Catégorie : Connaissance de soi

Mieux se connaître

Truman show : analyse et ennéagramme

L’ennéagramme des personnalités c’est cool.

Mieux se connaître, génial.

Mieux communiquer, top.

Maintenant, il faut que tu saches : l’Essence de l’ennéagramme n’est pas là.

Tout au long de cet article, je vais me référer au film culte “the Truman Show” de Peter Weir, une de mes œuvres préférées, pour illustrer mon propos sur l’ennéagramme, l’ego et l’essence.

Truman show : rappel

Truman Burbank est un homme normal, agréable, simple, il vit sa petite vie tranquille. Jusqu’au moment où il réalise qu’il est le jouet d’une téléréalité connue mondialement où tout est faux (sauf lui), dans laquelle il est le personnage principal et il joue son propre rôle à son insu, depuis sa naissance.

Cette comédie dramatique touchante à bien des égards illustre bien la marchandisation des vies humaines, de la superficialité des téléréalités aux placements de produits omniprésents, dès le début des années 2000. C’est UN niveau de lecture possible et ce n’est pas le sujet aujourd’hui.

Si je cite ce film, c’est qu’il y a autre chose…

De quoi parle réellement le Truman Show ?

Quel lien avec l’ennéagramme et l’essence ?

J’aimerais te partager un niveau de lecture plus subtil que beaucoup de personnes ont raté au visionnage de ce film. Attention au spoil, si tu n’as pas vu le Truman Show, programme-toi un visionnage ce soir avant de lire la suite !

Ca va être l’occasion d’approfondir l’ennéagramme ensemble.

Le film de l’ego, répétitif et prévisible

Avant d’aller plus loin, il faut que je te parle de Christof, le personnage incarnant le réalisateur dans la téléréalité.

Il travaille depuis la Lune (faisant partie du décor) et contrôle absolument tout de la vie de Truman : Christof planifie les rencontres, les ruptures, les événements dramatiques…

Truman Burbank est prisonnier de l’île de Seahaven malgré lui. Dans cette ville que Truman n’a jamais quitté, tout est faux : les habitants sont des acteurs, les bâtiments sont des décors, le scénario est déjà écrit à l’avance…

Tout est prévisible jusqu’à sa réplique matinale à ses voisins avant de partir au travail : « Au cas où je ne vous vois pas, bon après-midi, bonne soirée et bonne nuit ! ».

Le monde de l’ego est à l’image de la vie de Truman contrôlée par le réalisateur : prévisible, répétitif et limité. C’est toujours le même schéma de fond, même s’il y a des variations, elles ne sont qu’apparentes (le script reste le même).

Le cœur de l’ennéagramme consiste à repérer les automatismes de notre type de personnalité, se détendre et renouer avec notre essence.

Trouver son type ennéagramme n’est pas juste trouver un numéro parmi les 9 pour se ranger dedans. C’est bien plus fin que cela : trouver son type ennéagramme, c’est avant tout comprendre par où notre énergie est aspirée pour nous faire quitter la réalité telle qu’elle est.

L’ego est un film, très réaliste, qui accapare sans cesse notre attention au même endroit (un point fixe) pour la diriger sur son invention. Nous pouvons ainsi passer toute notre vie dans un mode sommeil, hypnotisés par notre propre ego, en étant totalement aveugles à la réalité brute comme Truman pendant la majeure partie de sa vie. Les mécanismes de défense sont là pour maintenir cette illusion sous contrôle, ils sont totalement inconscients sans un travail spécifique.

Dans le Truman Show, les mécanismes de défense sont symbolisés par les personnages du quotidien : principalement Marlon son meilleur ami d’enfance et Meryl sa femme, s’assurant qu’il ne sort pas trop du cadre pré-pensé et réduisant ses doutes à néant au besoin, par l’usage des émotions.

Est-ce que grave de vivre en mode automatique ? Oui et non.

Oui. Vivre une vie coupé de la source est une expérience tronquée, bien pauvre, une sorte de vie en 2D où tout est plus fade.

Non. Des milliards d’individus ne s’en sont jamais rendus compte. Ce serait grave s’il y avait un objectif absolu de s’éveiller à la réalité telle qu’elle est, ce qui n’est pas le cas.

Maintenant, est-ce que ça change tout quand on le découvre ? Evidemment.

Une vie sous le joug de l’ego est un peu comme un mauvais film d’époque : terne, en noir et blanc, peu épanouissant…

L’ego est prévisible, répétitif, limité, il est la maisonnette de hobbit dans laquelle on se cogne car trop petite : on essaie de rester dedans alors qu’on peut explorer le monde, vaste et infini.

D’ailleurs, Truman a toujours voulu explorer le monde comme Magellan, manque de bol pour lui qui est coincé dans un studio géant.

Malheureusement pour lui, une phobie de l’eau lui a été transmise par la (fausse) mort de son (faux) père, ce qui a calmé (momentanément) ses ardeurs d’exploration. 

Tout va bien dans ce monde rassurant et répétitif, jusqu’au jour où…

L’ego montre ses limites

Dans ta vie, tu t’es peut-être déjà demandé : “mais c’est ça la vie ?!” avec un arrière-goût désagréable en bouche.

Passer une heure dans un métro bondé qui sent la sueur avec des personnes qui tirent la gueule, travailler dans un boulot qu’on aime pas, se disputer avec sa femme en rentrant le soir, manger le même plat de raviolis sous plastique et répéter la même journée indéfiniment ? En partant en vacances de temps en temps pour ne pas péter un câble…

À un moment donné, le voyageur spirituel se doute de quelque chose : il sent que ça ne tourne pas rond, il commence à se poser des questions sur sa réalité ordinaire.

Comme Truman qui se rend compte d’événements étranges : un projecteur qui tombe du ciel, dans la rue il croise son père (censé être mort), une chaîne de radio décrit ce qu’il fait au volant de sa voiture, il voit un décor derrière un ascenseur qu’il n’est pas censé voir… 

Alors la dissonance cognitive commence : ces éléments ne collent pas avec la vision de la vie normale qu’il pensait vivre.

Il commence à comprendre que tout ce petit jeu est centré autour de lui.

Quand tu découvres l’ennéagramme, tu commences à voir les boucles répétitives dans lesquelles tu es enfermé malgré toi. Tu repères des schémas qui se répètent : dans les relations, dans tes choix de vie, dans ta vie professionnelle…

A force de les voir, ça te met la puce à l’oreille : quelque chose ne tourne pas rond.

  • “Pourquoi je tombe toujours sur le même type de personne en relation ?”
  • “Pourquoi au boulot je finis toujours par me faire avoir ?”
  • “Comment se fait-il que je rejoue ce schéma avec l’argent ?”
  • “Pourquoi je retombe toujours dans les mêmes travers ?”

A compter de ce moment, l’invitation au voyage est lancée.

Soit tu n’es pas prêt : tu prends la pilule bleue et tu fais comme si de rien était pour faire cesser la dissonance cognitive et revenir au confort.

Soit tu es prêt : tu prends la pilule rouge et tu acceptes la dissonance cognitive pendant un temps, en faisant exister 2 réalités incompatibles dans ton cerveau.

Notre système nerveux déteste ne pas savoir sur quel pied danser, c’est là que les mécanismes de défense reviennent en force… En persévérant suffisamment dans cette voie arrive…

L’heure de la désidentification

Quand on parle de l’essence, on imagine quelque chose d’évolué, difficile à développer, qui arrive après des années de méditation…

Que nenni, l’essence est toujours là !

Dans l’hindouisme, il est question de l’illusion du monde physique que notre esprit considère comme la réalité, on l’appelle Māyā.

Il faut percer le voile de l’illusion (l’amalgame de toutes ces transes hypnotiques) pour se rendre compte que l’essence de qui nous sommes est là en permanence, il n’y a pas d’effort à faire pour cela.

L’ego fait croire que toucher l’essence se fera plus tard, au prix de beaucoup d’efforts… Ca permet de ne pas vivre ici et maintenant, de sorte que l’ego garde la toute puissance.

Dans le monde de l’ego où tout est prévisible, tout est attendu et guère réjouissant : un monde virtuel qui a le goût de la réalité mais qui ne l’est pas, comme la ville où vit Truman.

Rappelons qu’en ennéagramme, l’ego correspond à l’identification au centre préféré : tout est fait pour utiliser le plus possible ce centre, au détriment des autres et particulièrement du centre réprimé.

Dans l’ego, il en résulte un humain qui est plus en contact avec son centre préféré qu’avec la réalité elle-même. Quand il fait cela, les mécanismes égotiques de son type ennéagramme sont très visibles : évitement de la compulsion par le mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base et désir de base…

En cherchant à tout prix à courir après l’essence, l’ego se vautre sans jamais l’atteindre, comme une asymptote.

L’essence correspond à un individu en contact avec ses 3 centres et donc en contact avec la réalité telle qu’elle est. Il n’y a rien à faire pour développer l’Essence car elle est déjà là.

Le travail du voyageur spirituel réside surtout dans la réalisation quotidienne de cette mythologie personnelle appelée ego. Quand l’ego est pris la main dans le sac, tu reviens à ta “vraie” nature automatiquement où tout est plus simple.

C’est le moment où Truman repère les schémas répétitifs : la dame sur son vélo, l’homme avec des fleurs, une coccinelle cabossée… Tout est scripté dans ce monde factice, ces personnages tournent en boucle dans le quartier… Cet infra-monde égotique est limité, prévisible, répétitif. Et c’est ainsi qu’on le repère. Mais il ne veut pas être répéré, ce qui est illustré par la réaction de sa femme, à qui il montre le pot aux roses : elle rejette en bloc, elle ne peut pas avouer qu’il a raison, au risque que le monde de l’ego s’effondre.

Tous les mécanismes de notre personnalité sont prévisibles, car dans l’ego nous sommes des êtres prisonniers, captifs d’une force qui nous aspire.

Evidemment, l’ego ne perd pas une occasion pour récupérer le travail spirituel, notamment en projetant un “meilleur soi” à travers le travail spirituel (“je serai tellement épanoui quand je serai présent, plus empathique”)

Ainsi, tout travail sur l’ego amène celui-ci à muter et évoluer pour continuer d’exister, même s’il n’a pas d’existence réelle. (C’est un coup à se faire des nœuds au cerveau.)

Le piège du travail en ennéagramme et l’éveil

La compréhension que nous avons un ego avec des boucles répétitives donne l’impression qu’il faut anéantir cet ego…

Nous pouvons croire qu’il faut nous purifier pour atteindre l’essence véritable, un endroit où il n’y a plus d’ego, où il n’y a plus que Nirvana, joie et extase.

En réalité, il apparaît plutôt que le travail de conscience avec l’ennéagramme est un “non travail” basé essentiellement sur le rappel à soi, c’est-à-dire ramener notre attention vigilante sur nos 3 centres.

Il n’y a pas d’Essence à atteindre parce que l’Essence est déjà là. Il s’agit de revenir dans cet espace en soi déjà relié à tout ce qui est.

Voilà le processus d’intégration. Comme l’Essence est non duelle, elle rejette pas quoi que ce soit, l’ego a aussi sa place.

Voilà pourquoi on parle de “rappel à soi”, car lorsque nous sommes identifiés à notre ego, l’esprit embrumé, nous “oublions” purement et simplement l’essence.

C’est un tour de passe passe classique où l’ego s’intercale dans l’espace où il n’y a pas de séparation pour donner l’impression qu’il y en a une.

Dans ce monde virtuel de la dualité ainsi créé, l’ego jouit d’une toute puissance sur son propre monde, tel Christof le réalisateur.

Quand il a réalisé la vraie nature de sa vie, Truman décide de quitter ce monde ordinaire pour aller aux îles Fidji où il veut retrouver la fille qu’il aime et qui 

Comme le voyageur spirituel qui veut toucher l’éveil, le “vrai soi”… Truman a cet appel inexplicable de l’inconnu, qui est un des rares paramètres que Christof ne contrôle pas.

Avant d’aller plus loin, faisons un détour par la symbolique chrétienne et ce tableau. Tu peux prendre un instant pour sentir ce que ça t’évoque…

Quand j’ai vu ce tableau, j’ai eu un flash sur la scène finale du Truman Show.

Si on regarde un peu plus loin que le niveau zéro de la religion, c’est bourré de symbolique. Voici l’analyse de la chaîne Youtube Esprit 2.0 au sujet de ce tableau (qui est UNE interprétation possible) :

Dans la tempête de l’existence causée par Dieu/l’Univers/le Tout (la conscience infinie sans forme représentée par la mer), les voyageurs spirituels qui restent dans leur ego (représentés par les marins dans leur barque) et qui essaient de naviguer avec leur mental (représenté par la lanterne), ne vont nulle part car le voile de leur barque est déchirée (ce qui symbolise la vanité de toute démarche qui utilise le véhicule ego).

Le voyageur spirituel qui se jette à l’eau, saute par dessus la barque de son ego, lâche son mental, qui plonge dans l’océan de la conscience sera sauvé (par Jésus qui représence la conscience de l’Homme). Seul celui qui a la Foi et se jette par dessus son mental peut être sauvé par l’esprit en lui.

C’est d’ailleurs pour cela que Jésus marche sur l’eau : contrairement au marin attaché au mental, la conscience en l’Homme n’a pas besoin de mental pour vivre.

Maintenant revenons à la dernière scène du Truman Show. Après avoir échoué à s’échapper de l’île par tous les moyens classiques (l’avion, le bus, la voiture), malgré sa phobie de l’eau Truman décide de partir en voilier (dont le nom est Santa Maria…), échappant aux caméras et au contrôle du réalisateur (faisant croire qu’il dort… alors qu’il est plus éveillé que jamais)

Lorsque Christof le retrouve, il déchaîne sa colère sur Truman, car le dieu autoproclamé ne veut pas laisser son “fils” s’échapper.

Tous les moyens sont bons pour pousser Truman à abandonner son élan d’émancipation : les éclairs, le vent, la tempête… Truman se fait engloutir par des vagues immenses, il doit mourir pour renaître à sa vraie nature.

L’ego croit que sortir du moule est dangereux, forcément car il garde le contrôle grâce à une toute puissance factice (les pleins pouvoirs au sein de la matrice).

Notre travail réside dans la réalisation de cette imposture pour revenir à la nature essentielle de ce qui est. Cela fait l’effet d’un retour à la maison qui est bien loin d’un état qui nécessiterait une approche austère avec des jeûnes, des sacrifices d’animaux voire d’enfants.

Cette illusion que nous sommes séparés de ce que nous cherchons relève d’une supercherie et mène à accumuler les pratiques, les symboles, les maîtres, destinés à retrouver ce paradis perdu… Qui est juste sous nos yeux.

Cette désidentification de l’ego demande de la vigilance et de la discipline car ce n’est pas en 5 minutes de méditation que nous pouvons dissoudre la plus grosse illusion de notre vie, celle qui nous permet de nous reposer sur un “je” sans lequel on croit mourir.

Laissons tomber toute notion de rentabilité ou de résultat en ce domaine, nous ne pourrions qu’en être déçus.

Les limites du monde de l’ego

Dans le final du film, Truman ayant survécu à la tempête, il continue sa navigation. Quelques instants plus tard, son voilier percute le mur du studio : c’est la fin du monde. Il ne peut pas aller plus loin en restant dans le cadre du connu.

Il doit se dépouiller, lâcher son bateau et doit finir à pied. Dans ce plan, il marche sur l’eau, symbolisant qu’il a désormais la conscience pour se passer du monde ordinaire : maintenant qu’il s’est éveillé à qui il est, il peut s’élever. Dans une ascension finale, il monte les escaliers et tombe nez-à-nez devant la porte de sortie.

Là, Christof, le dieu-ego tente le tout pour le tout en s’adressant à Truman par l’intermédiaire de hauts-parleurs.

Après avoir cherché à le contrôler physiquement par des moyens instinctifs (éclairs, tempête) quitte à le tuer, il fait appel au logos pour le retenir “Le monde n’est pas plus vrai ailleurs”, “je te connais mieux que toi-même” ou encore “tu as peur, c’est pourquoi tu ne peux pas partir”.

Enfin, il continue son monologue en usant sa dernière cartouche avec un appel au pathos : “j’étais là quand tu es entré à l’école, quand tu as perdu ta première dent, et tu voudrais partir…”.

On voit ici tous les mécanismes que l’ego peut utiliser pour te maintenir sous contrôle, au nom de la sécurité, au nom du connu… C’est tout le travail de l’ennéagramme !

Truman ne s’oppose pas, il répond simplement sa réplique fétiche matinale, s’adressant aux millions de personnes qui le regardent : “Au cas où je ne vous revois pas, bonne après midi, bonne soirée et bonne nuit.”

Enfin, il tire sa révérence, signant la fin de sa représentation.

Il a compris le jeu de l’ego, il a vu tous les mécanismes à l’œuvre pour le maintenir son contrôle mais son élan d’éveil est plus fort que tout le reste. Conscient de sa vraie nature, Truman l’homme vrai, s’extrait de la matrice de ce monde doublement faux (réellement de la téléréalité de laquelle il est personnage malgré lui et symboliquement de cet infra-monde créé par l’ego pour l’ego).

Tout le monde l’applaudit pendant quelques instants (sauf Christof qui pleure son échec), jusqu’à la dernière scène croustillante que je te laisse regarder !

Ce qui me fascine dans le cheminement spirituel est l’omniprésence des paradoxes.

La volonté d’évoluer et de s’éveiller à tout prix rend caduque le travail car une intention de résultat crispe l’écoute de ce qui est.

L’idée même d’un chemin nourrit la croyance en un temps linéaire alors que la Présence se goûte seulement ici et maintenant : c’est un “non chemin”.

Les mots sont piégeux et il est sain de prendre de la distance avec le monde de la palabre (tel que cet article) pour arpenter ce chemin qui n’en est pas un.
Nous ne sommes pas dans le paradigme de la PNL ou du coaching et où il “faut” progresser.

Pour cela, Red Hawk nous propose 2 pratiques :

1/ Le rappel à soi (ou self remembering) : l’art de revenir à soi quand notre conscience part en voyage loin du présent. Notre conscience peut être accaparée par moult objets et notre type ennéagramme nous renseigne sur les transes les plus fréquentes dans lesquelles nous partons.

Le rappel à soi demande beaucoup d’entraînement : en effet, comment se rendre compte qu’on quitte le présent… Quand on quitte le présent ?

Comme Truman, il nous faut identifier un certain nombre de signaux faibles qui peuvent nous alerter sur le fait que la conscience quitte le présent. Le rappel à soi doit s’ancrer dans le corps, celui-ci est d’une grande aide pour revenir à soi, et au sein du corps un élément est particulièrement précieux : la respiration.

2/ L’observation de soi : pour la pratiquer, il est nécessaire déjà de se rappeler à soi… Sans quoi on aura rien à observer puisqu’on n’y pense même pas.

L’observation de soi invite à réinvestir nos 3 centres : mental, émotionnel, instinctif. C’est avec cette observation de soi que l’on se rend compte des mécanismes avec lesquels l’ego nous trompe en permanence, comme Truman qui déjoue les supercheries du script.

Grâce à une connaissance fine de l’ennéagramme, notre vigilance s’accroît et nous pouvons plus facilement nous rendre compte quand nous perdons la présence que nous sommes.

La Présence est l’élément clé qui nous permet de revenir à la nature essentielle de la Vie que nous sommes. Chaque instant de vie est une occasion à le réaliser.

Le secret de l’ennéagramme

Je parle souvent de l’ennéagramme des personnalités, mais en vrai, l’ennéagramme ne parle pas vraiment de 9 types de personnalité. Il ne parle pas de mieux communiquer. Il ne parle pas tant de mieux se connaître.

L’ennéagramme est avant tout une voie d’éveil qui permet de s’émanciper de l’illusion de l’ego pour renouer avec le “véritable Soi”, à l’image de Truman.

Le reste relève des bénéfices secondaires de cette démarche.

C’est un modèle qui pointe en nous toutes les façons que nous avons de rester dans le monde de Christof (notre ennéatype) : mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base, désir de base, instincts

Tout cela est scripté, conditionné, extrêmement visible et prévisible, pour qui le connait…. Mais pour ça, ça demande de connaître car on ne peut voir que ce qu’on connait.

Voilà l’intérêt de trouver ton ennéatype : le type ennéagramme est l’endroit précis où la présence se perd elle-même en répétant compulsivement des vaines tentatives de se retrouver.

Notre travail quotidien se résume à le réaliser.

Ennéagramme pour les nuls – Mode d’emploi pour débuter

L’ennéagramme est complexe, surtout au début. Pour autant, quand ce modèle nous parle, il est dommage d’abandonner par l’apparente complexité.

Afin de faciliter l’accès à ce modèle si profond et riche que j’affectionne, tu peux lire sur Epanessence les contenus en mode “L’ennéagramme pour les nuls”.

L’intention est de rappeler les principes de base, de pointer les incompréhensions, d’amener de la nuance, pour que tu puisses saisir l’Essence du modèle et qu’il puisse trouver résonance.

Attention : comme pour tout modèle, il y a des querelles de chappelle… L’idée n’est pas de te présenter LA vérité universelle de l’ennéagramme (la vérité est protéiforme et fractale). Simplement, il y a beaucoup de contenus superficiels sur l’ennéagramme de personnes qui ont mal compris le modèle car ils l’ont probablement survolé. Je souhaite apporter humblement ma contribution avec ce que je crois avoir compris sur l’ennéagramme.

Ce que n’est PAS l’ennéagramme

test ennéagramme

Autant commencer par là. La Via Negativa est une bonne première approche pour définir quelque chose : en montrant clairement ce que ça n’est pas.

  1. L’ennéagramme n’est pas une typlogie des comportements. Ca revient souvent et pourtant… L’ennéagramme ne parle juste pas de ça.
  2. L’ennéagramme n’est pas un test. Non, non et non. Il y a beaucoup de tests pour aider à trouver l’ennéagramme mais l’ennéagramme est tout sauf un test. D’autant que les tests sont peu fiables et induisent en erreur plus qu’autre chose. Mille millions de mille sabords !
  3. L’ennéagramme n’est pas un modèle prédictif, du moins qu’en partie. L’ennéagramme ne prédit pas ce que va faire un individu de sa vie. Par contre, il est à l’image de Cassandre : il peut prédire comment peut une personne va exprimer le pire de son fonctionnement avec une étonnante précision.
  4. L’ennéagramme ne décrit pas entièrement un individu. L’ennéagramme parle de la structure innée imprimée en chacun de nous, mais certainement pas comment cela s’exprime. L’ennéagramme n’exclut pas le libre arbitre.
  5. L’ennéagramme n’est pas la vérité. Bon, ça peut paraître évident dit comme ça, mais la carte est tellement précise qu’on peut en oublier qu’elle n’est pas le territoire… Tu peux voir l’ennéagramme comme décrivant très précisément le système osseux, mais ça n’est pas le corps humain pour autant, ça reste un atlas d’anatomie parcellaire.
  6. L’ennéagramme n’est pas un outil de développement personnel. Si tu as saisi l’essence des contenus sur ce site, tu as compris que l’ennéagramme n’a rien à voir avec le développement personnel. Il ne s’agit pas d’un gonflement du “je” spécifique au développement personnel, qui vise à chercher la “meilleure version de toi-même” (qui n’est ni accessible, ni même souhaitable).
  7. L’ennéagramme n’est pas une pratique. Il ne donne pas de conseils, d’injonctions à faire, ce n’est pas une idéologie. Il n’invite pas à une pratique quelle qu’elle soit, que ce soit la pratique de la méditation, la pratique de l’introspection… Même si une pratique peut s’y ajouter bien évidemment.

Les bases de l’ennéagramme

3 centres ennéagramme

  1. À la base, l’ennéagramme est une figure ésotérique qui contient en elle les lois de l’univers : la loi de l’Un, la loi du Trois, la loi du Sept. On retrouve des traces de l’ennéagramme en Grèce antique, chez les moines chrétiens, dans le soufisme…
  2. Certains auteurs ont collé sur la figure de l’ennéagramme 9 profils de personnalités, appelé simplement… l’ennéagramme des personnalités, qui définit les 9 motivations profondes structurant les individus (ce ne sont PAS les comportements). L’ennéagramme comme figure ésotérique et l’ennéagramme des personnalités sont différents (et complémentaires).
  3. L’ennéagramme des personnalités invite à partir à la rencontre de toi-même, dénué de toute idéologie d’amélioration de soi.
  4. In fine, l’ennéagramme invite à une démarche spirituelle pour se libérer de la tyrannie de la personnalité et pour renouer avec le “soi” sans pour autant partir en guerre contre l’ego.
  5. À la base des 9 types de personnalité, il y a les 3 centres d’intelligence, présents en chacun de nous : centre mental, centre émotionnel, centre instinctif.
  6. Un ennéatype se définit par la déification d’un centre (le centre préféré) et le sacrifice d’un autre centre (le centre réprimé). Le centre réprimé peut être l’un ou l’autre des 2 autres qui ne sont PAS le centre préféré.
  7. L’ennéatype est visible par les mécanismes principaux de l’ego (et de l’essence) : croyance, évitement compulsif, mécanisme de défense, passion, fixation, peur de base, désir de base… Ainsi que les traits de l’essence : idée supérieure, vertu et style d’intuition.
  8. L’expression d’un ennéatype peut revêtir 1001 visages, il y a un spectre extrêmement large qui nous invite à la nuance.

Quelques recadrages :

Depuis que j’ai créé Epanessence en 2021, j’ai entendu un certain nombre d’énormités, d’incohérences voire de phrases carrément drôles (même de la part de gens qui ont creusé le modèle depuis 10 ans)… qui t’éloignent de l’essence de l’ennéagramme. La meilleure façon de ne pas récolter de fruits avec l’ennéagramme étant de ne pas comprendre le modèle, il est important de recadrer toutes les erreurs communes pour éviter les dangers et dérives. Voici les erreurs classiques que j’entends et qui feront l’objet de contenus spécifiques.

  1. Je ne peux pas être “tel type” parce que j’ai fait “tel comportement” quand j’étais petit
  2. Je ne cherche pas mon type parce que je ne veux pas m’enfermer dans une case
  3. J’ai travaillé sur moi, du coup j’ai évolué et je ne suis plus comme avant, j’ai sûrement changé de type. On ne change pas de type dans notre vie. L’ennéatype est figé à vie.
  4. Je suis sûrement centre instinctif car je suis souvent en colère.
  5. J’ai le centre mental préféré parce que ça tourne beaucoup dans ma tête/je suis HP…
  6. Je suis “tel type” parce qu’un formateur en ennéagramme me l’a dit.

Ennéagramme pour les nuls : mode d’emploi

Pourquoi ennéagramme pour les nuls ?

Comme dit plus haut, l’ennéagramme est souvent mal compris et il est nécessaire de vraiment plonger dedans pour le comprendre et ne pas faire n’importe quoi. Sinon il devient un bête outil de développement personnel avec l’objectif de devenir meilleur…

Pour éviter le maximum de dérives avec l’ennéagramme il est important de :

  1. Prendre le temps pour creuser le modèle : c’est fondamental, évident, mais je dois le rappeler.
  2. Prendre le temps pour assimiler chaque notion : les 3 centres, la hiérarchie des centres, l’ego… Si les notions de base ne sont pas assimilées, ça part en sucette très vite.
  3. Prendre le temps de comprendre le cœur de chaque ennéatype : cerner la logique d’un type ennéagramme aide à saisir l’essence et ne pas s’arrêter à un archétype.
  4. Prendre le temps d’approfondir les nuances du modèle : les instincts et sous-types, la hiérarchie des centres, les ailes, l’intégration et la désintégration…
  5. Prendre le temps de s’observer factuellement : le travail intérieur avec l’ennéagramme commence par l’observation de soi pour trouver son type ennéagramme, plutôt que tout de suite jouer à observer les autres.
  6. Enrichir sa base de données : pour sortir des clichés et commencer à saisir la richesse du modèle, il est important d’avoir de multiples exemples de chaque type, en étant SÛR de ceux-ci. Cela enrichit ta culture de l’ennéagramme et complexifie ta vision du monde. Si les premiers exemples vivants que tu as d’un type sont faux, ça va distordre ta compréhension de tout le modèle…
  7. Creuser le modèle avec des formations, des vidéos et des livres. Toute librairie possède des livres de poche sur l’ennéagramme, pas forcément les meilleurs. Je te recommande chaudement le grand livre de l’ennéagramme de Fabien et Patricia Chabreuil (éditions Eyrolles), la sagesse de l’ennéagramme de Don Richard Riso et Russ Hudson (édition inter éditions), character and neurosis de Claudio Naranjo (édition Gatways)… Les formations ont un certain prix mais cela vaut le coup d’y participer si tu veux creuser. Quand quelque chose est important pour nous, autant y mettre le prix.
  8. Si tu veux approfondir des sujets plus complexes, tu peux lire les livres suivants : the instinctual drives and the enneagram de John Luckovitch (éditions enneagrammer) et the tao of chaos de Stephen Wolinsky (édition Bramble books). Plus tu lis de livres, plus tu lis de pages, plus tu lis d’auteurs, plus tu approfondis ton travail de recherche et plus tu as une vision d’ensemble qui enrichit ta compréhension de la psychologie humaine. Il existe énormément de livres en ennéagramme : les fondamentaux des premiers auteurs, les livres sur l’ennéagramme utilitariste (utilisation en couple, au travail, pour persuader), les livres sur l’ennéagramme spirituel (éveil, retour à l’essence),

NB : Cet article “ennéagramme pour les nuls” ne fait pas référence au livre de poche “l’ennéagramme pour les nuls” de Béatrice Foenix-Riou et Asuncion Valderrama (édition First) qu’on peut retrouver dans le rayon développement personnel d’une librairie. Je n’ai pas encore lu ce livre et ne connais pas ces auteurs donc je n’ai pas d’avis à son sujet. La maison d’édition française “pour les nuls” est généralement une bonne entrée en matière selon les auteurs qui sont choisis, elle s’adresse à des lecteurs novices qui peuvent découvrir un sujet de façon simple et pédagogue.

MBTI : ce qu’on ne dit pas sur les 16 types de personnalité

Le MBTI est un modèle de personnalité très connu basé sur les travaux de Jung. Il est aussi mal compris que mal utilisé. Découvre la profondeur qui se cache derrière cet outil psychologique.

MBTI : c’est quoi ?

En 1920, Carl Gustav Jung définit le fonctionnement psychologique avec l’utilisation de 4 fonctions (sensation, intuition, pensée, sentiment) et 2 orientations (introvertie et extravertie).

 

Développé par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs en 1962 sur la base des travaux de Carl Gustav Jung, le MBTI est un modèle décrivant des préférences de fonctions cognitives, ce qui se traduit par des capacités particulières et aboutit à 16 types de personnalité.

MBTI est l’acronyme de Myers Briggs Type Indicator.

Le MBTI se place au niveau des capacités dans la pyramides des niveaux logiques, et peut influencer aussi les croyances (si je vois que je suis bon à générer des idées nouvelles en permanence grâce à une capacité naturelle, je peux développer la croyance que “la créativité est facile pour moi”). Il ne touche pas autant en profondeur la structure identitaire de l’individu comme le fait un type ennéagramme. Les deux modèles parlent donc de deux choses distinctes et sont complémentaires à bien des égards.

Bien que critiqué pour son manque de fiabilité et de validation scientifique, le MBTI a une réelle application pratique et très pragmatique dans la vie de tous les jours comme dans le travail.

Le MBTI amène une grande clarté sur les compétences et les fonctions psychologiques d’une personne.

Un test de personnalité via un questionnaire peut aider à trouver son profil MBTI. Même si c’est sujet à erreur et qu’il faut prendre des pincettes, c’est déjà plus fiable qu’un test en ennéagramme car cela pointe la partie visible de l’iceberg (les comportements).

On distingue deux générations de MBTI : La première génération définit 16 types de personnalités basés sur les 4 lettres :

  • I/E : Introversion et Extraversion
  • N/S : Intuition et sensation.
  • F/T : Sentiment (Feeling) et pensée (Thinking)
  • P/J : Perception et Jugement Je détaille juste en dessous ce que cela signifie. Les combinaisons de ces 4 lettres donnent les fameux 16 profils : ENFP, ENTP, ENFJ, ENTJ, ESTJ, ESFJ, ESTP, ESFP, INFP, INTP, INFJ, INTJ, ISTJ, ISFJ, ISTP, ISFP. Le problème de ces dénominations est que ça détermine 16 clichés que tu as sûrement vu sur des sites et des tets, avec une description archétypale qui comporte bien peu de nuances…

Sur Epanessence, je souhaite amener plus de nuance dans le modèle du MBTI.

La deuxième génération amène plus de finesse dans le modèle car elle se centre sur les 8 fonctions cognitives, le cœur du MBTI.

A quoi correspondent les types du MBTI avec 4 lettres ?

Les 4 lettres du MBTI

INFJ, ESTP… Qu’est-ce que cela veut dire ? Les 4 lettres d’un profil parlent de 4 binômes de fonctions.

I/E : Introversion et Extraversion

C’est la façon dont je récupère de l’énergie.

  • I : introversion. Je récupère de l’énergie seul.
  • E : extraversion. Je récupère de l’énergie avec autrui.

Ce n’est pas la capacité à être à l’aise socialement ou le plaisir d’être seul… C’est littéralement : qu’est-ce qui me recharge ? Ce n’est pas ON/OFF mais plutôt un continuum : il y a des introvertis presque aussi extravertis que des extravertis plus introvertis… Tu verras les nuances avec les fonctions cognitives.

N/S : Intuition et sensation.

Intuition et sensation sont les deux fonctions d’observation : ce sur quoi je porte mon attention dans le monde et comment je récupère des informations

  • N : intuition. C’est le monde des idées, qui imagine les possibles en partant du monde réel. (ex : cette tasse me fait penser au Japon et au voyage que j’aimerais bien faire pour goûter des superbes sushis)
  • S : sensation. C’est le monde concret, par la perception directe. (ex : cette tasse me fait penser à la qualité de la céramique utilisée)

F/T : Sentiment (Feeling) et pensée (Thinking).

Ce sont les deux fonctions de décision : comment, à partir des informations que j’ai perçu, je prends une décision ?

  • Sentiment : je valorise quelque chose que j’aime émotionnellement, je décide en fonction de cela et je le peux l’expliquer après. Il n’y a pas de logique cohérente.
  • Pensée : je réfléchis, je produis un raisonnement logique et me base dessus pour décider. Il n’y a pas d’affect.

P/J : Perception et jugement

  • Perception : je laisse le monde venir à moi, je ne sais pas précisément ce que je veux et me laisse porter.
  • Jugement : je sais ce que je veux, je vais dans cette direction. C’est moi qui vais vers le monde.

Les 16 combinaisons possibles de ces préférences donnent 16 types de personnalité. D’ailleurs, les 16 types de personnalité du MBTI ne sont pas équitablement répartis dans la population. 3/4 des gens seraient à dominante Sensation et 1/4 des gens seraient à dominante Intuition. Dans le monde du MBTI, il est souvent répété que l’INFJ est le profil plus rare. Personnellement, c’est le profil que j’ai le plus fréquemment rencontré dans le monde du MBTI 🙂 (probablement car c’est un profil plus porté sur l’introspection et sur ce genre de modèle)

Les fonctions cognitives

La deuxième génération du MBTI amène beaucoup plus de précision et une vision dynamique de l’outil. Elle définit 8 fonctions cognitives qui se répartissent en 2 catégories (les deux lettres du milieu), chaque fonction pouvant être introvertie ou extravertie :

  1. Les fonctions de perception : Intuition (N) et Sensation (S)
    • Intuition Introvertie (Ni) et Intuition Extravertie (Ne)
    • Sensation Introvertie (Si) et Sensation Extravertie (Se)
  2. Les fonction de décision : Feeling (F) et Thinking (T)
    • Sentiment Introverti (Fi) et Sentiment Extraverti (Fe)
    • Pensée Introvertie (Ti) et Pensée Extravertie (Te)

Nous possédons tous chacune de ces fonctions mais ne les utilisons pas dans le même ordre. Chaque profil de personnalité dans le MBTI utilise ses fonctions cognitives dans un certain ordre, comme quand tu parles plusieurs langues. Par exemple, le français est ta langue natale, tu parles bien anglais et tu baragouines quelques mots d’espagnol.

Connaître ses fonctions cognitives est un cadeau que l’on se fait car on sait là où on est le meilleur (cela rejoint l’IKIGAI). Cela conditionne le travail que l’on fait. Quand on travaille en équipe, qu’on appartient à un groupe, c’est un avantage considérable de connaître les fonctions cognitives de chacun, car on découvre nos complémentarités !

L’ordre des fonctions cognitives

De la même façon, le type de personnalité en MBTI est l’agencement de 4 fonctions utilisées dans un certain ordre. Cela définit une préférence cognitive.

  • Première fonction : fonction dominante ou héros. C’est notre préférence N°1, elle est totalement naturelle, efficace et te recharge. Elle conditionne nos plus grandes compétences et aptitudes. Nous la développons très tôt dans la vie.
  • Deuxième fonction : fonction de soutien ou adulte. Elle est mature et facilement accessible, mais moins que la première. Elle est là pour tempérer la fonction dominante et protéger la fonction enfant.
  • Troisième fonction : fonction enfant (enfant de 10 ans). Elle est immature, innocente et demande plus de ressources à utiliser.
  • Quatrième fonction : fonction inférieure (enfant de 3 ans). Elle est immature et très coûteuse à utiliser, c’est une partie très vulnérable de nous.

Comme le disait un ami : “on ne peut pas prétendre à une définition d’une fonction sans la positionner dans le stack et la considérer en lien avec les autres fonctions cognitives.”

Tu ne peux pas prétendre connaître un français par sa nationalité si tu ne connais pas son histoire, son contexte de vie…

Ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que le MBTI ne se résume pas à 4 lettres. Le MBTI nous parle d’un processus dynamique entre les 4 fonctions de notre sphère consciente.

Les 8 fonctions cognitives

  • La fonction Ni : Intuition introvertie
  • La fonction Ne : Intuition extravertie
  • La fonction Se : Sensation extravertie
  • La fonction Si : Sensation introvertie
  • La fonction Fe : Sentiment extraverti
  • La fonction Fi : Sentiment introverti
  • La fonction Te : Pensée extravertie
  • La fonction Ti : Pensée introvertie

Je détaille chacune de ces 8 fonctions cognitives sur cette page

Les 16 profils de personnalité du MBTI

Les 16 profils de personnalité ne sont pas des clichés tels que tu le vois sur internet. Par exemple, si tu cherches le profil ENTP, en 2 clics tu arrives sur : “La personnalité Innovateur : Le type de personnalité « Innovateur » est l’avocat du diable ultime qui prospère en décomposant les arguments et les croyances et en laisse les lambeaux flotter au vent pour que tous puissent les voir. Les Innovateurs ne le font pas parce qu’ils essaient d’atteindre un objectif plus profond ou un but stratégique, mais pour la simple raison que c’est amusant. Personne n’aime plus le processus de lutte mentale que les Innovateurs, car il leur donne l’occasion d’exercer leur bel esprit rapide et fluide, la large somme de connaissances qu’ils ont accumulée et la capacité de relier entre elles des idées disparates pour prouver qu’ils ont raison.”

Le problème d’une description comme celle-ci est qu’elle fige dans le marbre une personnalité. Or, ce que j’ai appris sur le MBTI ces derniers mois, c’est que chaque profil résulte de l’interaction permanente entre les fonctions cognitives.

La dynamique de la personnalité est plus complexe à appréhender qu’un bête cliché, mais tellement plus profond, concret et applicable.

Voici l’ordre des 4 premières fonctions cognitives des 16 types de personnalité du MBTI :

– ENTP : Ne – Ti – Fe – Si
– ENFP : Ne – Fi – Te – Si
– ENTJ : Te – Ni – Se – Fi
– ENFJ : Fe – Ni – Se – Ti
– INTP : Ti – Ne – Si – Fe
– INFP : Fi – Ne – Si – Te
– INTJ : Ni – Te – Fi – Se
– INFJ : Ni – Fe – Ti – Se
– ESTP : Se – Ti – Fe – Ni
– ESTJ : Te – Si – Ne – Fi
– ESFP : Se – Fi – Te – Ni
– ESFJ : Fe – Si – Ne – Ti
– ISTP : Ti – Se – Ni – Fe
– ISTJ : Si – Te – Fi – Ne
– ISFP : Fi – Se – Ni – Te
– ISFJ : Si – Fe – Ti – Ne

Evidemment, je suis loin d’être exhaustif, car nous pourrions parler aussi de l’ombre, du superego et du subconscient. Je rajouterai peut-être ces contenus plus tard sur le site quand j’aurai assez à dire sur le sujet.

A ce stade retiens simplement que les 4 premières fonctions relèvent de l’esprit conscient… Et que les 4 fonctions suivantes relèvent de l’ombre de la personnalité.

Pour reprendre l’ENTP, son esprit conscient c’est : Ne – Ti – Fe – Si. Son ombre est : Ni – Te – Fi – Se. Les fonctions de l’ombre sont comme des tâches aveugles, difficiles à utiliser pour nous. Elles s’avèrent être une belle piste d’intégration.

Comment trouver son type MBTI ?

Le premier réflexe qu’on a pour trouver notre type MBTI c’est de passer un test avec un questionnaire. Ca peut être un indicateur intéressant mais il ne faut pas le prendre au pied de la lettre car ce n’est pas très fiable. Comme pour l’ennéagramme, rien ne vaut une observation fine de soi, fonction par fonction. Cela rend la recherche beaucoup plus intéressante et on a gagné quelque chose à la fin.

Rien ne remplace une introspection honnête de soi.

test ennéagramme

Type ennéagramme : 11 erreurs qui empêchent de trouver son profil

Trouver son type ennéagramme peut prendre des années… En particulier si on s’y prend mal et qu’on ne respecte certains principes de base. En effet, le type de personnalité est tellement sous nos yeux qu’il peut être difficile de le voir.

Dans cet article tu vas découvrir les 3 mythes qui reviennent souvent et les 9 erreurs qui empêchent de trouver son type ennégramme dans lesquelles la plupart des débutants tombent…

Type ennéagramme : 3 mythes récurrents

1. Le type ennéagramme vient de l’enfance

Certains auteurs expliquent comment l’enfant développe son type ennéagramme selon ce qu’il a vécu dans son enfance avec ses éducateurs…

En réalité, l’hypothèse la plus probable est que le type ennéagramme est déjà présent à la naissance (voire un peu avant ?) et que le filtre de l’ego permet de vivre son enfance d’une certaine façon pour renforcer le personnage.

2. On a plusieurs types ennéagramme

Certains auteurs évoquent la trifixation et donnent des types du genre “2 7 9” ou “6 4 8″… Avec un type ennéagramme dans chaque centre. Cela servira surtout à des gens qui n’arrivent pas à trouver leur type et permet de justifier n’importe quoi… On a un seul type gravé dans le marbre qui permet d’expliquer tout notre fonctionnement et les nuances sont apportées par les ailes, par les instincts, par la hiérarchie des centres, le niveau d’intégration et le niveau de conscience.

3. Le type ennéagramme enferme dans une case

Beaucoup de personnes croient que l’ennéagramme consiste à s’enfermer dans une case (l’ennéatype) et que c’est très réducteur… C’est compréhensible puisque ça paraît très limité d’être dans UN type ennéagramme… Et pourtant c’est bien ce qui se passe dans la réalité.

Qui fait le travail proposé sur Epanessence pour trouver son type ennéagramme finit toujours par trouver LE type qui colle parfaitement à ce qu’il vit, sans tomber dans le côté “je me mets dans une case”. Chacun finit par voir à quel point il est prisonnier d’un fonctionnement répétitif inévitable… Donc la case est déjà là, on réalise simplement qu’on est dedans.

L’ennéagramme permet justement de laisser s’épanouir notre Essence pour sortir des mécanismes égotiques de notre type ennéagramme qui nous enferment dans des schémas de pensée, d’émotion et d’action très restreints.

Maintenant que nous avons cassé ces 3 mythes, place aux 11 erreurs qui empêchent quelqu’un de trouver son type ennéagramme.

Les 11 erreurs qui empêchent de trouver son profil ennéagramme

Je vais te détailler ci-dessous les 11 erreurs que j’ai vu le plus fréquemment depuis que je m’intéresse à l’ennéagramme et que j’aide des personnes à cheminer avec ce modèle fabuleux, ce qui commence logiquement par trouver son type de personnalité.

Attention : je parle d’erreur mais je ne dis pas que c’est “mal”, il n’est pas question de te flageller. J’évoque ce mot dans son origine latine qui renvoie à l’errance, au fait de se perdre. Il n’y a pas mort d’homme, par contre ce que tu risques c’est d’errer littéralement, de te perdre et de galérer pendant des lustres à trouver ton type.

À noter que se perdre fait partie du chemin pour se trouver, donc même si tu es tombé dans les 11 erreurs, je ne te blâme pas, je suis moi-même tombé dans la plupart de la liste 🙂

1. Ne pas vouloir trouver son type

C’est évidemment la première raison pour laquelle quelqu’un ne trouve pas son type ennéagramme. “Pourquoi quelqu’un ne voudrait pas trouver son type ?” Me demanderas-tu. Ca peut paraître paradoxal si la personne cherche son type de personnalité en étant sur ce site… Et pourtant, inconsciemment c’est très arrangeant de ne pas trouver son vrai type ennéagramme. Trouver son type peut faire très mal, ça peut donner une grosse claque et balayer tout ce que tu crois à ton sujet… Ca peut tellement remettre de choses en question que l’un des mécanismes de défense de base est de ne pas trouver son type… Alors on sauvegarde son estime de soi et on préserve la toute puissance de l’ego en tombant dans la deuxième et la troisième erreurs.

2. S’arrêter sur un type ennéagramme trop vite.

Beaucoup de personnes qui viennent me voir sont pressées de trouver leur type, comme s’il y avait une urgence et que leur frigo était vide. Problème : quand tu as une forte envie de résultat, tu augmentes grandement les chances de ne PAS trouver ton type. Si tu es pressé… Qui est pressé si ce n’est l’ego ? Cela veut dire que tu vas retomber dans le premier travers et ne pas réellement trouver ton type. Si tu veux juste un numéro et te mettre dans une case, tu vas tout faire pour vite trouver, le mettre dans un tiroir et basta. Aucun intérêt. Ensuite tu vas te faire avoir par ton biais de confirmation et tu vas t’enfermer dans un type qui t’arrange… mais que tu n’es pas.

3. Valider un biais de confirmation

Partir sur une hypothèse dès le départ. 9 personnes sur 10 qui viennent en bilan de personnalité ont déjà une hypothèse forte de leur type. Dans la méthode scientifique que j’ai apprise, mieux vaut prendre le temps de torpiller chaque type ennéagramme un par un plutôt que chercher par la positive. Forcément, quand tu as déjà une hypothèse en tête, le cerveau fonctionnant sur un mode de cohérence, tu vas trouver tous les indices, les faits, les exemples, qui corroborent ton hypothèse. C’est le meilleur moyen de te fourvoyer tout en ayant l’impression que tu cherches vraiment ton type ennéagramme. Il y a des types de personnalité vers lesquels tu ne vas pas spontanément parce que ça t’arrangerait bien de ne pas l’être ! Regarde-le et ça t’amènera la lucidité nécessaire pour réouvrir des hypothèses que tu avais éliminé un peu trop vite.

4. Avoir une vision cliché du type ennéagramme

Je rencontre très fréquemment cette erreur chez les personnes qui viennent me consulter. Pour apprendre l’ennéagramme, on commence par apprendre les 9 types de personnalité de façon archétypale. Mais il serait totalement faux de croire que tout le monde est un cliché. Par exemple, on voit souvent le type 3 comme grandiloquent, qui parle beaucoup de lui en positif, qui accomplit plein de choses, fait des conférences toutes les semaines et gagne des millions d’euros. Mais il y a de nombreux 3 qui ont peur de briller, qui se cachent et restent dans l’ombre et peinent à réussir, qui ont peur de parler en public et qui fuient le succès autant qu’ils le désirent… (je les connais bien puisque je me situe plutôt dans cette catégorie et beaucoup de types 3 qui viennent me voir vivent aussi ça). Une fois que tu appris les 9 types, il est important que tu perçoives toutes les nuances et les millions de possibilités d’exprimer un type ennéagramme. Autant il y a 9 types de base, par contre quand tu y ajoutes les ailes, la hiérarchie des centres, les instincts (et sous-types), le niveau d’intégration ou de désintégration, le niveau de conscience, l’histoire personnelle, la culture… Ca amène énormément de combinaisons et de nuances qui rendent l’expression de chaque type ennéagramme unique et c’est ça que je trouve fantastique ! Même si deux personnes d’un même type ennéagramme peuvent paraître extrêmement différentes, tu retrouves toujours un noyau commun (les mécanismes de base). Par exemple un type 7 qui choisit l’austérité, la restriction et la discipline, pendant qu’un autre type 7 choisit de voyager tout le temps et s’empiffrer de sucre… ils sont différents dans les comportements mais dès que tu creuses tu retombes sur la liberté, l’évitement des contraintes et de la souffrance…). On retrouve motivations VS comportements.

5. Rester sur les comportements au lieu de regarder les motivations

Très souvent, les gens restent en surface et regardent comment ils se comportent pour trouver leur type ennéagramme. Seulement, l’ennéagramme n’a jamais été un modèle qui parle des comportements des gens : le comportement nous parle plus du profil MBTI ou des instincts, mais pas de l’ennéatype !!! Le type ennéagramme est inconscient et les mécanismes pilotent dans l’ombre nos pensées, émotions et comportements. Pour y accéder il faut gratter sous la surface en se demandant d’où ça part chez nous. Par exemple, j’ai un ami de type 7 qui médite depuis plus de 3 ans quotidiennement, sans avoir raté un seul jour… Le 7 n’est pas l’archétype de la discipiline tel qu’on l’imagine, pourtant ça existe aussi. Quand on creuse un peu, il fait ça pour élargir son espace de liberté et réduire les contraintes extérieures… Pour éloigner un peu plus la souffrance.

6. Ne pas considérer la hiérarchie des centres

Beaucoup de gens ne comprennent pas (ou mal) la notion de hiérarchie des centres et ça les empêche de comprendre certains types de personnalité. Souvent les types 3, 6 et 9 sont évacués alors que ce sont les plus complexes à (se) typer du fait du fonctionnement double du centre préféré qui peut rapidement devenir réprimé. Il en résulte une sorte d’ambivalence, où la personnalité peut complètement changer entre une situation “normale” et une situation où l’ego est activé : dans le premier cas tu vois surtout le centre préféré, dans le second cas tu vois surtout le centre de soutien ! C’est ce qui peut prêter à confusion. Même pour les autres types, la hiérarchie des centres influence beaucoup l’expression du type : un type 5 qui réprime le centre émotionnel sera très différent d’un type 5 qui réprime le centre instinctif (par contre le mental est toujours le centre préféré).

7. Typer les autres

Au début, quand on découvre l’ennéagramme, on veut typer tout le monde (notre famille, nos amis, notre équipe au travail, le patron de l’entreprise,… On laisse alors de côté notre propre type de personnalité. Il est très facile de déporter notre attention sur les autres pour éviter de regarder chez soi. C’est le fameux adage de la paille et de la poutre. Or, l’ennéagramme est avant tout à pratiquer sur soi (et il y a bien assez à faire). Cela n’empêche pas de s’amuser à typer les autres, mais ça ne doit pas te détourner de ton travail intérieur, sans quoi ce serait une simple fuite… classique mais efficace.

8. Ne pas douter

Tout le monde finit par trouver son type ennéagramme, au bout de 3 heures, de 3 mois ou de 3 ans… Un gros écueil qui arrive est de ne pas douter et de se fixer sur un type. Or, quand on a trouvé notre type un peu trop vite ou qu’on veut être un peu trop sûr… Il est facile de se tromper. C’est exactement ce que j’ai fait en 2016. Il est très sain de douter et de garder un léger scepticisme sur notre type ennéagramme… Attention à l’écueil inverse dans lequel pourraient tomber certains, classique pour un type 6 puisque le doute est omniprésent chez lui.

9. Bricoler avec les ailes et les flèches

Il est extrêmement courant de regarder les ailes et les flèches avant même d’avoir cerné l’ennéatype de base. Or, cela va induire en erreur très très vite. C’est une question de cohérence : l’aile et la flèche, c’est le glaçage du dessert, la cerise sur le gâteau… Ca vient après. Faire appel à ces notions dès le début revient à la première et la troisième erreur : bricoler une hypothèse à l’arrache, essayer de la faire tenir debout à coup de biais confirmation, pour ne pas se voir tel qu’on est.

10. S’accrocher à un test de personnalité

S’il est une erreur récurrente, c’est bien celle du test de personnalité, en particulier dans l’ennéagramme. A force de le répéter sur Epanessence, de moins en moins de personnes le font, mais ça reste un écueil très fréquent. Comment veux-tu rendre compte de tes motivations profondes via un test ? C’est pour ça qu’il y a une fiabilité qui ne dépasse pas 50%… Même un enseignant qui a plus de 10 ans d’expérience se plante en typage, comme ça m’a été rapporté à plusieurs reprises par des personnes qui ont été typées par leur formateur… Alors que dire d’un test de personnalité auquel on répond avec notre tête tout en ne voyant pas nos angles morts… C’est particulièrement vrai pour les types 3, 6 et 9 qui peuvent se reconnaître dans plusieurs types et sont souvent tellement adaptables et ambivalents qu’ils vont tomber à côté en répondant à un test. De plus, le test de personnalité est presque toujours motivé par la volonté d’un résultat rapide, toujours dans cette intention d’efficacité, qui est contre-productive dans le domaine de la connaissance de soi, qui n’a pas de raccourci.

11. Prendre pour argent comptant l’avis d’un tiers

Combien de fois ai-je entendu : “on m’a dit que j’étais de type 4”, “mon formateur en ennéagramme m’a dit pour sûr que j’étais de type 7″… Et le pire c’est que ça ne vient pas que des débutants (qui vont forcément dire beaucoup de conneries), mais même d’enseignants en école d’ennéagramme qui ont pignon sur rue… Autant te dire que quand quelqu’un veut te dire ton type ennéagramme, fais comme quand tu ne veux pas qu’on te gâche la fin d’un film : bouche tes oreilles et crie “la la la la la”. L’autorité d’une personne dans un domaine n’a rien à voir avec son talent, personne ne peut aller voir au fond de ton cœur et tes tripes mieux que toi. Tu es la seule personne à pouvoir faire ce travail et accéder à la certitude de ton type (même si, garde bien un petit doute, au moins un temps).

Bien sûr, tu peux combiner les erreurs : faire un test de personnalité suite à une formation ennéagramme où le formateur t’a dit ton type (selon lui), puis bricoler avec les ailes et les flèches pour faire tenir un type ennéagramme…

Si tu fais ça, très bien, mais ce n’est pas travailler avec l’ennéagramme. Trouver son type requiert une démarche dénuée de toute volonté de résultat, de la patience, de l’honnêteté, du courage… Et les fruits sont à la hauteur de l’engagement que tu y mets.

Rappels : Les bases de l’ennéagramme

Quand tu veux trouver ton type ennéagramme, assure-toi d’avoir déjà compris les bases du modèle. Nous avons tous 3 centres d’intelligence, que nous utilisons vers l’intérieur, l’extérieur ou dans les deux directions. Il y a le groupe des instinctifs, avec une problématique autour de la colère. Il y a le groupe des émotionnels, avec une problématique autour de la tristesse. Il y a le groupe des mentaux, avec une problématique autour de la peur.

Chaque personne s’identifie à un centre surutilisé dans une direction (appelé centre préféré, c’est le centre dominant de la personnalité), ce qui donne 9 types de personnalités appelés aussi ennéatypes. Cette identification, qui sonne la certitude d’un “moi séparé”, est totalement inconsciente dans un état ordinaire de conscience. L’ennéatype définit les motivations d’un individu et conditionne en grande partie comme il mène sa vie.

Voici les 9 types de l’ennéagramme :

  • Type 1 : instinctif intérieur.
  • Type 2 : émotionnel extérieur.
  • Type 3 : émotionnel intérieur et extérieur.
  • Type 4 : émotionnel intérieur.
  • Type 5 : mental extérieur.
  • Type 6 : mental intérieur et extérieur.
  • Type 7 : mental intérieur.
  • Type 8 : instinctif extérieur.
  • Type 9 : instinctif intérieur et extérieur.

Chaque type ennéagramme se définit par ses mécanismes : compulsion, mécanisme de défense, passion, fixation, vertu, idée supérieure… On a tendance à répéter encore et encore les mêmes schémas, ce qui nous enferme dans notre type ennéagramme. Cela va de paire avec la soumission du centre réprimé que l’on fait en sorte de ne pas utiliser. Chaque type peut réprimé l’un ou l’autre des 2 autres centres : le type 4 ayant un centre émotionnel préféré réprime soit le centre mental soit le centre instinctif.

Chacun des 9 types de personnalité est indispensable à l’équilibre du monde. Aucun type ennéagramme n’est meilleur que l’autre. Nous avons tous UN seul type et il est inné. Le vécu façonne notre ennéatype tout comme nous façonnons notre corps.

Trouver son type ennéagramme prend du temps si tu suis les étapes, mais c’est selon mon la manière de procéder la plus fructueuse.

L’ego en psychologie : de l’egotrip à l’ego spirituel

En psychologie, l’ego est un concept qui devrait intéresser toute personne en quête d’épanouissement personnel. L’ego est vu comme l’ennemi d’une démarche de développement personnel ou spirituel. Certains prônent la mort de l’ego, d’autres sa destruction. Il n’est d’ailleurs pas ce que l’on croit, comme tu vas le découvrir dans ces lignes.

Au fond, qu’est-ce que l’ego ? Se libérer de l’ego est-il une bonne idée ? Si oui, comment s’y prendre ?

Ego : une définition atypique

Quand on parle d’ego, on imagine un « faux soi », une identité de surface, une personnalité que l’on montre au monde avec derrière un « vrai soi » avec lequel il faudrait renouer en tuant l’ego.

Ego vient du latin “ego” qui signifie simplement… “je, moi”. L’ego est vu comme une entité à part entière et c’est bien là le piège de la sémantique. Alfred Korzybski, père de la sémantique générale, nous rappelle que la carte n’est pas le territoire.

L’ego n’est pas quelqu’un, ce n’est pas une entité tangible, ce n’est pas palpable.

Le processus par lequel l’être humain se perd lui-même dans des stratagèmes de survie s’appelle l’ego. Notre énergie vitale est comme absorbée dans une seule direction, prévisible et répétitive, ce qui nourrit l’ego et le renforce.

L’ego est une invention de la Nature qui permet de mettre dans l’ordre dans le chaos. Comme le dit Stephen Wolinsky “Tous les systèmes psychologiques sont nés de la résistance au chaos ou d’une tentative d’organisation du chaos.”

À la naissance, le système nerveux de l’être humain est trop immature pour appréhender la réalité, complexe et chaotique. L’ego apparaît comme salutaire car il permet de filtrer les informations et fonctionner à l’économie de sorte à pouvoir survivre dans une réalité insaisissable.

En effet, un être humain n’est pas fait pour percevoir la réalité dans sa totalité mais pour faire persévérer sa pulsion biologique de (sur)vie afin de transmettre ses gènes. La vie est là pour s’entretenir elle-même.

L’ego permet :

  • D’économiser de l’énergie
  • D’agir rapidement
  • De simplifier le réel
  • D’avoir une identité, le sentiment d’un “soi” séparé du reste

Maintenant ce mécanisme de survie fait que l’être humain se confond avec son ego, il croit être seulement ça : cela donne naissance dès le plus jeune âge à la personnalité, le personnage auquel on joue tous les jours.

C’est ce qu’on appelle la transe d’identification où le tout se résume à une partie. En gros, imagine une pizza qui est certaine d’être seulement la mozzarella et qui occulte la pâte, la sauce tomate, les olives, le parmesan…

Le drame est que cette confusion “être = ego” implique la disparition de toute vie intérieure, de toute possibilité de prendre la vie en dehors de cet état de tension obsédé par la sauvegarde du “moi”.

L’ego métamorphe

Les limites de l’ego

“La folie, c’est la confusion entre les choses et ce qui les représente” Alfred Korzybski

L’ego EST cette transe d’identification (à l’un des 3 centres) entremêlée d’autres transes hypnotiques, donnant l’impression solide d’un « moi ». Cette pour cela que nous avons l’impression d’être quelqu’un et que nous tenons particulièrement à cette identité. C’est pour cela que nous battons avec les autres pour avoir raison, que nous critiquons, argumentons. C’est pour cela que nous avons peur de la mort, peur de disparaître.

Qui a peur si ce n’est l’ego ?

Seul l’ego est ancré dans la notion de temps avec un début et une fin. La Vie ne connaît pas de fin, elle suit son cours à chaque instant. Vie et mort sont la même chose, 2 énergies d’un même continuum, comme le jour et la nuit, c’est l’illusion d’une opposition. On fige le processus à un moment donné en y mettant un mot. A bien y regarder, il n’y a que la Vie.

Le lion tue la gazelle puis la mange. La gazelle nourrit le lion, les vers de terre, le sol, le réseau de champignons, les vautours… Elle entretient la Vie. La mort est aussi la Vie.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, comme disait Lavoisier.

Seul l’ego humain peut projeter des jugements moraux sur des processus naturels. “Pauvre gazelle, le lion est si violent.” “Si seulement le lion était vegan, tout irait bien.”

Sapiens, du haut de son encéphale, émet des avis sur la vie qui était avant lui et sera après lui, cette même vie qu’il craint tant par son impermanence. L’humain a tellement peur de disparaître et de mourir que l’ego se bat comme un beau diable pour continuer d’être, comme tout système. Parler en ces termes donne l’impression que l’ego est vivant, qu’il est quelqu’un… Il n’en est rien.

L’ego est un processus figé, comme une paire de lunettes qu’on a sur le nez, qui conditionne TOUT ce que l’on voit et dont on oublie qu’on regarde tout le temps à travers. Il est un très mauvais maître, car quand il pilote il fait toujours plus de la même chose, renforçant le déséquilibre.

L’ego œuvre dans le monde de la dualité, donc plus il s’active, plus il s’éloigne de la réalité telle qu’elle est et crée de la souffrance.

Ses mécanismes sont toujours les mêmes, d’où l’importance de connaître notre fonctionnement pour se “rappeler à soi” comme disait Gurdjieff. L’ennéagramme référence 9 familles d’ego, avec des mécanismes identiques dans chaque famille. Ces mécanismes permettent de comprendre notre ego et le repérer quand il s’active.

L’ego n’est pas un ennemi, simplement il vaut mieux qu’il ne soit pas le maître à bord. Evidemment, il a son utilité puisqu’il permet d’être en lien avec notre survie.

De l’egotrip…

“Y a que quand j’suis premier que j’reste à ma place” Nekfeu

Dans le monde du rap, le terme d’egotrip désigne le gonflement égotique d’un individu.

L’egotrip peut être une démarche salvatrice au début d’un parcours de développement personnel, quand tu te trouves nul, que tu as l’impression de ne rien savoir faire, que ton estime de soi est au niveau des pâquerettes, que tu es enfermé dans un carcan de croyances et que tu t’inhibes en permanence, t’excusant de vivre…

Tout à coup tu ouvres un livre d’Anthony Robbins ou de Napoleon Hill et tu découvres des nouvelles façons de penser. Tu découvres que “tout est possible”, que tu peux sortir de sa condition de concombre de mer, que tu peux devenir riche, heureux et musclé !

Avec l’egotrip viennent le coaching, les affirmations, les mantras, la visualisation, les techniques pour optimiser son potentiel, gagner confiance en soi et en estime de soi, sortir de sa zone de confort… Tout est bon pour s’améliorer, être la meilleure version de soi-même…

Après avoir été enfermé dans un cadre familial et social trop étroit, tu commences à explorer le monde, à penser par toi-même, tu deviens plus narcissique et ton sentiment d’être quelqu’un d’important grandit. Ton ego, alors gonflé, tu as l’impression d’être quelqu’un d’important, d’être meilleur, supérieur, que tous ces gens qui ne lisent pas de développement personnel, qui sont salariés, pauvres et qui regardent le JT à la télévision. Typique de l’écosystème autour du coaching, de la PNL (J’en ai fait partie.)

Cette phase de construction identitaire où tu fais des tractions avec ton ego permet de développer une stabilité psychique (toute relative), de devenir enfin quelqu’un. Cette confiance en soi et cette estime de soi sont nécessaires au développement humain, ça fait partie du voyage.

…A l’ego spirituel

À un moment donné l’egotrip devient superfétatoire et tu peux basculer dans le monde spirituel, à vouloir être t’élever et devenir éveillé.

L’ego évolue lui aussi et change les priorités, en deça de ton seuil de conscience (encore plus si tu ne te connais pas).

Alors certaines personnes deviennent illuminées, se croient au-dessus de la matière car avec des valeurs plus nobles, déconnectées du monde matériel, si vile et superficiel. L’ego spirituel est très bien caché pour celui qui ne veut pas se voir à cet endroit là : c’est “l’ego de ne pas avoir d’ego”. C’est là le grand danger.

Ça peut jouer au gourou, être de blanc vêtu, faire des méditations, parler doucement, montrer une apparence de bienveillance, discourir sur la vie, l’univers et la physique quantique. Mais cela ne bernera que le voyageur fatigué car, quand tu creuses un peu, il n’y a pas grand chose. Il n’y a rien d’incarné chez quelqu’un dominé par l’ego spirituel : les mêmes mécanismes égotique sont à l’œuvre… Ce qui dépend donc du profil psychologique de la personne.

À force d’avoir nourri l’ego dans tous les sens, certains se sentent appelés par la démarche de désidentification de l’ego.

Vient alors la phase où il y a un appel de se rencontrer vraiment, de mettre l’ego à poil.

Rencontre du troisième type

Après avoir joué à s’améliorer et/ou à s’élever, peut venir la réelle rencontre avec soi-même, sans masque. À ce stade, on perd la plupart des gens, qui ont besoin de sauvegarder l’image qu’ils ont d’eux. Les mécanismes de défense psychologiques empêchent de se voir tel que l’on est et maintiennent dans l’illusion du personnage.

Cette rencontre de soi demande 3 qualités essentielles à mon sens :

  • Le courage d’aller explorer des recoins inexplorés de notre psyché
  • L’honnêteté de voir sa vérité intérieure sans masque
  • La bienveillance pour accueillir tout ce que l’on va découvrir

À ce moment-là, un travail avec l’ennéagramme peut être entamé et très vite l’ego est mis à poil, on voit clair dans notre jeu…

 

Le premier choc arrive quand on réalise qu’on n’est pas notre ego. Ca peut être en découvrant la méditation, la métacognition, dans un moment de présence, au détour d’un livre, d’une phrase… Ca nous tombe sur un coin de la gueule sans l’avoir créé consciemment. Un vertige nous prend : nous ne sommes pas ce que nous pensons être.

Les illusions tombent les unes après les autres :

  • Je ne suis pas ce que je pense être.
  • Je ne suis pas ce que j’aimerais être.
  • Je ne suis pas ce que les autres disent de moi.
  • Je ne suis pas ce que j’ai peur d’être.

La transe d’identification est ébranlée. “Mais qui suis-je bordel ?” peut être un questionnement qui survient, alors confronté à ce vide.

Forcément, quand tu enlèves quelque chose, il y a un vide derrière. Et ce vide, l’ego veut le remplir pour se sentir complet.

Tu noteras que “vouloir se sentir complet” revient à ne jamais l’être (classique de la course après la meilleure version de soi-même) alors que plonger dans ce vide revient à rencontrer sa plénitude… Coucou paradoxe !

La question qui se pose alors c’est : suis-je capable de créer assez d’espace en moi pour accueillir ce vide sans le remplir avec autre chose ?

NB : dans le monde du coaching et de l’amélioration de soi, la volonté est de remplacer une pièce pas OK (“croyance limitante”, “émotion négative”…) par une pièce OK (“croyance ressource”, “émotion positive”…). Quand j’ai été prêt à me rencontrer vraiment, j’ai réalisé à quel point vouloir se changer avec des outils relevait d’une violence inouïe et j’ai définitivement rompu avec ces approches aliénantes. Sans compter la vanité d’une démarche visant à améliorer une illusion : la personne que je crois être.

La découverte de ton type ennéagramme amène typiquement à ce premier choc et peut créer un séisme identitaire intense (d’où les 3 qualités précitées). 
NB : le premier point choc correspond au point 3 sur le schéma de l’ennéagramme.

Le deuxième choc arrive quand on commence à explorer à quel point on s’est fourvoyé sur ce qu’on pensait être et les implications que ça a. C’est un travail conscient qui peut être mené en investiguant notre ego, en explorant à quel point nous avons pu nous identifier à :

  • Un prénom et notre nom
  • Un visage
  • Un corps
  • Un travail
  • Une histoire
  • Un famille
  • Un couple
  • Un groupe social
  • Un pays
  • Un appartenance politique
  • Un religion
  • Un mode alimentaire
  • Un “je”
  • Un savoir

Au plus je chemine avec l’ennéagramme, au plus je réalise comment la transe d’identification est profonde.

L’ego se nourrit se cette illusion du “soi séparé”, avec un “sentiment fort d’identité” : la certitude d’être une personne. La conscience d’un soi séparé est, comme on l’a dit avec l’egotrip, naturelle dans le développement de notre psychisme.

Seulement, après la construction, vient le temps de la déconstruction, sans quoi on passe sa vie à courir après des chimères et on rate l’Essentiel.

Au plus tu as un sentiment d’identité fort, au plus tu vas partir en croisade pour défendre ton idéologie basée sur tes blessures égotiques, que ce soit le féminisme, le véganisme, le christiannisme, la France, ta propre histoire de vie,…

La transe d’identification est d’autant plus prégnante que nous avons une terreur absolue de “ne pas être”. Cette terreur peut être expérimentée par certaines personnes qui vivent une dissolution totale de l’ego sous psychédéliques par exemple, elles sont alors confrontées à la sensation de mourir. Tu peux imaginer ce que ça peut bouger dans une vie…

Tu commences ainsi à voir les paradoxes de l’ego : 1/ L’ego induit une peur de ne pas être… alors que dans la réalité, tu es. 2/ L’ego a très peur de mourir… alors qu’en étant sous le joug de ses mécanismes, tu es plus mort que vivant. 3/ L’ego renforce ce qu’il craint… en le craignant, ce qui renforce sa prééminence. 4/ Dans sa fuite en avant perpétuelle, l’ego repousse sans cesse ce à quoi il aspire.

En ce sens, l’ego est un peu comme un état : il est créé ex nihilo, il prend le pouvoir et justifie son existence, voire sa nécessité. Pourtant l’état, comme l’ego, n’existe pas : c’est une pure illusion de l’esprit, une sorte de délire.

Ce qui rend réel quelque chose qui ne l’est pas, c’est le simple fait d’y croire… Ca peut créer un premier séisme de le réaliser… C’est le premier pas de retour à la réalité.

“La réalité est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire.” Philip K. Dick

Se libérer de l’ego

“La meilleure façon de purifier d’une eau boueuse est de la laisser tranquille.”Alan Watts

À ce stade tu pourrais te demander : “on fait quoi avec tout ça ?”

Pourquoi voudrais-tu faire quelque chose ?

Dans ce domaine, toute démarche volontariste basée sur un objectif est vaine.

Certains partent en croisade contre leur ego… Mais qui fait ça, si ce n’est l’ego lui-même ?

Le Réel/Dieu/l’Univers est Un et indivisible par Essence. Si quelque chose lutte contre autre chose, ça ne peut être que l’ego, se battant contre lui-même, car œuvrant dans le monde de la dualité.

C’est très bien illustré par l’Hydre de Lerne dans les 12 travaux d’Hercule. Quand tu coupes une tête à l’Hydre, il en repousse deux. Plus tu luttes contre l’ego, plus l’ego lutte contre lui-même et se “multiplie”, prenant toujours plus de place dans ta vie.

Une démarche peut simplement commencer par mettre de la conscience sur les zones de tension où l’énergie de vie est crispée : quels sont les sujets “indiscutables”, les mots/situations/comportements qui t’activent, qui stimulent tes zones de tension et de rigidité ? Ces zones de tension sont des endroits où nous nous sommes coupés de la vie, préférant cristalliser des certitudes.

Voilà qui peut être intéressant à observer, sans pour autant en faire un objectif, auquel cas on se figerait sur le fait de ne pas se figer… Encore l’ego qui joue…

Ce type de mise en abyme est omniprésent quand on commence à destituer l’ego et qu’on joue avec… Ca joue avec nous tout autant 🙂

Evidemment, prends du recul sur tout ce qui est écrit, le langage est terriblement limitant pour parler de ces sujets : “l’ego”, le “je”, le “nous”, qui parsèment ces lignes, n’ont rien de réel.

Il n’y a rien à faire en tant que tel. Que fais-tu pour favoriser l’auto-guérison du corps quand tu as la grippe ? Rien. Tu jeûnes, tu dors, tu laisses faire la nature.

Se libérer l’ego n’est pas une démarche volontariste. Il s’agit de faire jeûner l’ego… Pour ce faire, ça revient toujours à la même chose : la présence à soi, si nécessaire dans un travail d’intégration de la personnalité.

Comme je l’ai appris dans la méditation Vipassana : ni désir, ni aversion. Un regard neutre sur ce qui se joue en toi, la présence d’arrière plan que tu nourris, remet l’ego à sa place de serviteur.

L’ego gonfle quand tu le nourris, comme le ventre gonfle quand tu te bourres de levure, d’aliments fermentiscibles. L’ego étant un nœud de transes hypnotiques, il se renforce dès que tu quittes la présence.

Cette présence à tes sensations, à tes émotions, à tes pensées, à ta respiration, peut être nourrie à chaque instant de vie. L’ego est un compagnon de jeu, apprends à danser avec et à ne pas être dupe de ce qui se joue en toi…

… Tout ce que tu viens de lire est du vent, ce qui compte est ce que ça touche chez toi, endroit où ça t’invite à aller te rencontrer 🙂

Types de personnalité : du MBTI à l’ennéagramme

Les types de personnalité sont à la mode car les humains aiment les cases. Une vision figée de la réalité rassure et donne l’impression de comprendre un monde chaotique.

Cet article fait un point sur les types de personnalité et comment ils peuvent t’aider à mieux te connaître sans t’enfermer dans une théorie.

C’est quoi un type de personnalité ?

Type vient du latin typus “modèle, image” et personnalité vient du du latin persona, “le masque” au théâtre.

D’entrée de jeu, l’étymologie nous indique que le type de personnalité désigne une sorte de modèle d’un masque social.

La personnalité est une façade, un jeu de dupe auquel l’être humain s’identifie et perd tout le reste quand il s’identifie à ce personnage. La personnalité est aussi l’ego, cette stratégie de la Nature qui crée de l’ordre pour contenir le chaos.

De nombreuses théories existent pour catégoriser les êtres humains en différentes typologies, dont :

  • Les 4 tempéraments d’Hippocrate (bilieux, nerveux/mélancolique, sanguin, lymphatique)
  • Les 16 profils du MBTI (Myers Briggs Type Indicator)
  • Les 9 types de l’ennéagramme
  • Les 6 types de personnalités de la Process communication
  • Les 4 profils du DISC

Je n’ai pas été convaincu par le DISC, ni par la Process communication, des approches appréciées dans le monde de l’entreprise pour leur côté simpliste et rapide.

L’intention sur Epanessence est de t’aider à connaître ta Vérité Intérieure, pas d’avoir un modèle épuré pour coller aux standards du monde de l’entreprise.

Pour cet article, j’ai retenu pour leur pertinence et leur profondeur 2 modèles : l’ennéagramme et le MBTI.

Les gens ont tendance à opposer ces deux modèles alors qu’ils ne parlent pas de la même chose.

Un modèle de types de personnalité est comme un filtre. Imagine un atlas d’anatomie humaine : tu peux voir le système nerveux, le système sanguin, le système lymphatique, le système musculaire…

Un seul système te donne déjà un bon aperçu de la forme d’un être humain, plusieurs systèmes se rapprochent encore de l’être humain réel.

Par contre, même très précis, un atlas d’anatomie n’aura jamais du sang qui coule, un cœur qui bat et des milliards de cellules qui communiquent à chaque instant entre elles. Même une modélisation en 3D avec un logiciel de haut vol reste une approximation de la réalité, comme une radiographie, une IRM… ça reste une image à l’instant T (et nous avons tendance à confondre la carte et le territoire, comme certains médecins peuvent réduire leur patient à leur radiographie).

C’est pareil pour un être humain : un individu n’est pas son type de personnalité. Son profil de personnalité interagit avec son éducation, ses conditionnements, sa culture, ses souvenirs, sa génétique… ce qui crée un mélange unique et avec de nombreuses nuances.

Les modèles décrivant les types de personnalité

Une précision importante

Avant de parler plus amplement d’ennéagramme et de MBTI, faisons un peu d’épistémologie.

Le terme “types de personnalité” est vague. Cela indique juste qu’il y a plusieurs types. On peut se demander : quels types de personnalité ? Selon quel critère sont-ils classés ? Comment ça fonctionne ? Selon qui ? Et surtout : est-ce que ça marche dans le réel ?

Pour comprendre de quoi parlent les deux modèles que je vais présenter, faisons un petit détour par un autre modèle : la pyramide des niveaux logiques.

Créée par Robert Dilts, cette pyramide décrit 6 niveaux logiques où chaque niveau retentit sur le(s) précédent(s), à la manière de l’eau qui coule de la montagne à la mer. Connue dans le monde du coaching, elle permet d’avoir une vision d’ensemble, de situer où se situe un “problème” et situer les outils qu’on utilise.

pyramide des niveaux logiques

Les 6 niveaux sont :

  • Spirituel
  • Identité
  • Croyances et valeurs
  • Capacités
  • Comportements
  • Environnement

Ennéagramme et MBTI ne se situent pas au même niveau logique, par conséquent les types de personnalité décrits ne parlent pas du tout de la même chose. On en parle un peu plus bas.

3 remarques avant d’aller plus loin :

  • La carte n’est pas le territoire : un individu ne se limite pas à son type de personnalité. Je peux me coller toutes les étiquettes : être humain, homme, entrepreneur, curieux, blagueur, … L’expérience humaine est bien au-delà.
  • Vision statique VS vision dynamique : beaucoup de gens aiment se ranger dans une case. Les modèles dont on va parler sont dynamiques et c’est ce qui les rend complexes (et beaucoup plus pertinents que les modèles type DISC spécial entreprise…)
  • La paille et la poutre : ces modèles invitent à regarder à l’intérieur avant tout et d’abord s’occuper de sa propre poutre, avant de chercher à pointer la paille chez les autres. Notre ego préfère s’occuper des autres pour ne pas être débusqué, bien sûr… ça fait partie des mécanismes de défense.

Le but n’est pas de cataloguer soi et les autres mais plutôt d’ouvrir, de se connaître, de comprendre les autres, pour aussi mieux communiquer.

Maintenant, entrons dans le monde fascinant… Des types de personnalité.

L’ennéagramme

Ennéagramme schéma

Personne ne connaît avec certitude l’origine de l’ennéagramme. Il y a des origines chrétiennes, soufi, juives, jésuites… De la Grèce Antique en passant par les pères du désert et la Californie au siècle dernier… Des grands mystiques aux psychiatres et chercheurs… L’ennéagramme signifie littéralement “figure à 9 points”, il est au carrefour de multiples influences et ne peut pas être attribué à une seule personne. Ce qu’on sait de source sûre, c’est que l’ennéagramme des personnalités a été popularisé par Gurdjieff en Europe, Oscar Ichazo (professeur de psychologie et philosophe bolivien) et Claudio Naranjo (psychiatre chilien).

L’ennéagramme est un modèle qui définit les motivations sous-jacentes aux comportements humains. En clair : “Pourquoi tu fais ce que tu fais ?”

L’ennéagramme décrit 3 centres d’intelligence (mental, émotionnel, instinctif). Chaque centre peut être utilisé vers l’intérieur, vers l’extérieur ou dans les deux directions. 3 centres avec 3 directions possibles donnent 9 profils de personnalité avec 9 motivations différentes. Chaque ennéatype surutilise l’un des trois centres dans une direction, en s’identifiant à ce même centre (appelé centre préféré), c’est-à-dire en confondant qui il est vraiment avec son centre préféré.

  • Type 1 : instinctif intérieur.
  • Type 2 : émotionnel extérieur.
  • Type 3 : émotionnel intérieur et extérieur.
  • Type 4 : émotionnel intérieur.
  • Type 5 : mental extérieur.
  • Type 6 : mental intérieur et extérieur.
  • Type 7 : mental intérieur.
  • Type 8 : instinctif extérieur.
  • Type 9 : instinctif intérieur et extérieur.

Chaque type de personnalité (appelé ennéatype) se définit par un ego particulier qui structure l’individu et conditionne sa façon de voir le monde, conditionne tout ce qu’il pense, ressent et fait dans sa vie.

L’ennéagramme se place au niveau de l’identité dans la pyramide des niveaux logiques car il conditionne qui nous pensons être.

Chaque personne a UN type de personnalité et ça ne change pas au cours de sa vie.

Il peut être difficile de trouver son type ennéagramme car cela demande d’aller voir dans les profondeurs inconscientes ce qui nous met en mouvement, ce à quoi l’ego résiste. Un test de personnalité ou un questionnaire ne peut pas aider à trouver son profil et induit très souvent en erreur.

Il ne s’agit pas d’une énième méthode de développement personnel pour “être la meilleure version de soi”. L’ennéagramme est une voie d’éveil qui invite à danser avec l’ego et l’essence de la personnalité, en ramenant de la présence dans notre être. L’ennéagramme invite à se prendre tel qu’on est et à se désidentifier des illusions qu’on a sur nous-mêmes et tous les blocages qui nous empêchent d’être nous-mêmes.

Le MBTI (Myers Briggs Type Indicator) et les fonctions cognitives

En 1920, Carl Gustav Jung définit le fonctionnement psychologique avec l’utilisation de 4 fonctions (sensation, intuition, pensée, sentiment) ainsi que 2 orientations (introvertie et extravertie).

Développé par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs en 1962 sur base des travaux de Carl Gustav Jung, le MBTI est un modèle qui définit des préférences en terme de fonctions cognitives, ce qui se traduit par des comportements et des automatismes.

Le MBTI se place au niveau des capacités dans la pyramides des niveaux logiques, et peut influencer aussi les croyances (si je vois que je suis bon à générer des idées nouvelles en permanence grâce à une capacité naturelle, je peux développer la croyance que “la créativité est facile pour moi”).

Bien que critiqué pour son manque de fiabilité, le MBTI a une réelle application pratique dont on parle sur Epanessence.

Un test de personnalité via un questionnaire peut aider à trouver son profil MBTI, même si c’est sujet à erreur c’est déjà plus fiable qu’un test en ennéagramme car cela pointe la partie visible de l’iceberg (les comportements).

On distingue deux générations : La première génération définit 16 types de personnalités basés sur les 4 lettres :

  • I/E : Introversion et Extraversion
    • C’est la façon dont je récupère de l’énergie (seul ou en groupe)
  • N/S : Intuition et sensation. Ce sont les deux fonctions d’observation : ce sur quoi je porte mon attention et comment je récupère des informations.
    • N : intuition. C’est le monde des idées, qui imagine les possibles en partant du monde réel.
    • S : sensation. C’est le monde concret, par la perception directe.
  • F/T : Sentiment (Feeling) et pensée (Thinking). Ce sont les deux fonctions de décision.
    • Feeling : je valorise quelque chose que j’aime émotionnellement, je décide en fonction de ça et je peux l’expliquer après.
    • Thinking : je réfléchis, je produis un raisonnement et me base dessus pour décider.
  • P/J : Perception et jugement
    • Perception : je laisse le monde venir à moi, je ne sais pas précisément ce que je veux et me laisse porter.
    • Jugement : je sais ce que je veux, je vais dans cette direction. Moi qui vais vers le monde.

Les combinaisons de ces 4 lettres donnent les fameux 16 profils : ENFP, ENTP, ENFJ, ENTJ, ESTJ, ESFJ, ESTP, ESFP, INFP, INTP, INFJ, INTJ, ISTJ, ISFJ, ISTP, ISFP.

La deuxième génération du MBTI amène beaucoup plus de précision et une vision dynamique. Elle définit 8 fonctions cognitives qui se répartissent en 2 catégories (les deux lettres du milieu), chaque fonction pouvant être introvertie ou extravertie :

  • Les fonctions de perception : Intution (N) et Sensation (S)
    • Intuition Introvertie (Ni) et Intuition Extravertie (Ne)
    • Sensation Introvertie (Si) et Sensation Extravertie (Se)
  • Les fonction de décision : Feeling (F) et Thinking (T)
    • Sentiment Introverti (Fi) et Sentiment Extraverti (Fe)
    • Pensée Introvertie (Ti) et Pensée Extravertie (Te)

Chaque profil de personnalité dans le MBTI utilise ses fonctions cognitives dans un certain ordre. Le type de personnalité est l’agencement de 4 fonctions utilisées dans un certain ordre :

  • Première fonction : fonction dominante
  • Deuxième fonction : fonction de soutien ou adulte
  • Troisième fonction : fonction enfant (enfant de 10 ans)
  • Quatrième fonction : fonction inférieure (enfant de 3 ans)

Voici 2 exemples :

  • ENFP : Ne > Fi > Te > Si
  • ISTP : Ti > Se > Ni > Fe

Nous rentrerons dans le détail sur le guide MBTI.

Par où commencer ?

En terme de connaissance de soi, découvrir notre type ennéagramme est beaucoup plus profond et impactant que notre type MBTI.

Le type ennéagramme est omniprésent et conditionne en grande partie notre vie. Pour cette raison, j’ai beaucoup écrit sur l’ennéagramme sur Epanessence. C’est un travail intérieur de longue haleine qui implique souvent de grandes révélations et de grands changements dans notre vie.

Le MBTI et les fonctions cognitives conditionnent grandement nos compétences naturelles et nos talons d’achille. Par conséquent, c’est très utile à connaître pour notre activité professionnelle et tout ce que nous mettons en place dans nos projets.

Si tu souhaites vraiment te rencontrer, savoir qui tu es au fond, apprendre à t’aimer et t’accepter tel que tu es, commence par le guide Ennéagramme.

Si tu souhaites connaîtres tes forces, tes talents et tes talons d’Achille pour mieux orienter ta voie professionnelle, commence par le guide MBTI.

Pour aller plus loin : La spirale dynamique

Cet article sur les types de personnalité ne serait pas complet si je ne parlais pas de spirale dynamique. La spirale dynamique définit des niveaux de conscience qui déterminent la vision du monde, les croyances, la perception.

Quand un être humain est centré sur un niveau de conscience, il a une psychologie propre à ce niveau.
Ses émotions, ses motivations, son sens de l’éthique et des valeurs, sa biochimie, son degré d’activation neurologique, son système d’apprentissage, ses croyances, sa conception de la santé mentale, ses idées concernant les maladies mentales et la manière de les traiter, ses conceptions et ses préférences en matière de management, d’éducation, d’économie, de théorie et de pratiques politiques sont tous caractéristiques de ce niveau.

Le niveau de conscience d’un individu influence son type de personnalité, ce qui rajoute encore plus la dynamique du modèle, rajoute beaucoup de nuances et enrichit le modèle de l’ennéagramme.

On pourrait dire que la spirale dynamique touche au niveau de l’identité (pas autant que l’ennéagramme) et au niveau des croyances/valeurs de la pyramide de Dilts.

Voici les 8 niveaux cartographiés par la spirale dynamique :

  • Beige
  • Violet
  • Rouge
  • Bleu
  • Orange
  • Vert
  • Jaune
  • Turquoise

Quel que soit le modèle que tu creuses, garde à l’esprit qu’il ne sera jamais qu’une approximation de la réalité, même s’il est extrêmement pertinent comme l’ennéagramme. L’intérêt principal est de regarder vers l’intérieur et de savoir quoi regarder !

Ennéagramme : comment trouver son sous-type

En ennéagramme, le sous-type est aussi important que le type de base, voire même plus. Il conditionne énormément notre personnalité et nos priorités dans la vie, il vire souvent à l’obsession. Cet article va t’aider à trouver ton sous-type.

Qu’est-ce qu’un sous-type en ennéagramme ?

En ennéagramme, un sous-type est une variante instinctive de l’ennéatype de base. Avant de comprendre le sous-type, il est indispensable de comprendre l’instinct.

Les instincts sont souvent considérés comme de simples réflexes primitifs qui nous empêchent de mourir, mais en réalité ils jouent un rôle beaucoup plus important. Les instincts sont porteurs d’une profonde sagesse biologique sur la nature de nos besoins et sur la manière de les satisfaire habilement tout en restant adaptable et résilient. 

Un instinct existe pour répondre à des besoins spécifiques ancrés dans notre biologie. Ces besoins vont au-delà du maintien de la survie et concernent une qualité de bien-être physique, émotionnel et psychologique nécessaire à une vie satisfaisante et équilibrée. Les besoins instinctifs sont les principales motivations de notre comportement et la force majeure de notre personnalité.

Le centre instinctif est le siège des pulsions instinctives qui sont au nombre de trois (oh, encore une trinité !) :

  • L’instinct de survie ou instinct de conservation en lien avec la peur de la pénurie et du mal. L’instinct de conservation est la vie elle-même et, par conséquent, notre relation à cet instinct reflète nos sentiments à l’égard de la vie. Il maintient une conscience saine de la mort, une source d’énergie qui nous pousse à utiliser notre temps avec sagesse, à être intentionnel dans notre façon de vivre et dans les endroits où nous investissons de l’énergie. L’instinct de conservation surveille et évalue en permanence l’état physique immédiat de l’organisme. Il est sensible aux réactions directes du corps, ce qui lui permet de discerner les conditions qui favorisent la croissance et le bien-être. Écouter cet instinct, c’est vivre en accord avec l’état et les besoins réels du corps, plutôt que de lui imposer des idées.
  • L’instinct social en lien avec la peur d’être ostracisé et abandonné. L’instinct social est notre moteur relationnel. Il nous motive à créer des relations et à nous soucier du bien-être des autres. C’est notre désir de créer des liens, d’appartenir à un groupe et d’améliorer la vie de ceux dont nous nous occupons. L’instinct social nous donne la capacité d’éprouver un sentiment de parenté au-delà des préoccupations génétiques et “tribales”, de reconnaître une interconnexion intrinsèque souvent bien meilleure que ne le fait notre esprit conscient.
      
  • L’instinct sexuel ou tête-à-tête en lien avec la peur d’être indésirable et sexuellement négligé. Il permet de signaler notre sexualité. L’objectif de l’instinct sexuel n’est pas d’acquérir un grand nombre de partenaires sexuels ou d’avoir le plus de rapports sexuels, mais de développer la fascination et l’attirance pour attirer des partenaires sexuels intéressés et particulièrement LE partenaire privilégié. Pour capter cette attention, nous devons nous distinguer physiquement et psychologiquement. Cet instinct nous motive à nous rendre séduisants en développant notre “saveur unique”. L’instinct sexuel suscite beaucoup de peur et de malaise parce qu’il est imprévisible. Nous ne pouvons pas choisir par qui nous serons attirés, ni pendant combien de temps, et nous ne pouvons pas non plus contrôler si notre partenaire restera attiré par nous.

Ces 3 instincts sont présents en chacun de nous mais pas en égale proportion :

  • L’instinct “préféré” est dit instinct dominant et il influence énormément la personnalité. Il est la force motrice de notre personnalité et aspire la plupart des ressources instinctives.
  • L’instinct secondaire est une sorte d’instinct de soutien au dominant.
  • Enfin, il y a un instinct réprimé qui représente l’instinct dont les besoins ne sont pas suffisamment pris en compte ou sont carrément ignorés. C’est un instinct aveugle.

La différence entre instinct et sous-type

La théorie est instinct est indépendante de la théorie de l’ennéagramme.

Les instincts sont des ressources instinctives au service du centre instinctif pour survivre. Dans la vie d’un être humain, ils se mettent en place successivement dans la petite enfance :

  • D’abord, le petit enfant a besoin d’installer une sécurité face au réel et ainsi développer un instinct de conservation, pour satisfaire ses besoins immédiats. 
  • Ensuite, il entre en relation avec d’autres enfants et développe un instinct social, il participe à des groupes.
  • Enfin, au sein d’un groupe, il entre en relation spécifiquement avec les enfants avec qui il a plus d’affinité et développer un instinct sexuel renvoie à toute relation intime.

Le type ennéagramme est inné, il n’y a pas de “mise en place” comme les instincts. Par contre, il y a un croisement qui s’opère entre les instincts et l’ennéagramme. Chaque type ennéagramme exprime a sa façon les trois instincts et cela donne ce qu’on appelle vulgairement les sous-types, qui sont plutôt des “variantes instinctives” du type de base.

Ainsi, chaque sous-type résulte d’une interaction entre l’instinct dominant et le type ennéagramme.

Comment trouver son sous-type

Trouver son sous-type vient logiquement après avoir trouvé son type ennéagramme. Maintenant, comme tu l’as compris, tu peux tout à fait trouver ton instinct dominant sans connaître ton type ennéagramme !

Observer les instincts

Comme pour tout travail d’introspection, cela commence par une observation minutieuse de ton fonctionnement. Je ne parle pas d’une observation hors sol en menant des expériences sur toi avec des tubes à essai, mais bien d’une observation in vivo en vivant ta vie de tous les jours. Au quotidien, observe quelle énergie tu accordes à chacun des instincts. C’est le même travail que l’observation des trois centres, sauf qu’ici il s’agit d’un zoom sur le centre instinctif. Tu pourrais passer par un test mais ça ne remplace par une observation honnête et transparente.

Identifier l’instinct dominant

Tu peux te poser un certain nombre de questions :

  • Qu’est-ce qui accapare le plus ton attention au quotidien ?
  • Qu’est-ce qui te stresse le plus ? La nourriture, la sécurité, l’argent ? Les groupes, les autres ? La relation en tête à tête ?
  • Quel instinct délaisses-tu le plus selon toi ?
  • Quels sont tes centres d’intérêt privilégiés ?
  • Quelles ont été les plus grandes décisions de ta vie ?
  • Si tu devais manifester pour une seule cause, ce serait laquelle ?
  • Quels sujets de discussion reviennent toujours sur le tapis avec toi ?

Recouper avec les sous-types

Si tu connais ton ennéatype, tu peux regarder la description des sous-types relatifs à ton type ennéagramme sur la page des 27 sous-types. Il y en a un qui sort plus du lot et qui est plus visible : c’est ton sous-type dominant.

Ensuite tu pourras déterminer l’empilement de tes sous-types. Quel est ton sous-type dominant ? Ton sous-type secondaire ? Ton sous-type réprimé ?

Que faire quand on a trouvé son sous-type

Comme pour le type ennéagramme, le début du chemin commence quand on a trouvé son sous-type. L’essentiel du travail est un rappel à soi conscient, pour voir à quel point notre instinct dominant pilote notre vie quand on y est pas présent. Cette présence est ce qui est commun à toutes les voies spirituelles et bien connue en CNV.

Par exemple, un ami de type 7 sous-type conservation a tendance à se sentir très stressé s’il va manger chez quelqu’un et qu’il n’y a pas assez de pain, ou s’il est en voyage et où il ne sait pas où il sera. Il lui faut toujours beaucoup plus de nourriture que nécessaire pour se sentir en sécurité. Chez lui, le sous-type conservation du type 7, appelé “Clan”, se manifeste aussi par sa volonté fréquente de réunir des gens autour de grandes tablées avec beaucoup de nourriture, d’alcool et de joie.

Avec l’ennéagramme il n’y a pas de finalité, de but à atteindre. Simplement, regarde comment ton instinct domine ta personnalité et influence tout ce que tu fais dans ta vie.

Tu peux revenir à la présence dans les trois centres, encore et encore.

Comment faire une introspection de soi pour se connaître

Pourquoi et comment faire une introspection ?

 La plupart des humains vivent en mode automatique leur vie sans conscience réelle de qui ils sont… Et un jour survient dans leur vie un événement qui les fait se remettre en question et amener à la connaissance de soi. Cette sortie du mode automatique met de la conscience et invite à se poser des questions, parfois très pragmatiques “est-ce que je quitte ce travail/cette personne/ce lieu ?”, parfois très métaphysiques “pourquoi suis-je sur Terre ?” et souvent les deux.

Ca peut faire bizarre quand on en arrive à un épisode de sa vie à tout remettre en question dans un moment d’introspection et constater soudainement tous ces gens qui vivent sans conscience, sans jamais se poser de questions.

Dans cet article, tu vas découvrir comment pourquoi et comment faire une introspection, nous allons parler de bilan, de retraite (pas que de méditation), de vie intérieure et de connaissance de soi.

Introspection : définition

L’introspection vient du latin “intro” et “specio” : cela signifie littéralement regarder à l’intérieur de soi. Selon le Larousse, la définition de l’introspection est “Observation méthodique, par le sujet lui-même, de ses états de conscience et de sa vie intérieure.”

Ce n’est pas un acte nombriliste visant à gonfler l’ego, ce qui est classique en psychanalyse ou psychothérapie. Ce n’est pas une analyse mentale, un travail au forcing, un travail sur les valeurs.

Raconter toujours la même histoire renforce nos pensées, nos émotions, nos croyances et fige une identité narrative dans notre esprit. Cela peut vite amener au renforcement d’une posture de victime et de déresponsabilisation.

L’introspection ne vise pas tant à expliquer et à se mettre en récit, elle vise plutôt à se comprendre réellement, au-delà du mental, il s’agit de plonger dans notre monde intérieur, dans nos émotions, notre expérience présente sans émettre d’avis ou de jugement (mais de notifier s’il y en a !).

L’introspection peut avoir 2 principales finalités : 1/ L’introspection à visée personnelle : quand tu veux te connaître, connaître ton fonctionnement, ta personnalité, analyser ton esprit, tes pensées, tes émotions. 2/ L’introspection à visée professionnelle : quand tu cherches à te reconvertir, à changer de travail, que tu cherches ton ikigai et qu’il y a une intention d’ajuster ta vie professionnelle en faisant un bilan.

L’introspection peut aussi être “gratuite”, sans but. Elle peut se manifester dans une démarche spirituelle, où tu te retrouves avec toi-même sans rien chercher de spécial. Tu sais que tu es dans ce type d’introspection quand la réponse est dans la question. “Pourquoi est-ce que je fais de la méditation ? Pour pratiquer la méditation.” Il n’y a pas de finalité derrière, d’intention consciente ou inconsciente du type “méditer pour être zen, méditer pour être plus productif…”

L’introspection peut être guidée par une simple intention de regarder à l’intérieur, c’est une façon d’être avec soi-même.

Pourquoi faire une introspection ?

Faire une introspection est une expérience de psychologie extrêmement enrichissante humainement parlant puisqu’elle nous sort du mode automatique. Notre système nerveux n’a pas le réflexe de mener une introspection pour observer son propre fonctionnement, il est fait pour agir dans une intention de survie.

Il y a un certain nombre de bénéfices à l’introspection :

  • Se connaître et comprendre son fonctionnement
  • Reprendre la responsabilité sur sa vie et sortir d’une posture de victime
  • Mettre en lumière les schémas répétitifs de vie pour les briser
  • Se ressourcer, être seul avec soi-même, se faire du bien
  • Faire la paix avec soi, avec ses zones d’ombre et s’aimer tel qu’on est
  • Se recentrer dans une période de crise existentielle

Regarder à l’intérieur n’est pas se regarder le nombril pour développer une pseudo-estime de soi.

C’est développer une réelle conscience de qui nous sommes, comment nous fonctionnons et arrêter de lutter contre nous-même. Ramener cette conscience dans notre expérience développe ce qu’on appelle la méta-cognition : le fait d’avoir conscience de nos pensées, de nos émotions, de nos états d’être, sans s’identifier à tous ces processus internes (et sans se dissocier non plus).

La méditation permet typiquement de muscler cette méta-cognition et d’amener de la conscience dans notre expérience, ce qui s’appelle aussi dans certaines spiritualités le “rappel de soi” : une simple observation de soi sans jugement. C’est une façon de dire qu’on cesse d’être hypnotisés par nos pensées et émotions : nous avons conscience de ce qui se joue en nous.

L’introspection est une étape nécessaire à la connaissance de soi car en ne regardant jamais à l’intérieur, tu ne peux pas te connaître.

Comment faire une introspection

L’introspection peut être pratiquée de multiples façons :

  • Durant un espace qui invite à la présence (méditation, yoga, écriture…)
  • En filigrane tout au long de la journée (s’observer sans jugement dans la vie quotidienne)
  • En lien avec d’autres êtres humains
  • En utilisant des psychédéliques (DMT, psylocybine, LSD, ayahuasca…) (disclaimer : ceci n’est pas une incitation. Leur consommation est illégale en France)
  • En analysant le contenu des rêves et des projections sur les autres

L’introspection nécessite la métacognition, la conscience d’être conscient. La métacognition est cette capacité qui permet d’observer notre monde intérieur : c’est la seule façon de sortir du pilotage automatique et de choisir une réponse en conscience.

La première chose que ça demande, c’est être clair avec l’intention de départ. Quand il est question d’introspection, l’intention est de se rencontrer, sans attente, sans projet sur soi. Ce n’est pas un travail.

Même s’il y a une finalité par exemple d’ordre professionnelle (pour se reconvertir, pour lancer un projet ou juste changer de travail…), le temps de l’introspection, il est important de lâcher tous les enjeux et d’observer la réalité brute sans jugement.

Voici deux exercices par lesquels tu peux commencer : 1/ Un premier exercice tout simple : mettre de la conscience dans un acte anodin du quotidien (se doucher, manger, cuisiner, conduire, marcher…). Choisis-en un et lorsque tu es dedans, tu mets simplement de la conscience dans l’expérience en étant présent à tes sensations, à tes pensées, à tes émotions, à ce que tu dis, ce que tu entends, ce que tu vois…

2/ Un deuxième exercice qui est une variante du premier : s’asseoir dans n’importe quelle position et observer les mêmes phénomènes : tes pensées, émotions, ton état intérieur…

3/ Un troisième exercice que je recommande souvent aux personnes que j’accompagne : écrire ton auto-biographie, juste pour toi-même. Note par ordre chronologique tout ce dont tu te rappelles de ta vie, les pensées que tu avais, les émotions que tu as ressenties, les choix que tu as fait. C’est une façon de mieux se connaître, de faire un bilan de sa vie et en même temps d’amener de la conscience sur ton passé qui existe encore dans le présent, ce qui peut avoir pour effet de faire remonter des émotions liées à des traumas (très bonne occasion pour libérer ça en thérapie notamment).

L’impasse de la pseudo-introspection (ou la quête frénétique du développement personnel)

Il y a un certain nombre de façons qu’on peut inconsciemment adopter pour éviter de pratiquer l’introspection et de mettre de la conscience dans notre expérience de la vie (liste non exhaustive) :

  • L’amnésie : constamment oublier de le faire.
  • La projection : projeter sur les autres des pensées, des émotions, des intentions, qu’on est incapables de voir chez soi.
  • L’anesthésie et la narcotisation : se couper de notre corps pour ne rien sentir, via des drogues, de l’alcool, de la nourriture, des écrans, du travail, du sport…
  • Le mensonge à soi-même : en restant prisonnier d’un masque social, en se faisant croire qu’on ne ressent pas ce qu’on ressent.
  • La rationalisation : en trouvant des raisons rationnelles pour expliquer notre expérience sans la vivre.
  • Le déni : en refusant purement et simplement d’aller regarder.
  • Saturer l’environnement : bruits, lumières, odeurs…
  • L’agitation : par l’action compulsive, en s’entourant toujours d’autres personnes, pour ne jamais avoir cette espace de solitude…

Tu remarqueras que cela rappelle certains mécanismes de défense de l’ennéagramme.

Tant qu’on veut préserver une image de soi intacte, maintenir notre sentiment d’identité, on évite de vraiment tourner le regard à l’intérieur. Il y a de bonnes raisons de faire ça et ce sont des freins à l’introspection :

  • Peur de se connaître vraiment
  • Peur de ce que ça pourrait impliquer (remise en question, changement de vie, décision radicale, poser ses limites…)
  • Peur d’être démuni et impuissant face à ce qu’on va découvrir
  • Protéger des parties de nous blessées et traumatisées
  • Peur de découvrir des parties de soi socialement inacceptables et d’être rejeté pour qui on est
  • Peur d’assumer qui on est vraiment

Il est ainsi facile de rester dans une pseudo-introspection superficielle où nous n’allons pas vraiment enlever les couches de l’oignon.

Je l’ai beaucoup vu avec des personnes intéressées par le développement personnel qui lisent les 5 blessures de Lise Bourbeau, le pouvoir du moment présent de Eckhart Tolle ou les 5 accords toltèques de Don Miguel Ruiz… Et qui prennent tout cela comme un manuel de vie où il s’agit d’une recette rigide à appliquer.

S’apposer l’étiquette de contrôlant ou de fuyant n’aide pas à l’introspection et ça nourrit la croyance d’avoir un problème. On peut passer ainsi des années à se fuir avec du développement personnel, sans jamais se rencontrer, en évitant subtilement de se voir tel qu’on est.

J’ai été très habile dans cette démarche. Pendant plus de 10 ans, j’ai cherché à m’améliorer, pensant qu’il me manquait quelque chose. J’ai fait des retraites de yoga à me contorsionner dans tous les sens, des retraites de méditation de 10 jours en immobilité à souffrir le martyr, une quête de vision chamanique de 4 jours en jeûne sec. J’ai lu des centaines de livres de développement personnel, de psychologie, de spiritualité…

Toute cette démarche était faite à partir d’un espace de rejet de moi, de manque d’amour pour moi… Je ne voulais pas me rencontrer, je cherchais à combler un vide et à me corriger coûte que coûte. Forcément, cette quête est insatiable et infinie.

À un moment donné, j’ai fait le tour de toutes ces approches visant à façonner la “meilleure version de moi-même”, j’ai constaté leurs limites et j’ai vu que ça ne pouvait pas se substituer à une réelle introspection.

Je n’étais même pas conscient que j’étais en rejet de qui j’étais ici et maintenant. Alors à un moment donné j’ai décidé de poser les armes et d’ouvrir la boîte de Pandore. Ca a transformé mon expérience de vie définitivement, je suis beaucoup plus en paix avec moi et je me permets de me découvrir chaque jour un peu plus.

Les outils qui aident à l’introspection

Ennéagramme : c’est un modèle de connaissance de soi qui cartographie les motivations profondes et inconscientes des individus. Il décrit 9 profils de personnalité définis par des mécanismes égotiques bien spécifiques. Il permet de prendre conscience de notre fonctionnement inconscient, de décrypter notre propre esprit.

Spirale dynamique : c’est un modèle qui cartographie des niveaux de conscience de l’humanité, applicable au niveau personnel et au niveau collectif. Il aide énormément à prendre conscience de la phase de vie dans laquelle on est.

Internal Family System : c’est un modèle thérapeutique qui illustre la pluralité du “moi” avec différentes parties, souvent en conflits, car ayant des stratégies différentes

Ces 3 modèles sont des aides, des béquilles, qui soutiennent une démarche d’introspection. Evidemment, ils ne suffisent pas. D’autres peuvent aider : la CNV (communication non violente), l’AT (analyse transactionnelle), l’ikigai.

Sans l’intention de se rencontrer ici et maintenant, aucun outil ne peut aider. C’est seulement à cette condition et équipé de notre métacognition, que nous pouvons nous connaître au présent.

En effet, aucune connaissance de soi n’est possible en dehors du présent. Même en te rappelant de ton passé, tu le fais à partir de l’instant présent et les émotions et sensations que ça suscite se passent ici et maintenant dans ton expérience présente.

Par où commencer une introspection ?

Quelle que soit ta situation de vie, l’introspection commence ici et maintenant. Dès que tu as fini cet article, tu as la connaissance, tu ne peux plus faire comme si tu ne savais pas.

Personne au monde en dehors de toi ne peut le faire à ta place et en même temps il n’y a pas d’enjeu, pas de “il faut” et surtout pas d’objectif.

Une excellente façon de mettre plus d’introspection dans ta vie est de programmer une retraite histoire de faire un bilan de ta vie. Il suffit de commencer par un ou deux jours, dans un lieu ressourçant pour te laisser aller à tes besoins, à ce qui te fait du bien.

Quelle que soit l’approche que tu choisis pour mettre plus d’introspection dans la vie, le plus important est d’aller vers un amour inconditionnel de qui tu es.

Ennéagramme : Le secret caché derrière la personnalité

Qui suis-je ?

Cette question identitaire m’obsède depuis mon adolescence, avec ses corollaires “Pourquoi suis-je ici ?”, “Qu’est-ce que la conscience ?”, “Qu’est-ce qu’il y a après la mort ?”

L’ennéagramme donna des réponses sur ma personnalité auxquelles je ne m’attendais pas dans ma recherche des 15 dernières années.

Peut-être te poses-tu ces questions :

  • Qu’est-ce que l’identité et la personnalité ?
  • Qu’est-ce que l’ennéagramme nous apprend à ce sujet ?
  • Pourquoi a-t-on ce sentiment d’un “je” si fort ?
  • Comment assouplir ce personnage trop rigide ?

Aveugle à mon propre mythe

Nombreux sont ceux qui se moquent des personnes croyantes :
“Hahaha tu crois à Dieu mais il n’existe pas”
“Sans blague, tu crois vraiment à un au-delà ?!”
“Comment peux-tu prouver ce que tu ne vois pas ?”

J’ai été de ceux-là pendant toute mon adolescence, pensant avoir tout compris, me moquant des religions. À 16 ans, j’ai écrit ce sonnet :

Cet être voluptueux qu’est Dieu a créé
Cet univers. Il a créé la vie sur Terre,
C’est pour cela que tout le monde le vénère,
Lui dédiant de majestueux temples sacrés.

L’existence de Dieu est, ma foi, contestée
Par des gens qui ne croient pas à une puissance
Capable de créer un univers immense,
Alors que d’autres gens veulent juste exister.

On peut tout à fait le vénérer lors de cultes,
Et se retrouver avec de nombreux adultes,
Qui sont ici car ils ont déjà dit Adieu.

En méditant à la place de faire des psaumes
On remarque que Dieu n’a pas créé les Hommes
Mais que ce sont les Hommes qui ont créé Dieu.

Il est amusant de constater que ce Fabien adolescent, qui ne croit pas en Dieu, est identifié à son propre personnage de la même façon autant que les croyants qu’il critique.
Comble du sort, il est aveugle à ce phénomène et se croit rationnel.

Nous sommes tous des croyants, dès l’instant que nous prononçons le mot “je” en y croyant vraiment.

Ce postulat demande d’être étayé : entrons dans le monde fascinant de l’identité, de la personnalité et de l’ego.

ATTENTION : ce voyage au cœur du psychisme humain peut secouer fortement.

La personnalité est une mythologie

“Toutes les figures mythiques correspondent à des expériences psychiques intérieures.” Carl Gustav Jung

Etymologiquement, mythe vient du grec ancien “mythos” qui signifie fable, conte, légende.

À l’image d’un bon film où tu restes accroché du début à la fin, la personnalité est une histoire qui paraît très réelle lorsqu’on est dedans.

Comme Jim Carey dans “Man on the moon” qui dit avoir “perdu” Jim pendant les mois du tournage où il s’est identifié à Andy Kaufman (cf l’excellent documentaire Jim & Andy), je m’identifie à ma personnalité. Tout comme toi.

Cette personnalité, qui est un agglomérat de croyances, de capacités, de comportements, d’émotions, me donne un sentiment d’identité rassurant.

Ce sentiment d’identité donne l’impression d’être un individu séparé du reste du monde avec une histoire singulière, un passé, un présent et un futur.

Plus mon histoire a été intense, plus j’ai tendance à la revendiquer tel un drapeau pour montrer ce JE au monde. Comme si je secouais mon fétiche personnel pour que tout le monde le voie.

Il est ainsi classique de mettre sa souffrance et son passé en bandoulière pour tirer une identité et mettre du sens sur ce qui n’en a pas.

Victor Frankl, avec la logothérapie, a montré comment l’être humain peut apaiser sa souffrance en mettant du sens sur cette dernière.
Mettre du sens sur un vécu est une façon de s’hypnotiser soi-même pour faire passer la pilule : c’est un peu comme le bisou magique de maman, ça apaise mais ça ne change pas la réalité.

Ne nous y trompons pas : la personnalité est un jeu d’acteur.
Nous vendons notre mythe personnel à qui veut bien l’entendre, mais gardons bien à l’esprit que c’est construit de toutes pièces.

Depuis l’aube de l’humanité, le mythe rassure car il met du sens sur une réalité qui nous dépasse.
C’est ainsi que les premières tribus ont créé des esprits de la nature, ont commencé à se raconter des histoires autour du feu, puis développant des mythes de plus en plus complexes comme dans les religions avec des dieux au départ vengeurs puis bienfaiteurs.

On se soumet alors au Dieu qui punit et récompense, tel un parent à l’amour conditionnel qui donne un biscuit à son enfant (s’il est sage) ou l’en prive (s’il crie trop fort).

La personnalité est une construction

La personnalité apparaît très tôt chez le jeune enfant.
En ennéagramme, on postule que l’ennéatype est présent dès la naissance, ce qui est attesté par les chercheurs Alexander Thomas et Stella Chess au début des années 1960.

Dans leur ouvrage “Temperament and Development” ils ont décrits leurs observations sur des enfants âgés de deux et trois mois, avec 9 catégories de tempérament reconnaissables chez les nourrissons et les très jeunes enfants (ce qui semble coller aux 9 types).

D’ailleurs, certains d’auteurs en ennéagramme parlent de l’enfance comme si elle conditionnait le type ennéagramme. La recherche laisse à penser que c’est faux et que le type ennéagramme est déjà présent à la naissance. Cela n’empêche pas l’acquis d’influencer le type ennéagramme, en particulier pour la hiérarchie des centres, pour le développement de l’aile et pour le niveau d’intégration ou de désintégration.

L’ennéatype apparaît alors comme notre main au poker ou notre génétique : c’est déjà là. À nous de composer avec notre profil de personnalité et le sublimer (ou pas).

Pour simplifier, j’emploie de façon équivalente les termes identité, personnalité et ego, qui désignent notre personnage favori : JE.


En ennéagramme, cela désigne le type ennéagramme ou ennéatype.

Comment construire un personnage cohérent ?

Pour cette recette tu as besoin de :

  • 1 tonne de réalité brute
  • 1 microgramme de système nerveux immature
  • 1 bonne dose de mécanismes de protection
  • 1 pincée de cannelle

Pour réaliser cette recette :

  1. Naître dans un monde extrêmement complexe et chaotique
  2. Sélectionner un bout de réalité avec ton système nerveux pour survivre
  3. Continuer de sélectionner le même bout de réalité pour arranger le système nerveux qui aime bien fonctionner à l’économie (biais d’engagement et cohérence, biais de confirmation…)
  4. Ajouter une bonne dose de déni, de projection, de mensonge à soi-même, pour ne pas voir la supercherie.
  5. Rajouter la pincée de cannelle et mettre 13 minutes au four à 180°C.

C’est cuit : tu as un personnage tout chaud qui croit vraiment à son histoire !

Quand l’enfant naît, il est néoténique : son système nerveux est immature pour faire face à un monde complexe et chaotique.

La mission du système nerveux étant de mettre de l’ordre dans le chaos, il sacrifie une part de lui pour exister et avoir un semblant de contrôle nécessaire, tout cela étant fait sous le seuil de conscience.

En ennéagramme, cette partie sacrifiée devient le centre réprimé, celui qu’on ne veut pas utiliser. Nous surinvestissons alors notre centre préféré (dont nous pensons qu’il résout tous les problèmes de l’existence). Or pour être en lien avec la réalité il serait plus pertinent d’apprendre à utiliser nos 3 centres.

Dans le fond, le récit de la personnalité tient grâce à 2 choses :

  • Le sentiment d’identité : identité vient de “idem” qui signifie “le même”. Notre mémoire autobiographique nous aide à créer un même récit cohérent, jour après jour. Cela renforce notre personnalité avec l’âge.
  • L’identification à ce mythe personnel : on y croit très fort au point où on ne le remet jamais en question. C’est ce qui nous permet d’avoir un minimum de prévisibilité et de sécurité dans ce monde chaotique.

Tel un enfant avec son LEGO, nous construisons notre ego avec nos petites briquettes : mon visage, mon corps, mon prénom, mon nom, mon métier, mes croyances, ma famille, mon appartenance à une communauté, à un parti politique, à une association, …

Et bien sûr, toutes les étiquettes auto-appliquées sont des briquettes qui solidifient notre construction : socialiste, végétarien, féministe, nazi, philantrope, écolo…

Plus l’étiquette donne un sentiment d’exister, plus elle est forte et plus on aura envie de la brandir comme un porte-étendard dans des manifestations… Plus on en est prisonnier, seul comme des cons à nous emprisonner dans un concept.

Nous en oublions qu’il s’agit d’un jeu de l’ego !

Le “Je suis” est une prison de ce que tu y mets derrière : cela entraîne une crispation et te prive d’être tout le reste. D’où le problème de s’étiqueter gentil, bienveillant et à l’écoute, ce qui va te pousser à réprimer dans ton ombre le connard/la connasse en toi (et créer un retour du refoulé au moment où tu t’y attends le moins).

Notre personnage ainsi créé entraînée une perception orientée de la réalité : tu vois ce que tu veux voir.

À l’image des médecins à la TV et des chercheurs qui produisent la plupart des études scientifiques, nous sommes en conflit d’interêt constant.

Nous faisons en sorte de sélectionner la portion de réalité qui nous arrange pour faire toujours la même recette ET d’être aveugle au fait de faire ça !

Magnifique mécanisme quand on y pense, belle stratégie de la nature.

Pourquoi cette fixation et pas une autre ?

Tu peux l’observer autour de toi : chaque personne fait une fixation sur ce qui paraît extrêmement important pour lui. Prendre soin des autres, contrôler son environnement, réussir à tout prix, accumuler les plaisirs…

Tout cela est possible grâce au génie de notre ego et à ses mécanismes (compulsion, mécanisme de défense, passion, fixation).

L’ennéagramme rend compte de ces différents mécanismes et nous permet de créer un profil de personnalité qui vit dans un monde dangereux, ou un monde qui ne donne pas assez, ou un monde qui est une lutte, ou un monde qui est plein de contraintes… Le danger est de croire que notre vision du monde ou de la vie est la meilleure, la plus vraie…

Ce que nous utilisons tout le temps sans nous en rendre compte (le centre préféré) conditionne ce que nous voyons, comme l’observateur modifie ce qui est observé en physique quantique.

Ce centre préféré est une sorte de radar à repérer sa nourriture préférée dans le monde.
Sur un buffet, le végétarien repère les carottes, le houmous et la salade. Le carnivore repère la côte de bœuf, les saucisses et le burger.

En ennéagramme, les 9 types de personnalité ont les mêmes écueils. Chaque ennéatype repère ce qui l’intéresse dans la réalité en hésitant pas à la trancher en morceaux pour nourrir sa personnalité.

Le type 1 a un radar à imperfections et tout ce qui ne colle pas à ses idéaux.
Le type 2 a un radar à capter les besoins des autres et comment il peut rendre service.
Le type 3 a un radar à repérer les opportunités de réussite et ce qu’il peut faire pour y arrier.
Le type 4 a un radar à repérer le beau et tout ce qui manque.
Le type 5 a un radar à repérer tous les informations lui permettant de cartographier la réalité.
Le type 6 a un radar à repérer tous les dangers possibles et imaginables.
Le type 7 a un radar à repérer toutes les opportunités de jouir de l’existence et toutes les façons d’éviter les contraintes de l’existence.
Le type 8 a un radar à repérer les traîtres et les endroits où il pourrait perdre du contrôle.
Le type 9 a un radar à repérer comment il peut se mouler sur son environnement pour ne pas faire de vague.

L’ego est comme une chaussure : au début elle te protège des aspérités du sol, des cailloux… A mesure que ton pied grandit, tu es trop à l’étroit et tu commences à avoir mal.
Tu vas remettre en question ton pied (la vie) qui te fait mal et pas la chaussure (ton ego).

Comme la chaussure, l’ego est très étroit car il te prive d’une grosse partie de la réalité. La protection initiale devient une prison.
Prendre conscience de ton ennéatype te permet de voir immédiatement tes motivations, ta compulsion, tes centres, la passion, la fixation et tous les “points de développement” possibles et imaginables.

Attention, ce n’est pas pour autant un travail à faire absolument, ça n’a rien de sérieux, il n’y a pas d’objectif.

Trouver son type de personnalité n’est pas faisable avec un test. Un test en ennéagramme revient à cocher des cases comme tu le ferais sur un magazine beauté avec un test de compatibilité amoureuse : “es-tu un papillon romantique ? Fais-le test.”
Un test ne permet pas de rendre compte de la richesse et de la profondeur de la personnalité, que seule l’introspection (avec une analyse fine) peut observer.

Derrière la personnalité…

« Celui qui désespère de l’absurdité du monde est toujours prisonnier d’une illusion : celle de croire qu’il doit exister un sens qui, en réalité, n’existe pas. » Paul Watzlawick

Le hic avec la personnalité est qu’on s’identifie à elle en y croyant un peu trop.
Ce pilier idéologique illusoire, érigé en temple de granit, s’effondre au moindre coup de vent comme un château de cartes.

Ce personnage est tellement inadapté pour faire face au monde réel. Il choisit toujours la même stratégie et c’est pourquoi il est prisonnier de son propre fonctionnement, inadaptable, rigide.

L’ennéagramme nous explique que notre type de personnalité est conditionné et répète toujours les mêmes mécanismes.


Les 9 personnalités de l’ennéagramme sont logées à la même enseigne et ont du mal à lâcher. Ce n’est facile pour personne. C’est bien pour ça que la figure de l’ennéagramme est basé sur cercle et chaque ennéatype est sur le pourtour du cercle.

Cette force colossale d’identification pour conserver ce sentiment “d’être quelqu’un” intact devrait inviter au questionnement.

Pourquoi autant d’ardeur ?

Les psychédéliques donnent un début de réponse à cette question.
Les psychédéliques sont des substances enthéogènes (littéralement “qui engendre Dieu à l’intérieur”) tels que LSD, mescaline, psylocybine ou DMT peuvent produire un effet de dissolution de l’ego. Ils sont utilisés dans le cadre de certaines thérapies.

Certaines personnes idéalisent cette expérience en cherchant à tout prix à dissoudre leur ego…

La disparition de l’ego signifie la disparition de ce moi auto-biographique, une annihilation de la personnalité (en tout cas pendant l’expérience) : autrement dit, ça peut amener à la sensation de mourir.

C’est pour ça qu’une expérience sous psychédéliques peut bouleverser une vie quand tu es face à la mort de ton personnage : tu réalises qu’il était un simple rideau qui cachait la réalité derrière.

Qui a peur de mourir, si ce n’est l’ego ?
Pourquoi a-t-on si peur de mourir puisque c’est le cycle naturel de la Vie qui se perpétue depuis des millions et des millions d’années ?
Pourquoi sommes-nous si choqués quand quelqu’un meurt ?

Parce que nous avons cette peur viscérale de mourir, de disparaître, de ne plus exister en tant qu’individu séparé.
C’est d’autant plus difficile que ça a été une de nos premières missions dans la vie qui nous a évité de sombrer dans le néant !

Ne nous y trompons pas : beaucoup de gens disent ne pas avoir peur de la mort alors qu’ils rationalisent pour ne jamais sentir dans leurs tripes. Bien peu de personnes sont réellement en paix avec leur fin certaine.

En ennéagramme, le pivot de la personnalité est justement cet ego qui nous permet de garder la tête hors de l’eau et c’est pourquoi nous nageons frénétiquement dans nos mécanismes égotiques si caractéristiques (compulsion, mécanisme de défense, passion, fixation).

Que se passe-t-il si nous retirons une à une les couches de l’oignon ?

C’est un exercice très intéressant que de déconstruire la construction égotique (à ne pas faire trop tôt pour évite de déconstruire quelque chose qui n’est même pas là).

Tu peux prendre tout ce que tu penses être toi (ton prénom, ton visage, ton métier…) et te poser la question : “Est-ce réellement ce que je suis ?”

Cela rappelle le Neti Neti qui signifie en sanskrit “ni ceci ni cela”, une forme de Via Negativa ultime dans laquelle on se dépouille de toutes les étiquettes qui cachent la réalité beaucoup plus vaste de qui on est.

Notre plus grande peur est de nous laisser sombrer, de lâcher le contrôle, de lâcher le mythe, car derrière le mythe, il n’y a…

Rien

“Il n’y a que dieu, l’humain n’est qu’une illusion d’optique” Jean-Paul Sartre

Pendant deux millénaires, l’Occident refusa catégoriquement le concept du “Zéro”, l’univers grec reposant sur cette affirmation : « Il n’y a pas de vide ».

Dans notre culture, le paradigme d’un temps linéaire avec un début et une fin est tellement ancré que nous ne pouvons pas imaginer qu’il n’y ait pas eu de début et de fin….
Il nous faut un Big Bang, une date de naissance, un acte de décès…

Petit problème dans notre volonté de crisper la réalité :

C’est quand le début ? Le début de ta vie ? De la mienne ? Du système solaire ?
C’est quand qu’a émergé ta conscience ? D’où ?
Pourquoi suis-je de tel ennéatype ? Pourquoi dans ce corps ?

Tu sens comme une partie de toi aimerait une réponse à ces questions ? Mon ego aimerait tellement savoir mais ce serait une illusion de sécurité.

Chaque personne se posant la question va grosso modo être dans un de ces 3 cas de figure :

Les premiers vont chercher une réponse pré-rationnelle dans la religion ou une autorité supérieure (gourou, maître à penser, philosophe…)

Les deuxièmes vont chercher une réponse rationnelle dans la science, l’astronomie, la physique.

Les troisièmes imaginent plusieurs possibilités sans pour autant avoir besoin de trancher, ils acceptent de rester avec la question et le vide qui lui succède.

Et si on accueillait la question sans chercher à y répondre et à figer le réel sur une réponse définitive ?

Et si, au lieu de chercher à tout prix de répondre à la question, on laissait des points de suspension pour écouter ce “vide” dans lequel il y a toutes les réponses ?

L’ennéagramme nous invite à reconnaître les mécanismes de notre personnalité et la façon dont nous voulons à tout prix nous définir à travers un “je”.

Quand on lâche ce “je”, le schéma de l’ennéagramme se retrouve dépouillé des 9 types, il revient au cercle, au zéro, à l’Unité.

Gardons à l’esprit que ce que nous disons après “je suis” est un mensonge.
Se définir est une vaine tentative de se rassurer, pour ne pas faire face au vide. Le vide de sens, le vide de réponse,…

Quand nous lâchons cette illusion d’être quelqu’un, nous revenons à cette Unité fondamentale qui est la seule réalité que chacun peut expérimenter à chaque instant.

Plonger dans ce vide, c’est un acte de Foi où on attend rien.
Plonger dans ce vide, c’est ne pas savoir ce qu’on va y trouver.
Plonger dans ce vide, c’est renouer avec la vraie nature de qui nous sommes, au-delà des mots et des concepts.

Plonger dans ce vide, c’est retrouver le seul endroit dans lequel la vie se passe, seul endroit où tu peux vivre la confiance, l’Amour et la sécurité : ici et maintenant.

Moi Fabien, quand je me pose 1000 questions sur la vie, sur l’avenir, sur la mort, j’ai conscience que je ne trouverai jamais la réponse et qu’en revenant à la Présence, les questions s’évanouissent dans le silence…

Les mots de cet article pointent une réalité indicible et c’est par cette magnifique mise en abyme que je termine, car ce texte ne saurait prétendre être la réalité, tout comme la carte ne peut pas être le territoire.

Mais comme dirait un ami… au fond, j’en sais rien. Tout est peut-être faux.

Comment arrêter de se mentir à soi-même et être honnête envers soi

Il est tellement facile de se mentir à soi-même, on est pas conscient de ce mécanisme de ses conséquences et ça peut être dramatique.

 

As-tu conscience que tu n’es pas vraiment honnête envers-toi ?

Tu aimerais être plus authentique et plus vrai, avant tout envers toi-même ?

Tu aimerais arrêter de te mentir et trouver ta vérité intérieure ?

 

Cet article vient te soutenir dans cette démarche, allons-y.

L'art de se mentir à soi-même : pourquoi ?

Avant de parler de mensonge à soi-même, d’où vient ce mot ?

Le mensonge est, étymologiquement parlant, une parole qui éloigne de la vérité.

Appliqué à soi-même, il est le plus souvent inconscient et beaucoup plus subtil qu’un mensonge extérieur où tu dis “oui” alors que tu penses “non”.

Le mensonge à soi-même est avant tout un mécanisme de protection du psychisme pour ne pas être face à une réalité trop douloureuse, il permet de réduire la dissonance cognitive (que l’esprit ne supporte pas).

Evidemment c’est involontaire, personne n’aime se duper et se trahir.

Comme tu ne vois pas de prime abord que tu te mens à toi-même, c’est d’autant plus insidieux et ça passe sous le radar.

Certains profils psychologiques y sont encore plus aveugles car c’est un mécanisme profond qui maintient la structure de l’ego, c’est le cas du type 3 ennéagramme.

Tout le monde est capable de se mentir à lui-même, c’est monnaie courante.

Ca permet de sauvegarder une forme de stabilité et ça permet de diminuer la dissonance cognitive.

Les manifestations et conséquences du mensonge à soi-même

A quoi ça ressemble, quelqu’un qui se ment à lui-même ?

3 situation :

1/ Quand ton corps se serre, tu as la boule au ventre avant d’aller au travail et que tu te convaincs que ce travail n’est quand même pas si mal : tu te mens à toi-même.

2/ Quand tu n’es pas heureux dans une relation, que tu ne te sens pas avec la bonne personne et que tu ratonalises en te disant “je reste pour les enfants” ou “je suis trop vieux/vieille pour être célibataire” : tu te mens à toi-même.

3/ Quand tu n’es pas OK avec une situation, que tu sens de la colère à l’intérieur et que tu gardes le sourire en faisant semblant d’aller bien : tu te mens à toi-même.

Ces 3 exemples très universels montrent que beaucoup de monde est concerné et que le mensonge à soi-même peut se dissimuler aisément, dans des situations anecdotiques du quotidien comme dans des situations à fort enjeu.

Il n’est pas facile de capter cette dissonance puisqu’on fait tout pour réprimer cette incohérence interne.

Souvent, cela se fait au détriment de nos propres émotions et besoins.

Si c’est inconscient trop longtemps, ton corps peut le manifester à ta place par des symptômes voire une maladie déclarée, des actes manqués…

Ca peut finir en dépression ou en burnout (signaux classiques).

Quelques indices que le mensonge à soi-même n’est pas très loin :

– Tu te sens à côté de tes pompes, à côté de ta vie

– Tu évites de creuser en toi, tu évites l’introspection

– Tu t’occupes tout le temps, par de l’action, du mental

– Tu te narcotises avec des substances, des écrans, des livres, de la nourriture

– Tu n’écoutes pas tes émotions ni tes besoins

“OK Fabien, j’ai compris que je me mens, j’en fais quoi ?”

Arrêter de se mentir et être honnête envers soi

À ce stade, tu serais tenté de dire “je ne veux plus me mentir à moi-même, maintenant je veux être vrai et authentique.”

Ce serait aller vite en besogne de passer de tout noir à tout blanc.

En premier, ça commence par une décision : celle d’honorer sa vérité et d’être un peu plus honnête envers soi à chaque instant.

Par exemple, je peux avoir le réflexe de rester sur mon ordinateur et continuer à avancer sur des projets même quand je sens de la fatigue.

Il y a quelques années, cette fatigue était complètement réprimée, je ne la sentais même pas.

Aujourd’hui, je vois clairement les signaux, je sens que mes yeux commencent à piquer, que mes paupières sont lourdes et ce que je fais commence à m’ennuyer voire m’agacer.

J’ai alors 2 choix : 

1/ Je continue en forçant sur mes besoins et je n’écoute pas mes ressentis. Ce déni de mes besoins est du pur mensonge à soi-même.

2/ Je m’arrête, je m’allonge quelques instants et fais une micro-sieste (par exemple). J’honore alors ma vérité de l’instant.

Ca peut paraître anecdotique, mais ça change tout !

Cette situation se présente régulièrement : ce n’est pas en une fois que tu arrêtes de te mentir à toi-même.

Au début, tu peux simplement regarder en quoi ce mensonge à soi-même est un mécanisme de protection : ça t’évite d’être face à des parties de toi que tu ne veux pas voir pour X raison. 

Ca peut être bien pratique de ne pas être conscient de ses limites, de sa colère, de ses besoins, … (cf les différents profils de personnalité)

Arrêter de se mentir demande une vigilance et une pratique régulière.

Comme manger : ce n’est pas parce que tu as mangé une bonne entrecôte que tu ne mangeras plus jamais.

Pour être plus honnête envers toi, tu vas y revenir plusieurs fois par jour, t’auto-observer à chaque instant. Pour ce faire, un rappel de conscience automatisé (type notification, montre qui vibre, gong de méditation…) peut être une aide précieuse.

3 qualités pour arrêter de se mentir à soi-même et être honnête envers soi

Être honnête envers soi et arrêter de se mentir à soi-même requiert 3 qualités importantes :

 

1/ L’honnêteté de se voir tel qu’on est et de voir la réalité brute, de nos émotions, de nos pensées, de nos actions, de nos paroles.

 

2/ La douceur de nous accueillir tels que nous sommes à chaque instant, quoi que nous voyons de nous, de façon inconditionnelle.

 

3/ La légèreté de ne pas prendre tout cela trop au sérieux : il n’y a pas d’objectif, de point B auquel arriver. On peut se détendre !

 

Être honnête envers soi amène à découvrir sa Vérité Intérieure, ce qui va avec son lot de désagréments. 

Tu vas faire face à tes zones d’ombre, à tes limites, à tes peurs, à tes doutes… 

 

Ces parties de toi, c’est aussi toi… Et le plus beau cadeau que tu puisses te faire, c’est les découvrir et les aimer 🙂

 

À ta Vérité Intérieure,

Fabien