Un mécanisme vieux comme le monde et si méconnu des humains. Le Christ est mort de l’avoir révélé à la lumière, aux yeux de tous. Le but de cet écrit est de te montrer :
Où est le sacrifice (surtout là où tu ne le vois pas)
Comment le repérer à tous les coups
Comment sortir de ce mode de fonctionnement aussi omniprésent que malsain chez nous autres humains.
Ton système nerveux ne veut pas creuser ce sujet et fera tout pour l’esquiver. Tu es prévenu.e.
Le sacrifice a une fonction capitale depuis des millénaires.
L’humain vit dans une double contrainte depuis très longtemps :
Le monde est chaotique, imprévisible et dangereux
Nous devons nous grouper pour survivre.
Nous savons très bien que l’humain lui-même peut être la menace. Mais pour survivre, nous devons refouler cette peur de l’autre, sans quoi il serait impossible de faire groupe.
Cette tendance au sacrifice est imprimée très profondément en nous. Consciemment, nous résistons contre cette idée, nous la trouvons au mieux naïve, au pire grotesque.
Pourtant, les faits le prouvent encore et encore.
Pour faire société, nous nous coupons de notre agressivité, refoulant nos pulsions de violence et de mort… Cette énergie contenue doit trouver un chemin pour s’exprimer.
C’est ainsi que collectivement, nous désignons des bouc émissaires, projetant sur eux tout ce qui a été refoulé, les rendant responsables de tous nos maux.
Le mécanisme sacrificiel fonctionne très très bien, puisqu’il continue d’avoir lieu chaque jour dans notre “société moderne”.
TOUS les groupes humains se fondent sur le sacrifice d’un bouc émissaire : ce n’est pas un choix conscient mais une structure fondatrice des cultures, présent dans tous les mythes, comme l’a prouvé René Girard.
Le choix du bouc émissaire
Dans ses thèses, René Girard a mis en lumière ce mécanisme universel à travers 2 théories :
La théorie mimétique : notre désir est mimétique, c’est-à-dire qu’il naît toujours en relation avec un autre. Nous désirons ce que l’autre désire. Ce mimétisme engendre la rivalité mimétique, qui pousse les individus à se battre pour le même objet de désir (un partenaire potentiel, un téléphone dernier cri, du pétrole…). Quand cette rivalité se généralise, elle dégénère en crise mimétique.
La théorie du bouc émissaire : pour sortir de la crise, le groupe désigne inconsciemment un bouc émissaire, sur lequel toutes les tensions se cristallisent. Son exclusion ou sa mise à mort (réelle ou symbolique) restaure temporairement l’unité et la paix.
Autrement dit, Girard montre que le désir mimétique crée la crise, et que la désignation du bouc émissaire en est la sortie, au prix d’une victime.
Comment ça se passe ?
Quand les tensions montent dans un groupe et qu’il y a besoin de trouver un responsable, le mécanisme du bouc émissaire se déclenche.
Le choix se fait inconsciemment : personne ne se rend compte que la personne désignée est choisie arbitrairement.
La victime choisie est à la fois semblable aux autres (pour qu’on puisse l’identifier au groupe) et un peu différente (pour qu’elle soit crédible comme cause du problème).
Son exclusion ou sa mise à l’écart apporte un sentiment d’apaisement et de cohésion au reste du groupe.
Nous avons tous remarqué dès la cour de récré que : le gros, l’intello, le roux, le binoclard… sont tour à tour bouc émissaire qui fédère le groupe.
Ca n’a évidemment pas lieu que dans la cour d’école. Les événements depuis 2020 ne font qu’amplifier le phénomène :
Les migrants : « Ils n’ont aucune raison d’être ici, ce sont des voleurs, des assassins, des violeurs… voilà tout ce qu’ils font, ils doivent être renvoyés. » Eric Zemmour
Les non-vaccinés : « Les non‑vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. […] On va continuer à le faire, jusqu’au bout. » Emmanuel Macron. « Les non-vaccinés sont des irresponsables et un irresponsable n’est plus un citoyen. » Le même.
Les complotistes : « Les complotistes sont un danger pour la démocratie. Ils propagent des mensonges qui divisent et affaiblissent notre société. Il faut les censurer sur les réseaux sociaux. » Gérard Darmanin
Chaque époque, chaque événement, induit son bouc émissaire.
Ce mécanisme sert à simplifier la réalité avec une grille de lecture sans nuance, ça permet d’apaiser temporairement les tensions sociales… Parce qu’il faut bien comprendre le rôle social du bouc émissaire, qui est de restaurer l’unité du groupe…
Jusqu’à la prochaine crise mimétique. Et les temps modernes sont de plus en plus violents pour notre psychisme.
Rien de surprenant à cela. La vie moderne est de plus en plus stressante, rapide, compétitive, tout en vivant dans une société coercitive, castratrice.
L’agressivité des membres de la société est contenue (parce que Bleu est passé par là, avec un Surmoi gargantuesque, garant de l’ordre, grâce aux règles et aux lois).
Contenue ne veut pas dire empêchée (cf l’augmentation des attaques à l’arme blanche).
Alors l’agressivité sort différemment :
Sur internet, la haine s’intensifie
Les réseaux sociaux deviennent un exutoire de cette violence contenue
La montée des extrêmes (je ne parle même pas de politique) : les gens se radicalisent
Le harcèlement scolaire augmente en fréquence et en niveau de violence
Les agressions de professeurs et du personnel
Les violences policières omniprésentes
Vers soi-même : tentative de suicide (en hausse depuis 2020), auto-mutilation, addictions…
Le sacrifice rend impossible l’individuation
Sacrifier quelqu’un ne veut pas dire forcément le tuer. On parle d’un meurtre symbolique, qui peut aboutit à toutes sortes de violences (verbales, physiques…).
Projeter sur un tiers une partie de moi, c’est instantanément rejeter cette part de moi. C’est tout le propos de la projection : je ne veux pas la voir chez moi.
On passe tellement de temps à se raconter à nous-mêmes et aux autres notre identité présumée : gentil, serviable, intelligent, généreux… Comme si les cons, méchants, égoïstes étaient seulement à l’extérieur de nous.
Le sacrifice de ces parties de nous scelle une souffrance inconsciente qui nous fait pourrir de l’intérieur. ` Le pire dans ce processus est que nous ne le voyons pas ! L’individuation est complètement bloquée quand on agit comme ça.
Et pourtant, la tentation est grande de reporter nos maux sur notre patron, sur notre ex devenu subitement pervers narcissique, sur les riches, sur les jeunes, sur le président, sur notre famille…
Concrètement, on perd instantanément toute responsabilité quand on fait ça (et c’est d’ailleurs un des bénéfices majeurs).
Jusqu’ici j’ai beaucoup parlé du monde extérieur, mais ce serait rater une partie fondamentale du sacrifice et de la théorie du bouc émissaire de René Girard.
Le sacrifice intérieur
De la même façon que les sociétés se soudent en rejetant une victime, notre psychisme se structure en rejetant une part de nous-mêmes. Il serait donc illusoire de croire que le sacrifice n’est qu’à l’extérieur : il est tout autant à l’intérieur de notre psychisme, et même en proportion directe.
Ainsi, quelqu’un qui passe son temps à critiquer les autres ne parle jamais… qu’à lui-même.
Le bouc émissaire social permet de fédérer le groupe tandis que lebouc émissaire psychique permet de fédérer le psychisme : c’est l’ego.
En ennéagramme, le phénomène est très visible :
Le centre réprimé est déconsidéré, il est vu comme inutile, une perte de temps. Il coûte de l’énergie à utiliser et nous perdons très vite patience dès que nous le sollicitons. L’ego ne veut pas l’utiliser et il le sacrifie sur l’autel du centre préféré.
L’instinct réprimé est considéré comme inutile et on le laisse également de côté, bafouant les besoins concernés, au profit de l’instinct dominant qui prend toute la place.
Ainsi, certains sacrifient leurs émotions et leur sensibilité (pour être plus rationnel), d’autres sacrifient leur corps (pour être plus efficace), d’autres sacrifient carrément leur rapport à eux-mêmes et leur vie spirituelle.
Un sacrifice ne se fait jamais sans un prix à payer : il y a une augmentation de la violence envers soi-même (et les autres). Si je sacrifie mes émotions, je risque d’être dérangé par ceux qui se permettent de les vivre et les exprimer.
Dirigée vers soi, la violence se traduit en jugements, injonctions à faire ou être, en culpabilité… Il y a un rejet pur et simple de qui je suis. On aboutit logiquement à la honte où l’on se cache tellement on n’assume pas d’être soi-même.
Comment sortir du sacrifice
L’ombre n’est plus une ombre lorsqu’elle est exposée à la lumière. Le sacrifice cesse dès lors que la lumière est mise dessus.
Depuis des années, j’entends parler d’un paradigme non sacrificiel, mais ça reste très théorique tant qu’on en a pas l’exemple vivant.
Récemment, l’illustration de ce qu’est la “non sacrificialité” m’a sauté aux yeux.
En regardant “The chosen”, la série sur Jésus et ses disciples, j’ai été abasourdi.
Je l’avais déjà entendu mais tout à coup c’était clair :
Le Christ ne propose pas un nouveau sacrifice : il dévoile et désacralise le mécanisme sacrificiel. Sa mise à mort — celle d’un innocent — apparaît pour ce qu’elle est : un meurtre collectif travesti en justice. En racontant l’événement du point de vue de la victime, l’Évangile révèle la fausseté de l’accusation sacrificielle et rend caduque la croyance selon laquelle « la victime est la cause du désordre ».
La femme « possédée », le paralytique, le lépreux, l’aveugle, le publicain…
Le Christ incarne l’accueil qui réintègre ceux que le système excluait, et il refuse d’entretenir la réciprocité violente.
Par ses paroles et ses paraboles (brebis perdue, bon samaritain, fils prodigue), Jésus renverse le regard porté sur la victime : il met en lumière son innocence et montre que la communauté se trompe quand elle rejette l’un des siens. Le mécanisme du bouc émissaire est alors dévoilé : il peut toujours fonctionner, mais il ne peut plus s’appuyer sur l’illusion collective de la culpabilité de la victime.
À partir de là, deux voies s’ouvrent : persister dans le sacrifice grâce au déni, ou entrer dans un mode non sacrificiel faite d’accueil, de pardon et de réintégration.
Pour moi qui n’ai jamais été religieux, comprendre le véritable message spirituel du Christ m’a mis une énorme claque !
Au passage, l’histoire montre ce qui se passe quand le mécanisme sacrificiel est révélé au grand jour… la plupart des humains n’ont pas les ressources pour changer de mode de fonctionnement, alors ils rejouent exactement le même schéma mortifère en sacrifiant de nouveau. C’est vu et revu. Même chez les chrétiens qui glorifient Jésus Christ…
Quand je m’offre de l’auto-empathie, c’est exactement ce qui se passe : j’accueille une émotion, une part de moi qui était cachée et mise sous le tapis. Quand je vais voir mon enfant intérieur, c’est aussi ce qui se passe.
Il est possible de vivre hors du mécanisme sacrificiel, mais il y a plusieurs choses à savoir :
Ca exige du temps et de la persévérance
Ca demande de la douceur et de l’accueil
Ca coûte beaucoup d’énergie, de méta-cognition
Ca implique des renoncements (à trouver des coupables, à juger et projeter sur l’autre)
Et ça demande l’accompagnement par un tiers qui nous aide à regarder dans nos angles morts
Mais le jeu en vaut la chandelle. Un million de fois.
Moins je nourris le sacrifice, plus la qualité de ma vie augmente. J’en fais le constat quotidiennement depuis plus de 4 ans et je le vois chez celles et ceux qui jouent au même jeu que moi.
J’ai l’impression que ce choix ne peut que venir avec un développement de la spiritualité, dans une forme de réunification.
En 2016 je rencontre Luc Geiger, créateur de la méthode NERTI, dans le cadre entrepreneurial.
Comme on se parle régulièrement et que la libération émotionnelle m’intéresse autant à titre perso que pro, je décide de me former à la méthode NERTI en 2017. Dans un premier temps, je veux l’appliquer sur moi-même.
Mais à cette époque, j’ai trop de résistances et je n’arrive pas à l’appliquer sur moi, j’évite, je fuis…
Pourtant, j’arrive à l’appliquer sur les autres et je vois des résultats impressionnants : sur la peur du vide, du rejet, de parler en public, de la comptabilité, la phobie des petits trous… En effet, je constate que la plupart des gens sont libérés en une séance. A cette époque, je suis loin d’imaginer tout ce qui se cache derrière.
Et comme pour rendre à César ce qui lui appartient, je vais clarifier tout ce que je sais sur le sujet des outils de libération émotionnelle.
L’origine cachée des outils de libération émotionnelle en France
En 2019, je vis avec ma compagne à l’île de la Réunion et nous partons en vacances aux Seychelles.
Dans l’avion, je discute avec ma voisine de siège et le courant passe direct : pédagogie, cerveau, mindmapping… on passe le reste du vol à discuter de moult sujets passionnants et elle dit que je m’entendrais bien avec son mari.
De retour à la Réunion, elle nous invite à manger chez eux et je réalise à quel point le monde est petit : son mari Didier a travaillé avec Luc Nicon il y a des années, le créateur de la méthode TIPI (Technique d’Identification des Peurs Inconscientes).
Didier Godeau est kinésithérapeute (comme moi, même si j’ai pris ma retraite en 2017) et il a une façon particulière d’accompagner les patients. Très inspiré par l’approche de François Roustang, il laisse le patient s’auto-guérir par le non agir et essentiellement en silence.
Je suis hyper-curieux de découvrir, Didier me propose une séance et je suis fasciné de découvrir une approche non interventionniste qui rend le pouvoir au client. Pour moi qui suis fan de souveraineté, j’aime beaucoup !
Il me prête le livre “Savoir attendre” de Roustang, qui me fait l’effet d’une torpille dans mes croyances.
Je réalise ces 2 choses essentielles dans tout accompagnement :
La présence de l’accompagnant compte bien plus que n’importe quel outil.
Il n’y a rien à faire de particulier.
François Roustang est hypnothérapeute mais si tu prends le temps de l’écouter quelques minutes (facile à trouver sur YouTube), tu te rends vite compte qu’il ne pratique pas l’hypnose (qui consiste par définition à chercher des “états modifiés de conscience”).
En réalité, Roustang a enlevé tout le superflu de sa pratique en proposant au patient de s’installer confortablement dans son canapé, avec la conscience de son “problème” et de ne rien faire, de le laisser se résoudre de lui-même. On pourrait parler d’une thérapie par la présence. Il est probable qu’il ait gardé le terme hypnose par confort.
Ca n’a rien d’une pratique d’hypnose “classique” où l’on place l’individu dans un état particulier pour glisser des suggestions, pour faire faire des choses à l’inconscient ou toute autre approche d’interventionnisme naïf. Comme toujours, ça dépend surtout du praticien : pour ma part, j’observe beaucoup d’hypnothérapeutes ayant une vision très interventionniste (en mode ORANGE dans la spirale dynamique) avec un objectif et où on va un peu forcer le système pour aller dans cette direction. Je suis très critique de cette approche, plus que de l’hypnose elle-même qui peut aussi être utilisée pour partir à la rencontre de parts de soi sans ce mode interventionniste.
L’approche de Roustang est écologique au sens où elle ne force rien, puisqu’il invite littéralement à ne rien faire et c’est ce qui peut désarçonner ! Pourquoi payer quelqu’un pour passer du temps à rester dans le rien ?
J’ai été beaucoup perturbé par cette histoire de “ne rien faire”, puisqu’à cette époque je ne sais pas ce que ça veut dire, tellement je suis hypnotisé par le discours ambiant consistant à “faire pour être”.
C’est sur ce terreau-là que Didier et Luc Nicon arrivent plus spécifiquement au “laisser faire les sensations”, parce que “ne rien faire” est quand même bien vague et peut amener à une libération de manière très aléatoire.
De TIPI à NERTI
À ce moment-là, je découvre que Luc Nicon a popularisé la méthode TIPI sur base des travaux de Didier Godeau, lui-même inspiré de l’expérience de François Roustang.
TIPI consiste à être en présence des sensations dans le corps et les laisser évoluer jusqu’à libération. Seulement… ça ne suffit pas dans beaucoup de cas.
C’est déjà une révolution dans le monde de la psychothérapie (rappelons qu’en 2025 la plupart des psys en sont encore à faire parler les gens…) en intégrant le corps, les sensations et le “laisser faire”.
Mais il manque un ingrédient de taille. Et pour t’en parler, je dois te raconter l’histoire de Nicolas Actisdana.
L’ingrédient clé de la libération émotionnelle définitive
Je rencontre Nicolas quand il lance son activité de thérapeute, spécialisé dans les crises d’angoisse, et qu’il me sollicite pour l’accompagner dans son développement.
Pour te situer, Nicolas c’est le patient zéro de Luc Geiger (créateur de la méthode NERTI (pour Nettoyage Emotionnel Rapide des Traumatismes Inconscients)) dont je te parlais plus haut.
Pendant 6 ans, Nicolas fait crise d’angoisse sur crise d’angoisse. Dès 2006, Luc l’accompagne avec moult outils (EFT, PNL, EMDR, sophrologie…) et ça lui apporte des améliorations. Mais rien ne règle vraiment le problème pour de bon.
En 2007, Luc se forme à TIPI et le teste en cabinet. Même si ça lui apporte des résultats, Nicolas tourne en boucle sur ses sensations pendant des heures et n’arrive à la tant attendue libération définitive.
Un jour, Luc tombe sur 2 études qui stipulent qu’il y a une augmentation massive de syndrome de stress post-traumatique suite à un trauma crânien induit par un accident de la route. EURÊKA : il réalise que la mémoire traumatique est scellée par une sorte de verrou associé à la perte de connaissance (où le cerveau a cru mourir).
Il fait le lien avec toutes les sensations bizarres observées dans ses séances pouvant s’apparenter à une perte de connaissance – tourner, tomber, s’enfoncer, pencher sur le côté, …
Il appelle ces sensations bizarres le “verrou”. Ce verrou est LA clé de la mémoire traumatique. Aller jusqu’au bout du verrou, c’est informer notre système nerveux qu’il n’y a pas de danger de mort, ce qui dissout instantanément la mémoire traumatique.
Avant d’arriver au verrou et à NERTI, il est passé par 3 grandes étapes :
La méditation Vipassana pour avoir la conscience d’observer les sensations sans intervenir
La sophrologie pour réaliser que la présence au corps peut amener des libérations émotionnelles spontanées
TIPI pour laisser faire les sensations corporelles en lien avec un déclencheur
Les expériences de Luc Geiger et de Nicolas montrent que TIPI est assez aléatoire dans les résultats, à cause de cette histoire de verrou qui n’est pas explicitée.
Du coup on peut passer 2 heures à tourner autour du pot avec des sensations intenses, sans parvenir à se libérer vraiment.
Je peux aussi témoigner de mon expérience : en 2016 je découvre TIPI sans savoir ce que c’est : à cette époque, Luc-Marie (encore un Luc !), un thérapeute rencontré sur une croisière (longue histoire), me fait plonger dans mes sensations en lien avec un souvenir de CP très désagréable où l’institutrice me vire de la classe.
Pendant près d’une heure dans mes sensations, j’hyper-ventile, j’ai chaud, je me sens mal, je n’en vois pas le bout… Et on arrête à un moment donné parce que je tourne en boucle et ça ne s’arrête pas et je deviens tout blanc. Pour moi c’est hyper-intense, je suis hébété, épuisé… et ça ne m’a pas libéré pour autant.
Des années plus tard, ce souvenir était toujours actif. Tu comprends pourquoi : on n’a pas ciblé le verrou de la mémoire traumatique.
Voilà la découverte incroyable de Luc Geiger : cibler le verrou permet une libération de manière systématique, parce que c’est la racine de la mémoire traumatique. Il a ajouté sa patte sur d’autres points (l’inversion psychologique, la technique à froid…) et a créé NERTI.
Les différents outils de libération de traumas
Aujourd’hui, il existe pléthore de méthodes de libération qui passent par le corps et je trouve ça génial :
Somatic experiencing (de Peter Levine)
Focusing
TIPI
NERTI
Psych-K
TRE (Tension Releasing Exercises)
Certaines utilisent la respiration : respiration holotropique de Grof, biorespiration de Mérien, rebirth…
D’autres utilisent le regard : EMDR, DMOKA.
D’autres utilisent des stimuli corporels : EFT, SCAMDEN…
Pour avoir essayé presque tous ces outils, mon expérience est la suivante : quand je veux libérer une mémoire traumatique spécifique, NERTI est la plus aboutie car c’est la seule qui cible le verrou de la mémoire traumatique. Sans forcer, en restant juste en présence.
Ca donne une libération plus rapide, plus prévisible et définitive.
Certains outils travaillent sur des mémoires mais on ne sait pas lesquelles, comme toutes les pratiques respirations avec hyperventilation. Et ça peut avoir du sens aussi !
D’autres outils travaillent des traumas spécifiques, mais ça peut faire des séances interminables qui durent 1h30-2h ou plus, comme SCAMDEN ou TIPI.
À force d’explorer le sujet, de tester de nombreuses libérations sur moi depuis cette année, d’accompagner des dizaines de clients avec NERTI, d’en discuter avec Luc (Geiger) et Nicolas, je comprends de mieux en mieux les différences entre ces approches et n’ai pas encore trouvé plus pertinent que NERTI. Je n’ai pas de conflit d’intérêt et je ne suis pas payé pour écrire ça 🙂 Luc est un ami mais si je trouve mieux un jour je lui dirai !
Mon témoignage personnel
C’est seulement en 2025 que je commence véritablement à faire des libérations en autonomie et jusqu’au bout.
Jusqu’alors, j’avais des résistances inconscientes, des croyances qui disaient “NERTI ne marche pas sur moi”.
En 2025, j’ai beaucoup discuté avec Nicolas qui m’a aidé à y voir plus clair sur NERTI, à affiner les différences avec les outils similaires, à améliorer ma pratique et à m’occuper de mes résistances avec NERTI.
Cet outil est tellement puissant qu’on peut avoir 1001 raisons de ne pas s’en servir, de ne pas aller jusqu’au bout de la libération, d’oublier son existence…
Il y a de nombreux bénéfices à rester dans nos blocages et traumas, c’est tout à fait normal.
Cet été 2025, j’ai annoncé publiquement mes expériences de libération traumatique, notamment sur tout ce qui me limite sur le plan professionnel. Ca vient toucher au rapport à l’argent, au travail, au manque, à l’exclusion de la tribu, au jugement et regard des autres.
En quelques semaines, je vois déjà des changements radicaux à l’intérieur de moi. Pratiquer NERTI en autonomie demande du courage et de la persévérance mais le jeu en vaut la chandelle.
Je ne sais pas jusqu’où je peux libérer mais je soupçonne que ça peut aller très loin, jusqu’à des éléments qu’on considère faisant partie de notre structure psychique (et qui ne le sont pas, en fait).
Vers un NERTI 2.0 ?
Sur base de François Roustang, Didier Godeau et Luc Nicon, Luc Geiger a développé un outil simple, épuré, accessible en autonomie et c’est juste incroyable.
Comme pour tout outil, chacun se l’approprie et le customise à sa sauce, ce que je ne manque pas de faire.
Je ne vois rien à ajouter à NERTI, par contre je vois des ajustements importants notamment au début des séances, qui est LE moment clé où ça peut bloquer. Et sur l’aspect émotionnel, qui peut être un point névralgique pour beaucoup de gens.
J’ai réalisé à plusieurs reprises que certaines personnes n’arrivent pas à rentrer dans leurs sensations, pour plusieurs raisons :
Dissociation ou anesthésie : 2 transes typiques associés à des traumatismes. Quand le client est trop à côté de ses pompes, Luc Geiger parle du “renforcement de la structure émotionnelle” et je le rejoins. Tout ce qui relève de la pratique méditative DANS LE CORPS est aidante, ça peut aller de la sophrologie au sport en passant par le massage. Creuser son type ennéagramme peut éventuellement aider.
Insécurité : elle peut être liée au sujet amené, au cadre thérapeutique ou même à l’accompagnant. Dans ce cas il est primordial de mettre en lumière la part du client qui vit cette insécurité, amener de l’écoute, de l’empathie. C’est tout l’attirail IFS, CNV et théorie polyvagale qui entre en jeu. Alliance thérapeutique, toussa toussa.
Résistance : elle est souvent inconsciente et, là encore, il faut identifier la part qui en est à l’origine. Une véritable discussion de cœur à cœur suffit souvent à faire tomber la résistance. Il faut que ce soit écologique pour le client : on ne force pas un système nerveux. La résistance peut dire “coco, c’est pas le moment, c’est un trop gros dossier”, dans ces cas-là on va plutôt creuser avec des questions de coaching pourquoi la personne cherche à passer en force sur elle-même.
Un travail sur le nerf vague aide énormément dans tous les cas.
Ces outils basés sur l’accueil des sensations peuvent être rudes pour les personnes qui ont un grand besoin d’écoute, comme c’est mon cas. Pour ces profils, pendant la séance, j’accorde beaucoup d’importance à offrir un espace d’empathie, d’écoute des émotions et des besoins sous-jacents, pour qu’il y ait suffisamment de confiance. Là, le système nerveux peut se détende avant de descendre dans les tréfonds de la psyché pour libérer la mémoire traumatique.
Voilà, tu sais tout ! Si t’as envie qu’on discute ensemble des mémoires traumatiques qui foutent la merde dans ta vie et t’empêchent de prendre ta place dans le monde, parlons-en.
Quand je découvre l’ennéagramme en 2016, le type 3 ne me parle pas du tout. Pourtant, c’est exactement ma personnalité profonde, que je découvre 5 ans plus tard. Peu de gens me voient dans cet ennéatype parce que je suis souvent aux antipodes du stéréotype. Les explorateurs de l’ennéagramme ont souvent une image complètement erronée du type 3.
Il est temps de te dévoiler le type 3 clandestin, une créature méconnue plus fréquente que tu ne l’imagines !
Le type 3 est souvent décrit comme quelqu’un d’exubérant, qui se vante, tient des monologues sur ses réussites, manipulateur à souhait et qui vendrait sa mère pour recevoir une médaille.
Oui ça fait partie des expressions possible du type et ça peut être lourd. (Types 3 et 8 sont vus comme les plus détestables de l’ennéagramme.)
Mais en rester là, c’est passer complètement à côté du type 3 ennéagramme !
Revenons à la base : L’ennéatype est une structure psychique universelle : un archétype. Que tu sois en Inde, en France ou en Suède, tu verras plein de types 3 dans la rue (et pas que là, hein !). Le type ennéagramme ne renseigne PAS sur les comportements qui en découlent : chaque humain exprime singulièrement son ennéatype. Comme un même gène qui peut donner une maladie chez quelqu’un et pas chez un autre (coucou l’épigénétique).
Usain Bolt et moi avons des quadriceps, pour autant si on joue à faire la course, je suis mal barré.
Dans chaque type, tu peux trouver des gens radicalement différents : Adolf Hitler et Alexandre Jollien, Donald Trump et Eric Baret, Zinedine Zidane et François Hollande.
L’ennéagramme parle des motivations profondes qui nous dirigent. Ces motivations ne sont pas si évidentes à décoder de l’extérieur : la preuve en est la difficulté de typer un individu avec certitude, on se trompe souvent.
Pourquoi on voit le type 3 comme caricatural
Notre cerveau primitif aime simplifier le réel, les cases et étiquettes, un monde en deux dimensions (noir/blanc, gentil/méchant, pour/contre). C’est la principale raison.
Le type 3 étant un centre émotionnel, centré sur l’image et la reconnaissance, tu vas clairement le retrouver dans des endroits où il peut vivre ça. Ça peut s’exprimer autant dans la danse, que dans un milieu écolo, politique ou sur internet.
Les types 3 caricaturaux (typique de l’instinct social) prennent énormément de place et de visibilité, c’est pourquoi on finit par résumer : type 3 = superficiel, vaniteux, insupportable.
Avant de découvrir Epanessence, beaucoup de gens m’ont dit avoir une mauvaise impression du type 3 à cause de cette minorité hyper-visible.
Mais les plus visibles ne sont pas représentatifs du spectre d’expression du type 3 !
Comme pendant une catastrophe type tornade ou tsunami : une minorité en profite pour piller, voler et faire du chaos… pendant qu’une immense majorité s’entraide. Evidemment, les médias zooment sur le sensationnel et parlent seulement de ce qui les arrange.
Mon expérience me montre que beaucoup de types 3 autour de moi ne collent PAS à cette vision caricaturale qu’on peut avoir quand on découvre l’ennéagramme.
De la même manière que le type 6 contre-phobique ne colle pas avec l’image de froussard qu’on voit chez le type 6 phobique.
Il est temps de te parler de cette variante particulière du type 3 : le type 3 clandestin.
Le type 3 clandestin
Pour t’en parler, petit retour sur mon histoire :
Enfant, je passe un temps phénoménal à jouer à la console, à regarder la TV, bref tranquille chez moi. Adolescent, je suis loin d’être populaire au collège, je suis souvent un objet de moqueries et de critiques, je passe mon temps à jouer sur mon ordinateur, sur les forums, je n’ose pas parler aux filles qui me plaisent… Dans les groupes, je ne parle pas de moi, voire je garde le silence, je ne sais pas quoi dire. Dans tous événements entrepreneurs que j’ai fait, je galère à parler de mon activité donc si je peux, j’évite : l’autre monopolise la conversation et il est fréquent qu’il ne sache rien de moi.
Ca ne ressemble pas trop au type 3 cliché tout ça… (et c’est pourquoi j’ai eu du mal à me typer)
Alors tu peux te dire : “Bah Fabien, tu t’es juste trompé de type !”.
J’en suis à un stade de ma vie où je n’ai plus beaucoup de certitudes, par contre je n’ai pas de doute sur ma structure psychique ! Je détaille mon parcours de typage en détail. Revisiter mes traumas a confirmé encore et encore ma base 3.
Le type 3 visible, qui réussit, parle de lui, c’est valable quand il exprime son ego “normalement” et sans entrave.
Mais rappelons comment est structuré le type 3 en revenant aux centres : c’est un centre émotionnel/de l’image tourné à la fois vers l’intérieur et vers l’extérieur.
Il est expert dans l’art caméléonesque de faire coller sa réalité intérieure à ce qu’on attend de lui. “Dis moi qui tu veux que je sois et je le serai pour toi” pourrait être une devise inconsciente de type 3.
Avoir un avatar social est OBLIGATOIRE pour recevoir la reconnaissance dont il a besoin (dans l’ego).
Que se passe-t-il quand le type 3 évolue dans un environnement Bleu comme la France qui valorise la discrétion, l’humilité ? Et que se passe-t-il quand il est élevé dans une famille où c’est mal vu de réussir, d’être visible, de parler de soi et de ses succès ?
Ces 2 contextes créent en lui une tension interne entre :
Ses motivations profondes (qui le poussent à avoir de la valeur en faisant des trucs)
La mauvaise image que ça donnerait de lui s’il exprimait cette partie de lui.
Cette guerre intérieure se traduit par ce que j’appelle le type 3 clandestin : quelqu’un qui cherche à se faire discret en s’auto-censurant.
Mais même quand on s’auto-censure, il faut montrer qu’on a de la valeur ! Il rêve de lumière sans s’autoriser la lumière.
C’est là qu’on rentre dans les subtilités : faire preuve d’un excès d’humilité en ne se vantant jamais (et en se vantant de ne pas se vanter :D), se diminuer pour paraître modeste (et se faire complimenter), rabaisser les autres, laisser parler nos signes extérieurs de richesse, montrer notre corps ou notre apparence ou notre talent (Sofiane Pamart avec le piano par exemple), glisser des références d’auteurs (ma spécialité) ou de célébrités qu’on connaît…
Tout ça est évidemment INCONSCIENT ! Comme à l’époque où je cherchais à me faire remarquer en classe ou en formation, ce qui agaçait profondément ceux qui ne se l’autorisaient pas.
Pour ma part, j’ai excellé dans l’art d’exprimer le contre-type du type 3 :
Rabaisser ceux qui réussissent plus que moi : “de toute façon ils font de la merde”
Refuser de jouer le jeu des apparences et du “m’as-tu vu” (le contre-signaling) : “non mais moi j’aime pas la superficialité”
Rationaliser ma réussite moindre : “il y a autre chose que l’argent dans la vie”
Poser des questions pour qu’on s’intéresse à moi
Apprendre plein de trucs pour intéresser les gens
Muscler mon corps et mettre des débardeurs ou vêtements moulés (à l’adolescence c’était abusé !)
Corriger quelqu’un pour montrer que je sais
L’auto-censure est un mécanisme bien pratique pour rester dans l’ombre : repousser des actions importantes, arrêter des projets en plein milieu, éviter de confronter son projet à la réalité, rester dans l’apprentissage, focaliser sur des projets très secondaires…
Chez certains types 3, ça peut prendre une forme d’ego spirituel : “Je ne suis plus dans l’ego de réussir, regarde comme je suis un être éveillé !”. Avec la transe d’identification, le type 3 peut se modeler sur ce qu’il imagine être un maître spirituel. Le Youtuber Jean Laval l’illustre bien dans ses vieilles vidéos (voix lente, collier de perles, discours new age…)
Il faut bien comprendre que TOUT ça est une (vaine) tentative d’éviter de se prendre l’échec dans la tronche.
La tension permanente qui gâche la vie du type 3 clandestin
Le type 3 vit beaucoup de tensions internes, dont il est ± conscient.
Il y a la tension de base très forte chez le type 3, qui consiste à chercher à faire correspondre ce qu’il vit à l’intérieur et ce qu’il imagine que les autres attendent de lui. Ca crée une adaptation permanente qui lui coûte beaucoup d’énergie et lui fait perdre la connexion avec lui-même.
C’est la base de son centre émotionnel préféré, tourné dans les deux directions, qui lui vaut souvent d’être réprimé dès qu’il sature. D’où le terme “émotionnel non émotionnel” pour parler du type 3, où, sous stress égotique, il devient froid, cassant, désagréable.
À cette tension de base s’ajoute une autre tension interne qui touche encore plus le type 3 clandestin :
Le besoin impérieux d’être vu : “regarde moi, j’existe !”
La peur panique d’être vu : “ne me regarde pas trop, pas de trop près !”
Comment on gère ça ?
De mon expérience, je cherche à être vu autant que possible en m’agitant dans tous les sens, mais pas trop quand même. Donc si possible m’agiter pour des trucs qui vont me rendre à peine visible (l’ennéagramme par exemple ? :D)
Et quand je suis vu, je fuis parce que c’est tellement intense que ça fait vivre énormément de choses à l’intérieur (c’est aussi lié à l’instinct sexuel). Alors je ne relève pas le compliment, je détourne le regard, j’oublie ce que je viens d’accomplir pour passer à la suite. Là, je suis tenté de rajouter que “ça a évolué” pour te montrer une meilleure image de moi.
Ce que j’ai observé chez un certain nombre de clients et amis de type 3 qui me ressemble, c’est à quel point ils souffrent de ne pas s’autoriser à vivre l’ego du type 3.
C’est comme si tu avais H24 un somptueux fondant au chocolat devant les yeux, sans pouvoir le manger. (Je ne dis pas ça parce que c’est mon dessert préféré, évidemment)
Le type 3 clandestin vit une dissonance cognitive terrible entre ses motivations profondes et ce qu’il fait vraiment. Ca se traduirait par “je crève la dalle d’être vu, reconnu, par les autres… mais je fais tout pour ne pas le vivre et je me raconte que ce n’est pas important.”
Ca entraîne beaucoup de souffrance, qui peine souvent à s’exprimer car le type 3 est expert dans l’art de cacher ce qu’il ressent.
Pourquoi le type 3 cache ses émotions
Le type 3 croit très fort qu’il n’est pas aimable pour qui il est, alors il cache son authenticité au fond de lui-même en priant que son masque cache sa vérité intérieure (ça marche souvent mais pas avec les gens un minimum présents à eux). Même après des discours où j’étais hyper stressé et où j’étais sûr que ça se voyait à des kilomètres, les gens me faisaient le retour que j’étais super à l’aise et souriant. Des types 3 m’ont souvent raconté des anecdotes similaires.
Le type 3 a entendu ou deviné : tu n’as pas le droit d’avoir ses propres sentiments et sa propre identité. Alors il a tout cadenassé pour survivre, créant une identité factice, car il vit une peur immense d’être nu, démasqué, vu dans sa nullité et sa bassesse.
Chez énormément de 3, des hectolitres de tristesse sont contenus derrière ses blocages émotionnels, ne trouvant pas le chemin des larmes. C’est là que se trouve l’accès à notre humanité (mais si tu n’es pas 3 toi-même, ça te sera compliqué d’imaginer l’incroyable difficulté de cette entreprise).
Ce n’est qu’à 29 ans que j’ai réalisé toute la tristesse qui était cadenassée en moi. Et c’est seulement depuis quelques mois que les larmes recommencent à couler.
Cette tristesse est souvent masquée par :
La honte : honte de ne pas être à la hauteur, honte de réussir trop peu, honte de son statut.
La culpabilité : de ne pas en faire assez, de procrastiner…
Qui dit répression dit compensation et retour du refoulé.
Comme toujours, la vie trouve une façon de le manifester par des symptômes :
La nourriture (quasi systématique), en particulier sucrée (coucou le chocolat :p), symbole archétypal maternel par excellence
Les tensions corporelles, désordres digestifs, nœuds au plexus solaire, oppression thoracique
La somatisation par la peau (fréquent au visage)
La suractivité : sport, apprentissage, travail…
Chez un type 3 qui a le centre mental en soutien (comme moi), ça se manifeste très fort par l’apprentissage, la lecture, les modèles, la compréhension… Chez un type 3 avec centre instinctif en soutien, ça se manifeste par encore plus d’action dans le monde extérieur, d’agitation, de sport, l’agressivité…
Aujourd’hui, mon expérience de vie et de coach me fait poser l’hypothèse suivante :
La plupart des types 3 clandestins ont un centre mental en soutien et plutôt une aile 4, ça va avec plus de conscience de leur intériorité, beaucoup plus d’intensité et de drame intérieur.
C’est tout à fait possible que ce soit un biais lié au fait que j’attire des gens comme moi, même si le combo centre mental soutien, centre instinctif réprimé et aile 4, paraît cohérent pour faire l’expérience du type 3 clandestin.
La fin de la quête épuisante de la carotte imaginaire
Le type 3 vit une course perpétuelle à la poursuite de sa carotte imaginaire. Cela le maintient dans une activité frénétique qui le stimule autant qu’elle le fatigue, alimentant le mode survie.
Même le type 3 clandestin s’agite toute la journée : regarder des vidéos, scroller sur les réseaux sociaux, écrire sur un forum, envoyer des messages, bricoler, lire… (je connais ça bien)
Ce qu’il ne sait pas, c’est que l’arrêt signifie son arrêt de mort. D’où le fait qu’il ne s’arrête jamais. Son ego ne supporte pas l’idée de ne rien faire, de juste rester avec ce qui est.
Parce qu’alors, ça signifierait qu’il peut juste ÊTRE (ce qui ne colle pas avec ses programmes inconscients qui lui disent “tu dois faire et réussir pour être”).
Comme si être, c’était pour “plus tard”, parce que, là maintenant “j’ai pas le temps, j’ai trop de trucs à faire”.
Faire ce constat serait la fin immédiate de la quête.
Ben oui, si je n’ai pas besoin de faire pour être, je vais me contenter d’être. Et le faire en découlera naturellement : c’est la voie de l’intégration, en connexion avec son authenticité et l’espérance, quand le type 3 ne se prend plus pour Dieu mais s’en remet au grand plan qui le dépasse et sur lequel il n’a aucun contrôle.
À la place de cette connexion au divin, le type 3 s’épuise (j’en connais beaucoup qui sont allés au burnout) pour obtenir quelque chose qu’il n’obtient jamais parce que la seule reconnaissance qu’il reçoit s’adresse à son personnage et il ne prend même pas le temps de la sentir. Oui, c’est épuisant de se prendre pour Dieu ! “Je me suis fait tout seul” : voilà l’hubris du type 3.
Il lui suffirait de se poser sur un canapé et reconnaître ce qu’il ressent pour amener énoooormément de détente dans son système. Mon expérience me l’a montré bien des fois.
Quel détour pour ne pas se rencontrer ! Comme si tu prenais le train à Paris pour aller à Pau, avec un changement à Strasbourg (sinon t’irais tout droit en Allemagne !).
Pour le type 3 inhibé, c’est encore plus terrible parce que tous ses efforts ne mènent pas à de gros résultats tangibles, vu qu’il passe son temps à se contenir et à se cacher. Ca mène à des petits succès par ci par là, dont il parle à demi-mots.
Cette expression tiédasse de son type (en mode clandestin) entre en comparaison avec les types 3 qui y vont franc du collier (comme David Laroche ou Franck Nicolas en France). La comparaison, les jugements sur soi et sur les autres, lui font vivre un enfer intérieur permanent et une impuissance aussi réelle qu’impossible à reconnaître.
Sortir de l’enfer du du type 3 clandestin
Tu l’as bien compris, ce petit jeu de vouloir être vu et de tout faire pour ne pas l’être est une peine perdue. La seule manière pour que ça s’arrête ?
Laisse-moi te poser une devinette juste avant :
Tu es dans une voiture et c’est toi qui conduis. Derrière toi, il y a une ambulance. Devant, un camion de pompiers. Au-dessus, un hélicoptère. À gauche, une vache. Et à droite, un ours. Comment fais-tu pour t’arrêter ?
Descendre du manège : c’est la seule option.
Ca commence par renouer avec l’énergie de base de ton type ennéagramme, sans la censure. T’autoriser à t’exposer, t’autoriser à ouvrir ta gueule, à parler de ce que tu fais et réussis. Oui temporairement ça va être maladroit et ça va emmerder des gens, mais c’est pour toi que tu le fais.
Il ne s’agit pas de devenir une caricature comme Arnold Schwarzenegger (mon idole d’adolescent !), mais de réinvestir la polarité que tu as désinvestis, jusqu’à trouver la justesse.
Goûte à ta 3titude en t’autorisant ce que tu t’interdisais jusqu’à présent (ce qui demandera de revisiter les loyautés familiales qui t’ont amené à te censurer), pour réaliser ensuite la Vanité fondamentale de tout ce jeu de faire et de paraître.
Ce chemin à la rencontre de toi-même est très compliqué à faire seul.e tant les tâches aveugles sont nombreuses : je peux t’y accompagner tout comme je l’ai fait pour moi et pour d’autres.
L’individuation est l’aventure ultime de la découverte de soi, un voyage audacieux pour devenir qui nous sommes réellement.
Le but de l’individuation n’est ni le bonheur, ni la quête d’un idéal : c’est la plénitude au sens propre. Devenir un individu entier, ni plus, ni moins.
Alors oublie le développement personnel et la psychologie positive car l’individuation selon Jung parle de tout autre chose. Si tu veux en savoir plus sur cette notion mal comprise, continue ta lecture.
L’aliénation du développement personnel : une fausse voie d’individuation
En 2009, je tombe, comme Obélix, dans la marmite du développement personnel. Je lis des centaines d’ouvrages, je consomme des milliers d’heures de contenus, j’achète pléthore de formations. J’ai une obsession : devenir la meilleure version de moi-même. Tout le reste est relégué au second plan.
Pendant plus de 10 ans, je suis en guerre contre moi-même :
Contre le Fabien qui a du mal à se lever le matin
Contre le Fabien qui a la flemme d’aller à la salle de sport
Contre le Fabien qui mange trop de chocolat
Contre le Fabien qui bafouille pendant ses vidéos
Contre le Fabien qui n’est pas assez productif
(Tu noteras qu’il y a systématiquement du trop ou pas assez dans cette guerre.) Tout ça vient de l’idéal du moi qui motive tous mes efforts, caché dans l’ombre.
Jusqu’au jour au c’est trop. Où j’en peux plus de faire ces routines matinales d’1h30 à devoir faire méditation, yoga, affirmations positives, visualisation, lecture, écriture…
Le problème est que je cours après la meilleure version de Fabien sans comprendre les fondements de cette démarche :
Qui est vraiment ce “moi” qu’il faut améliorer ?
Pourquoi faudrait-il l’améliorer ? Selon quel critère absolu ?
Ces deux questions amènent à voir l’absurdité de cette démarche. Je me suis épuisé à la tâche et le résultat est sans appel : encore plus de désolation intérieure et d’émotions refoulées. Une lutte interne toujours plus féroce, nourrie à l’amertume et à la mésestime de moi.
Chercher à s’améliorer en suivant les méthodes des autres est une phase souvent nécessaire. Tu dois passer par là pour en voir les limites.
Un jour, le moment devient propice pour un processus beaucoup plus sain et mature : l’individuation.
Ma découverte de l’individuation
La quête sans fin de perfection et de poursuite de mon idéal est tombée. J’ai compris que je ne peux pas réussir ma vie. Ni l’échouer. Je comprends que je passe toute ma journée avec un étranger : je suis tellement convaincu que je dois changer et m’améliorer que je n’ai même pas pris le temps de me connaître vraiment.
À chaque fois que je suis face à moi-même, me voilà assailli par mes émotions, par mes pensées et mes idées noires, j’ai un mal fou à rester présent. Je me vois fuir constamment ce moment présent.
Sur les centaines de livres que j’ai lus sur le développement personnel, la psychologie, la thérapie et la spiritualité, un livre sur deux parle du même gars : Carl Gustav Jung.
Les archétypes ? C’est lui. L’inconscient collectif ? Aussi. Les synchronicités ? Toujours. Les zone d’ombre ? Encore lui. Anima et animus ? Eh oui. Pareil avec les profils psychologiques (dont découle le MBTI). Il a beaucoup enrichi l’interprétation des rêves de Freud, sans la connotation de perversité que ce dernier projetait sans cesse.
Et bien sûr, l’individuation, sujet du présent article.
Pourquoi l’individuation ?
Parce que “Tout ce que nous n’aurons pas ramené à la conscience se manifestera dans notre vie comme le destin ou la fatalité ” : cette phrase de Jung résume tout.
L’individuation est tout simplement apprendre à être un individu entier, non morcelé. C’est pas un concept de philosophie, c’est un chemin qui s’arpente avec TOUT son être !
NB : l’individuation n’a rien à voir avec l’individualisme ou l’individualisation.
Selon Jung, ce processus consiste à devenir ce que nous sommes vraiment, à intégrer toutes les facettes de notre personnalité, y compris celles que nous rejetons ou ignorons. Loin des attentes sociales ou des masques que nous portons, l’individuation nous rapproche de notre centre.
Comme le dit Durkheim, contemporain de Jung : “Le sens de l’individuation est de devenir et d’être authentique.”
Individuation et individu partagent la même origine : ça veut dire “indivisible”. Ca rejoint le retour à l’Unité fondamentale, quelque part. Mais pas l’Unité dans laquelle on fuit pour ne pas s’incarner et rester dans une soupe primordiale où tout se vaut.
Quand Jung dit “L’homme est une maison en désordre où il n’y a pas un maître mais une foule de serviteurs qui veulent tous commander”, l’individuation est justement là pour avoir un Roi sur le trône et ordonner le royaume.
C’est d’abord une Unité intérieure où je rassemble tous les fragments éclatés par ma vie :
La puissance que j’ai rejetée parce que trop confrontante.
La vulnérabilité que j’ai exclue parce que ma tristesse et ma sensibilité n’avaient pas leur place.
Mes perversions, mes névroses et mes pulsions que j’ai rejetées loin car inacceptables par la socioculture.
Mon ego, source névrotique principale du persona / de la personnalité
L’individuation revient à troquer honte et culpabilité contre le courage d’être soi.
La plupart des gens passent leur temps à ne PAS VOULOIR s’individuer. Ils ne veulent pas devenir des individus mais des bonnes personnes.
Pourquoi ?
Parce que c’est difficile d’être un individu : de reconnaître nos parts d’ombre, nos endroits inavouables, notre lâcheté, nos échecs, notre violence, notre pulsion de mort, notre mensonge à nous-mêmes, notre paresse à nous connaître.
“On n’atteint pas l’illumination en imaginant des figures de lumières, mais en portant à la conscience l’obscurité intérieure. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire.” Carl Gustav Jung
Principe de base : Quand tu ne reconnais pas quelque chose en toi, tu le projettes à l’extérieur. Ainsi, à chaque fois que tu regardes le monde, ce sujet spécifique que tu ne veux pas reconnaître reviendra encore et encore te chatouiller. Mais si tu le vois, ce n’est pas parce que c’est dans le réel, c’est parce que c’est l’œil de celui qui regarde (la parabole de la paille et de la poutre du Christ).
Tu peux voir tout dans le réel : le beau/le moche, la douceur/la dureté, la gentillesse/la méchanceté… Puisque le réel est Tout, il contient toutes les polarités. Dès qu’on trie la réalité avec un adjectif, tu peux être sûr de te placer du côté qui t’arrange.
C’est une sorte de biais d’auto-complaisance.
Al Capone disait “J’ai passé le meilleur de ma vie à aider les gens, à leur faire du bien, et tout ce que j’en retire, c’est d’être traité comme un criminel.”
Pour moi, il n’est pas possible de commencer cette démarche proposée par Jung si on ne s’intéresse pas profondément à notre personnalité profonde et à la structure de notre ego. Je ne parle pas de personnalité de surface effleurée par le MBTI, le big five, les tests en entreprise (DISC…). Quand j’ai découvert ma personnalité profonde, mon monde s’est effondré car j’ai enfin commencé à voir vraiment mon persona (que je croyais pourtant avoir déjà vu sous tous les angles…).
En clair, l’individuation revient à devenir adulte.
Les obstacles à l’individuation
Il y a 3 familles d’obstacles à l’individuation :
L’anesthésie : je refuse de me rencontrer. Je me fuis par les substances, la bouffe, les écrans, l’action quelle qu’elle soit, l’analyse, l’étude de concept,
L’identification : je confonds l’être avec un élément de la réalité. Je me perds dans les attentes des autres (famille, société, groupes…), dans ce que j’aimerais être (idéal) ou faire (objectif, vision), dans un groupe et du social, dans une philosophie, dans un concept…
La projection : je mets à l’extérieur de moi ce qui est en moi. Je juge, j’accuse, je rejette, je mentalise.
Tant qu’on s’anesthésie pour ne pas se rencontrer, qu’on s’identifie à un bout de la réalité, qu’on projette à l’extérieur une part de nous, l’individuation est impossible.
Repérer ces obstacles à l’individuation, c’est un peu comme poser les fondations de la maison : c’est la base de la base.
Voilà pourquoi…
L’individuation commence par revenir à l’intérieur
Il n’y a pas d’individuation sans introspection, ça paraît être une évidence. Certains (comme moi) seraient tentés d’amorcer l’individuation avec du faire, des actions, un process.
Mais l’individuation n’est pas du faire ! Puisque c’est justement être.
C’est là où l’approche exotérique consistant à lire des livres ou regarder des vidéos trouve ses limites.
Il faut à un moment donné passer à l’approche mésotérique, consistant à se rencontrer ici et maintenant, dans ce qui est. Théoriquement il n’y a pas besoin de modèle, d’outil, de technique… Mais en pratique, les gens se sont trop aliénés pour y arriver seul.
C’est là que 2 ressources viennent en support :
La carte : un explorateur, même intérieur, est fortement aidé par une carte. Même s’il n’y a pas d’objectif, simplement pour se repérer. LA carte indispensable pour tout individu en quête d’individu, c’est l’ennéagramme. J’ai vu beaucoup de gens très expérimentés, bien plus diplômés et compétents que moi, être complètement aveugles à leur structure psychique. Ils ont fait plein de trucs, mais restent étrangers à cet endroit de leur psyché et je vois à quel point ils se traînent leurs tâches aveugles longtemps.
Le guide : un autre humain est indispensable à bien des étapes. Notamment parce que c’est impossible de se voir tel qu’on est, à cause de tous nos mécanismes de défense (qui découlent des 3 obstacles que j’ai cités). Le guide est là pour t’aider à te poser les bonnes questions, t’aider à regarder au bon endroit, te recentrer quand tu t’échappes de ta réalité.
Sans ces 2 ressources, je n’aurais jamais pu me rencontrer avec ce niveau d’intimité que j’ai développé depuis 4 ans.
L’individuation est une digestion
Quel est le rôle principal du système digestif ? Faire de l’extérieur un intérieur.
En transformant les aliments, le corps récupère les acides aminés, le glucose, les acides gras et tous les micro-nutriments, pour entretenir et réparer la baraque.
L’individuation est la même chose sur le plan symbolique : on digère l’extérieur pour en faire un intérieur. Notamment avec toutes les parties du réel qu’on refuse, qui créent de la friction : du plus léger (faute d’orthographe, incivilité, un changement d’avis) au plus lourd (totalitarisme, viol d’enfant, génocide, esclavage).
Attention : dans l’individuation, il n’est pas question de te faire violence et te forcer à digérer les pires atrocités de l’humanité, sinon tu risques l’indigestion et surtout le traumatisme. Ca peut prendre beaucoup de temps avant d’être OK avec ces pans de la réalité (voire tu peux ne jamais être OK avec, et c’est OK). Et quand je dis être OK, ce n’est pas cautionner ou être d’accord, mais intégrer que ça fait partie du Réel.
Les grands thèmes de l’individuation
Il n’existe pas de plan universel pour mener le processus d’individuation. Chaque individu avance à son rythme, selon ses zones d’ombre, ses blessures, son histoire. Mais certains grands axes reviennent pour tous : établir une nouvelle relation à soi, accueillir les contenus inconscients, cesser de s’identifier uniquement à sa persona.
Jung, fondateur de la psychologie des profondeurs, nous propose une approche radicalement différente de la connaissance de soi : il ne s’agit pas seulement d’explorer le moi conscient, mais d’entrer en contact avec l’inconscient, avec ces images, archétypes et dynamiques qui nous habitent sans que nous en soyons toujours conscients.
Ce travail engage toutes les parties de l’être. Il suppose une traversée, une transformation intérieure, une dialectique entre les opposés. L’individuation psychique devient alors un chemin vers plus d’unité, où les différentes parties de soi apprennent à coexister dans une totalité vivante et singulière.
Ce que tu vas explorer ici :
les archétypes fondamentaux (ombre, anima/animus, soi),
les relations d’attachement et de séparation,
la persona et les mécanismes d’adaptation,
les zones figées à remettre en mouvement,
la transformation des contenus inconscients en conscience.
Autant de portes d’entrée vers toi-même.
Les traumas
Le trauma c’est pas juste la guerre, le viol et la mort. La méconnaissance des traumatismes amène beaucoup de gens (dont moi) à ne pas réaliser qu’ils ont été traumatisés.
Quelques exemples perçus comme anecdotiques alors qu’ils ne le sont pas :
Un gamin qui n’obtient pas de réconfort quand il pleure.
Une gamine qui se fait couper les cheveux très court par ses parents parce qu’avoir une fille c’est la honte.
Une enfant qui se fait humilier publiquement pour avoir mouillé son pantalon.
Un enfant qui prend en charge l’un de ses parents ou son frère / sa sœur (parentification).
Ce n’est pas l’événement en lui-même qui est traumatique, mais le fait qu’il provoque une sidération et qu’on ne puisse pas compléter la boucle de stress. C’est cette charge non libérée qui crée le trauma.
Les traumas créent des endroits figés en nous, dans lesquels la vie ne circule plus (mode survie oblige.) Dans une optique d’individuation, on revisiter ces espaces pour faire circuler la vie de nouveau, en revenant sur l’enfance et l’adolescence (les 2 gros morceaux sources de trauma) et en y amenant de la sécurité.
Ca peut passer autant par l’écriture que par des approches plus corporelles comme NERTI.
L’héritage familial et la psychogénéalogie
Un arbre ne se résume pas à sa face visible. De la même manière, ta vie est à contextualiser avec d’où tu viens, tes lignées féminines et masculines. J’ai longtemps esquivé ce travail parce qu’il ne m’intéressait pas. En réalité, c’est surtout parce que c’est un sacré chantier !
Selon tes origines, tu vas forcément revisiter l’impact des :
Guerres, emprisonnements, rationnements
Epidémies, maladies, morts, deuils
Séparations, divorces, ruptures
Héritages, conflits
Bref, tout ce qu’un humain peut vivre : migration, déracinement, …
Il serait illusoire de croire que ce qu’ont vécu nos ancêtres ne nous concerne pas. Ca passe autant dans l’ADN, que dans l’éducation, les croyances, les comportements…
Ca fait des années que j’ai vu une peur du manque chez moi. Ca n’est pas la même chose de croire que c’est juste de mon ressort, que de constater que ma mère est marquée par ça aussi, tout comme son père qui a connu le rationnement quand il était enfant en pleine deuxième guerre mondiale.
Les projections et zones d’ombre
Avec le travail de l’ombre, on commence sérieusement le travail sur l’inconscient. On l’a vu, ce qui nous révulse chez les autres ou dans le monde fait directement écho à nous-mêmes. Il est illusoire de croire qu’on peut regarder la réalité en étant un observateur séparé, sans en prendre part !
Tout ce que je dis, la façon dont je parle des autres et du monde parle de moi, plus que du monde. Ce que je vois et ce que j’exprime est la sélection inconsciente que j’ai faite (cf biais de confirmation, biais de sélection…).
Cette partie n’est pas du tout reluisante puisqu’elle invite à aller dans les recoins de notre psyché, à des endroits inavouables (ce n’est pas pour rien qu’on projette).
L’ombre représente les aspects refoulés de notre personnalité, tout ce que nous préférons ne pas voir ou accepter en nous-mêmes. Ces parties, souvent projetées sur les autres, finissent par influencer nos actions et nos réactions si elles ne sont pas reconnues.
Jung était clair : pour devenir un être véritablement authentique, nous devons faire face à notre ombre, l’accepter et l’intégrer. “Ce n’est qu’en affrontant les aspects sombres de notre être que nous pouvons espérer atteindre la lumière”. C’est un travail d’introspection courageux, mais nécessaire pour retrouver une harmonie intérieure.
J’ai d’ailleurs préparer 30 questions pour t’aider à explorer cette partie sombre de ton inconscient.
Intégrer ses parents intérieurs
Le processus d’individuation, tel que l’a étudié Carl Gustav Jung, suppose un détachement progressif des figures parentales externes pour intégrer leur dimension symbolique à l’intérieur de soi. Comme l’indique Durkheim dans sa lecture sociologique, il s’agit de se libérer d’un attachement fondateur pour construire une autonomie psychique.
Cela passe souvent par une via negativa, une forme de nettoyage intérieur. On fait le tri dans ce qui est sclérosé, hérité, figé — à la fois sur le plan personnel et social. On sort peu à peu de l’état de dépendance pour se rapprocher d’une unité intérieure.
Intégrer les parents symboliques, c’est réveiller les archétypes :
La mère intérieure, liée à l’anima, à la présence affective, aux émotions, à l’accueil de la vie intérieure.
Le père intérieur, principe actif qui structure, engage, décide, limite.
Dans cette dialectique entre anima et animus, le moi cesse de se confondre avec la persona — ce masque social — et s’ouvre à une conscience plus large, à une individuation psychique au sens jungien. C’est une étape essentielle pour sortir des logiques collectives inconscientes et devenir un individu à part entière, en lien mais non plus en fusion avec la société.
Arpenter le Chemin de l’Individuation
Le processus d’individuation n’est ni un objectif ni un accomplissement figé : c’est un mouvement continu, une tension créatrice entre l’individu et les forces collectives qui le traversent. Il n’y a pas de ligne d’arrivée. L’essentiel est dans le fait d’arpenter ce processus de maturation intérieure.
Cette transformation intérieure demande du temps, de l’énergie, parfois des ressources concrètes. Elle oblige à une confrontation avec l’inconscient, avec l’ombre, avec les contenus refoulés ou projetés sur autrui. C’est une expérience de verticalisation, de responsabilisation.
Peu à peu, les fragments de soi — dispersés entre les rôles sociaux, les attentes familiales et les injonctions de la vie sociale — se rassemblent. Le moi devient plus cohérent, plus apaisé, plus autonome. L’unité intérieure se construit dans le réel. Les parties se rassemblent, comme le T1000 dans Terminator.
Gilbert Simondon, en parlant de l’individuation comme processus ontogénétique, souligne qu’il ne s’agit pas de produire un être fini, mais d’habiter un devenir. On ne devient pas un individu isolé, mais un être relié, conscient de ses interactions et de sa singularité.
Et si tu es prêt·e à explorer cette transformation existentielle, ce mouvement du moi vers le soi, commence ici ton propre processus d’individuation.
👉 Démarrer le parcours
Je laisse le mot de la fin à Durkheim : “Ce travail d’intégration passe par la reconnaissance des grandes forces de l’inconscient. Par exemple, nous devons reconnaître la présence en nous-mêmes de la grande mère. Ce sont les forces inconscientes qui se révèlent dans notre désir constant d’être bon et dans le désir d’être embrassé, de se sentir à l’abri, de qualités bien naturelles mais qui, si elles sont dominantes, empêchent l’individuation. Pour devenir un être authentique, l’homme doit se libérer de ces forces primaires qui enferment encore le poussin dans sa coquille. Il est dans la nature de l’homme de chercher un abri et une protection. Lorsqu’il est enfant, il trouve l’abri dans le giron de sa mère. Plus tard, il trouvera cette confiance dans la mère intérieure qui habite notre inconscient. Mais pour trouver la mère intérieure, il faut avoir eu la mère extérieure.”
Parler de l’ENFP sans faire un jeu de mot et sans partir dans tous les sens, c’est un peu comme manger un gâteau au chocolat sans chocolat. Une vieille légende hindoue dit que l’ENFP est un énergumène très intéressant à étudier. Sa créativité débordante peut être difficile à canaliser mais ça en fait un profil vraiment précieux pour sauver l’humanité (ou tout au moins pour connecter des sujets improbables).
Allez viens, je vais t’expliquer, ça va bien se passer !
Quand tu cherches ce qu’est l’ENFP sur internet, tu vas tomber sur des définitions arrêtées :
Les ENFP sont des esprits libres enthousiastes, créatifs et sociables, qui trouvent toujours une raison de sourire.
L’ENFP est en général très créatif, très adaptatif et a une excellente capacité à rebondir face aux imprévus.
L’ENFP a généralement un contact très facile. Il a une capacité impressionnante à créer du lien et à être la personne que l’on remarque lors d’un événement.
Cette façon de présenter les profils du MBTI très rigide et tellement limitée !
Résumer les 16 profils du MBTI à des personnalités figées, c’est louper ce qu’il y a de plus important et utile dans ce modèle : les fonctions cognitives.
Il ne s’agit pas juste d’un “type de personnalité”. Non, c’est bien plus complexe et fascinant que ça ! Comme pour l’ennéagramme, le danger est de se rigidifier en s’enfermant dedans. L’ENFP, c’est l’enchevêtrement unique de 4 fonctions cognitives dans un certain ordre.
Voyons comment ces fonctions s’assemblent et travaillent ensemble (ou pas) pour faire des ENFP des explorateurs passionnés, ces OVNI pour le commun des mortels.
ENFP : ses 4 fonctions cognitives
Ne – L’intuition extravertie : le feu d’artifice
Quand je discute avec quelqu’un ou que je fais un audio, je bascule très vite d’un sujet à l’autre, je fais des digressions, des parenthèses, et j’en arrive parfois (souvent ?) à perdre mon fil initial ! En déroulant mon fil, je tombe sur d’autres pelotes et c’est très amusant, mais heureusement que je ne fais pas de couture.
C’est l’intuition extravertie (Ne) dans toute sa splendeur : quand j’ai lu un livre sur le MBTI (de Dario Nardi), il expliquait que sous IRM, les “Ne dom” (ENFP et ENTP) ont un feu d’artifice neuronal tellement ça part dans tous les sens !
Ne est notre fonction la plus importante, elle explore des tas de possibilités avec enthousiasme. Ne est cette fonction qui nous pousse à voir des idées et des connexions partout. On connecte des idées entre elles comme un enfant qui trouverait 74 idées d’usage d’un bout de bois.
On imagine des théories, des concepts, des projets… Parfois, juste en écoutant quelqu’un parler, mon cerveau part dans 10 directions différentes : “Et si on faisait ça ? Et si ça devenait une vidéo ? Pourquoi pas un livre ?”.
Quand des amis viennent chez moi pour quelques jours, lorsqu’ils repartent ils ont au moins pris 5 à 10 notes sur des choses dont on a discuté : un livre, un aliment bizarre, une théorie, un film, une recette…
Mais voilà, Ne, c’est aussi un peu le trader cocaïnomane qui ne sait pas s’arrêter. Je peux avoir 20 idées en tête après seulement 5 minutes de méditation. C’est un super pouvoir marrant mais il, comme le renard du Petit Prince, il faut apprendre à l’apprivoiser pour ne pas partir en sucette, parce qu’on peut avoir du mal à débrancher.
Ca renvoie vers l’équilibrage de nos fonctions, on en reparlera plus bas.
Fi – Le sentiment introverti : ma boussole intérieure
Sous cette pluie d’idées de Ne, Fi (sentiment introverti) est là pour recentrer ce qui est VRAIMENT important. C’est la fonction de l’ENFP qui fait du tri et sélectionne ce qui est en adéquation avec son système de valeurs, ses convictions, son éthique.
Rappelons que la fonction F (feeling) met de la valeur de façon arbitraire sur quelque chose.
Honnêtement, j’ai mis du temps à comprendre l’importance de cette fonction. Avant, je disais oui à tout. Lancer un projet ? Allez ! Tester une nouvelle approche ? Pourquoi pas !
Alors c’est chouette, à 30 ans j’avais exploré plus de choses qu’énormément de gens dans toute leur vie… Mais j’étais épuisé et je sentais que certains projets n’avaient pas de sens pour moi.
Aujourd’hui, je prends le temps de filtrer les idées, les projets, les gens, avec Fi pour voir si c’est juste pour moi : d’où le travail sur les besoins. Ca permet de dire non à tout ce qui ne fait pas de sens et s’engager dans les projets justes.
Te – La pensée extravertie : le guerrier efficace
Ah, Te (pensée extravertie), c’est un gros morceau !
C’est la partie de moi qui veut toujours faire quelque chose, qui veut être efficace en toute circonstances, qui devient obsédée par les outils, les méthodes… Il mesure quelque chose à son impact dans le monde extérieur. Il aime ce qui est tangible, les indicateurs de mesure, les chiffres…
Te valorise ce qui marche pour TOUT le monde, dans le monde RÉEL. J’ai plusieurs amis utilisateurs de Te qui adorent les systèmes d’organisation autant à titre perso que pro (c’est le cœur de leur business).
Pendant des années, ça m’a fait passer énormément de temps à m’intéresser à la gestion du temps, l’organisation et tous les outils qui y sont liés.
Seul problème : j’en faisais trop par rapport à mon fonctionnement. Tu vas découvrir pourquoi dans un instant et en quoi c’est LE gros piège de l’ENFP.
Si – La sensation introvertie : l’ennuyeuse (mais nécessaire) routine
Si (ou sensation introvertie) n’est pas très copain de Ne.
Là où Ne rêve de brûler au chalumeau les millions de formulaires CERFA bien rangés dans les bureaux de l’URSSAF et amener de la nouveauté dans les systèmes rigides et figés en 1950, Si s’appuie sur le passé, ce qui est stable et prévisible.
Si est responsable de la routine, la répétition du passé, les traditions, la sécurité et la stabilité. Manger les mêmes choses, voir les mêmes personnes, les mêmes lieux, revoir les mêmes films…
Pas de surprise mais pas de risque d’être déçu.
Cette fonction est aussi inconfortable que nécessaire dans la vie de l’ENFP, ça lui permet de s’ancrer dans la réalité et pas tout le temps partir dans ses délires !
Grâce à Si, je sais maintenant que l’omelette au kiwi était une mauvaise idée…
L’empilement des 4 fonctions de l’ENFP
Tu viens de découvrir les 4 fonctions cognitives de l’ENFP, maintenant il faut bien comprendre dans quel ordre il les utilise. Parce que ça change TOUT ! L’ISTJ a exactement les mêmes fonctions que l’ENFP et pourtant c’est l’opposé : le Dark Vador de Luke Skywalker.
D’ailleurs, tu vas pouvoir retrouver l’ordre des fonctions cognitives de n’importe quelle personnalité du MBTI.
Juste avant, tu dois comprendre le stack (“empilage”) des 4 fonctions :
Héros/dominante : elle est au sommet, c’est la fonction la plus efficace et la plus naturelle, celle qui nous recharge le plus.
Adulte/auxiliaire : soutient et tempère la fonction dominante, apporte plus de stabilité.
Enfant : c’est une fonction immature sur laquelle on met trop de pression (à cause de la boucle de l’enfer… Dont je te parle incessamment sous peu). Elle aime jouer et peut être capricieuse
Inférieure : c’est la fonction la plus fragile, la plus difficile à utiliser.
Rappelle-toi de ces 3 principes :
Les fonctions marchent par paire, en opposition, comme un axe avec deux pôles :
La fonction dominante (1) (“héros”) va avec la fonction inférieure (4) (“inférieure”)
La fonction auxiliaire (2) (“adulte”) va avec la fonction tertiaire (3) (“enfant”)
Chaque paire est sur le même type de fonction : si la fonction dominante est une fonction de perception, la fonction inférieure est aussi une fonction de perception (mais pas la même). Si on a N en 1er, on aura S en 4ème.
On alterne à chaque fonction entre introversion et extraversion : si la fonction dominante est extravertie, la fonction adulte est introvertie, la fonction enfant est extravertie…
Revenons à notre ENFP et ses fonctions. Si on joue à Sherlock, on peut trouver aisément quelles fonctions et dans quel ordre.
On commence par les 2 lettres du milieu qui sont les plus importantes :
NF indique que les 2 premières fonctions (héros et adulte) sont iNtuition et Feeling mais on ne sait pas dans quel ordre.
Le E signifie que la première fonction est extravertie.
Le P signifie que c’est la fonction de perception (ici N) qui est extravertie.
Si t’étais bon en Cluedo, tu peux conclure tout.e seul.e que les 2 premières fonctions sont Ne et Fi. En plus tu les as déjà lues plus haut, tricheur !
Maintenant, comment trouver les 2 autres fonctions (enfant et inférieur) ? C’est un jeu d’enfant ! (c’est le cas de le dire…)
Quand on a déterminé les 2 premières fonctions, les 2 autres sont les fonctions complémentaires et d’orientation opposée. Keske savedir ?
Si on a une fonction N en 1er, on aura une fonction S en 4ème (puisque on est sur un axe de fonction de perception)
Si on a une fonction F en 2ème, on aura une fonction T en 3ème (puisqu’on est sur un axe de fonction de décision) C’est l’illustration des 3 principes évoqués plus haut.
T’as galéré à comprendre ? Moi aussi ça m’a fait ça la première fois… Si t’as une fonction T en 3 ou en 4, c’est pas étonnant de galérer avec la logique 🙂 (tu pourrais ne pas comprendre tout de suite ce clin d’œil).
Brefff, tu l’auras compris, pour l’ENFP on a :
Fonction héros : Ne – C’est sa fonction de perception extravertie qui offre toutes ces possibilités, cette curiosité et cette ouverture sur le monde.
Fonction adulte : Fi – C’est sa fonction de décision introvertie qui permet de trancher ce qui est connecté avec ses sentiments et ses valeurs.
Fonction enfant : Te – Veut être efficace, structurer, mais de façon immature ou impulsive.
Fonction inférieure : Si – Cherche stabilité et ancrage, mais c’est fragile et souvent ignoré.
La boucle de l’enfer de l’ENFP
En MBTI on parle de la “loop” entre la 1ère et la 3ème fonction. Ca veut dire quoi ce charabia ?
L’ENFP a une première fonction extravertie : en gros, pour lui le “vrai monde” est le monde extérieur. Fréquemment et notamment sous stress, il court-circuite sa fonction adulte Fi et il boucle sur ses 2 fonctions extravertie. Dans le jargon on appelle ça la “Ne-Te loop” que j’appelle tendrement la boucle de l’enfer.
Pourquoi c’est une boucle de l’enfer ?
Il perd sa boussole intérieure (Fi) : Fi l’aide à sentir ce qui est juste et aligné avec ses valeurs. Sans Fi, il s’enferme dans une boucle extravertie entre Ne, qui génère des idées à toute vitesse, et Te, qui cherche à structurer, produire et être efficace. Mais tout ça sonne vide, déconnecté de lui-même.
Surchauffe mentale : Ne ouvre mille possibilités. Te veut vite trancher. Cette tension crée une forme de bruit intérieur constant : il doute, il analyse, il se fatigue. Il veut avancer, mais ne sait plus dans quelle direction.
Il perd de sa chaleur naturelle : Quand Fi est inaccessible, l’ENFP devient plus froid, plus sec. Il peut être critique, cassant, méfiant, là où il est normalement chaleureux, empathique, inspirant. Il ne se reconnaît plus dans ses réactions.
Sa vision du monde se déforme : son Ne, d’habitude source de créativité et d’optimisme, devient anxieux et sombre. Il voit les failles, les dangers, les pièges potentiels. Le monde extérieur devient source de menace plus que de potentiel.
Il s’isole émotionnellement : couplé à la fatigue et à la confusion, il se coupe des autres. Pourtant, ce sont les interactions authentiques qui pourraient l’aider à se reconnecter à Fi, à retrouver ce qu’il ressent, ce qu’il aime, ce qui l’anime.
Cette boucle Ne-Te est un signal d’alarme pour l’ENFP.
Je connais très bien ce mécanisme parce que je l’ai vécue des centaines de fois. C’est le moment où j’ai une idée et je veux l’implémenter immédiatement dans le réel sans passer par le filtre de “est-ce que j’ai vraiment envie ?”. C’est comme ça que j’ai lancé des projets, dit oui à des propositions, très rapidement, sans vérifier que c’est OK avec mon Fi. Et ça m’a mis dans la merde plus d’une fois : j’ai notamment dit oui à un proposition à 250 000€ pour… un coaching. Je me suis engagé sur un appartement que j’ai regretté pendant des années (en Pinel… oh ça va, te moque pas !)
Ne-Te ça m’évoque une tornade d’idées et d’agitation frénétique, où l’un nourrit l’autre en perdant le contact avec l’intérieur. Comme c’est déconnecté du ressenti, ça peut devenir vite n’importe quoi.
Mieux vivre l’ENFP (flow, travail, relations)
Le flow pour l’ENFP
Depuis des années, je démarre ma journée de travail par explorer des idées qui m’enthousiasment et écrire sur des sujets qui m’animent. C’est fluide, vivant, joyeux. Et surtout : c’est parfaitement aligné avec mon stack cognitif. Voilà pourquoi je kiffe et je continue :
Ne (Intuition extravertie) Je pars d’idées, de connexions, je joue avec les mots, les blagues, les métaphores. Tout ce qui stimule l’imagination et me donne l’impression de voler entre les concepts. → Quelles idées te viennent facilement quand tu es détendu ? → As-tu un espace pour noter tes fulgurances sans filtre ?
Fi (Sentiment introverti) J’écris uniquement sur ce qui fait sens pour moi. J’écoute mes élans. Je mets du piano dans les oreilles, je coupe tout. Personne ne me dérange : je suis dans mon monde intérieur, en lien avec mes valeurs. Je déroule ma vision des choses. → Qu’est-ce qui te touche profondément en ce moment ? → Te laisses-tu guider par ce que tu ressens, ou par ce que tu “devrais” faire ?
Te (Pensée extravertie) J’aime quand ça avance concrètement. Transformer mes idées en un article fini, un script tourné, un chapitre écrit. Voir que ça prend forme me donne un vrai sentiment d’efficacité. → As-tu un petit objectif concret à atteindre aujourd’hui ? → Comment peux-tu canaliser ton énergie créative vers un livrable clair ?
Si (Sensation introvertie) J’ai une routine stable : même bureau, même playlist de musiques classiques ou de films, même créneau entre 10h et 11h. Ce cadre rassurant me permet de plonger sans réfléchir. → Quelles petites habitudes soutiennent ton flow sans que tu t’en rendes compte ? → As-tu identifié les conditions idéales de ton rythme créatif ?
Evidemment ça ne se passe pas comme ça tous les jours, avec Ne en premier tu t’en doutes… hahaha. La concentration sur UNE chose peut vraiment être difficile. Quand je tends vers ça, ça me fait vraiment du bien car chaque fonction a sa place. MAIS attention : chaque fonction doit être présente dans la juste quantité. Les 4 fonctions offrent un repas complet : Ne c’est la protéine, Fi le gras et les légumes, Te les glucides et Si l’assaisonnement. Si tu mets trop d’assaisonnement, ton repas est immangeable.
La vie professionnelle idéale de l’ENFP
À mes yeux, tout ENFP a besoin d’une dimension créative dans son métier. C’est un incontournable. Il a un don naturel pour voir les possibles, relier les idées, ouvrir des portes là où d’autres voient des murs. Avec l’ENTP, c’est le champion du brainstorming : enthousiaste, imaginatif, stimulant.
L’ENFP ne s’épanouit pas dans un cadre rigide ou répétitif (d’où une organisation flexible et sur mesure). Il a besoin de marge de manœuvre, d’autonomie, de stimulation intellectuelle et surtout de sens. Il veut incarner ce qu’il fait, porter un message, vivre une aventure.
L’entrepreneuriat est souvent un terrain favorable : il peut y créer ses propres règles, suivre ses élans, explorer plusieurs rôles à la fois (créateur, messager, accompagnant, animateur…). Ce qui le motive : avoir un impact humain, partager ce qui le touche, transmettre ce qui l’a transformé.
Ce type de métier lui permet d’activer son stack :
Ne : explorer des idées, lancer des projets inspirants
Fi : choisir ce qui lui parle, ce qui résonne profondément
Te : produire, structurer, transmettre de manière efficace
Si : ritualiser ce qui soutient sa créativité
L’ENFP peut s’épanouir dans des rôles comme :
créateur de contenus, auteur, conférencier
coach, thérapeute, accompagnant
facilitateur d’ateliers, porteur de projets à impact
designer d’expériences ou d’univers narratifs
Mais il doit veiller à ne pas trop s’éparpiller, à garder un fil rouge, et à créer un cadre léger mais solide pour aller au bout de ses élans (c’est là que la matrice EPIC de gestion de projet fait du sens). Sinon, il s’épuise à force de commencer sans finir, ou à vouloir tout explorer à la fois.
Faire équipe avec un ENFP : communication et complémentarité
Pour vivre avec moi-même depuis plus de 32 ans, je commence à bien cerner ce qui me soutient en coopération. Un ENFP a besoin de liens vivants, mais aussi de boussoles extérieures pour canaliser son énergie.
Un ENFP doit vraiment travailler de concert avec quelqu’un qui aide à fermer les possibilités.
Ce qui m’aide le plus, ce sont les profils qui ramènent du tri, de la vision, ou de la structure, là où je suis naturellement dans l’ouverture.
Avec une INFP (Fi dom) comme ma compagne, je me reconnecte à l’essentiel. Ses questions me ramènent à mes ressentis profonds. Elle ne me propose pas des idées en plus, mais m’aide à éliminer ce qui n’est pas juste. C’est vital quand je suis dans ma boucle de l’enfer !
Avec des INFJ / INTJ (Ni dom), je prends de la hauteur. Là où je papillonne entre mille idées, ils me montrent des lignes, des trajectoires, du sens à long terme. Ça m’aide à sortir de l’agitation et à voir le cap.
Avec des ENTJ / ESTJ (Te dom), je trouve de la structure. Là où Te me coûte (fonction enfant), eux me montrent comment poser les actions, organiser, prioriser. Ça rend mes idées concrètes. Par contre je dois faire attention à ne pas surcharger cette fonction (facile chez moi avec la boucle).
Et inversement, l’ENFP est souvent celui qui ouvre les fenêtres : il élargit les perspectives, relance l’énergie créative, permet aux autres de sortir de leur logique fermée. Il fait jaillir les idées là où l’autre tourne en rond.
Un exemple parfait de cette dynamique, c’est le rappeur Orelsan et ses potes. Il est clairement ENFP : créatif, bordélique, des idées dans tous les sens (cf. ses Apple Notes dans le documentaire “montre jamais ça à personne”). Skread, probablement INTJ (et probable type 6 ennéagramme), vient canaliser : il cadre, tranche, porte une vision sur la durée. C’est cette complémentarité Ni–Te vs Ne–Fi qui rend leur duo aussi puissant. Idem avec Gringe, probable INFP qui ramène Orelsan sur ses valeurs : le duo marche très bien parce qu’ils ont les 2 premières fonctions en inversé (ENFP = Ne-Fi et INFP = Fi-Ne), d’où les raps à 2 où ça part dans tous les sens et où ça envoie du jeu de mot à gogo. Enfin, Ablaye prend soin des autres avec son Fe dom (probable ESFJ).
Le quatuor est très complémentaire et soudé, et c’est aussi pour ça que ça marche depuis autant d’années !
Après ce vaste panorama de l’ENFP, ses fonctions et son mode d’emploi, si toi aussi t’es là-dedans et que tu veux apprendre à dompter la bête pour tes projets, rendez-vous sur cette page.
L’intuition extravertie… Cet OVNI cognitif qui fait jaillir des blagues à tout bout de champ, remet en cause l’ordre établi et transforme n’importe quel sujet en brainstorming infini.
Une idée en appelle une autre, puis une autre encore, sans jamais s’arrêter. Fascinant ? Oui. Fatigant ? Aussi. Car si l’intuition extravertie ouvre mille portes, elle oublie parfois d’en franchir une seule.
Alors, comment canaliser ce flot incessant sans l’étouffer ? Comment fonctionne l’intuition extravertie exactement ? Quel lien entre cette fonction cognitive et les types ENTP et ENFP du MBTI ? Comment éviter de s’éparpiller et transformer cette énergie en force exploitable ?
La fonction intuition (N) : l’art de voir derrière les choses
Je suis au volant, tranquille, quand mon regard se pose sur un camion devant moi. Trois lettres en majuscule s’affichent sur l’arrière : JAC.
Sans prévenir, mon cerveau active une connexion improbable : « Monsieur Ouille, pas avec votre poncho ! ». Une réplique des Visiteurs. Je souris. Je me mets même à le dire à voix haute et ça me fait marrer tout seul dans ma voiture. (ça fait rire mon psy aussi !)
Puis, une autre pensée surgit : « Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas revu ce film ». Et immédiatement, mon esprit enchaîne sur d’autres répliques cultes. « La classe mondiale, peut-être le champion du monde » du Dîner de cons et en quelques secondes, je me retrouve à ressasser tout un tas de dialogues de films comiques, à me marrer tout seul comme un débile.
Ca peut durer un bon moment comme ça, et en discutant avec une personne qui fonctionne comme moi, on peut partir très loin.
Je réalise que je ne sais même plus comment j’en suis arrivé là !
Trois lettres sur un camion ont déclenché une cascade d’associations qui m’a entraîné bien loin de la route sur laquelle je roule. À aucun moment je n’ai choisi de penser à ces films, encore moins d’aligner ces répliques.
C’est arrivé tout seul, comme si mon esprit fonctionnait en mode brainstorming permanent, sans direction précise mais avec une logique interne bien à lui.
Ce que je viens de vivre est une illustration parfaite de la fonction intuition (N) en action et en particulier la fonction cognitive qu’on appelle l’intuition extravertie (Ne).
Les fonctions cognitives en bref
Avant de te parler de l’intuition extravertie (Ne), il faut quand même que tu comprennes ce qu’est une fonction cognitive. Les fonctions cognitives sont issues des travaux de Carl Gustav Jung. Elles sont au nombre de huit, et décrivent comment nous percevons le monde et comment nous prenons nos décisions.
La véritable utilité du MBTI réside à mon sens dans les fonctions cognitives : les comprendre en profondeur, les voir chez soi, apporte tellement plus de finesse, de nuances et d’applications pratiques que se foutre dans un des 16 types avec un test…
Il existe deux grandes catégories : les fonctions de perception et les fonctions de décision. Les fonctions de perception — intuition et sensation — nous permettent de capter des informations. C’est grâce à elles qu’on observe, qu’on ressent, qu’on imagine, qu’on se souvient. Par exemple, sentir une fleur, observer les oiseaux, lire un roman ou rêvasser en regardant les nuages sont des activités liées à la perception. L’intuition perçoit ce qui est caché derrière les apparences, elle cherche des symboles, des patterns, du sens profond. La sensation, elle, capte le réel dans sa matérialité : ce qui est concret, vérifiable, palpable.
Les fonctions de décision, elles, sont là pour trancher. Ce sont la pensée et le sentiment. Elles nous aident à conclure, à choisir une direction, à organiser nos actions. La pensée repose sur la logique, la cohérence, l’efficacité. Le sentiment s’appuie sur les valeurs, l’harmonie et la prise en compte des autres. Quand on utilise une fonction de décision, on peut même se fermer à de nouvelles informations — comme si on arrêtait de percevoir — parce qu’on a besoin d’avancer, de structurer, de conclure.
À cela s’ajoute une autre distinction essentielle : chaque fonction peut être orientée vers l’extérieur (extraverti) ou vers l’intérieur (introverti). On parle alors d’intuition extravertie (Ne), de sensation introvertie (Si), de pensée introvertie (Ti), de sentiment extraverti (Fe), etc. C’est cette orientation qui détermine si notre énergie se tourne vers le monde ou vers notre vie intérieure.
Chaque type MBTI possède une hiérarchie bien précise de ces fonctions cognitives. Chez les types ENFP et ENTP, c’est l’intuition extravertie (Ne) qui domine : une fonction de perception orientée vers l’extérieur, tournée vers les idées, les possibilités, les liens entre les choses. Et c’est exactement ce qu’on va explorer ensemble dans la suite.
Comme pour la hiérarchie des centres en ennéagramme, nous utilisons nos fonctions cognitives dans un certain ordre (automatique et inconscient).
Ne est une forme divergente d’intuition, spécialisée dans la génération d’un grand nombre d’idées, de connexions et de possibilités. Contrairement à l’intuition introvertie (Ni), qui se concentre une vision cohérente, Ne se disperse et explore sans fin les options.
C’est une fonction qui ne peut pas s’empêcher d’ouvrir de nouvelles portes, d’établir des liens inattendus entre des éléments apparemment sans rapport. Elle transforme chaque stimulus en un point de départ vers une multitude de directions possibles.
C’est exactement ce qui s’est passé dans mon anecdote : au lieu de voir simplement “JAC” comme une marque de camion, Ne a immédiatement créé un lien avec un souvenir culturel, puis a poursuivi son expansion en ramifiant sur d’autres références, dans un enchaînement qui semblait aléatoire, mais qui répondait en réalité à une dynamique bien précise.
Ne est ce que l’on appelle un moteur d’idéation (c’est le partenaire idéal de tout brainstorming !). Son rôle n’est pas de fixer une conclusion, mais d’explorer un maximum de pistes et de combinaisons possibles. C’est pour cette raison que les personnes comme moi qui ont Ne en fonction dominante (on dit alors “Ne dom” pour les intimes), qui sont les NP (ENTP et ENFP), peuvent avoir du mal à prendre une décision ferme. Ils veulent être sûrs d’avoir envisagé toutes les alternatives avant de trancher, ce qui peut les amener à repousser sans cesse une décision.
Ce besoin de toujours explorer plus loin confère aux xNxP un avantage net en créativité (chez tous les NP, la fonction de perception est extravertie – ENFP, INTP…)
En raison de leur capacité à établir des connexions nouvelles et sans précédent, ils surpassent les autres types dans plusieurs mesures de la pensée créative. Ils excellent dans les domaines où la capacité à imaginer et à spéculer sur ce qui pourrait être est essentielle : art, design, marketing, invention, entrepreneuriat.
D’ailleurs, l’expression verbale de Ne ressemble souvent à un brainstorming à voix haute. Il suffit d’écouter une blague de David Chabrant (ganesh2 sur YouTube) ou un sketche de Roman Frayssinet, pour se rendre compte du fonctionnement de l’intuition extravertie en temps réel.
Voici l’exemple d’une conférence d’Idriss Aberkane au sujet des puces quantiques de Microsoft qui illustre parfaitement Ne :
“Ce qu’a fait l’équipe de Microsoft pour cette puce Majorana, c’est en fait faire un mini-Internet.Comment l’ARPANET, conçu par la DARPA (…) distribuait les ordinateurs au cas où il y aurait une attaque nucléaire sur les États-Unis pour avoir de la redondance, (…)Eh bien, vous avez la même chose avec les serveurs redondants, du coup.(…)Beaucoup d’entreprises ont des serveurs, alors soit l’un à côté de l’autre, dans un caisson en titane, ou un serveur qui a une copie de l’autre.(…)Ce n’était pas le cas, par exemple, pour la bibliothèque d’Alexandrie, quand Jules César l’a fait brûler accidentellement dans son combat contre le frère de Cléopâtre VII.(…)À Alexandrie, on vous confisquait vos rouleaux, on les recopiait, on vous donnait la copie, et ensuite, eux, ils gardaient l’original. Donc imaginez les pertes incroyables qu’il y a eues avec l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie.”
Un NP en pleine discussion ne donne pas toujours l’impression d’avoir un point de vue fixe. Il teste des idées en temps réel, passe de l’une à l’autre, reformule, élabore de nouvelles hypothèses à mesure qu’il parle. Pour quelqu’un qui ne fonctionne pas comme ça, cela peut sembler excentrique, distrait voire girouette, mais c’est simplement le fonctionnement normal de l’intuition extravertie !
L’intuition extravertie, c’est l’art de ne jamais voir une chose isolément. Chaque élément devient une porte d’entrée vers un réseau de possibilités infinies.
Une simple inscription sur un camion peut ouvrir un flot d’idées et de souvenirs, une phrase anodine peut mener à une réflexion sur un concept plus vaste, un problème peut être abordé sous des angles inattendus.
Lors d’une balade automnale, en voyant une feuille morte au sol, je suis parti sur le cycle sans fin entre vie-mort, inspiration-expiration, en constatant la continuité de tout le vivant : la feuille morte qui se fait digérer par le sol, qui sert de nutriment pour faire pousser une nouvelle graine etc… Ca m’a fait vivre un moment d’épiphanie où j’ai senti ce principe de continuité au sein du vivant.
L’intuition extravertie ne se contente jamais de voir ce qui est là. Elle voit derrière les choses, elle cherche ce qui pourrait être.
Les ENFP et ENTP : Comment Ne influence leur personnalité ?
L’intuition extravertie (Ne) est la fonction dominante des ENFP et des ENTP. Ces deux types partagent une pensée en arborescence, une curiosité insatiable et une capacité à explorer un grand nombre de possibilités. Mais leur manière d’exprimer Ne diffère en raison de leur fonction auxiliaire :
Les ENFP ont le sentiment introverti (Fi) en fonction auxiliaire. Ils sont donc guidés par leurs valeurs et leur monde intérieur, ce qui rend leur Ne souvent plus axé sur l’expression personnelle, l’authenticité et les relations humaines.
Les ENTP ont la pensée introvertie (Ti) en fonction auxiliaire. Ils cherchent donc avant tout la logique, la précision et la compréhension des systèmes, ce qui rend leur Ne plus orienté vers le débat, la déconstruction des idées et la recherche d’optimisation.
Ne chez les ENFP : Explorer pour exprimer son identité
Chez un ENFP, Ne s’exprime avec une touche profondément émotionnelle et personnelle. Ce type ne se contente pas d’explorer des idées pour le plaisir de l’expérimentation intellectuelle : il veut ressentir et donner du sens à ces explorations.
Curiosité et enthousiasme contagieux : un ENFP rebondit sur chaque idée avec excitation, et son énergie est souvent communicative. Il peut parler passionnément d’un sujet pendant des heures… avant d’en trouver un autre qui le fascine encore plus.
Besoin de sens et d’authenticité : l’ENFP ne suit pas une idée juste parce qu’elle est intéressante. Il doit ressentir une connexion avec elle et s’assurer qu’elle est alignée avec ses valeurs profondes (Fi).
Créativité tournée vers l’humain : que ce soit en écriture, en art, en coaching ou en entrepreneuriat, un ENFP utilise son Ne pour inspirer, motiver et créer des connexions émotionnelles avec les autres.
Difficulté à structurer ses projets : malgré sa créativité débordante, un ENFP peut avoir du mal à aller au bout de ses idées, surtout si elles ne lui procurent plus d’excitation émotionnelle une fois la phase d’exploration terminée.
Exemple concret : Un ENFP passionné par la psychologie pourrait explorer mille approches différentes du développement personnel, expérimenter la méditation, le stoïcisme, la PNL… mais n’adopter que celles qui résonnent profondément avec son propre vécu et son identité. C’est mon cas par exemple.
Ne chez les ENTP : Explorer pour comprendre et déconstruire
Chez un ENTP, Ne est davantage tourné vers l’analyse et l’expérimentation rationnelle. Ce type adore jouer avec les idées, les démonter, les reconstruire et surtout… débattre.
Pensée critique et esprit du débat : un ENTP adore tester les idées à travers la confrontation. Il n’a pas peur de poser des questions dérangeantes, de challenger une vision établie ou de jouer l’avocat du diable… parfois juste pour le plaisir de voir où cela mène.
Recherche de la compréhension ultime : contrairement à l’ENFP, qui veut ressentir et vivre ses idées, l’ENTP veut comprendre comment elles fonctionnent. Il utilise son Ti pour analyser, catégoriser et optimiser chaque concept.
Créativité expérimentale : l’ENTP adore jouer avec les possibilités et tester des approches innovantes dans son travail ou ses projets. Il est souvent à l’origine de concepts disruptifs et aime remettre en question les règles établies.
Difficulté à se fixer : comme l’ENFP, l’ENTP peut s’éparpiller, mais lui, c’est surtout parce qu’il veut explorer encore et encore, persuadé qu’il existe toujours une meilleure version d’une idée.
Exemple concret : Un ENTP passionné par l’entrepreneuriat pourrait lancer cinq startups différentes, tester trois modèles économiques en même temps, puis abandonner pour se lancer dans une toute autre industrie, juste parce qu’une nouvelle idée lui semble plus stimulante.
L’intuition extravertie à la loupe
L’intuition extravertie, c’est un peu comme une balle rebondissante. Une fois lancée, elle ne s’arrête jamais vraiment, elle saute d’une idée à l’autre, change de direction à chaque contact et explore un maximum de trajectoires possibles avant de retomber quelque part – temporairement.
Quand j’étais gamin, j’adorais ces petites balles en caoutchouc qui ricochaient partout dans la pièce sans qu’on puisse vraiment prévoir leur trajectoire. Mon cerveau fonctionne exactement comme ça : Une idée en amène une autre, puis une autre encore, parfois sans lien apparent, jusqu’à ce que je me retrouve bien loin du point de départ sans trop savoir comment j’ai fait le chemin.
C’est exactement le principe de l’intuition extravertie (Ne) : elle ne suit pas une ligne droite, elle explore. Elle ne se contente jamais d’une seule option, elle teste. Elle ne regarde pas seulement ce qui est devant elle, elle anticipe, combine et projette.
Mon NeuNeu intérieur : une mindmap en roue libre
L’intuition extravertie, c’est comme avoir un petit personnage surexcité dans la tête, que j’appelle mon NeuNeu intérieur. Il ne tient pas en place, il voit des connexions partout et il ne peut pas s’empêcher d’ouvrir de nouvelles portes, même quand ce n’est pas le moment.
Prenons un exemple simple : j’écris un article sur le TDAH. Je cherche l’origine du terme, je me retrouve à lire la biographie du chercheur qui a écrit un livre dessus, puis ça me fait penser que l’attention est vue comme une norme avec 2 bornes, ce qui m’évoque les recherches que j’avais fait sur le cholestérol à l’époque, puis je repars dans la lecture d’un livre sur les maladies cardiaques.
Si mon cerveau était une carte mentale, elle ne ressemblerait pas à une organisation propre et structurée, mais à une toile d’araignée géante, où chaque point se connecte à d’autres de façon imprévisible.
Le chercheur en neurosciences Dario Nardi parle du cerveau des Ne dom comme d’un “sapin de Noël” : à l’EEG, ça clignote de partout. Toutes les régions du cerveau s’activent en même temps, chacune dans son coin, comme si chaque idée ouvrait vingt portes en parallèle.
Ce phénomène, appelé pensée trans-contextuelle, fait que le cerveau traite n’importe quel stimulus (un mot, une image, une odeur) dans des zones parfois sans lien direct… ce qui génère des connexions ultra-créatives, mais souvent inattendues, voire farfelues.
Autant te dire que beaucoup de Ne dom peuvent se retrouvent dans les étiquettes du TDAH (comme pour l’ennéagramme, le danger est toujours de s’enfermer dedans). Le cerveau part dans tous les sens, mais c’est justement ce qui permet des fulgurances, des associations brillantes… ou du grand n’importe quoi. Avec un minimum de cadre, ça donne des idées vraiment originales. Sans cadre ? Ça fait des étincelles, parfois juste pour le fun.
L’exploration permanente des possibles (et la perte du fil)
Mon NeuNeu intérieur ne peut pas s’empêcher d’ouvrir des portes. Il explore toutes les options disponibles avant de se fixer – si jamais il se fixe.
C’est pour ça que les Ne dom :
Ont souvent mille idées à la minute.
Réfléchissent en mode brainstorming permanent.
Passent rapidement d’un concept à un autre.
Ont du mal à prendre des décisions définitives (parce qu’il reste toujours une possibilité qu’ils n’ont pas encore explorée).
C’est aussi ce qui explique pourquoi il m’arrive parfois de perdre totalement le fil de ma pensée. Je commence une discussion sur un sujet, je fais une digression, puis une autre, et au bout de cinq minutes, je ne sais plus du tout d’où je suis parti.
Si quelqu’un me demande “Attends, c’était quoi ta question au début ?”, il y a de grandes chances que je ne puisse plus m’en souvenir. Je dois refaire le chemin de mes associations d’idées dans l’autre sens pour me rappeler par où je suis passé.
Les sauts de puce de l’intuition extravertie
L’intuition extravertie ne fonctionne pas par raisonnement progressif. Elle saute d’un concept à un autre, parfois avec des écarts qui semblent absurdes pour les autres.
C’est exactement ce que fait Roman Frayssinet dans ses spectacles. Il commence sur un sujet, puis enchaîne sur une réflexion totalement imprévisible, sans transition apparente. On a l’impression qu’il part en freestyle, mais en réalité, son esprit rebondit en permanence d’une idée à une autre, à la manière d’un Ne dom en train de parler à voix haute.
Prenons un de ses sketchs où il raconte qu’il veut arrêter de fumer :
Il commence en expliquant qu’il aime fumer mais que c’est mauvais pour la santé.
Il digresse immédiatement sur les paquets de cigarettes avec des images de poumons cancéreux, et se demande pourquoi on ne fait pas pareil avec la malbouffe.
Puis il s’imagine un burger avec la photo d’un obèse en souffrance imprimée dessus.
Ensuite, il pousse encore plus loin et propose qu’on mette des images de couples heureux sur les préservatifs, pour donner envie aux gens de ne pas être célibataires.
Il termine en parlant des licornes et de la physique quantique, sans qu’on sache exactement comment on est passé de la cigarette aux créatures magiques.
C’est du pur Ne : une idée en entraîne une autre, et une autre encore, sans que le cheminement ne soit linéaire. On part d’un sujet concret (arrêter de fumer), et on finit dans un délire où tout est connecté, où chaque pensée sert de tremplin à une autre, sans qu’on sache où ça va s’arrêter.
Si tu demandes à un Ne dom de retracer exactement comment il en est arrivé à une idée, il y a de grandes chances qu’il ne puisse pas le faire. Son cerveau a fait des bonds trop rapides, établissant des connexions invisibles aux autres, mais totalement naturelles pour lui.
Ce mode de pensée est aussi ce qui rend les Ne dom particulièrement créatifs, car ils sont capables de produire des associations inédites, de voir des liens que personne d’autre ne perçoit, et d’explorer des pistes que d’autres types n’envisageraient même pas.
C’est ce qui crée un humour déconcertant qui peut partir trèèèès loin ! (si tu as déjà écouté Roman Frayssinet tu vois de quoi je parle)
Forces et failles de l’intuition extravertie
L’intuition extravertie (Ne) est une fonction puissante, qui permet d’explorer un large éventail de possibilités et d’ouvrir des perspectives inédites. Elle est un moteur de créativité, de remise en question des normes et d’ouverture d’esprit. Mais comme toute fonction cognitive, elle a aussi ses failles : une tendance à la dispersion et une difficulté à concrétiser ses idées.
Créativité : générer l’inattendu
Ne est un générateur d’idées infini. Là où d’autres types cherchent à approfondir un concept existant, l’intuition extravertie crée du neuf en associant des éléments qui, à première vue, n’ont rien à voir entre eux.
La créativité : Ne ne repose pas sur la perfection d’une idée unique, mais sur la multiplication des possibilités. Elle fonctionne comme un brainstorming perpétuel, testant sans cesse de nouvelles pistes.
Prenons l’exemple d’un entrepreneur Ne dom. Plutôt que de se limiter aux modèles classiques, il va être capable d’inventer un concept totalement nouveau en fusionnant des éléments de plusieurs industries. Airbnb n’est-il pas né de l’idée de croiser hôtellerie et économie du partage ? Netflix de celle de location de films et streaming ? Ces innovations ont été possibles parce qu’un Ne dom s’est dit : « Et si on faisait autrement ? »
Remise en question de l’ordre établi : la pensée disruptive
Un Ne dom a horreur des dogmes figés. Là où d’autres acceptent les règles telles qu’elles sont en se disant « On a toujours fait comme ça », lui se demande automatiquement : « Pourquoi est-ce qu’on fait comme ça ? », « Et si on essayait autrement ? ».
C’est cette capacité à remettre en question l’ordre établi qui permet aux Ne dom d’être souvent à l’origine de grandes transformations. Là où d’autres voient des limites, ils voient des opportunités.
L’exemple parfait, c’est Richard Branson. Il n’a jamais accepté l’idée qu’une entreprise doive se limiter à un seul secteur. Là où d’autres voient des frontières entre les industries, lui s’est dit : « Pourquoi ne pas tout essayer ? » Résultat : Virgin s’est étendu de la musique aux compagnies aériennes, à la téléphonie, aux voyages spatiaux et bien plus encore.
Mais cette capacité à remettre en question les choses peut aussi poser problème. Elle peut conduire à une remise en cause constante, même quand ce n’est pas nécessaire. Un Ne dom peut détruire un projet viable simplement parce qu’il imagine une meilleure version… encore et encore… sans jamais s’arrêter.
Ouverture d’esprit : penser en dehors des cases
L’intuition extravertie est une fonction qui refuse les limitations. Là où d’autres types restent enfermés dans leurs cadres de pensée, Ne explore toutes les perspectives possibles, sans jamais s’interdire d’envisager un point de vue nouveau.
C’est ce qui rend les Ne dom aussi curieux. Ils sont fascinés par ce qu’ils ne connaissent pas encore, toujours à la recherche d’idées inédites, de philosophies alternatives, d’approches différentes. Ils aiment explorer des domaines variés, s’intéresser à tout, sans jamais se restreindre à une seule discipline.
Mais cette ouverture d’esprit a une contrepartie : elle peut parfois se transformer en indécision chronique. Face à trop d’options, trop de points de vue possibles, un Ne dom peut avoir du mal à choisir une direction claire.
Tout défaut étant l’excès d’une qualité, surutiliser Ne cause aussi des problèmes… C’est toujours la même mécanique : plus on est [identifié à quelque chose](https://epanessence.com/identification-enneagramme/, plus on a une façon étriquée de voir la réalité et d’interagir avec elle.
Si l’intuition extravertie est un puissant moteur d’innovation, elle peut aussi poser deux grands problèmes :
La dispersion : courir après trop d’idées
Le plus gros piège pour un Ne dom, c’est la tentation de tout explorer en même temps.
Parce que Ne ne peut pas s’empêcher de générer de nouvelles idées, elle peut donner l’impression de fonctionner en roue libre, sans jamais se poser. Un Ne dom peut commencer un projet avec enthousiasme, puis, quelques semaines plus tard, être attiré par une autre idée qui semble encore plus excitante… et abandonner la première.
C’est ce qui explique pourquoi certains Ne dom accumulent les projets inachevés. Ils ont une valise pleine d’idées géniales, mais beaucoup d’entre elles restent au stade du concept, faute d’avoir été menées jusqu’au bout.
La difficulté de concrétisation : passer de l’idée à l’action
Créer une idée, c’est facile pour un Ne dom. La mettre en œuvre jusqu’au bout, c’est une autre histoire.
Parce que Ne est toujours attirée par ce qui est nouveau, elle a du mal à gérer les phases d’exécution répétitives. Une fois qu’un projet entre dans une phase plus technique ou méthodique, l’intérêt de Ne diminue.
C’est là que les Ne dom ont besoin de s’entourer de profils complémentaires, capables de transformer une idée en réalité. Beaucoup d’entrepreneurs Ne dom réussissent parce qu’ils ont des partenaires plus structurés, qui les aident à canaliser leur créativité et à aller au bout de leurs idées.
Un Ne dom seul peut avoir 100 idées brillantes, mais sans un système ou une méthode pour les transformer en actions concrètes, elles risquent de rester à l’état de concepts abstraits.
Comment canaliser Ne pour en tirer le meilleur
L’intuition extravertie (Ne) est une fonction incroyablement puissante, mais sans ancrage, elle risque de s’éparpiller dans un tourbillon d’idées sans jamais rien concrétiser. C’est là qu’intervient la fonction opposée dans l’axe Ne-Si : la sensation introvertie (Si).
Dans chaque axe, on retrouve une fonction de perception (S ou N) ou une fonction de décision (T ou F), avec deux orientations possibles : extravertie (orientée vers l’extérieur) ou introvertie (orientée vers l’intérieur).
Dans le cas d’un Ne dom (comme chez les ENFP et ENTP), la fonction dominante est une fonction de perception intuitive et extravertie (Ne), ce qui implique que sa fonction opposée doit être :
Une fonction de perception (puisque les axes sont soit perception, soit jugement).
De type Sensation (S), puisque l’autre type de perception possible est la Sensation.
Introvertie, car elle doit être l’opposée de Ne qui est extravertie.
Ainsi, Ne et Si forment un axe : Ne (Intuition Extravertie) domine, et Si (Sensation Introvertie) est en position inférieure. Cela signifie que :
Ne explore constamment de nouvelles possibilités, sans chercher à s’ancrer dans ce qui est familier.
Si, en tant que fonction inférieure, est moins développée et peut représenter une faiblesse ou un point de stress.
Ce qui se joue, c’est donc un conflit entre l’exploration infinie de Ne et la nécessité d’ancrage de Si. Trouver un équilibre entre ces deux forces est essentiel pour éviter la dispersion totale d’un côté (excès de Ne) ou l’obsession pour la sécurité et la nostalgie de l’autre (excès de Si sous stress).
Les moins de 25 ans ayant Ne dom expérimentent toute une phase de vie où ils explorent tous azimuts plein de sujets, se dispersent, ont du mal à canaliser leur énergie, ont beaucoup de difficulté avec la routine, l’autorité, la régularité… Parce que c’est Ne qui domine et prend toute la place.
Avec la maturité, Si se développe pour ancrer Ne dans la matière : c’est ce qui fait que depuis quelques années j’arrive à écrire des articles quasi-toutes les semaines, jouer du piano quasi tous les jours, aller à la salle de sport 2x par semaine… Parce que Si prend plus de place et m’aide à m’enraciner. Attention, pas trop de Si non plus car ça reste la fonction inférieure, il faut la voir comme des épices dans un plat : ça ne remplace pas la protéine (Ne) mais ça colore le plat et ça enrichit le goût.
Dans la démarche d’individuation si chère à Jung, la fonction inférieure (ici Si) est une clé précieuse car elle ouvre aux fonctions de l’inconscient. Avis aux intéressés par une démarche spirituelle.
Pour équilibrer Ne et Si, voici quelques recommandations tirées de mon vécu personnel (à adapter à ton contexte) :
Canaliser l’exploration sans fin de Ne : mettre un cadre aide beaucoup, avec un cadre temporel (avec le pomodoro), avec un support adapté pour rendre plus concret cette exploration (en prenant des notes de concepts sur Obsidian).
Revenir dans le monde réel : quand j’ai batifolé dans mes explorations, ça me fait énormément de bien de couper net l’ordinateur et sortir dehors balader, fendre des bûches, aller nourrir mes poules, me poser au soleil et regarder les oiseaux…
S’appuyer sur la routine : en tant que Ne dom, j’ai fait le deuil de la discipline robotique, je ne serai jamais Si dom. Par contre, je suis capable de discipline et il s’agit de choisir les points d’ancrage non négociable : je vais à la salle 2 fois par semaine, je produis un contenu par semaine (sauf exception). Ca ponctue mes journées et mes semaines et ça aide à gagner en estime de soi. Choisis une ou deux habitudes et n’en déroge pas.
Arrêter de changer sans cesse de voie : c’est intéressant de prendre un temps pour expérimenter, ce que j’ai fait dans ma vie avec le sport, l’alimentation, les courants philosophiques, les méthodes marketing, le business, les investissements, les sujets de lecture… Mais à un moment donné il s’agit de trancher et choisir ce qui fait du sens pour soi : fermer des portes pour se concentrer sur quelques unes. Et au sein de cette pré-sélection, laisser s’exprimer la créativité et la fougue de Ne.
Cela dépend aussi de ton type ennéagramme : avec les fonctions cognitives, ça produit un mélange unique qui va t’aider dans la réalisation de tes projets.
Je pourrais en dire beaucoup d’autres mais l’idée est que tu repartes avec quelques pistes pratiques que tu mets en place. Pour aller plus loin et faire de Ne une force dans ta vie et tes projets, on peut en discuter ensemble.
Pourquoi le contre-type de l’énéagramme complique la quête de soi ?
Tu cherches ton type ennéagramme ? Gare aux pièges !
Tu t’es peut-être déjà demandé : “Quel est mon type ennéagramme ? Est-ce que je suis vraiment celui que je pense ?” Si tu as eu l’impression de tomber dans des stéréotypes du modèle, tu n’es pas seul. Le contre-type, cette facette méconnue mais essentielle de l’ennéagramme, pourrait bien être la clé manquante pour mieux te comprendre. Attache-toi bien, cet article va changer ta perspective.
L’ennéagramme est une carte de neuf types de personnalité, chacun basé sur des motivations profondes.
Ces types décrivent des schémas précis, un peu comme des archétypes universels. Mais les stéréotypes simplifient trop souvent cette carte.
On imagine le type 3 comme “le carriériste arrogant”, le type 9 comme “le glandeur zen”, et le type 7 comme “le fêtard insatiable”. Mais la réalité est bien plus subtile.
C’est là qu’entre en jeu le contre-type. C’est une variation qui fait que les traits du type apparaissent parfois… inversés !
Par exemple, un type 3 qui valorise la modestie plutôt que de fanfaronner ses réussites. Déroutant, non ?
Pourquoi les contre-types créent-ils autant de confusion ?
Le contre-type brouille les pistes parce qu’il ne correspond pas aux clichés.
Voici quelques exemples :
Type 3 conservation : Au lieu de montrer sa réussite, il cultive une image modeste et discrète. Sa vanité ? Elle se cache derrière un “je n’aime pas me vanter”, mais il aime être reconnu pour… ne pas aimer se vanter.
Type 7 social : Contrairement au cliché du “je veux tout, tout de suite”, il impose des règles strictes à sa vie. C’est un épicurien organisé.
Type 9 sexuel : Pas de canapé et Netflix ici ! Ce contre-type est hyperactif, toujours occupé, presque frénétique.
Ces différences sont dues aux instincts dominants.
Chaque type s’exprime à travers trois instincts : conservation (sécurité matérielle), social (appartenance) ou sexuel (énergie intense). L’instinct dominant transforme l’expression du type.
Les pièges dans la recherche de ton type
Quand tu veux découvrir ton type, le piège est de te focaliser sur les stéréotypes. Tu te reconnaîtras forcément dans certaines descriptions superficielles :
“Je ne peux pas être un type 3, je suis trop timide.”
“Moi, un type 9 ? Impossible, je suis toujours en mouvement.”
“Le type 6 a peur, mais moi je prends des risques !”
Ces phrases te parlent ? C’est normal.
On cherche des ressemblances visibles, mais l’ennéagramme révèle avant tout nos motivations profondes. C’est là que réside toute la subtilité.
Pourquoi c’est difficile de trouver son type ? Parce qu’on se connaît souvent moins bien qu’on ne le croit. On se voit à travers des filtres : notre éducation, notre environnement, nos expériences.
Par exemple, un type 3 qui a grandi dans un contexte où se mettre en avant était mal vu pourrait développer une fausse humilité pour cacher son besoin de reconnaissance.
Creuser sous la surface : les motivations avant tout
Pour trouver ton type, il faut aller au-delà des apparences. Voici quelques étapes clés :
Observe tes motivations profondes : Pourquoi fais-tu ce que tu fais ? Le comportement, c’est la surface. Ce qui compte, c’est ce qui te pousse à agir. Par exemple, payer tes impôts peut être motivé par le devoir, la peur ou l’envie d’être en règle. C’est la motivation qui compte.
Analyse tes réactions sous stress : Ton type est souvent plus visible sous pression. Le type 3, par exemple, perd son centre émotionnel et cherche frénétiquement à performer. Et toi, comment réagis-tu ?
Cherche un miroir extérieur : Se comprendre seul est difficile. Un coach, un ami ou un test bien guidé peuvent t’aider à voir tes angles morts.
Pourquoi le contre-type peut être une bénédiction (ou un obstacle)
Le contre-type est une richesse, mais aussi une embûche.
Il t’invite à aller au-delà des clichés, à embrasser la complexité de l’énéagramme, mais peut aussi t’égarer si tu te types seul sans comprendre les nuances.
L’ennéagramme n’est pas une étiquette. C’est une carte de ton être, avec des chemins cachés, des intersections et des détours.
Le contre-type est l’un de ces chemins. Pour l’explorer, accepte de sortir du cadre, de questionner tes certitudes et d’embrasser la nuance.
Oui, tu peux être un type 3 modeste, un type 7 strict, ou un type 9 hyperactif. C’est toute la beauté du modèle.
Quelques pistes pour avancer
Pose-toi les bonnes questions : Qu’est-ce qui te motive vraiment ? Comment réagis-tu sous stress ? Comment gères-tu l’échec ?
Note tes observations : Observe-toi pendant une semaine sans jugement. Quels sont tes schémas répétitifs ?
Apprends à te connaître avec patience : Ce n’est pas une course. Découvrir ton type est un voyage qui demande curiosité et ouverture.
Embrasse toute ta complexité
Le contre-type est une facette cachée de l’énéagramme qui te pousse à aller plus loin. Oui, c’est complexe. Oui, ça demande du travail. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Trouver ton type, c’est te réconcilier avec toutes tes facettes, même celles que tu juges ou que tu comprends mal.
Es-tu prêt à plonger dans cette quête de toi-même ?
Si cet article t’a éclairé, il est temps d’aller plus loin.
L’énéagramme est une boussole : utilise-la pour explorer, et surtout, pour t’accepter pleinement.
Le 4 juillet 2024, la France vit un coup de tonnerre : l’Abbé Pierre est accusé d’abus sexuels.
Ce personnage jusqu’ici idolâtré, symbole de lutte contre les inégalités et l’exclusion, nous met face à une réalité plus crue qui dérange beaucoup de monde.
Qu’est-ce que toute cette histoire nous révèle sur le fonctionnement de l’humain ? Qu’est-ce que tu peux en tirer dans ta propre vie ?
Henri Grouès, devenu l’abbé Pierre, était un prêtre catholique français et cofondateur du mouvement Emmaüs. Personnalité préférée pendant des années. En 1949 il crée l’association des chiffoniers d’Emmaus à Paris Il est célèbre pour son combat contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
2 moments marquants :
L’appel de L’abbé Pierre du 1er février 1954 et qui l’a rendu célèbre : “Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée… Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant tant d’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l’un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime » Cet appel a généré 500M de francs et la suite appartient à l’histoire. Tu vas bientôt comprendre ce qui animait l’Abbé Pierre à travers ces actions, je t’en reparle plus bas.
En 1963 : naufragé en argentine, l’Abbé pierre est déclaré mort pendant quelques jours. Il prend conscience que sa mort signifierait la disparition du lien entre Emmaus en France et dans le monde. Cette histoire donnera lieu au lancement de Emmaus international en 1971
Il est devenu un héros, une icône, l’incarnation du Bien.
Quand l’image dépasse la réalité
L’homme qui fait des saintes actions finit par devenir un saint et avoir une image publique de pureté.
Sanctifié de son vivant, personnage le plus apprécié des français.
On peut ainsi s’identifier à lui, l’idolâtrer et se rassurer en ce disant quand même “qu’il y a du positif dans ce monde”.
“Si on touche à ces personnalités, nous avons l’impression que nous n’aurons plus de saints. L’Abbé Pierre a été élevé au rang de dieu mais il n’était qu’un homme”, disait Isabelle Le Bourgeois, psychanaliste et religieuse
Jusqu’au jour où le réel frappe à la porte…
Une ombre au tableau
Dans son livre de 2005, il écrit : « Il m’est arrivé de céder à la force du désir de manière passagère, mais je n’ai jamais eu de liaison régulière, car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine. Cela m’aurait conduit à vivre une relation durable avec une femme […]. J’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction. »
Et récemment une déferlante d’accusations de violences sexuelles, des baisers forcés, des mains baladeuses… Et surtout des bouches qui se délient.
Rapport a été commandé par Emmaüs réalisé par Caroline de Haas, une féministe aux méthodes peu scrupuleuses… Fais tes recherches…
Le déni de réalité
Bien des gens peinent à accepter cette mise à jour de leur carte du monde :
Récemment, des nouvelles peu glorieuses sur l’abbé Pierre ont émergé. Certains ont exprimé leur incompréhension : “Je ne peux pas comprendre comment quelqu’un qui était à l’écoute et au service des autres, un homme d’Église, ait pu faire ça.”
Ces réactions montrent notre désir de voir ces grandes figures inspirantes comme des êtres parfaits.
Et c’est bien normal. L’enfant intérieur de tous ces gens s’effondrerait alors le déni est préférable. A l’inverse, d’autres l’incendient et en font un bouc émissaire.
La nuance qu’il manque à notre époque
Un humain n’est pas bien ou mal. Ses actes ne font pas de lui une ordure, tout comme ils ne font pas de lui un héros. Cessons de vouloir étiqueter et ranger les gens dans une seule case.
C’est uniquement pour se rassurer qu’on fait ça. Il s’agirait de reprendre la responsabilité de notre réalité.
Ca nous rassure quelque part de projeter sur l’autre l’étiquette de méchant, de violeur ou d’assassin car ça nous donne le bon rôle, on reste dans une image virginale de nous-mêmes.
Mais utiliser de la rhétorique n’a jamais dédouané qui que ce soit.
Ce type de récupération idéologique est caractéristique de l’époque, avec une montée d’un féminisme parfois extrême.
Comprendre les abus sexuels dans le milieu de l’église
On a 2 modèles pour comprendre cette situation, même s’il y a un ensemble d’enjeux :
Spirale dynamique
Conflit rouge/bleu de la spirale dynamique. La religion appelle à contenir ses instincts, à se contrôler : on peut pas s’attendre à des miracles…. Comme dirait l’autre : La vie trouve toujours un chemin.
Refoule ta pulsion sexuelle, elle revient au galop.
Les limites du religieux. C’est pas parce que tu pries Dieu et que tu appelles à l’amour que tu ne violes pas des enfants… … Et ce n’est pas parce que tu violes des enfants que tu es prêtre. Attention aux amalgames et aux généralisations.
L’instinct sexuel fait partie de la vie… C’est une force colossale chez l’être humain, a fortiori chez les hommes avec les hormones.
Simplement BLEU génère forcément ce type de retour du refoulé, car tu ne PEUX PAS contenir la vie indéfiniment.
Pour comprendre et se relier à l’autre, ça aide de comprendre l’endroit depuis lequel il agit sur le réel.
Parmi les 3 centres, mental émotionnel et instinctif, on en surutilise TOUS un.
L’abbé pierre préférait l’instinctif, d’où son passage à l’action massif.
Ce centre instinctif est tourné vers l’extérieur dans son cas. On a quelqu’un qui veut agir dans le monde, venir en aide aux plus faibles en incarnant sa vision de la justice.
L’abbé pierre se battait, il allait au front.
Ces extraits illustrent le type 8 de l’ennéagramme qui était le sien. Ca permet de recontextualiser sa vie, ses exploits et ses failles au travers de sa psychologie.
Revenons à l’affaire
La récupération idéologique de ce sujet par des féministes doit alerter. Même si les agissements de l’abbé pierre sont condamnables si les témoignages de ces femmes sont réels…
… Pendant ce temps là se déroulent bien d’autres horreurs Ô combien plus grave, sur des enfants, dans des proportions phénoménales.. qui sont passées sous silence car dans la tâche aveugle du système :
si l’on veut dénicher des prédateurs sexuels qui font des choses qui pourraient faire sauter cette vidéo si l’algorithme youtube les détectait… Il n’y a que se baisser pour les trouver…
Et il n’est pas question d’attouchement de poitrine ou de baiser forcé. Et mon intention n’est pas du tout de minimiser ce qu’ont vécu les femmes qui témoignent de leur difficile expérience avec l’abbé pierre… Simplement de rappeler qu’il y a des pans de la réalité beaucoup plus sombres qui ne passent pas dans les médias classiques.
Une bonne nouvelle
Tombé de son piédestal, l’Abbé Pierre nous rappelle que nous sommes des êtres d’ombre et de lumière. Ca le rend plus humain et ça n’enlève rien à tout le mouvement qu’il a mis sur pied.
Idem pour Gandhi, Martin Luther King,…
A ceux qui veulent n’être que lumière, je vous le dis : vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au rectum.
L’humain est aussi bon qu’il est une crapule, il peut être aussi sympathique que violent…
L’humain est juste ce qu’il est, plein de contradictions et de paradoxes. Ca invite à tourner le regard vers l’intérieur, à cesser de projeter nos propres démons sur l’extérieur, cesser de juger les autres en se croyant moralement supérieur parce qu’on a mis le drapeau de l’Ukraine ou une image de Charlie hebdo en photo de profil.
Nous avons tous des parties sombres, de la violence et des pulsions, et il vaut mieux les visiter pour les intégrer et éviter qu’elles ne sortent malgré nous.
Tu connais l’adage de la paille et de la poutre.
Et toi, où en es-tu dans l’observation et l’accueil de ta propre poutre ?
Les rêves sont un monde mystérieux qui a toujours fasciné. L’interprétation des rêves fascine, questionne, repousse… Comment passe-t-on d’une histoire rocambolesque sans queue ni tête à une piste applicable dans le quotidien pour notre épanouissement ? De quoi nous parle réellement nos rêves ? Comment interpréter les rêves ?
Avant de plonger dans l’interprétation, quel est vraiment le rôle des rêves chez nous humains ?
Bien des personnes se sont creusé les méninges pour tenter de percer ce mystère insondable. En Égypte ancienne, on croyait que les rêves étaient envoyés du ciel par les dieux. Les Grecs partageaient cette idée, considérant les rêves comme des messages des dieux. Dans son ouvrage “l’interprétation du rêve”, Sigmund Freud, célèbre figure de la psychanalyse, a ramené les rêves au sein du cerveau, ce qui provoqua une rupture de paradigme.
Son obsession sexuelle l’a amené à dire que les rêves sont systématiquement la conséquence de nos pulsions refoulées (le fameux contenu latent). Ce bon vieux Freud n’a cessé de tomber dans la loi du marteau, qui se résume comme suit : “à celui qui n’a qu’un marteau, tout commence à ressembler à un clou.” Il a plaqué sa vision des pulsions sexuelles refoulées à peu près sur tout.
Ceci dit il a apporté une réelle avancée dans la compréhension des rêves.
Les dernières décennies ont ajouté une couche scientifique sur les rêves et leurs potentielles fonctions. Je dis potentielle parce que les études ciblent essentiellement les bénéfices du sommeil REM (pour “Rapid Eyes Movement”), duquel la plupart des rêves émergent, même si on rêve aussi à d’autres moment du cycle de sommeil.
Les rêves du sommeil REM effacent les blessures douloureuses suivant les épisodes émotionnels désagréables, voire traumatisants, vécus pendant la journée, offrant ainsi un pansement émotionnel au réveil.
Les rêves pourraient être un simple épiphénomène du sommeil REM et n’avoir aucune fonction. C’est un domaine encore mystérieux.
Concernant le rôle des rêves selon le paradigme scientifique, nous ne pouvons faire que des hypothèses. Heureusement, le paradigme scientifique n’est pas le seule modèle pour décrire le réel, même si c’est la dérive du scientisme.
Un autre personnage, éclipsé par Sigmund Freud, nous donne une autre pièce du puzzle : Carl Gustav Jung, une autre figure de la psychanalyse !
Chez Jung, le thème principal du rêve est l’individuation et c’est particulièrement ce qui m’intéresse ici.
L’interprétation des rêves étant un domaine particulièrement en proie à la subjectivité, il est normal que la science galère dans ce contexte.
La science est adaptée pour observer les phénomènes tangibles et pas l’expérience personnelle qu’elle a tendance à mettre de côté.
Si tu donnes un rêve à interpréter à 10 personnes, tu auras probablement 10 interprétations différentes. Cela ne discrédite pas l’approche d’interprétation du rêve en elle-même, cela montre simplement que le rêve ne peut pas être interprété indépendamment du sujet rêveur et que l’observateur prend une part conséquente dans l’interprétation (et ça montre la limite de vouloir tout scientificiser).
D’où la méfiance à avoir quand quelqu’un interprète ton rêve à ta place !
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Le rêve a lieu dans le monde imaginal, qui est l’intermédiaire entre le monde terrestre et l’intelligence pure. C’est le monde des archétypes, des symboles. Les récits visionnaires, les paraboles, les mythes, se placent dans ce monde imaginal.
Ainsi, quand les grecs disaient que les rêves étaient des messages des dieux, ce n’est pas si absurde, dans le sens où les dieux sont plutôt à voir comme des archétypes et pas comme des entités extérieures imaginaires.
Un archétype est une image primordiale, une structure fondatrice des cultures humaines qui découle de l’inconscient collectif et qui apparaît donc dans les mythes, l’art, les contes… et s’incarne bel et bien à plusieurs niveaux : biologique, psychologique, social…
Par exemple, Chronos (ou Saturne) est est un archétype qui symbolise le cadre et la limite (dans le mythe il avale ses enfants et les maintient dans son ventre), tu peux aisément le relier à Bleu de la spirale dynamique :
Sur le plan biologique, tu peux le voir dans la bicouche lipidique qui sépare le cytoplasme de la cellule de la matrice extracellulaire
Sur le plan psychologique, tu peux le voir dans le surmoi qui contient et censure les pulsions de l’individu.
Sur le plan socioculturel, il s’incarne dans l’état, ses lois et ses règles, qui tente de maintenir l’ordre.
Mais avant d’aller plus loin, commençons par la base :
Le rêve est comme un écran sur lequel l’inconscient projette son drame intérieur. Il nous montre quelque chose que nous avons besoin d’intégrer, qui n’arrive pas à passer sur le plan conscient. C’est le même principe qu’une mémoire émotionnelle qui finit par se manifester par un symptôme à force de ne pas s’écouter (cf tous les symptômes d’un PTSD non traité).
Le rêve est une tentative inconsciente d’attirer notre attention sur un enjeu important pour nous. C’est en ce sens que Carl Gustav Jung dit que le thème de tout rêve est l’individuation, car le but est de ramener toutes les parties de nous à la maison (surtout les parts d’ombre). Bre, un rêve parle surtout de nous !
Pendant des années, je croyais que mes rêves étaient des histoires rocambolesques qui n’avaient aucun sens… Jusqu’au jour où j’ai commencé à voir des thèmes récurrents dans mes rêves.
Il y a quelques années, j’ai fait plusieurs rêves (dont je me rappelle encore) où je me retrouve nu dans des contextes inappropriés. Dans un rêve, je dois prendre la parole au milieu d’un groupe d’amis pour animer la soirée en oubliant que je suis tout nu. Dans un autre rêve, je constate que j’ai oublié de m’habiller et je suis loin de chez moi sans vêtement. La nudité était au centre de ces rêves.
Cela m’informait de ma peur d’être vu à poil, métaphoriquement. D’ailleurs, l’expression le dit bien ; “je me mets à poil”, pour dire qu’on offre sa vulnérabilité, on enlève toute surcouche.
C’est bien cette peur de la vulnérabilité qui m’a occupé pendant des années et avec laquelle j’ai renoué ces dernières années. Ce n’est plus vraiment un sujet pour moi et je n’ai plus du tout ce type de rêve.
Le rêve me montre ce que j’ai besoin d’intégrer : accueillir ma vulnérabilité fait partie intégrante de mon individuation.
Pour moi, le rêve est comme une notification qui me dit “Hey, tu as regardé par ici ?”.
Nous sommes dans le monde onirique, inconscient, et tu sais que l’inconscient parle un langage particulier : les symboles, les archétypes, les signes.
Au quotidien nous sommes prisonniers de notre ego avec une façon bien particulière de voir le monde et une forme de rigidité dans nos mécanismes psychologiques.
Ainsi, le rêve est une opportunité pour nous dire quelque chose que nous ne savons pas, ou que nous ne voulons pas savoir.
Quand on a conscience qu’aucun rêve n’est banal et que ça ne parle que de nous, alors on peut passer l’étape d’après et commencer à l’interpréter. En effet, le premier obstacle est de le banaliser et s’en désintéresser en se disant “oh non, ça ne veut rien dire, c’est juste en lien avec ma journée d’hier” : vigilance, ça peut être un mécanisme de défense.
L’interprétation des rêves
*”Il est tout à fait insensé de croire à des guides d’interprétation des rêves prêts à l’emploi et systématiques, comme s’il suffisait de consulter un livre pour y trouver un symbole particulier. Aucun symbole de rêve ne peut être séparé de l’individu qui le rêve… Chaque individu varie tellement dans la manière dont son inconscient contemple ou compense son esprit conscient qu’il est impossible de savoir jusqu’à quel point les rêves et leurs symboles peuvent être classés… Il est vrai qu’il y a des motifs de rêve qui sont typiques et qui reviennent souvent… Mais je dois souligner à nouveau que ce sont des motifs qui doivent être considérés dans le contexte du rêve lui-même, et non pas comme des codes explicites.” Carl Gustav Jung
L’interprétation personnelle est semée d’embûches alors avant de te partager une méthode, je t’invite à la plus grande vigilance quant à ces pièges :
Attention au dictionnaire de symboles : Aucun symbole de rêve ne peut être séparé de l’individu qui le rêve. Jung alertait là-dessus (cf la citation plus haut). Même s’il y a une symbolique universelle (les archétypes), il y a avant tout une symbolique PERSONNELLE. Peu importe ce que veut dire le chien au niveau universel, ton expérience du chien peut te parler de quelque chose de plus personnel.
Attention aux gens qui interprètent le rêve à ta place : que ce soit ton psychanalyste, un ami ou un thérapeute, son interprétation n’engage que lui ! Il projette son propre inconscient dans ton rêve et risque de taper à côté. Mieux vaut quelqu’un qui pose des questions plutôt qui t’impose sa vision : “ah mais le serpent c’est ta sexualité, ça renvoie à ta peur de mourir.” L’autre ne sait pas pour toi, reviens toujours à TON discernement.
Attention au côté analytique : l’analyse concerne notre langage quotidien, les chiffres, les faits, les données… C’est super et ça a sa place dans la vie de tous les jours pour faire sa comptabilité ou planifier un projet. Dans un rêve, nous sommes invité à interpréter, ce qui ouvre au monde de la symbolique qui sort du carcan quotidien duquel on peut avoir du mal à sortir.
Le rêve a lieu dans le monde de “maman”, le monde de mystérieux de l’inconscient. Cela veut dire que l’interprétation est sujette à caution, dans le sens où on peut avoir PLEIN d’interprétations possibles. Si tu interprètes ton rêve aujourd’hui puis l’année prochaine, tu auras une interprétation, ce qui ne veut pas dire que la première était fausse.
C’est comme quand tu regardes un film d’une grande profondeur comme Mullholand Drive, Jurassic Park ou le Truman Show. Tu peux avoir plusieurs grilles de lecture qui sont toutes vraies, selon le plan sur lequel tu te places. Tu peux interpréter le film sur le plan socioculturel, sur le plan psychologique, sur le plan symbolique, sur le plan spirituel…
Même chose avec un texte sacré : tu peux lire la Bible, le Coran ou les Védas au sens littéral et voir une belle histoire tirée par les cheveux. Tu peux aussi lire entre les lignes et chercher derrière le langage hermétique et symbolique pour en tirer des pépites pour ton chemin spirituel.
L’interprétation des rêves est l’occasion d’apprendre à lire entre les lignes et d’arpenter ce chemin de retour vers soi. C’est extrêmement personnel, subjectif et cela consiste à ramener des informations de l’inconscient vers le conscient.
Comme l’analyse du langage non verbal, on fait une observation qui se base sur plusieurs faisceaux d’indices : si une personne croise les bras, ça ne suffit pas pour en conclure qu’elle est fermée à la discussion, ça peut être pour son confort. Par contre si elle est tournée vers la porte et qu’elle regarde ailleurs, ça commence à faire beaucoup d’indices en faveur d’un désintérêt (désolé pour toi).
Pour le rêve, c’est pareil : tous les symboles convergent vers une interprétation, vers une cohérence dans la logique symbolique du fonctionnement de l’inconscient. J’observe souvent que plusieurs éléments de mon rêve parlent de la même chose, c’est une sorte de rémanence qui met l’emphase sur ce qui est important.
Certaines personnes cherchent à modifier leurs rêves, notamment par le rêve lucide, en prenant le contrôle du rêve à la manière de Inception. Pourquoi pas, je n’en ai jamais fait et c’est bien différent de l’interprétation des rêves
Tout ceci étant dit, comment fait-on pour interpréter ses rêves ?
Comment interpréter ses rêves
Avant toute chose, notifie comment tu te sens au réveil et vois si c’est un ressenti que tu as vécu dans d’autres situations (note lesquelles).
Etape 1 : faire les associations spontanées
Reviens sur le rêve et note toutes les images – personnes, objets, situations, couleurs, sons, paroles. Chaque élément constitue une image distincte et doit être analysée en tant que tel. Avant de regarder la symbolique archétypale issue des bouquins, d’abord considère l’association automatique de ton propre inconscient.
Ecris la première image
Note toutes les associations qui te viennent
Passe à l’image suivante`
Autre possibilité : Que fait cet archétype aujourd’hui dans ma vie personnelle ? Qu’est-ce que cela a à voir avec moi, individuellement ?
Exemple : “Je suis dans un cours collectif où on prend tous un ballon de Klein, moi il me reste un tout petit, je demande au prof qu’est-ce que je fais avec ça.” Mes associations spontanées :
Cours collectif : social, tribu, groupe
Ballon de Klein : air
Il m’en reste un tout petit : laissé pour compte, rejeté
Je demande au prof : la figure d’autorité, leader du groupe, enseignant, maître
Tu vois très vite comment quelque chose commence à se dessiner, même si à ce stade on ne cherche pas à faire des ponts. Chaque symbole est pris séparément.
Etape 2 : relier chaque image du rêve à une dynamique spécifique de notre vie intérieure
Pour chaque image demande-toi : Quelle est cette partie de moi ? Où l’ai-je vue fonctionner dans ma vie dernièrement ? Où est-ce que je vois ce même trait de caractère dans ma personnalité ? Qui est, en moi, celui qui se sent comme ça ou se comporte comme ça ? Les associations de souvenirs : faire le lien entre émotions du rêve et émotions dans la vie réelle.
Exemple sur le rêve précédent : c’est quand la dernière fois que je me suis senti laissé pour compte dans un groupe face à une figure d’autorité ? Quelle est cette partie de moi ? Y a-t-ils plusieurs situations où j’ai vécu ça ?
Etape 3 : l’interprétation : rassembler toutes les significations des premières étapes en une seule image unifiée et cohérente.
À ce stade tu peux te demander : Quel est le message central, le plus important, que ce rêve tente de me communiquer ? Que me conseille-t-il de faire ? Quelle est la signification globale de ce rêve pour ma vie ?
Exemple sur le rêve précédent : ce rêve me propose de ramener dans la conscience dans cette partie de moi qui vit un rejet du groupe, à mettre de la conscience sur cette partie de moi et la rassurer dans ce type de contexte pour prendre ma juste place.
Choisir une interprétation qui me montre quelque chose que je ne savais pas
Eviter l’interprétation qui gonfle l’ego et m’arrange à un endroit
Eviter les interprétations qui enlèvent ma responsabilité
Etape 4 : poser une action concrète
Quand les 3 premières étapes sont faites, reste à concrétiser tout ça dans la vie quotidienne quelque chose pour marquer le fait que tu as compris le rêve.
Exemple sur le rêve précédent : je peux prendre un temps en méditation pour reconnecter à cette partie de moi et l’accueillir dans tout ce qui peut survenir comme pensées, émotions et sensations.
Pour aller plus loin
3 astuces pour toi si tu veux aller plus loin :
Si tu veux rêver plus ou avoir plus de détails, prends l’habitude de tenir un journal de rêve à côté du lit et de noter dès le réveil. Même si tu ne t’en rappelles pas, tu peux prendre une minute pour poser l’intention de t’en rappeler. Au bout d’un moment, tu vas avoir de plus en plus de rêves et de plus en plus de détails.
Quand tu as fait un rêve marquant (tu le sens quand il reste rémanent dans la journée), prends le temps de le décortiquer en profondeur via les pistes proposées au-dessus.
Si tu rêves beaucoup comme c’est mon cas (ce qui arrive forcément quand tu commences à mettre ton attention dessus), tu vas avoir beaucoup d’informations à traiter car tu peux faire 3, 5 ou 8 rêves dans la nuit ! Tu peux te mettre en place une petite routine quotidienne où tu prends simplement le temps de noter les premières associations spontanées qui te viennent et, si t’en as envie, tu prendras le temps de développer à un moment choisi.
Le monde des songes est mystérieux, il peut te parler de tes ombres, de ton désir, de tes peurs, de ton enfance… Si tu veux approfondir, voici un livre indispensable “Inner work” de Robert A Johnson. Un autre livre, plus centré science et sommeil, qui parle un peu des rêves dans le cadre scientifique : “Pourquoi nous dormons” de Matthew Walker.
L’instinct grégaire est inné en l’humain et il a beaucoup plus d’influence que tu ne l’imagines. Peu de personnes comprennent vraiment ce qu’est cet instinct. Quel impact a-t-il dans notre vie ? A quoi cela ressemble-t-il chez les autres ? Comment s’exprime-t-il selon la personnalité des gens ?
A la fin de cet article, tu auras le fin mot de l’histoire au sujet de l’instinct social ou instinct grégaire.
Revenons 30 000 ans en arrière. Lucy, Grok et tous leurs compères s’organisent en bande voire en tribus pour les plus organisés. Dans un monde hostile avec des dinosaures partout (non je blague ils avaient disparu) et plein d’autres animaux dangereux, il fallait rester ensemble pour survivre. Être seul dans un monde chaotique rend la survie très difficile.
L’humain n’étant ni le plus rapide, ni le plus fort, ni le plus gros… Il a fallu trouver une autre stratégie : s’organiser en tribu.
L’instinct grégaire (ou social) est l’impulsion d’appartenir à un groupe, connaître sa position dans celui-ci, en connaître la structure, les règles et les respecter.
Pour l’anecdote, grégaire vient du latin gregarius qui vient de grex : troupeau.
L’instinct grégaire se pose la question : est-ce que j’appartiens à un ou des groupes et est-ce que j’y occupe ma place ?
Cela renvoie immédiatement à la peur de l’exclusion. Ce n’est pas juste une peur du rejet en mode “mince ils ne veulent pas jouer avec moi” ou “elle me regarde de travers, elle ne m’apprécie pas.”
C’est beaucoup plus profond et archaïque que cela ! L’instinct grégaire craint plus que tout le bannissement, car cela renvoie au danger d’être exclu du groupe.
L’instinct social ou grégaire est profondément ancré en l’Homme depuis la nuit des temps. Il est notre moteur relationnel : il nous motive à créer des relations et à nous soucier du bien-être des autres.
L’instinct social est l’instinct le plus récent des êtres vivants : il est apparu il y a quelques dizaines de millions d’années, par rapport à l’instinct sexuel et à l’instinct de conservation qui sont encore plus anciens.
L’instinct social navigue naturellement dans les groupes, il perçoit qui est à quelle place, qui est dominant, qui est en relation avec qui… On peut le relier à une forme d’intelligence sociale et situationnelle.
L’instinct social représente une révolution dans la manière dont la vie s’auto-organise, encourageant des actes de sacrifice qui vont souvent à l’encontre des intérêts de survie individuels pour le bien des autres membres du groupe. Il fonctionne en micro comme en macro, c’est-à-dire qu’il peut nous pousser à être en lien une seule personne pour être plus intime avec (sans chercher la séduction) ou s’étendre à un grand groupe et vouloir créer de la cohésion et de l’harmonie.
L’instinct grégaire n’est pas QUE le groupe : discuter de tout et de rien pendant des heures avec quelqu’un relève aussi de cet instinct.
L’instinct grégaire est sensible à l’état des autres, au langage non verbal, il permet de connaître l’état interne des autres et va naturellement savoir comment entrer en relation avec quelqu’un.
Notons que l’instinct social est en lien avec la représentation : quand on parle de masque social, on parle justement de cet automatisme consistant à montrer une certaine partie de soi. Il s’incarne dans l’apparence, le style personnel, le langage du corps : tout cela s’englobe dans notre “identité sociale”.
Autant cet instinct grégaire est présent chez tout le monde (au même titre que les 2 autres instincts), autant il n’occupe pas la même place pour tout le monde ! Ce dernier point est très important comme tu vas le découvrir dans un instant, notamment quand tu entres en relation avec les autres.
L’instinct grégaire chez l’humain
La place de l’instinct grégaire dans notre personnalité influence considérablement la psychologie de l’individu. Nous avons 3 instincts : conservation, sexuel et social.
Comme chaque instinct, l’instinct social peut être dominant, secondaire ou réprimé.
Avant de détailler ce que ça change dans la psychologie d’un individu, prenons le temps d’expliquer cette hiérarchie des instincts, présente en chacun de nous :
L’instinct dominant est le moteur de notre personnalité. Il pilote en arrière-plan tout notre fonctionnement. Toute notre psychologie est colorée par cet instinct et les besoins qu’il cherche à nourrir. C’est celui qui est le plus marqué par les névroses et par les mécanismes égotiques de notre type de notre personnalité (cf ennéagramme). Toute notre vie est organisée autour de celui-ci !
L’instinct secondaire est plus neutre, il sert souvent de soutien et permet de soulager l’instinct dominant. On confond souvent notre instinct dominant et notre instinct secondaire car le premier prend tellement de place qu’on ne le voit pas.
L’instinct réprimé ou aveugle est complètement mis de côté et carrément sacrifié. En réalité, l’ego le considère comme inutile voire dangereux.
Qu’est-ce qui se passe quand l’instinct social est dominant chez quelqu’un ?
Justement, c’est ce que tu vas découvrir maintenant.
L’instinct social dominant
L’Homme dominé par l’instinct social se sent très impliqué par tous les thèmes qui touchent la sphère sociale : c’est quelqu’un qui s’engage dans la vie sociale, est plus sensible aux causes politiques. Il s’engage plus aisément dans des collectifs : associations, groupes, syndicats, écovillages, CE…
Si l’instinct social est dominant, la MAJORITÉ de la vie et de l’identité tourne autour de ça.
Il y a une forme d’intelligence grégaire de savoir qui est à quelle place dans le groupe et de très vite cerner les enjeux sociaux dans une situation donnée.
Tout est fait pour éviter d’être banni et abandonné donc il est normal qu’il y ait des mécanismes automatiques pour pouvoir rester en lien avec la tribu. L’instinct social amène à se positionner dans le groupe en essayant d’avoir un statut particulier.
L’instinct social est en lien avec l’appartenance et ça se voit très très bien dans les groupes où les gens veulent créer ensemble. Ils veulent défendre leurs causes : c’est un grand classique chez toutes les personnes qui veulent faire bouger les lignes qui s’intéressent à une cause particulière. Selon les époques, les personnes et les cultures, au choix : droit de vote des femmes, égalité entre blancs et noirs, mariage gay, droit à l’avortement…
Les gens avec l’instinct social dominant s’approprient les sujets politiques et mettent une énergie conséquente dans ces sujets, selon leur profil psychologique.
Le profil psychologique conditionne énormément la façon dont cet instinct social s’exprime.
Exemple : Il y a ceux qui sont à fond dans un mode militant, comme le type 1 ou le type 6, et d’autres qui sont plus en retrait comme le type 4 ou le type 9.
Ca c’est pour les gens à instinct social dominant : comme tu l’as compris, c’est une question d’identité pour eux, leur ego va se manifester principalement dedans ainsi que leurs principales névroses.
Pour ceux qui l’ont en instinct secondaire, ça reste important pour eux mais pas au point d’en faire une quête identitaire et une question de vie ou de mort.
Enfin, pour les derniers qui répriment l’instinct social (mon cas par exemple), cet instinct est désinvesti car considéré comme un obstacle à l’instinct dominant. Ces personnes restent plus éloignées des groupes, peinent à jouer ce jeu de la représentation qu’elles associent à de la superficialité et du bavardage. Elles peuvent oublier les visages, les noms des gens, les informations personnelles. Plus on désinvestit l’instinct social, plus on a tendance à s’effacer voire s’isoler, à ne pas sentir notre impact sur les autres.
Ennéagramme et instinct social : les 9 “sous-types” sociaux
En ennéagramme, il y a 9 structures psychiques appelées ennéatypes.
Lorsque les 9 types de l’ennéagramme rencontrent les 3 instincts, cela donne 27 variantes instinctives possibles, aussi appelées sous-types (même si c’est faux vu que les instincts ne découlent pas de l’ennéagramme, c’est le terme usité par la “communauté” ennéagramme).
L’ego du type ennéagramme s’approprie l’instinct dominant, ce qui le rend très visible et l’expression est alors très spécifique.
Lorsque l’instinct social domine, chaque type vit selon l’équation inconsciente suivante “je ne peux pas appartenir à un groupe où il y a X”, X étant l’évitement compulsif. Il faut bien se dire que c’est une question de vie ou de mort pour le psychisme !
Dans l’instinct social, il y a des individus qui cherchent à fédérer le groupe, d’autres à corriger les membres pour que tout se passe bien, certains veulent prendre la tête du groupe, d’autres se mettent en périphérie…
Comme toujours, derrière le comportement visible, il y a la motivation invisible qui pilote dans l’ombre (qui renvoie directement à l’ennéatype et à l’instinct dominant).
Le type 1 social a un radar à imperfections sur tout ce qui se passe dans le monde, il est très conscient des enjeux sociaux. Il veut contribuer, prendre sa place et sa responsabilité pour contribuer à ce qu’il estime juste (ses idéaux élevés). Il a tendance à militer pour une cause qui lui tient à cœur : il a le sens de la mission et mène une quête d’intégrité. Il va tout faire pour améliorer le collectif dans lequel il s’engage, quitte à paraître froid et critique. Aurélien Barrau est un bon exemple.
Le type 2 social met beaucoup d’énergie à entretenir des relations et est naturellement bon à ça. C’est typiquement quelqu’un qui a un carnet d’adresse monumental ! Il n’aspire pas à être la figure centrale d’un collectif (cf les traits égotiques du type 2 en lien avec l’estime et l’amour de soi), par contre il gravite aisément autour de la personne dominante. Il peut être un excellent bras droit et aime cette position dans laquelle il n’est pas au centre et où il peut aider et s’impliquer dans la vie des autres.
Le type 3 social cherche à être une figure centrale, à la différence du type 2 social. Il sent l’énergie de la pièce et sait quoi faire et quoi dire pour briller dans le groupe. Il a tendance à être charismatique et charmant, dépense beaucoup d’énergie pour se présenter sous son meilleur angle et prendre soin de sa réputation. Il se met dans une position dans laquelle il va pouvoir inspirer les autres. Il aime naviguer dans des groupes qui améliorent son image sociale, d’où le fait qu’il peut très vite s’enfermer dans un rôle social. Cyril Hanouna est un bon exemple.
Le type 4 social s’intéresse à la profondeur dans ses relations. Il a tendance à s’engager plus sur la scène sociale que des autres 4, notamment à travers des collectifs d’artiste, des groupes spirituels ou des cercles académiques. Même s’ils se retrouvent plus dans des contextes sociaux, l’évitement de la banalité crée un sentiment de décalage vis-à-vis des groupes, ce qui entre en conflit avec le besoin d’appartenance de l’instinct social et crée un sentiment de honte accru. Il peut se laisser aller à la plainte et peut chercher à créer du drame s’il s’est senti humilié, en s’apitoyant sur lui-même et nourrir une identité de victime. Solange te parle est un bon exemple.
Le type 5 social est le plus extraverti des 5. Il cherche à devenir expert dans un domaine et peut devenir enseignant voire guide pour d’autres. Les domaines qui l’attirent lui permettent d’entrer en relation avec des personnes et des groupes qui ont un bagage riche et intéressant pour lui. Il respecte beaucoup les gens qui sont maîtres dans leur domaine. Comme il valorise le mental, sa transmission peut être très complexe et jonchée de langage pointu qui est accessible seulement aux initiés. Il peut s’engager dans des débats intellectuels stériles, fuir les groupes qui ne l’apprécient pas et afficher sa supériorité publiquement. Pierre Bourdieu est un bon exemple.
Le type 6 social est préoccupé par son rôle au sein du cadre de référence. Il met toute son énergie au service de l’accomplissement de son devoir. Pouvant paraître froid et critique, il cherche à maintenir l’ordre dans un groupe. C’est un fervent défenseur des causes sociales qui peut aller jusqu’à la guerre idéologique. Il a de fortes attentes dans les relations importantes pour lui parce qu’il a besoin de pouvoir compter sur les autres. Il peut se sentir trahi quand les autres ne collent pas à leurs attentes et il a une vision très claire de ce qu’est pour lui l’amitié : il est très sensible à la fiabilité, la confiance, le soutien. Il peut tomber facilement dans des croyances et des idéologies qui rassemblent des gens jusqu’à arriver à une dévotion aveugle. Eric Zemmour est un bon exemple.
Le type 7 social est enclin à donner et se sacrifier pour le groupe. Il peine à savoir où investir son énergie, il a tendance à se disperser, d’autant qu’il voit du positif dans toutes les opportunités. Il a tendance à essayer de se contrôler, de faire attention à son alimentation, il reporte ses plaisirs pour un idéal futur, à la différence des autres 7. Lorsqu’il est anxieux, il peut devenir peu fiable, incontrôlable même s’il maintient une façade sympathique. Major Mouvement est un bon exemple.
Le type 8 social est le plus accessible des 8. Il met beaucoup d’énergie à la défense des autres et se retrouve souvent dans des positions de pouvoir. Il aime cette posture de leader dans laquelle il peut exprimer son énergie. Il peut justifier des actions autoritaires et destructrices au nom du groupe. Sous stress, il peut aller jusqu’à exiger une soumission et un contrôle total des autres. Nassim Taleb est un bon exemple.
Le type 9 social est le plus extraverti et amical des 9. Il s’implique beaucoup pour les autres et joue le rôle de liant dans les groupes. Il finit par se retrouver en position de pouvoir sans forcément l’avoir cherché. Il peut être très dévoué envers ses proches et envers les causes importantes pour lui. Il peut avoir du mal à connaître son propre avis. Il a tendance à graviter à l’extérieur des groupes. François Hollande est un bon exemple.
Si tu souhaites approfondir l’ennéagramme pour mieux te connaître, rendez-vous dans Bas Les Masques.