens jusqu’à arriver à une dévotion aveugle. Eric Zemmour est un bon exemple.
Le type 7 social est enclin à donner et se sacrifier pour le groupe. Il peine à savoir où investir son énergie, il a tendance à se disperser, d’autant qu’il voit du positif dans toutes les opportunités. Il a tendance à essayer de se contrôler, de faire attention à son alimentation, il reporte ses plaisirs pour un idéal futur, à la différence des autres 7. Lorsqu’il est anxieux, il peut devenir peu fiable, incontrôlable même s’il maintient une façade sympathique. Major Mouvement est un bon exemple.
Le type 8 social est le plus accessible des 8. Il met beaucoup d’énergie à la défense des autres et se retrouve souvent dans des positions de pouvoir. Il aime cette posture de leader dans laquelle il peut exprimer son énergie. Il peut justifier des actions autoritaires et destructrices au nom du groupe. Sous stress, il peut aller jusqu’à exiger une soumission et un contrôle total des autres. Nassim Taleb est un bon exemple.
Le type 9 social est le plus extraverti et amical des 9. Il s’implique beaucoup pour les autres et joue le rôle de liant dans les groupes. Il finit par se retrouver en position de pouvoir sans forcément l’avoir cherché. Il peut être très dévoué envers ses proches et envers les causes importantes pour lui. Il peut avoir du mal à connaître son propre avis. Il a tendance à graviter à l’extérieur des groupes. François Hollande est un bon exemple.
Si tu souhaites approfondir l’ennéagramme pour mieux te connaître, rendez-vous dans Bas Les Masques.
L’ennéagramme est souvent vu comme un modèle très mental. Pour autant, il y a deux ennéagrammes dont on va parler aujourd’hui. Le premier est nécessaire pour démarrer mais il trouve vite ses limites. Le deuxième est nécessaire si tu souhaites trouver ton type de personnalité et cheminer avec ce riche modèle.
L’Enneagramme est une figure à neuf points qui nous parle de trois centres d’intelligence présents chez tous les êtres humains. Ces trois centres d’intelligence donnent lieu à 9 structures de personnalité qui décrivent nos motivations profondes. En réalité, s’il y a un seul schéma de l’ennéagramme, il y a bel et bien 2 ennéagrammes dont je m’en vais te parler aujourd’hui.
L’ennéagramme de la tête
Lorsque tu découvres l’ennéagramme, il est nécessaire d’apprendre les bases : les 3 centres, la hiérarchie des centres, l’intégration et la désintégration, la structure de l’ego et ses mécanismes égotiques.
Pour apprendre les 9 structures de la personnalité, tu commences nécessairement par les stéréotypes : ces personnes qui collent tellement au modèle que c’en est indécent.
Au début, on confond motivations et comportements, on reste un peu trop scotché à ce que les gens font et disent au lieu d’aller regarder pourquoi ils font ce qu’ils font. Cela vaut aussi et surtout pour soi-même.
L’ennéagramme est à usage personnel en priorité. Lorsque tu arpentes ce chemin de connaissance de soi, il est facile de se tromper, d’emprunter des chemins de traverse et de se retrouver à analyser des comportements, des choix de vie, en superficie.
Il est aisé de se fourvoyer et de taper complètement à côté.
L’écueil de l’ennéagramme de la tête est d’être désincarné, dissocié des 2 autres centres. Dans la tête, il est possible de tenir tous les discours, d’explorer les différents points de vue sans vraiment s’engager dans le processus.
En 2016, quand je découvre l’ennéagramme, je suis uniquement dans ma tête à regarder les arguments logiques : “je suis comme ceci”, “je fonctionne comme cela” et hop je me range dans un ennéatype qui n’est pas le mien.
L’ennéagramme de la tête est un travail exotérique qui reste à l’extérieur des choses.
C’est important pour comprendre le modèle, ses contours et éviter les confusions, mais c’est un ennéagramme qui est hors sol, rationnel, un peu comme le scientifique qui se croit totalement objectif et qui déclare « moi je suis rationnel » alors qu’il est mû par ses émotions et qu’il ne veut pas le reconnaître. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir un paquet de preuves sur le sujet, notamment tous les travaux d’Antonio Damasio.
L’ennéagramme de la tête est obsédé par la surface, par l’image que tu as de toi voire tout ce que tu te racontes à ton sujet.
C’est là que tu focalises sur les comportements et que tu peux facilement changer d’avis en trouvant des arguments pour tous les types.
L’ennéagramme de la tête met complètement de côté ce qu’on vit vraiment dans le cœur et les tripes.
L’ennéagramme de la tête ne donne pas de fruits, tu peux le voir à toutes ces personnes qui parlent d’ennéagramme et ne le vivent pas. Ils discourent dessus, ils expliquent le modèle sans l’incarner, sans l’avoir intégré.
C’est extrêmement fréquent dans les formations en ennéagramme, souvent données par des gens qui ne parlent pas de leur type ennéagramme (ce qui est une autre façon de ne pas se mouiller).
Cet ennéagramme de la tête n’a aucun goût et c’est juste un modèle de plus…
L’ennéagramme du cœur
Avant de te parler d’ennéagramme du cœur j’aimerais te partager un exemple.
La CNV, la communication non violente, je connais depuis très longtemps. Je pense que le premier livre que j’ai lu, le livre “les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs” de Marshall Rosenberg. C’est un livre que j’ai dû lire il y a 11 ans et c’était très intéressant. J’ai appris plein de trucs sur la communication.
Depuis ce jour, régulièrement, je lisais sur la CNV, je regardais des vidéos. Plus tard, j’ai acheté des modules de formation et ça m’a beaucoup apporté.
Cette CNV avec les livres ressemblait à quelque chose comme : « Ah ouais, c’est vrai que la liberté, c’est important pour moi. » « Oui, c’est vrai, le besoin de liberté, c’est important bien sûr. »
Puis il y a la CNV que j’ai expérimentée en formation. Il y a quelques temps j’ai participé à 7 jours de formation CNV en présentiel.
Et là, quand je suis quand j’ai revisité ce thème de la liberté, quand je suis allé dans une situation, je ne cherchais pas du tout ça. J’étais dans une situation désagréable, quelque chose où j’avais beaucoup d’intensité, beaucoup de tristesse. Ce sur quoi je tombe au fond du fond, c’est à quel point c’est important pour moi d’être moi-même, d’incarner qui je suis dans le monde, de pouvoir donner et offrir qui je suis.
Et là, ça m’a fait une vague de frissons. À chaque fois quand j’en parle, ça me fait des frissons. Il y a un truc de… “Putain ! Être moi-même, incarner qui je suis, être moi-même, avoir cette liberté d’être moi ! WOW ! Putain que c’est important !”
Ca n’a rien à voir avec “Ah ouais, j’ai besoin de liberté.” Là, on est dans la tête, dans l’exotérique : j’ai pris un mot. Il y a la liberté en tant que mot, en tant que concept. Et là, ça fait tout le travail qui est souvent complètement déconnecté du réel que j’ai fait pendant des années en coaching. Travailler sur les valeurs : Alors moi, c’est l’intégrité, puis c’est… Ouais, l’honnêteté, c’est important. Et puis, la liberté est super importante. 100% des entrepreneurs du web à qui je discutais m’ont dit à un moment : « Moi, j’ai besoin de liberté. Ma motivation, c’est la liberté. » Souvent, c’est des gens qui s’esclavagisaient et s’enchaînaient à leur business. C’était assez amusant. Souvent, c’est la valeur-liberté.
Mais ce qui n’a rien à voir dans ma perception avec l’élan de vie que j’ai, cette putain d’énergie de vie d’être libre, d’être moi. Ça n’a rien à voir. Parce que dans un cas, c’est pensée, mentalisé, réfléchi, et c’est une checklist, tu vois. Dans un autre cas, c’est vécu dans les tripes, dans le cœur.
Si je te parle de ça, c’est que pour moi, ça permet vraiment de discerner la voie de la tête et la voie du cœur.
Cette expérience de la CNV m’a permis de faire la différence entre :
La CNV mentale, protocolaire, des livres
La CNV du cœur, connectée directement à mes ressentis et mes besoins. À cet endroit, je rencontre à l’intérieur de moi les différentes énergies qui me composent et qui sont vivantes à l’instant T : par exemple la liberté d’être moi.
Ça n’a pas du tout le même goût. Ça n’a rien à voir.
C’est comme si tu comparais un pauvre hamburger McDo dégueulasse à un mets d’un chef étoilé avec des noms exotiques de le coulis de fraises sur son château flamboyant de chocolat et où le goût est à la hauteur de cette description rocambolesque.
Donc ça, ça, ça parle d’une vision et d’une approche qui est beaucoup plus corporelle, même pas corporelle mais vivante et concrète.
Du coup, ça m’amène à l’ennéagramme du cœur. Une fois que les bases ont été acquises par la tête, l’ennéagramme s’explore par la voie du cœur, dans le ressenti.
L’ennéagramme du cœur nécessite de sauter dans le grand bain.
C’est ce qui fait que j’arrête de me voir tel que je crois être et que je commence à me voir tel que je suis vraiment. C’est beaucoup plus engageant !
C’est une voie mésotérique et qui est dans une rencontre avec soi qui est dans quelque chose qui est de l’ordre de l’expérience où je laisse tomber les modèles. Cette rencontre avec toi-même est forcément confrontante car elle te met face à des parts de toi que tu ne voulais pas voir.
Ils sont encore là, tu vois, je laisse le mental et compagnie, c’est super. Encore une fois, comme je t’ai dit, c’est important de commencer par l’ennéagramme de la tête pour apprendre, pour comprendre, etc. Mais si on reste à l’ennéagramme de la tête, non seulement ça n’a aucun goût, non seulement on va taper à côté, on ne va pas trouver son type puis en fait, ça ne servira pas à grand-chose, ça va juste s’agglomérer parmi tous les autres outils qui sont sans goût. Ce travail mésotérique nécessite de sauter dans le grand bain, de se jeter à l’eau.
Tu sais, cette adrénaline-là quand tu es en haut de la falaise, enfin pas quand tu veux te suicider, en haut de la falaise quand tu veux sauter de 10 mètres dans l’eau, et quand tu sais que tu ne vas pas mourir parce que tu as bien regardé qu’il y avait de l’eau en bas, ne sois pas con, et tu es là et il y a une tension, il y a une peur, il y a peur, il y a un stress de se jeter dans l’eau, de se jeter à l’eau.
D’ailleurs, l’expression se jeter à l’eau. Tout comme quand tu vas te reconvertir et tu dis ok, je quitte mon ancien métier, je vais lancer mon business, lancer mon activité, se jeter dans le grand bain.
On est encore là-dedans, en effet. Même si là, on n’est pas dans quelque chose d’extérieur de aller se jeter dans la mer ou lancer une activité, c’est plus se jeter à l’eau dans mon intérieur, mais c’est le même effet.
C’est le même effet et ça demande les mêmes prérequis dont on va parler dans un instant, mais ça provoque le même inconfort, la même peur. Il y a une peur de “qu’est-ce que je vais trouver”, de “qu’est-ce que je vais découvrir de moi” parce que je plonge dans moi.
Je vais découvrir des parties de moi que je ne connaissais pas, des tâches aveugles, des zones qui étaient complètement mises de côté comme si c’était une maison avec des pièces condamnées et qu’est-ce que… Tu as retrouvé des clés, tu vas réouvrir à nouveau toutes ces pièces-là toutes ces portes-là et qu’est-ce que je vais y trouver ?
Et c’est là où ce travail du cœur, ce travail de l’ennéagramme du cœur va te faire plutôt regarder qu’est-ce que je ressens réellement plutôt que regarder la checklist mentale : “Alors la passion, mensonge, le 3, mensonge, non, non, mais moi je ne mens pas, alors non, je ne suis pas 3. ” “Alors l’avarice du 5, avarice, oh non, moi je donne de l’argent quand même régulièrement, alors je ne suis pas avare, non, non, ça, ça va.”
Ça, c’est justement l’ennéagramme de la tête où tu es là dans ta tête bien confortablement à faire la checklist là où dans l’énéagramme du cœur, il n’y a pas d’hésitation en fait.
Dans l’ennéagramme de la tête, tu peux soutenir toutes les hypothèses de tous les ennéatypes.
Tu peux trouver tout son contraire, comme dans un débat, dans une discussion, on peut aller chercher tous les points de vue.
Mais quand tu es dans l’ennéagramme du cœur et que tu vas aller visiter ce que tu ressens en réalité, réellement, ce qui te percute dans ta structure, réellement, ce que tu cherches le plus à éviter dans ta vie, je te garantis que tu vas très très vite éliminer 8 ennéatypes parce que dans le réel de ton ressenti et de ce qui se passe en toi, ça va très très vite faire du ménage.
Et c’est là où moi, je fais “Bon ben en fait non, l’instinctif, pas du tout.” Non, le thème de la colère, contrôle, non, non, non. “Mental, oui, mais non, ma quête n’est pas mentale.” “Mes thèmes, ils sont émotionnels !”.
Ça a été long pour moi parce qu’au début, je cherchais dans l’ennéagramme de la tête alors que dans l’ennéagramme du cœur, ça me ramène tout très très vite sur les zones de tension en lien avec le centre émotionnel, en lien avec l’image, en lien avec l’identité, en lien avec la tristesse, en lien avec tous les thèmes, la honte du centre émotionnel.
Parce que quand tu sautes dans le grand bain, le faisceau se resserre très très vite.
D’où le fait que je te recommande vraiment d’aller te poser plutôt ces questions-là :
Qu’est-ce que je ressens vraiment ?
Qu’est-ce que ça me fait là ?
Qu’est-ce qui me percute le plus quand quelqu’un me parle, me dit, me critique ? C’est quoi que ça vient chercher ?
Qu’est-ce que je cherche le plus à éviter dans ma vie et que je développe des trésors d’ingéniosité pour jamais y être confronté, pour toujours esquiver ?
Et quand je fais quelque chose, quand quelque chose sort de moi, quand je dis, quand je parle, quand je fais quelque chose, d’où ça part ? De quel endroit ça part de moi ?
C’est tout ça qui va t’informer et qui va t’informer de ton ennéatype et de ton réel fonctionnement et donc, par extension, de celui des autres.
Ça, c’est l’ennéagramme du cœur et il ne trompe pas. Et là, tu ne peux pas te planter, même si ça peut prendre du temps et ça peut prendre des jours, des semaines, des mois avant de sentir, avant d’être suffisamment au contact de toi et de ton être pour répondre à ces questions-là. OK ? C’est pour ça que je te dis, c’est pas confortable, c’est pas censé l’être, et c’est pour ça qu’à mon sens, il y a 3 prérequis à vivre cet ennéagramme du cœur et à emprunter cette voie-là.
Les 3 prérequis à l’ennéa du cœur
Comme je te le disais, de ce que j’ai observé, il y a bien 95% des gens qui font de l’ennéagramme de la tête, si ce n’est pas 99%.
Il y a seulement une minorité de gens, sur tous les gens qui ont lu des bouquins, suivi des formations, il y a une partie infime qui, à mon sens, vit l’ennéagramme du cœur… …même chez les formateurs …même chez plein de gens qui transmettent.
Pour la simple et bonne raison que c’est coûteux, pour la simple et bonne raison que ça engage tout l’être, et pour la simple et bonne raison que ça te met à poil et que ça te confronte à tes plus grosses zones de tension.
C’est une zone dans laquelle tu commences à être tellement transparent avec toi, tellement honnête avec toi, tu ne peux plus te mentir, tu ne peux plus te bullshiter, tu ne peux plus te fuir, tu ne peux plus te projeter.
C’est un endroit dans lequel tu te rencontres et tu te retrouves, et ça peut impliquer énormément de choses. Ça peut impliquer des changements drastiques, de vie, des décisions, ça peut impliquer des deuils, ça peut impliquer tellement de choses que c’est normal qu’il y ait plein de personnes qui ne franchissent pas ce pas-là, et je le comprends.
Donc, voici 3 prérequis pour cet ennéagramme du cœur.
1/ L’humilité
L’humilité, c’est-à-dire de cesser de me raconter que je sais, que je sais qui je suis, que je sais comment je fonctionne, que j’ai compris. Ça demande de lâcher, de descendre de ce piédestal mental dans lequel je me suis mis tout seul, de descendre et de renoncer à croire que je sais déjà.
L’humilité de me dire “peut-être que tout ce que je crois à mon sujet est complètement faux”. Peut-être que j’ai tellement investi un faux self que tellement je me suis fait croire que, qu’en fait, je ne sais pas du tout qui je suis. Ça demande cette humilité-là de lâcher les préconceptions et tout ce qui pourrait être des voies de traverse et des obstacles à vraiment me voir comme je suis.
Dans le travail du lion de Némée, Hercule va étrangler le lion dans la caverne. En fait, il s’étrangle lui-même. Dans un mythe comme dans un rêve, tous les personnages, toutes les parties du rêve ne sont que des facettes de toi. Donc, Hercule s’étouffe lui-même en étouffant le lion parce qu’il se regarde en face, il arrive au bout d’un mode de fonctionnement, il se regarde les yeux dans les yeux et il étouffe, il tue entre guillemets son égo, il accepte de se voir comme il est. Donc, c’est faire tomber les masques.
3/ C’est le courage, surtout que le courage, la racine de courage, c’est le cœur. C’est le cœur et justement, quand on parle de la voie du cœur, ce n’est pas pour rien aussi, c’est que ça te demande de plonger dans l’inconnu, ça te demande, encore une fois, revois-toi sur cette falaise-là, si tu l’as déjà fait, de plonger ne serait-ce que de 3 mètres, de 5 mètres, de 10 mètres. Tu vois l’eau en bas et tu dis oh putain, ça demande un courage de plonger. Je sens toutes mes cellules qui bougent et j’y vais, j’y vais quand même. Donc, c’est le courage, c’est l’ingrédient, l’ingrédient clé qui permet la bascule. Il y a l’humilité, l’honnêteté permettent de rendre le travail possible et le courage d’y aller à un moment donné.
C’est comme le courage de lancer son business, le courage de prendre un bain froid, le courage de faire une retraite de méditation ou quoi, c’est d’aller déclencher à chaque fois le courage d’aller dans cette zone grise, dans cette zone inconnue où je ne sais pas ce que je vais trouver, même si c’est moi-même et même si c’est à l’intérieur, je ne sais pas ce que je vais trouver.
Mais c’est là que je vais trouver le plus beau trésor de la Terre puisque c’est moi-même et c’est la vie en moi. C’est un cadeau que je te souhaite de trouver en tout cas.
Maintenant, pour terminer, pour avoir ces trois qualités d’humilité, d’honnêteté et de courage, le fruit doit être mûr. C’est important puisque si le fruit n’est pas mûr, tu ne vas pas y aller, tu vas forcer, tu vas te mettre la pression, tu vas te mettre des il faut parce que le fruit n’est pas mûr. Donc, c’est OK si le fruit n’est pas mûr, c’est OK d’arrêter là et de ne pas continuer dans cet ennéagramme du cœur, de ne pas continuer du tout l’ennéagramme ou de rester dans la tête, c’est OK tant que tu es en conscience que tu fais de l’ennéagramme de la tête et que tu restes autour en périphérie et que tu regardes comme un touriste, comme au musée, tu regardes et tu ne t’investis pas, tu ne t’engages pas.
C’est justement l’écueil du centre mental de ne pas se mouiller dans le réel, c’est l’écueil de beaucoup de… C’est l’écueil de l’approche scientifique, du scientisme, c’est de croire que le réel est observé sans se mouiller. “Non, non, mais moi, je suis rationnel, je suis totalement objectif.”
Mais que dalle ! L’objectivité absolue n’existe pas chez un être humain. À un moment donné, c’est d’assumer la position depuis laquelle tu parles et de te regarder vraiment. Et ça, encore une fois, c’est engageant, c’est impliquant, c’est pour ça qu’il y a beaucoup de personnes qui se protègent de leur propre pathos en investissant un masque d’objectivité. C’est classique chez les mentaux, notamment.
Donc, c’est OK si le fruit n’est pas mûr et, encore une fois, au démarrage de la quête, si tu prends tous les voyages du héros, le monomythe de Campbell, au démarrage de la quête, le héros a le droit de résister à s’engager.
Il y a toujours la résistance quand il y a l’appel du destin, quand il y a l’appel de l’aventure et il y a toujours la possibilité de prendre la sortie d’autoroute et de ne pas y aller, en fait. Il n’y a pas d’obligation avec ça. Mais, à un moment donné, quand il y a le fruit qui est mûr et la possibilité d’y aller, bim !
Et le héros, il y va, tu y vas et c’est parti, tu vas dans la forêt et tu as ta machette et tu es tout seul avec ta machette et dans une faune, une flore sauvage, tu vas tracer ton chemin. Il n’y a pas de chemin puisque tu es dans une voie inconnue. Tu n’es pas dans l’autoroute de la pensée, l’autoroute de la connaissance que l’ennéagramme a mappé et cartographié et extrêmement aidant de ce point de vue-là, même si ça peut être un point d’appui.
Quand tu empruntes cette voie du cœur, quand tu empruntes cet ennéagramme du cœur, tu es seul dans la forêt amazonienne avec ta machette, avec la bite et le couteau.
Tu vas tracer ton propre chemin, ta propre voie en direction de toi-même puisqu’on est dans un voyage intérieur.
Si tu as envie d’explorer cette quête plus en avant, moi, j’ai des ressources pour t’aider là-dessus, tu as Bas Les Masques qui est une première approche si le fruit est mûr et s’il y a ces trois qualités dont on a parlé.
Bas Les Masques peut être la prochaine étape pour toi pour démarrer tranquillement dans ton coin, commencer à voir ton fonctionnement, rechercher ton ennéatype et percer à jour ton ego.
Et si tu as envie d’aller plus loin, tu peux me contacter directement.
As-tu déjà remarqué que dans notre monde, les riches semblent devenir plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ?
Il y a plus de 2000 ans, un verset biblique disait déjà :
« Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on notera même ce qu’il a. »
En 1896, l’économiste italien Vilfredo Pareto observait que 80% des effets proviennent de 20% des causes. C’est la fameuse loi de Pareto !
Cette loi de déséquilibre ne se cantonne pas au monde extérieur.
Dans notre propre intériorité, la personnalité existe sur la base d’un déséquilibre.
Ce qu’on appelle « centre préféré » dans le jargon de l’ennéagramme, ça a des conséquences terribles en créant notre propre malheur. Comment sortir de ce principe d’inégalité qui semble universel ?
C’est le sujet de cet article.
Le verset 13-12 de Tonton Matthieu montre bien le double mouvement : le plus appelle le plus, le moins appelle le moins.
C’est exactement ce qui se passe avec le centre préféré et le centre réprimé. Le centre préféré en énéagramme, c’est le socle de la personnalité. Le réel, la réalité, est filtré et interprété par lui et il y réagit.
L’identification à ce centre préféré crée un déséquilibre dans la personnalité qui s’exprime à travers ce qu’on appelle les mécanismes égotiques : mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base, désir de base, etc. Toute la personnalité est polarisée. C’est ce qu’on appelle l’ego en ennéagramme.
C’est l’heure de lâcher la grosse bombe, le gros pavé dans la mare :
La majorité de tous tes problèmes dans ta vie viennent de la surutilisation de ton centre préféré.
Le centre réprimé est évacué de notre psychisme comme n’importe quelle vulgaire minorité d’un régime politique : Les immigrés, les handicapés, les indigènes, les personnes âgées, etc.
Ce centre réprimé est désinvesti, il n’est pas écouté, il est mis à la cave. C’est comme la manipulation. Il faut être deux pour jouer : bourreau-victime, par exemple.
Donc il y a un couple : centre préféré-centre réprimé.
Le centre réprimé est exclu du système parce que l’ego connote tellement positivement le centre préféré qu’il estime que le centre réprimé ne sert à rien.
Ce centre est dit réprimé car il est un centre qui est un peu plus fort que le centre préféré.
Le centre, il est dit réprimé car c’est celui que nous aimons le moins, que nous comprenons le moins et dont nous évitons l’utilisation avec énormément d’habileté et d’astuces. Comme le disaient Kathleen Hurley et Theodore Johnson.
Le centre préféré contrôle silencieusement notre personnalité, disaient ces deux mêmes auteurs.
L’ego a une connotation négative du centre réprimé. Il le sacrifie sur l’autel du centre préféré.
Ce n’est pas qu’on ne sait pas l’utiliser, c’est qu’on ne veut pas.
Le centre réprimé étant beaucoup moins utilisé par l’ego, il est beaucoup plus pur et moins entaché par les mécanismes égotiques. Le centre réprimé est acquis, cela se décide dans la petite enfance entre 0 et 2 ans, à la différence du centre préféré qui semble être inné.
Lorsqu’on a moins d’énergie, qu’on est énervé, stressé, fatigué, il a des difficultés à rester stable, il devient lourd, inconfortable, il devient une souffrance. Dès qu’on va mieux, il se met en ligne et se rétablit.
J’ai réfléchi à trois manifestations du centre réprimé et j’aimerais te partager les grandes lignes de à quoi ça peut ressembler. Attention, c’est des grandes lignes, c’est évidemment à voir au cas par cas.
Centre émotionnel réprimé
Quand c’est le centre émotionnel qui est réprimé, il va y avoir une certaine froideur, pas de chaleur, pas de douceur. Pas de chaleur, pas de patience, pas d’écoute, pas de prénom, pas de bonjour. Quand je dis pas de prénom et pas de bonjour, c’est que c’est un truc qui est extrêmement fréquent à voir. C’est plein de gens qui, dans des commentaires YouTube par exemple, ne disent ni bonjour ni merci, et viennent juste balancer une phrase ou une question ou un truc. Un mental par exemple haut perché dans son mental ne va même pas prendre le temps de considérer la relation et va juste poser son truc. Le centre émotionnel réprimé donne une forme de désintérêt de l’autre, de désintérêt de la relation. Et du coup, forcément, il est aussi coupé du beau, coupé de la beauté de la vie et de ses émotions.
Centre mental réprimé
Un centre mental réprimé, ça va avoir un goût de confusion, une difficulté à compliquer, de faire des plans, de réfléchir, de clarifier sa pensée, d’anticiper. Tous les centres mentaux réprimés que je connais, lorsque vient le soir tard, ça commence à devenir difficile d’aligner les mots, d’avoir une phrase qui est cohérente, qui a du sens, qui sort fluidement. Les propos peuvent ne plus avoir vraiment de sens. Ils en ont marre de parler, marre de dialoguer, marre de blablater en fait. Là où, quand tu as un bon centre mental, tu peux discuter toute la nuit, tu peux blablabla, tu peux discuter, dialoguer pendant des heures et des heures. Là où un mental réprimé, ça va vite gonfler en fait.
Centre instinctif réprimé
L’instinctif réprimé, là ça va avoir un goût de mou, d’un côté molasses, d’un côté mollassant. C’est être coupé du corps, des sensations, des besoins. C’est quand tu ne sais pas ce que tu veux, l’action devient difficile, ça devient compliqué de trancher, de décider. Il y a une inertie, il y a un côté je me laisse porter, c’est bon. Il y a un truc de se lâcher presque en fait. Donc ça, c’est des expressions que moi j’ai vues sur chacun de ces centres lorsqu’il est réprimé. Maintenant évidemment, c’est à individualiser, ça dépend de ton énotype et ça dépend de plein d’autres choses. Mais c’est des tendances générales que tu vas pouvoir observer et t’amuser à voir. Parce que forcément, il ne faut pas attendre de quelqu’un qui a un centre émotionnel réprimé qu’il ait la même capacité à entrer en lien et à avoir une chaleur de cœur que quelqu’un qui a un centre émotionnel préféré. C’est juste normal en fait.
Mais attention, ce n’est pas parce que le centre est réprimé que tu ne sais pas l’utiliser, je l’ai dit. Et ça ne veut pas dire que ce n’est pas qualitatif. La hiérarchie des centres, ça a tout à voir avec une notion de quantité et pas de qualité. Donc c’est important de ne pas confondre et de ne pas tomber dans des raccourcis du genre “les gens qui ont un instinctif réprimé ne font pas de sport”, “les gens qui ont un émotionnel réprimé sont méchants” et “les gens qui ont un mental réprimé sont complètement teubés”. Non, pas du tout, ça n’a rien à voir.
Hiérarchie des centres : un rappel
hiérarchie des centres et de quelques nuances, quelques apports supplémentaires sur le centre réprimé. Parce qu’en effet, c’est super important avant de chercher à réintégrer le centre réprimé, avant d’approfondir, déjà de définir en fait. Donc quand tu vas être dans ton cheminement, dans ta recherche d’ennéatype, tu vas regarder tes centres, tu vas regarder les mécanismes des types, tu vas chercher à éliminer tes hypothèses les unes après les autres, etc. Mais quand tu t’intéresses spécifiquement à identifier le centre réprimé, ce qui va être plutôt un travail dans un second temps, quand tu es déjà à peu près sûr de ton type ennéagramme, à partir de là, tu as deux variantes, comme l’ont défini les Chabreuil, ils ont appelé ça alpha et mu. En gros, pour chaque ennéatype, tu peux réprimer l’un ou l’autre des centres qui ne sont pas le préféré. Exemple d’un 1 qui est instinctif, il va réprimer soit le mental, soit l’émotionnel, et ça va donner une couleur particulière à l’ennéatype. Donc c’est une nuance qui est extrêmement précieuse. Et intéressante et importante, je trouve, qui mérite vraiment qu’on s’attarde dessus.
Donc en clair, dis-toi bien que le centre réprimé, c’est toute une histoire de flemme.
Il y a quelque chose de l’ordre de très très vite abandonner dessus. Tu vas commencer à faire un truc, par exemple, si moi c’est une rando, une balade ou machin, ou je ne sais pas, une course, et très très vite, il y a la flemme en fait, j’ai envie de m’arrêter. Si je vais courir, au bout de cinq minutes, il y a une partie de moi qui fait : “Oh, c’est bon, on pourrait quand même économiser un peu.” On pourrait quand même économiser notre énergie, on serait mieux à la maison quand même. Et tu vois, une autre personne qui va avoir un mental réprimé, elle va commencer à lire ou à creuser un sujet qui l’intéresse, et au bout de quelques minutes, “Oh mais non, la flemme et tout, c’est compliqué.” Et tu vois, à chaque fois, tu as cette dynamique d’une volonté de lâcher ce truc-là, parce que le centre préféré veut encore récupérer toute l’énergie pour lui. Donc ça a vraiment tout à voir avec une notion de “je ne veux pas utiliser et je lâche et j’abandonne très très vite”.
Et tu vas pouvoir observer, ce que je te recommande chaudement, c’est juste de t’observer et prendre des notes de ton quotidien sur quand tu commences à avoir moins de ressources, à être plus fatigué, plus stressé, plus activé par quelque chose, de voir qu’est-ce qui saute chez toi. Moi, je vois très vite que je commence à rester sur mon canapé, à moins sortir, à moins marcher, à sauter des séances de sport, c’était surtout avant. Il y a un truc comme ça où je vais vraiment… Pareil, me couper du corps, me couper des ressentis, me couper de l’action. Et tout ça, c’est des fonctions du centre instinctif. Rapport au corps, rapport à l’action, au mouvement, trancher, etc. Donc observe bien, en fin de journée, le soir tard, qu’est-ce qui commence à sauter. Chez les gens que je connais qui ont un centre mental réprimé, comme je te l’ai dit, le soir, ça devient vraiment difficile de réfléchir, de parler de sujets mentaux, de parler de trucs qui sont complexes, fins, nuancés. Ça devient difficile pour eux. Et les émotionnels, c’est… Les émotionnels réprimés, c’est là où ils n’ont plus de patience, en fait. C’est les moments où ils n’arrivent plus à écouter l’autre. Ils vont couper court, ils vont ne plus mettre les formes, ils vont devenir plus froids. Donc c’est vraiment par ton observation que tu vas pouvoir capter ta hiérarchie des centres. Et ici, et surtout le focus sur le centre réprimé, de le voir… Quelque part, tu vas le voir par son absence. Il va notamment… Et c’est là qu’on dit qu’il contrôle silencieusement la personnalité, c’est que derrière, ben, tu prends… Tu prends un 1, je reprends l’exemple du 1 qui a l’émotionnel réprimé, il va devenir jugeant, cassant, il n’y aura plus du tout d’émotionnel. Ou si tu prends un 5 qui réprime l’instinctif, il va se couper complètement de ses tripes et de son corps pour rester dans sa tête. Et c’est la même logique pour tout le monde. Donc voilà pour cet ajout. Je te laisse continuer la vidéo tranquillement.
Le sacrifice sous le seuil de conscience
Parlons du sacrifice sous le seuil de conscience.
En fait, le sacrifice du centre réprimé se fait sous le seuil de conscience, au sens où on ne s’en rend pas compte.
C’est lorsqu’on est embourbé dans notre centre préféré et/ou dans notre centre de soutien, pour les 3, 6, 9, qu’on occulte le centre réprimé.
Le symptôme principal, c’est un truc de “C’est bloqué, je n’ai pas accès, je n’y arrive pas.”
C’est comme quand ma chérie me demande : “Fabien, qu’est-ce que tu sens ?”
Ben… Je ne sais pas. “Qu’est-ce que tu as envie ?” Euh… Je ne sais pas. Instinctif réprimé. C’est comme ça le centre instinctif réprimé chez moi. Donc ça donne une difficulté d’accéder à ce genre d’infos.
“Qu’est-ce que tu sens ? Qu’est-ce que tu as envie ?” Ben… Mais je n’en sais rien. Je ne sais pas. Il y a besoin de prendre le temps de connecter, de ramener mon instinctif, qui peut être parti dans les choux, pour avoir la réponse. J’ai besoin de me recentrer et de revenir dans la présence, parce que si je suis happé dans mon centre préféré, on revient à cette loi du plus qui appelle le plus et du moins qui appelle le moins, il va tout s’approprier le centre préféré, donc il n’y aura pas d’énergie pour le reste.
Comment réintégrer le centre réprimé ?
Alors comment on peut réintégrer ce centre réprimé ?
Ca demandé 3 qualités.
La détente, puisque l’ego est une crispation et une tension, donc ça veut dire que ça nécessite à un moment donné une détente dans notre psychisme pour y accéder.
Ça demande de la patience.
Ca demande de la douceur.
Ces qualités qui permettent de revenir à une forme d’écoute, une forme de présence à cette partie de nous, que nous avons tendance à foutre en couilles. Nous avons tendance à foutre encore et encore sous le tapis. Et qui nous coûte. Et c’est ça qui nous coûte énormément.
Donc moi je te dirais qu’il y a un double mouvement à avoir.
Le premier mouvement, c’est de lâcher sur le centre préféré, forcément. Donc sur le mécanisme de défense, et sur la passion, et sur la fixation. Ça demande de lâcher. Pour moi par exemple, sur une base 3, ça demande de lâcher les objectifs, de lâcher le faire pour être, de lâcher l’identification à un idéal du moi, pour pouvoir m’accueillir, et écouter ce que je vis dans l’instant, ici et maintenant. Et ça ne peut pas se faire tant que le centre préféré prend le lead et ne veut pas lâcher.
Le deuxième mouvement, c’est de réintégrer le centre réprimé en y étant présent. Et parce qu’une fois que j’ai lâché mon truc, une fois que j’ai lâché mon fantasme sur : “Ouais, il faut que je fasse ça, il faut que je fasse tant de vidéos, il faut que je fasse tant d’articles, machin.” Une fois que j’ai appris à me détendre là-dedans, alors je peux, alors je peux revenir en présence de ce que je vis, et là, à un moment donné, à un moment donné où je ne le soupçonne pas, poum, il y a un élan. Et il y a un élan, c’est un moment où je n’ai pas du tout prévu ça, et puis je vais me mettre devant mon piano, et je vais jouer 10 minutes, un quart d’heure, 20 minutes, et je vais me régaler. Il y a mon instinctif qui a poussé, et il n’y a pas eu de réflexion, c’est juste : “Je vais aller faire ça, je vais le vivre, je vais l’expérimenter.” C’est tout. Ça demande de l’écoute, de la patience, de la vigilance.
Donc ça, c’est évidemment quelques grosses pistes, après ça reste à individualiser selon toi ton ennéatype. Si tu as envie de faire ce travail de réintégration de ton centre avec l’Ennéagramme, tu peux déjà commencer par être sûr de ton type, et pour ça, rendez-vous dans Bas Les Masques qui va t’aider à ça.
En complément de cette vidéo, tu peux aussi regarder celle-ci, dans laquelle je te dévoile comment j’ai réussi à être discipliné sans effort, malgré mon instinctif réprimé.
L’ennéagramme est parfois cité dans les dérives sectaires, notamment sur le site de la miviludes. Cela peut questionner certaines personnes qui s’intéressent à l’ennéagramme pour découvrir leur type de personnalité.
Est-ce que c’est vraiment sérieux ? Quel est le danger réel de l’ennéagramme? Est-ce que je risque de me faire embrigader ? Craintes fondées ou grand n’importe quoi ?
Je vais tenter de répondre de façon la plus précise à ces questions.
Je cite la MIVILUDES au sujet de l’ennéagramme : “Cette méthode vise à dresser une cartographie de l’esprit humain en classant les individus en 9 types de personnalités. L’ennéagramme, qui utilise une figure géométrique constituée par un polygone et un triangle inscrits dans un cercle, est présenté comme un instrument d’analyse psychologique des individus et des groupes. L’ennéagramme est présent dans différentes méthodes apparentées au coaching et est souvent associé à d’autres techniques psychologiques telle que la Programmation Neurolinguistique (PNL).”*
Récemment, je suis tombé sur quelques vidéos de médias à sensation comme l’Humanité, qui évoque une nouvelle surprenante : Fleury Michon, l’entreprise de jambonneaux utiliserait l’ennéagramme à des fins discutables.
Ce type de contenu mainstream commence commence par citer des noms pour bien appuyer sur le côté étiquette et enfermant. Originellement il n’y a PAS de nom, c’est arrivé avec l’école californienne de Helen Palmer et David Daniels et fait partie des dérives “marketing” fréquentes outre-atlantique.
Voici ce qui est reproché à l’ennéagramme :
Prise de pouvoir sur autrui
Procédé d’étiquetage
Utilisation en entreprise
Outil pas scientifique : Il y a d’autres modèles plus scientifiques
Effet Barnum
Biais de confirmation
Origine ésotérique
*MIVILUDES = Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Citons le site de la MIVILUDES pour y voir plus clair au sujet de la dérive sectaire : “Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.”
La MIVILUDES classe un certain nombre de méthodes et de pratiques comme dérives sectaires : dans les méthodes “psychologisantes” on retrouve le décodage biologique, la PNL, l’analyse transactionnelle, l’ennéagramme et l’EMDR, tandis que dans les méthodes plus physiques on retrouve la kinésiologie, le reiki, le massage tuina.
Il est dit que les méthodes “psychologisantes” reposent sur 3 postulats :
la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal être,
l’angoisse de la maladie,
la revendication d’un mieux être dans une société individualiste et matérialiste.
C’est compréhensible d’alerter des gens qui manquent de discernement sur le risque, le danger, d’une dérive sectaire.
Maintenant qu’en est-il réellement au sujet de l’ennéagramme ?
Prenons les divers reproches que l’on pourrait faire à l’ennéagramme pour les explorer un par un.
“Il y a des modèles plus scientifiques que l’ennéagamme”
On cite notamment le Big Five comme étant plus scientifique que l’ennéagramme… et c’est vrai car c’est un modèle beaucoup étudié.
Et en quoi est-ce que cela enlève de la pertinence au fait de cumuler les modèles ? Justement, plus on cumule des modèles fins et nuancés, plus on se rapproche du réel (sans toutefois l’atteindre). Pourquoi faudrait-il en garder un seul ? Le Big Five ne parle simplement pas de la même chose que l’ennéagramme.
Résumons ce qu’est la démarche scientifique : “C’est une démarche intellectuelle visant à édifier un savoir universel objectif en se basant sur des affirmations observables, testables et reproductives qui seront vérifiables par tous et réfutables par tous.”
L’ennéagramme s’intéresse à des motivations inconscientes dont l’individu n’a PAS conscience et qui se traduit par des comportements extérieurs très divers. Par conséquent, ça n’a rien de scientifique et ça n’a pas à l’être, puisque la science n’est pas du tout un outil pertinent pour parler de notre monde intérieur : ça n’est juste pas le sujet.
C’est comme si je voulais utiliser l’échelle de Richter pour évaluer mon état émotionnel : ça n’a pas de sens.
En réalité, cela pose une question beaucoup plus profonde : la science est-elle la meilleure façon de décrire le réel ?
Il est important de différencier la science du scientisme :
La science c’est surtout la réfutabilité (cf Karl Popper), on élimine les hypothèses non démontrées.
Le scientisme est le fait d’utiliser seulement le prisme de la science pour décider de ce qui est véritable ou non.
Comment reproduire des données sur un modèle qui décrit des motivations inconscientes et dont la surface visible peut prendre des formes très différentes ?
Il faudrait pouvoir contrôler l’environnement et les données de l’expérience, or la structure égotique d’un individu est en permanence avec lui, 100% du temps avec soi-même et ne peut pas être isolé dans le cadre d’un laboratoire.
As-tu besoin de science pour mieux te connaître ? En quoi la science serait un critère supérieur en terme de connaissance de soi ?
L’ennéagramme n’est qu’un modèle, il n’est pas nécessaire de le considérer comme vrai dans l’absolu pour l’explorer. Il est même tout à fait indiqué de garder un petit doute sain… Car à un endroit toute connaissance est fausse.
La carte n’étant qu’une description toujours partielle et donc faussée du territoire.
Pour ma part, j’ai personnellement observé suffisamment d’occurrences pour constater que ce modèle est extrêmement pertinent et aidant en terme de connaissance de soi et j’irai même plus loin : il est tellement fin que je n’ai jamais vu d’équivalent.
La critique non scientifique du modèle se fait généralement par des gens qui n’ont pas expérimenté, qui restent à l’extérieur et ne se mouillent pas.
Quiconque plonge réellement l’expérience de l’observation de soi finit par tomber sur une structure psychique prévisible et automatique… que l’ennéagramme décrit parfaitement.
Laissons la science dans les champs d’application où elle est pertinente : le monde intérieur n’en fait pas partie. Ceci étant, ça n’empêche pas d’utiliser la réfutabilité au sein du modèle pour en éviter les biais ! On en reparle plus bas…
L’étiquetage
C’est un écueil majeur du modèle et ça fait passer bien des gens à côté. On lui reproche d’enfermer les individus dans des cases. L’utilisation de noms pour décrire les ennéatypes contribue au phénomène. C’est pour cela que je m’oppose farouchement à cette façon de procéder, typique de l’école de Californie.
Or, l’ennéagramme ne parle pas de cases mais des mécanismes inconscients automatiques qui sont par définition enfermants car répétitifs.
L’ennéagramme a vocation à ouvrir et pas à fermer !
Utilisation en entreprise :
L’utilisation de l’ennéagramme pour être plus productif et mieux manager fait partie des dérives que l’humain fait de ce modèle. Ce n’est pas mal en soi. On peut utiliser la PNL (programmation neurolinguistique), la CNV (communication non violente, l’AT (analyse transactionnelle) ou l’ennéagramme à des fins de productivité et de résultat.
C’est une dérive par rapport au modèle originel mais rien à avoir avec une secte où il y aurait une prise de pouvoir (sauf si c’est l’intention de celui qui amène l’ennéagramme en entreprise). Selon l’intention de l’entreprise et de qui l’utilise, ça peut clairement aider à mieux comprendre les autres, diminuer les conflits, faciliter la communication, sans aucun doute. Encore faut-il que la formation soit de bonne qualité… Ce qui est une autre histoire au vu de la piètre qualité de beaucoup de formations et stages.
L’effet Barnum
Il est reproché à l’ennéagramme d’utiliser l’effet Barnum. Pour rappel, en psychologie sociale, l”effet Barnum ou effet Forer est un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à elle-même.
Effectivement, on peut être très généraliste dans la description d’un type ennéagramme et beaucoup de monde pourrait se reconnaître dedans.
Sauf qu’il y a énormément d’expressions possibles d’un ennéatype puisque l’ennéagramme décrit les motivations et pas les comportements.
Autrement dit, chaque type qui ne correspond pas est aisément falsifiable quand on regarde VRAIMENT en soi puisque les motivations inconscientes sont très claires, très précises et il est facile d’invalider les ennéatypes non pertinents, car les mécanismes inconscients sont connus, codifiés et reconnaissables par quiconque fait un véritable travail d’introspection.
Biais de confirmation
On dit que les gens qui utilisent l’ennéagramme tombent dans le biais de confirmation. Bien sûr !
J’irai même plus loin : dans quel domaine les humains ne tombent-ils pas dans le biais de confirmation ?
Ca a lieu 100% du temps chez 100% des êtres humains, comme quand tu regardes les nouvelles qui t’arrangent, tu lis les livres qui confirment ta vision du monde…
Les gens qui s’opposent à l’ennéagramme car attachés à une certaine vision de la science sont eux aussi sous le joug du biais de confirmation, en cherchant toutes les sources qui arrangent leur vision du monde. C’est là qu’intervient aussi le biais d’attention sélective.
Le côté amusant est que l’ennéagramme permet justement d’aller à la source de ce mode de fonctionnement, en comprenant la motivation qui pousse à rejeter ce modèle de connaissance de soi.
Où que tu en sois dans ton parcours de connaissance de soi, le biais de confirmation doit être pris en compte car c’est à mes yeux l’obstacle N°1 à une véritable connaissance de soi. Tant que je veux défendre une certaine image de moi, je vais valider tout ce que je crois de moi grâce à ce biais : ce n’est pas de l’introspection, c’est un mécanisme de défense.
Voilà pourquoi il s’agit d’être vigilant, d’utiliser l’approche soustractive et se méfier de nos propres biais (qui restent présents même quand on les connait).
La prise de pouvoir sur autrui
Quiconque a étudié un minimum les leviers de persuasion de Robert Cialdini ou n’importe quel bouquin de psychologie sociale le sait : Il est vraiment facile de manipuler quelqu’un. Et c’est aussi vrai avec l’ennéagramme.
« Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. » Mark Twain
Les gourous, marketeurs, politiques, qui veulent manipuler l’opinion publique, obtenir du pouvoir, de l’argent et de la reconnaissance, n’ont pas attendu l’ennéagramme pour arriver à leurs fins.
Bien sûr, tu peux utiliser l’ennéagramme pour influencer autrui.
Maintenant, c’est l’hôpital se fout de la charité… C’est probablement utilisé en politique et dans certains milieux d’ailleurs.
Maintenant, est-ce le couteau qui est dangereux ou l’usage qu’on en fait ? Que dire de l’hypnose et des méthodes de manipulation mentale ?
Est-il utile de rappeler qu’au siècle dernier tout cela a été étudié en long, en large et en travers dans bon nombre d’expériences menées dans l’ombre : projet MK ultra, projet Artichoke, projet Bluebird…
Tout comme tu peux utiliser l’hypnose pour influencer autrui, tu peux utiliser n’importe quel modèle psychologique.
Les discours que tu vois tous les jours à la télévision sont essentiellement du langage hypnotique qui font appel au cerveau limbique. Les médias et journaux jouent alègrement là-dessus, avec des gros titres, des raccourcis, des répétitions.
Maintenant il est vrai que l’ennéagramme peut être utilisé à des fins discutables et qu’il faut être vigilant quant à ces dérives.
Mais de qui faut-il se méfier ? Des humains peu scrupuleux ? Ou d’un modèle théorique de connaissance de soi ?
Vas-tu te méfier du marteau sous prétexte qu’un journaliste a dit qu’un homme dangereux a éclaté la tête de sa femme avec ? Vas-tu te méfier de toutes les gens qui ont un marteau chez eux ? Vas-tu arrêter d’acheter et d’utiliser un marteau toi-même ?
Comme toujours, le danger vient surtout des humains eux-mêmes…
C’est ce genre d’absurdité que l’époque met en avant, avec des généralités à tout va et en mettant tous les œufs dans le même panier.
Différencie bien l’outil et celui qui le tient !
Origine ésotérique de l’ennéagramme
Les critiques de l’ennéagramme brandissent la figure et évoquent Gurdjieff en criant vite à la dérive sectaire. Ca montre d’ailleurs le manque cruel de connaissance du sujet. Gurdjieff a introduit la figure en occident mais il n’a pas parlé des 9 types de personnalité, qui vient de l’école d’Arica et surtout de Claudio Naranjo, médecin psychiatre. Il est important de savoir que l’ennéagramme, au même titre que le christiannisme ou les partis politiques de gauche, a plusieurs courants, pas toujours d’accord entre eux.
Ainsi, il y a un ennéagramme :
A dominante psychologique (dont je parle abondamment sur Epanessence) qui vient de Claudio Naranjo.
A dominante spirituelle qui vient de Oscar Ichazo, et selon la branche ça part sur le soufisme, le christiannisme…
A dominante business et entreprise qui vient de l’école de Californie
C’est exactement comme un art martial : on peut le prendre du point de vue purement pratique mais aussi d’un point de vue plus spirituel.
Développer son discernement
Quand on démarre une quête de connaissance de soi et de retour à soi, il s’agit aussi d’adopter une approche Orange de la Spirale dynamique pour apprendre à faire preuve de discernement.
C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la méthode scientifique : apprendre à douter et à ne pas tout croire a priori !
Cela consiste notamment à se poser des questions pour prendre du recul :
Qu’est-ce qui est dit exactement ?
Qui écrit ça ?
Quels sont les moyens de persuasion utilisés ?
Y a-t-il des biais cognitifs ? Lesquels ?
Quels sont les exemples donnés ?
Y a-t-il des conflits d’intérêts ? Lesquels ?
Revenons à l’ennéagramme : Esotérisme, manipulation mentale, prise de pouvoir sur autrui…
Cela prête beaucoup d’intentions à un modèle qui a pour base de mieux se connaître, sortir des conditionnements pour être libre d’être soi-même et vivre des relations plus saines avec les autres… En tout cas c’est dans cette intention que je le conçois et que je le pratique.
Toutes les couches rajoutées (s’améliorer, management, productivité, …) sont liées à des dérives humaines qui n’ont rien à voir avec l’ennéagramme.
Tout comme Bikram Cloudhury a utilisé le yoga à ses propres fins, pour en tirer du pouvoir, du sexe…
L’intention derrière l’ennéagramme
De mon point de vue, l’ennéagramme est extrêmement respectueux de l’être humain, car il nous montre que :
Il n’y a pas d’ennéatype mieux ou moins bien.
Il montre que chacun a sa place et qu’il est vain de chercher à apposer une norme à tout le monde.
Il invite à voir que l’autre a un fonctionnement différent du mien
Que tu aies un fonctionnement mental, émotionnel ou instinctif, c’est OK.
L’ennéagramme, c’est renoncer à être autre chose que soi-même et ça détend. Ce n’est PAS un outil de développement personnel car, par définition, le développement personnel correspond à une musculation égotique pour mieux fonctionner en société. Il y a bien plus efficace que l’ennéagramme pour ce faire…
L’ennéagramme est une ressource très soutenante dans ta quête de connaissance de soi qui n’a aucune finalité autre que :
Se connaître en profondeur
Connaître les mécanismes inconscients qui nous régissent pour ne plus en être dupe et, justement, sortir des relations d’emprise, de secte et autre
Moins souffrir, être plus en paix et vivre une vie plus douce…
C’est tout. C’est un énorme pas en avant pour ta souveraineté personnelle.
Il y a bien entendu de nombreux bénéfices secondaires que je constate :
Plus de lucidité et de prise de recul
Plus d’empathie
Plus d’ouverture d’esprit
La vision de la spirale dynamique
J’aimerais te proposer une analyse de niveau de réalité au travers de la Spirale Dynamique pour amener encore plus de nuance sur ce sujet de la secte.
L’ennéagramme est une dérive sectaire puisque par définition cela dérive d’un cadre de pensée unique. L’état se place en sauveur pour éviter les brebis de s’égarer.
Les assertions posées comme des vérités. “L’ennéagramme est une secte”, “L’ennéagramme c’est de la manipulation mentale”… Il n’y a pas de preuve, pas de faits, c’est juste posé comme ça. C’est là qu’on a besoin de discernement : de quoi on parle exactement ? Quels sont les faits ? Quelles sont les sources ?
Ecouter le point de vue de chacun sans perdre le sien
S’autoriser à explorer, transcender ET inclure le rationnel. Se placer au-delà de la dualité scientifique ≠ pas scientifique.
Epanessence se place dans un cadre VERT, qui sort de toute volonté d’opposition, de raison/tort, des querelles de chapelles et de toute notion de performance.
L’ennéagramme, une secte : quelques hypothèses
C’est légitime de se demander si l’ennéagramme est une dérive sectaire lorsqu’on observe des dérives en entreprise, par exemple.
Il est possible que l’ennéagramme soit utilisé dans certaines sectes d’ailleurs, au même titre que le love bombing, ce qui est une façon de mimer… L’amour maternel. Alors quoi, l’amour de maman est une dérive sectaire ? Quelque part oui, ça peut être utilisé à l’intérieur des sectes, classique dans le mouvement Raëlien. Alors faut-il inscrire “maman” sur le registre de la MIVILUDES ?
Ce type de raisonnement manque de nuance et catégorise de façon absolue.
Moi ce que j’entends derrière cette assertion, c’est de la peur : peur de la déviance d’une norme, typique de Bleu en spirale dynamique. En France, il y a une aversion de ce qui sort du cadre, cela se voit par exemple dans le domaine de la santé qui se fait de plus en plus encadrer (et clairement ça a aussi du positif).
Certains peuvent aussi rejeter le modèle par peur d’explorer en eux leur fonctionnement et c’est un grand classique. Il ne sert à rien d’imposer à qui que ce soit l’introspection : le fruit doit être cueilli seulement à maturité.
Laissons à chacun la liberté de vivre son propre chemin, à son rythme, avec les outils et modèles qu’il veut !
Si l’ennéagramme te parle et fait du sens pour toi, je t’invite à te l’approprier, à regarder à l’intérieur de toi pour faire ton propre avis et constater si ça vient toucher juste sur ce que tu vis.
Finalement, c’est ça que propose le chemin d’individuation. Le système dominant propose un cadre uniforme et pré-pensé qui mâche le travail et donne une base, comme le fait une éducation. Il est normal qu’un système veuille continuer de perdurer, c’est d’ailleurs une base à comprendre dans la théorie des systèmes. Un système a comme objet implicite la pérennité de sa propre existence et c’est pourquoi il va résister à tout ce qui pourrait représenter un danger, l’histoire en est riche d’exemples.
L’individuation te permet de devenir adulte en t’appuyant sur cette base tout en la transcendant : penser par toi-même, trouver tes propres réponses, trouver TA vérité intérieure… Qui se trouvera forcément dans un endroit inexploré. C’est l’objectif d’une vie !
Pour conclure, revenons le paragraphe initial de la MIVILUDES au sujet de l’objet d’une secte :
créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique
la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société
Au regard de tout ce que je t’ai partagé de ma vision de l’ennéagramme, de la façon dont je l’utilise en accompagnement, c’est TOUT le contraire.
L’idéal du moi crée autant de motivation que de souffrance. Outil privilégié dans le marketing, il est un pivot central du développement personnel et prend racine dans la psychanalyse de Freud et Lacan. Reste bien sur ta chaise, tu vas avoir des surprises !
L’idéal du moi, c’est comme si tu voulais vivre à Hawaii alors que tu vis dans la banlieue parisienne. Tu passes ta vie à rêver de vivre ailleurs que là où tu es, sans jamais être satisfait car tu ne le vis pas.
L’idéal du moi est une image fantasmée de ce que l’on aimerait devenir.
L’idéal du moi, c’est une tension continue vers un objet désiré inatteignable. Une fois que tu seras à l’endroit souhaité (si tant est que tu y sois un jour), il y aura un autre idéal du soi.
Dans l’idéal du moi, tu n’es jamais dans l’ici et maintenant, tu n’es jamais satisfait de ce que tu vis, de ce que tu fais, de ce que tu penses, des relations que tu as, de l’argent que tu as.
Tu n’es pas satisfait de ton quotidien. Tu dois être plus confiant, plus musclé, plus compétent, plus intelligent, mieux organisé, plus travailleur. C’est d’une maltraitance énorme. Le plus dur avec cet idéal du moi, c’est que tu fais l’expérience de ne jamais l’être. Tu veux très très fort, tu fais tout pour y arriver, et tu ne le vis jamais. C’est tout le propre de la transe d’identification à l’idéal du moi : l’individu se confond avec la quête imaginaire qu’il poursuit.
L’idéal du moi, en termes simples, est un concept en psychanalyse introduit par Sigmund Freud. Il stimule le désir d’atteindre une sorte de modèle intérieur. C’est l’image de la perfection personnelle que nous construisons à partir de diverses influences, principalement celles de nos parents, surtout notre mère (coucou le complexe d’Œdipe), et des figures importantes de notre enfance. C’est parce que l’enfant admire son père et sa mère qu’il y a une idéalisation, ce qui est bien normale puisque c’est notre première référence, notre première figure d’attachement (la mère). Cette idéalisation contribue à former un modèle parfait que l’enfant souhaite atteindre, d’où l’identification à l’idéal.
Mon expérience négative avec l’idéal du moi
Quand j’étais adolescent, j’avais un grand poster de Arnold Schwarzenegger dans ma chambre : il m’inspirait beaucoup, j’étais un grand fan de Terminator. Lorsque j’ai lu son auto-biographie “Total Recall”, je m’identifiais à cet homme qui avait tout réussi : de multiples titres de Mister Olympia avec un physique hors norme, un empire immobilier, une carrière brillante au cinéma et un poste en politique. Bref, il était l’incarnation de la réussite (un belle illustration de son profil de personnalité).
Idéaliser une idole fait partie du développement naturel de l’ego de l’enfant. L’idéalisation peut concerner une personne du monde réel ou un personnage (dont on peut s’amuser à lire l’analyse symbolique), par exemple San Goku ou Végéta pour les gens de ma génération.
Le hic arrive quand on continue à faire ça toute notre vie et d’y croire au premier degré.
Pendant des années, j’ai cru très fort que je devais être plus discipliné, me lever plus tôt, avoir plus confiance en moi, avoir une meilleure posture, être plus riche… J’ai lu des centaines de livres, participé à des dizaines de conférences et de séminaires à Paris, Amsterdam, Londres, Barcelone, Athènes, Lisbonne, j’ai investi des dizaines de milliers d’euros pour poursuivre la version idéalisée de Fabien.
Bien sûr, ça m’a motivé ça m’a aidé à sortir de la procrastination, ça m’a fait réaliser plein de choses : j’ai appris à parler en public et faire de nombreux discours, j’ai appris à parler à des inconnus, à me lancer des défis, à changer d’alimentation, à faire de la musculation, à me mettre à méditer…
Comme souvent, c’est une étape nécessaire de la vie de l’individu, une fonction utile dans le développement de l’enfant. Rien n’arrive par hasard.
Et en même temps c’est comme ça que je me suis bafoué pendant plus de 10 ans : à penser toujours à qui je devrais être, quand je serai mieux. J’ai refoulé mes émotions, mes envies profondes, mes besoins, parce que ce n’était pas l’image que j’avais de moi. J’étais plus dans le fantasme que dans la réalité et c’est d’une violence de le capter dans les tripes !
J’ai réalisé qu’il n’y avait pas de place pour moi là-dedans et que cette quête d’idéal peut être très négative et toxique.
Quand mon attention est obnubilée par ce que je veux devenir, je ne suis pas du tout en train d’écouter ce qui est ici et maintenant en moi.
L’enfer de l’idéal du moi
L’idéal du moi, c’est diabolique, au sens étymologique du terme. Le “diable”, c’est celui qui coupe en 2 : d’un côté le moi présent et d’un autre côté le moi idéal.
On quitte l’Unité fondamentale pour se concentrer sur un désir d’ailleurs. Cela rappelle aisément la fixation d’objectif avec un état présent et un état désiré.
L’idéal du soi, c’est cet espace virtuel dans lequel tu n’arrives jamais, créant désolation et souffrance.
Tu veux très très fort aller à cet endroit, mais tu fais l’expérience de ne jamais y être, puisque cet idéal du moi est toujours plein de critères : des critères extérieurs à toi, des critères qui viennent de la société, et rarement de toi-même.
Cela fait que tu passes ton temps à te traiter comme un objet, comme une machine, pour atteindre cet endroit-là, sans voir que c’est un endroit inatteignable.
Tu ne fais qu’expérimenter frustration, colère voire tristesse car tu n’arrives jamais à destination. Les personnes les plus malheureuses que j’ai côtoyées sont celles qui courent en permanence après leur idéal du moi sans jamais l’atteindre.
Les moments les plus désagréables de ma vie sont survenus quand j’ai réalisé que je n’étais absolument pas qui je voulais être. C’est probablement l’une des pires expériences qu’un humain puisse vivre.
Il faut bien distinguer qui tu es vraiment de qui tu aimerais être. Il est facile de te mentir à toi-même. Changer qui tu es ? D’où vient cette idée farfelue ? Pourquoi faudrait-il te changer ? Qui t’a fait croire que tu ne convenais pas ?
Pendant que tu es obsédé par la personne que tu veux être, tu n’es pas avec qui tu es ici et maintenant.
L’idéal du moi en marketing
“Ce que je déteste le PLUS dans le métier de conseiller en marketing, c’est qu’il est tellement plus difficile d’amener les gens à se concentrer sur leur propre talent inné et leur différenciation naturelle. Il est plus facile de montrer aux gens un objet brillant et de les manipuler pour qu’ils sautent dans le prochain wagon éphémère que de maîtriser quelque chose qui commence tout juste à fleurir.” Perry Marshall
Les marketeurs en tout genre l’ont bien compris : vendre de l’idéal du moi fonctionne excessivement bien sur un humain aussi narcissique qu’aveugle à ses mécanismes.
Tu vends de l’espoir d’une meilleure vie, d’un futur idyllique, tu vends une situation idéale, désirée et désirable.
Tu vends la plage sur l’île déserte et pas le vol sur un siège miteux où tu es tout serré pendant 8 heures.
La société de l’ultra-consommation est énormément basé sur cette utilisation du désir d’un idéal : tu seras plus charismatique avec cette montre, plus attractif avec ce gel douche et plus heureux avec cette formation à la confiance en soi.
Le concept d’adaptation hédonique nous rappelle d’ailleurs que nous nous adaptons à toutes les circonstances et que le niveau de bonheur n’augmente pas particulièrement.
Malgré ça, le chant des sirènes du marketing est très fort et peut t’amener à VRAIMENT croire que ta vie sera réellement mieux avec un nouveau produit.
Qui sait attiser le désir en s’appuyant sur la anture narcissique de l’humain a un grand pouvoir sur ce dernier.
Voilà pourquoi, pour ma part, je ne propose rien d’autre que simplement apprendre à être soi-même.
Sortir de l’idéal du moi
À un moment donné quand l’élastique est trop étirée, elle pète. L’idéal du moi devient trop incohérent avec la réalité tangible du quotidien et elle mène à une énorme désillusion : une désidéalisation.
Qui dit désillusion dit illusion. En effet, absordé par un idéal du moi, on nage en pleine illusion : voilà encore le thème de l’image, du vaporeux.
À un moment, il y a la réalisation que l’idéal du moi est une illusion d’optique.
Il y a de multiples manières de se désidentifier, en général c’est quand l’écart entre l’idéal du moi et le réel est trop important et qui crée de la souffrance.
D’où la priorité de revenir au présent pour sortir de cette identité fantasmée. Il n’y a ni outil, ni méthode, ni plan.
Cela demande simplement une écoute de l’instant, pour revenir à mes besoins réels. Les besoins sont concrets, immédiats.
Quand je fais le constat que je ne suis pas mon idéal du moi, que je me suis construis sur une fausse identité, la souffrance liée au décalage se fait sentir par une intensité émotionnelle.
Ca fait partie du passage à l’âge adulte, ai-je envie de dire ! Seulement, ce passage à l’âge adulte n’est pas une question d’âge car la plupart des gens sont des enfants dans des corps d’adulte en réalité. Le passage de l’adolescent à l’adulte revient à intégrer son pathos, faire le deuil d’une vision fantasmée de soi et de la vie pour se verticaliser.
Pour ma part, ce fut une immense tristesse de voir que je m’étais coupé de moi-même.
L’antidote le plus directement soutenant est l’auto-empathie. C’est totalement l’opposé de l’idéal du moi dans la mesure où l’idéal du moi se fiche de qui je suis et ce que je vis, alors que l’auto-empathie focalise entièrement sur ce qui se passe en moi dans l’instant.
Voilà pourquoi ça fait partie des fondamentaux dans mes accompagnements.
Idéal du moi : compléments psychanalytiques
L’idéal du moi est un concept clé en psychanalyse qui se développe dès les premiers stades de la vie. Au début, un enfant éprouve un amour pour lui-même : c’est le narcissisme primaire. Ce narcissisme primaire peut être situé entre le stade auto-érotique (chez Freud, c’est un comportement sexuel où l’enfant utiliserait son propre corps pour obtenir du plaisir) et le stade où il choisirait des objets extérieurs. En grandissant, cet amour se transfère partiellement à l’idéal du moi, une image idéalisée que l’enfant aspire à atteindre.
L’identification joue un rôle crucial dans la formation de l’idéal du moi. L’enfant s’identifie aux figures d’attachement, principalement ses parents. Cette identification incorpore les qualités et les caractéristiques admirées chez ces figures. La relation avec la mère est particulièrement importante dans ce processus. Les attentes, les encouragements et les critiques de la mère contribuent à modeler cet idéal intérieur.
Pour comprendre toute la pression que l’être humain peut se mettre pour atteindre son idéal, il est important de comprendre le surmoi. Le surmoi (défini par Freud) intègre les valeurs et les normes morales de la société. L’idéal du moi fait partie de ce surmoi, mais il se concentre sur ce que l’individu veut devenir. Le surmoi peut être perçu comme l’intériorisation des parents dans l’enfant, représentant toutes les exigences et les pressions que l’on s’impose à soi-même, comme “il faut que je me lève plus tôt” ou “je dois vraiment travailler plus”.
En psychanalyse, l’objet se réfère à la cible de nos désirs et sentiments. Dans le contexte de l’idéal du moi, les objets idéalisés, tels qu’un parent ou un mentor, influencent la construction de cet idéal. Les caractéristiques idéalisées de ces figures sont intégrées dans l’image que l’enfant souhaite atteindre, orientant ainsi ses aspirations et son développement personnel.
L’idéal du moi peut être vu comme une forme de projection en psychanalyse. Ce concept est également abordé par Jacques Lacan, un éminent psychanalyste qui a enrichi et complexifié les idées de Freud.
Pour Freud, l’idéal du moi fait partie du surmoi et se forme à partir des identifications aux parents et aux figures d’autorité. Il guide les aspirations et les comportements en imposant des standards élevés, souvent basés sur l’idéalisation de la mère ou du père. Cette construction psychique joue un rôle essentiel dans le développement du narcissisme, car elle représente une version idéalisée de soi-même que l’on cherche constamment à atteindre. Quelque part, l’enfant dirige sa libido vers la construction de cet idéal. La libido et la pulsion alimentent les efforts pour atteindre l’image tant désirée.
Jacques Lacan, dans ses œuvres, a approfondi ce concept en l’intégrant à sa théorie du stade du miroir. Selon Lacan, l’idéal du moi se forme lorsque l’enfant reconnaît son image dans le miroir, marquant ainsi le début de la conscience de soi. Cette reconnaissance initiale est cruciale car elle établit une relation entre l’image perçue et l’idéal que l’enfant souhaite atteindre. Lacan considère que cette image idéalisée est toujours influencée par le regard et les attentes des autres, notamment celles des parents.
Bref, l’idéal du moi est une instance qui repose sur un idéal de toute puissance de l’enfant et basée sur le narcissisme primaire de cet enfant. C’est une étape du développement nécessaire qui peut devenir une prison et invite à s’en émanciper pour être adulte.
Le lion de Némée est le premier des 12 travaux d’Hercule, le héros le plus connu de la mythologie grecque. Ce premier travail a une symbolique riche qui raconte beaucoup plus que la simple mise à mort d’un lion.
Dans cet article, tu vas découvrir le parallèle entre ce premier travail d’Hercule et la connaissance de soi.
Fils de Zeus et de Alcmène, Hercule est mi-homme, mi-dieu. L’autre nom d’Hercule est Héraclès, qui signifie “à la gloire d’Héra”, la femme de Zeus
Marié à la princesse Mégara et devenu prince de son pays, il est heureux avec sa femme et ses enfants.
Jusqu’au jour où Héra décide de rendre Hercule fou pour punir Zeus de ses infidélités et se venger de lui, prenant pour cible l’un de ses plus célèbres fils.
Pris de folie, Hercule tue ses enfants (et sa femme selon les mythes), ce qui le plonge dans une phase sombre.
Il va voir la Pythie, l’oracle de Delphes, qui lui indique d’aller voir Eurysthée pour réaliser 12 travaux, marquant le début de son chemin de rédemption.
C’est dans ce moment de souffrance que Hercule devient réellement prêt à emprunter le chemin de sa quête héroïque.
Tous les humains ayant une destinée héroïque se retrouvent dans ce schéma, confrontés à une situation insupportable qui crée une telle souffrance qu’il est nécessaire de quitter le monde ordinaire pour s’engager sur une quête personnelle.
Comme on le verra, les déclencheurs sont souvent une deuil, une maladie, une rupture, un moment de crise quel qu’il soit.
C’est là que le premier travail d’Hercule, tuer le lion de Némée, entre en jeu.
Le lion de Némée : histoire du mythe
Le lion de Némée est le premier travail d’Hercule, ordonné par Eurysthée. Ce lion gigantesque sévit dans la région de Némée, sa peau épaisse est invulnérable aux armes.
Les habitants de Némée vivaient dans la terreur constante de ce monstre qui dévorait les troupeaux et tuait les habitants.
Hercule se met en route pour Némée et rencontre les villageois pour obtenir des renseignements sur le lion qu’ils décrivent comme invincible, aux griffes acérées et ils ne savent pas où il est car il ne laisse pas de trace.
Pendant des jours, Hercule parcourt les bois et repère les carcasses d’animaux laissées par le lion. Il finit par trouver sa trace et tente de le tuer avec ses flèches : celles-ci rebondissent sur sa peau invulnérable et le laissent indifférent.
Puis Hercule l’attaque avec son glaive qui se brise sur sa peau, toujours aussi dure.
Il lui reste sa massue avec laquelle il veut assommer le monstre. Alors il poursuit le lion jusqu’à la caverne qui lui fait office d’antre. Le lion s’enfuit vers l’obscurité de la caverne et, en courant après, Hercule finit par se retrouver à l’extérieur.
Pour éviter que le lion s’échappe de nouveau à travers la deuxième entrée de la caverne, Hercule bloque la deuxième entrée avec un rocher.
Puis il tend une embuscade au lion, pris au piège.
Là, il lui assène des coups de massue qui l’étourdissent à peine. Alors Hercule s’approche, l’enserre au cou à mains nues et la lutte commence.
Après une lutte féroce, Hercule finit par étouffer le lion grâce à sa force… herculéenne.
Il transporte le cadavre du lion mort jusqu’à Eurysthée pour prouver la réussite de son premier travail.
Se demandant comment dépecer le lion, Hercule a l’idée d’utiliser la griffe du lion et se revêtit de cette fourrure.
Il revient ensuite à Mycènes avec la peau du lion drapée sur ses épaules, provoquant une telle peur chez Eurysthée que ce dernier interdit à Hercule d’entrer dans la ville à l’avenir.
Lion de Némée : Interprétation
Comme les rêves, les mythes parlent le langage de notre inconscient : la symbolique. Chaque mythe met en scène un archétype et pour le mythe d’Hercule, c’est bien évidemment le mythe du héros.
Pour cette interprétation, je m’inspire des travaux de Luc Bigé que j’ai trouvés très éclairants sur ce sujet.
Le lion de Némée nous parle de la première partie du processus d’individuation : la rencontre avec soi-même.
Comme dans tout mythe, chaque personnage est une sous-partie du personnage principal, tout comme dans le rêve tout est une partie de toi.
Lors de ce premier travail, Hercule doit partir à la recherche du lion de Némée, ce lion invincible qui fait énormément de dégâts et que personne ne semble voir.
Le parallèle est évident : débusquer nos fonctionnements inconscients égotiques est difficile dans la mesure où on ne les voit pas. Pour autant, nos automatismes créent de la souffrance en nous et à l’extérieur de nous, comme le lion qui fait régner la mort dans la région de Némée.
Lorsqu’il se met en chemin, Hercule passe de longs jours à chercher le lion, à l’image de notre recherche intérieure pour tenter de débusquer nos mécanismes inconscients.
Lorsqu’il tombe sur le lion, il l’attaque frontalement. Cette attaque frontale ne mène à rien puisque les armes sont totalement inefficaces : comme je dis souvent “à lutter contre soi-même, on ne peut que perdre.”
La guerre contre l’ego… renforce l’ego. Hercule comprend bien qu’il doit faire autrement, d’où le changement de stratégie avec la massue et la grotte.
En lui courant après pour l’emmener dans la grotte, Hercule se rapproche de l’introspection, du monde de l’obscurité que nous évitons d’ordinaire (la fuite de la nuit, de silence, du vide).
D’ailleurs, le lion s’échappe par l’autre entrée de la grotte, à l’image de nos magnifiques stratégies d’évitement pour se fuir.
Ces stratégies d’évitement sont multiples :
Se mentir à soi-même en rationalisant (“tout va bien”, “il y a plus malheureux que moi”, “j’ai pas le temps”), en s’identifiant à un idéal, à un objectif de sorte à ne jamais s’arrêter.
Se narcotiser avec les écrans, la nourriture, le sexe, l’alcool, les drogues, les livres, le bruit, les groupes… Tout est bon pour éviter cette intimité avec soi-même
Projeter sur les autres, éviter de se remettre en question en se déresponsabilisant
L’ego développe des trésors d’ingéniosité pour ne jamais être débusqué, puisque c’est dans l’ombre qu’il contrôle (pour rappel, tous les mécanismes profonds qui structurent notre personnalité sont inconscients).
C’est alors que Hercule n’a pas d’autre choix que de bloquer une entrée de la caverne, il doit empêcher le lion d’échapper. Pour cela, ça peut passer par une retraite de méditation en silence, par l’immobilité avec une quête de vision chamanique, par un accompagnement…
À ce moment-là, le coup de massue agit comme un point choc qui permet de démarrer véritablement le travail intérieur. Ce point choc est généralement extérieur et douloureux : maladie, accident, rupture, deuil…
À ce stade la moitié du travail a été fait, il reste maintenant à tuer le lion. Pour ça, Hercule va l’étouffer avec ses bras.
L’étouffement dans le mythe peut être compris à travers l’apnée. L’apnée est un espace dans lequel tu ne respires plus, tu acceptes l’immobilité, cet espace de vide entre vie et mort.
Les apnéistes repoussent leurs limites en retenant leur souffle des minutes entières, dans un espace de présence qui paraît infini. Parfois ils vont trop loin et meurent.
D’ailleurs, à titre anecdotique, Eurysthée qui commande les 12 travaux à Hercule veut dire “Celui qui repousse au loin les limites”.
Dans cet espace vacant entre moi et moi, c’est là que je peux mourir à mes fantasmes, mes idées préconçues sur qui je suis, et naître à qui je suis vraiment.
L’étouffement du lion traduit la mort du lion comme ennemi. En effet, Hercule revêt par la suite la fourrure de ce lion : il a tiré les enseignements de ce premier travail et n’est plus dupe de son ego.
4 clés pour tuer le lion de Némée
Tuer le lion de Némée, c’est la première grande étape de l’introspection.
Laisser tomber les armes : en frontal, ça ne fonctionne pas. Pour vaincre le lion, tu as besoin de te prendre entre 4 yeux et te voir en face dans un espace de silence et d’immobilité. Pour cela, tu peux créer les conditions afin de rendre possible ce premier travail, comme avec une retraite en solitaire.
Ecouter les signes de la vie : C’est le coup de massue qui permet d’ouvrir le combat contre le lion. Ce coup de massue se fait souvent par la vie elle-même. Pour moi, ça a été une série d’otites en quelques mois qui m’ont alerté que quelque chose ne tournait pas rond et que je ne m’écoutais pas.
Abandonner les stratégies de fuite : Toutes les béquilles doivent être lâchées pour ce premier travail : écrans, clope, alcool, livres, amis… Evidemment, il ne s’agit pas d’y renoncer à vie ! Par contre, le temps de ce premier travail (qui peut être sur une journée pour commencer), il est nécessaire de ne pas négocier avec soi et abandonner ces stratagèmes pour créer cet espace de rencontre.
Chercher du soutien Tu l’as compris, ce travail se fait seul, dans ta propre caverne. Pour autant, tu peux te faire aider et accompagner pour bloquer l’autre entrée de la caverne quand tu as décidé d’entreprendre ce moment d’introspection.
Tu peux t’aider :
D’un cadre structurant : une retraite organisée, une quête de vision encadrée…
Un modèle soutenant comme l’ennéagramme qui te donne des clés de compréhension extrêmement fine sur le fonctionnement de TON lion (chacun a le sien)
Un accompagnant, thérapeute, coach qui t’aide à regarder aux bons endroits en toi.
Du besoin de sécurité à l’éloge de l’insécurité, il semble y avoir un gouffre, et pourtant.
Pour connaître la vérité, on doit se débarrasser de la connaissance.
Rien n’est plus puissant et créatif que le vide, qui suscite l’aversion de l’homme. Ces idées, qui viennent de Lao Tseu, sont aussi profondes que paradoxales.
De quoi parle le besoin de sécurité ? D’où vient le sentiment d’insécurité ? Comment gérer ça ?
De tout temps, Sapiens se raconte des histoires. Il se les raconte tellement souvent et avec tellement de conviction qu’il finit par croire qu’elles sont vraies.
Les mythes, les légendes, ont animé l’esprit de Sapiens depuis des millénaires. Ils permettent de se raccrocher au connu. Avec la croyance qu’il y a un Dieu puissant à l’extérieur de nous, nous pouvons nous sentir en sécurité : il y aura bien un paradis, tout va bien aller.
Evidemment cette sécurité n’a rien de réel, elle n’est qu’une belle illusion ayant l’apparence du réel. Dans la réalité, un camion peut me renverser dans la rue, une météorite peut défoncer ma maison, une pandémie peut survenir… La sécurité n’existe pas.
Ce que je crois, je le rends réel. Et mon cerveau fabrique toutes les preuves pour confirmer ce que je crois et me donner raison (le fameux biais de confirmation).
Figer la réalité pour se rassurer
“Chacun, chaque chose doit avoir son étiquette, son numéro, son certificat, son immatriculation, sa classification. Ce qui n’est pas classifié est irrégulier, imprévisible et dangereux.” Alan Watts
Depuis tout temps, la croyance est une façon de se rassurer. Pour ça nous utilisons des mots, des concepts. La réalité est par essence mouvante, imprévisible.
Si j’étiquette quelqu’un de gentil, je le catégorise comme étant une non menace. Pour autant, si cet individu décide de me tuer, le fait que je l’ai étiquetée de gentil ne change rien au fait que je vais me faire tuer.
Pour différencier nos illusions de la réalité (qui ne sont que des transes hypnotiques), c’est très simple : qu’est-ce qui reste à la fin ? Le réel ne peut pas être appréhendé. C’est ça même qui nous fait peur.
C’est la limite du centre mental : il croit pouvoir modéliser le réel et anticiper, mais à la fin la météo dit qu’il fait soleil alors que dans le réel il pleut.
Tu connais l’adage : la carte n’est pas le territoire.
Notre cerveau cherche à mettre du sens, à cataloguer, à catégoriser.
Nous calibrons les pommes et les carottes, ça rassure. C’est connu et prévisible : je peux prévoir le lendemain.
Mais dans la réalité, les pommes et les carottes ne ressemblent à aucune autre. La nature ne calibre pas. La nature crée de la diversité, du chaos. C’est un chaos organisé.
Que ce chaos nous fait peur ! L’imprévisibilité est un terrible fardeau.
Cultiver l’insécurité : une nécessité
Le besoin (névrotique ?) de sécurité
Beaucoup de nos actions sont sous-tendues par le besoin de sécurité. Nous voulons nous sentir en sécurité.
C’est normal, l’enfant a besoin de sécurité. Le besoin de sécurité fait partie des besoins fondamentaux de la pyramide de Maslow, dans le sens où quand un être se sent profondément en insécurité, il a du mal à être suffisamment détendu pour vivre tous ses besoins relationnels et ses besoins de contribution.
La théorie polyvagale nous apprend qu’un système nerveux sous stress a justement besoin fortement de sécurité.
Le bébé a besoin de sécurité pour pouvoir explorer dans son environnement et il peut le ressentir grâce à un attachement sécure avec sa mère.
Ce sentiment de sécurité (ou d’insécurité) prend naissance dans l’enfance et va colorer le reste de la vie (travail, relation, expériences…)
En grandissant, les enfants devenus adultes vont choisir leurs stratégies préférées pour se sentir en sécurité.
Problème : Nous donnons souvent à l’argent le pouvoir de remplir ce rôle, par exemple. Si nous en manquons, alors le sentiment d’insécurité se réveille et la pensée suivante émerge : “je dois gagner plus d’argent pour me sentir en sécurité.”
Ca paraît évident, le raisonnement paraît logique et implacable.
Pourtant, c’est une illusion totale. L’argent n’apportera jamais la sécurité et ne l’a jamais apporté à qui que ce soit.
Pourquoi ?
Un objet extérieur ne peut en aucun cas créer une expérience intérieure.
Croire que l’argent apportera la moindre sécurité est voué à l’échec et mieux vaut l’intégrer avant de passer des dizaines d’années de course poursuite après l’argent.
Il suffit de regarder combien de millionnaires et de milliardaires sont dans la dépravation, la peur perpétuelle de perdre leur argent : ils ne se sentent pas forcément plus en sécurité qu’un ouvrier qui gagne 1000€/mois.
Je t’invite à relire cette dernière phrase.
Si la sécurité n’est pas une question d’aisance financière, comment se sentir en sécurité ?
J’ai pris l’exemple de l’argent, j’aurais pu prendre l’exemple d’un toit sur la tête ou d’une relation.
Quand le sentiment de sécurité dépend d’une circonstance extérieure, il est fragile.
La loi de l’effort inverse
Cette loi stipule qu’au plus je cherche à obtenir quelque chose, au moins je l’obtiens. Dans le langage courant, nous connaissons cette loi sous l’adage “Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis.”
Ca fonctionne dans les relations hommes-femmes, oui, mais aussi dans la vente, avec l’argent, avec les objectifs…
Au plus je désire quelque chose, au plus je repousse l’objet de mon désir.
Ca paraît paradoxal et pourtant l’explication en est simple :
Quand je veux très fort quelque chose, je fais l’expérience de “vouloir”, pas “d’avoir”. Donc j’envoie comme information à tout mon être que je n’ai PAS.
Le même principe fonctionne avec la sécurité.
Dès lors que je veux me sentir en sécurité à tout prix, je cherche à obtenir la sécurité, je lui cours après d’une certaine manière.
Dans ces circonstances, quelle autre expérience puis-je faire que celle de ressentir que je n’ai PAS la sécurité ?
La magie de cette loi de l’effort inverse réside dans ce paradoxe.
Au moins je veux quelque chose, au plus je l’ai.
C’est quand je lâche l’enjeu, que je cesse de m’accrocher et de me crisper, que je finis par obtenir ce que je voulais : en faisant aucun effort.
Autant dire que cette loi est très difficile à intégrer quand nous nous sommes programmés à coup de “fais des efforts”, où nous sommes persuadés que nous devons travailler extrêmement dur.
Nous croyons que nous devons FAIRE pour AVOIR. Alors qu’il s’agit avant tout d’ÊTRE pour AVOIR. Faire demande un effort, alors qu’être demande simplement… d’être.
Ca ne veut pas dire qu’il faut rester dans le canapé et prier.
La réalité est que toute action qui part de la volonté égotique d’avoir quelque chose qu’il me manque, mènera à un résultat insatisfaisant. Il ne peut en être autrement.
L’antidote au sentiment d’insécurité :
La réponse n’est pas dans le comment
Demander comment faire cela, quelle est la technique ou la méthode, quelles sont les étapes et les règles revient à complètement passer à côté du problème.
Les méthodes servent à créer des choses qui n’existent pas encore. Nous nous occupons ici de comprendre quelque chose qui est, l’instant présent.
Il ne s’agit pas d’une discipline psychologique ou spirituelle d’auto-amélioration ; mais d’être simplement conscient de l’expérience présente, et de concevoir qu’on ne peut ni la définir, ni s’en séparer. Il n’y a pas d’autre règle que : “Regarde !”
Le “Comment” est une question qui nous obsède. C’est le mental qui s’agite. Quand nous nous surprenons à rêver ou à envisager un projet qui nous enthousiasme, on se surprend très vite à le brider par notre mental qui a besoin de rationnaliser : “C’est pas possible. COMMENT je vais faire ça ?”
Ce fonctionnement est caduque. Parce qu’il induit de se référer au connu pour réaliser la vision qui m’anime.
Alors même que la réalisation de cette vision ne peut PAS passer par ce qui est connu, sinon je l’aurais déjà fait.
Dans ce cas, il devient nécessaire de lâcher le mental et accueillir pleinement l’instant présent, car seul en cet endroit réside la sécurité.
Récemment, j’ai décidé de vivre une retraite en solitaire sous un arbre pendant quelques jours.
Le sentiment d’insécurité s’est pointé : “il risque d’y avoir des sangliers”, “et s’il y a des tiques ?”, “merde il va pleuvoir…”
J’ai fait une expérience très intéressante à ce moment là : en étant totalement présent à ma peur, en étant AVEC moi, le sentiment d’insécurité s’est envolé.
Je me suis senti serein et rassuré dès lors que j’ai été présent à ma peur. Paradoxal, hein ?
La clé pour en finir avec le sentiment d’insécurité
“Pour “connaître” la réalité, vous ne pouvez pas vous tenir en dehors d’elle et la définir; vous devez entrer en elle, être elle et la ressentir. Quand par contre vous comprenez que vous vivez, que vous êtes en fait cet instant présent et non un autre, et qu’à part cela il n’y a ni passé ni futur, vous vous calmez et percevez complètement les saveurs, que ce soit du plaisir ou de la douleur.” Alan Watts
La clé se situe dans la loi de l’effort inverse. Nous l’avons dit : au plus je cherche la sécurité, au moins je la trouve.
La réciproque est vraie : au moins je cherche la sécurité, au plus je la trouve.
Quand j’arrête de chercher la sécurité, en courant après l’amour, l’argent ou les objectifs, je lâche mon mental.
Ainsi, je sors de ma tête et commence à me revenir dans l’instant présent : là où tout se passe.
Je réalise alors que la sécurité est à un seul endroit au monde : en moi-même, ici à cet instant. La sécurité est simplement un sentiment que je ressens dès lors que j’arrête d’y prêter attention.
Tout comme le bonheur, il se vit et ne se pense pas.
Dès que je me demande “est-ce que je suis heureux ?”, je me dissocie de l’expérience et ne peux pas le vivre.
Cette sécurité est une expérience intérieure qui se vit maintenant.
Dès lors que je sentirai le stress, l’anxiété, l’insécurité, remonter à travers diverses pensées angoissantes,…
Il me suffit de reconnecter avec mon corps, avec l’ici et maintenant, pour revenir au seul endroit où je peux me sentir en sécurité.
J’arrrête de courir après le bonheur, j’arrête de courir après le succès, j’arrête de courir après la sécurité, et alors je les éprouve instantanément.
Impermanence
Le plus grand sentiment d’insécurité réside quand nous sommes attachés à la permanence de toute chose.
Dans le bouddhisme, l’impermanence est un concept central : tout change tout le temps. Nous le savons pertinemment, mais la connaissance corticale n’a pas passé le seuil de l’expérience.
Nous continuons de nous plaindre quand le temps change, quand il y a un bruit alors qu’on aimerait le calme, de pleurer la mort de quelqu’un…
Nous faisons comme si nous ne savions pas. “Il est mort, ça n’aurait pas dû arriver.”
Voilà un déni total de la nature même de la vie, qui est l’impermanence. La peur existe uniquement dans le mental : quand est-ce que je vais mourir ? Je ne le sais pas et mon mental peut se torturer des journées entières sur des questions insolubles de ce type.
Il y a des questions qui n’appellent pas de réponse.
Il me suffit de revenir en cet instant, dans mon humanité, dans mes sens, pour simplement contempler ce que je vis.
Le but de ma vie, c’est juste de vivre cet instant.
La mort résume la vérité selon laquelle en chaque instant nous sommes poussés dans l’inconnu.
Là, tout attachement à la sécurité doit cesser, et la vie est renouvelée partout où le passé s’en va progressivement et où la sécurité est abandonnée.
Finalement, ce thème de la sécurité n’invite-t-il pas simplement à devenir adulte ?
Une posture enfantine consiste à s’accrocher à des objets extérieurs en quête de sécurité (et ça n’a rien de mal !), là où une posture adulte invite à se réapproprier le pouvoir de s’apporter à soi-même cette sécurité en étant présent à ma peur quand elle s’invite dans le présent.
C’est là qu’interviennent la foi et la confiance en la vie. C’est un changement de mode total.
On pourrait dire que la volonté de se sentir en sécurité à tout prix est un fantasme de l’ego et que foi et confiance sont des qualités de l’essence.
Je termine cet article par une citation issue de l’excellent livre “Eloge de l’insécurité” :
“La mort est l’inconnu dans lequel nous vivions tous avant la naissance. Rien n’est plus créateur que la mort, puisqu’elle est tout le secret de la vie. Elle signifie que le passé doit être abandonné, que l’inconnu ne peut être évité, que “je” ne peut perdurer et que rien ne peut être finalement fixé. Quand un homme sait cela, il vit pour la première fois dans sa vie. En retenant sa respiration, il la perd. En la laissant aller, il la trouve.” Alan Watts